(Dix-huit heures trente-sept minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour, tout le monde. Bienvenue au point de presse de l'opposition
officielle. Alors, en point de presse, nous avons Mme Anglade,
M. Fortin, M. Derraji, M. Benjamin, M. Leitão,
Mme Montpetit et Mme Nichols.
Mme Anglade : Parfait. Alors,
bonjour, et je suis bien contente d'être ici avec mes collègues qui étaient en
commission aujourd'hui. Alors, nous avons l'opportunité d'échanger avec le
premier ministre pendant la session des crédits, et je vous dirais que le
premier constat qu'on doit faire, quand même, c'est que le premier ministre
n'aime pas beaucoup répondre aux questions. D'ailleurs, je pense qu'il a davantage
posé de questions qu'il n'a amené de réponses aujourd'hui dans les questions
qu'on formulait.
Par contre, quelque chose qui m'apparaît
évident, c'est qu'encore une fois, avant le début de la pandémie, avant le
9 mars, entre janvier du début de l'année et le 9 mars, le premier
ministre n'a posé aucune question par rapport à la pandémie, ce qui témoigne,
en fait, du fait qu'on s'est préparé très tard à cette pandémie-là, très tard,
alors que, dès le mois de janvier, il y avait des signes avant-coureurs, il y
avait le Dr Arruda qui, déjà, suivait ce qui se passait au niveau
international, et on constate que les questions ni de la part du premier
ministre ni de la part de son cabinet ne sont venues. Elles sont arrivées
seulement le 9 mars.
Je vous dirais également que, lorsqu'on
regarde la séquence, on aurait aimé pouvoir avoir des réponses de la part de la
ministre de la Santé de l'époque. Elle a été remaniée, Mme McCann a été
remaniée, mais on avait une série de questions auxquelles elle aurait pu répondre.
Et on est obligés de constater que le premier ministre a décidé de remanier non
seulement sa ministre, mais également le sous-ministre qui était en charge de
la pandémie. Et je tiens à souligner qu'à travers le Canada le seul endroit où
une ministre a été remaniée en période de pandémie, c'est au Québec.
Alors, il y a des questions qui se posent,
et on n'a pas pu avoir les réponses parce que le premier ministre n'y a pas
répondu, mais aussi parce que la ministre qui était en charge n'est pas dans
ces fonctions-là présentement.
Sur le volet de l'éducation, il y a
aujourd'hui près de 2 millions de parents qui se posent plusieurs
questions par rapport à l'éducation, des parents qui sont inquiets, qui
demandent à être rassurés. Et, aujourd'hui, le message qu'on a envoyé au
premier ministre, c'est qu'on souhaite qu'il rassure les parents et qu'il donne
davantage d'information. On a soumis une série de questions auxquelles on
aurait aimé qu'il réponde. On a même précisé… dans ce cas-ci, j'ai même dit, il
n'a pas besoin de répondre à toutes ces questions maintenant, il peut y
répondre dans les prochains jours, il peut le prendre en délibéré. On n'a eu
aucune réponse pour rassurer les parents. Puis je pense que c'est légitime de
notre part de se dire, à sept jours de la rentrée, de se demander si on a trois
personnes qui sont infectées dans une classe, est-ce que, oui ou non, la classe
va fermer? Je pense que non seulement les parents de posent ces questions-là,
mais les directeurs d'école se posent ces questions-là, à tout le moins, ceux
auxquels j'ai parlé, je peux vous dire qu'ils se posent ces questions-là. Donc,
malheureusement, on n'a pas été en mesure de rassurer les parents, mais on va
poursuivre dans les questions que nous allons continuer à poser.
D'un point de vue économique, on a posé un
certain nombre de questions sur la vision du premier ministre, sur ce qu'il
comptait faire. Aujourd'hui, on a eu une nouvelle assez intéressante, c'est-à-dire
que la nouvelle présidente du Conseil du trésor a clairement remis à l'ordre le
premier ministre et a décidé d'envoyer à la déchiqueteuse le projet de loi
n° 61. Le projet de loi n° 61 n'existe donc plus. C'est la preuve qu'il
n'était pas acceptable, qu'il contournait énormément de règles, tant au niveau
d'éthique qu'au niveau environnemental, et qu'il n'y avait pas d'adhésion pour
ça. Le premier ministre a passé l'été à parcourir les régions du Québec pour
parler du projet de loi n° 61, qui n'était en fait qu'un devancement de
projets d'infrastructure, ce sur quoi on n'est pas nécessairement contre, mais
il est évident que ce projet-là ne tient pas la route, ne tenait pas la route,
n'a jamais tenu la route. Et, aujourd'hui, Mme Sonia LeBel a posé le seul
geste qu'elle pouvait poser, c'est-à-dire de l'envoyer à la déchiqueteuse. Il
n'y aura donc pas de projet de loi n° 61 tel qu'il était présenté lors de
la dernière session parlementaire.
D'un point de vue économique, il y a
plusieurs enjeux présentement que nous constatons. Des secteurs entiers ont
besoin davantage de soutien. Et ce qu'on a entendu dans les différentes
commissions, c'est qu'il y a une espèce d'attentisme. On va attendre de voir ce
qui se passe. On va attendre de voir comment l'économie évolue pour pouvoir
s'ajuster. Mais la réalité, c'est que bien des secteurs sont en demande
aujourd'hui. Que ce soit le secteur du tourisme, que ce soit le secteur de
l'agroalimentaire, de la restauration, il y a un besoin d'implication beaucoup
plus grand de la part du gouvernement. Et ceci doit se faire dans un contexte
bien particulier où la crise a d'abord touché énormément de femmes pour la
première fois. Et je dis pour la première fois parce que, dans les autres
crises, les femmes n'ont pas été aussi touchées que dans la crise que nous
vivons aujourd'hui.
Et donc, dans toute la réflexion de la
relance économique, j'ai demandé au premier ministre de réfléchir à la manière
dont on allait intégrer cette nouvelle notion. Le Québec a fait des pas
extraordinaires en matière de présence des femmes sur le marché de l'emploi. On
ne veut pas vivre de recul dans une situation postdpandémie, et c'est la raison
pour laquelle je pense qu'il y a un gros travail de réflexion à faire de la
part du gouvernement. Mais on est là aussi pour pouvoir amener notre
contribution à ces échanges-là. Donc, voilà un peu comment les choses se sont
déroulées aujourd'hui.
I'll say a few words in
English. We were facing a premier today that doesn't
like to answer questions. Obviously, he was annoyed by the questions that were
being asked, but it's a... There is an element of that that is surprising
because, while he was supposed to ask questions before the beginning of the
pandemic, before March 9th, between January and March, he never asked any
questions within his cabinet. Clearly, there was a lack of preparation in this
pandemic and it showed with the fact that the premier did not have anything to
say about the actions that he took before March 9th.
I'd say as well that I
was speaking on behalf of a lot of parents today. We have almost 2 million
parents in Québec. We're starting school next week, there are a number of
questions that are still not being answered and we wanted to get the answers
from the premier, we wanted to reassure the parents that there was a clear
plan, that those answers could be found today. And the premier did not reassure
us, did not provide the answers. And, again, it doesn't have to be today, but
within the next dew days — in seven days we're starting
school — it would be appropriate for him to be able to answer those
questions.
Maybe, finally, on the
Bill 61, clearly Sonia LeBel did the only thing that was... that she
was supposed to do. She basically decided not to go ahead with Bill 61,
and we understand why, because this project makes no sense. It was ill-prepared,
and the net result is that they're not moving forward with that. Finally,
somebody had the... finally, somebody realized, within the CAQ Government, that
there was no future for this project in Québec. So, I'm ready to answer any
questions you might have.
Mme Fletcher (Raquel) : You debated or, I should say, you… the Premier. For two and a half
hours this debate went on. I only have two minutes tonight to tell people
what happened. So, for our viewers at home that may be watching the news and
want to know what happened during that debate, what is the one big takeaway,
the one thing that stands out in your mind from the Premier's answers?
Mme Anglade : I think the biggest element is that clearly, around the questions
on preparation for the pandemic, we were not prepared the way we should have been
prepared for the pandemic. The Premier should have asked questions that he didn't ask. Some people
within the ministries knew about those issues, and nothing was communicated.
So, there was clearly an issue in terms of preparation. But now, we translate
this to the situation we are
currently in. Education, starting school next week. We have a number of questions. Still no answers. And we don't
want to be in a situation where
we're again not prepared entering schools. We want to make sure that those questions are answered.
So, if I had to say
something, it's the lack of preparation that led us to this pandemic. We don't
want to see this lack of preparation before the start of the school.
Mme Fletcher (Raquel) : He seemed to be very much on the defensive, particularly about questions about his Government or his leadership
style, if I can put it that way. You know, you said you have to be from another
planet to not see what was going on here. Do you think that he has a point
there, that this pandemic caught all politicians, all leaders off guard, that
maybe he… I guess he was trying to say, you know, Québec isn't as bad as
anywhere else.
Mme Anglade : I believe that he realizes how bad the situation was here. I believe that he likes comparisons, and when he compares
the situation within Québec, and you realize that you stayed 54th
out of 60 in North America, you know very well that things have not gone the
way it should have been. So, the reason why he's defensive is because he
realizes the situation, and he
realizes it so much that he decides to move the minister that was in function to a different ministry and the Deputy Minister as well, both of them. The two people that were able to answer questions are gone, are gone.
So, I think he realized
the situation and how critical
it is right now for us to succeed. However, he doesn't answer the questions that need attention before the
school starts.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you think that that's why he shuffled Danielle
McCann, so that she wouldn't come to answer questions?
Mme Anglade :
There are two reasons why, within the middle of the pandemic, you would change
a minister. There are two reasons. One, you're not happy with the way things
are going or, two, you don't want the person to answer some questions. If you
know a third one, please let me know, because I don't.
Mme
Fletcher (Raquel) : Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci beaucoup.
(Fin à 18 h 48)