L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports et de mobilité durable

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 20 mars 2025, 11 h 36

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

11 h 32 (version non révisée)

(Onze heures trente-sept minutes)

M. Derraji : Bonjour, tout le monde. Très heureux aujourd'hui d'être accompagné par M. Morneau. Tout à l'heure, dans les tribunes, lors du dépôt de la pétition, il y avait aussi Mme Nadine Guilbault, qui représentait les... Transport Guilbault.

Aujourd'hui, c'est une pétition extrêmement importante en lien avec le phénomène «Chauffeur inc». C'est un phénomène extrêmement préoccupant. Selon l'Association du camionnage du Québec, ce phénomène est en croissance au Québec, et il touche entre 8 000 et 10 000 chauffeurs. La pratique a de graves, très graves conséquences sur la sécurité routière. Plusieurs chauffeurs qui nous viennent de l'Ontario ne sont pas habitués à la conduite hivernale au Québec et peuvent se retrouver au cœur d'accidents de la route. C'est pour cela... aujourd'hui j'ai déposé cette pétition. La suite, c'est qu'on va demander au gouvernement la saisie de cette pétition...


 
 

11 h 37 (version non révisée)

M. Derraji : ...la suite, c'est qu'on va demander au gouvernement la saisie de cette pétition. Mais, depuis le lancement de cette pétition, nous avons deux objectifs. Premièrement : sensibiliser le gouvernement, qui n'a rien fait malgré les relances de l'industrie, malgré les nombreuses rencontres des partenaires sur le terrain, y compris les contrôleurs routiers... les représentants de l'Association du camionnage. C'est silence radio, je dirais même du laxisme et de l'incompétence caquiste. On ne sait plus quelle porte taper. Le ministère de l'Emploi et du Travail, le ministère du Revenu, le ministère de l'Immigration ou bien le ministère des Transports et de la Mobilité durable? Au bout de la ligne, les gens sont perdus. Aucun interlocuteur, aucun leadership à l'intérieur du gouvernement du Québec.

C'est pour cela, nous, au Parti libéral, aujourd'hui, nous sommes convaincus qu'avec le dépôt de cette pétition et les prochaines actions que nous... qu'on va mener on va mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il bouge. Et c'est dans ce sens... Ce qu'on a demandé au gouvernement, c'est apporter rapidement les modifications législatives pour contrer cette pratique du chauffeur inc. S'ils ne veulent pas le faire, nous, nous sommes prêts à le faire et à déposer un projet de loi dans ce sens.

Maintenant, je cède la parole à M. David Morneau qui va vous entretenir quelques instants.

M. Morneau (David) : Merci, Monsef, c'est gentil. Il est grand temps d'agir, et ce, plus rapidement qu'on pense. Je vais parler aujourd'hui en tant que président du conseil d'administration de l'Association du camionnage, en tant que représentant de tous les camionneurs de la province de Québec. L'industrie du camionnage souffre actuellement. Beaucoup d'entrepreneurs perdent des contrats, perdent leurs entreprises, actuellement, et font faillite due au fait de la concurrence déloyale. L'industrie du camionnage, au Québec, elle est belle, elle est fière et elle est légale et sécuritaire, mais malheureusement, actuellement, concurrencée par une concurrence complètement déloyale.

Puis, aussi, je vais vous parler en tant que citoyen, en tant que père de famille qui a des enfants, qu'il y a... Actuellement, sur la sécurité routière, il y a une grosse lacune. Les entreprises de transport routier, notre chauffeur incorporé sont souvent mal formés. C'est des gens qui manquent d'expérience. Il y a des accidents routiers graves, il y a eu la 440, la 30, à Vallée-Jonction dernièrement — mes pensées vont pour la famille aujourd'hui — mais aussi il va y en avoir d'autres et ils seront de plus en plus graves. Il faut agir avant que ça atteigne vos enfants, vos familles et que... pourrait peut-être être un autobus d'école, éventuellement, qui pourrait être attaqué par un accident, dans le fond, des chauffeurs incorporés. On doit agir avant que ce soit trop tard.

M. Derraji : Merci, M. Morneau. Donc, nous sommes prêts à prendre vos questions.

Journaliste : Pourquoi le fait de passer par un entrepreneur plutôt qu'un chauffeur inc. assurerait une plus grande sécurité routière?

M. Derraji : Bien, c'est... La question?

Journaliste : En quoi... En quoi le fait d'avoir un chauffeur qui... avec l'entrepreneur plutôt qu'être un chauffeur inc. assurerait une plus grande sécurité routière?

M. Derraji : Aujourd'hui? Ah! O.K. Vous voulez...

M. Morneau (David) : Les entreprises, dans le fond, de camionnage, de chauffeurs inc., souvent, sont des entreprises qui n'offrent pas la formation complète à leurs chauffeurs. C'est des formations très courtes, dont les... dont les entrepreneurs n'ont pas l'expérience, et les chauffeurs sont lancés sur la route... sur les routes du Québec, en particulier ici, l'hiver, ou sur la 389, puis on... je l'ai vu dernièrement, pour monter dans le Grand Nord québécois. C'est des accidents graves qui peuvent se produire. Les chauffeurs manquent d'expérience, par les heures de conduite, par leur expérience sur la route, et ça, ça crée des accidents très graves, comme on a pu le voir plusieurs fois au Québec.

Journaliste : ...c'est des gens qui viennent de l'extérieur, par exemple, par exemple, je sais qu'il y a une filière indienne, par exemple... des gens beaucoup... donc, c'est des gens qui ne sont pas habitués, comme vous disiez, M. Derraji, à conduire au Québec sur les routes hivernales.

M. Derraji : En fait, ce que nous avons constaté, avec l'ensemble des partenaires du milieu, c'est que, un, il y a de la concurrence déloyale. Ça, là, ça nuit...

Journaliste : ...je ne suis pas au fait, là, mais c'est quoi, la concurrence déloyale?

M. Derraji : C'est parce que c'est plus avantageux pour certaines personnes de travailler avec des chauffeurs inc. qu'avec des gens organisés qui paient leurs dus, qui paient les choses correctes à payer, là. Il peut...

Journaliste : ...

M. Morneau (David) : Les entreprises de chauffeurs incorporés, souvent, ne paieront pas leur DAS. À pas grand pas. Les entreprises ne paient pas les assurances et souvent vont arriver avec 25 à 30 % moins cher qu'une entreprise légale qui fait tout ce qu'il y a à faire.

M. Derraji : À l'époque, on parlait du «cheap labor», on peut parler du «cheap chauffeur», maintenant, si on peut le dire.

Journaliste : Est-ce qu'il y en a au Québec ou ils proviennent juste de l'Ontario?

M. Morneau (David) : En particulier, ça provient de l'Ontario.

M. Derraji : En fait, ce qu'ils ont constaté, la plupart, c'est qu'il y a une concurrence, déjà, dans le marché du camionnage, hein, nos entreprises québécoises souffrent. Donc, avant de parler de ces enjeux, moi, aujourd'hui, là, ma préoccupation, c'est comment on peut sauvegarder cette industrie. Elle est très importante. Quand on voit ce qui se passe avec Trump, les échanges interprovinciaux, on doit sauvegarder une économie locale avec ces chauffeurs.

Quand on voit ce qui se passe en Ontario avec des vagues et des vagues de chauffeurs, là, c'est ce qu'on m'a confirmé, donc, ça exerce une pression sur ce marché, et, au bout de la ligne, ce sont nos entreprises québécoises qui paient les frais. Mais n'oubliez pas, nos routes sont partagées. M. Morneau vient de le dire, il y a des risques d'accident, ce n'est pas tout le monde qui est habilité à conduire l'hiver, chez nous, là.

Journaliste : Excusez-moi, je ne veux pas avoir l'air de ne pas comprendre, mais c'est... Le problème, c'est vraiment les chauffeurs inc., c'est-à-dire qu'une entreprise ontarienne...


 
 

11 h 42 (version non révisée)

Journaliste : ...de transport qui... qui a ses cartes comme il faut, elle, elle peut concurrencer, puis il n'y a pas de problème à vos yeux, là?

M. Morneau (David) : Oui, puis il y a des très, très belles et solides entreprises ontariennes qui suivent les lois depuis des dizaines d'années.

Journaliste : ...c'est ce que vous appelez le «chauffeur inc.», c'est ça? C'est ça, le problème. Puis il n'y en a pas au Québec. Ça provient surtout de l'Ontario.

M. Morneau (David) : Il y en a... il y en a un léger pourcentage, mais le... la manne, au Canada, a démarré à partir de l'Ontario. C'est maintenant un problème qui est pancanadien, mais qui s'incruste au Québec de plus en plus, et qui affecte, actuellement, les entrepreneurs en transport routier. Puis ce n'est pas juste les grosses entreprises de transport, c'est les artisans qui ont un, trois, cinq, 10 camions, qui se demandent comment ils vont faire pour avoir du pain sur leur table pour leur famille, parce qu'ils perdent les contrats, et des familles aussi qui sont décimées par les accidents de chauffeurs qui n'ont pas l'expérience pour être au Québec sur les routes.

Journaliste : M. Derraji, vous faites cette sortie-là dans un contexte où le gouvernement du Québec puis votre parti politique, vous voulez enlever des frontières, des... des entraves économiques entre les provinces. Donc, est-ce que ça, ce ne serait pas plutôt ajouter une entrave économique entre les provinces, ce que vous demandez?

M. Derraji : Ah! non, du tout. Ah! non, du tout, du tout. Écoutez, moi là, c'est tolérance zéro aux enjeux de sécurité routière. Parce que là, on parle... M. Morneau vient de parler de quelqu'un. Il y a un cas qui a été médiatisé pas mal. Moi, je veux qu'on continue à avoir des échanges interprovinciaux. Les contrôleurs routiers, par exemple, peuvent jouer ce rôle. Parce qu'on ne parle que des agents interprovinciaux, mais il y a aussi des matières dangereuses. Il y a le fentanyl, et il y a beaucoup de choses que même l'Association des contrôleurs routiers n'a pas arrêté de dénoncer, mais, malheureusement, il n'y a personne qui écoute dans ce gouvernement.

Nous, ce qu'on dit aujourd'hui, là, il y a une pratique illégale, une concurrence qui n'est pas bonne ni saine pour les entreprises québécoises, et, deux, il y a des choses que ces gens ne paient pas. Quand je dis : le régime des rentes, la CNESST et les autres... les autres prélèvements par rapport aux assurances... assurances collectives, ça, là, tout le monde le paie. Pourquoi on va avoir deux personnes, deux catégories, une qui paie tout, qui suit les règles, une autre qui ne paie rien? Et surtout, ça a été démontré, une bonne majorité est utilisée par des réseaux. Ce n'est pas des gens... qui ont grandi au Québec, c'est des gens qui venaient d'ailleurs. Et je n'ai rien contre les gens qui viennent d'ailleurs, mais le plus important, c'est qu'ils n'ont pas l'habilité de conduire l'hiver, ils n'ont pas l'habilité de respecter les règles et ça crée une certaine pression et concurrence déloyale sur des entreprises comme Morneau, comme Guilbault, qui, eux, suivent les règles au Québec. C'est ça que je déplore aujourd'hui.

Mais l'autre problème que je déplore, c'est que ce n'est pas la première fois que ces associations font des représentations au gouvernement. Ça fait plusieurs mois et années qu'ils font des représentations, mais malheureusement, le gouvernement ne les écoute pas. Donc, c'est pour cela que nous, aujourd'hui... La pétition, c'est juste un premier pas. Il faut déclarer... il faut régler le problème, il faut que les ministères s'entendent, et il faut que Mme Guilbault, encore une fois, puisse jouer son rôle.

Journaliste : M. Morneau, comment vous expliquez l'inaction du gouvernement dans ce dossier-ci?

M. Morneau (David) : C'est un dossier qui est très complexe, on en est très conscients. C'est un dossier qui... qui affecte le domaine des finances. Vous savez, c'est au-dessus de 2 milliards de dollars qui ne sont pas perçus par le gouvernement québécois dans les dernières années, dû au fait que les gens ne paient pas... les entreprises ne paient pas ce qu'elles ont à payer au gouvernement. C'est un dossier qui a aussi rapport avec l'immigration, ça a rapport avec le ministère du Travail, ça a rapport avec le ministère du Transport, des Finances. Le gouvernement doit s'allier, tous ensemble, et tous les députés et ministres doivent trouver une solution solidaire, ensemble, pour arrêter le processus.

Les contrôleurs routiers ont un très... un très grand rôle à jouer là-dessus. Ils le voient, les contrôleurs routiers, et ils le savent que c'est dangereux. Mais, souvent, il y a une inaction qui est faite, et on laisse les camions sur la route jusqu'à tant qu'il arrive un accident grave. Humboldt... décimé une équipe de hockey au complet. Est-ce que ça va arriver au Québec prochainement? Mon... mon point est que, oui, ça va arriver, et il va être trop tard, éventuellement.

M. Derraji : Et c'est là, le laxisme, parce que Mme Guilbault, là, c'est sous sa responsabilité, les contrôleurs routiers. Je lui lance un défi. C'est quoi, la dernière fois qu'elle a rencontré les contrôleurs routiers? Est-ce qu'elle est consciente des enjeux que ces personnes vivent sur la route? Ils sont en négociation maintenant avec le Conseil du trésor. Est-ce qu'elle est au courant de ce qui se passe? Donc, c'est là où je vous dis qu'encore une fois le... le «pas dans ma cour», marque de commerce de ce gouvernement. M. Morneau vient de le dire, il y a plusieurs ministères impliqués, mais qui va prendre le lead? Est-ce qu'on va le prendre le jour où il va y avoir des décès? On va dire : On aurait dû? Moi, là, aujourd'hui, je suis là parce que je ne veux pas que ce soit : On aurait dû le faire. Non, non, non, il faut le faire.

(Fin à 11 h 47)


 
 

Participants


Document(s) associé(s)