Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition
Version préliminaire
Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.
Le mardi 18 mars 2025, 11 h 40
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
11 h 50 (version non révisée)
(Onze heures quarante-sept minutes)
M.
St-Pierre Plamondon :
Alors, bonjour à tous. Ce matin, évidemment, on est très heureux d'accueillir
Catherine Gentilcore, notre cinquième députée. Merci aux gens de Terrebonne. Je
veux souligner qu'à l'élection de 2022, le Parti québécois avait fait 18 %
dans Terrebonne. Hier, on a fait 53 %. Ça doit être souligné, parce que c'est
quand même une progression qui est fulgurante. Nous étions quatre députés
vis-à-vis 85 députés caquistes dans cette bataille, et c'est une victoire qui
est on ne peut plus claire, et je pense que ça correspond à des Québécoises et
des Québécois, pas juste dans Terrebonne, un peu partout, qui cherchent une
solution à un gouvernement qui est bel et bien usé, dépassé et fatigué. Donc,
en 2026, je pense qu'il y aura une alternative solide pour tous ceux qui
souhaitent autre chose que la CAQ au Québec, on est en train de la bâtir, et c'est
grâce à Catherine Gentilcore. Donc, je prends vos questions tout de suite.
Journaliste :
Qu'est-ce que vous pensez de la
nomination de Me Denis Gallant à la tête de la commission d'enquête sur
SAAQclic uniquement?
M.
St-Pierre Plamondon :
J'ai du respect pour Denis Gallant, je n'ai aucun doute sur ses
compétences. Maintenant, je vais mentionner tout de suite un inconfort dans la
mesure où il a travaillé de manière très, très... très étroitement avec Sonia
LeBel, et cette enquête sur SAAQclic, elle porte forcément sur le Conseil du
trésor et sur Sonia LeBel. Donc, vous connaissez comme moi les règles, on...
indépendamment de la compétence, et je ne doute pas de l'intégrité de M.
Gallant, on ne fait pas des nominations pour créer une apparence de partialité,
il faut que vraiment il y ait une distance, et là je me questionne. Je n'ai pas
toute l'information, mais je sais, parce que j'étais impliqué à cette
époque-là, là, je souhaitais vraiment la commission Charbonneau, je sais qu'ils
ont travaillé très étroitement ensemble. Donc, est-ce qu'il y a suffisamment de
distance? On est en train de recueillir un peu les faits sur cette relation-là.
Mais, évidemment, il faut le mentionner, là, le travail, c'est notamment d'enquêter
sur les décisions du Conseil du trésor, et donc celles de Sonia LeBel. À ce
stade-ci, je peux juste mentionner un inconfort.
Journaliste :
Est-ce que ça aurait dû être quelqu'un
d'autre?
M.
St-Pierre Plamondon :
Bien, c'est-à-dire qu'il y a plein de gens qui peuvent faire ce
travail-là avec compétence au Québec. Pourquoi choisir quelqu'un qui a des
liens étroits avec la personne en charge du Conseil du trésor? À ce stade-ci,
je dois au moins poser la question.
Journaliste :
Donc, lorsque vous lirez le rapport,
vous aurez quand même un doute si c'est M. Gallant qui pilote l'histoire...
M.
St-Pierre Plamondon :
Je ne suis pas prêt à dire ça à ce stade-ci. On... Je pense qu'en
fait vous allez faire le travail plus vite que nous, à savoir quelle est
justement la nature et l'intensité des liens entre M. Gallant et Mme LeBel,
mais je suis surpris qu'on n'ait pas considéré ça dans la nomination, étant
donné que le... il y a des liens professionnels très étroits qui sont
indéniables.
Journaliste :
Demandez-vous la récusation, à ce
moment-là?
M.
St-Pierre Plamondon :
Non, on va se donner du temps avant de se prononcer formellement,
parce que justement il y a un certain nombre de faits qu'on veut aller chercher
avant. Je fais juste mentionner qu'il y a là un inconfort et une question à se
poser qui est sérieuse.
Journaliste :
Mais, si la relation se limitait au
travail qu'ils ont fait ensemble pendant la commission Charbonneau, est-ce que
pour vous ça... comment dire, ce serait suffisant pour mettre une
distance entre les deux?
M.
St-Pierre
Plamondon :Laissez-nous étudier
justement la nature de ces relations professionnelles et personnelles, et on va
vous revenir sur une position qui est fixe, là. C'est juste qu'avec les délais
qu'on a, vu que c'est une annonce qui vient d'arriver, on n'a pas toute l'information,
puis probablement que les journalistes vont pouvoir nous avancer là-dedans.
Journaliste : Est-ce que M.
Bonnardel puis Mme Guilbault peuvent conserver leur ministère, le temps de
cette enquête-là, ou est-ce qu'ils devraient être suspendus?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, en fait, ce n'est pas
tant en raison de l'enquête qu'en raison du désastre. Il devrait y avoir des
gestes forts dans ce gouvernement-là, parce qu'indépendamment de ce que l'enquête
nous dira, on a gaspillé 1,2 milliard de dollars pour quelque chose qui ne
fonctionne pas puis on a signé des dépassements de coûts. Mais c'est surtout...
Puis, pour revenir à la nomination, ce qui rend les oppositions - j'ai entendu
les libéraux - ce qui rend les oppositions plus prudentes aussi, c'est que
clairement la CAQ a induit en erreur la population dans les dernières semaines.
La version initiale de la CAQ, c'est que personne n'était au courant, on n'est
quand même pas pour blâmer des ministres s'ils se sont fait mentir, etc. Tout
ça ne tient pas la route, ce n'est pas vrai.
Donc, raison de plus pour être très, très
prudent dans la manière de conduire l'enquête, raison de plus pour poser des
gestes qui démontrent que le gouvernement prend ses responsabilités. En ce
moment, tout semble être normal du côté de la CAQ, comme s'il ne s'était rien
passé, alors que 1,2 milliard de gaspillé, là, réalisez l'ampleur de cette
semaine.
Journaliste : Quels devraient
être ces gestes-là? Quels...
Journaliste : Vous voulez
dire quoi par «gestes»? Oui. Puisque vous ne parlez pas de suspension, c'est-tu
une démission?
Journaliste : Quels devraient
être ces gestes-là à l'égard de Mme Guilbault et de M. Bonnardel?
M.
St-Pierre
Plamondon :Ce n'est pas à moi de dire
à la CAQ comment gérer ses affaires internes. Je ne fais que constater que tout
le monde continue son boulot, puis tout semble aller normalement du côté de la
CAQ dans le cadre d'un des pires scandales de gaspillage dont on a été témoins
dans les dernières décennies.
Journaliste : À première vue,
le juge Gallant n'aurait pas la capacité de contraindre quelqu'un de témoigner
lors de la commission. Est-ce qu'il devrait l'avoir?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui.
Journaliste : Pourquoi?
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais ça, vous me l'apprenez.
Donc, vous, vous...
Journaliste : C'est sur
invitation, selon ce qu'on peut lire dans le communiqué. . Les gens seraient
invités à venir témoigner.
M.
St-Pierre
Plamondon :Hein? Les gens seraient
invités, mais pourraient répondre : Je décline, passez une bonne soirée?
Journaliste : Bien, c'est ce
que je comprends dans la lecture du communiqué.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien ça, je... Bon. Là...
important, quand on est en point presse puis on n'a pas lu les choses, on ne se
prononce pas, là. Je vais aller faire mes devoirs. Mais, si jamais c'est
facultatif, on a tout un problème, et on va revenir à ce concept bien québécois
de «patente à gosses», concept qui avait été développé par le Parti québécois.
Avant la vraie Commission Charbonneau, Jean Charest essayait de nous passer un
truc qui en fait servait à protéger le gouvernement. Mais là, je ne veux pas me
prononcer avant de l'avoir lu, vous me l'apprenez. Je vais aller faire, là, mes
devoirs, je vais vous revenir formellement sur cette question-là.
Journaliste : Sur les
missions interparlementaires, M. Saint-Pierre-Plamondon, vous y participez très
peu, de moins en moins en fait d'année en année. Dans le contexte actuel de
compressions dans différents secteurs, de gels de recrutement, est-ce que c'est
encore justifié d'envoyer des parlementaires un peu partout sur la planète à
des coûts parfois très, très dispendieux?
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui, c'est justifié. Là, il
faut vraiment distinguer. Quand on gaspille 1,2 milliard de dollars dans
SAAQclic, c'est épouvantable. Quand on investit des dizaines de milliers de
dollars dans des relations diplomatiques — on le voit en ce moment, l'impact
de nos relations avec les Américains, on a besoin d'autres relations
diplomatiques — investir dans de la diplomatie, c'est normal, ça fait
partie du travail, et on n'est pas obligés de recevoir les dignitaires du monde
entier avec des sandwichs pas de croûtes.
Par contre, on a une obligation de
reddition de comptes. Je pense que ce qui ressort de ce dossier-là, c'est qu'on
peut faire mieux en termes de : Pourquoi je suis allé? Comment j'ai
dépensé les sommes? Puis ça donne quoi? Il n'y a pas cette reddition de comptes
là? Ça, on peut s'engager à l'améliorer. Mais la diplomatie n'est pas un
gaspillage. Ce n'est pas la même chose.
M.
St-Pierre
Plamondon :Oui. Transparence,
reddition de comptes, je pense que c'est vers là qu'il faut aller, et non pas
vers la honte de faire de la diplomatie. C'est normal d'investir en diplomatie.
Journaliste : Pour revenir à
Terrebonne et tout ça, la semaine dernière, là, vous avez accordé des
entrevues, il a été question de tenir le référendum dans un premier mandat ou
pas. Mme Gentilcore a dit aussi des informations dans un débat. J'aimerais ça,
vous entendre, si vous voulez clarifier, là. Est-ce que l'engagement, donc, de
tenir un mandat... un référendum dans un premier mandat est toujours valide? Et
est-ce que vous évaluez quand même le fait de le reporter, dans cette
fenêtre-là, à un certain moment ou... en fait en raison de la guerre tarifaire,
qui a lieu, qui a cours en ce moment?
M.
St-Pierre
Plamondon :Je suis chef depuis 2020,
on a le même engagement depuis 2020, et on a mené cette campagne dans
Terrebonne avec exactement le même engagement. J'avais déjà dit ce que
Catherine Gentilcore a dit avec beaucoup de justesse, qu'on va user de notre
jugement quant au moment précis d'une consultation, sachant que c'est une
fenêtre de quatre ans...
11 h 55 (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...moment précis d'une
consultation, sachant que c'est une fenêtre de quatre ans. Mais donc qu'on
garde le cap. Nos engagements sont les mêmes. Puis, comme je disais hier, on
est fiers d'avoir un résultat aussi convaincant. 53 %, ce n'est pas rien,
dans le contexte où on s'est présentés aux électeurs suivant ce qu'on pense de
l'avenir du Québec en disant ce qu'on en pense réellement et donc on maintient
le cap.
Journaliste : Donc,
référendum, premier mandat, coûte que coûte.
M.
St-Pierre
Plamondon :On maintient le cap... même
position.
Journaliste : Qu'est-ce que
ça fera d'avoir une première femme dans l'équipe du Parti québécois?
M.
St-Pierre
Plamondon :On est tellement contents.
Journaliste : Qu'est-ce que
ça changera?
M.
St-Pierre
Plamondon :On est tellement contents.
Puis, en fait, je vais lui laisser la parole, parce qu'on était précipités là,
dans l'horaire. Mais on va discuter, cet après-midi, des responsabilités, des
dossiers, donc on aura des annonces à faire là-dessus demain. Mais on accueille
non seulement une femme — on avait vraiment hâte — mais on
accueille une femme qui est compétente et qui vient de démontrer, à travers sa
campagne, qu'elle génère beaucoup d'actions, elle en prend. Elle est capable
de... d'avoir un impact immédiat sur notre équipe. Donc, je... je n'insisterai
pas assez sur à quel point c'est significatif pour nous, la confiance que les
gens de Terrebonne nous donnent, mais la possibilité de travailler avec Catherine.
Là-dessus, là, je te laisse la parole.
Mme Gentilcore (Catherine) : Merci,
merci de m'accueillir. Donc, comme on l'a dit un petit peu, c'est avec beaucoup
de fierté, mais aussi, avec humilité que j'accueille les résultats de l'élection
d'hier soir, évidemment. Enfin, les citoyennes et citoyens de Terrebonne
retrouvent une voix libre à l'Assemblée nationale. C'est le mandat qui m'a été
confié, et j'entends l'honorer, et on est plus que jamais motivés, là, à
défendre les intérêts et des gens de Terrebonne et des Québécois dans leur
ensemble.
On le sait, la campagne a porté sur
différents enjeux, des enjeux chauds pour les gens de Terrebonne, les gens de
Lanaudière aussi, entre autres, le transport en commun, mais on m'a énormément
parlé des coupures en santé et en éducation, de l'impact que ça avait. On m'a
parlé énormément des fiascos économiques, on m'a parlé de Northvolt, encore
plus depuis l'annonce récente, et puis on m'a parlé, évidemment, de SAAQclic
énormément. On sent un ras-le-bol chez les gens de Terrebonne, on sent que ça
reflète aussi un ras-le-bol plus généralisé chez les Québécois, chez les
Québécoises.
Mon premier objectif, là, c'est de
rapidement servir les citoyens et les citoyennes. Ça fait six mois qu'ils ne
sont pas représentés à l'Assemblée nationale. Les dossiers s'accumulent sur le
bureau de circonscription, je l'entends, plusieurs citoyens qui sont venus me
voir pendant la campagne pour me dire : Mes dossiers ne bougent pas, j'ai
besoin d'aide. Donc, ma priorité, là, en ce moment, c'est de mettre une
équipe... de mettre en place une équipe forte pour pouvoir répondre à ces
besoins-là, là, des gens dans la circonscription. Puis, évidemment, très hâte d'être
assermentée pour pouvoir pleinement prêter main-forte à l'équipe de Paul
St-Pierre Plamondon...
M.
St-Pierre
Plamondon :Le plus tôt possible.
Mme Gentilcore (Catherine) : ...des
deux Pascal et...
Journaliste : Mais je repose
ma question : Qu'est-ce qu'une femme, une première femme dans votre équipe
ça va changer dans votre façon de faire de la politique?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, vas-y, mais moi, j'ai...
Mme Gentilcore (Catherine) : Bien,
exactement. Mais moi, je veux être une voix féminine, forte, mais féministe,
forte aussi pour... pour l'équipe du Parti québécois. Ce qui m'a touché
énormément pendant ma campagne, c'est le nombre de jeunes femmes et de filles
qui sont venues me parler, qui sont venues me dire que mon implication en
politique les inspirait, leur donnait de l'espoir. C'est important, cette
responsabilité-là. Je veux aussi porter leur voix, je veux qu'elles sentent que
leur voix est elle aussi, entendue à l'Assemblée nationale, et je pense que ça,
déjà, c'est toute une différence.
Je parlais aussi hier du legs de Véronique
Hivon, qui a été ministre, députée, pendant tellement d'années, dans
Lanaudière. Les femmes se souviennent d'elle et s'identifient à elles. Même
chose pour Pauline Marois. Donc, de cette importance là de s'identifier à
quelqu'un, à une voix forte, justement. Je l'ai vu dans les yeux des jeunes
filles et des jeunes femmes, et ça, ça me touche droit au cœur, et je prends ça
très, très, très au sérieux.
Journaliste : Sur le mandat, monsieur....
Je peux vous lire le décret sur le pouvoir de contrainte, là. On dit que, pour
remplir son mandat, la commission... et là c'est le décret, là... la commission
tienne des audiences publiques afin d'entendre, sur invitation, des témoins,
des experts et toute autre personne ou association que la commission juge
nécessaires pour mener à terme son mandat.
M.
St-Pierre
Plamondon :Je suis obligé de le lire,
parce qu'il faut voir s'ils peuvent émettre un subpoena. Essentiellement, c'est
ça qu'il faut étudier là. Donc, je vais le lire au complet.
Journaliste : Ce n'est écrit
nulle part, là, qu'on...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est ça, donc il
faut l'étudier au complet. Mais, évidemment, une commission d'enquête, les gens
ne vont pas là de gaieté de cœur lorsqu'il est question de leur mauvaise
gestion. Si tu n'as pas de pouvoir de contraindre un témoignage par subpoena,
qui ne peut pas arriver à... tu ne peux pas faire ton travail. Donc là, je suis
obligé de le lire au complet pour voir, juridiquement, ça tient comment. Je
vous reviens là-dessus.
Journaliste : Je veux juste
revenir sur Terrebonne. Est-ce que... Vous avez quand même eu une victoire
éclatante, là, avec 50 quelques pour cent. Est-ce que vous attribuez ce score-là
davantage à un vote sur l'indépendance ou davantage à une insatisfaction du
gouvernement en place?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, il y a définitivement
une perte de confiance complète envers le gouvernement, là. Un résultat comme
celui-là, plus de 50 %, témoigne forcément d'une perte de confiance envers
le gouvernement. Mais ça témoigne également d'une confiance envers nous parce
que, regardez les trois autres partis, c'est vraiment nous qui avons fédéré
tout le monde. Et ça, c'est un vote de confiance envers le fait qu'on est
indépendantistes, le fait qu'on est authentiques, le fait qu'on suit bien nos
dossiers et qu'on ne travaille pas sur le coin d'une table. C'est tout ça...
12 h (version non révisée)
M.
St-Pierre
Plamondon :...et, tu sais, il ne faut
pas tirer de conclusions présomptueuses, mais il faut également admettre qu'on
s'est présenté à nouveau avec notre programme, comme on est, et on a eu un
très, très fort degré d'appui, ça a une valeur pour nous.
Journaliste : Est-ce que ça
vous rassure, M. St-Pierre Plamondon, le résultat d'hier quand on regarde ce
qui s'est passé, au cours des dernières semaines, avec l'espèce de «love-in» du
Canada, là versus les, comment dire, les menaces de Trump puis toutes les
négociations?
M.
St-Pierre
Plamondon :J'adore que vous le disiez
comme ça, je n'y avais pas pensé, mais c'est un peu un «love-in» du Canada, le
retour de Jean Charest, Jean Chrétien et Stephen Harper en même temps, qui sont
tous venus nous dire que la souveraineté c'est important, puis il faut se
battre pour l'indépendance, ça ne s'invente pas. Donc, oui, ce n'était pas un
contexte nécessairement facile pour un parti indépendantiste dans le cadre d'une
partielle, et on est très conscients du sérieux de ce qui se passe aux
États-Unis dans ce contexte-là, d'obtenir 53 %. Ça N'arrive jamais plus de
50 %, ça arrive une fois par décennie, une élection qui finit à plus de
50 %. C'est encore plus significatif et...
Journaliste : Et rassurant.
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, rassurant, c'est
apprécié qu'on nous ait fait confiance puis qu'on nous ait donné une personne
de la qualité de Catherine comme cinquième députée, on l'apprécie. Est-ce qu'on
tient pour acquis quoi que ce soit? Tu sais, je veux dire, nous, on continue,
on garde le cap puis on a hâte aux prochaines - il y aura probablement d'autres
partielles - les prochaines partielles.
Journaliste : En même temps,
n'est-il pas normal d'aller regagner un château fort que vous aviez perdu?
Est-ce que vous ne sentiez pas quand même...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! nous autres, on... pour
gagner, là.
Journaliste : ...que la
pression... Non, mais est-ce que la pression était plus forte? Parce que là, le
gouvernement est tellement faible dans les sondages, si vous n'aviez pas réussi
à aller chercher ce comté-là, il me semble que ça aurait été...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est-à-dire que la
pression était sur deux partis, un gouvernement qui nous dit qu'il ne sait
rien, puis que tout va bien, puis un parti qui est en train de se rebâtir, un
député à la fois, une députée à la fois. Et la réponse est éclatante, là, elle
est claire. Donc, on avait de la pression sur nous, on a bien répondu. Il y
avait de la pression sur le gouvernement, puis il semble que le message est non
équivoque.
M.
St-Pierre
Plamondon :Quand vous avez gagné la
partielle dans Jean-Talon, le lendemain, vous avez demandé plus de place en
Chambre. Est-ce que vous aviez obtenu... Est-ce que là vous allez demander d'avoir
encore plus de place en Chambre...
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, on demande l'équité,
c'est-à-dire que, si on augmente en député, on devrait avoir un petit peu plus
de place. Il ne faut pas oublier qu'on réussit tout ça avec une seule question,
peu de ressources, on était quatre. Donc, pour nous, à chaque fois qu'on peut
augmenter un peu nos ressources et notre temps pour poser et faire notre
travail, c'est très déterminant, là, c'est une augmentation de 25 %.
Journaliste : À quoi ça
pourrait ressembler, par exemple...
M.
St-Pierre
Plamondon :Il y a des règles. Donc, on
va s'adresser à la présidence, là.
Journaliste : Est-ce que vous
mettez le cap sur Arthabaska?
M.
St-Pierre
Plamondon :Arthabaska et peut-être d'autres
endroits, hein? Donc, là, il y a des choses qu'on va apprendre, j'imagine, d'ici
à l'été. Mais on va être contents de relever d'autres défis. On ne prend rien
pour acquis, mais il y a là une source d'espoir et de confiance, je crois, d'une
formation politique qui se rebâtit. Je pense qu'on peut qualifier la
candidature de Pascal Paradis de solide, vous allez découvrir que Catherine
Gentilcore est solide. Et cette démarche-là de bâtir, je pense qu'elle est
nécessaire et elle fait du bien dans un contexte de confiance vraiment effritée
vis-à-vis le gouvernement.
Journaliste : Quels sont les
dossiers que Catherine Gentilcore va porter?
M.
St-Pierre
Plamondon :Donc, on a une réunion
tantôt, on s'en est parlé, mais les annonces vont être faites, demain,
là-dessus.
Journaliste : Il y en a...
Vous avez un intérêt, vous parlez de condition féminine, notamment, peut-être,
ça peut vous intéresser?
Mme Gentilcore (Catherine) : Mon
expérience est vaste, mes intérêts sont nombreux, on connaît mon expérience.
Mais c'est vrai, tu sais, je veux dire, j'ai été gestionnaire dans le domaine
de la culture, des médias. J'ai été P.D.G. d'une organisation en technologie. J'ai
été présidente du parti aussi. Ce n'est pas le boulot qui manque et les
dossiers qui manquent non plus. Donc, on pourra...
Journaliste : Vous
sentez-vous moins, M. Paul St-Pierre Plamondon, quand même, au sein d'un «boys'
club» maintenant?
M.
St-Pierre
Plamondon :Pardon?
Journaliste : Vous
sentez-vous moins au sein d'un «boys' club»?
M.
St-Pierre
Plamondon :Mais on n'a jamais souhaité
être un «boys' club», là. On est tellement content, c'est ça qu'on souhaitait.
Donc, on ne peut pas être plus heureux.
Mme Gentilcore (Catherine) : Je
confirme qu'ils sont très contents, très heureux.
Journaliste : Mme Gentilcore, on the results in Terrebonne, do you see that as a
win for your party or more as a vote against the CAQ?
Mme Gentilcore
(Catherine) :
I
think, it's a win for the party, I mean, the chef told it earlier, people think
that we are very rigorous. They think that we work well. They think that we are
strong. That's what I heard on the field last couple of months. So, clearly, it's
a win, but, of course, there is a lot of - how can I say that - I mean,
disappointment toward the CAQ, and I heard that a lot too, I mean, fiasco with SAAQclic,
with Northvolt as well. So, it's very clear that they wanted to send a message
to the CAQ.
Journaliste :
Regarding this, like they came out...
The CAQ Government came out with the mandate of the public inquiry on the
SAAQclic fiasco, just a few hours after a victory, the PQ victory. Is it a
coincidence or is it to create diversion?
Mme Gentilcore
(Catherine) : It's a great question, I think,
it's a very good question to ask...
12 h 05 (version non révisée)
Mme Gentilcore (Catherine) : ...but I can tell you that people were very disappointed about
SAAQclic and they were very sick of it.
M. St-Pierre
Plamondon :
If
I may, your question is relevant, but I think the score in Terrebonne cannot go
unnoticed. It's there and it's solid. So, it means something to the Government,
it means something for the next steps for the Parti québécois. It doesn't
guarantee anything, so, we don't take anything for granted. But you cannot get
a stronger signal in a by-election than 53%. I mean...
Journaliste
:
And
Denis Gallant, is it a good choice or it should have not been the first choice
of the CAQ?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
I trust the competence of Denis Gallant, I trust his integrity. However, there
are many lawyers and very competent people in Québec to do such an inquiry.
And, given that there are obviously strong ties between Gallant and Sonia
LeBel, and that this inquiry is about, partly about Sonia LeBel's decision to
go ahead with the project of 1.2 billion $ for reasons that are very hard to
understand, given that the Government has been leading everyone towards lies in
the first week, saying : We don't know nothing about that, we were lied
to, we're victims, all of it is not true. Given that context, I'm
uncomfortable. That's as far as I can get as of now because I don't know... We'll
get more information about what's the professional and friendship relationship
between Sonia LeBel and Denis Gallant.
But I have to ask the
question : Why would we choose someone who has strong ties with the person
in the middle of that inquiry, why we would we choose someone with strong ties,
if the objective is to have an appearance of impartiality, of independence in
such a process? The question must be asked. And we need a bit more time to just
try and understand the nature of that potential appearance of partiality.
Journaliste
:
Just quickly, can you just clarify, are you still committed to
holding a referendum in your first mandate, even within the current context
with the US?
M. St-Pierre
Plamondon :
So,
the position of the Parti québécois has been the same since I'm the leader of
the party in 2020, and we keep the same position. And we have kept that
position during Terrebonne and I think we got a very good result.
Journaliste
:
Can we
hear from you on your first issues that you're going to address as a newly
elected MNA?
Mme Gentilcore
(Catherine) : The first issue I'm going to
address is to serve the citizens, because they have been without a voice for
six months now. So, I want to make sure that all the files that are on the desk
right now, we're going to take... take care of them. So, that's the... my main
priority for citizens in Terrebonne.
M. St-Pierre Plamondon :
Merci.
Mme Gentilcore
(Catherine) :
Merci.
(Fin à 12 h 08)