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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés

Version préliminaire

Cette transcription a été réalisée à l’aide d’un logiciel de reconnaissance vocale. Elle pourrait donc contenir des erreurs.

Le jeudi 27 février 2025, 11 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement


 

11 h 44 (version non révisée)

(Onze heures quarante-sept minutes)

La Modératrice : Bonjour et bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendront la parole de Mme Christine Labrie, députée de Sherbrooke, Mme Katie Chamberland-Langlois, ainsi que M. Réjean Leclerc, tous les deux de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN. Mme Labrie.

Mme Labrie : Merci beaucoup, Camille. On est ici ce matin parce qu'à ce jour il y a encore 40 000 travailleurs et surtout travailleuses qui attendent encore d'être payés un salaire juste. On parle de personnes qui ont déposé, en 2010, une plainte pour l'équité salariale, plainte qui a été traitée seulement l'année dernière, au moment duquel le gouvernement avait pris l'engagement de payer ce qui était dû à ces travailleuses-là au plus tard le 31 octobre. Malheureusement, le gouvernement a trahi son engagement. La date n'a pas été respectée, et, à ce jour, 40 000 travailleurs, travailleuses attendent depuis 2010 d'être payés au salaire juste.

On déposait, ce matin, une pétition signée par plus de 8 000 personnes en faveur du règlement de ce dossier-là. Là, on est en février, il n'y a encore aucun sou qui a été versé à ces personnes-là. Plusieurs attendent des paiements qui peuvent aller jusqu'à des dizaines de milliers de dollars. Ça fait toute une différence dans la vie de ces personnes-là. Et j'ai questionné la ministre, ce matin, et malheureusement on ne ressort de là avec aucune information supplémentaire. La ministre n'est même pas capable de nous donner une date. Elle est restée hyperévasive. Moi, je trouve que son attitude manque vraiment de considération, d'empathie pour les 40 000 personnes qui attendent le versement d'un salaire juste.

Vous savez, il y a des gens qui ont eu le temps de prendre leur retraite. Il y a des gens qui sont malheureusement décédés dans l'attente de ce versement-là. Parfois, c'est des successions qui attendent les montants en question. Donc, que la ministre soit aussi évasive aujourd'hui, des mois après avoir rompu son engagement, qu'elle soit incapable de fournir une date pour le paiement de ces... de ces rétroactivités-là, moi, je trouve ça vraiment odieux. Ça, c'est un scandale, en fait, dont on devrait parler également, le fait qu'ils soient incapables de respecter l'engagement qui a été pris l'année dernière. Donc, je cède la parole.

Mme Chamberland-Langlois (Katie) : Bonjour, je me présente, je suis Katie Chamberland-Langlois, représentante du personnel de bureau, techniciens professionnels de l'administration, communément appelés catégorie trois pour la FSSS-CSN. On est ici aujourd'hui pour dénoncer l'attitude méprisante du gouvernement qui ne respecte pas sa parole. Quatorze ans après le dépôt de la plainte et un an après la signature, des milliers de femmes attendent leur versement. Ce qu'on nous répond, c'est que, oui, on va être payé. On va être payé quand? Mais, en attendant, ces femmes-là vivent au quotidien des détresses.

Donc, je vais vous... je vais vous citer quelques exemples de détresse qu'ils peuvent vivre. Comme exemple, on a Lisette, Lisette. Son fils est décédé. Donc elle attend l'équité de son fils avant de fermer les comptes de succession. Lisette, elle a 30 ans de service dans le réseau de la santé, et son fils en avait 25. Il y a des mères monoparentales, dont Annick, qui doivent se trouver à 40 ans...


 
 

11 h 49 (version non révisée)

Mme Chamberland-Langlois (Katie) : ...à 40 ans, un colocataire pour arriver à ses besoins. Il y a des travailleuses qui font le choix de se priver de bien manger pour offrir des repas sains à leurs enfants. C'est inacceptable.

Donc, oui, il y a des conséquences au quotidien, des conséquences physiques, psychologiques et sociales. Donc, c'est ça, les conséquences du non-paiement et de l'irresponsabilité du gouvernement. On attend toujours ces sommes-là, et c'est des milliers de femmes au quotidien qui vivent cette détresse-là.

Je vais laisser la parole à M. Réjean Leclerc.

M. Leclerc (Réjean) : Merci. Vous savez, dans le cadre de la négociation du secteur public ainsi que de la... je vous dirais, de la façon... les discussions qui ont mené à une entente sur le maintien de l'équité salariale, on a convenu qu'il y avait des dates à respecter, mais on a aussi convenu, dans le cadre de la convention collective, qu'il y avait des bonifications salariales, qu'il y avait des ajustements salariaux qui étaient prévus. Et le délai qui s'opère aujourd'hui, que même le gouvernement ne confirme aucune date, bien qu'il ait lui-même convenu de dates, qu'il n'a pas respectées, bien, ça a un effet sur les femmes, qui sont majoritairement employées dans le secteur public, mais aussi sur les services, parce que les conditions de travail permettaient d'améliorer les conditions, et là, présentement, après avoir signé des ententes, on n'est pas capable de concrétiser ces conditions de travail. Et malheureusement la façon que le gouvernement se comporte, en se traînant les pieds et en retardant les versements, ça a des conséquences concrètes, et, en tant qu'employeur de choix et voulant humaniser le réseau, c'est un échec lamentable à cette étape-ci.

Et ce que nous constatons également, c'est que nous vivons en même temps des gels d'embauche au niveau des mêmes catégories qui attendent leur salaire, qui attendent leur ajustement, mais aussi, ce qu'on constate, c'est que le gouvernement n'hésite pas... Santé Québec, notamment, n'hésite pas à faire usage de consultants à l'externe avec des contrats qui comportent plusieurs millions de dollars de dépenses pour aider Santé Québec à progresser puis à dorer son image, alors que la base, elle, n'est pas respectée, c'est-à-dire le respect des employés, qui sont majoritairement des femmes. Et, en faisant état de ce genre de situation, nous, ce qu'on veut dénoncer, c'est : Il y a deux poids, deux mesures. Lorsqu'on parle de la bureaucratie et qu'on dit qu'on a des... de l'argent pour investir dans la bureaucratie, pour créer Santé Québec, pour investir dans les... dans le secteur privé de la santé et des services sociaux, on n'est même pas capable de payer et de respecter les engagements dûment signés à travers le paiement des rétroactivités, mais aussi le respect des femmes à travers le maintien de l'équité salariale qui a été convenu.

Donc, aujourd'hui, on remet en question la parole du gouvernement, on remet en question sa crédibilité, parce que nous avons accepté de négocier de bonne foi, nous avons convenu d'ententes, et, après avoir apposé sa signature il y a bientôt un an et que l'entente est convenue depuis plusieurs années, ce qu'on constate, c'est que le gouvernement n'est pas capable de respecter sa parole et ça a un impact sur sa crédibilité, mais également sur la crédibilité du processus de négociation que nous avons observé de bonne foi.

Donc, nous allons maintenir la pression et nous allons la maintenir jusqu'à tant que les femmes reçoivent leur dû. Et ce qu'on doit constater aussi à travers notre intervention et le dépôt de la pétition, c'est qu'on réclame que les ajustements des taux horaires et les paiements de rétroactivité s'effectuent immédiatement, qu'on veut que le gouvernement présente des excuses, c'est la moindre des choses compte tenu de son comportement et de son obstination à ne pas vouloir payer les rétroactivités et l'ajustement salarial, mais ce qu'on veut également et surtout, c'est un mécanisme efficace et permanent pour permettre l'application rapide des ententes, et ce, de façon pérenne dans le temps, puisqu'on ne veut plus jamais revivre cette situation, ni nous, en tant que Fédération de la santé et des services sociaux à la filière CSN, ni... et surtout ni les travailleuses du secteur public. Merci.

(Fin à 11 h 54)


 
 

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