Chargement en cours


Toutes les activités
Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

Toutes les actualités
La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Version finale

Le vendredi 21 février 2025, 10 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

M. Zanetti : Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, on vient de voir aujourd'hui une interpellation de la ministre de l'Enseignement supérieur au sujet de l'austérité, qui me fait me demander la chose suivante : Y a-t-il des économistes à la CAQ? Au moment où, à cause de la guerre tarifaire de Trump, notre économie est mise en péril, mise en danger, parce que l'avenir est incertain, parce qu'on ne sait pas qui va être le plus touché exactement... et là, tout à coup, au moment de notre histoire où on a besoin plus que jamais d'adaptabilité et de souplesse, d'avoir une main-d'oeuvre capable de se requalifier selon la conjoncture changeante et imprévisible, à ce moment-là, le gouvernement coupe dans l'enseignement supérieur, l'institution qui est le plus capable de nous permettre de nous adapter à une conjoncture imprévisible.

La CAQ coupe dans la formation continue, coupe dans les cégeps, coupe dans les universités, la formation continue. Ça, là, ça n'a aucun bon sens. C'est, justement, l'endroit où on peut le plus facilement, tout en continuant de travailler puis avoir une famille, se requalifier pour aller changer d'emploi, puis s'adapter à un contexte économique qui change, puis on coupe là-dedans. C'est complètement fou. Penser qu'on va faire des économies, comme ça, penser qu'en faisant ça le déficit va s'estomper... Parce que le déficit, là, c'est les dépenses, mais c'est les revenus aussi. Si on veut avoir des revenus qui augmentent au Québec, il faut être capables de prévenir les coûts économiques qu'on est en train de se faire menacer de subir, et qu'on est en train, même, déjà, de subir. Alors, moi, ça, je n'en reviens pas. J'espère que le cri d'alarme qui aura été lancé à la CAQ aujourd'hui va avoir ses effets sur le budget, et qu'on ne va pas compromettre notre capacité d'adaptation économique. C'est complètement fou.

L'autre chose que je retiens de la matinée, moi, c'est... c'est la posture du Parti libéral du Québec et du Parti québécois, qui viennent, après avoir été les architectes de l'austérité dans les dernières décennies... qui viennent se faire les chevaliers de l'enseignement supérieur, de la vertu, et qui viennent critiquer l'austérité caquiste comme si de rien n'était. Je veux dire, le PQ, avec la Loi sur le déficit zéro, a mis en place une structure qui a favorisé l'émergence de politiques néolibérales et d'austérité. En 2013, la dernière fois qu'ils ont été au pouvoir, ils qualifiaient eux-mêmes, avec fierté, pour avoir l'air raisonnables, leur budget d'un budget d'austérité. Et, après ça, le Parti libéral a fait subir au Québec et aux services publics et à l'enseignement supérieur aussi l'austérité la plus violente de l'histoire récente des services publics. Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font? Je veux dire, ils sont tellement allés loin, les libéraux, qu'aujourd'hui, même la CAQ, qui fait de l'austérité, n'ose même pas dire qu'ils font de l'austérité. Ils ont rendu le mot tabou tellement ils ont... ils sont allés loin dans la démarche. Et aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font? Ils font : Ah! ça n'a pas de bon sens, vous faites de l'austérité, ça n'a pas de bon sens, vous faites ce qu'essentiellement nous avons fait avant vous.

Moi, je demande des excuses. Je veux que le Parti libéral du Québec et que le Parti québécois s'excusent, par lettre officielle, aux associations étudiantes du Québec et aux établissements d'enseignement supérieur pour l'austérité qu'ils ont fait subir dans les dernières décennies à ces réseaux-là, qui sont mal menés. En 2012, on voulait abolir la hausse de 75 % des frais de scolarité du Parti libéral. Le Parti québécois portait son carré rouge fièrement à l'Assemblée nationale. Et, quand ils sont arrivés au pouvoir, qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont indexé les frais de scolarité. Et qu'est-ce que ça a fait, ça? Ça fait qu'aujourd'hui, s'ils avaient gelé les frais de scolarité en 2012, en 2013, comme on s'attendait à ce qu'ils fassent, bien, aujourd'hui, il y aurait 800 $ de plus dans les poches de tous les étudiantes et étudiants du Québec à temps plein, par session, 800 $ de plus par session. Ça en sortirait une méchante grosse gang de l'insécurité alimentaire. 40 % des étudiantes et étudiants du Québec subissent, vivent, souffrent d'insécurité alimentaire. Dites-leur, là, du jour au lendemain, 800 $ de plus par session dans tes poches, ça en achète, ça, des fruits puis des légumes. Je vais vous dire, ça ferait une méchante différence.

Ça fait que moi, là, ce que je veux, là, c'est qu'aujourd'hui, là, qu'on critique tous ensemble l'austérité caquiste parce qu'elle doit être dénoncée. Oui, qu'on fasse front commun là-dedans, d'accord, je suis vraiment partant. Mais, au départ, là, ça prend des excuses officielles aux associations étudiantes nationales et aussi aux établissements d'enseignement supérieur et à leurs fédérations respectives.

Journaliste : Au-delà de ça, vous aviez tenu un exercice assez similaire au mois de septembre. Qu'est-ce que vous avez dit? J'espère que le cri d'alarme va être entendu pour le budget? C'est... C'est ce que vous espérez, au fond, de ce qu'on va dire de l'exercice d'aujourd'hui, M. Zanetti?

M. Zanetti : Je veux que le cri d'alarme retentisse. Je pense qu'il retentit dans la population. Personne n'est dupe de ce que la CAQ n'ose pas appeler austérité, mais plutôt effort budgétaire. Partout dans le milieu, on dit : Ah non, il y a de l'austérité, il y a de l'austérité, c'est ce qu'on est en train de subir. Alors, ça, je pense que ça a marché. Simplement, le problème, c'est que ça ne se rend pas jusqu'au ministre des Finances, hein? On voit actuellement des ministres caquistes impuissants devant leur ministre des Finances et devant leur ministre... leur premier ministre, pardon, qui sont en train de jouer à temporiser entre l'arbre et l'écorce, c'est-à-dire entre ceux qui vont décider vraiment du prochain budget et le reste de la population, qui n'est pas entendue en ce moment.

Donc, moi, là, ça, c'est que... c'est quelque chose que j'espère que ça va arriver à temps pour le budget. Il commence à se faire très tard, mes espoirs sont modérés, mais ce qui est important pour l'avenir, c'est que, le plus tôt possible, le plus tôt possible, la CAQ réalise que ce n'est pas une solution. Ce n'est même pas une solution qui est bonne pour équilibrer le budget, là. Ça ne fonctionnera pas. Cette austérité-là faite va... ne va pas augmenter les revenus de l'État. Ça va nous rendre incapables de s'adapter à la guerre tarifaire de Trump et ça va réduire les revenus, même, relatifs à l'activité économique. Et, si on veut vraiment se sortir de l'austérité, là, d'abord, il ne faut pas couper en éducation puis dans ces choses-là, qui vont nous permettre de nous adapter à la nouvelle donne économique, mais il faut aussi... il faut demander plus d'argent aux milliardaires, aux banques, aux minières, aux multinationales qui ponctionnent le Québec, qui s'enrichissent sur le dos de la classe moyenne et classe populaire, puis qui, après ça, ne contribuent pas suffisamment aux services publics. Et si cette solution-là, elle n'est pas adoptée par le gouvernement, on ne s'en sortira pas.

Journaliste : Êtes-vous fier d'être Canadien ce matin?

M. Zanetti : Je suis vraiment content qu'un autre pays ait battu les États-Unis hier. Ça aurait pu être la Suède, la Finlande, j'aurais partagé la même joie. J'ai... C'est sûr que moi, je rêve d'un pays, je rêve d'une équipe québécoise avec des joueurs qui viennent du Québec et qui... par lesquels on va pouvoir pleinement et sans mélange vivre notre fierté. Eh voilà. Mais je suis très content quand même pour les Canadiens. Je pense que c'est une belle... c'est une belle réjouissance pour eux. Puis je prenais pour eux, pareil, dans le contexte, là, hier soir, même si, évidemment, mon appartenance n'est pas celle-là.

Journaliste : Je vous ramène au scandale, hier, du rapport, là, de la Vérificatrice générale. Y croyez-vous quand le gouvernement dit qu'ils ne savaient rien, qu'ils n'ont rien vu?

M. Zanetti : Bien, moi, là, tu sais, c'est sûr que le gouvernement va se protéger jusqu'au bout. Là, ils ont des données qui les aident à se protéger, c'est-à-dire ils plaident qu'ils ne savaient pas. Moi, je ne peux pas savoir si ça, c'est vrai ou pas, mais ce qui m'importe, la seule façon de trancher ça, pour moi, ce n'est pas une réaction gouvernementale, c'est une enquête publique comme l'a demandé mon collègue, Haroun Bouazzi, hier. Il faut une enquête publique sur cette transition numérique là. Pour moi, cette affaire-là sent un scandale qui rappelle le scandale dans l'industrie de la construction, qui rappelle le scandale des commandites. Il y a quelqu'un quelque part là-dedans qui se graisse la patte, et moi, je veux savoir c'est qui. Et je ne vois pas comment on va y arriver si on ne fait pas une vraie enquête publique indépendante.

Journaliste : Au-delà de l'enquête publique, là, c'est vraiment la notion de responsabilité ministérielle qui revient beaucoup depuis hier, même si le gouvernement dit qu'on devrait faire un front commun, là, dans tout ça, puisqu'on a tous été trompés. En appelez-vous à la démission d'Éric Caire?

M. Zanetti : Moi, je ne suis pas rendu là aujourd'hui. Évidemment, si c'est ce qu'on allait faire, je laisserais mon collègue responsable de la Transition numérique et de Cybersécurité le faire, mais ce n'est pas ce que je vais faire ce matin.

Journaliste : Disons... tu sais, vous dites quelqu'un probablement ou peut-être s'est graissé la patte, disons que ça ne va pas de l'avant avec l'enquête publique, est-ce que le gouvernement doit évaluer ses recours? M. Malenfant, là, qui était responsable de ce dossier-là, aujourd'hui est parti à la retraite, le gouvernement dit qu'il est parti à la retraite, M. le P.D.G. de la SAAQ aussi, ils ont clairé du monde. On a l'impression que tout le monde un peu s'en lave les mains puis, qu'au bout du compte, on aura perdu un demi-milliard puis personne ne va payer pour ça. Alors, ma question : Est-ce que le gouvernement doit évaluer ses recours, incluant les recours judiciaires pour trouver qui a fait ça puis faire payer à cette personne?

M. Zanetti : Oui, le gouvernement doit tout évaluer, tout faire ce qui est en son pouvoir pour trouver c'est qui les coupables de ça, mais cela dit et je le répète, je pense que la seule façon efficace de le faire, puis qui va avoir la confiance de la population aussi, là, la seule façon efficace, c'est l'enquête publique, indépendante, parce que si... en ce moment, le gouvernement a échoué puis la confiance dans ce dossier-là est très affaiblie dans la population. Alors, croirons-nous les solutions qu'ils vont nous proposer et les enquêtes qu'ils feront par eux-mêmes à l'interne? Ce n'est pas certain. Puis c'est important que tout le monde sente qu'il y a eu justice dans ce domaine-là. C'est pour ça qu'il faut une enquête indépendante.

Journaliste : Merci.

M. Zanetti : Merci. Bonne fin de semaine.

(Fin à 10 h 44)

Participants


Document(s) associé(s)