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Point de presse de Mme Michelle Setlakwe, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’enseignement supérieur

Version finale

Le vendredi 21 février 2025, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures six minutes)

Mme Setlakwe : Bonjour. Bon matin. Bien, écoutez, on vient de passer deux heures avec la ministre Déry. On a eu des échanges très importants. Et ce que je retiens, c'est qu'on a une ministre qui défend son gouvernement plutôt que de défendre les réseaux, les réseaux d'enseignement supérieur au niveau des cégeps, au niveau des universités, évidemment, directement la population étudiante. Quand... Dans ses réponses, j'aurais souhaité qu'elle rassure la population étudiante, qu'elle rassure les réseaux. C'est son mandat. À la fin, dans ses derniers... sa dernière intervention, elle a parlé du fait qu'elle était pragmatique, qu'elle était une ministre de voies de passage, ce à quoi j'ai répondu : On a besoin en ce moment non pas d'une ministre de voies de passage, mais d'une ministre qui défend haut et fort le réseau de l'enseignement supérieur, qui, honnêtement n'a jamais été autant mis à mal.

Et, ce que j'aimerais qu'on retienne ce matin, quand on parle de coupures, c'est de ramener ça sur le terrain. On impose à nos établissements de couper, de faire des choix tellement difficiles. Puis il faut que ce... il faut que ce qu'on retienne, c'est qu'on affecte le service aux étudiants, on affecte l'achat d'équipements. Ça, c'est... je pense qu'on a touché une corde sensible. On listait des exemples, parce que les cégeps nous ont fourni des listes d'achats qui sont reportés, on parle d'achats d'équipements qui sont essentiels pour qu'on puisse bien former nos jeunes sur le matériel à la fine pointe pour les préparer pour être prêts pour le marché du travail, où ils devront oeuvrer, exercer leur profession sur du matériel évidemment qui est à la fine pointe. Par exemple, en soins préhospitaliers, ça, c'est un exemple qui est sorti ce matin.

Donc, les coupures, là, ce n'est pas juste une question de prioriser certains projets d'infrastructure, ce n'est pas juste le bâtiment. C'est aussi les équipements, les livres, etc.

Le fil conducteur, c'est la requalification, la productivité, l'innovation. Et c'est ça qu'on doit retenir, alors qu'on... il y a des menaces qui planent sur nous depuis la réélection du président Trump. Le premier ministre en parle, il faut requalifier, il faut être plus productifs. Et qu'est-ce qu'on fait? On coupe dans notre réseau d'enseignement supérieur. Honnêtement, c'est incohérent et ce n'est pas du tout la voie à suivre.

Au niveau des universités, le projet de loi n° 74, dans lequel on n'a même pas entendu la ministre, à l'automne, bien, encore aujourd'hui, elle a été incapable de défendre le réseau. Je m'explique. Le décret qui va être émis en vertu du projet de loi n° 74 n'est même pas encore annoncé sur les quotas qui vont être imposés sur l'accueil des étudiants internationaux, mais déjà, il y a un effondrement des demandes d'admission. Déjà, on voit que le message qui a été envoyé, surtout dans la francophonie, c'est un message que, finalement, on ne veut pas les accueillir, ces étudiants-là. On en a besoin, surtout au niveau, encore une fois, de notre recherche, de notre développement, de notre innovation. On est en train de se tirer dans le pied. Quand même le scientifique en chef a été obligé d'intervenir puis de dire : Sortez, excluez les deuxièmes, troisièmes cycles, c'est trop important, pour qu'on puisse être prêts à affronter et répondre aux enjeux de société d'aujourd'hui et de demain.

Donc, honnêtement, le fil conducteur, encore une fois, réussite académique, requalification, accès à l'enseignement supérieur, s'assurer que nos jeunes soient bien formés et que ceux qui sont déjà sur le marché du travail puissent être requalifiés. Ce n'est pas le temps de couper notamment dans les AEC, les attestations d'études collégiales. Ce sont toutes des demandes qui viennent du marché... des milieux.

Et surtout, le dernier point, j'aimerais que la ministre cesse de s'ingérer. Elle s'ingère aussi... Les décisions, les coupures, et quand on parle de quotas qui seront imposés auprès des... pour les étudiants internationaux, laissez... je dis au gouvernement : Laissez les recteurs, laissez les directeurs de cégep faire leur travail, c'est eux qui sont les mieux placés pour savoir où il est nécessaire de continuer d'accueillir des étudiants internationaux, notamment pour qu'on puisse maintenir les programmes. Il faut leur faire confiance. Il faut leur laisser faire leur travail. Et puis pour citer Mathieu Bélisle, ce matin, faire confiance à leurs jugements, ce sont eux les mieux placés. Voilà.

Journaliste : Vous avez... Phil me faisait remarquer, un collègue, que vous avez fait le même genre d'exercice au mois de septembre. Qu'est-ce que, Mme Setlakwe, vous espérez que la ministre retienne de tout ça ou change avec votre intervention d'aujourd'hui? Parce que c'est votre interpellation quand même. Qu'est-ce que vous espérez de cet exercice-là, qui... pas mal semblable à ce qu'on a vu cet automne?

Mme Setlakwe : Oui, vous avez raison. En septembre, donc, on se rappelle que la fameuse directive qui a été envoyée à tous les établissements de cégep, c'est le 31 juillet, durant les vacances de la construction, alors que les travaux sont déjà en cours — au Québec, la saison est courte pour faire des travaux, c'est durant l'été — et que les budgets d'investissement avaient déjà été étudiés, adoptés et approuvés, tout ça, par les conseils d'administration, là, encore une fois, la gouvernance locale. Le 31 juillet, on venait dire : Bien non, finalement, vous pensiez dépenser, disons, 30 millions, on vous coupe ça de moitié. Alors, déjà, il y avait des cégeps qui étaient en défaut.

Ça fait qu'on a réagi fortement en septembre, par une motion du mercredi, une interpellation, tout ça. Mais là, sept, huit mois plus tard, il était vraiment temps qu'on fasse une mise à jour, parce que, depuis ce temps-là... Puis j'ai commencé mon interpellation ce matin en faisant, justement, la ligne du temps des événements marquants. Ça ne fait que s'ajouter. Au-delà des budgets d'investissement qui sont réduits, il y a eu, on a imposé un gel de recrutement, un plafond d'heures rémunérées. Et ça, c'est...

Donc, honnêtement, au niveau des cégeps, là on est en train de prendre la pleine mesure de la directive qui avait été envoyée à la fin juillet, qui a été suivie par d'autres... d'autres mesures. Et ce qu'on entend sur le terrain, c'est ça qu'il faut retenir, c'est qu'il faut cesser de parler à haut niveau et répondre avec des réponses trop globales, référer au PQI. Elle est là pour défendre le réseau, et ce que le réseau est en train de dire, c'est qu'il y a une détresse, il y a une pression, il y a des choix déchirants qui doivent être faits et tout ça, bien, ça... il y a une répercussion sur la réussite académique puis sur la mission éducative des cégeps. Puis ça, c'est sans parler des universités.

Donc, depuis l'interpellation, bien, les choses se sont concrétisées sur les intentions du gouvernement vis-à-vis les étudiants internationaux. Puis je vois là une incohérence aussi avec la politique de financement qui avait été adoptée en juin. Donc, il y a beaucoup de choses, et je pense que c'était donc important ce matin de faire une mise à jour, pour... pour qu'elle puisse se ressaisir.

Journaliste : J'aurais aimé poser la question à la porte-parole en matière de cybersécurité et au numérique en lien avec le rapport de la Vérificatrice générale hier. En fait, j'aurais aimé vous entendre peut-être sur la réaction du gouvernement, qui... qui nous a dit, en principe, hier : On n'a pas été mis au courant, nous avons été trompés, on vous demande de faire front commun. Front commun, essentiellement, c'est un peu le message qu'ils ont lancé hier. Vous avez pensé quoi de la... de la réaction du gouvernement là-dessus, hier, à ce rapport-là?

Mme Setlakwe : Bien, il y a deux choses. Évidemment, au niveau de la SAAQ, il va falloir qu'on continue de... continue l'enquête. Et mon collègue Monsef Derraji a fait un excellent travail à ce niveau-là, ses questions étaient claires, et il y a une question de privilège, même, qui se pose, il va falloir aller au fond des choses, parce que, oui, les parlementaires doivent recevoir une information fiable et véridique.

Donc, moi, je vois les choses de deux façons. Vous m'avez posé la question comme porte-parole en cybersécurité et numérique. Donc, évidemment, il faut faire l'autopsie complète du fiasco SAAQclic, mais il faut aussi se demander... Puis moi, j'ai examiné... j'étais là quand la Vérificatrice générale a déposé son rapport et j'ai étudié ses recommandations. Elle était venue durant les consultations sur le projet de loi n° 82 sur l'identité numérique. Je siège sur ce projet de loi là avec M. Caire actuellement, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique. Donc, moi, quand je suis retournée en étude détaillée, je lui ai posé la question, d'entrée de jeu, au début de la commission, hier, je lui disais : Est-ce que les recommandations de la ministre... de la ministre... de la Vérificatrice générale, qui demande d'assurer des... des mécanismes de reddition de comptes, d'assurer que les informations fiables se rendent aux décideurs, etc... est-ce que ces recommandations-là, vous en tirez des leçons par rapport aux projets de développement informatique futurs, notamment l'identité numérique, qu'on est en train d'étudier? Sa réponse était... était plutôt laconique, et je dirais qu'elle était empreinte de nonchalance et j'ai trouvé ça extrêmement décevant.

Journaliste : Il ne vous a pas convaincue par ce qu'il vous a répondu, là?

Mme Setlakwe : Non, je ne suis pas convaincue. Il a parlé de mécanismes qui sont en place dans la législation, mais ce qui m'a déçue surtout, c'est l'attitude qu'il a adoptée que tout est beau, que ce n'est même... Il m'a même dit que ce n'était... mes questions n'étaient pas pertinentes. J'avais un regard tourné vers le futur, en se demandant quelles... quelles leçons pouvons-nous tirer pour s'assurer que les prochains projets de développement informatique... puis on sait qu'il y en a plusieurs. La transformation numérique... on est... on est à l'aube de cette grande transformation numérique, qui est nécessaire. J'ai trouvé, donc, que c'était son... encore une fois, son attitude de nonchalance, tout est beau, on n'a pas besoin d'en parler.

Journaliste : Y croyez-vous que le gouvernement ne savait... que les ministres ne savaient rien, qu'ils n'étaient... ou vous leur laissez le bénéfice du doute?

Mme Setlakwe : Ça, c'est une question difficile. Honnêtement, moi, je... je pense qu'on va laisser l'enquête être complétée. Voilà, on va laisser... on va... on va laisser l'enquête...

Journaliste : ...une enquête publique?

Mme Setlakwe : Il faut aller au fond des choses pour savoir, effectivement, qu'est-ce qui s'est passé dans la chaîne de communication. Il faut vraiment qu'on se pose toutes ces questions-là, oui.

Journaliste : Et comment on le fait? Est-ce que le gouvernement doit évaluer ses recours? Là, à la SAAQ, on nous parle... C'est M. Malenfant, je pense, là, qui était responsable de ça. Bon, il est parti à la retraite. Quand on écoutait tout le monde hier, tous les intervenants, on a l'impression qu'un peu tout le monde s'en lave les mains puis qu'au bout du compte, bien, il n'y arrivera rien, il n'y a personne qui va payer pour ça.

Mme Setlakwe : Encore une fois, on va aller au fond des choses.

Journaliste : Mais comment, Mme Setlakwe?

Mme Setlakwe : La démarche de notre leader, elle est excellente. C'est une question de privilège. On va vouloir aller au fond des choses pour s'assurer que les parlementaires n'ont pas été trompés, qu'il n'y a pas eu un outrage au parlement. Voilà. Puis une fois qu'on a dit ça, bien, il faut se rappeler que toutes ces questions-là doivent être posées parce que la population québécoise continue de faire les frais du fiasco SAAQclic en temps, perdu, en énergie perdue, en coûts, évidemment, les budgets ont explosé, puis encore une fois, pour revenir à mon dossier avec le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, s'assurer qu'on a tous les mécanismes, les processus, les mécanismes de reddition de comptes en place pour s'assurer que des situations comme celles-là ne se reproduisent pas.

Journaliste :One in English?

Mme Setlakwe : Sure. Good morning.

Journaliste : Good morning. I just want to go back at the story about Mme Déry, the Minister, and Dawson. Some of the opposition parties have said this needs to be investigated or Mme Déry needs to apologize for interfering in the academic freedoms of the cégep. What's your view on that? Do you think she needs to apologize, or do you think it needs to be investigated by an ethics commissioner? What's your point of view?

Mme Setlakwe : Very simple : Academic freedom needs to be respected and she needs to be reminded that it needs to be respected. What else does she have on her desk? So, she's interested in one course? Are there other courses in which she wants to... Is she interested in the content of other courses? It makes no sense. It makes no sense. Again, with everything that we've discussed this morning, the message that I have for her is... she said she's proud of our network, she's proud of our institutions, we must trust their judgment, they have internal processes in place. Let them do their work.

Journaliste : So, she should not be meddling, is that what you're saying, in the affairs of Dawson, in the academic...

Mme Setlakwe : Generally speaking, it's an important rule that needs to be respected. Academic freedom needs to be respected.

Journaliste : You mentioned as well that the effects of Bill 74 are being felt now. Even before the decree has been adopted, the enrollment is dropping in many universities. What are your concerns on that issue?

Mme Setlakwe : My concern is that the damage is already done and it's been months now. So, we need to be careful with our rhetoric as a government, as elected officials, as a population. We need international students, and we need to... before we make these kinds of changes to our legislation and before we impose measures like the ones that were taken in... It goes back to the fall of 2023 when there were these tuition hikes. It wasn't thought through because they had to pull it back with respect to Bishop's. So, clearly, they hadn't thought through this decision, it was improvised. And we have to be extremely careful because even before we know what the quotas will be, there's already a severe impact. Already, we can see that international students are less interested in coming to Québec.

Journaliste : They've been spooked or they're nervous about the way the system works?

Mme Setlakwe : Well, clearly. And the Minister said this morning : Let's wait and see. The applications are down. Let's wait and see if the registrations will be down. But it's quite worrisome. And again, the message is, at the very least, she should have excluded second and third cycles... the research students, she should have excluded...The universities had been...their request was : Exclude us from the application of the bill. That wasn't accepted. And, at the very least, leave our master's and doctorate students out of this. Absolutely. It's a question of our ability to... in terms of research, and innovation, and productivity, and it's what we should be focusing on these days.

Journaliste : Thank you. Bon week-end.

Mme Setlakwe : Merci. Merci à vous tous.

(Fin à 10 h 21)

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