(Dix heures vingt-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Le scandale SAAQclic, attribuable seulement à la mauvaise gestion de la
Coalition avenir Québec, a des conséquences importantes sur... au plan
financier, fiasco financier, fiasco de gens qui doivent attendre, de gens qui
se voient retirer leur permis, tout ça par précipitation, mauvaise gestion.
Alors, j'imagine que le premier ministre va convoquer son ministre, parce que
ça ne fonctionne pas. Ça semble être la logique aujourd'hui. J'ajoute qu'il n'est
pas... il n'y a pas beaucoup de gêne de la part du gouvernement, avec ça. Le
seul ministre qui a été envoyé dans Terrebonne jusqu'à maintenant, c'est Éric
Caire. Alors, je ne sais pas si on lui parle de la SAAQ, mais il va en entendre
parler aujourd'hui. Donc, ça touche les automobilistes. Ce n'est pas
attribuable à... ni à Donald Trump ni à d'autres conjonctures. Ça, c'est
vraiment caquiste, puis c'est historique, un scandale financier qui fait rager
les citoyens. On reçoit des messages de gens qui disent : Écoutez, c'est
très long. On sait que ça coûte cher à l'État, puis, en plus, dans certains
cas, ça a été rapporté qu'il y a des gens qui ont été retirés du chemin parce qu'ils
n'avaient plus leur permis.
On va aussi déposer une motion en santé,
demandant au gouvernement du Québec de poser un geste fort pour mettre fin à l'omerta
en santé. C'est-à-dire que les travailleurs et les travailleuses de la santé
pourront enfin s'exprimer sans peur de représailles, lorsque la santé de la
population est en jeu, lorsque les... les codes ne sont pas en place. C'est
important pour nous que ce message-là soit envoyé présentement, avec ce qui se
passe partout dans le réseau. Il y a quelques années, la ministre Danielle
McCann vous avait indiqué qu'elle souhaitait mettre en place un mécanisme pour s'assurer
qu'il n'y ait plus de représailles, que c'était terminé. Moi, je ne le connais
pas, ce mécanisme. On a fouillé ce matin. Ce n'est pas clair chez les
travailleurs et les travailleuses de la santé. Donc, par motion, le
gouvernement pourra réitérer que les travailleurs et travailleuses de la santé
pourront s'exprimer librement, y compris auprès de vous, auprès de nous, de
façon publique, lorsqu'il y a vraiment des enjeux qui mettent en danger la
population.
Donc, c'est les deux thèmes que je voulais
vous présenter, et le chef du Parti québécois en a un autre.
M.
St-Pierre
Plamondon :Plusieurs autres. Merci,
Pascal. Donc, on parle de mauvaise gestion et de mauvaise utilisation des fonds
publics dans SAAQclic. Simplement revenir sur les 15 millions de dollars
que le gouvernement vient de dépenser pour avoir plus d'écrans dans nos écoles,
une augmentation de 23 %, alors qu'on consacre des mois et des mois,
beaucoup trop de temps pour une commission parlementaire pour apprendre des
choses qu'on savait déjà, là, à savoir, l'impact des écrans sur la santé
mentale, la santé physique et les troubles d'apprentissage. Donc, un autre cas
de gaspillage de fonds publics et d'incohérence, de mauvaise gestion de la CAQ.
Avant de commencer sur vos questions,
juste un mot sur Mark Carney, qui multiplie les entrevues et la visibilité
médiatique. Et, hier, il disait la chose suivante, ce n'est pas anodin :
Ça prend une seule économie canadienne, pas 13 économies canadiennes.
C'est des... Ce sont des propos qui ont le mérite d'être clairs et qui
s'inscrivent totalement dans la vision de Justin Trudeau et de Pierre-Éliott
Trudeau, du Canada, qui est celui du non-respect des champs de compétences des
provinces, de l'intégration et de la centralisation des pouvoirs au Canada, au
même moment où on impose aux provinces des changements démographiques
importants au nom de l'initiative du siècle, initiative avec laquelle Mark
Carney ne semble pas avoir de problème. Donc, simplement de surveiller. Puis le
Parti Québécois s'est montré très ouvert là où les échanges interprovinciaux
peuvent être améliorés lorsque ça n'attaque pas le français et les pouvoirs
décisionnels du Québec. Mais Mark Carney semble vouloir s'inscrire dans le
trudeauisme, la continuité de l'empiétement et du non-respect des champs
décisionnels du Québec, donc c'est à surveiller.
Autre chose à surveiller, un grand
reportage d'Enquête de Marie-Maude Denis sur la question du fentanyl. Ce matin,
je lisais Romain Schué — et c'est important parce que c'est une prise
de position du Parti Québécois — le 22 janvier dernier, qui
avait amené beaucoup de commentaires. Romain Schué qui dit : «Non, le
fentanyl n'est pas un faux problème au Canada ni au Québec, les saisies à la
frontière ne montrent pas la réalité.» C'est ce qu'on tweetait les 22 et
23 janvier dernier suite à nos propres travaux à l'interne pour comprendre
cet enjeu-là. Donc, à suivre, un reportage qui me semble quand même très
important.
Journaliste : Vous avez moins
peur de Pierre Poilievre?
M. St-Pierre Plamondon : Que?
Journaliste : Bien, de Mark
Caney. Vous mettez en garde les Québécois contre Mark Carney, donc vous avez
moins peur de la politique de Pierre Poilievre. Sortez-moi pas : On va
devenir un pays, là, ce n'est pas fait, puis il va y avoir un gouvernement
canadien encore à la prochaine élection.
M. St-Pierre Plamondon : Laissez-moi
vous faire plaisir. On va devenir un pays.
Journaliste : Un jour, mais
pas en 2025.
M. St-Pierre Plamondon : Et
dans l'intervalle, j'ai malheureusement eu une belle correspondance avec Pierre
Poilievre, qui s'est présenté comme un champion de l'autonomie des provinces.
Et donc, puisqu'il m'avait interpelé, vous vous souviendrez que je lui ai écrit
six questions superpointues, et il ne m'a pas répondu. Donc, disons que, Pierre
Poilievre sur ces questions-là, demeure un gros point d'interrogation. Des
fois, poser la question, c'est y répondre. Dans le cas de Mark Carney, en fait,
il affiche son ambition de poursuivre l'oeuvre de Justin Trudeau en termes de
centralisation et d'empiétement. Je pense que ça vaut la peine de le souligner
dans le débat qui est en train de s'installer sur ces questions-là.
Journaliste : ...c'est pire,
M. Carney, que M. Poilievre?
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas de comparaison à faire. Ce n'était pas le sens de mon propos, mais
simplement...
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
sur Mark Carney. Et ça vaut la peine... Et ça vaut...
Journaliste : Bien, ça vous
inquiète. Vous êtes inquiet, là.
M. St-Pierre Plamondon : Non,
ce n'est pas que je suis inquiet, c'est que je note cette déclaration-là, qui
n'est pas anodine. Et souvent, quand un nouveau joueur en politique obtient de
la visibilité médiatique, ça peut être un peu bonbon. Et, lorsque j'entends des
choses qui ne sont pas du tout bonbon et qui posent potentiellement des enjeux
pour la capacité décisionnelle du Québec et le respect de la spécificité
linguistique du Québec, évidemment que je le soulève.
Journaliste : Bien, vous
n'êtes pas en train de vous ingérer, là, en ce moment, dans la course à la
chefferie libérale, dans l'avenir politique canadien?
M. St-Pierre Plamondon : Ça
ne m'intéresse pas assez pour ça. Ça ne m'intéresse pas assez pour ça. Moi, je
vais intervenir lorsque j'entends des déclarations qui sont directement... qui
visent directement les intérêts du Québec. Et, un phénomène quand même sur
lequel je suis intervenu souvent dans le cas de Justin Trudeau, là,
c'est-à-dire cette centralisation à travers le pouvoir de dépenser du fédéral,
notamment, mais à travers toutes sortes d'interprétations de la Constitution
canadienne, qui sont, en fait, une fraude de la Constitution canadienne, là.
Elle n'est pas respectée, cette constitution-là. Ce n'est pas anodin que Mark
Carney dise : Moi, je vais continuer cette fausse interprétation de la
Constitution canadienne en faisant une seule économie canadienne, en faisant fi
des pouvoirs décisionnels des provinces. Je pense qu'il faut le noter.
Journaliste : Qu'est-ce qui
se passe avec le Bloc, là? Vous êtes déçu qu'il aille chercher Alexis
Deschênes, par exemple? C'était un candidat sur lequel vous misiez pas mal?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
vous faites référence au mémo interne?
Journaliste : Oui.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
écoutez, c'est un mémo interne, c'est une mise au point. Je pense que la mise
au point est nécessaire, elle est fondée sur des constats, des faits. Et c'est
parce que ça a lieu dans un contexte assez rare de chevauchement électoral. On
s'en va bel et bien vers un chevauchement électoral, même, je me demande si,
dans une situation comme Terrebonne, ce n'est pas exclu qu'on ait une avalanche
de pancartes les unes sur les autres, là, s'il y a un déclenchement hâtif comme
Mark Carney, à nouveau, semble vouloir le laisser entendre. Donc, rappelons
que... Tu sais, notre campagne va très bien, mais rappelons la taille du Parti
québécois en nombre de députés. Donc, ce chevauchement valait une mise au
point. Je pense que le mémo est clair, puis...
Journaliste : Ça vous a
irrités... ça vous a irrités un peu, ces démarches-là, sans que vous le
sachiez?
M. St-Pierre Plamondon : Bien
là, je pense que le mémo parle de lui-même. Tu sais, je n'ai rien à rajouter, à
part que le mémo est clair, puis de... sollicite le soutien de nos bénévoles
dans une bataille dans Terrebonne qui est quand même très importante.
Journaliste : Craignez-vous
des tentatives de maraudage? Parce que, dans le mémo, Jennifer, la directrice
générale du Parti québécois parle... demande aux membres du PQ de l'avertir
s'ils entendaient parler de quoi que ce soit d'autre. Est-ce que vous craignez
des tentatives de maraudage, de la part du Bloc québécois, dans l'éventualité
d'une campagne...
M. St-Pierre Plamondon : Je
n'ai pas de crainte. Le mémo ne parle pas de maraudage, mais ne parle... parle
d'un certain nombre de situations, puis c'est une mise au point qui devait être
faite, mais...
Journaliste : Est-ce que ça a
été entendu, puis que vous avez des conversations avec M. Blanchet depuis?
M. St-Pierre Plamondon : Moi,
je ne rendrai pas publiques les discussions, là, mais... je ne rendrai pas
publiques les discussions internes sur ce sujet-là. Le mémo parle de lui-même,
là. Je vous réfère à l'article. Moi, je n'ai rien à rajouter.
Journaliste : ...est-ce que
vous entendez bien avec M. Blanchet?
M. St-Pierre Plamondon : Je
ne rendrai pas public un certain nombre de discussions qui ont rapport avec ce
mémo-là. Le mémo parle de lui-même.
Journaliste : Mais peu
importe le mémo, là, est-ce que vous vous entendez bien avec M. Blanchet?
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
eu des discussions sur cette... tu sais, sur cette situation-là, mais je ne
compte pas rendre publics les éléments...
Journaliste : ...Bas-Saint-Gaspésie,
êtes-vous déçus d'avoir perdu M. Duchesne... Deschênes?
M. Bérubé : Bien, je ne le
perds pas tant que ça, parce que je vais pouvoir voter pour lui, parce qu'il
est candidat au fédéral, dans une immense circonscription qui va de Matane aux
Îles. Alors, je vais voter pour lui.
Journaliste : Mais vous
n'auriez pas aimé ça de l'avoir dans votre équipe à la place avec vous?
M. Bérubé : Je pense que,
dans Bonne-Aventure, on va gagner en 2026. Je regardais encore les chiffres
récemment, l'état de l'organisation, on aura une excellente candidature à
présenter. Puis les choix sont... Les gens sont libres de leur choix. Dans
l'Est-du-Québec, Alexis a été candidat pour nous, il l'est pour le Bloc. Les
deux organisations ont un objectif commun, c'est l'indépendance du Québec.
Puis, au plan de la logistique, parfois, il y a des enjeux, c'est le cas du
mémo, mais, tu sais, je ne m'en fais pas outre mesure, là, j'en ai fait, là,
des élections, puis...
Journaliste : C'est quand
même un membre... un ancien membre de votre exécutif, là, M. Deschênes, qui
fait le saut au fédéral, là. C'est un pressé?
M. Bérubé : On en reçoit pas
mal, des candidatures. Paul a le chiffre mieux que moi, là, mais j'ai... on a
vérifié ce matin, là, ce n'est pas ça qui manque.
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
si votre question c'est au sens de vous inquiéter de la qualité de nos
candidatures, en 2026, on va avoir une excellente candidature, puis on a déjà
400 c.v. En attente.
Journaliste : Non, ce n'est
pas ça. Je m'excuse, ma question, ce n'est pas ça. Ma question, c'est :
Est-ce que vous êtes déçus qu'Alexis Deschênes ne se présente pas pour vous,
mais pour le Bloc québécois à la place?
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
de l'appréciation, vraiment de l'appréciation pour Alexis Deschênes. Et je
pense que le mémo porte davantage sur certaines pratiques qui, en contexte de
chevauchement électoral, ne peuvent pas fonctionner.
Des voix : ...
M. St-Pierre Plamondon : Référez-vous
au mémo, c'est superclair dans l'article...
Journaliste : ...mais quelle
est la qualité de vos relations avec M. Blanchet?
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
là, j'ai compris le sens de vos questions ce matin. Si votre objectif, c'est
que je rende publiques les discussions internes entre le Bloc et le Parti
québécois, je ne le ferai pas, donc.
Journaliste : Non, ce n'est
pas ça, nos questions, M. St-Pierre-Plamondon. Nos questions, c'est à savoir si
vous avez une bonne relation avec M. Blanchet, oui ou non?
M. St-Pierre Plamondon : On a
des enjeux d'arrimage, à l'évidence, mais si, demain matin, il y a une
élection, je vote Bloc.
Journaliste : M. Carney
est-il un allié ou un adversaire du Québec, d'après vous?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
il s'inscrit dans le Parti libéral du Canada tel qu'on l'a connu sous Justin
Trudeau, et c'est un parti qui est hostile aux intérêts du Québec. Je ne sais
pas comment le placer différemment. J'ai testé, pour faire suite à question de
tantôt... j'ai testé Pierre Poilievre, qui lui se vantait d'être respectueux
des provinces. Et, quand on pose des questions sur n'importe quelle marque de
respect, en fonction des demandes de la CAQ, là, je n'ai même pas pris les
nôtres. J'ai pris les demandes de la CAQ juste pour voir si Pierre Poilievre
pouvait s'engager à quoi que ce soit. Ça a été un autre zéro.
Et c'est pour ça qu'on vous parle d'un
régime canadien dont il faut sortir. Puis je sais que, des fois, sur le plan
journalistique, vous ne voulez pas entendre comme réponse qu'un jour on sera
indépendant, mais je suis obligé de vous dire que c'est un régime et que, ce
soit bleu ou que ce soit rouge, notre poids dans le Canada ne fait pas en sorte
qu'on sera une priorité pour les conservateurs ou les libéraux. Ce qui était
particulier de M. Carney hier, c'est qu'il déclare une forme d'hostilité aux
compétences des provinces de manière explicite. Ça, c'est un niveau, quand
même, que je n'avais pas vu depuis... en fait, depuis Justin Trudeau, là. Donc,
ça s'inscrit dans la même lignée.
Journaliste : Vous avez
diffusé un vidéo hier, là, justement, sur le sujet des... questionné notamment
l'État postnational de Justin Trudeau, là, dans... M. Skeete, là, le ministre,
a répondu en disant que vous manquiez de jugement, là. Donc, je me demandais...
M. Bérubé : Ça me ferait
plaisir.
M.
St-Pierre
Plamondon :Ça semble lui...
Journaliste : Donc, je
demandais, d'un, comme... pourquoi avoir fait cette vidéo-là? C'est quoi,
l'objectif? Puis de quelle façon un Québec indépendant, par exemple, aurait
moins de dépendance avec les États-Unis, là? C'était un des points, dans le
vidéo, que le Canada avait créé cette dépendance-là, alors que les
souverainistes ont toujours été favorables à l'époque aux accords de
libre-échange.
M. Bérubé : Tout ce qui se
trouve dans le vidéo est le reflet de ce que le chef du Parti québécois dit.
Chacune des phrases, je les ai entendues. On y ajoute des images, on met ça
bout à bout. C'est l'essentiel, on ne cache pas qui on est.
Quant à M. Skeete, j'ai lu son tweet hier
où il dit que c'est malavisé. Je veux dire, il n'y a rien qui va convaincre M.
Skeete, il a déjà indiqué dans les pages du Journal de Québec qu'il regrettait
de ne pas avoir participé au «love-in» en 1995. Alors, on ne va pas le
convaincre de la justesse d'un Québec indépendant, il fait partie de l'aile
fédéraliste de la CAQ, puis, en autant qu'ils sont tous fédéralistes, ils ne
sont pas indépendantistes.
Ceci étant dit, je pense que les gens
respectent ceux qui s'affirment et qui se présentent tels qu'ils sont. J'ai
assez d'expérience en politique pour vous dire que c'est ce qu'ils apprécient,
et ça se reflète dans l'engouement qu'on sent face à notre franchise, notre
volonté de ne pas cacher qui on est, et ça plaît aux gens. Donc, c'est en
droite ligne avec ce que j'entends en privé et en public du chef du Parti
québécois.
Journaliste : ...qu'est-ce
que les dérives postnationales de Justin Trudeau, là, c'est les termes que vous
utilisez, changent à la situation actuelle vis-à-vis les États-Unis?
M.
St-Pierre
Plamondon :Le Canada a passé 10 ans
à moraliser tous les pays dans le monde, à chaque fois qu'il avait une
occasion, sur la vertu canadienne et sur notre modèle canadien qui est
supérieur. Ça puis les bas de Justin Trudeau ont mené à une détérioration de
notre réputation internationale. L'approche postnationale de Trudeau prônait
également l'abolition effective des frontières, le chemin Roxham était... étant
l'exemple le plus clair, Justin Trudeau qui dit : Frontière ou pas, peu
importe vous êtes où dans le monde, le Canada vous attend. On a créé donc de
toutes pièces une situation ingérable à la frontière pendant que les ressources
de gestion de la frontière et les ressources sur le plan militaire, deux sujets
irritants pour les États-Unis sous Obama et sous Biden, ont été laissées à
l'abandon.
Donc, lorsqu'on évalue, en date
d'aujourd'hui, la qualité de nos relations diplomatiques avec les États-Unis,
force est de constater que les dérives idéologiques et les lubies
moralisatrices du Canada de Justin Trudeau ont mené à des... à un contexte de
négociation très difficile, au point où on ne sait pas où placer Justin Trudeau
en ce moment, là, tu sais. Ce sont les provinces qui s'arrangent elles-mêmes, en
sachant très bien que le lien avec les États-Unis, si ça passe par Justin
Trudeau, est impossible, et ça a mené à la cacophonie qu'on décrit dans cette
vidéo, là, qu'on a vue, une cacophonie d'intérêts irréconciliables et des
premiers ministres en panique qui, malheureusement, aussi, des fois, mélangent
électoralisme et diplomatie, ce qui est une très mauvaise idée.
Journaliste : Puis, avec le
budget du Québec qui s'en vient bientôt, là, puis je voulais un peu voir la
position de chacun des partis, vous, est-ce que vous souhaitez un plan de
retour à l'équilibre budgétaire? Puis est-ce que le Parti québécois, là, va
avoir bientôt, en tout cas avant les élections, un plan clair de retour à
l'équilibre budgétaire, en disant où est-ce qu'on veut couper, quelles sont les
nouvelles sources de revenus?
M.
St-Pierre
Plamondon :Bien, c'est sûr que...
évidemment qu'on se présente à l'élection avec un plan comme celui-là. Là,
maintenant, la CAQ a déjà... vous me corrigerez, mais la CAQ a déjà un plan de retour
à l'équilibre budgétaire.
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :O.K. Parce que moi, je
pensais que l'engagement existait déjà du côté de la CAQ, et là, que la...
Des voix : ...
M.
St-Pierre
Plamondon :Ah! c'est ça. O.K., je
m'excuse. Donc, je recommence. L'engagement, j'ai vu M. Girard maintenant
vouloir potentiellement revenir sur cet engagement-là.
Journaliste : Revenir sur la
loi?
M.
St-Pierre
Plamondon :Revenir sur la loi. Et dans
quels cas... Moi, ce que je vous soumets, c'est : Dans les centaines de
millions en subventions aux entreprises qui ont donné lieu à certains
événements regrettables, dans également l'élargissement de la bureaucratie et
des contrôles administratifs pendant que les services reculent, la CAQ n'a pas
dit la vérité à la population, a manqué à ses engagements. Donc, je vais
demander à la CAQ d'écouter la CAQ sur au moins quelques affaires, puis on
regardera si on arrive à des déficits qui sont acceptables. Parce qu'en ce
moment, ce n'est pas tant le retour à l'équilibre budgétaire qui est le sujet
que les risques de décote du Québec, avec les conséquences financières, si on
mélange gestion horrible des finances publiques, comme le dernier déficit
historique de 11 milliards, avec une récession économique, ce qui n'est
pas exclu étant donné les intempéries puis l'imprévisibilité actuelles. Moi,
c'est ça qui me préoccupe le plus. Est-ce que la CAQ n'est pas en train de nous
placer dans une situation de vulnérabilité qui pourrait mener un jour à une
décote du Québec et donc à des coûts d'emprunt beaucoup plus élevés si...
Journaliste : Mais face...
Le Modérateur : On va prendre
une dernière en... dernière en français.
Journaliste : Mais, face à
ça, bon, je sais que Luc Godbout évalue qu'il y a un déficit structurel, là,
c'est-à-dire qu'au-delà de la conjoncture on a plus de programmes qu'on a de
revenus, là, donc... Mais vous, vous serez, quoi, plus favorable à ce qu'on
respecte la loi, et qu'on ait un plan clair de retour à l'équilibre budgétaire,
et qu'on fasse des coupes ou qu'on augmente les revenus? C'est ce que vous
souhaitez?
M. St-Pierre Plamondon : Je
suis très réfractaire à couper dans quelconque service à la population. Je suis
ouvert à revoir les subventions, le bar ouvert de subventions à la grande
entreprise. Je pense qu'on doit également revoir les contrôles bureaucratiques,
puis on doit laisser travailler les gens, que ce soit en santé, en éducation ou
les entreprises. Et je prône depuis des années que ce qui était un déséquilibre
fiscal dans les années 90 est rendu une situation d'asphyxie fiscale. Si
on avait eu les 6 milliards de transferts en santé que François Legault
prétendait récupérer, on aurait 5 milliards de plus. On en a eu 1 sur 6,
là. Donc, on aurait 5 milliards de plus et on n'aurait pas cette
discussion-là en ce moment. Mais vous ne pouvez pas, à long terme, avoir la
moitié ou presque la moitié de vos impôts qui va à un gouvernement de trop qui
dédouble tout ce qu'on fait et faire face au vieillissement de la population, à
la hausse des problèmes de santé mentale et la hausse des besoins créés
notamment par une vague migratoire créée entièrement ou presque par le fédéral.
Ça ne balance pas. Donc, l'indépendance du Québec et le rapatriement des 80 quelques
milliards de dollars va devenir également une question de survie pour les
services à la population, sans quoi c'est illusoire de penser qu'avec la moitié
de nos impôts on peut répondre à toute cette demande-là.
Journaliste : Donc, un retour
à l'équilibre budgétaire pas à tout prix. On ne doit pas couper les services,
donc ce n'est pas un retour à l'équilibre budgétaire.
M. St-Pierre Plamondon : On
va laisser la CAQ faire sa... le détail de son engagement. Et, pour ce qui est
de nos orientations en matière d'équilibre budgétaire, ce sera évidemment étayé
dans le contexte électoral une fois qu'on verra ce que la CAQ laisse. Mais
malheureusement, à date, ce que la CAQ a laissé, c'est le pire déficit de
l'histoire du Québec, donc vous me permettrez de faire nos devoirs avant de me
prononcer.
Journaliste : Mme Guilbault a
dit hier que tout allait bien, là, dans le déneigement. Pas sûr dans le
Bas-Saint-Laurent—Gaspésie. Puis elle vient de convoquer le REM, Alstom, CDPQ
Infra, en disant : Là, ça ne fonctionne plus, les gens sont laissés sur
le...
M. Bérubé : D'abord, à mes
compatriotes de l'Est du Québec, là, de Rivière-du-Loup jusqu'à
Sainte-Madeleine-de-la Rivière-Madeleine, là, s'il y a des gens qui sont
présentement sur le bord d'une route, qui n'ont pas d'endroit où être hébergés
ou pour trouver de la chaleur, vraiment, là, allez le plus près possible, là,
ça peut être des situations dangereuses. On m'a rapporté des situations, là, où
il y a des gens qui étaient en détresse, qui n'ont plus de... la possibilité
d'utiliser leurs cellulaires. Donc, c'est un long tronçon, c'est dangereux.
D'ailleurs, ce n'est pas... ce n'est pas étranger au fait aussi qu'on veut
prolonger l'autoroute 20 pour améliorer la fluidité puis donner une
alternative. Il y a de ça.
Quant à Mme Guilbault qui convoque...
convoque les responsables du REM, comme Christian Dubé, lui, qui envoie, là,
des consignes à Santé Québec, c'est assez particulier, cette façon de toujours
dire : Bien, nous, on commente l'actualité, tu sais. C'est des ministres
qui ont choisi de l'être, qui sont heureux de l'être, donc il y a une
responsabilité qui vient avec.
Puis je soumets qu'aujourd'hui il y a un endroit
où ça devrait bouger. J'imagine que le ministre Éric Caire devrait être
convoqué au bureau du premier ministre, et ils prendront une décision sur c'est
quoi la suite des choses pour la SAQ, là. Ça, c'est attribuable à personne
d'autre que la CAQ. On a perdu de l'argent, les gens ont perdu du temps. Ça, ça
a une valeur dans une vie, ça, perdre du temps. Des gens qui se sont vu retirer
sans aucun motif leurs permis de conduire. Ça, c'est un fiasco, mais ils ne
veulent pas trop en parler aujourd'hui. Bien, nous, on va en parler, je trouve
ça...
Journaliste : Ce n'est pas
Mme Guilbault, la responsable de la Société de l'assurance automobile du Québec?
M. Bérubé : Ultimement, oui,
mais ils ont mis M. Caire en vitrine. D'ailleurs, je ne sais pas ce que les
gens avaient à lui dire dans le porte-à-porte à Terrebonne. Je ne sais pas
comment interpréter le fait que le seul ministre qu'on a envoyé dans
Terrebonne, c'est M. Caire, mais je l'invite à y retourner et je pense que les
gens auront davantage de questions.
Journaliste : On est loin du
REM, par exemple, là. Trouvez-vous ça normal, ce qui se passe avec le REM?
M. Bérubé : Bien, bien sûr
que non. J'étais à Montréal en fin de semaine puis j'en ai entendu parler
beaucoup. Alors, le REM, c'est la responsabilité de Québec, et il y a une
ministre responsable.
Journaliste : Est-ce que je
pourrais juste un instant vous entendre sur la sortie des chaînes de
restauration du Québec, des grosses chaînes, qui dénoncent, là, le... les
tarifs d'Éco Entreprises Québec pour la collecte sélective, qui va faire en
sorte que ça va augmenter les prix des restos?
M. St-Pierre Plamondon : Là-dessus,
on va vous revenir spécifiquement après sur ce dossier-là.
M.
Bérubé
:
...c'est la question du bac bleu, oui...
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
M. St-Pierre Plamondon : En
anglais.
Journaliste :
Mme Guilbault has called in CDPQ Infra
and Alstom. Do you think we're getting our money's worth from this... the REM
service, and what... what do you think needs to be done to improve the service?
M. Bérubé :
Well, not much to say, but it should
work, we put a lot of millions in it. It's a... it's a strong symbol of what
Montréal is all about, it's about mobility, and the government fails so.
Minister Guilbault decides to ask the responsible people to come explicit what
they... explain what they have to do, but she's in charge, she's still in
charge, so, we're going to have some tough questions for her as well.
Journaliste :
But what specifically could Mme
Guilbault have done differently with the REM to get ahead of the situation?
What... what could have prevented it?
M. Bérubé :
She's in charge, she should be aware of
the... the potential problems, so... She's in charge. And people waiting this
morning, in cold, waiting to go to their job, they ask us what's going on.
We're going to take their question, and their bad words, sometimes, and tell
them to the Minister. People losing time are in the cold, and bad conditions,
it's not a... it's not a good day for mobility in Montreal right now.
Journaliste :
But what does that tell you if CDPQ
Infra wants to take on the tramway, for example, with winter... rough winter
conditions in Québec City?
M. Bérubé :
Everybody is aware that there's still
winter in Québec right now. So, let's inform them that winter is coming every
single year, so they should adapt to that.
Journaliste :
I understand that Mme Guilbault is
responsible for the REM...
M. Bérubé :
Big time.
Journaliste :
...but I'm still just trying to
understand your... Should the... Was the REM a mistake? What exactly...
M. Bérubé :
She's in charge, she should operate the
best way... the best way she can. She's in charge. She decided to be a
minister, she's pretty happy about it, that's her job. We do our job.
Journaliste :
But, just more specifically, what does
that mean? What does doing her job look like, in your view?
M. Bérubé :
Do what you have to do. You're in
charge.
Journaliste :
So, it has to work every single day?
M. Bérubé :
That's my final words.
Journaliste :
OK. SAAQclic, SAAQclic...
M. Bérubé :
It doesn't click.
Journaliste :
...we knew that... like, now, we have a
proof, with this report that Radio-Canada has obtained, that there were red
flags, many red flags before it was put into operation. So, what are your
questions today to clarify again the situation?
M. Bérubé :
They knew since the beginning.
That's... that was like a flip, we're going or we're not going. They decided to
go. We lose a lot of money, millions, we waste a lot of time for the citizen,
and some people even lose their permit for bad reasons.
Journaliste :
Their license, driver's license?
M. Bérubé :
Yes. There's a report in Radio-Canada,
called La Facture, about that, a citizen from my riding, from Amqui, she
was in this program. So, Éric Caire is in charge and is in charge to make
campaign too, he has a double duty...
Journaliste :
In Terrebonne.
M. Bérubé :
...doing fiasco and doing door-to-door
on the same time.
M. St-Pierre
Plamondon :
If
I may, on this one, like, the SAAQclic case is the typical figure of CAQ
mismanagement. It's over political. They have warnings, they don't care, they
don't put effort in doing some rigorous work. It's done on the corner of a
table. And recently, yesterday, we were learning the same thing about screens
and computers in schools. We are doing, right now, an audit and a commission on
the fact that screens in schools will bring health and... mental health issues
for our students. It's been taken out of most schools, and many schools in many
countries in Europe. What is the CAQ doing? Mismanagement of public funds.
We're sending $15 million in more screens while we're working here on
reducing those screens. It doesn't make any sense, and it's just this constant
way, at the CAQ, of not being on top of... of your own file, of not taking care.
Journaliste :
The Auditor General will bring her own
report on SAAQclic on Thursday. Minister Guilbault was responsible, because
the... this... well, the SAAQ is under her responsibility. Caire is responsible
because of all this transition, digital transition. But what should happen in
regards to this report that we see today with Radio-Canada and what will come
up with the Auditor General? Should they lose their job?
M. St-Pierre
Plamondon :
Let's
have that conversation on Thursday. But your question is very relevant. Who's
accountable? It's like for the healthcare system right
now, like, you see, like, nurses and the services being cut everywhere in
Québec, nobody's accountable, and that's... short-term, maybe Terrebonne will
be an answer to that, because bottom line in politics, if nobody's accountable,
you are accountable at the moment of an election. Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 57)