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Point de presse de M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’enseignement supérieur

Version finale

Le mardi 18 février 2025, 12 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures une minute)

Le Modérateur : Merci, tout le monde, d'être là. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire, avec l'Union étudiante du Québec et la Fédération étudiante collégiale du Québec. Prendront la parole, dans l'ordre, Sol Zanetti, responsable solidaire en matière d'enseignement supérieur, Etienne Paré, président de l'UEQ, et Antoine Dervieux, président de la FEQ. M. Zanetti.

M. Zanetti : On apprenait ce matin, dans les journaux, que 40 % des étudiantes et étudiants du niveau collégial et universitaire au Québec vivent de l'insécurité alimentaire. Ça n'a aucun bon sens. C'est le symptôme d'un échec total du gouvernement à juste assurer des conditions correctes de dignité puis de... de réussite éducative en enseignement supérieur. Il faut absolument que la ministre fasse quelque chose.

À l'heure où on est, dans la pire crise du logement, et qu'on a subi là, la plus grosse hausse de loyer depuis les 35 dernières années, au moment où le coût de la vie explose, que l'inflation, que le coût de l'épicerie deviennent astronomiques, qu'est-ce que le gouvernement de la CAQ fait pour soutenir les étudiants, qui demandent la rémunération des stages, qui demandent une amélioration de l'aide financière aux études? Bien, ce n'est absolument rien. Ils coupent les bourses Perspective en enlevant des centaines de millions de dollars par année à la communauté étudiante qui crève de faim, littéralement. C'est complètement inacceptable, et je suis content aujourd'hui de pouvoir venir céder la parole aux associations étudiantes du Québec, l'Union étudiante du Québec, avec Etienne Paré, son président; Antoine Vervieux aussi prendra la parole, président de la FECQ, accompagnés de Tania Michaud, vice-présidente de l'UEQ; Olivier Désy, aux affaires sociopolitiques de la FECQ; et Jacob Parisée, vice-président de la FECQ.

M. Paré (Etienne) : Merci, merci, Sol. Bonjour, tout le monde. Je m'appelle Etienne Paré. Je suis président de l'Union étudiante du Québec. L'UEQ est une organisation nationale qui vise à défendre les droits et les intérêts de la population étudiante universitaire. On représente plus de 110 000 personnes étudiantes à travers le Québec. Ça fait déjà plusieurs mois que l'UEQ et la FECQ revendiquent des mesures pour renverser le poids de la précarité financière étudiante. On observe que la population étudiante ne peut pas manger, elle n'arrive pas à se nourrir. La réponse de la ministre, on l'a vu la semaine dernière, ça a été de couper les bourses Perspective, puis on en est bien déçu. Ça n'a aucun sens, pour nous, de couper de l'aide aux étudiants dans ce contexte-ci.

Aujourd'hui, on est présents pour vous présenter les principaux constats qui sont ressortis de notre sondage Léger sur l'insécurité alimentaire. Ce sont 36 % des personnes étudiantes qui ont vécu de l'insécurité alimentaire au courant de la dernière année, 40 %, si on inclut les personnes étudiantes internationales. Soyons clairs, ce que l'on dit aujourd'hui, c'est que 40 % des personnes étudiantes sautent des repas, ne mangent pas à leur faim ou passent une journée entière sans manger. Ça ne fait aucun sens. C'est inexcusable qu'au Québec, en 2025, la population étudiante ait faim. C'est inexcusable que 26 % de celle-ci affirme que l'insécurité alimentaire a un impact sur la santé physique. C'est inacceptable que 25 % de la population étudiante affirme que l'insécurité alimentaire a un impact sur leur santé mentale. C'est inexcusable que 23 % des étudiants affirment que l'insécurité alimentaire nuit à leur réussite académique. C'est une crise qui ne cesse de s'accentuer, il faut régler la plus rapidement possible.

J'entends déjà la ministre Déry nous répondre qu'on a le programme d'aide financière le plus généreux en Amérique du Nord. Or, selon le sondage, force est de constater que les gens qui bénéficient de l'aide financière aux études ont encore plus besoin d'aide alimentaire que leurs comparses. On parle de 46 % des bénéficiaires de l'AFE qui ont vécu une situation d'insécurité alimentaire. On parle de 16 % des bénéficiaires de l'AFE qui ont passé une journée entière sans manger. C'est inacceptable. C'est absurde. 16 % des bénéficiaires de l'aide financière aux études, des étudiants québécois qui n'ont pas la possibilité de manger pendant une journée entière, ça n'a aucun sens.

Le programme de prêts et bourses ne fonctionne pas. On parle de 68 % des étudiants sondés qui ont été dans les banques alimentaires, qui sont bénéficiaires de l'Aide financière aux études. Ça n'a aucun sens. C'est vraiment... C'est terrible comment que c'est absurde. Je vais laisser mon collègue de la FECQ nous parler un peu plus des banques alimentaires. Mais, clairement, ça n'a aucun bon sens que les étudiants aillent dans les banques alimentaires, encore moins celles et ceux qui reçoivent les programmes de prêts et bourses.

On vit une crise de la précarité financière de la population étudiante au Québec. Dans un contexte de coupures, il est essentiel de ne pas couper l'aide aux personnes étudiantes. La ministre coupe, a coupé le programme Perspective. Elle coupe dans différentes organisations, différents services sur les campus. Elle ne peut pas couper dans l'Aide financière aux études. Elle ne peut pas couper dans l'aide à la population étudiante. Le strict minimum qu'elle doit faire, c'est d'indexer annuellement les paramètres de l'AFE pour que cette précarité n'augmente encore plus. Il faut néanmoins donner un coup de barre. Il faut sortir du cercle vicieux de la précarité. Il faut donner davantage de moyens à la population étudiante pour subvenir à leurs besoins. Il faut revoir le calcul de l'Aide financière aux études. Il faut bonifier les dépenses admises. Ça fait des années qu'on dit que les personnes étudiantes tournent le dos au programme d'AFE. Il ne convient pas à leurs besoins. On parle de la crise du logement, maintenant, s'ajoute la crise de l'insécurité alimentaire.

Force est d'admettre qu'aujourd'hui les personnes étudiantes ne peuvent pas se nourrir. Elles ne peuvent pas se loger, elles ne peuvent pas se nourrir puis... ont de la difficulté à réussir leurs études. Pour nous, ça ne fait aucun sens, il est temps que les choses changent. Il faut que la ministre règle le problème une fois pour toutes.

M. Dervieux (Antoine) : Bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle Antoine Dervieux. Je suis le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec. La FECQ représente plus de 70 000 personnes étudiantes au travers de 28 associations membres dans 13 régions administratives. Vous savez, lorsqu'on était en route ce matin pour l'Assemblée nationale, je me suis vraiment demandé sur quoi on voulait mettre l'emphase aujourd'hui pour s'assurer que la ministre, Pascale Déry, comprenne l'ampleur de la situation en termes d'insécurité alimentaire et de précarité étudiante dans le réseau. Mais assez rapidement, on s'est rendu compte qu'il y avait une erreur fondamentale dans le raisonnement, parce qu'au fond, comment est-ce que ça se fait qu'aujourd'hui encore, on ressent le besoin de convaincre la ministre qu'il y a des enjeux dans le réseau collégial et universitaire, en termes de précarité étudiante, en termes d'insécurité alimentaire.

La situation de la précarité étudiante atteint des sommets jour après jour, elle ne peut pas continuer à laisser ça aller. Des articles de journaux, des rencontres sur le terrain, des statistiques, il n'y a rien qui a réussi à convaincre la ministre de mettre des actions concrètes pour aider la population étudiante. Donc là, aujourd'hui, j'aimerais ça lui poser une question : Comment est-ce qu'elle peut accepter que 40 % de la population étudiante vive de l'insécurité alimentaire quotidiennement? Puis, là-dessus, comment est-ce qu'elle accepte de couper 250 millions de dollars en bourses qui allaient directement dans les poches de la population étudiante? C'est un non-sens absolu.

À ça, je suis sûr qu'on est déjà capables d'entendre les réponses un peu préfabriquées que la ministre nous sort dans les dernières semaines, à force de les avoir entendues à répétition. Elle va nous dire que, bon, les bourses Perspective, elles n'ont pas fonctionné autant qu'elle aurait voulu, que c'était une question de saine gestion des finances publiques, mais surtout, qu'elle a dû faire des choix. Ce à quoi j'aimerais lui répondre : si le programme des bourses Perspective ne fonctionnait pas aussi bien qu'il fallait il y avait d'autres manières de faire fonctionner 250 millions de dollars, notamment la rémunération des stages. Ça fait des années que les associations étudiantes, que le mouvement étudiant se tue à le dire : on a besoin d'une rémunération pour nos stages. Puis ce n'est pas comme si la ministre était insensible aux besoins de la rémunération des stages.

Etienne vient de faire un portrait assez complet de l'enquête qui vient d'être faite par le sondage Léger, puis je pense que tout le monde ici peut se mettre d'accord sur le fait que, s'il y a bien une décision qu'on ne pouvait pas se permettre de prendre dans un contexte d'insécurité alimentaire de la sorte c'était de couper 250 millions de dollars directement dans la poche de ces personnes, qui vivent déjà de l'insécurité alimentaire. Les résultats de notre sondage, ils le montrent : la moitié des... des personnes étudiantes qui vivent de l'insécurité alimentaire ont eu recours à des aides, puis, là-dessus, il y a une majorité de personnes qui ont eu recours à ces aides-là sur des aides alimentaires sur campus.

Cependant, il faut garder en tête que ce n'est pas tous les campus qui ont des solutions contre... contre l'insécurité alimentaire, puis celles qui en ont, bien, très souvent, ça se vide en 10 minutes, en 15 minutes, pour l'avoir vu plusieurs fois, puis ce n'est pas près de s'arrêter. Mais pourquoi est-ce qu'on est dans cette situation-là? Parce que les associations étudiantes doivent financer toutes seules ces solutions-là contre l'insécurité alimentaire, parce qu'ils n'ont pas d'aide financière gouvernementale. C'est pour ça qu'aujourd'hui la FEQ puis l'UEQ, on est là pour dire à la ministre qu'il faut un programme de subvention pour les solutions contre l'insécurité alimentaire sur les campus. Mais ça, on n'est pas les seuls à le dire. C'est 90 % des répondants au sondage qui sont d'accord avec cette revendication-là.

J'aimerais ça aussi revenir sur le 40 %. Je pense, malheureusement, que la ministre Déry ne comprend pas l'ampleur de ce chiffre-là. C'est d'ailleurs pour ça que je l'invite aujourd'hui à venir se promener sur un campus d'enseignement supérieur, avec Étienne et moi, tout en gardant en tête que presque une personne sur deux qu'elle va croiser durant cette journée-là est aux prises avec des problèmes d'insécurité alimentaire quotidiennement. Je l'inviterais également, tant qu'à y être, à rester attentive à deux choses. Premièrement, la grogne qui monte sur les campus, due aux dernières décisions qui ont été prises par la ministre. Puis je voudrais aussi qu'elle prenne compte des témoignages effroyables qu'on entend jour après jour, de personnes qui sont aux prises avec des enjeux d'insécurité alimentaire, de précarité étudiante qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts, qui doivent sortir du réseau parce qu'ils ne peuvent juste plus continuer leurs études.

D'ici à ce que la ministre vienne constater l'ampleur de la situation sur les campus, on vous annonce qu'on lance une pétition qui va permettre à toutes les personnes indignées par les dernières décisions de la ministre Déry concernant le dossier de la précarité de pouvoir s'exprimer.

Mme Déry, je m'adresse à vous encore une fois : Il faut renverser le poids de la précarité.

(Fin à 12 h 10)

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