(Onze heures une minute)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. Très heureuse d'être ici avec vous, accompagnée de Sol. Ce
matin, vous avez... si vous avez fait votre revue de presse, vous avez sûrement
vu un sondage qui est sorti qui dit que l'école à trois vitesses est en perte
d'appui au Québec. Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, l'école à trois
vitesses en en perte de vitesse, et c'est une très, très bonne chose. Ça dit
même que 87 % des gens seraient fiers qu'on ait un système d'éducation qui
promeut, qui amène une égalité des chances, alors qu'on sait qu'au Québec,
notre système d'éducation, c'est le système le plus inégalitaire au pays.
Puis ces résultats me rassurent parce qu'à
Québec solidaire on a de l'ambition pour le Québec, on a de l'ambition pour
notre système d'éducation. On veut un Québec où les parents qui ont des plus
petits salaires n'ont pas à annoncer à leur fille, par exemple, qu'elle ne peut
pas aller jouer au volleyball parce qu'ils n'ont pas l'argent pour payer pour
ça, contrairement à toutes ses amies, un Québec où les parents n'auraient pas à
annoncer à leur enfant que parce qu'il a eu des mauvaises notes, parce qu'il a eu
une mauvaise passe, bien, il va falloir qu'il abandonne son programme en
musique alors que c'est sa raison principale qui le motive à aller à l'école.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me brise le coeur de voir ce système
inégalitaire au Québec, où des enfants, parce qu'ils viennent de milieux
défavorisés, ne puissent pas aller dans des programmes qu'ils aiment, ne
puissent pas aller dans... avoir une éducation de qualité.
Moi, c'est comme ça que je suis devenue
québécoise. Je suis un pur produit du système public québécois. Je suis allée
dans l'école de quartier. Puis aujourd'hui, quand je regarde comment les choses
se passent, je ne suis pas certaine que mes parents auraient fait le même choix
pour moi, d'aller dans une école publique pour avoir une éducation de qualité.
C'est l'école publique qui amène une mixité, hein? On a besoin d'une mixité
scolaire, que tous les enfants du Québec, peu importe leur milieu
socioéconomique, peu importe leur talent, peu importe leurs notes, puissent
faire l'école ensemble, tout le monde, tout le monde ensemble. Et, ça, c'est
une valeur québécoise. C'est fondamental. Moi, j'y crois profondément.
Malheureusement, je n'ai pas l'impression
que le gouvernement de la CAQ y croit. Et c'est d'ailleurs pour ça, parce que c'est
une priorité pour moi, pour Québec solidaire, un système d'éducation
égalitaire, que j'ai collaboré avec le mouvement citoyen École Ensemble depuis
des mois pour déposer un projet de loi pour améliorer grandement le système d'éducation
au Québec. Je vais le déposer demain, il est déjà au feuilleton, avant la
période de questions. Puis j'espère sincèrement que le premier ministre
François Legault et le ministre de l'Éducation vont avoir le courage de se
rallier aux Québécois et Québécoises, qui eux et elles aussi veulent un système
d'éducation égalitaire pour le Québec.
M. Zanetti : Merci, Ruba.
Merci, tout le monde. Alors, quand Ruba m'a dit : Sol, tu vas prendre le
dossier éducation, c'était parce qu'il faut qu'on amène dans le système d'éducation,
au Québec, des idées qui sont révolutionnaires, des idées qui vont faire des
changements majeurs, qui vont, un peu, accomplir aussi le changement qui a été
porté par la commission Parent, qui a mené par exemple à la création des
cégeps. Quand on dit : On va faire étudier les élèves du Québec ensemble,
c'est une des particularités, au Québec, cet attachement à l'égalité des
chances, cette répulsion contre la ségrégation scolaire, qui est devenue de
pire en pire puis qui, comme le montre le sondage, insatisfait de plus en plus
de Québécoises et de Québécois. Alors, moi, je suis vraiment fier qu'on va
faire... de pouvoir venir porter ce projet-là avec Ruba.
La CAQ dit que, l'éducation, c'est une
priorité, mais en même temps, elle opère des coupures qui n'ont pas de bon
sens, puis dont vont en plus... qui vont pénaliser encore plus les étudiants et
les élèves au Québec, qui sont les plus démunis. Alors, moi, je pense que c'est
vraiment une excellente chose et c'est un pas vers l'égalité des chances, qui
est une valeur québécoise extrêmement profonde, qui a été malmenée, malmenée
dans les dernières décennies, qu'on a laissé s'effriter, puis à laquelle il
faut revenir en force.
Journaliste : Trouvez-vous
que Mark Carney a un discours aussi centralisateur que Justin Trudeau?
Mme Ghazal : Mark Carney, s'il
est centralisateur? Bien, c'est le Parti libéral.
Journaliste : S'il est aussi
centralisateur?
Mme Ghazal : Bien, c'est le
Parti libéral du Canada, qui, comme d'autres partis aussi au Parlement d'Ottawa,
qui sont centralisateurs. Nous, au Québec, on a besoin de faire nos propres
choix nous-mêmes, ici, puis qui... selon nos intérêts à nous, et non pas... C'est
sûr qu'au fédéral, ils vont toujours faire... que ce soit Mark Carney, Justin
Trudeau ou d'autres, là, ceux qui sont aussi dans la course au Parti libéral,
il va y toujours avoir cette centralisation qui fait partie de l'ADN de
plusieurs gouvernements.
Journaliste : Est-ce que vous
mettez Pierre Poilievre dans le même groupe?
Mme Ghazal : Bien, Pierre
Poilievre nous dit que lui, il n'est pas centralisateur, puis qu'il respecte l'égalité,
mais après ça... pas «l'égalité», mais la liberté des... chacune des provinces
de choisir sur certains enjeux. C'est ce qu'ils disent tout le temps pendant qu'ils
sont en élection. Après ça, quand ça va être le temps de faire des arbitrages,
de faire des choix, je ne suis pas certaine que n'importe qui au niveau fédéral
va faire les choix qui seraient les meilleurs pour les Québécois. C'est pour ça
qu'au Québec, on a besoin de nous-mêmes faire nos propres décisions, comme ça,
on n'aura personne d'autre à blâmer que nous-mêmes. On n'aura pas à blâmer ni
Pierre Poilievre, s'il devient premier ministre, ni Mark Carney, si c'est lui
qui devient premier ministre, ou n'importe qui d'autre. C'est à nous de faire
nos propres choix ici, au Québec.
Journaliste : Mais qui est le
pire? Qui est le pire des deux?
Mme Ghazal : Ah! nous, à
Québec solidaire, on ne s'engage pas sur les élections au niveau fédéral. On ne
dira pas aux Québécois et Québécoises pour qui voter. Moi, personnellement, je
l'ai déjà dit, moi, j'annule mon vote au fédéral parce que je n'y crois pas.
Journaliste : Donc, Mark
Carney, c'est la continuité de Justin Trudeau, c'est ce que je comprends, là.
Mme Ghazal : Je n'ai pas à...
Je n'ai pas...
Journaliste : Bien, c'est
parce que c'est ce que vous dites.
Mme Ghazal : Bien, je veux
dire, c'est... ça fait partie de l'ADN de ce parti-là, des autres... d'autres
partis aussi au fédéral qui décident... On ne veut pas qu'il y ait un
gouvernement fédéral qui décide pour le Québec, c'est ça, la position de Québec
solidaire, peu importe qui.
Journaliste : Sur SAAQclic,
ce... est-ce que vous pensez, effectivement, qu'il aurait eu y avoir... il
aurait dû y avoir plus de tests? Est-ce qu'on n'a pas vu les voyants rouges,
qui pourtant étaient clairs dans les rapports? Est-ce que vraiment c'est...
vous considérez aussi que c'est un fiasco de ce côté-là?
Mme Ghazal : SAAQclic, c'est
un fiasco. Les experts nous le disent. Il aurait fallu attendre, il aurait
fallu faire les choses comme il faut. Et ça a pénalisé les Québécois et les
Québécoises. Et on ne peut pas dire que c'est à cause des fonctionnaires. Il
faut aussi que les ministres acceptent qu'ils ont une responsabilité
ministérielle, que ce soit, par exemple, M. Éric Caire. Moi, j'attends avec
impatience le rapport de la vérificatrice générale qui va aller là-dessus. Puis
ça va être important que le gouvernement de la CAQ et ses ministres assument
les erreurs qui ont été faites et qu'ils ne mettent pas ça sur le dos des
fonctionnaires, peu importe qui ils sont.
Journaliste : Comment
l'assumer? Qu'est-ce que vous vous attendez?
Mme Ghazal : Bien, qu'ils...
Bien, ils pourraient s'excuser, dire : Voici ce que ça a donné comme
conséquences. On se rappelle des files d'attente devant la SAAQ. C'est à cause
d'incompétence, à cause de mauvaises décisions qui ont été prises par le
ministère. Puis après ça on ne peut pas dire que c'est juste à cause des
fonctionnaires. S'il y a des problèmes, il faut que les ministres aussi
l'assument, qu'ils s'excusent aux Québécois puis qu'ils mettent en place les
recommandations au lieu de tout le temps pelleter, puis s'en laver les mains,
puis dire que c'est toujours la faute aux autres. C'est souvent le modus
operandi de la CAQ sur tous les sujets. SAAQclic ne fait pas exception.
Journaliste : Le REM, Mme Guilbault
a convoqué à peu près tout le monde, là, CDPQ Infra, Alstom. Trouvez-vous que
ça va bien, vous, en tant que députée de Montréal, le REM?
Mme Ghazal : Non. Dès le
lancement, malheureusement, du REM, ça a été pénible. Il y a toujours des arrêts.
On... En fait, moi, ce que je me demande, c'est : Est-ce que la CAQ peut
des fois faire quelque chose en matière de transport en commun puis que ça
fonctionne? La ministre Geneviève Guilbault, la ministre de la Voirie, elle,
elle aime bien ça, les routes, mais, quand il s'agit d'avoir du transport en
commun, ça ne marche pas. Et il y a aussi tout le modèle du REM. Moi, je me
pose la question si... On veut... On a voulu... puis ce n'était pas juste la
CAQ, c'était aussi le gouvernement précédent, le gouvernement libéral, qui
trouvait que c'était une bonne idée que la CDPQ, donc la CDPQ Infra, fasse des
projets de transport en commun. Puis là, aujourd'hui, on voit ce que ça donne.
Il faudrait se poser des questions. Est-ce qu'il faut qu'une organisation dont
l'objectif, c'est de faire fructifier le bas de laine des Québécois... qui doit
s'occuper de transport en commun, alors que le transport en commun est un
service public? Ça permet aux gens de se déplacer, c'est un service essentiel.
Et, en ce moment, là, je pense beaucoup aux gens qui sont obligés de prendre
leurs voitures au lieu de prendre le transport en commun. C'est beaucoup,
beaucoup d'argent public qui, malheureusement, a été gaspillé.
Journaliste : Il neige en
Norvège, il neige au Québec. Ce n'est pas de bon augure pour le tramway, non?
Mme Ghazal : Il y a un préjugé
défavorable de la part de la CAQ par rapport au transport en commun. Et ils
veulent faire d'autres projets, ils veulent faire d'autres projets...
Journaliste : ...ils font le
tramway, Mme Ghazal.
Mme Ghazal : ...d'autres
projets avec la CDPQ Infra. Moi, je me pose la question si c'est le... si c'est
la bonne façon de faire quand on regarde le... la situation actuelle pour le
REM.
Journaliste : Non, mais il y
a plein de Québécois qui se posent la... Ce n'est pas seulement la CAQ, là. Je
veux dire, il y a plein de Québécois qui se posent la question par rapport au
tramway quand il va tomber 30 cm de neige à Québec, là.
Mme Ghazal : On est capables,
au Québec, de faire des projets qui fonctionnent. Là, maintenant, on a des
problèmes avec le métro de Montréal parce qu'on n'investit pas assez d'argent
pour le réparer, pour faire l'entretien, parce qu'on fait des coupures, parce
que... et les gouvernements précédents, et le gouvernement actuel, je le
répète, a un préjugé défavorable pour le transport en commun. Il n'investit pas
assez. Mais on est capables, nous, de construire puis de faire des projets qui
fonctionnent à moins 40 degrés, à 40 cm de neige. On est capables de
le faire. Et, en ce moment, on ne le démontre pas parce que les gouvernements
n'ont pas la volonté de mettre des... faire des projets qui fonctionnent. Là,
il va falloir se poser la question : Est-ce qu'il faudrait qu'on donne ça
à la CDPQ Infra? C'est bien beau, la ministre Guilbault s'agite puis dit
qu'elle convoque tout le monde. Ce que les Québécois veulent, ce que les
Montréalais, ce que les gens de Québec aussi veulent, c'est des transports en
commun qui fonctionnent pour laisser leurs voitures de côté. Mais, pour ça, il
faut qu'il y ait des projets de transport en commun qui soient efficaces, qui
soient abordables, qui soient confortables, et ce n'est pas le cas parce que le
gouvernement a un préjugé défavorable.
Journaliste : Le gouvernement
Legault va bientôt, là, déposer son budget... Bon, on sait déjà que vous, avec
la crise actuelle, avec la guerre tarifaire, là, le retour à l'équilibre
budgétaire peut attendre, là, c'est ce qu'on avait compris en début de session
parlementaire, mais j'aimerais savoir... Pour Québec solidaire, est-ce que vous
avez l'intention, vous, de déposer éventuellement un plan de retour à
l'équilibre? Est-ce qu'il faut augmenter les revenus de l'État? Est-ce qu'il
faut couper dans des services ou des transferts? Puis est-ce que vous allez
avoir une... disons, une plateforme claire là-dessus, là, avant les élections?
Mme Ghazal : Avec les tarifs
de Trump, on risque de tomber en récession. Là, la priorité, pour Québec
solidaire, et ça devrait être la priorité pour le gouvernement de la CAQ, c'est
de ne pas faire perdre la job de gens qui travaillent dans nos services
publics. Déjà qu'il y a des gens dans le secteur privé qui vont être impactés
puis qui sont déjà impactés par les tarifs de Trump, vont perdre, ils risquent
de perdre leur emploi, bien, il ne faut pas en rajouter puis que le
gouvernement décide de couper, comme on le voit beaucoup dans notre système de
santé. Des infirmières auxiliaires, une qui est en Abitibi-Témiscamingue, puis
qui dit : Bien, je vais peut-être changer de carrière, alors qu'on a
besoin de services publics. Ça fait que c'est ça, la priorité, ne pas couper.
Et l'équilibre budgétaire, il faut reporter ça à plus tard. Puis, oui, Québec
solidaire, comme à chacune des campagnes électorales et même avant, on a des
propositions pour augmenter l'argent dans les coffres de l'État et ce n'est pas
en augmentant le fardeau de la classe moyenne ou les gens qui s'appauvrissent
de plus en plus, on est beaucoup plus créatif de ça puis on a des propositions
avec lesquelles on va venir très bientôt.
Journaliste : Mais l'idée du
parti, c'est toujours éventuellement de... Parce que, là, en ce moment, il y a
un déficit structurel, c'est-à-dire que les dépenses de l'État sont plus
élevées que les revenus. Donc, l'idée, bien, c'est de rétablir.
Philosophiquement, est-ce que... vous pourriez souhaiter de faire des déficits
à perpétuité, là, mais ce n'est pas ce que vous voulez.
Mme Ghazal : Bien, ce n'est
pas la priorité, ce n'est pas maintenant qu'il faut le faire. On regardera ça
pour plus tard, pour l'équilibre budgétaire ou... Mais ce qui est important,
c'est... et on est d'accord avec le ministre Girard, quand il dit : Bien
là, je pense que je vais repousser ça. Il faut le repousser, mais il y a aussi
une façon d'aller chercher de l'argent dans les coffres de l'État, et ce n'est
pas en coupant dans les services publics, parce qu'on se tire dans le pied.
Journaliste : Pouvez-vous me
donner un exemple... un exemple?
Mme Ghazal : Bien, on va...
on va avoir des propositions là-dessus plus tard.
Journaliste : ...par exemple,
dit qu'il faudrait augmenter la taxe sur l'essence.
Mme Ghazal : On va regarder
les propositions. On a... On a bien lu aussi les propositions de M. Godbout qui
dit, entre autres par exemple, qu'il faudrait qu'il y ait le principe de
pollueur-payeur. On veut que les gens qui ont pollué, par exemple,
poursuivre... On a une proposition à Québec solidaire qui ferait rentrer de
l'argent dans les coffres de l'État, de poursuivre les grandes pétrolières qui
causent les changements climatiques, les inondations, les feux de forêt, et
tout ce qu'on vit maintenant en matière de crise climatique. Bien, ce n'est pas
aux Québécois et Québécoises de payer. Ce n'est pas de l'argent des coffres de
l'État qu'on doit payer, il faudrait que ce soit les pollueurs.
Journaliste : Mais vous
n'avez pas peur... vous n'avez pas peur de risque de décote, là, en disant...
vous ne fixez pas de date, on ne va pas sur l'équilibre budgétaire, malgré la
dette qu'on a puis les déficits qu'on accumule.
Mme Ghazal : Bien, en ce
moment, ce n'est pas la priorité, alors qu'on est à risque de récession, alors
qu'on est à risque de voir des gens perdre des emplois, alors qu'on est à
risque de voir... aussi, dans nos services publics, on a de la misère à
répondre aux services, aux citoyens, qui sont fondamentaux, hein, le modèle
québécois est très important. Ça fait partie de notre différence au Québec. Ça
fait partie de notre héritage. Et ça nous différencie, d'ailleurs, des
Américains, puis on devrait en prendre soin comme la prunelle de nos yeux, puis
on devrait investir dans nos services publics et ne pas couper.
Journaliste : Sur
l'école publique, vous dites : Je ne suis pas sûre que mes parents
auraient fait le même choix pour moi cette année. Est-ce que l'école publique
est devenue une école de piètre qualité?
Mme Ghazal : Bien,
c'est-à-dire qu'à cause de l'école... le système à trois vitesses, l'école à
trois vitesses, où est-ce qu'on a l'école privée subventionnée à hauteur de
plus de 60 %, où seulement les gens qui ont les moyens, ou, des fois, se
serrent la ceinture pour envoyer leurs enfants là, ont une bonne éducation,
puis ils ont l'impression que c'est la bonne éducation qu'ils ont pour leurs
enfants. Après ça, on a le système d'éducation publique avec des projets
particuliers, mais là il y a une sélection qui est faite, basée sur les notes,
basée sur l'argent, parce que c'est payant malgré le fait qu'il y a une partie
qui est subventionnée. Puis on a l'école régulière, où est-ce que là, il y a
une surcharge ou une grande quantité d'élèves qui sont avec des besoins
particuliers. Plus de 50 % d'élèves à besoins particuliers parfois, parce
que tous les autres qui sont les meilleurs, entre guillemets, sont ailleurs,
sont dans les deux autres systèmes. C'est sûr que ça a un impact, ça a un
impact sur les élèves, mais ça aussi a un impact sur les profs, parce que les
profs quittent. Et, en ce moment, il n'y a pas d'entrevue pour savoir
pourquoi ils quittent. Puis la majorité, là, ce qu'ils diraient, c'est parce
que c'est la surcharge du travail. Oui, on a augmenté nos salaires avec les
conventions collectives, mais notre condition de travail est très, très
difficile, et ils quittent, et ça a un impact sur les élèves. Et ça, c'est une
urgence nationale. Si j'étais à la place de M. Drainville, au lieu de me mettre
la tête dans le sable puis dire : Non, il n'y a pas de problème d'école à
trois vitesses, c'est une idée imaginaire, bien, il devrait écouter les
Québécois qui disent qu'ils veulent être fiers et avoir une éducation qui
promeut l'égalité des chances, ce qui n'est pas le cas en ce moment.
Journaliste
: Mais, Mme
Ghazal, la question, c'est : Est-ce qu'en ce moment, l'école publique,
selon vous, est de même qualité que ce qu'on voit dans le privé?
Mme Ghazal : Il y a eu une
dégradation des... de l'école publique avec les classes régulières. Parce qu'il
y a l'école publique... On a plusieurs écoles, hein, on sépare les élèves, on
les ségrègue...
Journaliste
: Parlons
des classes régulières.
Mme Ghazal : Les classes
régulières, c'est sûr qu'il ya un impact de la qualité qui a baissé. Les profs
même le disent. Ils en ont plein les bras. Des fois, ils ont de la difficulté à
s'occuper d'élèves qui sont corrects, qui sont bons, parce qu'ils en ont trop
qui ont des projets... des besoins particuliers. Et, pendant ce temps-là, bien,
on n'embauche pas des professionnels. Des fois, le ministre nous dit qu'il ne
coupe pas, mais c'est parce qu'il ne remplace pas les professionnels qui
s'occupent des élèves à besoins particuliers. C'est une façon de couper. Le
gouvernement coupe dans l'éducation et ça a un impact sur les services aux
élèves, absolument. Et c'est fondamental que le ministre agisse. J'ai hâte de
voir sa réponse demain à mon projet de loi.
Journaliste : Est-ce que les
parents devraient tenter d'éviter les classes régulières... c'est de mauvaise
qualité?... à essayer de trouver d'autres moyens pour éviter...
Mme Ghazal : En ce moment,
dans les milieux surtout urbains, parce qu'il y a des endroits où il n'y a pas
de... Il y a juste une école, c'est l'école publique, et les gens envoient
leurs enfants à l'école publique. Et là il y uen mixité, il y a une mixité des
élèves qui proviennent de toutes sortes de milieux socioéconomiques. Et ça,
c'est bon, les experts nous le disent depuis très longtemps, les études le
démontrent, c'est bon, cette mixité-là. Dans d'autres endroits à Montréal, à
Québec, dans des villes, bien là, les parents font des pieds et des mains pour
envoyer leurs enfants dans d'autres écoles que la classe régulière. Et, moi, ça
me fait mal de voir ça, ça me peine énormément, puis je le vois, dans mon
ancienne école de quartier, à Laval, en banlieue de Montréal, je le vois que
les parents, ils aimeraient ça envoyer leurs enfants à l'école publique. Mais
le système, comment il est fait, les pousse à les envoyer dans l'école privée.
Jamais vous n'allez m'entendre ou vous n'allez entendre Québec solidaire blâmer
les parents, les parents font le mieux pour leurs enfants, c'est le système qui
est à blâmer.
Journaliste : Before asking you questions on the REM, can I ask you, Mr. Zanetti,
questions on SAAQclic, since you are the critic for QS on... the protection of
personal information? The fact that there was, like, this report from experts
saying that the preparation of the SAAQ was not... they were not... they were
ill-prepared, what does that tell you about the protection of personal
information, like, in this importance... this responsibility of the CAQ
Government?
M. Zanetti :
I think, it is a really important
issue, and that the Minister of Cybersecurity, Éric Caire, didn't achieve to
make us feel safe about our personal data until now. And I know he is working
on a really big project for, like, the numeric identity, national numeric
identity. But I think that he has to do some... he has to make us feel safe.
The public has to feel safe with the security of their data.
Journaliste :
OK Good. On the REM, the fact that
there are so many problems this winter, what does that tell you about the CDPQ
Infra and the possibility that it will take on the tramway in Québec City?
Mme Ghazal :
Well, I'm asking that question :
Is it a good thing to give public transportation projects to CDPQ Infra? Their
objective is to make money with the projects, not to offer public service,
which is very important. So, it's important for the CAQ that they don't... for
the future project, for example, here, for the tramway of Québec, to ask
themselves this question: Is it a good thing to give to CDPQ Infra this
project? And today, yes, it's good that Mme Guilbault is having this meeting.
But what's important for the Montrealers is to have services. Now, they are
obliged to take their car, instead of the REM, because it's not working. The
CAQ, they prefer subways, and they prefer... comment on dit, «des routes»?
Journaliste
: Roads.
Mme Ghazal :
The CAQ prefer roads and subways
instead of public transportation, and this is the result that we're seeing now.
Journaliste :
What more could Mme Guilbault be doing
when it comes to public transportation? Do you think she could have done
anything differently when it comes to the REM specifically?
Mme Ghazal :
Well, now, for the REM, it's already
constructed. So, it's important... like, it's too late to do something. It's
important to make sure that the service will continue and will be given to
people. This is her responsibility. Now, for the future project, it's important
that she tries to not... to ask herself : Is it a good idea to give,
for example, the tramway of Québec to CDPQ Infra? We don't
need another project that stops and is of bad quality for people, because,
after that, people will think that public transportation is not a good... is
not a good thing. But it's not. We are able to do a good project in Québec, but
the will of the Government should be there, and we don't seem that it's... They
have... comment on dit «un préjugé défavorable»?
Journaliste :
...a bias.
Mme Ghazal :
Yes, that CAQ and Mme Guilbault, they
have a bias against public transportation projects.
Journaliste :
As an MNA in the Montréal area, seeing
the REM repeatedly not in service, does it just highlight more for you the need
to better support the metro system in Montréal, in terms of maintenance for the
metro system? Is that something else you'd like to see as well?
Mme Ghazal :
So, what's happening also with the REM
is also a signal, for Mme Guilbault, that she should, as a Minister of
Transportation, invest and give money, more money for the maintenance of the
metro. We see also a lot of... Me also, as a Montrealer, I take a lot the
metro, and it's happened a lot, a lot of times that it stops, and this
discourages people to take it. So, as if Mme Guilbault, this is what she wants,
she wants people to take their car, because she prefers routes. So, I ask her,
it's important now to give... to invest in the metro, to put money in the
public transportation, because it's an important service for Montrealers.
Journaliste
: Merci
beaucoup.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 11 h 23)