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Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés, et M. Etienne Grandmont, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports et de mobilité durable

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le vendredi 14 février 2025, 9 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

9 h 41 (version non révisée)

(Neuf heures quarante et une minutes)

Mme Labrie : Bonjour, tout le monde, contente de voir que vous avez bravé la neige pour venir nous rejoindre ce matin. Ce matin, je fais une interpellation de la ministre des Aînés sur l'avenir des soins à domicile au Québec. Comme vous le savez, ça ne va pas très bien, en ce moment, sur ce dossier-là, là. Il y a un peu plus d'un an, la Commissaire à la santé et au bien-être avait livré son rapport, dans lequel elle disait qu'on répondait à seulement 10 % des besoins. Un peu plus d'un an plus tard, on n'a aucune idée d'où on en est par rapport à ça. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a des... des impacts, des compressions exigées dans le réseau de la santé et des services sociaux, qui se font sentir sur les services à domicile. On a des témoignages très inquiétants, notamment de coupures dans les chèques emploi-service, mais aussi de... de déshumanisation des soins, de la part de certaines personnes.

Donc, c'est pour ça que j'interpelle la ministre aujourd'hui. On sait qu'elle veut élaborer bientôt sa... sa politique en matière de soins à domicile, mais, dans le contexte actuel, moi, je suis... je suis inquiète de l'état des lieux, puis, même, de son influence, là, sur le réseau de la santé, dans la mesure où c'est Santé Québec, maintenant, qui... qui gouverne là-dessus, qu'elle n'a pas réussi à couper les... les compressions dans les chèques emploi-service. Donc, je me demande vraiment c'est quoi son... son influence, là, sur la suite des choses, puis à quoi va servir cette politique-là. C'est là-dessus qu'on interpelle ce matin.

M. Grandmont : Merci, Christine. Moi, je veux réagir, ce matin, à l'article paru dans Radio-Canada, qui est venu confirmer un peu, là, ce que je... j'ai avancé, pendant la période de questions, auprès de la ministre Guilbault, à l'effet qu'elle travaille actuellement sur différents scénarios de troisième lien entre Québec et Lévis, et que ces scénarios-là ne passent pas la rampe, même les mieux cotés dans la grille d'évaluation, d'un point de vue d'environnement, de coûts, de respect du patrimoine, des milieux humides, des paysages. Aucun des projets qui scorent le plus... le plus fort, en fait, ne passe pas... n'a pas... n'obtient pas la note de passage.

Donc, on est devant une ministre des Transports qui est complètement déconnectée de son époque. Elle aurait dû être ministre des Transports dans les années 60, comme ministre responsable de la Voirie, elle aurait dû être... Elle essaie de faire avancer un projet qui est purement électoraliste, qui n'est pas ancré dans la réalité, et qui est dangereux pour le Québec, pour l'économie du Québec, pour l'environnement du Québec, pour le patrimoine mondial de l'UNESCO qu'est le centre-ville de Québec également, les paysages qu'on a. Donc, moi, je lui demande vraiment d'arrêter de faire travailler inutilement ses fonctionnaires sur un projet qui n'a juste pas de bon sens, et de revenir en arrière, de se raccrocher à la réalité. En 2025, la mobilité durable, c'est de travailler sur l'amélioration des transports collectifs et actifs. Il y a tout ce qu'il faut sur la table pour être capables de le faire. Merci.

Journaliste : Est-ce qu'elle tente de rentrer ça dans la gorge des fonctionnaires, d'après vous?

M. Grandmont : Bien, visiblement, ses fonctionnaires... puis c'est... c'est un peu la... ce qu'on a remarqué, c'est que les fonctionnaires n'arrivent pas à avoir son écoute. Les fonctionnaires préfèrent... se sentent obligés de couler des documents dans... auprès des oppositions, d'envoyer des documents dans les médias, plutôt que de passer par la ministre, parce que, visiblement, ils n'ont pas son oreille puis ils n'ont pas sa confiance non plus. Ils sont obligés de passer par l'extérieur pour être capables de... de faire entendre raison à la ministre. Donc, on est là pour... pour travailler avec ces personnes-là, qui... qui, effectivement, comprennent la raison, comprennent le bon sens, et on va les appuyer.

Mais... mais la ministre, clairement, essaie de faire avancer un projet contre l'avis même de ses fonctionnaires. Et je les salue, d'ailleurs, bien, je salue leur résistance à l'interne, il faut qu'ils continuent à le faire parce que, visiblement, ce projet-là n'a pas de sens.

Journaliste : Pour vous, c'est une preuve flagrante que c'est politique, là? C'est clairement béton que c'est politique, pour vous?

M. Grandmont : C'est clair. Exactement. Je veux dire, c'est... je l'ai dit tantôt, c'est un projet qui n'est pas ancré dans l'époque dans laquelle on est. La ministre a elle-même fait ajouter les mots «Mobilité durable» à son titre. On est dans des projets dignes des années 60. Ce n'est plus 2025 que de faire des tunnels, des ponts au-dessus du fleuve, des projets qui vont augmenter la capacité routière, qui vont briser le patrimoine mondial de l'UNESCO, les paysages qu'on a. Je veux dire, allez... allez demander à la ministre Laforest ce qu'elle pense de ce projet-là. Elle a une politique d'aménagement du territoire qui est très forte, qui vient, justement, protéger les milieux agricoles, les milieux humides, les paysages, puis on a une ministre des Transports qui fait complètement l'inverse. Je veux dire, elle va même contre les orientations de son gouvernement.

Journaliste : Son argument, on le connaît, à Mme Guilbault, c'est la sécurité économique. Tu sais, vous avez parlé des écosystèmes, du patrimoine, tout ça, mais elle va tabler là-dessus, là, elle va... elle va dire que ça justifie la construction d'un... d'un projet comme ça. La population pourrait l'acheter?

M. Grandmont : Il faut être sérieux, là. Je veux dire, si la sécurité économique, c'était une notion si importante que ça, on aurait déjà un deuxième pont Laviolette, à... à Trois-Rivières, là. Je veux dire, ça ne tient pas la route non plus. C'est une ligne dans le rapport de la CDPQ Infra, alors que tout le rapport est très, très clair, un troisième lien ne réglerait pas les problèmes de congestion entre Québec et Lévis, ne réglerait rien non plus à... aux enjeux de... aux enjeux de mobilité, là, à Québec.

Mobilité Infra Québec propose d'améliorer la mobilité comme on le proposait, en 2022, en campagne électorale, améliorer l'offre de transport collectif sur les deux infrastructures qu'on a actuellement, le pont de Québec, le pont Pierre-Laporte, travailler sur les traversiers, puis, un jour, en 2035, dans 10 ans, un tunnel...


 
 

9 h 46 (version non révisée)

M. Grandmont : ...un troisième lien en transport collectif sous le fleuve. On n'est plus à la même place, là. Puis ça, on a tout le temps dit qu'on était ouverts à en discuter si jamais c'était ça, la proposition, mais un troisième lien autoroutier, la CDPQ est on ne peut plus claire : ça ne sert à rien.

Journaliste : Est-ce que, par contre... si je voulais faire l'avocat du diable, ce n'est pas la prérogative d'un ministre que de demander à la machine de produire, donc, des scénarios puis, ensuite, de prendre la décision au bout du compte? Le ministre, c'est quand même celui qui est responsable devant la population. Puis ça peut, effectivement, des fois... c'est arrivé combien de fois dans l'histoire, d'ailleurs, qu'il y avait une contradiction entre la machine et le ministre, mais ce n'est pas sa prérogative, de demander ça et ce n'est pas sa prérogative aussi d'exécuter ou de prendre des décisions?

M. Grandmont : Moi, je m'attends d'un gouvernement, puis d'une ministre, surtout, qui a décidé de renommer son ministère le ministère des Transports et de la Mobilité durable... he m'attends à du leadership, évidemment. Je m'attends qu'elle aille peut-être des fois au-delà, au-devant de ses propres fonctionnaires, mais qu'elle le fasse avec les outils qu'on privilégie aujourd'hui, en 2025, pas ceux des années 60.

Là, elle est en retard sur son propre ministère. Ce qu'on lui demande, c'est d'être en avant de la parade, de tirer ses fonctionnaires puis de tirer le Québec vers le haut. Ça devrait être ça, sa priorité, ça devrait être ça, son obsession. Elle fait le contraire, elle nous tire vers le bas.

Journaliste : Peut-être un mot sur le rapport des évaluateurs indépendants concernant Bedford, bien, en tout cas, la recommandation qui ressort en ce moment. Puis ce sera dévoilé publiquement, éventuellement, par le ministre, mais ce qui ressort, en ce moment, c'est cette évaluation aux deux ans. Donc, de rouvrir la Loi sur l'instruction publique puis la modifier. Quelle lecture vous faites, finalement, de cette conclusion?

Mme Labrie : Bien, écoutez, on n'en est pas à commenter, là, pour l'instant. On va prendre connaissance de tout ça puis on vous reviendra, là, via le porteur de dossier, là, Sol Zanetti.

Journaliste : Est-ce que vous me permettez de poser des questions sur l'interpellation d'aujourd'hui?

Mme Labrie : Avec plaisir. C'est toujours permis de...

Des voix : ...

Journaliste : Vous avez quand même lu des articles, il y a des propositions de, tu sais, former aux deux ans des enseignants avec des experts. On entend déjà les syndicats, les préoccupations, quand même. Interdire les activités religieuses dans les écoles avant, après les classes, parler français dans les corridors, les cours d'école. Est-ce que, quand même, ce sont des pistes de solution ou des idées qui vous inspirent ou qui pourraient vous préoccuper?

Mme Labrie : Comme je vous l'ai dit, on va prendre connaissance de ça tranquillement. C'est des enjeux sérieux. Moi, je n'ai pas lu, là, ces documents-là, là, pour l'instant, donc je ne me sens pas en mesure de les commenter, tout simplement, puis on vous reviendra là-dessus.

Journaliste : Je reviens juste... Le budget s'en vient. Selon vous, il est sûr que... bon, la Commissaire à la santé et au bien-être avait fixé, je pense, d'ici 2040, les besoins, ce qui était nécessaire, mais, selon vous, quel serait... quelle hauteur devrait être la réinjection pour le prochain budget pour recommencer une trajectoire d'augmentation des services à domicile et des soins à domicile?

Mme Labrie : C'est difficile de répondre à cette question-là parce que ce n ‘est pas juste une question de montant d'argent. On l'a vu, puis la ministre elle-même l'a reconnu, que les sommes investies n'ont pas servi à augmenter tant que ça l'offre de soins à domicile. Puis, elle-même, elle a fait une sortie, là, on s'en souviendra, pour dire que 70 % des heures étaient consacrées à de la paperasse puis à du déplacement et non à offrir des soins. Elle avait mis de l'avant certaines pistes de solutions pour régler ça. Ça fait partie des suivis que je veux faire auprès d'elle aujourd'hui. On est rendu à quelle proportion, aujourd'hui, de temps consacré à vraiment offrir des soins? Moi, je ne le sais pas, je ne sais pas si vous, vous êtes au courant, mais j'ai besoin de savoir on en est où, justement, avec les changements qui ont été faits, notamment, dans les formulaires, là, qui étaient interminables, qui ont été amplement critiqués. Est-ce qu'on utilise mieux le temps des professionnels de la santé qui offrent des soins et des services à domicile en ce moment? Ça fait que, sur le montant dont on a besoin, je pense que c'est... je ne suis pas en mesure, moi, de vous le dire, parce qu'il y a une question d'efficacité aussi, dans l'organisation des services, en ce moment, qui est importante.

Moi, ce que je veux surtout voir de la ministre, en ce moment, c'est un engagement ferme pour que, dans sa politique, elle mise sur le non lucratif. Parce qu'on a vu un appel d'entreprises privées, récemment, à miser beaucoup sur le privé. Moi, je n'ai aucun problème à ce qu'on sorte du réseau pour offrir ces services-là, il y a des entreprises d'économie sociale, en ce moment, à domicile, qui font un travail remarquable depuis des décennies, pour ça et qu'on devrait utiliser davantage, mais elles sont à but non lucratif, ces entreprises-là. Puis moi, je ne veux pas que nos fonds publics servent à engranger des profits d'entreprises. Je veux qu'ils servent à offrir des soins et des services à la population. Et donc, je suis inquiète de cette politique, quelle place elle va faire au privé à but lucratif là-dedans. Moi, je veux que chaque dollar qui soit investi... Parce que ça va être des sommes importantes, hein, on ne peut pas dire le montant exact, en ce moment, mais compte tenu du vieillissement de la population, on va avoir besoin de sommes importantes pour offrir des services à domicile. Et c'est donc d'autant plus important que chacun de ces dollars-là serve à donner des soins.

Journaliste : J'aurais aimé vous entendre sur votre projet de loi.

Mme Labrie : Celui que j'ai déposé hier?

Journaliste : Oui, exactement, puis sur l'indemnisation, donc, des municipalités pour leurs terrains. J'ai des collègues dans votre comté, qui vont rencontrer, entre autres, des maires...


 
 

9 h 51 (version non révisée)

Journaliste : ...des mairesses de municipalités, ça fait leur affaire, hein, quand même, ce que vous proposez, on présume. N'empêche, sur la nécessité de ce projet de loi là, qu'est-ce que vous pourriez nous dire là-dessus?

Mme Labrie : Oui. Bien, j'en profite pour saluer Etienne, qui a été porteur des affaires municipales avant moi puis qui avait commencé à travailler sur le dossier, mais ça me tient à coeur également parce que moi, j'avais le dossier de l'éducation, là, quand Jean-François Roberge a imposé ça par bâillon à l'époque. Donc, on travaille en équipe là-dessus.

Effectivement, les municipalités, c'est un fardeau, pour elles, qui est majeur de devoir payer pour les terrains des écoles. Elles sont très en colère de ça. C'est une contrainte financière importante dont elles n'ont pas besoin. Elles ont déjà beaucoup de contraintes financières, elles ont déjà beaucoup de responsabilités et pas assez de ressources pour exercer leurs responsabilités. Donc, nous, ce qu'on propose, dans le projet de loi, c'est qu'elles puissent demander une indemnisation finalement pour les terrains qu'elles cèdent. Il y a eu une époque où, quand les villes cédaient des terrains pour des écoles, elles les possédaient déjà, ces terrains-là, ça ne leur coûtait pas grand-chose, mais, aujourd'hui, là, elles doivent parfois acheter un terrain au prix du marché, elles doivent parfois exproprier. On voit le cas de Val-David, où cette expropriation-là va coûter une beurrée. Et donc ça devient un poids immense, un boulet financier pour les municipalités.

Moi, ce que je demande au gouvernement, c'est de faire comme ils font dans les autres ministères, tout simplement. Quand il y a des infrastructures publiques à construire comme une route ou un hôpital, on ne demande jamais aux municipalités de payer pour ces terrains-là puis de compenser pour les expropriations. Ce n'est jamais les municipalités qui font ça quand on fait un prolongement d'autoroute ou quand on construit un hôpital. Bien, ça devrait être la même chose pour les écoles, en toute logique, là.

Journaliste : Là, vous me parlez d'indemnisations notamment. Vous me pardonnerez de ne pas avoir le grand détail du projet de loi que vous avez déposé, mais c'est quoi vous attendre par rapport aux indemnisations? Est-ce que c'est un pourcentage de la valeur du terrain? Comment ça fonctionnerait?

Mme Labrie : Ce qu'on propose dans le projet de loi, c'est que ce soit compensé à la valeur de l'évaluation municipale, donc c'est ça qui est proposé. La raison pour laquelle on le fait comme ça plutôt que de simplement annuler la modification qui avait été faite par le gouvernement à l'époque, c'est qu'on trouve ça important que les municipalités participent au choix du terrain. Donc, ça, c'est un pouvoir qu'elles doivent avoir, à mon avis, là, de participer au choix de l'emplacement. Et donc que ce soient elles qui le fournissent, le terrain, pour moi, ce n'est pas ça, le problème, là, le problème, c'est qu'elles doivent payer la facture de ce terrain-là.

Journaliste : Avez-vous espoir que la CAQ ait une bonne oreille là-dessus?

Mme Labrie : Ah! bien, ça, ils se sont toujours dit un gouvernement des régions, ils le disent encore. Il y a un froid majeur avec les municipalités sur ce dossier-là. S'ils veulent réparer leur relation avec les municipalités, j'espère qu'ils vont être à l'écoute. Je ne ferai pas preuve d'excès d'enthousiasme non plus, là, je ne suis pas naïve. Je le sais à quel point ils sont bouchés, si je peux dire, sur ce dossier-là depuis cinq ans, là, ils n'ont rien voulu entendre. Donc, je ne me fais pas d'illusions non plus, mais on va quand même mener la bataille. On est en train d'étudier le projet de loi n° 79 en ce moment avec la ministre Laforest. Dès que ce projet-là revient en commission puis que ce sera le moment opportun, on va déposer des amendements pour faire cette bataille-là parce que ça ne fait juste aucun sens. Il n'y a pas de logique à ce que la facture des terrains des écoles soit payée par les villes.

La Modératrice : Merci, tout le monde.

M. Grandmont : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 54)


 
 

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