(Huit heures vingt-sept minutes)
M. Tanguay : Bon matin à
chacune et à chacun. À Washington, François Legault n'a pas eu, hier, la bonne
approche, puis les choses doivent se dire. Je veux dire, on peut bien faire
front commun, on peut bien envoyer un message d'unité avec le gouvernement du
Québec, mais, franchement, il y a essentiellement trois éléments qui nous font
dire que François Legault, il n'avait pas du tout la bonne approche.
Première des choses, tu ne vas pas là
publiquement pour faire une stratégie ouverte. Quand il a dit, et je le cite :
«On est prêts à beaucoup de compromis dans l'aéronautique, dans la forêt,
peut-être la sécurité à long terme sur l'aluminium», ce n'était pas attaché
avec l'aluminium. Il s'est fait faire le reproche entre autres par les gens de
l'industrie. Je veux dire, on a appris hier qu'il y a un autre tarif qui
arrivait de Washington, c'est François Legault qui nous promettait un tarif sur
l'aluminium en provenance de Washington. Alors, il y a déjà Trump, là, qui nous
promet des tarifs. François Legault n'a pas besoin... sans avoir parlé, sans
avoir parlé à l'industrie de l'aluminium. Ce n'était pas attaché. C'est notre
deuxième grief, le premier étant faire de la stratégie ouverte. Qu'entend-il
par «la forêt»? Il est prêt à faire des compromis à la... relativement à la
forêt. Est-ce que c'est attaché, tout comme ça ne l'est pas pour l'aluminium,
avec les femmes et les hommes dans l'industrie? Ce n'était pas la bonne
approche.
Puis aussi, dernier... dernier grief, là,
franchement, la chicane de famille à Washington, là, de venir discréditer le
gouvernement canadien à Ottawa, je pense que ce n'est pas faire preuve de ce
que nous avons besoin, d'abord et avant tout, c'est un front commun, un message
d'unité, une cohérence dans le discours. Puis, quand François Legault parlait,
on voyait qu'il y avait des premiers ministres autour qui avaient la face en
point d'interrogation.
Alors, c'est important d'avoir une
stratégie commune, de jouer selon la stratégie et surtout, pour François
Legault, d'attacher ça ici, à l'interne, pour savoir comment, sur quels leviers
il peut appuyer. Alors, encore une fois, il faut favoriser l'union, l'unité et
pas la division et la stratégie individuelle. Les meilleures équipes de hockey
l'ont toutes compris, puis c'est elles qui gagnent des championnats.
Je cède la parole à mon collègue André
Morin.
M.
Morin :Merci, Marc. Bonjour. Alors, ce matin, je vais vous
parler, dans la même lignée, du voyage de M. Legault à Washington. Il a
rencontré des élus. C'est bien, c'est ce qu'on lui demandait. Il veut y
retourner, c'est ce qu'on apprend. C'est bien, c'est ce qu'on lui demande
également. Mais on lui demande aussi ceci, et ça, j'ai fait la demande dans le
passé, il doit assister à la rencontre des gouverneurs qui doit se dérouler en
février à Washington. Ce sont ses homologues. Il doit être là pour le Québec.
Ça, c'était pour les éléments que je
qualifierais de positifs. Maintenant, M. Legault sort l'idée des contre-tarifs
pour répondre au président des États-Unis. C'est une mauvaise idée. C'est
dangereux. La veille, il voulait diversifier les marchés pour exporter notre
aluminium en Europe, et là, soudainement, il veut aussi renégocier rapidement
le traité Canada-États-Unis-Mexique. En plus, publiquement, il serait prêt à
faire des compromis en aéronautique, alors qu'on ne lui a rien demandé. C'est
dangereux.
Il n'y a toujours pas de négociateur en
chef de nommé. C'est ce qu'il nous promettait en novembre 2024. Cherchez le fil
conducteur dans cette séquence. Il n'y en a pas. C'est de l'improvisation. Et
cela donne l'impression que M. Legault n'a pas de plan. Et ça, ce n'est pas
nouveau pour la CAQ. M. Trump, lui, en a un, plan, et ce n'est pas bon pour le
Québec et le Canada. M. Legault doit se ressaisir. Il doit travailler en équipe
avec le Conseil de la Fédération. Il doit faire front commun et avoir un plan.
Merci.
Des voix : ...
Journaliste : ...vous parlez
du plan de M. Trump, je pense que personne ne sait c'est quoi, son plan. Mais
son conseiller... son conseiller, que les premiers ont rencontré hier, dit qu'ils
veulent toujours annexer le Canada puis que, si on veut comprendre ce que M.
Trump veut, bien, il faut juste prendre ce qu'il dit à la lettre. Il y a Justin
Trudeau, bon, en privé, public, là, qui a dit que lui pense que c'est sérieux,
les menaces d'annexation. On a entendu M. Harper dire que, s'il était premier
ministre, il serait prêt à appauvrir le Canada pour conserver la souveraineté
du pays. Moi, je veux savoir, vous, là, comme opposition officielle au Québec,
est-ce que vous pensez que M. Trump est sérieux? Et, si oui, comment on change
notre stratégie, là, quand notre plus... notre voisin géant veut nous annexer?
M. Morin : Alors, à ce
niveau-là, M. Trump, là, on le voit, il est imprévisible, alors, oui, il faut
le prendre au sérieux. Maintenant, la souveraineté du Canada, pour moi, ce n'est
pas négociable, puis c'est pour ça qu'il faut qu'on fasse front commun pour
faire face au président des États-Unis.
Journaliste : Donc, vous
prenez ça au sérieux?
M.
Morin :Bien, écoutez...
Journaliste : C'est ça, le
plan dont vous nous parliez?
M. Morin : ...on n'a pas le
choix. Vous, vous le savez tout comme moi, vous le rapportez dans vos
quotidiens, il sort des idées à tout bout de champ. Puis on a souvent l'impression
qu'il improvise, mais il peut réaliser ce qu'il dit, donc il faut le prendre au
sérieux. On n'a pas le choix.
Des voix : ...
Journaliste : ...on
négocie... comment on négocie avec cet homme-là à ce moment-là, si c'est un...
c'est un... vous le dites, là, il faut le prendre au sérieux. Il demande que le
Canada devienne le 51e état des États-Unis. Comment on négocie avec...
M.
Morin :La façon... La façon de négocier, c'est d'abord un front
commun. Puis ça, c'est hyperimportant pour y faire face, d'abord... d'abord...
Journaliste : ...10 des 13...
M. Morin : ...d'abord. Puis l'autre
chose, puis l'autre chose, bien, ce n'est pas le temps d'aller sur la place
publique, ce que M. Legault a fait, commencer à parler de compromis dans des
secteurs fondamentaux pour le Québec. Ça, c'est clair que ce n'est pas une
bonne stratégie.
Journaliste : Il s'est quand
même rendu où il n'espérait pas se rendre. Les premiers ministres, hier, ils
sont entrés dans la Maison-Blanche, proche du roi, est-ce que c'est un tour de
force pour vous?
M. Morin : Bien, ça veut dire
que, comme je vous disais, là, nous, on demande qu'il rencontre des élus.
Alors, dans ce sens-là, ils se sont rapprochés, c'est une bonne chose, ça, c'est
clair. Puis d'ailleurs, c'est ce qu'on demande depuis toujours. Puis d'ailleurs,
c'est ce que je disais hier, il est en mode rattrapage, M. Legault. Donc, il
aurait dû rencontrer ses homologues bien avant, bien avant. Alors là, c'est un
point positif, mais il ne faut pas que ça s'arrête là. Il faut qu'il continue
puis il faut qu'il y retourne, à Washington. Mais, en soi, je ne peux pas vous
dire que c'est négatif.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qu'on peut faire face à un adversaire, je ramène la question de l'annexion, qui
veut nous annexer? Est-ce que c'est vraiment pertinent à Washington pour
négocier, si c'est ça, l'objectif?
M. Morin : Bien, écoutez, ce
qu'il faut, c'est ce que je vous disais tantôt, il faut un front commun. Il
faut que le Canada soit uni. Puis il faut qu'on le dise clairement au président
Trump : Notre souveraineté, c'est non négociable. Ça, c'est clair dans ma
tête. C'est... On ne peut pas faire autrement. Parce qu'avec M. Trump, puis on
voit, tu sais, c'est toujours des menaces. Il utilise toujours ça comme ça.
Bon. Écoutez, il a même dit publiquement qu'il était prêt à déplacer des populations.
Bien, ça n'a pas de bon sens, hein? On s'entend là-dessus. Donc, c'est des
menaces. Bien, nous, il faut être unis. Il faut être capables d'avoir un plan
clair pour lui faire face. Voilà.
Journaliste : Qu'est-ce qui
vous fait dire qu'il n'y a pas de front commun, considérant qu'hier, je pense,
11 des 13 premiers ministres du Canada étaient à la Maison-Blanche, ont
discuté avec des conseillers de M. Trump? Donc, qu'est-ce qui vous fait dire qu'actuellement
il n'y a pas de front commun?
M. Tanguay : O.K. C'est comme
un orchestre qui se déplace mais qui ne joue pas en harmonie. Ça faisait un peu
cacophonique hier. Alors, oui, l'orchestre était là, hein, tous les
instruments, là, j'allais commencer à vous en nommer, mais je pense qu'après
trois, j'aurais eu de la misère, mais l'orchestre était peut-être au complet,
mais ils sont allés jouer quelle symphonie? C'était cacophonique. Puis,
François Legault... La menace des tarifs qui vient de Washington, normalement,
elle vient de Trump. Elle ne vient pas de notre premier ministre. Là, ici, à
Québec, les gens de l'aluminium, ils ont dit : Que c'est ça, cette
histoire-là? M. Legault, il a dit : Oui, oui, c'est parce que je vais les
aider à diversifier à l'Europe. Ils ont dit : On n'a pas besoin de ça pour
s'en aller en Europe. Alors, ça faisait cacophonique et non symphonique.
François Legault, Conseil de fédération, parlez-vous puis appuyez sur les mêmes
leviers. En ce sens-là aussi, le fait, pour François Legault, d'aller
dire : Bien, le gouvernement, à Ottawa, il est faible, puis je ne pense
pas que ça aide, ça n'aide pas, ça, des chicanes de famille devant la visite.
Alors, parlez-vous. Puis on demande un front commun, là.
Journaliste : M. Tanguay,
vous allez voter quoi, aujourd'hui, concernant la motion de Québec solidaire...
M. Tanguay : De la motion du
mercredi, vous parlez?
Journaliste : Oui,
exactement.
M. Tanguay : Oui, on va voter
contre.
Journaliste : Pourquoi?
M. Tanguay : Parce que la
motion de Québec solidaire, elle est dogmatique. La motion de Québec solidaire,
c'est : tout pipeline, donc tout tuyau, c'est non ad vitam aeternam. Bien,
c'est ça, Québec solidaire. Au Parti libéral du Québec, nous, on dit :
Premièrement, il n'y a pas de projet, mais, si d'aventure il y avait un projet
de pipeline, peu importe ce que... ce qui coulerait là-dedans, là, ce serait
important de l'analyser, basé sur une analyse rigoureuse, puis de dire est-ce
qu'on est pour ou on est contre, basé sur nos lois en environnement, basé sur
les retombées économiques, sur l'acceptabilité sociale, et ainsi de suite. On
ne peut pas voter pour une motion dogmatique qui dit : Jamais ad vitam
aeternam.
Journaliste : ...votre
position a changé, au caucus, sur GNL Québec? Vous disiez...
M. Tanguay : Non. Non.
Journaliste : Non, vous êtes
encore contre?
M. Tanguay : GNL Québec, ce
projet-là, à l'époque, même Warren Buffet avait quitté le financement, c'était
mal attaché, point de vue environnemental également, il y avait eu un BAPE.
Alors, ce projet-là n'existe plus. Maintenant, si d'aventure il y en avait un
autre, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on n'est pas dogmatiques, il faut
l'analyser, sous ces critères-là notamment.
Journaliste : ...de la CAQ
essentiellement, là?
M. Tanguay : Bien, je ne sais
pas si la CAQ a la même position que nous, mais tant mieux pour eux.
Journaliste : Est-ce que vous
pouvez reconsidérer, bon, la loi qui fait qu'on ne peut pas exploiter
d'hydrocarbures au Québec? Est-ce qu'on devrait changer ça puis se dire :
Bien, finalement, nos ressources gazières au Québec, on pourrait peut-être les
explorer, les exploiter?
M. Tanguay : Sur ça, je
pourrai vous revenir quant à ce qui est précisément dans cette loi-là? Mais,
quand on parle de projet de pipeline, la position...
Journaliste : ...est-ce que
le Parti libéral, finalement, avec ce qui arrive, là... Est-ce que vous vous
dites : Oui, finalement, il faudrait peut-être exploiter nos ressources
d'hydrocarbures?
M. Tanguay : Ah! Bien,
l'exploitation, l'exploration, ici, c'est très, très, très encadré, puis on a
eu... on a eu des débats ici. Là, ici, on... ce qu'on parle, c'est un projet de
pipeline.
Journaliste : ...que je vous
demande dans le nouveau contexte...
M. Tanguay : Pour l'instant,
on n'est pas là.
Journaliste : Vous n'êtes pas
là?
M. Tanguay : Pour l'instant,
on n'est pas là.
Journaliste : Je voulais vous
entendre, M. Tanguay, vous, hier... bien là, vous poser la question aujourd'hui
sur Denis Coderre. Ce qu'il a écrit, il est dégoûté par le processus. Puis,
dans le message, on ne comprend pas s'il va se présenter dans Bellechasse. Vous
pensez quoi de tout ça, de ce qu'il dit sur le processus de la course puis
cette possibilité-là qu'il se présente?
M. Tanguay : Le processus a
été excessivement rigoureux. Et vous me donnez l'occasion de féliciter et de
remercier les militants, les bénévoles qui faisaient partie et qui
constituaient le comité feu vert, les militants et bénévoles qui faisaient
partie, qui font toujours partie du comité électoral. Je pense que c'est un
travail.. c'est le fruit d'un travail très, très rigoureux. Puis, pour ce qui
est des commentaires de M. Coderre, bien, ça lui appartient, là, il y a... il a
liberté d'expression. Vous ne serez pas surpris que je vous dise que je ne suis
pas d'accord.
Journaliste : Vous n'êtes
pas... d'accord, mais...
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Puis, s'il se
présente dans Bellechasse, parce que...
M. Tanguay : Ah! Bien, ça,
c'est hypothétique. Moi, je ne serais même plus là, hein? Je ne veux pas vous
annoncer...
Journaliste : Vous ne serez
plus là?
M. Tanguay : Comme chef intérimaire.
Des voix : ...
M. Tanguay : Ah! Aïe! J'ai
senti, là, l'oxygène qui est sorti de la pièce. Rassurez-vous, je ne vous
quitte pas, chers amis, je ne vous quitte pas.
Journaliste : O.K., vous
seriez dans l'équipe. Ça ferait-tu bizarre?
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Vous allez être
dans l'équipe.
M. Tanguay : Ah! ça, c'est
hypothétique : Ça fait-tu bizarre? Ça fait-tu bizarre? Il y aura un
prochain chef. Je ne serai pas là comme chef. Moi, j'ai une date de péremption,
c'est 14 juin. Bye-bye, Tanguay, 14 juin. Alors... Mais on va avoir
un nouveau chef, on va avoir un nouveau chef, puis c'est lui... Je ne
commencerai pas à matin à distribuer et compter, mais moi, je peux vous dire
que moi, j'aimerais ça être candidat en 2026 dans La Fontaine, et je compte
bien que le prochain chef me permette ça, mais c'est lui qui va décider.
Journaliste : M.
Jolin-Barrette s'est appuyé sur le message...
M. Tanguay : Ah! bien oui.
Bien oui.
Journaliste : ...de Coderre
hier pour dire que vous représentiez mal...
M. Tanguay : J'ai une seule
chose à dire.
Journaliste : ...les
francophones et.. Oui?
Journaliste : Mais c'est
vrai, que vous n'êtes pas super fort chez les francophones.
M. Tanguay : J'ai une seule
chose à dire à Simon Jolin-Barrette. Simon, fais attention. Il y a un vieux
proverbe québécois qui dit : Quand on crache en l'air, ça nous retombe sur
le nez. Alors, attention, mon beau Simon.
Journaliste : Aïe! juste un
mot sur... puis de... pour être plus sérieux, là...
M. Tanguay : Je suis très
sérieux.
Journaliste : ...cet homme
qui est décédé après 11 heures d'attente à l'urgence, là, à Laval.
M. Tanguay : Oui, pardon,
oui. C'est...
Journaliste : Bien, peut-être
une réaction, carrément, en fait, par rapport...
M. Tanguay : C'est...
Écoutez, encore une fois... encore une fois, c'est un cas où... Normalement, on
ne devrait pas vivre ça au Québec. On ne devrait pas vivre ça au Québec. Et il
y a une... il y a une responsabilité du gouvernement de s'assurer à ce que les
services soient donnés en temps opportun et en qualité, et, en ce sens-là,
c'est un cas additionnel où on peut voir qu'il y a des Québécoises et Québécois
qui sont abandonnés. Alors, je ne suis pas en train de pointer c'est la faute
d'un tel ou d'une telle, mais c'est le rôle, la mission première du
gouvernement de donner les services. C'est excessivement bouleversant, puis ça
vient s'ajouter à d'autres cas.
Journaliste : Qu'est-ce qui
pourrait retomber au visage de M. Jolin-Barrette?
M. Tanguay : L'arrogance,
la suffisance, la raillerie, le sentiment de supériorité, qu'il se voit réélu,
lui, en 2026. Attention! Attention!
Journaliste : Lui,
personnellement, ou son gouvernement?
M. Tanguay : Bien, lui,
il parlait en son nom et au nom du gouvernement. Alors, il parlait
personnellement. Puis je pense qu'il engageait aussi son gouvernement.
J'imagine qu'il ne parle pas pour ne rien dire.
Journaliste :
So, the fact that Mr. Legault had... Do
you have the impression Mr. Legault had its own strategy in Washington, D.C.,
and that it was not working? Like, you know, if he was a hockey... a hockey
player, he was basically working on his own ice rink?
M. Tanguay :
Eating the puck? Is that the way to put
it? Manger la rondelle. I don't think at all that Francois Legault had a
strategy yesterday. For instance, you could not suggest to impose a tariff on
aluminum when, back here in Québec, the people working in the industry are at
first surprised and not...
Journaliste :
In his approach anyways. You cannot
impose... tariffs on his own. I think he understands that.
M. Tanguay :
We must... We must... Of course. But
that being said, he cannot suggest it without having taken into account the
interests and the strategy of those who are working here in that industry,
which are not, based on what we learned, in favor of this. So, François Legault
cannot... not even proposing but thinking out loud and suggesting things that
are not attached, well discussed. And to have a clear strategy for Québec, we are
not seeing at all the Québec strategy on this.
Journaliste :
What was the consequence of having Mr.
Legault saying, okay, we can impose... tariffs on aluminum for the US, we can
export to Europe, we can also make concessions on different sectors such as
strategic minerals, forest, aerospace, maybe also aluminum. What's the
consequence of saying all this to be an open book?
M. Tanguay :
To be an open book? You cannot face
Donald Trump and the US administration being, you know, providing open strategy.
You must have a clear message, a coordinated message with all of the other
premiers. What are you, you, willing in your province to put on the table? What
can be... What type of leverage can you provide to the Canadian approach,
Québec's interests as well being taken into account? So, it wasn't open
strategy. It was no strategy at all. And it was even going against the interest
of our industry, here in Québec, the aluminum. And those messages haven't been
heard. So, it's important for him to be there with the group in Washington, but
he has to enhance his approach to strategy and not an open strategy. And as
André mentioned, and I will let you complete, we need to have a negotiator in
chief. We need to have a coordinator, someone who will be in charge of
coordinating our strategy, here in Québec, and making sure that it's going to
be taken into account by the Canadian approach.
Journaliste :
Do you think a negotiator like this
would have prevented Mr. Legault to speak too much?
M. Tanguay :
I think it would have helped because it
would have provided him with a game plan. We don't feel that there is a game
plan.
M. Morin :
No. No. It would... It would have
helped, definitely. I mean, yeah, we... As I mentioned previously, today, we
have the impression that he has no plan. And to say out loud in the public
space that this is what he should do, Québec should do, I don't think it's
good. It's not good. Talking about aerospace, I don't think it's good for the
industry. Talking about aluminum, I don't think it's good for the industry. You
have to consult people first. You have to go with a strategy and with a plan.
So, if you go and you want to negotiate a treaty, you should have a few cards
in your pocket, if I can say it that way. So, you don't... So, you don't... You
don't have a press conference before and you don't say out loud what you will
do, a, b, c, d. Like the other... The other side will listen carefully, and
they will react to it. So, you need a plan. And the fact that Mr. Legault is
saying these things out loud, I think it shows that he has no plan,
unfortunately. And this is not good for Québec. It's not good for Canada.
Journaliste :
And he showed all his cards?
M. Morin :
Well, maybe not all, but some of them
already. It's not good. It's not good.
M. Tanguay :
Merci.
M. Morin : Merci.
(Fin à 8 h 44)