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Conférence de presse de Mme Guylaine Leclerc, vérificatrice générale

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le jeudi 20 février 2025, 11 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May


 

10 h 59 (version non révisée)

(Onze heures une minute)

Le Modérateur : Bienvenue à ce point de presse de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc. Je vais passer la parole tout de suite à Mme la Vérificatrice générale. Après ça, on va procéder avec des questions. À vous.

Mme Leclerc (Guylaine) : Alors, merci. Mesdames, messieurs, bonjour. C'est avec plaisir que je vous présente aujourd'hui les résultats des travaux que nous avons réalisés au cours des derniers mois. Pour l'occasion, je suis accompagnée de Mme Christine Roy, sous-vérificatrice générale, de M. Alain Fortin, vérificateur général adjoint, et de Martin St-Louis, directeur général d'audit.

Le rapport que je présente ce matin contient les résultats de l'audit que nous avons mené sur le programme CASA de la Société d'assurance automobile du Québec, la SAAQ. Dans ce rapport, nous examinons donc les coûts, les échéanciers et la qualité du programme CASA et de sa nouvelle plateforme transactionnelle baptisée plateforme SAAQclic.

Le programme CASA est né de la volonté de la SAAQ de moderniser ses systèmes informatiques. Afin d'atteindre ce but, la SAAQ a décidé, en 2015, d'acquérir un progiciel de gestion intégrée, ce qu'on appelle un PGI. La SAAQ voulait aussi améliorer son offre de services en ligne aux particuliers et aux entreprises par l'entremise d'une nouvelle plateforme transactionnelle, aujourd'hui connue sous le nom de SAAQclic. C'est pour poursuivre ces deux objectifs que la SAAQ a mis en place le programme CASA. Lors du lancement de ce programme, en 2017, son budget total sur 10 ans était estimé à 638 millions de dollars. Or, ce montant a augmenté de près de 500 millions de dollars et cette hausse n'a pas été clairement communiquée aux décideurs. Selon les prévisions, le coût total du programme CASA s'élèvera au minimum à plus de 1 milliard de dollars d'ici mars 2017... d'ici mars 2027, pardon.

La principale cause de cette importante augmentation est que la complexité de l'un des volets du nouveau système informatique a été sous-évaluée. En effet, le budget de la livraison touchant les fonctionnalités liées au permis, à l'immatriculation et au contrôle routier affiche une croissance de 300 %. En plus de cette sérieuse augmentation, le programme CASA accuse des retards de livraison. Sans compter que, depuis sa mise en service, en février 2023, le nouveau système informatique a entraîné des problèmes importants et n'a pas encore produit les bénéfices attendus. La prestation de services au comptoir prend plus de temps qu'auparavant et les services de la plateforme SAAQclic sont moins utilisés que les anciens services en ligne par les usagers de la route. Deux ans après la mise en service, des problèmes importants persistent. Par exemple, des prélèvements bancaires automatiques peuvent cesser de fonctionner sans raison valable. Les dysfonctionnements du système informatique étaient pourtant prévisibles...


 
 

11 h 04 (version non révisée)

Mme Leclerc (Guylaine) : ...en effet, l'année précédant la mise en service du système, donc en 2022, des firmes ont produit des avis écrits dans lesquels elles affirmaient que les retards dans la réalisation des tests, ainsi que la qualité de ces tests, généraient des risques importants, comme celui de faire face à de nombreux problèmes informatiques après la mise en service. En fait, la direction du programme CASA n'a pas mené les tests nécessaires avant la mise en service du nouveau système informatique en février 2023. Au moment de confirmer cette mise en service, en janvier 2023, près de 20 % des tests intégrés finaux n'avaient pas été réalisés.

Néanmoins, dans les... dans les redditions de compte, la direction du programme affirmait que le développement se déroulait comme prévu alors que des retards s'accumulaient et que des problèmes de qualité étaient perceptibles. Ces problèmes n'ont pas été communiqués de façon adéquate au comité de direction et au conseil d'administration de la SAAQ. Dans ces redditions de comptes, notamment celles à l'intention du conseil d'administration de la SAAQ, la direction du programme ne donnait pas un portrait juste de certains enjeux importants. Par exemple, lors de la prise de décision concernant la date de mise en service, la direction du programme n'a pas informé adéquatement le conseil d'administration et le comité de direction de la SAAQ du fait que les tests n'étaient pas terminés et qu'il n'était pas prévu qu'ils le soient avant la mise en service.

Pour terminer, je tiens à préciser que les problèmes du nouveau système informatique ont eu un impact sur les États financiers 2023 de la SAAQ. En effet, il n'y a pas eu de démonstration probante que les États financiers sont fiables, puisque tous les contrôles requis n'étaient pas en place pendant toute la durée de l'exercice financier. Cette situation augmente le risque de fraude et d'erreur. L'incidence généralisée de ces problèmes sur les États financiers, en raison du grand nombre de postes touchés, nous a amenés à conclure à l'impossibilité d'exprimer une opinion sur ces États financiers. Je suis maintenant prête à répondre à vos questions sur ce rapport.

Le Modérateur : Première question, Alain Laforest, TVA.

Journaliste : Bonjour à vous tous. Mme Leclerc, comment vous qualifiez SAAQclic?

Mme Leclerc (Guylaine) : Il faut comprendre que c'était nécessaire de mettre en place, de développer un programme CASA et SAAQclic, parce que le système à la SAAQ, c'est un vieux système qui datait de plus de 40 ans, et que le maintien de ce système-là est coûteux. Ce qu'on a constaté, c'est que, et les coûts et les délais... les coûts ont augmenté de façon très, très importante, et ce, depuis... Il y a eu une reformulation du budget, en septembre 2020, qui a démontré l'augmentation des coûts et, par la suite, en 2022 aussi, une augmentation des coûts. Donc, augmentation des coûts de façon importante et augmentation des délais aussi.

Journaliste : Est-ce qu'on peut dire que c'est un fiasco?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ce n'est certainement pas un succès. Donc, on... en date d'aujourd'hui, CASA SAAQclic n'est pas un succès en relation avec trois grands éléments, je vous dirais, en relation avec les coûts, le respect des délais et la reddition de comptes.

Journaliste : Consernant la reddition de comptes, est-ce que vous êtes en mesure d'affirmer, parce que c'est ce qui circule dans ces murs, que les ministres concernés n'avaient pas la bonne information pour prendre une décision, selon vos vérifications?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne suis pas en mesure de répondre en relation avec les ministres. D'autre part, l'information qui a été véhiculée ou la reddition de comptes qui a été faite au conseil d'administration et au comité de direction était ou... était ou non complète ou erronée. Et il en était de même pour l'information qui a été transmise au dirigeant de... dirigeant de la... le dirigeant principal de l'information et à la Commission d'administration publique.

Journaliste : Donc, on ne peut pas conclure que les ministres n'étaient pas informés.

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, moi, je ne suis pas en mesure de le savoir.

Journaliste : Mais d'expérience, si la CAPERN n'est pas au courant, si le C.A. n'est pas au courant, est-ce qu'on peut déduire que les ministres ne sont pas au courant ou non?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne suis pas en mesure de conclure ça.

Le Modérateur : Caroline Plante, Presse canadienne...


 
 

11 h 09 (version non révisée)

Le Modérateur : ...Presse canadienne.

Journaliste : Oui. Bonjour, Mme Leclerc.

Mme Leclerc (Guylaine) : Bonjour.

Journaliste : Est-ce qu'il y a quelque chose dans votre enquête qui a... qui vous a permis ou qui vous permettrait de dire que la direction du programme a vécu une quelconque pression pour livrer et que c'est peut-être pour ça qu'elle disait : Oui, on est capable d'aller de l'avant, et tout? Est-ce que... Avez-vous pu détecter, vous, une espèce d'élément de pression dans tout ça?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne suis pas en mesure de vous dire quels sont les motifs qui ont fait en sorte que, bien, on n'a pas donné la bonne information au bon moment. Il y a deux choses, là.

Jusqu'en septembre 2020, là les indicateurs étaient au rouge, tu sais, c'était... On disait : Les délais ne seront pas respectés, les coûts ne seront pas respectés. Alors, on a des enjeux avec l'alliance. Septembre 2020, là on refait un budget avec certains enjeux, je vous dirais, et après ça on dit : Tous les indicateurs sont au vert. Mais non, on avait déjà un enjeu de coûts avant septembre 2020, on avait déjà un enjeu de délais, bien, ça s'est additionné après septembre 2020. Et là on s'est mis à mettre les indicateurs au vert.

Et je vous dirais que notre rapport est très éloquent à cet égard. Si vous regardez dans la dernière... je pense, c'est la page 49 de notre rapport, vous voyez, jusqu'en septembre 2020, c'est au rouge, mais notre enjeu de délais et de coûts, on ne l'a pas... on ne l'a pas corrigé, puis après ça on n'a que des indicateurs qui sont au vert. Alors...

Tout simplement pour deux raisons. Pourquoi les indicateurs sont devenus au vert, c'est parce qu'on a considéré qu'à partir de septembre 2020, bien, tout était correct, et les coûts et les délais étaient respectés, donc une réussite de 100 %, ce qui fait que, lorsqu'on arrivait après septembre 2020, vu que les indicateurs étaient... étaient cumulatifs, bien, on avait beau ajouter quelque chose qui était... qui marchait moins bien, mais c'était toujours au vert. Donc, il y avait cet enjeu-là. Puis l'autre enjeu, c'est que, lorsqu'un indicateur n'était pas atteint, bien, on le modifiait, on s'arrangeait pour que ça arrive. Alors, après septembre 2020, les indicateurs sont tous... presque tous au vert, sauf ce qui est en relation avec les ressources humaines et l'évaluation de risque, mais tout ce qui est coûts, délais, bénéfices, c'est au vert.

Journaliste : Pourquoi... Pourquoi ça a viré vert comme ça? Vous ne le savez pas plus que nous?

Mme Leclerc (Guylaine) : On sait mathématiquement ce qui est arrivé. C'est que la façon de le calculer, ce n'était pas correct, là. Et puis, la modification des indicateurs, lorsqu'on... lorsque ça n'arrivait pas, on modifiait l'indicateur. Mais quelle était la motivation en arrière, bien, ce n'est pas... on n'est pas en mesure de savoir. Puis il y a peut-être d'autres institutions qui sont plus en mesure de le savoir.

Journaliste : Et on a envie, après tout ça, de dire, justement : Tout ça pour ça. Si on parle des bénéfices, là, quels ont été les bénéfices de cette transition numérique là?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, au niveau coûts, premièrement, on n'a pas atteint les bénéfices qu'on se devait d'atteindre. Il y a une chose qui est certaine, on va... on se doit et on se devait de moderniser le système de la SAAQ, parce que c'est un système qui datait de 40 ans. On doit s'en aller vers l'ère numérique. On doit ne serait-ce que moderniser notre facturation, avoir... Ce qu'on veut, c'est avoir une seule facturation pour l'immatriculation, permis de conduire, par exemple. On se doit de... On se devait de moderniser et on se doit encore de moderniser le système.

L'enjeu, c'est qu'il y a trois livraisons qui étaient prévues. La première, ça a très, très bien été, parce que c'était ressources humaines, comptabilité, finances, tout ça. Ça, ça va bien. Mais la deuxième, c'est... c'est plus complexe. Il y a des enjeux légaux. Il y a des enjeux de millions de transactions avec la population. C'est les permis de conduire, les... l'immatriculation, c'est la deuxième livraison. Et il y a la troisième livraison qui serait de... pour verser les primes à ceux qui ont des accidents d'automobile... pas les primes, mais les montants pour les personnes qui ont des accidents.

La livraison 3, on ne sait pas quand ça va se faire. Ça n'a pas commencé, puis on ne sait pas quand est-ce ça va se faire. Puis, pour ce qui est de la livraison 2, ce n'est pas complété encore. Et, dans la livraison 2, il y a des volets qui doivent amener des bénéfices, dont par exemple la simplification de la facturation, que ce n'est pas commencé encore, qu'on a arrêté et qu'on n'a ni délai ni évaluation de coût encore...


 
 

11 h 14 (version non révisée)

Journaliste : ...jusqu'à maintenant, ça n'a pas donné grand-chose, là?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, jusqu'à maintenant, en date de notre rapport, bien, les délais au comptoir sont toujours plus longs, il y a moins de personnes qui l'utilisent en ligne. Mais l'objectif, c'est qu'éventuellement, ça apporte des bénéfices, mais on... on est loin de là, là.

Le Modérateur : O.K. On va passer à Nicolas Lachance.

Journaliste : Juste une question, ce que vous venez de dire sur les hôpitaux, là, avant d'entamer mes autres questions, vous avez dit : «On modifie... Quand les indicateurs n'étaient pas bons, on modifiait les indicateurs.»

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui.

Journaliste : C'est qui qui faisait ça?

Une voix : On modifiait la cible.

Mme Leclerc (Guylaine) : Excusez-moi, on modifiait la cible.

Journaliste : C'est qui qui a pris la décision de modifier cette cible-là?

Mme Leclerc (Guylaine) : C'est dans la direction des programmes qui remettait l'information au conseil d'administration ou au comité de direction.

Journaliste : C'est qui, ça?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ah! Je ne suis pas en mesure de vous dire c'est qui, nos rapports ne nomment jamais de personnes, là.

Journaliste : Non, parce que, lorsqu'on...

Journaliste : Mais est-ce vous pouvez préciser? Est-ce que c'est le vice-président en technologies de l'information?

Mme Leclerc (Guylaine) : Celui qui dirigeait, c'était le vice-président en technologies de l'information.

Journaliste : Donc là, si on écoute... Quand on lit votre rapport, là, on... puis que... écoute... écoutez, c'est énorme. Même les élus viennent de dire qu'ils n'ont jamais vu un rapport, genre c'est votre dernier rapport en plus, c'est quand même quelque chose. Une seule personne, là, aurait pu cacher tout ça au CA, à la direction, au ministre.

Mme Leclerc (Guylaine) : Mais c'est une...

Journaliste : Tellement... Lui, là, il avait... les coûts explosaient, donc, dans la colonne des chiffres, ça changeait. Tout d'un coup, ça a viré du rouge au vert. Personne n'était au courant, sauf M. Malenfant. Personne n'a appelé un ministre, personne n'a écrit un courriel, personne n'a rien fait, là. C'est une seule personne qui est responsable, on dirait, ce matin.

Mme Leclerc (Guylaine) : Est-ce que... une question...

Journaliste : Non, mais c'est... Est-ce que vous croyez ça, là, sincèrement, qu'il y a juste une direction à la SAQ cachée, là, qui était au courant de tout ça? IL n'y a... Ça n'a pas fuité, là, à travers ça, là? Il n'y a jamais personne qui était au courant de ces dérives-là d'un demi-milliard? Un demi-milliard supplémentaire, là, personne n'était au courant de ça?

Mme Leclerc (Guylaine) : Mon rapport, et vous le savez très bien, là, ça fait plusieurs années que... que je viens faire des présentations ici, mes rapports sont toujours très factuels. Et mes rapports présentent... Ce qu'on met dans notre rapport, c'est toujours ce que nous considérons qui est important, naturellement, qui est pertinent. Puis il y a un autre critère qui est extrêmement important, c'est dans quelle mesure je suis en mesure de prouver ce que j'affirme dans mon rapport. Alors, mon rapport, vous avez toute l'information qui, à mon avis, est pertinente de connaître et aussi pour laquelle je suis en mesure de démontrer. Donc, c'est... c'est la réponse que je peux vous faire.

Journaliste : Est-ce que si... O.K.

Journaliste : C'est juste que, si je reviens à la chronologie. Parce que ce qu'on comprend, c'est qu'au moment du déploiement en février, le CA, la direction et les ministres — je sais que vous n'avez pas eu d'affaire à la partie gouvernementale — n'avaient pas été mis au courant qu'il restait une partie des tests à réaliser donc qu'il y avait des risques. Mais, en novembre, ils étaient au courant puis ils ont décidé de retarder tout ça. Donc, c'est comme si, à partir de là, ils ont été informés une première fois qu'il y avait des risques, que la... presque la moitié des critères n'étaient pas atteints, mais, un mois et demi après, ils se sont à peine posés de questions puis ils ont dit oui, oui, on y va. Comme s'il n'y avait pas eu de réelle vérification après ça qui avait été faite par le CA, par les ministres. Les ministres ont déclaré, dans les corridors, qu'en novembre 2022, donc au moment où qu'ils ont décidé...  vous le dites, là, ils ont fait un report, que tout était ouvert puis que tout était beau. C'est ce qu'on leur a dit. Mais pourtant, la haute direction savait qu'il fallait reporter, il y avait des critères qui n'étaient pas atteints. Donc, est-ce que, selon vous, là, les communications ont été bonnes? Qui a caché quoi à qui dans cette chronologie-là, là? Dans votre rapport, vous faites une chronologie, on les voit dans les paragraphes 92, 93, 95. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas, là. Est-ce... C'est-tu juste moi qui lis qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je crois que mon rapport est assez éloquent à cet effet. Il y a beaucoup d'enjeux, des enjeux de coûts, de délais, mais surtout, oui, dans des développements informatiques aussi importants, il va arriver qu'il va y avoir des délais qui ne seront pas respectés, il va y avoir des coûts qui ne sont pas respectés, mais ce qui est important, c'est de rendre compte aux personnes qui sont à... qui ont à prendre des décisions. Et dans ce cas-ci, l'information, pour certaines périodes, particulièrement après septembre 2020, a été erronée, ce qui a été transmis aux commissions... au conseil d'administration et au comité de direction et avant septembre 2020...


 
 

11 h 19 (version non révisée)

Mme Leclerc (Guylaine) : ...avant septembre 2020, bien, c'est l'information auprès du DPI, du dirigeant principal de l'information, et de la Commission d'administration publique qui était erronée. Après ça, oui, on a transmis de l'information qui était verte, je vous dirais, mais ce n'était pas la... tu sais, ce n'était pas la réalité, mais c'était la même information qui était transmise au conseil d'administration.

Le Modérateur : O.K. On va passer à...

Journaliste : ... Est-ce que... Selon vous, est-ce que ça... tout concorde, tout est normal dans... À partir de novembre 2022, là, c'est là que l'accident de char arrive, là, clairement, là. Il n'y a... Pouvez-vous essayer de nous expliquer ce qui s'est passé à partir de novembre 2022?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, je vous dirais que... Quand vous dites : L'accident d'auto est arrivé en novembre 2022, à mon avis, il n'est pas arrivé en novembre 2022. À mon avis, il est arrivé bien avant. En septembre 2020, lorsqu'on a refait le budget... replanifié, c'est là qu'on... en replanifiant, on a dit : Il y a des éléments qu'on ne pourra pas compléter. C'était certain qu'on ne pouvait pas les compléter. Donc, ce n'est pas en novembre 2022 que, comme vous le dites, l'accident de voiture est arrivé. C'est... À mon avis, c'était avant et l'information n'a pas été transmise adéquatement.

Le Modérateur : ...Desrosiers.

Journaliste : Bonjour, Mme Leclerc. Je comprends que c'est surtout, donc, la direction du programme CASA qui a caché des informations, mais je vous amène à la page 51, au... bien, en tout cas, dans le... paragraphe 95. On parle de la rencontre du 17 janvier 2023, où on a pris la décision de lancer la plateforme. On écrit : «Selon le procès-verbal de la rencontre, une firme externe a partagé verbalement son opinion sur les risques liés à cette mise en service.» Et, un peu plus loin, on dit : «Ni le conseil d'administration, ni le comité de direction, ni la direction du programme n'a demandé à cette firme de formuler un avis officiel.» Alors, on voit, à ce moment-là, que, et le comité de direction, et le conseil d'administration étaient au courant de problèmes potentiels.

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui, effectivement, c'est ce que... ce qu'on nous mentionnait.

Journaliste : Alors, pourquoi, selon vos vérifications, n'ont-ils pas demandé à cette firme-là de rendre un avis officiel?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne le sais pas, mais c'est ce que nous déplorons. Ce que nous disons, c'est que la firme aurait dû non seulement fournir un avis officiel verbal, ce qui est mentionné dans le procès-verbal, mais le conseil d'administration et le comité de direction auraient dû demander d'avoir une documentation qui appuie l'information verbale.

Journaliste : Et, si on croit à cette information selon laquelle les ministres, le gouvernement n'étaient pas au courant des problèmes de la plateforme, est-ce que, selon vous, ils auraient dû être mis au courant? Est-ce que vous avez déjà vu une situation semblable en 10 ans ici?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, je vous dirais que la SAAQ a une structure de gouvernance avec un conseil d'administration. Donc, le... premièrement, un conseil d'administration fait confiance aussi à ses directions. Et l'information qu'ils ont eue, avant septembre 2020, était à l'effet qu'il y avait beaucoup d'indicateurs qui étaient rouges. Problèmes de budget, problèmes de gestion avec les... avec l'alliance. Mais, à partir de septembre 2020, là, l'information que le conseil d'administration reçoit, tout est au vert. Donc, pas d'enjeu de délai, pas d'enjeu de coût, pas d'enjeu de gestion de contrat. Alors, c'est problématique, c'est grandement problématique que le conseil d'administration et le comité de direction n'aient pas été au courant à ce moment-là.

Journaliste : Mais est-ce que vous avez déjà vu quelque chose de semblable?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je... Bien, dans mes 10 ans, là, c'est la première fois que je vois cette situation-là, mais, comme vous le savez, chacun de mes dossiers sont particuliers. Alors, dans mes 10 ans, bien, j'ai quelque chose de particulier dans chacun de mes dossiers, alors, mais c'est sincèrement une situation qui est problématique. Et c'est particulièrement problématique parce qu'on s'en va vers une transformation numérique au Québec qui est nécessaire. Et le fait qu'on ait... qu'on ne divulgue pas et au public et au dirigeant principal de l'information, et aux parlementaires l'information qui est exacte, même si elle fait mal sur le coup. Bien, ça, c'est hautement problématique.

Le Modérateur : M. Larin.

Journaliste : Bonjour, Mme Leclerc. Au sujet, si vous permettez de... Donc, vous écrivez...


 
 

11 h 24 (version non révisée)

Journaliste : ...de... Donc, vous écrivez que les bénéfices financiers attendus du programme CASA n'ont pas... En fait, on n'est pas capables de suivre les... Excusez-moi. Je reprends. Vous dites, dans votre rapport, qu'on n'est toujours pas capable de suivre les coûts de l'exploitation, présentement. Pouvez-vous détailler un peu ce point-là? On n'est pas capables de savoir combien ça vaut?

Mme Leclerc (Guylaine) : Quand on a fait le choix d'aller vers... de mettre en place CASA, on a dit : Il va y avoir suffisamment de bénéfices, on va même... ça va même couvrir le déficit cumulé de la SAAQ, O.K.? Parce que ça va prendre moins de temps au comptoir, on va avoir moins de personnes au comptoir. Les... plus de gens vont aller travailler en ligne, vont faire leurs transactions en ligne. Il va y avoir la facturation qui va être simplifiée, donc ça va... il va y avoir moins de coûts. Donc, on pensait générer beaucoup de profits, de bénéfices qui feraient en sorte que, même, on couvrirait le déficit cumulé. On arrive à une situation où on est... Premièrement, on n'a pas eu ces bénéfices-là, mais on... en... à la date du rapport, on ne distinguait plus les coûts liés à CASA par rapport aux autres coûts d'opération de la SAAQ. Ce qui fait qu'on n'est pas en mesure de dire : Bien, finalement, CASA va vraiment réaliser les bénéfices qu'il se devait de réaliser et faire en sorte qu'il soit profitable ou, à tout le moins à coût nul, comme c'était prévu à l'origine.

Journaliste : Juste pour reprendre un peu la question de mon collègue de tout à l'heure, au sujet de... Est-ce que c'est la première fois que vous avez vu cette situation-là depuis le début de votre mandat, voilà 10 ans? Vous avez audité aussi, si je comprends bien, les données du... de la... de la SAAQ en tant que telle?

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui, on est co-auditeurs des états financiers de la SAAQ.

Journaliste : Juste pour comprendre, c'est la première fois, donc, depuis le début de votre mandat, que vous n'étiez pas capables de vérifier, donc, les informations qui étaient là-dedans?

Mme Leclerc (Guylaine) : Non, c'est arrivé dans une autre situation. Est-ce que tu peux expliquer dans quelle autre situation c'était arrivé?

Mme Roy (Christine) :  Mais pas à la SAAQ, par exemple, mais c'est arrivé pour une autre entité gouvernementale, qui était Transition énergétique, pour ses états financiers au 31 décembre 2018.

Journaliste : O.K., excusez-moi, j'avais une mauvaise information.

Le Modérateur : M. ici, je ne connais pas votre nom.

Journaliste : ...bonjour, Mme Leclerc. Au paragraphe 17, là, dans votre rapport, là, ça dit que la SAAQ a effectué peu de démarches visant à examiner l'ensemble des solutions informatiques possibles avant de décider d'avoir recours à un PGI. Et elle a grandement eu recours à l'éditeur faisant partie de l'alliance ayant remporté l'appel d'offres pour documenter ses besoins. Est-ce qu'il y avait là un conflit d'intérêts, là, au moment de la confection de l'appel d'offres?

Mme Leclerc (Guylaine) : C'est certain que l'éditeur qui a participé grandement à l'établissement des besoins, qui a rencontré une quarantaine d'employés de la SAAQ, avait un avantage lorsqu'il arrive pour préparer l'appel d'offres, d'autant plus que le délai pour réaliser l'appel d'offres était assez court. Alors, l'éditeur, c'est celui qui a gagné, et lui, il avait participé à l'établissement des besoins, ce qui fait qu'il y avait un certain avantage.

Journaliste : Pour clarifier, qu'est-ce qu'on entend par «éditeur»?

Mme Leclerc (Guylaine) : L'éditeur, c'est celui qui va fournir le progiciel de gestion intégrée, donc le progiciel, là. Dans la... On parle beaucoup, dans le rapport, de l'alliance. Donc, l'alliance, c'est un éditeur et un intégrateur. Donc, l'éditeur, c'est celui qui fournit le progiciel, et l'intégrateur, c'est lui qui va travailler avec le progiciel à s'assurer que ça fonctionne dans les opérations de l'organisation.

Journaliste : O.K. Dans ce cas-ci, c'était LGS, SAP, là, si ma mémoire est bonne?

Mme Leclerc (Guylaine) : C'est ça, c'est de l'information publique, effectivement.

Journaliste : O.K., merci.

Le Modérateur : Marie-Michèle, en avais-tu une?

Journaliste : Oui, même peut-être deux. Bonjour, Mme Leclerc. Vous écrivez, entre autres, qu'en 2022 il y a des avis écrits à propos de retards qui ont été faits. Par qui, ils étaient faits et ils étaient envoyés à qui, ces avis-là?

Mme Leclerc (Guylaine) : Les... C'est des firmes. Il y avait... Oui. Alors, on avait demandé à des firmes d'assurer une certaine surveillance, mais là, je vais demander peut-être à Martin de préciser un peu plus, là, cet enjeu-là.

M. St-Louis (Martin) : C'est des... c'est des firmes qui... bien, une firme qui faisait beaucoup la surveillance du projet, qui ont remis des rapports à la direction de programme.

Journaliste : O.K. Donc...


 
 

11 h 29 (version non révisée)

Journaliste : ...donc à l'équipe des TI, là.

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui.

M. St-Louis (Martin) : À la direction de programmes.

Journaliste : O.K., ce qui laisse entendre, donc, que cette équipe-là est au courant des difficultés, mais que l'information ne remontait pas?

Mme Leclerc (Guylaine) : Ce qu'on a comme information, c'est que la direction des programmes recevait l'information. Ce qu'on a comme information, c'est ce qui était transmis au conseil d'administration et au comité de direction, c'est qu'à partir de septembre 2020, bien, tout était au vert. Donc, les indicateurs étaient au vert, en termes de délais, et en termes de coûts, et de gestion de contrats.

Journaliste : Puis à propos du fameux moment, là, là, en janvier, où on donne le feu vert sans avoir eu l'avis officiel, là, écrit dont vous parlez, à votre connaissance, qu'est-ce qui a fait en sorte que le comité de direction et le conseil d'administration ont dit : O.K., go, on y va?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, il faut savoir qu'avant ça, pour changer le système, là, ça avait toujours été prévu qu'on devrait fermer pendant trois semaines les opérations. Donc, on avait, à l'origine, fait le choix de fermer les opérations pendant le temps des fêtes, ce qui ferait que ça aurait créé moins d'impacts sur la population. Par contre, les tests pour s'assurer que tout fonctionnait bien n'étant pas complétés, on a... en janvier, bon, bien, on a décidé de reporter après la période des fêtes la mise en service. Parce que, là, on savait qu'il fallait fermer pour trois semaines puis on savait qu'il y avait des tests qui n'étaient pas complétés, ça fait que... Mais je ne suis pas certaine que je réponds à votre question, là.

Journaliste : Bien, c'est après que ça m'intéresse, parce que, justement, en novembre, même, si je me souviens bien, là, il y a un report, puis là vous l'écrivez dans le paragraphe 51, que le C.A. se dit : On va autoriser la mise en service, mais il y a une condition, il faut qu'on soit informé de toute situation où quelque chose ne fonctionne pas. Puis là vous dites : Il y a un avis verbal qui est donné, attention, drapeau rouge, ça ne marchera peut-être pas, mais, en dépit de ça, le go est donné.

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui.

Journaliste : Mais qu'est-ce qui fait en sorte que le C.A., qui, quand même, avait dit : Nous, on ne donne pas notre O.K. si on n'a pas toutes les validations nécessaires... là, de toute évidence le C.A. ne les a pas, mais il donne le feu vert quand même, tu sais? Qu'est-ce qui se passe à ce moment-là?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je ne suis pas en mesure de vous dire ce qui se passe. D'autre part, lorsqu'on prend la décision, je pense que c'est le 17 janvier 2023... c'est bien ça?

Des voix : ...

Mme Leclerc (Guylaine) : Oui. Lorsqu'on prend la décision, le 17 janvier 2023, il y a 20 % des tests finaux qui ne sont pas complétés, donc, c'est... ce qui fait que ça laisse peu de temps pour compléter les tests, puis, d'ailleurs, qui ne seront pas complétés... l'ensemble ne sera pas complété lors de la mise en service.

Journaliste : Puis, si je peux me permettre, sur la question du possible conflit d'intérêts, est-ce que vous, vous avez le pouvoir de dire à l'AMP, par exemple, de s'intéresser à ce contrat-là? C'est quand même 600 millions, là. Qu'est-ce qui peut être fait une fois que ce constat-là est fait?

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, comme vous le savez, notre rapport est public. Notre rapport est très factuel. Alors, toute organisation peut en prendre connaissance et faire les choix qui s'imposent.

Journaliste : Est-ce que vous souhaitez qu'une autre organisation regarde ça?

Mme Leclerc (Guylaine) : Je pense qu'ils vont le regarder de toute façon.

Le Modérateur : O.K., we will have a few in English.

Journaliste : ...

Mme Leclerc (Guylaine) : Bien, que ce soit le DPI, que ce soit l'AMP, toute organisation externe. C'est un document qui est public, puis...

Le Modérateur : O.K. O'Malley, CTV.

Journaliste : ...what was the most shocking element to you?

Mme Leclerc (Guylaine) : Many things were shocking, in that report, but what preoccupied me, I would say, the most, it's not necessarily the fact that it costs more, because it can happen, the delays are there, but it's the fact that we haven't said the truth to the board, and to the Commission d'administration publique, and to the DPI, «dirigeant principal de l'information». And that's very preoccupying. A lot. Especially the fact that...


 
 

11 h 34 (version non révisée)

Mme Leclerc (Guylaine) : ...we are going to a transformation in Québec with the... all the...

Une voix : ...

Mme Leclerc (Guylaine) : ...digital, yes, thank you, digital elements. So, that is something that preoccupies me.

Journaliste : Was there any element in your findings or any indicators that the Government knew what was going on or any chance that they had the opportunity to ask more questions, especially when there were delays and they were told certain things, or was the blanket really pulled over their heads?

Mme Leclerc (Guylaine) : You know, when we do a report, what is important is in our report, and especially what we can prove is in our report. So, if it's not in our report, it's either it's not important or it's either we don't have the evidence that this thing happened. So, we don't know. We just don't know.

Le Modérateur : Franca Mignacca, Global Television.

Journaliste : Good afternoon. When it comes to... I mean, when it comes to SAAQclic itself, would you call its launch a failure?

Mme Leclerc (Guylaine) : It's for sure not success, IT development, I would say, especially the fact that we launched it and all the tests were not done. As you know, there is an increase in the cost, the delays were not respected, but the most... but one element that is very important is the fact that we haven't informed properly the boards and some public organizations, like the Commission d'administration publique and the Dirigeant principal de l'information, and the public.

Journaliste : You mentioned yourself, Mme Leclerc, that more and more government services are going to be online, are moving online. What exactly are you hoping people learn from this report? What mistakes do you not want to see repeated?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, first of all, we have to understand why it happened, and where were the lack of control, and how can we preserve in the future to have this type of issue. Having an increase in cost, that's possible. Having delay not respected, that's possible. But we have to be sure that the information... we have the accurate information at the proper time and mentioned to the proper person.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.

Journaliste : How did you react, Mrs. Leclerc, when you saw all the flaws, all the problems with the SAAQ and SAAQclic? How did you react as... you know, in your last report as Québec's Auditor General?

Mme Leclerc (Guylaine) : What preoccupied me the most is really the fact that we haven't said the true situation to the governance organism. And, when I say governance organism, I talk about the board, I talk about the Commission d'administration publique. They are the parliamentary people. They are the representative of the public. And not having told them all the elements at the proper time, it's something that is very... it preoccupied me a lot.

Journaliste : And how bad it is, to not tell the truth?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, you know we have some structure, governance structure, and democratic institution that has to be preserved. And you have a board that is responsible to be sure that everything is correct, everything is controlled, every financial information are okay. And...


 
 

11 h 39 (version non révisée)

Mme Leclerc (Guylaine) : And not letting them doing their job, it's something that is not acceptable, and it's not acceptable to not having the Commission d'administration publique having the proper information when they ask for.

Journaliste : Should Quebecers trust the SAAQ?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, of course, we have the answer from the management in our report, and they are very preoccupied with what happened, and what they hope is that, by December 2025, the most important element will be corrected. So, you can see in their answer, just to be sure that I report properly their word. But they expect that by December 2025 most of the things that went wrong should be resolved.

Journaliste : O.K. Anything else?

Une voix : Well, you.

Journaliste : Oh! Phil Authier, The Gazette. I forgot, I forgot! Just to elaborate on that, Mme Leclerc, did...

Une voix : ...on your answer.

Journaliste : Yes. Yes, sorry. It's because I happen to be here. Do you think... You mentioned that fewer people are using SAAQclic today than were using the old system. Will people ever have confidence in that system?

Mme Leclerc (Guylaine) : Well, it goes with the answer of the management, that provided... The management provided an answer to our report, as it's always the same thing, and they say that most of the problems should be resolved by December 2025. We had to change the system of the SAAQ, it had to be changed. And the issue is that the cost, that it's more costly, the delay, it... we will not be able to achieve it, as we have many years in delay, and the information hasn't been properly mentioned to the people who are in authority, and that is the main issue. But, eventually, there will be an analysis, and they will see what went wrong, and we hope that it will be corrected. But the Auditor General, too, after I think 18 months, they... well, the SAAQ will have to prepare a plan, a correction plan, and we will review this correction plan eventually. So, we'll see.

Journaliste : Bien, merci beaucoup. Thank you very much. Merci, Mme Leclerc...

Mme Leclerc (Guylaine) : Merci.

Journaliste : ...puis félicitations, ça fait 10 ans.

(Fin à 11 h 43)


 
 

Participants

  • Leclerc, Guylaine

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