(Huit heures deux minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, il y aura une séance du Conseil des ministres, et on
demande au premier ministre du Québec de déclencher l'élection partielle dans Terrebonne.
Depuis le 3 septembre dernier, les députés de l'Assemblée nationale sont
tous présents, sauf un. Personne ne représente Terrebonne, parce que le député
était démotivé, il a choisi de quitter. C'est son choix, mais ce n'est pas le
choix des citoyens de ne pas être représentés. Le premier ministre fait
volontairement traîner les délais en espérant que ça va aller mieux pour son
gouvernement, mais il n'échappera pas au jugement des citoyens de Lanaudière.
Je demande au Directeur général des élections
de rappeler au gouvernement qu'il a six mois maximum. On est rendus à plus de
cinq mois de passés. On a déjà une candidature, on est prêt à faire les débats,
mais c'est une prérogative qui appartient toujours au premier ministre, et il
l'utilise à des fins partisanes pour faire traîner. Donc, depuis le début
septembre, personne ne parle pour Terrebonne à l'Assemblée nationale, et c'est
regrettable. Donc, élections partielles, ajouter un point à l'ordre du jour
aujourd'hui.
Deuxième élément, nous avons mis en ligne
un site Internet qui parle des compressions en santé, en éducation. Il est déjà
en ligne et, comme le gouvernement ne veut pas rendre publique la liste des
compressions, on en a compilé plusieurs et on fait appel au public pour nous
aider à compléter le triste tableau. Alors, dans les dernières heures, c'est
potentiellement la fermeture de l'urgence de Trois-Pistoles, la fin de la
mammographie en soirée au CSSS du Bas-Saint-Laurent. C'est aussi des préposés
aux bénéficiaires, c'est aussi 388, à Québec, c'est bien ça, Pascal en parlera.
Donc, il est en ligne. Toute personne qui veut contribuer et qui veut nous
informer de compressions dont il a été témoin ou victime peut nous écrire, et
ça va s'ajouter en toute confidentialité. Alors, c'est un outil pratique pour
les journalistes parlementaires et pour le public pour en savoir davantage sur
les compressions actuelles dans tous les domaines avec le gouvernement du
Québec.
Et mon collègue Pascal Paradis va vous
parler d'une motion importante qui va faire l'objet de la motion du mercredi,
sur laquelle il y aura un vote demain. Alors, cette semaine, c'est le Parti
québécois qui a cette motion. Il va vous dire sur quoi elle va porter.
M. Paradis : Oui. Donc, nous
allons débattre cet après-midi à l'Assemblée nationale de la motion déposée par
le Parti québécois pour que le gouvernement et Santé Québec rendre public le
plan des compressions budgétaires en santé et aussi pour que le gouvernement du
Québec reconnaisse et prenne la responsabilité des 1,5 milliard de dollars
en compressions qui sont exigés à l'intérieur du système actuellement. Donc,
nous allons débattre de ça cet après-midi.
Et l'une de ces compressions, je termine
là-dessus, Pascal l'a mentionnée, c'est un exemple, c'est à Québec que ça se
passe, le centre 388, en santé mentale, qui, depuis plus de 42 ans,
rend des services efficaces qui contribuent à l'atteinte des objectifs du
gouvernement du Québec en matière de santé mentale. Le gouvernement a décidé de
mettre de manière brutale la hache dans ce service-là. En quoi c'est dans
l'intérêt des Québécois? En quoi c'est dans l'intérêt de la santé mentale? En
fait, ce n'est pas dans l'intérêt des Québécois et ce n'est pas dans l'intérêt
de la santé mentale. C'est un exemple de ces coupures qui sont effectuées
actuellement. Et, sur ce, on est disponibles pour répondre à vos questions.
Journaliste : 76 % des
Québécois qui laissent entendre qu'ils vont moins acheter sur Amazon, qui vont
aller moins aux États-Unis, qui ne... considèrent moins, presque les trois
quarts, les Américains comme un pays ami. Ça vous dit quoi?
M. Paradis : Bien, ce sont
des chiffres qui parlent. Ça veut dire que les Québécois se sentent interpelés
et qu'ils sont prêts à poser des actions eux-mêmes dans leurs achats, dans
leurs choix de consommation, à favoriser notamment l'achat local. Et c'est un
bon signal. C'est intéressant d'entendre ça. Et ça, ça veut dire que le
gouvernement du Québec aussi peut poser des actions pour accompagner cette
volonté des Québécois d'acheter local. On en a proposé déjà, nous, certaines,
dans les derniers jours, de s'assurer, par exemple, que dans les lieux de
consommation, par exemple les épiceries, les produits américains soient
clairement identifiés et les produits québécois soient encore plus clairement
identifiés pour favoriser le choix des consommateurs.
Journaliste : Personnellement,
est-ce qu'il y a un produit américain que vous avez cessé d'acheter et par quoi
vous l'avez remplacé?
M. Paradis : Bien, c'est sûr
qu'actuellement, quand on va à l'épicerie... je vous avoue que ça fait des
années, moi, que je fais ça, que je regarde avec attention l'origine des
produits que j'achète et que je favorise l'achat local, ça va être encore plus
le cas aujourd'hui. Et, si jamais le gouvernement américain met à exécution ses
menaces, vous pouvez être certains que, comme plusieurs Québécois et
Québécoises, je vais identifier très rapidement les produits.
Journaliste : ...est-ce qu'il
y a un achat que vous n'avez pas fait, là, que vous avez dit : Non, je
n'achèterai plus ce produit-là, c'est américain, je vais acheter...
M. Bérubé : J'ai annulé mon
abonnement à Netflix, c'est bien humble, là, c'est à mon échelle à moi, mais ça
a été annulé, preuve à l'appui, ça s'est fait avant-hier. Alors, c'est un
exemple. Et puis je vais être davantage attentif à l'origine des produits,
notamment les fruits et les légumes. Il faut bien surveiller. Puis j'encourage
mes concitoyens, en toutes circonstances, d'ailleurs, hein, à consommer
régional, consommer québécois, les circuits courts. Et j'espère que ça va
demeurer. Ça ne prend pas une crise pour rappeler ça. Il me semble que le
nationalisme, c'est aussi d'encourager nos produits. Ça fait partie de ça.
Journaliste : Mais il n'y a
pas un danger, justement, parce que, là, c'est frais, là, les gens sont fâchés,
puis on le sent, que, dans six mois...
M. Bérubé : C'est sûr que
l'actualité joue un rôle important. On l'a bien senti qu'il y a eu une pointe,
en fin de semaine, de colère, de sensibilisation, de partage aussi de listes de
produits alternatifs, des produits québécois. Il faut que ça dure. Il faut que
cette fierté-là, de consommer québécois, demeure. Évidemment, l'enjeu du prix
va, tout le temps, être fondamental, c'est sûr. Si on peut être compétitif, ça
joue et, en même temps, il y a des gens qui ne pourront pas changer de produits
pour des raisons financières. Imaginez des gens beaucoup plus pauvres qui
voient une différence de prix entre un produit américain puis un produit
québécois, puis ils se disent : Bien là, j'aimerais encourager, mais je
n'ai pas l'argent. Il faut être sensible à ça aussi. Alors...
Journaliste : Vous parlez de
fierté québécoise, mais, sur les réseaux sociaux, on voit qu'il y a aussi une
fierté canadienne. Vous ne craignez pas que ça, ça nuise à court, peut-être,
moyen terme à la souveraineté.
M. Bérubé : Bien,
présentement, on est au Canada, et puis nos systèmes sont interreliés, un même
gouvernement fédéral. Alors, on a intérêt à ce que ça se passe bien partout,
dans les circonstances, évidemment, mais ça, c'est beaucoup le portefeuille.
Mais sur la question de l'appartenance, la question des choix d'avenir, ça
demeure entier, la question demeure là. Donc, moi...
Journaliste : Vous ne
répondez pas à ma question, M. Bérubé, là...
M. Bérubé : C'est ça, ma
réponse...
Journaliste : ...oui, mais
craignez-vous que ça nuise à la souveraineté?
M. Bérubé : Je veux dire,
combien de fois, on se fait poser cette question-là. Nous, on demeure
indépendantistes en toutes circonstances, et puis c'est une conviction qui est
très forte...
Journaliste : Vous ne
répondez pas à la question, je n'en doute pas... vous l'êtes depuis toujours et
vous le serez toujours. Est-ce que les Québécois pourraient avoir un meilleur
sentiment canadien que québécois?
M. Bérubé : Alors, ma réponse
à votre question, c'est non.
Journaliste : Est-ce que
c'est réaliste d'envoyer des travailleurs licenciés, dans la foulée des tarifs,
travailler sur des barrages?
M. Bérubé : On a, tous les
deux, envie de parler là-dessus, puis je pense qu'on va le bien. Bien, j'ai vu
une manchette hier là-dessus, je pensais que c'était un montage. Et puis la
dernière fois que j'ai entendu quelqu'un indiquer, là, aller dans le Nord,
c'était au Palais des congrès de Montréal, c'était Jean Charest. Donc là, je
suis un peu étonné. Donc, des gens de partout au Québec, notamment les
travailleurs d'Amazon, on va leur dire : Allez travailler pour les barrages,
ça m'apparaît assez particulier. Pour avoir beaucoup de travailleurs du Nord
dans ma circonscription, qui vont travailler à Fermont, entre autres, ils y
vont pour des raisons financières, mais, idéalement, ils aimeraient rester près
de leurs familles, c'est sûr. Alors, idéalement, ça prend des emplois partout
au Québec, dans les régions du Québec, et ça m'apparaît une solution assez
particulière.
M. Paradis : Oui, en fait,
c'est une réponse un peu typique de celle qu'on reçoit de ce gouvernement de la
CAQ, quand il y a des enjeux comme ceux-là qui se présentent, très simpliste.
Mais quel est le plan en réalité, donc, pour les travailleurs touchés par
Amazon? On n'a toujours pas entendu le gouvernement se prononcer là-dessus.
Quel est le plan du gouvernement, finalement, de révision de ces contrats avec
les grandes compagnies, notamment, des États-Unis? Est-ce qu'on a révisé les
subventions qui ont été... qui ont pu être attribuées à des grandes compagnies,
dont celle-ci? Quelle décision on va prendre? On ne le sait toujours pas, puis
là on nous propose une solution simpliste comme celle-là. Évidemment, c'est le
choix de chaque travailleur de décider d'aller travailler ailleurs que dans sa
région.
Journaliste : ...une
construction de barrages, c'est simpliste pour vous?
M. Paradis : Bien, c'est...
On l'a dit...
Journaliste : C'était annoncé
avant la menace de Donald Trump, là.
M. Paradis : Oui, il y a un
grand plan d'investissement d'infrastructure d'Hydro-Québec, c'est vrai, qui peut
jouer un rôle dans les circonstances particulières, mais de dire que c'est ça,
la solution actuellement à la menace tarifaire...
Journaliste : ...c'était
connu aussi.
M. Paradis : Oui, oui, c'est
connu, mais là on nous dit : C'est la solution qui va être adoptée
actuellement. Donc, pour les travailleurs d'Amazon, on dit : On va les
envoyer dans le Nord. D'abord, il y a un choix personnel là-dedans. Quel est le
contexte familial? Quel est le contexte personnel de chacune des personnes?
C'est un choix personnel. Il faut postuler, il faut vouloir aller faire ce
travail-là. Il faut être formé pour faire ce travail-là. Donc là, c'est trop
simpliste de dire : C'est ça, on va prendre des travailleurs d'Amazon puis
on les envoie dans le Nord. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne. Puis ce
n'est pas de dire aussi : Ah! bien, la construction de grandes
infrastructures, pour notre plan à l'horizon 2035 d'Hydro-Québec, c'est la
solution à la menace tarifaire. Ça prend du temps, ces projets-là, à se bâtir.
Oui, ça peut faire partie de la solution, mais il y a plein d'autres solutions
que, nous, on a proposées d'ailleurs.
Journaliste : ...question :
Qu'est-ce que vous pensez de l'annulation... du report du gala de l'Office de
la langue française, là, pour économiser à peu près 56 000 $?
M. Bérubé : On est rendu à
couper 55 000 $ pour un gala de reconnaissance du français qui tend à
démontrer les bons coups, les pratiques exemplaires. De façon générale, en
matière de défense de langue française ou promotion de la langue française, on
coupe à francisation, on coupe dans le gala qui sert à inspirer des
institutions et des Québécois. Je dis : Jugez ce gouvernement sur ses
actes et non sur ses intentions. À chaque fois, ils aimeraient qu'on applaudisse
leurs intentions sans arrêt. Ils s'autoproclament historiques à peu près à tous
les coups, et puis saluer nos intentions, saluer les résultats. Puis, en
matière de français, ce gouvernement-là est beaucoup dans les symboles et
aimerait qu'on croie qu'il est nationaliste, mais c'est davantage une posture
et un positionnement qu'une conviction aussi profonde que la nôtre.
Journaliste : Dans le cadre
de ces coupures-là, le Groupe de travail sur l'avenir de l'audiovisuel au
Québec... ses membres soient payés entre 150 $ et 160 $ de l'heure.
M. Bérubé : Je n'avais pas
cette information-là. Je les ai rencontrés lundi la semaine dernière, à leur
demande d'ailleurs, ils voulaient rencontrer les groupes d'opposition. J'avoue
que je n'avais pas cette information-là, mais on a participé à cette
commission. Je ne sais pas si c'est dans les pratiques, si c'est dans les prix,
mais je vous donne l'exemple d'hier où la motion disait quoi essentiellement.
Tant qu'il y aura des compressions en santé pour les cadres du réseau de la
santé, il ne devrait plus y avoir de prime. Paul Brunet, du Conseil des
malades, a parlé de ça en fin de semaine. Le gouvernement a dit non. Alors, il
faut commencer quelque part. On va vérifier si c'est dans les primes seulement
qu'on accorde une commission comme celle-là. Mais vous me l'apprenez.
Journaliste : ... aux
oppositions.
M. Bérubé : Qui?
Journaliste
: Le
premier ministre, hier... en opposition. Le chef du PCQ, en début de semaine, a
demandé... sollicité une rencontre auprès du premier ministre pour justement
proposer ses propositions en matière de riposte à la guerre commerciale des
États-Unis. Est-ce que votre chef va solliciter aussi une rencontre personnelle
avec le premier ministre pour en parler?
M. Paradis : Mais c'est déjà
fait. Paul St-Pierre Plamondon a écrit une lettre à François Legault le
9 janvier pour proposer une rencontre pour discuter de manière
constructive de la réaction du Québec à la menace tarifaire américaine. C'est
une main tendue. Il n'a même pas eu de réponse. On apprend hier que les grandes
centrales syndicales du Québec ont sollicité une rencontre pour discuter de ces
questions-là. Pas de réponse.
Alors, la main tendue du gouvernement,
hier, c'est encore une fois ce gouvernement de la CAQ qui dit une chose et qui
fait son contraire, qui fait des belles communications, qui dit : «On va
faire ça à la québécoise, je tends la main, on est ouvert à toutes les idées.»
Je le cite textuellement dans sa déclaration d'hier, mais il n'accepte pas la
main tendue des oppositions. Le premier ministre, Justin Trudeau, lui, parle
aux oppositions. Au Danemark, quand le président Trump a parlé du Groenland, la
première ministre s'est mise en lien avec tous les partis, a unifié les gens
pour une réponse coordonnée. Notre premier ministre ne fait pas ça. Le
gouvernement de la CAQ fonctionne comme d'habitude, très peu de transparence,
on ne connaît pas ses plans, on ne connaît pas ce qu'il veut. Il dit qu'il
consulte bien des gens, peut-être, mais, en tout cas, il n'a pas accepté la
main tendue de l'ensemble des oppositions.
Journaliste : Concernant le
projet de GNL Québec, Mélanie Joly, hier, se dit prête à rouvrir le débat.
Pierre Poilievre, lui, veut aller de l'avant avec ça. Il y a des candidats à la
direction du Parti libéral qui veulent aussi aller de l'avant avec ce
projet-là. Le gouvernement parle d'Hydro-Québec, mais là GNL revient au débat
vraisemblablement. Quelle est votre position par rapport à ça aujourd'hui?
M. Paradis : Bien, d'abord,
qu'on voit encore, de l'ensemble des partis, le Parti libéral fédéral, Parti
conservateur fédéral, la même vision du Canada, c'est-à-dire : C'est nous
qui décidons. Donc, ce n'est pas à Mélanie Joly puis ce n'est pas au Parti
conservateur de décider pour les Québécois en ce qui concerne ce projet-là, sur
lequel un débat, un grand débat a déjà eu lieu au Québec et il n'a pas été
déterminé qu'il était dans l'intérêt économique du Québec à l'époque, puis il y
avait un problème d'acceptabilité sociale. Ces deux questions-là demeurent.
Journaliste : ...hier, si
j'ai bien compris, il a dit que ça prendrait plus de missions à
l'international. Depuis 2018, François Legault a un peu voyagé, là, somme
toute, il a fait quelques voyages à l'étranger. Autrement, c'était
M. Fitzgibbon, Mme Biron, Caroline Proux, qui a fait des voyages.
Est-ce qu'il a trop sous-traité à ses ministres sa représentation
internationale?
M. Paradis : Bien, la
situation actuelle, elle demande un effort particulier. Donc, on l'a mentionné
hier, Paul St-Pierre Plamondon l'a mentionné, c'est bien beau de donner plein
d'entrevues puis d'être dans les médias, mais où sont les efforts
internationaux? Nos partenaires commerciaux, par exemple en Europe, nous
envoient des signaux actuellement. Ils disent : On voit ce qui se passe,
nous sommes ouverts à explorer de nouvelles possibilités avec vous. Alors,
c'est le temps de voyager, c'est le temps de se déplacer.
Est-ce que le gouvernement l'a fait assez?
Encore une fois, on nous a dit beaucoup de choses. On a fait plein de belles
communications dans les plans gouvernementaux, mais est-ce qu'on a fait
suffisamment d'efforts? Est-ce qu'on a déployé dans toute la façon optimale le
réseau québécois à l'extérieur? La question se pose. D'ailleurs, le plan du
Québec était très centré sur les États-Unis quand on lit comment la Coalition
avenir Québec a concentré son plan. Maintenant, c'est l'Afrique, l'Amérique
latine, l'Europe, le reste du monde pour développer d'autres marchés et réduire
la dépendance aux marchés américains.
M. Bérubé : Peut-être ajouter
que... je regardais les communications, les députés de la CAQ et le
gouvernement valorisent beaucoup le fait que la ministre de l'Économie a
accordé beaucoup d'entrevues : Ah! elle a passé toute la journée à
accorder des entrevues. Des entrevues au Québec pour convaincre qui? Convaincre
les Québécois qu'ils agissent. On n'est pas à convaincre. Ce qu'il faut, c'est
se rendre à l'étranger, arriver avec des ententes, avec des avancées. Quand on
valorise ça, on valorise le fait, encore, de la communication, des symboles.
C'est bien important de passer partout pour vous dire qu'on s'occupe des
affaires. Ce qui parle plus, c'est les résultats. Alors, encore une fois, c'est
un bel exemple. Arrêtez de valoriser le fait qu'on a été partout, valorisez le
fait qu'être partout, c'est être partout dans le monde, pas être partout dans
les médias québécois.
Le Modérateur : On va devoir
passer en anglais.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de la proposition du Collège des médecins, qui propose que les
candidats en médecine étrangers, de l'étranger deviennent des assistants avec
les...
M. Bérubé : C'est à l'ordre
du jour de notre caucus aujourd'hui, on n'a pas tranché là-dessus. Mais on en
parle aujourd'hui.
Journaliste : Are you calling
on Quebeckers to boycott US products?
M. Paradis : We haven't yet
called for a boycott. We're not calling for a boycott, but we're strongly
encouraging Quebeckers to favor Québec products, to look at any alternative,
local alternative possible to any US product, and we're calling on the
Government to look at the possibility, as concrete measures to adopt right now,
to make sure that in any commerce, grocery stores, US products are clearly
identified and Québec products are even more clearly identified.
Journaliste : Is it wise for
members of Government to call on boycott? We had a party yesterday say we
should be boycotting American products. Is that sound policy?
M. Paradis : Well, as far as
we're concerned, it's important to encourage Quebeckers to favor, to choose
Québec products.
Journaliste : But does it go
that far? Boycott is a very different thing than...
M. Bérubé : Québec first.
M. Paradis : It's Québec
first, and first, it's calling on Quebeckers to do the right thing now and to
favor, to choose our products.
Journaliste : This idea of
moving workers to Hydro-Québec, getting jobs at Hydro-Québec, do you think that
that is something that is sustainable in terms of helping the economy at this
point?
M. Paradis : Simplistic
solution, magical thinking. It's not the way to move forward. Quebeckers are
looking for a real plan. So, what's the Government's reaction to what has
happened with this factory and the brutal dismissal, layoff of all these employees?
That's what we're waiting for, and we haven't heard the Government about its
plans regarding the workers, but also regarding the company, subsidies that may
have been granted to the company, governmental contracts. We haven't heard the
Government on a real plan. That's a simplistic solution to say : The
workers are going to be moved to Northern Québec to build infrastructure.
That's not the way it works. Every employee has a personal situation, it's...
the employees to decide if they want to do this. Do they have the proper
training, the proper formation? We don't know. So, that'a simplistic solution.
Journaliste : But don't you
think... You know, it's not the first time we heard this proposition, I
remember, like Mr. Boulet mentioned it or another minister when we talked about
boosting infrastructure projects in Québec, and then those... like, workers
losing their jobs in the manufacturing sector would be able to join the
construction force... workforce. So, is there like a viable solution there that
the Government is right to explore?
M. Paradis : There is a wide
array of solutions to be explored. We have proposed many such solutions in the
past few weeks. We talked, for instance, about diversifying our exports way
before the Government finally thought it was a good idea, having fiscal
measures to favor exportations, and so on, and so on.
But saying that, well, infrastructure
projects is the solution at the short term, it's always the reflex, but it's
not the immediate solution, it takes time to build infrastructure, it takes
time to move people around, to train people. So, yes, in the long run, it's
part of the solution, but it's not the solution at the short term, the only
solution at the short term.
Journaliste : Just quickly,
Mr. Bérubé, on the... being cancelled just about a week after the Government
tabled this bill on Québec identity, on integration, what's your reaction?
M. Bérubé : About French and
any other topics, you should judge this government about what he's doing, not
about his intention, and this is another example of the CAQ cutting a French
immersion program and now cutting an event who is useful to inspire people about
the best way to promote French, ou to make sure that it's an important topic in
Québec. So, we were not... Let's say, it's surprising that the
first thing they want to cut, it's about French again, it seems to be a bad
choice, and this is not the kind of choice that a PQ Government is going to do.
Journaliste :
...M. Paradis.
M. Paradis : Ah! non, mais je
vous l'ai dit, là, je... moi, je l'ai toujours fait. Lundi, je suis allé à
l'épicerie. Je n'ai mis aucun produit américain dans mon panier d'épicerie. Il
y avait des belles oranges des États-Unis, je ne les ai pas choisies. Il y
avait des pommes des États-Unis, je ne les ai pas choisies. Donc, on peut faire
ces choix-là de manière quotidienne. C'est à chacun d'entre nous de le faire,
mais, oui, c'est possible.
(Fin à 8 h 24)