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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de relations intergouvernementales canadiennes

Version finale

Le jeudi 30 janvier 2025, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures une minute)

Mme Ghazal : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Donc, je veux réagir sur le projet de loi que vient de déposer le ministre Jean-François Roberge, la Loi sur l'intégration nationale. Je l'ai lu. Ce que ça contient, en fait, c'est des grands principes généraux, mais ça reste quand même flou dans l'application. Ce qu'on comprend, à la lecture du projet de loi, puis à ce qu'a dit le ministre, c'est qu'il va y avoir une politique sur l'intégration nationale qui sera écrite après l'adoption du projet de loi. Donc, le diable est dans les détails, mais les détails, on va les avoir plus tard. Donc, ça va être très important tout le travail qui va être fait par mon collègue Guillaume Cliche-Rivard, qui va être... qui va poser des questions très détaillées en commission parlementaire pour en savoir plus.

Vous savez, face au multiculturalisme canadien, le modèle québécois, là, qui est en vigueur depuis les années 80, c'est l'interculturalisme. C'est ce à quoi Québec solidaire croit parce que le multiculturalisme nuit au Québec, alors que le modèle d'interculturalisme a fait ses preuves. Mais malheureusement, contrairement aux politiques et à la Loi sur le multiculturalisme, il n'y a jamais eu de loi sur l'interculturalisme au Québec. Et aujourd'hui, bien, avec ce projet de loi là, bien, c'est une occasion ratée de la part de la CAQ, de la part du ministre Roberge, d'avoir notre propre loi sur l'interculturalisme.

Je l'ai entendu dire qu'il veut aller un peu plus loin. Ça reste flou, là encore. Moi, je mets en garde fortement Jean-François Roberge et la CAQ de ne pas dénaturer ce qu'est l'interculturalisme, où est-ce que tous les Québécois on se rassemble, peu importe leur... nos origines, qu'on soit né ailleurs comme moi ou qu'on soit né ici, autour d'un socle commun.

Puis j'ai écouté aussi le point de presse du ministre, puis il y a quelque chose qui m'a intrigué, il... en répondant à une question sur les festivals, j'ai peur de qu'est-ce qu'il veut faire parce qu'il veut envoyer une police des festivals. En tout cas, il y aura des questions là-dessus auxquelles il devra répondre.

Au final, pour moi, ce que je vois, avec toutes les actions du gouvernement, c'est que ce projet de loi, c'est un écran de fumée face aux coupes en intégration que fait la CAQ. Cette semaine, à quelques pas d'ici, là, dans un centre de francisation, une centaine d'étudiants, de gens qui veulent apprendre le français, ont vu leurs cours disparaître, leurs cours coupés. Cette semaine, il y a des annonces de coupures dans des mesures de soutien pour les élèves immigrants dans nos écoles. Puis là, aujourd'hui, on nous arrive avec un projet de loi avec des beaux principes généraux qui restent flous dans l'application. En fait, pour moi, le modèle de la CAQ, c'est le modèle de couper dans l'intégration des immigrants et c'est inquiétant.

Journaliste : Quand vous parler de festivals... En fait, ce que j'ai compris, en tout cas, de ce qu'a dit M. Roberge, c'est que les événements qui sont financés en partie par le gouvernement du Québec pourraient être tenus de respecter certains principes de cette politique nationale, là, des principes, disons, du modèle québécois d'intégration. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, qu'on mette des conditions au financement de certains événements?

Mme Ghazal : Bien, là, moi, j'entends... j'entends ça puis je me mets à la place des gens qui organisent déjà des festivals où est-ce qu'il y a de l'interculturalisme, où est-ce qu'il y a... Par exemple, je pense au Festival ukrainien à Rosemont, par exemple. Ça se passe en ukrainien, il y a des danses ukrainiennes. Les gens, quand ils rentrent... Je veux dire, tout le monde est ouvert. Parce qu'à un moment donné, dans sa réponse, j'avais comme l'impression qu'il disait : On veut s'assurer que c'est ouvert à tous. Moi, je ne connais aucun festival au Québec, quel qu'il soit, où est-ce qu'on fait une analyse de sang, là, pour savoir si on permet de rentrer ou pas. Ça n'existe pas. Donc, à quoi il fait référence? Je disais que le diable est dans les détails, c'est important. Comment il va le mettre en application aussi, si les principes sont respectés ou pas? La langue française, elle est respectée. On a la Charte de la langue française. Donc, c'est quoi, il va amener une police des festivals? Je ne comprends pas ce qu'il veut faire.

Journaliste : ...oblige des événements à intégrer des éléments de culture québécoise, que ce soit dans la programmation ou dans les services rendus sur place. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette idée-là, même s'il reste des éléments à préciser?

Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire que les gens qui sont au Québec, qui vivent au Québec... Ça parle aussi français. Ils invitent tout le monde. On a envie d'apprendre quelque chose sur cette culture-là. Peu importe qui on est, on vient. Après ça... Je veux dire, on est québécois, on est sur le sol québécois. Je mettrais en garde le ministre d'aller dans des détails puis d'aller faire des vérifications sur des choses qui... peut-être qu'il a juste... De montrer cette culture-là, j'ai parlé ukrainienne, grecque, peu importe, bien, c'est un enrichissement aussi pour le Québec. Il l'a dit, que c'est un enrichissement. Donc, qu'est-ce qu'il va ajouter de plus? Moi, je ne suis pas capable de répondre à ça. Il faudrait qu'il me dise... Il a-tu un exemple d'un festival qui ne respectait pas le Québec ou, je veux dire, montrait de la danse puis de la chanson d'une autre culture dans une autre langue au Québec? Puis les gens, entre eux, ils regardent ça, puis ils font des commentaires, puis ils dansent, puis ils parlent en français, c'est... je ne vois pas... Je ne sais pas ce qu'il veut faire. Il faudrait qu'il réponde un peu plus détaillé. Parce que ça pourrait être inquiétant, hein, pour les gens. La culture, là, la culture québécoise s'enrichit par l'apport culturel des autres.

Puis il y a peut-être des gens... Tu sais, moi, je regarde, par exemple, ma famille. Eux autres, ils vont beaucoup au Festival libanais, à ces festivals-là, même aujourd'hui, là, 35 ans... presque 40 ans plus tard. Puis, au début, peut-être qu'ils ne seraient pas allés dans les festivals, ils n'auraient pas pu rencontrer des gens de toutes sortes de cultures. Ce n'est pas juste des Libanais qui vont dans ces festivals-là. Parce que c'est ça qui les attire. Après ça... Après ça, je veux dire, s'il n'y a rien, s'il n'y a pas de chanteur québécois... Je veux dire, eux, ils participent dans la société. C'est une façon aussi de participer à la société.

Ça fait que c'est des détails que... Je ne sais pas exactement... puis comment l'appliquer aussi, comment il va appliquer ça.

Journaliste : ...du ministre parce que, plus tôt cette semaine, il nous avait dit qu'il y avait quelque chose de cassé dans le modèle d'intégration des nouveaux arrivants au Québec, notamment parce que, selon un rapport du Commissaire à la langue française, les enfants des nouveaux arrivants, donc ceux qui sont nés ici, accordent moins d'importance à la langue française, au fait de parler français que leurs parents, qui, eux, sont nés ailleurs. Est-ce que ça, ça vous préoccupe aussi? Est-ce que vous partagez cette idée-là qu'il y a quelque chose de cassé?

Mme Ghazal : Bien, moi, je suis très fière de dire que je suis devenue Québécoise, puis j'ai appris le français puis la culture québécoise, puis je suis devenue profondément québécoise grâce à l'école publique, l'école publique qu'on fait ensemble, tous les enfants. Il y a une mixité scolaire dans l'école à tous les niveaux, mixité sociale, mixité aussi sur... Par exemple, la classe sociale. Est-ce que les parents sont pauvres, sont plus riches? Cette mixité-là dans notre école existe de moins en moins.

Puis moi, j'invite le ministre, s'il est vraiment préoccupé par le fait que des jeunes ne se sentent pas amplement immigrants... Il y a aussi le facteur de la construction de l'identité. C'est des adolescents, ça prend du temps. Mais moi, j'invite la CAQ à commencer par donner l'exemple puis à arrêter de pointer l'immigration comme le problème à tous, comme la cause de tous les problèmes. Déjà ça, peut-être que ça amènerait plus les plus jeunes qui viennent d'arriver, de quelques années, au Québec à se sentir accueillis puis à se sentir Québécois, juste par le discours de leur leader comme M. Legault.

Journaliste : In English, I would like to know if you would have had this law in place asking newcomers to adhere and also to contribute to Québec society. Is it... Is there something negative that, basically, the Québec Government is trying to force, not forcing, but, at the same time, forcing in newcomers? Is this something negative that you can see in the law?

Mme Ghazal : It's good thing to make sure that... the Government make sure that all Quebeckers live together and have the same... How I say? Like, «un socle commun», like, that...

Une voix : ...

Mme Ghazal : Yes, values or... like, the language, the culture of Québec. It's a good thing to make this effort.

Journaliste : ...as a child of Bill 101, you think that?

Mme Ghazal : Well, like, me, if I am here today, it's because I have been integrated in the Québec society, even if I didn't speak French when I arrived at 10 years old, when I was ten. And it's good because I feel that I have this feeling that Québec is also my country. It's not a country yet, but it's my society, and it's important to be together and to live together and to share something together. We are not only individuals in Québec living near each other, but we share something, we share a language, we share a culture. So, this is good, and this can be done naturally, not always... yes, maybe forcing people, but it depends on the way it's done. For example, in the schools, it's the role of the public school to integrate all students and to have this mix in the schools. It's a good place to do integration of immigration, not to cut as the CAQ is doing now.

Journaliste : OK, so the CAQ... Because there is also the obligation of the Government to integrate those immigrants. So, don't you think that the Government broke it's part of the social contract it wants to put in place?

Mme Ghazal : The CAQ is very incoherent about immigration and the integration of immigrants. In one hand, they do able with big, good principles and, in the other hand, they cut the integration, they cut the «francisation», they cut the support for students, immigrant students in our schools. This model of integration of the CAQ to cut in our public services is very bad for immigrants.

Journaliste : My last question. Do you think this bill was necessary then?

Mme Ghazal : If I read it now, I don't see it as necessary. But what's necessary is for Québec to have our own model of integration, and this is interculturalism, so to make sure just to define it that we want everybody to share the same values, the same culture, language. And the very best way to do it is in the public schools. The Government should stop giving money to private religious schools for beginning and to give it to public schools. The CAQ is incoherent in this field. Thank you.

(Fin à 13 h 12)

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