(Onze heures vingt-huit minutes)
M. Roberge : Bonjour.
Bonjour. Aujourd'hui, j'ai déposé, au nom du gouvernement, avec fierté, un
projet de loi qui définit pour la première fois notre modèle québécois d'intégration,
l'intégration nationale. C'est un moment qui est solennel, qui est important,
je pense, dans l'histoire du Québec parce que c'est un projet de loi qui est
fondamental, qui définit en quelque sorte qui nous sommes et qui précise
comment nous voulons continuer d'évoluer comme société, de quelle manière, sur
quelle base nous voulons amener des gens de partout à se joindre à nous.
Cette loi va s'insérer dans la lignée des
lois fondamentales du Québec comme la Charte de la langue française, la Charte
québécoise des droits et libertés et la Loi sur la laïcité de l'État. Cette loi
réitère que le Québec est une nation à part entière, avec une culture forte.
Puis il faut le dire, le Québec est une terre d'accueil avec ses
caractéristiques propres, une terre d'accueil laïque et francophone. Beaucoup l'ont
dit, beaucoup l'ont écrit avant moi, c'est une évidence, le modèle canadien, le
multiculturalisme ne convient pas au Québec. Il est carrément nuisible à notre
cohésion sociale. Il est donc temps que le Québec se dote enfin, plus de 50 ans
après la création du multiculturalisme canadien, de modèle d'intégration qui
nous est propre. Comme gouvernement nationaliste, nous prenons donc nos
responsabilités et nous posons un geste fort afin de protéger notre cohésion
sociale, notre manière de vivre ensemble, notre identité.
L'intégration nationale repose sur des
fondements solides que vous retrouverez dans la loi, mais je vais vous en
énoncer ici quelques-uns. Premièrement, la culture québécoise, c'est le
creuset, c'est le lieu de convergence. La culture québécoise, c'est la culture
commune du Québec. Deuxièmement, le français est la langue officielle et commune
du Québec, on le sait, mais c'est aussi la langue d'intégration à la nation.
Troisièmement, l'adhésion de tous aux valeurs québécoises est nécessaire. Je
pense notamment à l'égalité hommes-femmes ou à nos idéaux démocratiques.
Quatrièmement, évidemment, l'État du Québec est laïc. Cinquièmement, nous
reconnaissons la primauté des lois sur les diverses cultures et religions.
Donc, ce qu'on propose, c'est vraiment un
contrat social. On veut encourager tous les Québécois, peu importe leurs
origines, à faire vivre cette culture commune, à y participer et à l'enrichir
aussi. Mais c'est un contrat social qui engage également l'État. Avec le
principe de réciprocité, l'État devra favoriser l'intégration de tous à la
société d'accueil que constitue la nation québécoise. L'État doit valoriser
notre culture, la rendre disponible au plus grand nombre. Très concrètement,
lorsque le projet de loi sera mis en œuvre, le gouvernement ne financera que
des activités et les organismes qui en respectent les principes fondamentaux.
Aussi, le projet de loi prévoit... et c'est très important, le projet de loi
prévoit que le gouvernement élaborera une politique nationale sur l'intégration
à la nation québécoise et la culture commune. Cette politique gouvernementale
interministérielle assurera la cohérence gouvernementale et le respect des
principes de l'intégration nationale par tous les ministères, tous les
organismes, notamment les écoles, les cégeps, les universités et les
municipalités.
Au final, cette loi, en édictant fièrement
notre modèle d'intégration, en faisant connaître et appliquer ce contrat
social, sera un moyen de s'assurer que nous ferons toujours résonner, avec
force et en français, notre voix unique et nécessaire ici, chez nous. Merci.
Le Modérateur : Merci. On va
passer à la période des questions. On a une quarantaine de minutes. Donc, on va
essayer d'y aller rondement parce qu'il y a beaucoup de gens. On va commencer
avec Louis Lacroix, Cogeco.
Journaliste : Bonjour, M. le
ministre. S'il n'y avait pas eu l'événement, en fait, de l'école Bedford, par
exemple, est-ce que vous auriez déposé un projet de loi comme celui-là? Est-ce
que les... en d'autres termes, les événements qui se sont passés à l'école
Bedford a été une espèce d'éveil à l'égard de l'importance de ce projet de loi?
M. Roberge : J'ai travaillé
sur ce projet de loi depuis plus de 18 mois. Donc, ça n'a pas de lien
direct avec les événements de l'école Bedford. Par contre, je pense que l'école
Bedford et ses malheureux incidents, les malheureux événements qu'on a vus là
sont un révélateur de la nécessité de se doter d'un modèle d'intégration.
Manifestement, il y a des gens qui sont arrivés ici qui ne se sont pas
intéressés aux valeurs communes, qui ont fait fi du principe de l'égalité entre
les hommes et les femmes et qui ont cru qu'on pouvait vivre dans le modèle
multiculturaliste puis en disant : Bien, mes valeurs sont mes valeurs, j'y
ai droit, je les applique, elles sont au-dessus des lois, au-dessus des
principes, et je peux même les imposer dans ma classe en séparant les garçons
et les filles. Je pense que c'est une manifestation des ravages que peut faire
l'absence de modèle québécois.
Donc, je ne dépose pas ce projet de loi là
en réaction à ce qui s'est passé à l'école Bedford, parce que j'y travaille
depuis vraiment longtemps avant, mais de voir ce qui s'est passé à l'école
Bedford, je pense que ça a illustré à quel point c'était nécessaire et urgent
d'arriver avec ce projet de loi là.
Journaliste : Vous dites
également que le gouvernement ne financera que des organismes qui respectent
les principes qui sont inscrits dans la loi. Par exemple, les écoles
religieuses qui pourraient avoir du financement de l'État, c'est terminé, ça
veut dire?
M. Roberge : Ça va faire partie
de la réflexion, parce qu'il y a ce projet de loi là, qui est une loi-cadre,
qui... d'ailleurs, c'est une des recommandations du Comité sur les enjeux
constitutionnels. Encore une fois, je la travaillais, cette loi-là, avant que
le rapport arrive, mais on voit bien que c'est dans l'air. Je vous dirais que,
dans les principes du projet de loi, c'est certain qu'il faut se questionner
sur ce que vous mentionnez. Mais, en parallèle, je travaille avec Bernard
Drainville à renforcer la laïcité de l'État dans les écoles et j'ai aussi un
mandat pour regarder ce qui se passe en matière d'entrisme religieux dans
toutes les sphères de la société. Donc, suite à ce projet de loi là, il y aura
d'autres gestes pour renforcer la laïcité. Je ne veux pas mélanger les choses.
Le Modérateur : Merci.
Patrick Bellerose, Journal de Québec.
Journaliste : Oui. Bonjour.
Quand vous dites : Ça va faire partie de la réflexion, ça me surprend
quand même. M. Legault a été très ferme à la dernière session parlementaire, il
disait : Il n'est pas question de couper le financement des écoles
religieuses. Là, vous me dites, il y a une réflexion au sein du gouvernement
qui pourrait mener à la fin du financement?
M. Roberge : Il a mentionné
qu'à court terme ce n'était pas la décision qui avait été prise. Moi, ce que je
vous dis, c'est que j'ai maintenant le mandat du premier ministre d'évaluer
tous les enjeux de la laïcité dans tous les secteurs de la société, puis il y a
des réflexions qui se font à cet égard-là.
Journaliste : Sur la laïcité,
justement, vous dites, bon : Le Québec est laïc. On voit, dans les grands
principes de la loi du... de la loi-cadre, que la laïcité, c'est important.
Est-ce que cette loi-cadre-là pourrait vous mener, justement, à élargir le
champ de la laïcité? Je sais que c'est une réflexion qui est déjà... qui est
déjà en cours, là, mais est-ce que vous allez pouvoir vous appuyer sur cette
loi-cadre-là pour, justement, élargir le champ de la laïcité dans l'État
québécois?
M. Roberge : Je vous dirais
que c'est deux choses qui vont en parallèle mais dans la même direction. Avec
une loi comme ça, qui précise que, dans les règles du vivre ensemble, la
laïcité est fondamentale au cœur de l'État puis avec les manifestations qu'on a
vues, dans les écoles et ailleurs, qu'il y a des accrocs importants au principe
de la laïcité, on comprend que cette loi-là est un élément très important mais
qu'il va falloir d'autres gestes législatifs.
Journaliste : Mais donc, ce
n'est pas un outil juridique qui va vous permettre d'aller plus loin en soi?
M. Roberge : Non. Je vous
dirais qu'il y a cette loi-là, qui est vraiment un modèle d'intégration, puis
il y aura d'autres... d'autres gestes qui vont dans la même direction, mais on
ne mélange pas tout, on n'a pas, disons, profité de cette loi-là pour en faire
un fourre-tout puis mettre plusieurs autres éléments. Donc, la réflexion se
poursuit, puis on va vous revenir avec d'autres modifications législatives plus
tard.
Journaliste : Merci.
Le Modérateur : Merci.
Véronique Prince, Radio-Canada.
Journaliste : Bonjour.
M. Roberge : Bonjour.
Journaliste : C'est sûr que,
par contre, devant les oppositions, vous vous retrouvez avec un enjeu de crédibilité
parce que l'État doit s'engager aussi à intégrer les immigrants. Puis je sais
que, cette semaine, vous avez dit : On n'a jamais francisé autant
d'immigrants, etc., mais le fait est qu'il y a quand même des classes de
francisation qui ferment. Est-ce qu'il n'y a pas un enjeu de cohérence avec
votre projet de loi en ce moment, là?
M. Roberge : Bien, au moment
où on se parle, il y a surtout des classes de francisation qui réouvrent,
puisque, je le répète, le budget de cette année était considérable, il n'avait
jamais été égalé. Mais je vous répète qu'en décembre on a réinjecté, par-dessus
ce budget-là, un 10 millions supplémentaires et qu'on continue de déployer et
de redéployer des cours de francisation. Donc, il y a des cours qui réouvrent,
il y a des cours qui ouvrent. Que ce soit dans les centres de services
scolaires ou avec les partenaires, au moment où on se parle, on est dans un
moment où on lance des cours.
Journaliste : onc, vous
respectez la responsabilité que vous évoquez, là, dans votre projet de loi, à
votre avis.
M. Roberge : Absolument.
Absolument.
Journaliste : Puis est-ce que
vous pourriez, d'une quelconque façon, essayer de protéger votre projet de loi
avec ce que vous appelez maintenant la clause de souveraineté parlementaire?
Parce que, cette semaine, justement, il y avait un article dans Le Devoir,
c'était une proposition de Droits collectifs Québec, là, qui... un organisme ou
une association. Parce que je ne voyais pas qu'il y avait ça dans le projet de
loi, mais est-ce que c'est quand même une possibilité?
M. Roberge : Bien, ce n'est
pas exclu. Je vous dirais qu'au départ, là, dans nos réflexions, on croyait que
ce n'était pas nécessaire de la protéger à ce stade-ci, elle ne contrevient pas
aux chartes, d'après nos analyses préliminaires. On ne l'exclut pas. Est-ce
qu'il pourrait y avoir un amendement qui l'apporte si, à la lumière, là, des
réflexions, des échanges, des consultations particulières... Si on doit
l'utiliser, on va l'utiliser. On n'a pas de gêne du tout à l'utiliser. À ce
moment-ci, ce n'est pas dans le dépôt du projet de loi.
Journaliste : Merci.
Journaliste : Je vais me
permettre quelques questions, M. Roberge. François Carabin, Le Devoir.
Un peu sur le même sujet que la première question de ma collègue. Bon. Dans le
projet de loi, il est écrit clairement que l'État québécois prend des mesures
pour accueillir les personnes immigrantes et pour contribuer à leur intégration
et à leur épanouissement, par exemple en créant et en maintenant les conditions
favorisant...
M. Roberge : (Interruption)
Pardon.
Journaliste : ...à
l'apprentissage du français». Puis, un peu plus tard, on dit que l'État
québécois facilite l'accès aux œuvres et aux contenus culturels. Or, cette
semaine, on apprend qu'il y a des programmes d'intégration — c'est même dans le
nom — des immigrants qui sont coupés dans les écoles. Le ministre de la Culture
décide de mettre fin, par exemple, au dimanche... au premier dimanche gratuit
dans les musées, le premier dimanche du mois. Comment est-ce que ces
décisions-là contribuent à l'intégration des immigrants?
M. Roberge : Bien, de manière
de manière globale, notre budget en éducation, notre budget en francisation,
notre budget en culture n'a jamais été aussi élevé que cette année. Il y a eu
des enjeux, là, je vous dirais, de décaissement du budget de cette année. Dans
les premiers mois, il y a eu un décaissement qui était plus élevé que le
budget, même un budget rehaussé au-delà de l'inflation, puis là il y a un
enjeu, là, à l'intérieur de l'année, de s'assurer de respecter le budget. Mais
on n'est pas dans une période de coupures de budget, on n'est pas dans une
période de coupures de francisation ou de soutien aux organismes qui font de
l'accueil, absolument pas. Donc, moi, je ne suis pas gêné du tout, du tout de
dire que le gouvernement va mettre les moyens nécessaires pour l'accueil, la
francisation, l'intégration culturelle.
Journaliste : Vous ne risquez
pas de vous mettre, en quelque sorte, en contravention de la loi que vous
souhaitez adopter en coupant dans... je sais que vous n'aimez pas le terme
«couper», mais en réduisant ces services-là, dans les écoles notamment?
M. Roberge : Bien, écoutez, la
loi n'est pas encore adoptée. Moi, je répète qu'on est dans un budget cette
année qui est plus élevé que les années passées. On n'est pas dans une période
de compressions budgétaires, on est dans une période de respect des budgets. Je
ne suis aucunement inquiet qu'on va avoir les moyens de nos objectifs... les
moyens de nos ambitions pour être capable d'offrir la francisation, l'accueil,
l'intégration. Cependant, on va réduire le nombre de personnes qui arrivent sur
le territoire québécois — ça, on s'est engagés à le faire — surtout pour les
résidents temporaires. Donc, il y a une grande partie de la demande pour des
services publics, notamment en francisation, qui provient de personnes qui ne
seront plus ici dans un an, dans deux ans, dans trois ans parce qu'on va
réduire le nombre de résidents temporaires sur le territoire québécois.
Journaliste : Juste une
petite précision avant de passer à la prochaine question. Vous avez dit que
vous arrêtiez de financer des organismes, par exemple, qui ne respectent pas
les principes de la loi. Est-ce que... Qu'est-ce que ça veut dire pour des
œuvres anglophones, par exemple?
M. Roberge : Bien, c'est
important de mentionner que la communauté historique anglophone a un statut
particulier au Québec, hein, ils vont conserver leurs institutions. D'ailleurs,
c'est clairement... c'est écrit en toutes lettres dans le projet de loi, ils
ont droit à leurs écoles, bon. On applique maintenant la Charte de la langue
française au réseau collégial. Il y a de moins en moins d'étudiants dans le
réseau collégial, mais il va quand même rester des cégeps anglophones, même
s'ils doivent enseigner le français maintenant. Il y a des institutions
universitaires, des institutions hospitalières qui sont en anglais, par exemple,
ça va demeurer, on va faire attention à ça, mais ceci dit, la langue d'accueil,
ce n'est pas l'anglais. La langue commune, ce n'est pas l'anglais, la langue
officielle, ce n'est pas l'anglais, la langue d'intégration à la nation
québécoise, ce n'est pas l'anglais, c'est le français.
Le Modérateur : Merci. Thomas
Laberge, La Presse canadienne.
Journaliste : Oui. Peut-être
juste pour poursuivre, là, sur la question du financement, donc, vous avez
mentionné les écoles religieuses qui vont faire partie de la réflexion. Quels
autres organismes vont faire partie de cette réflexion-là? À quoi vous pensez
quand vous pensez quand vous pensez à ces... qui pourraient, potentiellement,
ne pas respecter les conditions d'intégration du Québec?
M. Roberge : Bien, je vais
vous donner un exemple concret. J'ai eu des discussions avec ma collègue à la
Famille, puis il en a été question, je vous dirais, en décembre, mais dans les
discussions à l'interne, pour arriver avec ces principes, en pensant à
l'application, à la déclinaison, là, sur le terrain, lorsqu'on arrivera avec
une politique... c'est sûr que ma collègue à la Famille est fermement engagée à
revoir les règles pour le financement des CPE, et donc l'admission. On sait
qu'en ce moment puis depuis un certain temps il y a des parents qui peuvent ou
ne peuvent pas inscrire leurs enfants dans des services de garde qui sont
subventionnés parce qu'à l'entrée on accepte des enfants en fonction de
l'origine ethnique des parents ou en fonction de l'appartenance religieuse des
parents. Ça, c'est clairement incompatible avec le modèle que je dépose et ça
va changer.
Journaliste : Mais qu'est-ce
qu'elle pourrait faire, votre collègue, concrètement, là? Parce que, là, c'est
un exemple concret, là, que vous donnez d'application de la loi.
M. Roberge : Très concret.
Journaliste : Oui, mais
qu'est-ce qu'elle ferait, là, la ministre, par exemple?
M. Roberge : Bien, elle va
changer les règles et les balises. La ministre gère son réseau, elle est
capable de donner des directives, de revoir qu'est-ce qui est acceptable comme
critères d'admission. Puis elle y travaille, puis elle y travaille notamment
parce qu'on en a discuté puis parce qu'il faut s'harmoniser, il faut voir venir
qu'avec ce nouveau modèle là il y a des choses que l'on faisait et qu'on ne
fera plus, puis des choses qu'on va mieux faire, surtout.
Une voix : ...
M. Roberge : Techniquement,
on pourrait le faire, mais la loi-cadre, la loi sur l'intégration, va assurer
justement, maintenant, une cohérence gouvernementale. On va s'assurer que, dans
tous les organes de l'État, dans tous les ministères, dans nos écoles, dans nos
CPE, partout, on respecte ces principes-là. Parce qu'on peut toujours bien
poser un geste qui va dans un sens, poser un geste qui va dans l'autre sens, en
fonction du contexte, en fonction des demandes des gens, mais là on va avoir
quelque chose qui va assurer une cohérence gouvernementale, et ça, c'est très
important.
Journaliste : Est-ce que
c'est la version caquiste de la charte des valeurs québécoises?
M. Roberge : Je ne crois pas,
honnêtement, c'est...
Journaliste : Parce qu'il y a
beaucoup de considérants, là, qui viennent... Vous parlez d'autodétermination,
un moment donné, vous parlez... Alors, on a l'impression que c'est un peu comme
une espèce de version caquiste ou simplifiée de la charte des valeurs de M.
Drainville.
M. Roberge : Ça n'a pas de
lien avec la charte des valeurs de M. Drainville. C'est notre modèle
d'intégration à la nation québécoise, tout simplement.
Si on veut dire à quoi ça répond, je
dirais : Bien, ça répond au modèle multiculturaliste canadien, pour
dire : Bien, écoutez, ça ne s'applique pas au Québec, maintenant, le
multiculturalisme canadien, on va définir dans notre espace de liberté ce qu'on
peut faire, qui on est puis quelles sont les règles du vivre-ensemble.
Journaliste : Quand on vous a
parlé...
Le Modérateur : On va juste
revenir... Thomas avait une autre question.
Journaliste : Oui. À la fin,
là, de votre énoncé, vous dites : «Le projet vous modifie la Charte des
droits et libertés de la personne pour y énoncer que les droits et libertés de
la personne s'exercent dans le respect du modèle québécois d'intégration
nationale.» Est-ce qu'on peut avoir des détails pour mieux comprendre qu'est-ce
que ça veut dire exactement et quel impact concret ça va avoir?
M. Roberge : Bien, c'est
parce qu'on voulait justement être certain que des personnes n'invoquent pas
notre charte, nos lois québécoises pour essayer de faire invalider certains
principes de cette loi fondamentale.
Donc, en inscrivant dans la charte des
droits qu'on doit lire la charte et interpréter la charte dans le respect du
principe de l'intégration, on s'assure d'une harmonisation ici. Donc, d'une
certaine manière, c'est comme si ça dit : Bien, on n'a pas besoin de faire
une clause dérogatoire pour notre propre loi, on harmonise nos lois, on dit que
ces principes-là, bien, doivent être lus avec la lunette de l'intégration
nationale.
Journaliste : Par exemple,
sur les enjeux de laïcité.
M. Roberge : Sur les enjeux
de droits individuels versus les droits collectifs.
Le Modérateur : Merci. Fanny
Lévesque, La Presse.
Journaliste : Juste revenir
sur les organismes, là. Là, vous avez donné un exemple qui est au sein de votre
gouvernement, donc vous avez des leviers, évidemment. Quand vous parlez
d'organismes ou même de villes, vous aviez parlé de ça un peu plus tôt cette
semaine, le levier, c'est qu'on... par exemple, pour les organismes, le levier,
c'est qu'on pourrait interrompre ou révoquer le financement, par exemple, si on
contrevenait à ce modèle-là?
M. Roberge : Bien, lorsqu'on
fait des ententes de financement — le gouvernement a beaucoup
d'ententes de financement avec toutes sortes d'organismes — bien, je
pense, il faut se rendre à la fin du protocole. Mais, lorsqu'on arrive à la fin
puis qu'on veut resoumissionner ou obtenir un financement, bien, il va falloir
s'assurer que, dans les activités puis dans les mandats de l'organisme, on
respecte ces principes-là. En réalité, c'est de la cohérence gouvernementale
encore, c'est la base. Et, évidemment, on ne veut pas financer des choses qui
vont à l'envers de nos principes fondamentaux d'accueil puis d'intégration des
gens. Ce ne serait pas cohérent. Des gens nous diraient : Bien, vous avez
voté une loi, vous faites le contraire. Alors, on s'assure que ça va...
Journaliste : Avez-vous des
exemples, justement, en tête? J'imagine que vous en avez, là, si vous avez mis
ça dans la loi, où des organismes ne sont pas dans l'esprit, justement, de...
M. Roberge : Je n'ai pas...
Je n'ai pas une liste d'organismes, par exemple, là, qui seraient en ce moment,
par exemple, de mauvais joueurs ou qui feraient les choses de manière
incorrecte. Mais, par exemple, j'ai visité des organismes qui font de l'accueil
de nouveaux arrivants, là, sur le terrain, depuis que j'ai la responsabilité de
l'immigration. Honnêtement, la plupart disaient : Bien, nous, on... Ils le
disaient d'elles-mêmes : On n'est pas trop dans le multiculturalisme, on
est dans l'inter, et justement c'est le genre de choses, de bonnes pratiques
qu'on pourra utiliser pour dire aux autres organismes : Regardez, voici
comment on fait. Et ils nous disaient : Bien, quand on accueille des
nouveaux arrivants, on fait du pairage avec des gens qui habitent aux
Québécois... au Québec, pardon, depuis longtemps, on fait du parrainage, on
fait des rencontres interculturalistes. Plutôt que de dire : Bien, on va
faire aujourd'hui l'activité pour telle communauté, demain l'autre communauté,
la semaine prochaine l'autre communauté, puis de les faire de manière très communautariste,
séparées les unes des autres, on va... on va dire : Bien, voici toutes ces
personnes-là, d'origines diverses, on va les rassembler en fonction de leurs
origines diverses pour dire : Bien, vous arrivez maintenant au Québec,
voici les règles du vivre ensemble, puis on va faire venir des gens qui
habitent déjà au Québec pour les mettre en relation. C'est ça qu'on veut qu'il
se passe. On va s'en assurer lorsqu'on fera des ententes de financement avec
des organismes qui sont sur le terrain puis qui accueillent des nouveaux
arrivants...
Le Modérateur : Merci...
Journaliste : On nous a
donné...
M. Roberge : ...pour que ce
soit, je vous dirais, les bonnes pratiques.
Journaliste : On nous a donné
l'exemple... Excuse-moi, Fanny, là, mais on nous donnait l'exemple d'une fête
haïtienne créole qu'il faudrait s'assurer, par exemple, d'avoir une présence
québécoise. Est-ce que ça serait, je ne sais pas, moi, un artiste québécois sur
place, de la bouffe québécoise? On nous a donné cet exemple-là. Est-ce que vous
le reprenez?
M. Roberge : Bien, il
pourrait y avoir, exactement, une activité financée... toujours financée et
structurée par le gouvernement. Parce que, je veux juste préciser, on
n'interdit pas à des groupes ou à des communautés de se rassembler puis de
faire des fêtes, là, on n'empêche pas ça. Mais, lorsque l'État organise,
coordonne, finance, bien, on veut qu'il y ait des notions d'intégration
nationale, que ce soit, dans cette activité, justement, qu'on invite des gens
qui ne sont pas juste des gens de la communauté, ou alors qu'on fasse venir des
artistes qui ne sont pas dans la communauté, ou alors on fait des fêtes...
Je suis allé voir un spectacle qui
témoignait très, très bien de ce que ça pourrait être, un organisme qui
s'appelait Vision Diversité où on avait des gens de partout, des musiciens de
partout qui faisaient des rythmes vraiment de cultures très, très diverses,
mais qui reprenaient des chansons québécoises. Donc, on entendait des chansons
québécoises connues, mais réinterprétées en samba et en toutes sortes de
musiques du monde, et il y avait dans la salle des gens de partout. Ça, je
trouve que c'est formidable pour l'intégration, pour l'accueil, pour l'enracinement
des personnes versus un festival d'un type de musique x destiné à des gens qui
n'aiment que ça, destiné à une communauté où on est un peu en silo, en ghetto.
On ne veut pas encourager ça.
Journaliste : Mais juste
une...
Journaliste
: Par exemple,
le Festival Nuits d'Afrique, eux autres, ils reçoivent du financement du
ministère de la Culture, 166 000 $. Ça veut-tu dire que dans un cas
comme celui-là... Le Festival Nuits d'Afrique, d'après moi, ils ne mettent
pas... ils ne font pas la promotion de la musique du nord du Lac-Saint-Jean.
Alors, est-ce que ça voudrait dire qu'on pourrait revoir leur financement?
M. Roberge : Bien, je ne
connais pas le fin détail de ça. Mais, à ce que je sache, ce festival est
ouvert à tout le monde, il y a des gens de partout qui y vont aussi. Ce n'est
pas un festival, Nuits d'Afrique, destiné simplement aux gens d'origine
africaine. Donc, il me semble qu'il y ait déjà là de la mixité, de la
diversité. Je ne peux pas m'avancer, là...
Journaliste : Bien, le
contenu...
M. Roberge : ...pour chacun
des festivals pour voir quel est l'élément qui peut-être démontre qu'il
respecte déjà les principes ou quel est l'élément à ajouter, mais il faut...
Journaliste : Mais est-ce que
ça veut dire que le ministère de la Culture pourra regarder dans la
programmation puis dire : Bien, il n'y a pas assez... il n'y a pas assez
d'artistes québécois, par exemple, puis on ne finance pas?
M. Roberge : Bien, il faudra
trouver une manière, dans chacune de ces manifestations-là, de respecter les
principes. Dans certains cas, ça peut être de faire venir des artistes
québécois, dans d'autres cas, ça peut être des œuvres québécoises, dans
d'autres cas, ça peut être d'inviter des gens aussi de la diversité. L'idée,
c'est de favoriser la mixité. On s'inspire de l'interculturalisme pour écrire
notre modèle, mais c'est un modèle qui va plus loin que l'interculturalisme,
parce qu'on dit qu'il faut mettre les gens en relation, mais, après ça, on dit
que les gens doivent adhérer à la culture québécoise...
Le Modérateur : Merci. On
va...
M. Roberge : ...mais que le
principe de... l'interculturaliste, pardon, du vivre-ensemble, la diversité de
la mixité est très importante...
Journaliste : Mais est-ce que
ça vise donc...
Le Modérateur : Excuse-moi,
Fanny, j'aimerais juste qu'on puisse passer, au moins, tous les journalistes
qui sont là.
Journaliste : Mais ça va
prendre une seconde. Est-ce que vous parlez donc des organismes subventionnés
ou des fêtes ou des événements que vous organisez? Parce que là, il y a comme
une divergence dans ce que vous avez dit.
M. Roberge : Mais il y a deux
choses dans la loi, il y a des articles qui parlent d'une politique
gouvernementale pour s'assurer que tous les organismes de l'État, donc, les
ministères, les municipalités, les écoles, etc., puis il y a d'autres articles
qui parlent des activités ou des organismes financés par l'État. Il faudra voir
de quelle manière à la pièce, à chaque fois, on est capable de s'assurer que,
lorsque l'État finance quelque chose, mais qu'on respecte les principes. Mais
je ne peux pas, ce matin, vous faire, là, la nomenclature de chacune des
activités ou chacun des festivals, puis vous dire si, oui ou non, ça respecte
une loi qui n'est même pas encore adoptée, vous comprendrez.
Le Modérateur : Michel David,
Le Devoir.
Journaliste : Oui, bonjour,
M. Roberge. Là, on parle des organismes, est-ce qu'il y a quelque chose, dans
votre projet de loi et éventuellement dans votre politique, qui va toucher les
individus, les nouveaux arrivants? Est-ce que ça leur, d'une manière ou d'une
autre, impose de nouvelles obligations? Comment, si c'est le cas, allez-vous
vérifier que ces obligations-là sont rencontrées? Et éventuellement est-ce
qu'il y aurait des sanctions pour ceux qui ne voudraient pas, ou, d'une manière
ou d'une autre, ne participeraient pas à leur propre intégration?
M. Roberge : Bon, on a déjà
instauré, au Québec, ce qu'on appelle le test des valeurs que les nouveaux
arrivants doivent remplir, doivent passer. Je pense qu'il pourra, à la lumière
du projet de loi, lorsqu'il sera adopté, être revu, être révisé, être mis à
jour. Il y a aussi, au ministère de l'Immigration, des activités d'intégration.
C'est un programme qui date puis, à mon ministère, on m'a proposé, il y a
quelques semaines, là, de revoir tout ça. J'ai dit : Bien, écoutez,
attendez un peu. On va adopter le projet de loi, on va se doter de nouveaux
modèles, puis on refera nos cours d'intégration. Parce que ça existe, les cours
d'intégration et d'information aux nouveaux arrivants sur qu'est-ce que c'est
que la société québécoise, mais on reverra les modalités et le contenu du
cours. Est-ce que ces cours sont obligatoires? Combien d'heures ça prend? Donc,
il pourra y avoir des obligations, on va les détailler plus tard, mais je ne
l'écarte pas.
Journaliste : ...on pourrait
bonifier... Qu'est-ce qui doit être revu dans le test des valeurs?
M. Roberge : Bien, on refait
un nouveau contrat social. Je pense qu'il va falloir revoir nos outils qu'on a
en ce moment. Que ce soit les cours d'intégration ou le test des valeurs, on
refait le contrat social. On remet à jour, je vous dirais, quelles sont les
valeurs, quels sont les fondements. On révisera ensuite nos outils que sont...
Une voix : ...
M. Roberge : ...qui est le
test. Pardon?
Journaliste : Est-ce qu'il
fonctionne, pour l'instant, le test des valeurs?
M. Roberge : Mais on va le
réviser.
Journaliste : Il ne
fonctionne pas, vous dites...
Journaliste : C'est vous qui
allez le faire?
M. Roberge : Je n'ai pas dit
qu'il ne fonctionne pas, j'ai dit qu'on va le réviser, on va le mettre à jour.
On change les règles du jeu, il va falloir mettre à jour les éléments.
Journaliste : C'est vous qui
allez le faire, réviser... la révision?
M. Roberge : C'est le
ministère de l'Immigration, de la Francisation, de l'Intégration.
Journaliste : Ça passe par
décret ou...
M. Roberge : Je verrai la
mécanique, mais c'est le ministère, c'est mon ministère qui s'en occupe.
Le Modérateur : Michel,
avais-tu une question?
Journaliste : Votre
politique, quand est-ce qu'on va l'avoir?
M. Roberge : On pense
l'adopter et la mettre en œuvre, grosso modo, un an après la sanction.
Le Modérateur
: Merci.
On va passer aux questions en anglais en commençant avec Angela MacKenzie, CTV.
Journaliste : Hi! I'm wondering about the organizations. So, how will you
determine which organizations fit this bill, with the criteria that you have
outlined? And how are you will ensure that they are continuing to follow these
regulations?
M. Roberge :
Well, first, we'll
have to discuss, improve and adopt the bill of course. And... (Interruption). Excuse me. For this bill,
like for all others, I think, by discussing it with the groups and with the
other parties, we will make it better, of course. But, at the end, when the
bill is implemented, the Government with... will only fund activities and
organizations that respect its fundamental principle.
Journaliste :
But how will you determine which
organizations do that?
M. Roberge :
Well, all organizations who receive
money from the Government of Québec should be sure that they respect the
fundamentals.
Journaliste :
Merci.
Le Modérateur :
Merci. Franca Mignacca, Global.
Journaliste :
Just a follow up to that question.
Minister Roberge, when you say that... you know, that they respect these
fundamental, I assume, values, for instance, what exactly do you... are you
targeting here? Like, what exactly do they have to respect to be able to
maintain funding?
M. Roberge :
Men and women are equal in Québec.
There is a Québec culture. Multiculturalism says that we don't have a common
culture. We have a common culture, we have a Québec culture, and so
organizations should be sure to promote the Québec culture and organizations
should put some efforts to put people together, people from all around the
world, Quebeckers. They have to meet, they have to discuss, they have to learn
about each other. We don't want ghettos. We want a society, we want a cohesion.
Journaliste :
Similarly, when it comes to community
events, though, I'm still a little unclear in terms of what exactly would have
to change for certain festivals, for instance, to maintain funding. To my
knowledge, a lot of these community festivals are open for anyone to go, even
if... you know, for example, the... as my colleague mentioned, the Festival
Nuits d'Afrique, anyone can go. So, I mean, are you asking for a certain
threshold of Québec content in these festivals? What exactly are you hoping to
change here?
M. Roberge :
It's too early to answer all those
questions, all... They are really good questions, but we have... but we have...
Une voix : ...
Journaliste :
Yes. Can we have some examples?
M. Roberge :
First, we have at first to adopt the
bill. And, within the bill, we have some articles saying that we will have a
rule, a «règlement», that will define exactly what are those principles. So, I
can't give you all the answers now when the bill is not adopted and when the
rule, the implementation is not done. But what I can say is that those
principles should be on those new contracts between the Government and those
organizations that want to be funded, they want some money from the
Government... the Government of Québec. It's normal that the Government of Québec...
be sure and make some measures to be sure that we don't finance something who's
going against our law. I think it's obvious. But we will have to define the
mechanism. Right now...
Le Modérateur :
Cathy Senay, CBC.
Journaliste :
Yes, but what...
M. Roberge :
And it's normal... I say... Maybe, we
will say: Well, you don't have all the answers now. It's normal that I don't
have all the answers now.
Journaliste :
Mais... Minister Roberge, we are all...
Non, non, it's not that. We are just asking you for an example. You gave a very
good example in French, for a festival about songs, Québec's songs.
Une voix : ...
Journaliste :
Yes. So, if you go to a Greek festival,
what are your expectations?
M. Roberge :
Well, I don't know. I would love... I
would have to see what is the festival now. Maybe, right now, they respect the
principle of this law. Maybe, maybe not. If it's a festival for only one group
and, in the room, they check: Are you a member of this community? No. You can't
enter. It's a problem. And nothing about the common culture is in the festival,
nothing is in French, nothing is... is an art coming from Québec, maybe we'll
have some... some issues.
Journaliste :
Good. This is exactly what I was
looking for. I'll just add a few questions. Minister Robeger, what are you
asking to every immigrant when you say, in your bill, that you want every
immigrant to not only accept and assume Québec... Québec culture and language,
common language, but you want them to contribute? What are your expectations?
And is it an obligation that you're asking for?
M. Roberge :
Well, it's... When we say in
French : We want... «On veut qu'ils adhèrent et contribuent»...
Journaliste :
Yes, contribute.
M. Roberge :
Yes.
Journaliste :
Adhere and contribute.
M. Roberge :
Adhere and contribute. Yes. Thank you.
Because... When we say we want them to contribute, it's because we are open.
The Québec's culture is alive. It will change. People coming from all around
the world, they add something. And we are open-minded that they can give
something, improve our culture. So, that's why we say we are open, they can
contribute. Of course, they have to adhere to our fundamental values. You can't
come here and say : Oh! Well, I don't believe that men and women are
equal. This is a huge problem. But, when we have an agreement about those
fundamental values, people coming from all around the world are welcome, and we
want them to be part of Québec's nation.
Journaliste :
Don't you think, and that's my last
clarification, if you are asking them, newcomers, to contribute, they may feel
that they are forced to do it and then they can create even more ghettos?
M. Roberge :
Well... OK. «Bien...» I think your
questions are good. They are not forced, but I think they will be please. You
come to a country... They can stay where they are, but they choose to come
here. I hope they want to be part of the nation.
Le Modérateur :
Phil Authier, The Gazette.
Journaliste :
Good afternoon. One very sensitive
topic among nationalists, and if you attend as many PQ conventions as I have in
my life...
M. Roberge :
Sorry for you.
Journaliste :
...one of the big things that has
irritated nationalists is the citizenship ceremony when people come to Canada
in Québec and it's... there's a lot of Canadian flags, there's a... there's a
multicultural feel to all of these events. Are you going... Are you planning,
based on this... because you mentioned displaying of the flag and emblems at
events, are you going to be negotiating with Ottawa so that, when there are
immigration ceremonies that take place... citizenship ceremonies that take
place in Québec, that this... Québec presence be more felt? And how would you
do that?
M. Roberge :
We won't negotiate with Ottawa, but
maybe we will have our own ceremony.
Journaliste :
So, a parallel ceremony is a...
M. Roberge :
It's... It's an option. It's an option.
Journaliste :
And just to pursue as well, I mean, in
French you said that, you know, there could be a Carifesta where people...
Québec groups go in and play samba or they play Québec's music. So, do you...
do you envision the... like, the Carifesta, do you... do you envision Eric
Lapointe singing at Carifesta? Or, I mean, do they... are these... are these
require... do these be requirements in your formula? They have to serve
poutine?
M. Roberge :
Well, there's a danger to make fun and
to make jokes and... you know, about the... about this project.
Journaliste :
No, but we're trying to get to the
practical.
M. Roberge :
You know, you can... you can use all
those funny examples, saying : Well, if you bring poutine in your
festival, it's all right, you know. I think Québec's culture is more than
poutine, you know? And with respect of this artist, I think we have a lot of
artists and... Let's... Let's don't make fun out of this fundamental project,
please.
Le Modérateur :
On a une précision de Franca Mignacca.
Journaliste :
Just a clarification, actually, just on
a more serious note. You do speak in the bill as well about the obligations of
Quebeckers to immigrant populations. I wanted to ask what those obligations are
and how you'll ensure that part is enforced as well.
M. Roberge :
Well, we will promote some initiatives,
some programs. I've been to a launch of a really good program called Deux par deux, I think it was in December, when pairing
Quebeckers and newcomers, so they can discuss, have conversation, know each
other and bring this newcomer to the family, to restaurants, to festivals. I
think this is the kind of things we want more.
Le Modérateur : Angela
McKenzie, CTV.
Journaliste : ...just to
clarify, there's no mechanism in this bill, there's no measure that... where
you can enforce, for example, that people who come here believe that men and
women are equal or that they participate in French fully in Québec society.
There's no measure there to enforce that, correct?
M. Roberge : Well, we have
«la Charte de la langue française» saying that we have the right to work in
French. «On a maintenant le droit de travailler en français.»So, we have...
This bill doesn't replace all other bills in Québec, we still have «la Charte
des droits et libertés, we still have «la Charte de la langue française». And
this is like a complement to all other bills that we have, which are really
important.
Journaliste : It's just that,
in Bill 21, you had a whole process of double checking who is wearing religious
symbols and then you had, perhaps, fines. So, this is what we're getting at.
Here, there are no fines, nothing, like, to basically make sure that this law
is respected.
M. Roberge : Well, if you...
I have read the... I had a lot of time and I have read the «Politique
multiculturaliste canadienne» fro 1971, I think, and I have read «la Loi
canadienne sur le multiculturalisme aussi». Those laws, they don't have some
penalties or some sanctions or... but still, they ruled the Canadian society and
they made huge damage to the Québec society. They are everywhere, they made
their way to the mind, to organisms, to leaders, to financement from the
Federal government. But some people could say : Well, those are just laws
without any measures, but, in fact, those measures, this politic and this this
law transform the Canada.
I think that with this «loi-cadre», which
goes further because we have the law, we have the politic and we have the
article about the funding, we can do as much or even better than what the
Canada did.
Journaliste : Merci, M.
Roberge. Juste un dernier petit point. Vous avez dit, en anglais... vous avez
parlé de potentielle cérémonie de citoyenneté québécoise. À ma connaissance, il
n'y a pas de citoyenneté québécoise, donc comment est-ce que ça
s'orchestrerait.
Mais non, mais vous m'avez parlé de ce que
le fédéral fait, est-ce qu'on va négocier avec Ottawa pour s'insérer dans les
cérémonies canadiennes. Ce que j'ai dit, c'est : Non, on ne négociera pas
avec Ottawa. Là, est-ce qu'il pourrait y avoir une cérémonie québécoise, j'ai
juste dit que je ne l'écarte pas, c'est une option. Je ne l'exclus pas, tout
simplement.
Journaliste : Vous ne
l'écartez pas, c'est une réflexion que vous avez, là, vous n'avez pas lancé ça
comme ça, en conférence de presse, là.
M. Roberge : Bien, on me pose
une question, je dis que je ne l'exclus pas, je ne l'exclus pas.
Journaliste : On a une
constitution, on a une loi-cadre, il y aurait une citoyenneté qui viendrait
avec.
M. Roberge : Ce n'est pas ce
que j'ai dit. J'ai juste dit que je n'excluais pas une cérémonie, un événement.
C'est tout ce que j'ai dit.
Le Modérateur : Merci. C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse.
M. Roberge : Merci beaucoup.
(Fin à 12 h 11)