(Huit heures vingt-six minutes)
M. Grandmont :Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver en ce début de
session parlementaire.
D'abord un petit mot sur
un anniversaire, un triste anniversaire aujourd'hui qu'on souligne, l'anniversaire
de la tuerie, de l'attentat, en fait, à la mosquée de Québec. Je prends
quelques secondes pour le rappeler, c'est un devoir de mémoire important qu'on
a. Évidemment, l'islamophobie, l'intolérance sous toutes ses formes se doit d'être
dénoncée. Ça ne doit plus arriver, des gestes et des événements comme celui-là.
Donc, je veux simplement vous dire que c'est quelque chose qui est très
important pour nous et que ce soir je serai notamment à la mosquée pour la
prière qui aura lieu. J'étais aussi au thé qui était organisé. C'est une belle
activité, ça a permis de bien reconnecter tout le monde ensemble.
J'aimerais vous parler
des transports collectifs aujourd'hui, le tramway, notamment, tramway qu'on
verrait quasiment rouler, hein, si on avait respecté l'échéancier initial.
Normalement, si on a eu une signature en 2018, il aurait dû être livré, donc
opérationnel en 2026, donc on serait en train de voir le tramway circuler dans
les villes de Québec, actuellement, en phase de test. Mais ce n'est pas ça qui
s'est passé. On a un parti à la tête du gouvernement du Québec, la Coalition
avenir Québec, avec Geneviève Guilbault, qui était à la fois ministre
responsable de la Capitale-Nationale et ministre des Transports, qui a
beaucoup, beaucoup, beaucoup ralenti le projet. Je ne reviendrai pas sur la
série d'événements où on a eu finalement du niaisage dans le projet de tramway,
mais chose certaine, c'est que ça a fait l'affaire des... du Parti conservateur
du Canada, par exemple, qui finalement se retrouve... Ça a fait beau jeu pour
eux autres, qui aujourd'hui se permettent... Pierre Poilievre sepermet de politiser le financement du transport collectif.
On le voit dans le dossier du tramway, mais on le voit aussi avec,
potentiellement, aussi la ligne bleue à Montréal.
Donc, moi, je demande à la ministre des
Transports, vice-première ministre du Québec, de faire tout en son possible
pour que le fédéral honore ce 1,5 milliard de dollars qui est notre
argent, qui devrait revenir ici dans la région de Québec. Je la trouve beaucoup
trop silencieuse. Ce n'est pas à coups de petites lettres envoyées au ministre
Duclos qu'on va réussir à aller chercher notre argent pour réaliser ce
projet-là, qui est très important à Québec. Donc, je lui demande d'entrer en
action, je demande d'être proactive.
Autrement, on va commencer à se poser des
questions sur pourquoi elle ne veut pas froisser Pierre Poilievre. Est-ce que c'est
parce qu'elle veut garder des bonnes relations avec Pierre Poilievre? Est-ce
que c'est parce qu'elle veut se présenter avec le Parti conservateur du Canada?
Je pose la question. Mais, en tout cas, moi, je trouve que son silence est
très, très, très inquiétant à la fois pour la réalisation de ce projet-là, mais
à la fois sur ses intentions derrière... à ne pas vouloir froisser Pierre
Poilievre.
On passe à Guillaume.
M. Cliche-Rivard : Merci
beaucoup, Etienne. Ce matin, moi, je vais vous parler d'itinérance. Ça fait
quand même la manchette ces derniers jours, mais aussi depuis quelques mois,
surtout depuis l'arrivée du grand froid. Là, je vais être très clair, Valérie
Plante a raison, il faut absolument un électrochoc sur le dossier de l'itinérance,
et la CAQ n'est pas du tout au rendez-vous. N'importe qui qui réside à
Montréal, là, qui prend le métro, qui habite nos quartiers, qui se promène — mais
ça dépasse Montréal, on va se le dire, là, je me concentre sur ce que Mme
Plante a dit — le voit bien, que la crise humanitaire qu'on vit n'a
plus de sens.
Nous, on a été très, très, très actifs sur
le dossier. Moi, j'ai fait une proposition de sommet avec mes collègues à l'automne
pour qu'on se réunisse tous ensemble, le palier municipal, provincial, fédéral,
qu'on ait des discussions avec le communautaire, qu'on se mette en action
rapidement, je suis sorti pour dénoncer le manque de financement dans les
haltes-chaleur, on est sortis ensemble, Étienne et moi, à Québec et à Montréal
pour qu'on discute du logement communautaire, donc du logement de transition
avec soutien communautaire, pour que les gens retrouvent des logements.
Ça n'a pas de bon sens. Moi, depuis le
mois de... d'automne, en fait depuis le mois de septembre, là, j'ai ce
dossier-là. J'ai été sur le terrain, j'ai rencontré une quarantaine d'organismes,
je suis allé voir toutes les directions, je suis allé voir tous les refuges. J'ai
même amené le ministre Carmant avec moi à plusieurs reprises. Je lui ai montré
ça avait de l'air de quoi, le campement Saint-Rémi, dans ma circonscription, j'ai
amené les deux pieds sur le campement pour voir comment ça fonctionnait puis
comment on ne pouvait pas tolérer ça dans la société québécoise actuelle. Je
veux le sensibiliser, je veux qu'on continue de les sensibiliser.
Mais pour nous c'est prioritaire, et pour
l'instant ce n'est pas suffisant. Ça nous prend un électrochoc, il faut qu'on
ait du financement important, rapide, massif pour régler la crise de l'itinérance.
Ça se fait en amont avec la protection, puis le filet social, puis le logement,
mais ça se fait aussi en finançant correctement puis en prenant... que la
responsabilité de la Santé publique soit telle qu'on en ouvre, des refuges, qu'on
avance, parce que là il y a des dizaines et des dizaines de Québécois, de
Québécoises, voire des centaines maintenant qui vivent dans la rue, qui dorment
dans la rue, puis par un temps froid de moins 15, moins 20, c'est absolument
inacceptable. Je demande du leadership puis de l'action au ministre Carmant et
au premier ministre Legault.
Journaliste : Vous pensez que
le problème de l'itinérance, ça se règle uniquement avec de l'argent?
M. Cliche-Rivard : Ça ne se
règle pas qu'avec de l'argent, ça se règle en prévention d'abord. On le sait,
qu'un tiers d'entre eux qui sont dans la rue aujourd'hui, là, sont à la rue
parce qu'ils ont été victimes d'expulsion de leur logement. Il faut qu'on ait
un registre des loyers qui a du sens, il faut qu'on ait des réelles protections
pour les locataires, il faut qu'on ait du logement social de manière suffisante
pour éviter des hausses, là, qui vont peut-être mener du monde à la rue, là.
6 %, ce n'est pas tout le monde qui va être capable de payer ça dans les
mois à venir. Évidemment, ça prend un chèque d'aide sociale aussi qui permet de
payer son loyer. Ça, ce n'est pas tout le monde qui est capable, il y a du
monde qui se mettent en chambre à deux, à trois pour être capables de payer
leur loyer. Ça prend un système de prévention.
Actuellement, là où il y a besoin d'argent
rapide, c'est sur le répit. La halte-chaleur, effectivement, ça va prendre de l'argent.
La solution, elle n'est pas dans l'urgence à long terme. Si on est constamment
à ne financer que des haltes-chaleur puis que de l'urgence, on ne s'en sortira
jamais. Ceci dit, demain matin, il n'y en aura pas cinq logements, 100 logements,
400 logements disponibles. Ça fait qu'en attendant, comment on passe l'hiver?
Oui, ça prend de l'argent.
Ceci dit, les organismes sont à bout de
bras. Ils ont eu deux appels à projets supplémentaires, ils ont déposé le
nombre de lits qu'ils pouvaient déposer de plus, mais ils ne peuvent pas en
faire davantage. Moi, j'appelle le ministre de la Santé publique à prendre des
mesures exceptionnelles. Quand on a eu une crise, là, humanitaire puis une
crise de pandémie, on a loué des locaux, on a ouvert des places, on a aligné
des espaces de vaccination. Bien, on est capable de faire la même chose pour l'itinérance.
Que le CIUSSS, puis que la santé publique, puis que le ministre louent des
locaux, qu'on mette des lits bord en bord, qu'on ouvre 500 places demain
matin, oui, ça, c'est une question de cash, oui, ça, c'est une question d'argent.
Mais comment est-ce qu'on peut tolérer que ces gens-là sortent et rentrent du
métro comme si c'était ça, une halte-chaleur? Comment est-ce qu'on peut tolérer
que ces gens-là sont à la recherche, à qui mieux mieux, de quel refuge va avoir
une place pour eux ce soir, en se disant : Coudon, demain matin je vais
peut-être mourir de froid? Ça n'a pas de bon sens, puis oui, ça va en prendre,
de l'argent.
Journaliste : M. Grandmont,
qu'est-ce que vous attendez au juste de Mme Guilbault?
M. Grandmont : Comme j'ai dit
hier, là, moi, je m'attends à du leadership de sa part. C'est sa
responsabilité, elle est vice-première ministre, elle a été ministre
responsable de la Capitale-Nationale, elle est ministre des Transports. Elle
est en train de laisser partir potentiellement 1,5 milliard de
dollars de notre argent québécois dans les mains d'Ottawa qui va aller financer
des projets ailleurs au Canada. Parce que Pierre Poilievre, là, puis les
fédéraux, on l'a bien vu, il y a un article qui était sorti il n'y a pas
longtemps, qui montrait bien la disparité entre ce qui est dépensé en
infrastructure en Ontario, en Alberta, au Québec. Actuellement, l'Alberta
reçoit autant... en tout cas autant de promesses d'investissements en
infrastructures que le Québec pour deux fois moins de population. Si on perd
l'argent de la ligne bleue, si on perd l'argent de la... du tramway de Québec,
là, on va se retrouver avec encore moins d'argent ici au Québec, avec deux fois
plus de population qu'en Alberta. On ne va pas chercher notre part de l'argent
qui est le nôtre, ça, je trouve ça totalement inacceptable.
Donc, ce que je demande à la ministre, là,
c'est de tout mettre un son pouvoir. Si c'est de créer un front commun avec la
maire de Québec, avec les oppositions, on va y aller, on va le faire avec elle.
Mais pour l'instant, là, sa façon de se battre pour aller chercher l'argent,
là, c'est d'envoyer des lettres au ministre Duclos. Voyons donc, ça manque de
sérieux. Je veux dire, elle n'est pas prête à se battre. Donc, moi, je lui
demande d'être plus proactive. S'il faut qu'elle s'embarre pendant une heure avec
Pierre Poilievre dans un... dans un bureau en fermant la porte à clé pour lui
dire de respecter l'engagement puis l'autonomie du Québec par rapport à ses
volontés de réaliser un projet de tramway... Rappelons-nous, là, qu'on a voté
deux motions unanimes d'appui au tramway, là. Il y a 125 députés à
l'Assemblée nationale qui veulent que le tramway se réalise. Je veux dire, si
elle n'est pas prête à défendre ça, là, je me demande qu'est-ce qu'elle fait
là, là.
Journaliste : Mais il va le
verser, l'argent, il va le verser pour le troisième lien autoroutier.
M. Grandmont : Oui, sauf
qu'encore une fois on est en train de couper la poire en deux. On n'est pas
d'accord sur le projet de troisième lien, puis le Québec pourra faire sa
bataille pour aller chercher l'argent du troisième lien, s'il veut aller
chercher de l'argent pour un troisième lien. On va toujours être là pour dire
que c'est une mauvaise idée. Mais prendre l'argent du tramway puis le
transférer sur le projet de troisième lien, c'est nous enlever
1,5 million de dollars... euh, de milliard de dollars qui avaient été
prévus pour un projet bien spécifique, pour lequel l'Assemblée nationale s'est
dite entièrement en accord, par deux fois, en 2023 et en 2022.
Journaliste : ...vous appelez
Mme Guilbault. Celui qui tient le crayon, c'est le fédéral, ce n'est pas
Mme Guilbault, là.
M. Grandmont : C'est le
respect de l'autonomie du Québec que je veux voir transparaître à travers les
revendications de la ministre Guilbault.
Journaliste : Là, vous parlez
de Mme Guilbault, mais, aux dernières nouvelles, elle n'a pas été rabrouée
ou désavouée par son patron, là. Qu'est-ce que ça dit, ça?
M. Grandmont : Effectivement,
effectivement, c'est une bonne remarque. Et je me demande pourquoi le premier
ministre, qui lui-même se dit favorable à cette troisième voie-là, qui n'arrête
pas de dire qu'il va aller chercher l'argent des Québécois, ne le fasse pas
pour le projet de tramway de Québec, ça m'inquiète particulièrement. Quand on
est... quand il a été question de 6 milliards de dollars, pour aller
chercher en santé, là, il s'est battu, même pour le milliard qu'il a réussi à
aller chercher. En santé, il l'a fait, il est allé chercher
1 milliard de dollars, même s'il voulait avoir six. Moi, ce que je
lui demande, c'est de faire la même bataille pour de l'argent qui va aller dans
le transport collectif. On est dans une crise, on est dans une crise climatique
importante, on a besoin d'investir dans le transport en commun pour réduire nos
émissions de gaz à effet de serre. Le tramway, comme d'autres projets, comme...
j'aime bien l'allusion, là, du maire Marchand quand il dit que c'est une petite
Baie-James, parce qu'Hydro-Québec ça a été une façon, ça a été un levier
économique, comme le tramway peut l'être aussi pour le Québec. Si on veut
développer notre économie, si on veut réduire à la fois... faire ça puis, en
même temps, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, il va falloir
développer des projets de transports collectifs structurants comme le tramway.
Et j'espère que le premier ministre pourrait aussi se battre comme il l'a fait
en santé.
Journaliste : Mais sans cet
argent-là, Québec doit quand même aller de l'avant sans l'argent d'Ottawa.
M. Grandmont : Sans l'argent
d'Ottawa, là, on n'a pas le choix de le faire quand même. On l'a fait, on a
fait Hydro-Québec sans une cenne du gouvernement fédéral. On s'en est servi
comme levier économique. Avec le tramway, c'est la même chose. C'est un outil
de développement économique qui nous permet de réduire, par ailleurs, nos
émissions de gaz à effet de serre, de protéger notre territoire. Évidemment
qu'on va pouvoir le faire. Mais évidemment, la première bataille à faire, c'est
aller chercher notre argent des Québécois qu'on a envoyé à Ottawa qui doit
revenir ici, là.
Journaliste : 1,5 milliard et
non 40 %, parce que 40 %, on est rendus au haut de 3 milliards.
M. Grandmont : Comme j'ai dit
sur la question, là, de la santé, on va faire la bataille évidemment pour aller
chercher le 40 %, mais il y a 1,5 qui était déjà garanti. En santé, on l'a
fait, on voulait six, on a obtenu un, mais on s'est quand même battu, en tout, le
gouvernement, je dis «on», mais le gouvernement s'est battu pour aller le
chercher. Je m'attends à la même chose, à la même combativité dans le dossier
du transport collectif.
Journaliste : Les voitures
électriques. Est-ce que vous pensez qu'il faut absolument garder le cap sur
2035 pour ce qui est de l'interdiction de la vente de voitures à essence?
M. Grandmont : C'est le gros
minimum. On doit respecter l'échéancier de 2035. On ne va pas commencer à
baisser nos objectifs à nous autres en environnement parce que Donald Trump a
décidé de faire bande à part puis de lâcher ses... les objectifs puis de sortir
de l'Accord de Paris. Évidemment qu'on doit continuer. 43 % de nos
émissions de gaz à effet de serre au Québec viennent des transports. La planète
brûle, là. Indépendamment de Donald Trump, qui décide de faire le fou, là, sur
les enjeux, les enjeux environnementaux puis de se retirer de tous les... de
tous les accords qui nous liaient normalement vers des objectifs qui sont tout
à fait louables. Je veux dire, il faut garder le cap. On n'a pas le droit, on
n'a pas le droit de baisser les bras, la planète brûle. Cela dit, il faut le
faire sur le transport, le transport individuel, les voitures, garder le cap
sur les objectifs de 2035. Mais encore, je fais le lien avec l'autre question
qui m'a été posée avant, il faut continuer à aller chercher l'argent pour
réaliser nos projets de transport collectif. Ce n'est pas juste avec des
voitures électriques qu'on va réussir à baisser nos émissions de gaz à effet de
serre.
Journaliste : Si les
États-Unis mettre un frein à la production de voitures électriques ou en tout
cas si... il pourrait y avoir des conséquences dans le marché.
M. Grandmont : Oui.
Journaliste : Est-ce que ce
n'est pas... M. Charrette nous disait : On n'est pas sur une île, là.
Est-ce qu'il n'est pas raisonnable de dire qu'il va y avoir un impact sur les
ventes de voitures électriques au Québec, par exemple?
M. Grandmont : Oui. Bien, le
marché de l'automobile, dans le monde, est plus grand que juste les États-Unis,
c'est la première des choses à laquelle que je pourrais répondre puis,
deuxièmement, les affirmations... je trouve que le ministre de l'Environnement
ne fait pas trop, trop sa job de ministre de l'Environnement. Il devrait
défendre une position forte du Québec puis lui même être en mode : On va
réussir à atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre malgré
les décisions des États-Unis.
Journaliste : Le Québec et le
Canada devraient se tourner vers le marché chinois dans ce cas-ci?
M. Grandmont : C'est une
option à explorer évidemment aussi là. Je veux dire, si on perd le marché
américain parce qu'il y a des tarifs qui sont importants ou si on décide pour
différentes... Tu sais, il y a différentes stratégies qui pourraient se mettre
en œuvre, évidemment il faut regarder l'ensemble des options qui s'offre au
Québec et au Canada. Donc, c'est une option qu'on devrait évaluer.
Journaliste : Avec la menace
économique qu'on a actuellement, est-ce que ça ne serait pas le temps justement
de laisser tomber, au Canada, la surtaxe de 100 % sur les véhicules
chinois?
M. Grandmont : C'est une
option qu'il faut absolument explorer.
Journaliste : Donc, vous êtes
prêt à laisser entrer la Chine dans le marché?
M. Grandmont : Je ne dis pas
que je suis prêt à laisser entrer la Chine sur le marché, je vous dis qu'il
faut...
Journaliste : ...une option à
regarder qui laisse sous-entendre que vous n'êtes pas fermé à ce que les Chinois
rentrent dans le marché.
M. Grandmont : Exactement,
exactement, exactement. Ce que je vous dis, c'est que d'abord on va commencer
par voir si les tarifs se mettent en place samedi prochain. On verra c'est quoi
la hausse qui... qui est proposée du côté américain. On verra comment elle
s'applique aussi. Est-ce que ce sera sur l'ensemble des produits? Est-ce que ça
sera différencié selon les produits, selon les... l'origine aussi? On pourrait
imaginer très bien, par exemple, il n'y aurait pas de tarif sur le pétrole
albertain par exemple. On regardera l'ensemble, puis après ça, on évaluera
c'est quoi les options.
Journaliste : Les options
pour vous, la Chine, ça en est une?
M. Grandmont : À évaluer,
évidemment.
Journaliste : Dans Le Devoir,
ce matin, Mme Elghawaby fait un lien entre la tuerie à la mosquée et la loi n° 21. Donc, le fédéral fait bien de se battre contre la
loi 21. Est-ce que ce lien-là est approprié selon vous?
M. Cliche-Rivard : Moi, je...
D'abord, il y a eu un acte ignoble qui a été condamné, Étienne en parlait tout
à l'heure. Je ne ferai pas de mauvais liens. Je pense qu'on... il y a une loi
du Québec adoptée démocratiquement, qu'on soit d'accord ou pas d'accord, je
veux dire, vous le savez, vous connaissez notre position sur la loi n° 21. Moi, je ne ferais pas du tout le lien entre... entre
les deux événements. Après ça, moi, j'ai.... Évidemment, que le fédéral
conteste une loi Québec, ça ne fait pas mon bonheur. Je l'ai dit à plusieurs
reprises sur ce dossier-là. C'est la prérogative du fédéral que je n'appuie pas
du tout. Ceci dit, ce n'est pas une loi non plus sur laquelle on a voté pour,
ni qu'on va soutenir, ni qu'on soutiendrait. On n'a pas la même définition de
ce que ça veut dire dans... dans l'action puis dans la mise en œuvre de la
laïcité. La question de la laïcité n'est pas débattue à Québec solidaire. Il y
a des tensions sur qu'est ce que ça veut dire et comment on la met en œuvre
avec les signes religieux ou pas les signes religieux. Je ne reviendrai pas
là-dessus aujourd'hui, mais je ne ferais pas de lien, là, du tout entre une loi
du Québec adoptée et une tuerie absolument abominable.
Journaliste : Qu'une
représentante, donc une dame qui a été nommée par l'État, fasse ce lien-là,
est-ce que c'est...
M. Cliche-Rivard : Je trouve
ça inquiétant.
Journaliste : Vous trouvez ça
inquiétant.
Journaliste : Regarding talking about immigration and with this new model that Mr.
Roberge wants to put in place with this bill, where are your expectation for
tomorrow with this incoming bill, with this new model inspired by
interculturalism?
M.
Cliche-Rivard :
Well, it's a little bit... I mean, I would say funny but it's not.
It's a little bit contradictory from Minister Roberge who was very much
critique last session for cutting in francisation and French courses. And we
just saw yesterday how many funding for supporting integration into schools
were cut as well. So, I mean, Minister Roberge is talking about the contract
between the newcomers and the people who are just coming into Québec and the
State. However, what we're really seeing is that there is only one side to that
contract. Minister Roberge is saying, "Well, you'll have to follow A, B, C,
D." However, on my side, I might just cut my... my francisation classes, I
might just cut the funding to integration. So, I'm really much calling Mr.
Roberge to respect his own law. Bill 96 is Minister Roberge's law, and he
enacted in this bill the very right to receive French classes. However, he is
cutting within his own engagement. So, I'm calling him for a real assessment
has to what he's promising, what he's asking and what he's delivering. And I'll
be very much open to see what he has to propose tomorrow. But I believe action
means more than... than words, and Minister Roberge, in the terms of words, is
highly failing these days.
Journaliste :
And, Mr. Grandmont, regarding
electrical vehicles, what Radio-Canada is reporting is that Minister Charette
is basically thinking about reviewing... postponing the objectives of 2035
because of the new context with Donald Trump... the decree for electric vehicles
in the US has a consequence, direct consequence to Québec as a mode of sales of
those vehicles. So, what should we do with that?
M. Grandmont :
I think we should not abandon our
objective of banning the sale of electric cars by 2035. 42% of our greenhouse
gas emissions comes from transport, so we have to act and maintain our
objectives even if Donald Trump decided to do the contrary. So, yes, we should
maintain our objective. I asked Minister Charette to not quit about this issue.
And I want to remind that electric cars are not the only tool we have to reduce
our greenhouse gas emissions. We have to invest a lot in public transit. So, as
I said earlier, I asked Minister Guilbault to be very strong in face of the
Federal government. We need this 1.5 billion dollars to construct our tramway,
our public transit. That is very necessary here in Québec. That's the point. We
should not abandon our objective, even if Donald Trump decided to do the
contrary.
Journaliste :
Because we would look... the Québec
government, at every Trump's decision, if finally... For example, Mr. Charette
is thinking about postponing this objective of not selling any more gas
vehicles, only electric vehicles, we would be giving the image of giving up all
the time?
M. Grandmont :
Yes. Well, the work of... We
shouldn't... we... I think, at the end of the CAQ mandate, we would look at the
results of this minister of... Environment minister. And I think the... Comment
on dit ça, un bilan?
Journaliste :
Track record.
M. Grandmont :
The track record. The track record of
Minister Charette is not so good. He's always doing things like supporting the
third link between Québec and Lévis.
Journaliste :
I'm going back to Trump. We should not
basically give Trump the big way and we should stop Trump.
M. Grandmont :
I don't understand the question.
Journaliste :
We should not... we should not... we
should not basically change our objectives every time that Trump is making a
decision.
M. Grandmont :
No, we have to be strong. We have to be
strong in front of that kind of a person. He's negotiating in the hardest way
possible. We have to be strong in our way, too. So, we will not abandon, quit
our objectives. That's the basic with that kind of person, I think.
Journaliste :
I just want to clarify, Mr. Grandmont,
given the context in the US though, how exactly can Québec attain the goal,
keep the goal at 2035? What exactly do you think they can do to keep... to make
sure that they can actually ban gas powered vehicles by 2035?
M. Grandmont :
Well, the car market is bigger than
only our relationship between Québec and United States. There's cars saled...
sale... Korean cars, Japanese cars, European cars. We have to explore other
markets. And I refuse to let that... our... I refuse to let the government say
that the only way to reduce our transport greenhouse gas emissions, that the
only tool that we have is on the individual cars. We have to be... we have to
invest a lot in public transit, that's another way to be... to reduce our
greenhouse gas emissions.
Journaliste :
Just quickly, Mr. Cliche-Rivard, on the
homelessness crisis right now in Montréal, in Québec in general, but we heard
from Mme Plante earlier this week. So, whose fault is it right now that, you
know, people can't find the resources they need?
M. Cliche-Rivard :
Well, obviously, Minister Carmant was
stating for people to play in team. However, I feel every single player of the
team is there, but he's not. And that's a main problem. Québec funding is not
to level. I mean, we're facing a humanitarian crisis in Montréal. Anybody who
lives in Montreal, who takes the metro, who walks in our neighborhoods, knows
that we're facing a crisis that we never saw. And this is true for Montréal,
it's also true for Québec, it's also true for many, many, many cities within
the country. But it is very dramatic in Montréal. And the resources that we're
having, I visited all of them in the last fall, they are out of breath. They
are at the very single limit of what they can do with the funding they have,
with the spaces they have. And even when they're asked to do more, they're
trying, but they're very limited.
So, I'm asking
Minister Carmant to inject new funding. We need to make sure
that, tomorrow, less and less people are sleeping on the streets. However, I'm
calling for the CIUSSS and the Santé publique to take their responsibilities.
It's not 100% for the NGOs and to the organization here on the ground to do
100% of the work with regards to homelessness, the Santé publique has
responsibilities. And I'm asking Mr. Carmant to inject the funding to rent
spaces, to put beds one next to one and to open those dorms to make sure people
are not freezing tomorrow. And it is his responsibility, he cannot just push
back this to the organizations on the ground to say : You have to do more.
He has to do more. And when Mme Plante is saying he's not meeting those
obligations, well, she's right, Valérie Plante is right, Minister Carmant is
not doing enough, the CAQ is not doing enough, and we're seeing this everyday
in Montreal and everywhere in Québec, the situation is not getting better.
Minister Carmant stated it would last fall. It's not.
Journaliste :
Is it simply a funding issue, though?
Are there other ways that you want to see Minister Carmant stepping up?
M. Cliche-Rivard :
Well, obviously, on every level. I
mean, a third of the people living on the streets now have been evicted, and
this is a big, big problematic. I'm asking for Minister Duranceau as well to do
better, to protect people. People are going to face 6% of their rent increase
in a couple of months. For a lot of people, that's just not possible, and
they're going to have to leave their rent because they won't have the capacity
to pay for it. And how is that even possible in the crisis we're living now that
the Minister is accepting this 6%? We should intervene, Quebeckers should
intervene to make sure that's not happening.
We should have a cheque,
a social welfare cheque that allows to pay for that rent. That's not the case
these days, people receiving $700, $800 a month to pay a rent that's
$1 600. How's that even possible? They have to be two, three within the
same rooms and they are threatened to lose their rent. So, I mean, in terms of
prevention, we should be doing a lot more, we should be doing a lot more on the
ground to make sure people are not freezing tomorrow and we should be very much
building more housing for tomorrow and NGOs to play their role within the
reintegration to appartement. We should make sure that all those levels are
very much more fulfilled.
(Fin à 8 h 50)