(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Tanguay : Bon matin à chacun et chacune. Bonne rentrée parlementaire à vous,
chers amis journalistes. Tiens, je vais me permettre une phrase forte :
Chers amis journalistes. Quel bonheur de vous retrouver ce matin, quelle joie.
On va vous parler... On
va vous parler de l'économie. Durant la session parlementaire, les trois
priorités libérales seront l'économie, finances publiques pour avoir les
services auxquels les Québécoises et Québécois ont droit. Alors, l'économie et
les finances publiques ne sont pas des fins en soi, mais c'est en créant la
richesse qu'on peut avoir les services publics. Alors, nous, l'économie, l'économie,
l'économie sera au coeur de notre action pour qu'on s'occupe des Québécoises et
Québécois.
En ce sens-là, nous
réitérons ce matin nos demandes. Dans le contexte de la guerre tarifaire que
Trump a annoncée, nous demandons premièrement que François Legault, finalement,
respecte sa parole et le nomme, le négociateur en chef, c'est important pour
développer notre stratégie; évidemment, dans un deuxième temps, intensifier les
relations bilatérales diplomatiques Québec-États-clés américains; et
troisièmement, participe, avec un leadership assumé du Québec, à ce qu'une
véritable cellule de crise soit mise sur pied au Conseil de la fédération, avec
une approche qui soit coordonnée, concertée, et pas tout un chacun dans son
coin, comme on l'a vu récemment. Même si ces initiatives-là peuvent être
positives, ça prend un message clair et fort. Face à un marché économique,
Donald Trump... canadien de 40 millions d'habitants, il doit comprendre où
est son intérêt, puis c'est en étant coordonnés qu'on va être capables de mieux
le faire valoir.
Puis vous me permettrez d'ajouter
une chose, une quatrième chose. Il faut renforcer, au sein de la fédération canadienne,
les échanges économiques interprovinciaux, faire en sorte que l'on
puisse diminuer les barrières aux échanges économiques. Il devrait y avoir, là
aussi, une table de travail pour s'assurer que notre économie canadienne
puisse, évidemment, être plus performante.
Alors, encore une fois, nous voulons un
renforcement de l'économie québécoise. Ça ne va pas bien, l'économie au Québec,
là, sous François Legault, et ça doit être le maître mot.
Et je vais maintenant céder la parole à
mon collègue pour quelques instants.
M. Derraji : Et ça va être
très rapide, et je vois l'excitation déjà en matière de questions. Je veux
juste vous dire : Nous sommes prêts. Nous sommes prêts, et je veux vous
dire que l'équipe libérale, l'opposition libérale, elle est prête à talonner le
gouvernement caquiste, et je vous invite à surveiller surtout le dossier de la
santé et des services sociaux. Comme le chef vient de le mentionner, l'économie
est parmi nos priorités, l'impact des coupures au niveau des services publics,
mais une touche plus particulière, un suivi très, très particulier par rapport
à tout ce qui se passe au niveau de la santé et services sociaux.
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce qu'on devrait utiliser l'hydroélectricité comme levier pour tenter, en
fait, de faire plier le gouvernement américain sur... en fait, Donald Trump sur
les tarifs? Est-ce que le fait, par exemple, de menacer un boycott... ou en
fait de menacer de couper les approvisionnements en hydroélectricité pourrait
être une bonne idée?
M. Tanguay : La réponse est
en deux teintes. Il faut que Québec respecte ses contrats dûment signés. Le
Québec ne peut pas commencer à aller jouer dans les contrats puis à dire :
Contrairement à ce que dit le contrat, je ne te livre plus, parce qu'il va y
avoir des poursuites judiciaires, et à raison. Alors... Par contre, le Québec
vend à l'occasion de l'électricité excédentaire, selon la période de l'année.
Là, vous avez une poignée qui fait en sorte de dire : Bien, écoutez, ça se
joue à deux.
Journaliste : Est-ce que ça
vous dérange d'entendre M. Carney dire qu'il faudrait utiliser l'hydroélectricité,
là, la couper aux Américains?
M. Tanguay : Bien, moi, j'entends
qu'il respecterait... Et c'est en ce sens-là qu'il fait sa demande. Maintenant,
si ce n'est pas en ce sens-là, s'il veut aller rejouer dans les contrats dûment
signés par Québec, bien, à ce moment-là, je vais le laisser, lui, expliquer son
approche par rapport à la règle de droit.
Journaliste : Est-ce que c'est
le fédéral qui doit décider ou les provinces ont leur mot à dire?
M. Tanguay : Ah! les
provinces... Le fédéral est là pour avoir une stratégie concertée, Québec a son
mot à dire, large mot à dire, et en ce sens-là le fédéral non seulement ne peut
pas agir seul, le fédéral peut agir uniquement s'il est épaulé par les
provinces, et Québec a un rôle à jouer.
Journaliste : ...vous êtes d'accord
pour une certaine péréquation à verser à l'Alberta si jamais on coupe le... le
pipeline qui n'a jamais été construit, là, entre les États-Unis et l'Alberta
sur le gaz?
M. Tanguay : Ça, ça relève de
l'action fédérale, avec les ressources financières fédérales. Une fois qu'on a
dit ça...
Journaliste : Non, mais M.
Legault a été très clair. Il a dit : Si l'Alberta manque des contrats,
perd de l'argent, on devrait, les autres provinces, verser à l'Alberta une
compensation justement parce qu'ils vendent moins aux États-Unis.
M. Tanguay : Bien, c'est ça,
ça participe des... de la péréquation et des outils que le... dont le fédéral
dispose, et à Québec également, nos entreprises vont être durement touchées, le
cas échéant. Il faut que Québec, François Legault étaie ce que serait un plan d'aide
à nos entreprises, puis il ne pourra pas faire ça à minuit moins cinq sur le
coin d'une table, là.
Journaliste : Mais est-ce que
ça devrait passer par une révision, là, des tarifs d'hydroélectricité pour le
secteur privé, là, comme certains le réclament?
M. Tanguay : Écoutez, moi, j'ai
suivi avec grande attention ce que l'Alliance pour la compétitivité énergétique
du Québec a publié dans les dernières 24 heures. Donc, il ne faut pas que,
pour nos entreprises... Et elles estiment... les entreprises estiment que le
choc tarifaire pour les 10 prochaines années serait une augmentation de
60 %.
Quand on ajoute à tout l'environnement qui
n'est pas performant au Québec, réglementaire, tarification, etc., c'est un
écueil, et là, François Legault... non seulement on dit qu'on a perdu six ans
avec François Legault, mais de façon patente on a perdu la dernière année et
demie avec le projet de loi n° 69. Je me rappelle, moi, d'avoir entendu en
commission parlementaire Michael Sabia, je pense, c'est en novembre 2023, il y
a à peu près un an et demi, et là il nous disait : Oui, il y a urgence,
nous devons agir, puis on parlait déjà des tarifs. Il ne s'est rien passé.
Mon point, pour répondre plus précisément
à votre question : il faut écouter nos entreprises, dans toutes les
régions c'est des milliers d'emplois. Il y a un choc tarifaire qui se présente,
ça prend une prévisibilité, puis pour ça, François Legault doit écouter puis il
doit aller en ce sens-là.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de son idée, à François Legault, de restreindre l'accès des
Américains aux appels d'offres?
M. Tanguay : Ça fait partie,
encore une fois, selon... Puis il faudrait faire l'analyse également juridique,
les conséquences juridiques, on est dans un État de droit. Alors, vous avez des
leviers. Mais la règle à respecter, évidemment, c'est l'État de droit. Vous ne
pouvez pas faire des mesures qui vont vous occasionner pour de nombreuses
années des recours judiciaires et être pris pour payer des pénalités. Mais ça,
il faudra l'analyser, puis, si c'est un levier qui peut être utilisé, un peu à
la lumière que l'hydroélectricité que nous vendons en surplus, bien, ça serait
à... Justement, il faut mettre ça en commun, ça prend quelqu'un, là, puis le
négociateur en chef pourrait être une personne pivot pour mettre tout ça en
commun. Qu'est-ce qu'on a à faire valoir au Québec et au Canada?
Journaliste : Est-ce que vous
être prêt à marteler son... le même message que lui sur l'achat local,
c'est-à-dire pourquoi avoir du vin de la Californie, on a de très bons vins
ici? Est-ce que vous seriez prêt à...
M. Tanguay : Son jus
d'orange, là?
Journaliste : ...à demander
peut-être aux Québécois de revoir leur plan de voyage aux États-Unis, etc.?
M. Tanguay : Je pense qu'il
peut y avoir une prise de conscience collective là-dessus, mais évidemment on
ne peut pas obliger les personnes. Moi, puis vous vous rappelez, là, j'avais
fait l'apologie de la tomate québécoise l'an passé, là. Elle coûte peut-être, à
certaines occasions, plus cher que la tomate de la Californie. Mais je pense
qu'il faut avoir le réflexe d'acheter localement.
Journaliste :
On boycotte?
M. Tanguay :
Boycott. Quel est l'effet
tangible de ça? Je pense qu'il... Plutôt que parler de boycott, je pense qu'on
devrait acheter davantage localement, les produits locaux. Et, en ce sens-là,
ce qu'on a demandé à François Legault : de faire en sorte que le
gouvernement arrête d'acheter sur Amazon. Ça, ça devrait être un exemple très
tangible, là.
Journaliste : ...boycotter X,
ce serait déjà un début pour les politiciens.
M. Tanguay : Écoutez, dans
notre démocratie, là, ça, c'est tout un débat en soi. Mais, dans notre
démocratie, de façon complémentaire, c'est une... ce sont des outils pour nous
aider à rejoindre le monde. Alors, c'est une réflexion en continu.
Journaliste : ...dont un est
proche, Elon Musk, est proche de Donald Trump, là. Vous êtes prêts à continuer
à aller là-dessus...
M. Tanguay : Ça fait partie
de...
Journaliste : Vous dénoncez
Donald Trump, mais vous êtes prêts à appuyer celui qui est la main droite de
Donald Trump. C'est ça?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
l'immense majorité des médias québécois sont sur X et sont très actifs sur X.
En ce sens-là, nous, pour rejoindre les médias, rejoindre les Québécoises et
Québécois, nous l'utilisons, ça, c'est important, de façon complémentaire.
Donc : communiqué de presse sur le fil de presse... la dernière fois que
j'ai fait une sortie sur, justement, les tarifs de Trump, 10 entrevues cette
journée-là, puis, de façon complémentaire, on s'était mis sur X et les gens
avaient pu être informés.
Journaliste : ...que M.
Legault se rende lui-même aux États-Unis, là, il y a... même deux fois dans les
prochaines semaines, est-ce que c'est une bonne idée, est-ce que c'est...
M. Tanguay : C'est très
important. Oui, oui, tout à fait. Ça participe de ce que l'on demande,
d'intensifier les relations bilatérales. Québec a des cartes à jouer comme
État, l'État québécois, avec des partenaires économiques qui sont des États
américains clés, qui nous aiment bien puis que, M. Legault, je suis certain, va
être très bien reçu, et eux peuvent nous aider à faire pression sur Donald
Trump.
Une voix : ...
Journaliste : Excusez, j'ai
juste une petite question, juste sur le sujet dont on parlait, là, bien, pour
revenir... avant de passer à l'intégration, pour revenir voyage. Le premier
ministre de la Colombie-Britannique a appelé ses concitoyens à revoir leur plan
de voyage aux États-Unis. Est-ce que vous seriez prêt à demander ça aux
Québécois?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est un réflexe... que ça relève de l'une décision individuelle. Je pense
que ça relève des Québécoises et des Québécois. Je pense qu'on n'a pas besoin
d'avoir de mots d'ordre. Mais je pense que... comme, acheter Québec pourrait
être un réflexe à aiguiser. Je pense que ça, c'est un questionnement qu'on
pourrait avoir.
Journaliste : Sur le nouveau
modèle d'intégration que Jean-François Roberge veut proposer, vous avez vu
l'intention du gouvernement, est-ce que vous partagez... est-ce que c'est
nécessaire d'avoir un modèle québécois d'intégration?
M. Tanguay : Vous savez, au
Parti libéral du Québec, ça fait plusieurs années qu'on parle, entre autres, de
l'interculturalisme puis est-ce qu'on devrait avoir une loi formelle sur
l'interculturalisme. Ça faisait partie... J'ai même participé à des travaux.
Nous, on sera toujours ouverts à discuter sur ces importants enjeux-là. Puis
j'entends que le projet de loi sera déposé jeudi. On va attendre de le lire,
mais il ne pourra pas mettre n'importe quoi là-dessus, il faut respecter les
droits et libertés fondamentales.
Et, là-dessus, permettez-moi une
digression. C'est bien facile de dire : Aïe! On a mis ça dans la loi, toi,
puis on a bombé le torse, puis : Aïe! c'est... que ça marche de même au
Québec, mais, quand il n'est pas là puis qu'il n'a pas d'argent, on apprend 200 millions
de coupures dans le système d'éducation, pour apprendre la culture québécoise à
des nouveaux arrivants, à des autochtones également, quand on parle qu'il n'y a
plus d'argent pour franciser les nouveaux immigrants, il a beau mettre ce qu'il
veut dans sa loi, là, ce n'est pas comme ça qu'il va faire avancer le Québec,
puis le français, puis la culture québécoise.
Journaliste : Donc, sur le
fond, l'interculturalisme, vous adhérez à ça évidemment, mais c'est quelque
chose que vous pourriez à appuyer, là, si... Parce que c'est ça, son
intention...
M. Tanguay : On verra le
détail, hein? Des fois... Oui.
Journaliste : ...loi sur
l'interculturalisme avec la notion de contribution ici, là.
M. Tanguay : Tout à fait.
Oui. Je pense que le premier qui avait parlé d'interculturalisme, c'était
Robert Bourassa au début des années 70, après ça, ça avait été repris au
début des années 80, en ce sens-là, par des politiques du Parti québécois.
Pour nous, l'interculturalisme, nous en sommes et on est prêts à travailler.
Mais, encore une fois, le diable est dans les détails. Puis il ne faut pas
diviser, il faut rassembler puis il faut travailler sur ce qui marche.
L'intégration, c'est d'abord la langue, la langue française, puis il ne donne
pas les cours.
Journaliste : Comment vous
avez trouvé la sortie de Valérie Plante hier par rapport à l'itinérance...
envers le premier ministre, mais les partis d'opposition aussi, qui ont l'air
de ne pas comprendre ce qu'elle qualifie de crise humanitaire avec
l'itinérance?
M. Tanguay : C'est que nous,
là, avec, entre autres, Elisabeth Prass, notre collègue qui travaille dans ce
dossier-là, qui est sur le terrain... Sur le fond, je pense qu'elle a raison,
on n'en fait pas assez, puis «on», le premier en titre, c'est François Legault
et le gouvernement caquiste. Maintenant, sur la forme, ça lui appartient. Elle
aura décidé d'utiliser ces mots forts là. Je ne vais pas commenter là-dessus,
mais, sur le fond, je... on peut parler, effectivement, de gens qui meurent
dans les rues, les ressources qui ne sont pas là. C'est excessivement
préoccupant.
Journaliste : Je vous ramène
à Québec, là, concernant le projet de tramway, est-ce que vous partagez le
scepticisme qu'a exprimé un peu plus tôt Paul St-Pierre Plamondon quant à ce
qui nous attend, là, avec ce projet-là? Puisque, vous avez vu, là, Mme
Guilbault refuse de rencontrer son vis-à-vis fédéral, à moins de renégocier
toute l'entente bilatérale, là.
M. Tanguay : Oui. Je vais...
juste avant de laisser la parole à notre collègue leader de l'opposition
officielle et porte-parole en matière de transport, il faut que Québec attache
le financement avec le fédéral dans les meilleurs délais. L'élection fédérale
va arriver cette année. Ça aurait dû déjà être fait, d'attacher le financement,
puis ils auraient pu le faire de façon beaucoup plus aisée dans les dernières
années. Transport collectif, il faut attacher le financement, ça presse, ça
presse, ça presse. Il doit être proactif. Puis, malheureusement, on voit que
rien n'est formellement attaché. Monsef, veux-tu compléter?
M. Derraji : En fait, la
seule chose que je vais ajouter, c'est qu'après six ans de ce gouvernement, Mme
Guilbault a tout fait pour ajouter à son... au titre de son ministère de... le
titre Mobilité durable. Moi, je constate de l'immobilité. C'est très
préoccupant ce qui se passe. Et vous avez aujourd'hui un texte d'un de vos
confrères, Olivier Lemieux, qui, lui, a eu de l'information que même le projet
de la ligne bleue, l'argent n'est pas attaché. Donc, c'est très grave. C'est
très préoccupant. Si le gouvernement caquiste n'a pas attaché l'argent pour le
tramway et pour la ligne bleue, je me demande où il était, le gouvernement
caquiste quand le fédéral était prêt à financer des projets en transport
collectif. Et vous avez vu ce qu'on a récolté versus l'Ontario, on parle de
12 milliards de dollars pour l'Ontario, on parle d'uniquement
4 milliards pour le Québec.
Donc, un, le laxisme doit arrêter. On a
besoin d'un leadership fort pour boucler le financement, que ce soit de la
ligne bleue ou du tramway. Et j'espère qu'au bout de la ligne, si jamais
l'arrivée des conservateurs au pouvoir, ce n'est pas la capitale nationale qui
va payer les frais de l'incompétence caquiste. Et l'argent va aller à la ligne
bleue et non pas au tramway de Québec.
Donc, ce que je demande aujourd'hui à M.
Legault et à Mme Guilbault, de clarifier si, oui ou non, le financement est
attaché et d'arrêter le sabotage et le niaisage par rapport à tout projet en
transport collectif, parce qu'on a perdu... perdu beaucoup de temps. Et
j'ajoute un point. J'ai avec moi mon collègue qui est chef, mais aussi
porte-parole en relations canadiennes. Sur la table, on va exiger, lors de la
prochaine élection, des demandes très claires, très, très claires. C'est
anormal que le Québec traîne dans l'argent utilisé en matière de transport
collectif venant d'Ottawa.
Journaliste : M. Derraji,
vous dites «sabotage», donc c'est volontaire?
M. Derraji : Écoutez, faites
le constat. Ça fait six ans qu'elle est là. Il n'y a aucun projet de mobilité
durable au Québec. C'est des reculs, et des reculs, et des reculs. Donc, on se
demande, les gens de la Capitale-Nationale se demandent qu'est-ce qui se passe.
Pourquoi le tramway n'avance pas? Pourquoi on constate cette scène de chicane
entre elle et son homologue au fédéral? Moi, je les invite tous à prendre une
bière ou un café. S'ils veulent, je peux leur... l'organiser pour eux.
Journaliste : Mais... au
transport, je veux dire, avant elle, il y a eu François Bonnardel. Est-ce que,
donc, vous dites que, depuis qu'elle est arrivée, plus rien ne va en transport,
plus rien n'avance?
M. Derraji : Moi, je mets...
Moi, je mets tout le monde dans le même panier. Le premier responsable, c'est
François Legault. Après, les ministres sont là, les deux qui sont là, les
cinq... les deux qui voulaient avoir des projets au bout de l'année, le constat
qu'on fait, c'est un constat d'échec. Il n'y a aucun projet. Mais le problème
majeur, et je tiens à le préciser, c'est au-delà qu'ils n'ont pas pas réalisé
aucun projet de mobilité durable et de transport collectif. C'est qu'on apprend
aujourd'hui une chose extrêmement sérieuse, que le financement, même pour la
ligne bleue, il n'est pas attaché. C'est très grave.
Donc, si j'ai la même enveloppe, et cette
enveloppe est adressée à Québec et à Montréal. Et demain, j'ai un parti qui
arrive, qui ne croit pas au transport collectif, est-ce qu'on va abdiquer la
demande de... les gens de la Capitale-Nationale pour payer la ligne bleue? Les
deux, c'est deux projets extrêmement importants pour le Québec, et je ne veux
pas qu'on se limite uniquement à prolonger la ligne bleue et au tramway de
Québec. On doit réclamer d'Ottawa notre part par rapport au transport
collectif. Mais, pour ça, ça prend un gouvernement qui croit dans le transport
collectif.
Journaliste : ...vous me parlez
de sabotage, de niaisage. Pourquoi ils font ça, ultimement, d'après vous?
M. Derraji : Il n'y croyait
pas, au tramway. Il n'a pas le courage de le dire. Vous avez fait le constat
qu'il est incapable de faire une annonce sur le tramway sans, 24 heures
plus tard, faire une autre sur le troisième lien. Donc, ils savaient que le
troisième lien est un enjeu majeur pour leurs comtés, donc ils ont essayé de
jouer avec les deux, le tramway et le troisième lien, parce que la population,
au niveau de la capitale nationale, il y a une certaine réticence par rapport
au tramway, mais tout le monde veut le troisième lien, et on ne sait pas... et
on n'a aucune idée sur le troisième lien.
Donc, aujourd'hui, la situation est
beaucoup plus grave. Quand j'ai entendu que le financement n'est pas attaché
pour la ligne bleue, et on met en enjeu l'avenir du tramway à Québec, je me
demande, je me demande elle était où, Geneviève Guilbault, il était où,
François Legault, pour assurer ce financement. Parce que, déjà, on a perdu la
bataille avec l'Ontario. 4 milliards. C'est 12 milliards pour le
transport collectif, c'est trois fois plus.
Journaliste : ...est-ce que
c'est possible de vous entendre, pardon, sur les allégations de racisme à
l'endroit d'infirmières... d'Afrique, là, à Amos et à La Sarre, s'il vous
plaît?
M. Tanguay : C'est... Moi,
quand j'ai vu ça, j'ai été troublé, excessivement surpris et troublé. Je pense
que les autorités en place doivent faire toute la lumière là-dessus, parce que
c'est inacceptable.
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce que la crise des... des tarifs de Donald Trump risque de ressembler à la
crise de la COVID? Et est-ce que M. Legault a intérêt à faire cette
comparaison-là?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est deux phénomènes tout à fait différents. Je pense que l'aide
potentielle que le gouvernement devrait offrir pour soutenir nos entreprises,
le cas échéant, serait substantielle. Est-ce que ce serait au même niveau que
les investissements qui ont été faits avec la... la COVID? Chose certaine, il
ne peut pas se permettre de gérer ça comme quand il était en COVID. Ça ne va
pas nous tomber sur la tête du jour au lendemain, comme cette journée fatidique
du vendredi 13 mars ou du samedi 14 mars 2019, là.
Alors, il le sait.
Puis quand on dit, je termine
là-dessus : Nommez-le, le négociateur en chef... Le lendemain de
l'élection, le 6 novembre, il l'avait dit : Moi, là, c'est une de mes
priorités. Il nous avait refait la promesse en novembre, puis on n'en a toujours
pas. Alors, il faut qu'il... il faut qu'il soit proactif, là.
Journaliste : Juste une
précision sur le... le modèle d'intégration. Vous dites que vous êtes en faveur
de l'interculturalisme. Est-ce que vous diriez que le multiculturalisme est
nuisible en ce moment?
M. Tanguay : Écoutez, au
Québec, c'est l'interculturalisme, autrement dit, un... un tronc commun, notre
langue française, notre culture québécoise, auquel le tronc commun vient
s'adjoindre des branches. C'est toujours l'analogie de l'arbre. C'est ça,
l'interculturalisme, alors une culture commune. Et pas la mosaïque, pas la
mosaïque canadienne. Nous sommes une société distincte. Ce n'est pas moi qui...
qui le dis pour la première fois. Robert Bourassa, Jean Lesage, tous des grands
premiers ministres, l'ont dit. En ce sens là, le Québec a un modèle
d'intégration qui lui est propre, par une culture commune, qui est le tronc
commun.
Journaliste : Mais donc...
Parce que M. Roberge dit que ça nuit à la cohésion. Est-ce que vous trouvez que
le multiculturalisme prend toute la place, en ce moment, au Québec?
M. Tanguay : Dans ses champs
de compétence, Québec... en matière d'immigration, en matière d'intégration,
Québec a les compétences nécessaires pour s'assurer que ce soit l'interculturalisme
que l'on vive ici. En ce sens là, le gouvernement caquiste n'a fait que se
chicaner, pointer du doigt Justin Trudeau puis le fédéral, puis dire :
C'est épouvantable. On voit les résultats de la troisième voie, trois fois
moins en transport collectif. En santé, on n'a pas eu notre part du butin.
Je reviens sur votre question. Québec a
tous les leviers pour s'assurer que son modèle d'intégration soit respecté, et
qu'il soit pérein pour l'épanouissement du français. Malheureusement, ça a été
mal géré par les caquistes. Puis ce n'est pas en faisant une loi, puis en
n'ayant pas de financement, puis en n'ayant pas des formateurs du français, et
ainsi de suite... Dans nos écoles, qu'enseigne-t-on? Ce n'est pas comme ça
qu'on va atteindre l'objectif là. C'est un mauvais gouvernement, c'est un
mauvais gouvernement. Il fait reculer... François Legault fait reculer le
Québec, et, malheureusement, le Québec décline sous François Legault.
Journaliste : I understand you're in favor of interculturalism, but is a new bill
really necessary to ensure that?
M. Tanguay :
Well, we're seeing there's cuts with
respect to the education... in education to make sure that kids will be... will
receive teaching with respect to the Québec culture. There's cuts also to...
to... for a new commerce, to learn French. So, a piece of legislation could
help. We will be there, we will be present to have the debate, based on what's
acceptable for us, Liberals. But, that being said, on a day-to-day basis, the
Government is unable to make sure to have the right resources to attain that
very important goal.
Journaliste :
Do you think that immigrants have a
hard time integrating right now...
M. Tanguay :
Of course, they have a hard time,
because those who raised their hand to be able to learn French, a lot of them,
thousands of them, they received the answer : No, there's no more money.
So how can you, in Québec, being able to have a good job, to be integrated and
without having the help learning French? So, that's an additional example.
Journaliste :
And just quickly on what Mme Plante
said regarding homelessness. You know, she calls it a humanitarian crisis. She
also says that both the Québec Government and opposition parties have not been
present on the ground. What's your reaction to that?
M. Tanguay :
I think that, for instance, Elizabeth
Prass, our colleague, has been present on the ground, for one. For two, I think
that the Government must answer more vigorously, more concretely with respect
to that crisis. And again, on the way, she's... on the form, I'll let her
justify the form, but on the facts, I think that she's right, the Government is
not doing enough to save people who are dying in our streets.
Le
Modérateur : Merci.
M. Tanguay : Merci.
(Fin à 11 h 48)