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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Alexandre Leduc, leader parlementaire du deuxième groupe d’opposition

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le mercredi 4 décembre 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 23 (version non révisée)

(Huit heures vingt-trois minutes)

M. Marissal : Oui. Bonjour, bonjour, bonjour. Deux dodos avant la fin de la session. Alexandre va assurément vous parler, là, du menu législatif. Je ne peux même pas vous parler de menu, là, mais enfin je vais laisser Alexandre parler de ça. Cela dit, le ministre de la Santé a déposé hier un nouveau projet de loi qu'on n'étudiera pas avant janvier, février, là...

de toute évidence, on est, et on l'a dit, favorable sur le principe. Je pense qu'effectivement on investit dans la formation des médecins. On voudrait les garder dans la mesure du possible. Cela dit, le ministre est... il est victime de sa propre turpitude, parce que depuis que la CAQ est au pouvoir, ils ont mis leurs oeufs dans le panier du privé. Puis là, surprise, surprise, le ministre s'aperçoit qu'il y a plein de médecins qui s'en vont au privé. On le voit notamment dans des articles, encore ce matin, que le ministre semble découvrir que les médecins s'en vont vers le privé, alors que c'est lui qui donne des permis, c'est lui qui continue de dire que le privé, c'est la solution, que le privé est là pour aider et puis que ça passe par ça. Alors, il est responsable finalement de ce qu'il a créé. D'ailleurs, depuis que la CAQ est au pouvoir, le nombre de médecins désaffiliés qui ont quitté le réseau public a doublé. Il a doublé. Puis il semble être surpris de ça. C'est quelque chose pourtant qui était prévisible.

Alors, oui, d'accord pour retenir les médecins dans le réseau public. Cela dit, on va étudier le projet de loi à son mérite. Si on continue de permettre aux médecins qui ont plus de cinq ans d'expérience ou d'ancienneté de partir vers le privé, on fait juste acheter un petit peu de temps avec les nouveaux médecins, nouveaux médecins qui, par ailleurs, n'ont pas été consultés, qui ne sont pas nécessairement de bonne humeur par rapport à ça. Alors, oui, sur le principe, mais sur la façon de faire, de un, c'est parfaitement contradictoire parce qu'on parle des deux côtés de la bouche. Et là, tout d'un coup, le ministre se rend compte qu'on a un problème avec ça.

Alors, allons-y sur les mesures pour retenir les médecins. Cela dit, le ministre, il a déjà entre les mains des outils qu'il aurait pu utiliser. Il aurait pu utiliser, par exemple, son propre décret pour empêcher les allers-retours de médecins qui partent avec des dossiers, puis qui s'en vont faire du privé avec ça. Ça, il pouvait le faire. Ça fait plusieurs mois qu'il a ce décret-là. Il ne l'a pas utilisé. Il aurait pu faire comme d'autres provinces, puis plafonner ce que les médecins peuvent facturer au privé pour tuer dans l'oeuf la question de la rentabilité. Il ne l'a pas fait non plus. Alors, moi, je veux bien qu'on essaie de retenir nos médecins et les jeunes de médecins, mais à la fin, ça ne réglera pas le problème de fond que ce gouvernement-là a un parti pris pour le privé, puis ça va continuer ainsi.

Je veux juste terminer en vous disant que mon collègue Guillaume Cliche-Rivard déposera aujourd'hui un projet de loi pour protéger les mamans immigrantes qui n'ont pas de statut et qui accouchent ici, dont le bébé est couvert par la RAMQ, mais pas la maman. Alors, je vous invite à porter attention à ça. C'est un projet de loi constructif et nécessaire.

M. Leduc : Merci, cher Vincent. Les Québécois envoient dans leurs taxes et impôts plusieurs, plusieurs dizaines de millions de dollars ici pour faire fonctionner l'Assemblée nationale à chaque année. De mémoire, ça tourne alentour de 200 millions qu'on investit pour faire tourner la bâtisse. Autant les salaires des députés, les salaires des employés de l'aile parlementaire, le salaire des employés de la bâtisse, le chauffage, etc., l'électricité.

Et là, cette semaine, cet argent-là n'est pas particulièrement bien investi, certains pourraient même dire est gaspillé. Un seul projet de loi était à l'étude hier, l'omnibus municipal. Il y avait deux ou trois petits projets d'un intérêt privé, mais qui se sont réglés en quelques minutes. On n'a presque rien au menu, là. C'est franchement ridicule. Ma collègue Ruba le soulignait hier. Je vous soumets la même chose. Moi, je n'ai jamais vu ça depuis six ans que je suis ici, dans cette bâtisse-là. On gaspille des fonds publics en ce moment parce qu'on ne fait pas travailler les députés. On ne fait pas avancer des projets de loi.

Pourtant, des idées, on en a. Mon collègue parlait à l'instant du projet de loi qui sera déposé tantôt par notre collègue de Saint-Henri-Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard. On a déposé des projets de loi pour aller visiter des établissements publics. Ma collègue de Sherbrooke l'a fait. On a une immense pétition par ma collègue porte-parole, Ruba Ghazal, pour étudier la question de la contraception. On pourrait passer du temps en commission pour le faire.

Donc, il y a vraiment un désintérêt du côté gouvernemental pour les travaux, une désorganisation aussi. On ne sait pas trop ce qui se passe avec le projet de loi sur l'énergie, mis à l'étude, retiré. On attend de voir. Il y a-tu des discussions dans leur caucus, dans leur Conseil des ministres? Donc, je n'ai jamais vu autant de désorganisation au gouvernement de la CAQ. S'ils ne sont pas prêts à gouverner, s'ils ne sont pas prêts à faire du travail, bien, qu'ils mettent des idées des oppositions parce que, nous, on en a des idées pour régler des problèmes du Québec. Merci.

Journaliste : Bien, là-dessus, hier, M. Jolin-Barrette disait qu'ils avaient... je pense qu'il disait 18 projets de loi et que ça avait été une session très, très productive, mais que, là, on arrive en fin de... en fin de session puis que le travail a déjà été fait avant. C'était ce qu'il disait, là.

M. Leduc : Oui, mais une session, ce n'est pas la fin, puis après ça, il ne se passe plus rien, là. On continue vers une autre session. Même le terme «session», c'est dans notre jargon parce que c'est un fil continu tout ça, là. Donc, on pourrait... On pourrait commencer à étudier d'autres projets de loi, en théorie, puis les continuer après la pause, là, de l'hiver. C'est ce qu'on...


 
 

8 h 28 (version non révisée)

M. Leduc : ...c'est une fiction qu'on se met, là, la pose étant...

Il y a 62 projets de loi en ce moment... de la sanction, il y en a 53 qui sont au stade de la présentation. Il y a beaucoup, évidemment, de projets de loi de l'opposition là-dedans, là, mais est-ce que c'est normal d'avoir autant de projets de loi qui ne sont même pas au-delà du stade de la présentation?

M. Leduc : C'est surprenant, puis c'est surtout dommage parce qu'on est tous là, on est disponible. Il y a des députés ici de tous les partis, on est élus pour venir faire ce travail-là, on a plusieurs fonctions, on a du travail de vérification de l'État, du travail de présence en... mais du travail de législateur, puis là on n'en a pas. Parce que c'est bien beau faire des propositions, on en fait plusieurs, on en fera tantôt, comme je vous l'expliquais, mais c'est toujours bien le gouvernement, à la fin de la journée, qui décide de l'agenda législatif, et le menu, il est particulièrement pauvre. Une seule commission régulière hier, c'est quand même fascinant. On pourrait en faire rouler cinq, en théorie. Qu'est-ce qui se passe du côté du gouvernement? Nous, on en a des solutions, on en a des idées pour faire avancer le dossier au Québec. Mais s'ils ne sont pas capables de mettre du pain sur la planche, bien, nous, on va en proposer puis qu'ils nous fassent travailler.

Journaliste : Avez-vous des hypothèses sur cette stratégie-là? Pourquoi on ne veut pas entreprendre de nouveaux chantiers d'ici l'année prochaine?

M. Leduc : Là, les hypothèses, il y en a des tonnes. Ils vont-tu faire un remaniement ministériel? Je sais qu'il y en a qui parlent de prorogation. Moi, je n'ai pas entendu ça du côté du gouvernement. C'est juste dommage parce que nous, on est prêt à travailler, on peut en faire, du travail, on en a des propositions. La dernière fois, on en avait fait une sur la question du logement, qui a fini par devenir un projet de loi qui a été repris par le gouvernement, mais, à la base, qui était une suggestion de Christine Labrie, là, sur la protection des aînés en logement. Mais c'est un bel exemple où on a réussi à faire travailler les parties ensemble puis on a abouti à un résultat concret.

Mais cette dynamique là de travail, on peut la reproduire sur plein d'autres sujets. La question de la contraception, vous l'avez vu hier, la première question de Ruba Ghazal comme nouvelle porte-parole de Québec solidaire au premier ministre. Il n'a pas fermé la porte du tout, il a trouvé que c'est intéressant comme sujet, qu'il fallait l'explorer. Bien, c'est à ça que ça sert, une commission parlementaire. Un mandat d'initiative, par exemple, pour étudier la pétition qu'on a fait signer avec... une des plus grosses pétitions des dernières années. Ça serait un sujet tout à fait pertinent, le gouvernement a même l'air à être ouvert puis à se questionner là-dessus. On le sait aussi, par exemple, sur la question des lunchs à l'école, le gouvernement... on a des échos de plusieurs ministres et députés de la CAQ que ça jase du côté de la CAQ. Bien, parfait, pourquoi on ne prend pas du temps pour en étudier le fond de la chose en commission aussi? Donc, plein de suggestions comme ça qui pourraient nous faire travailler. On paie cher, cette bâtisse-là, et c'est les Québécois et Québécoises qui investissent taxes et impôts pour faire rouler la démocratie, puis là, bien, elle ne roule pas bien, bien cette semaine.

Journaliste : Mais en avez-vous parlé avec votre homologue, Simon Jolin-Barrette? Il ne vous a pas donné d'explications sur ce qui se passe?

M. Leduc : Je n'en sais pas plus que vous, malheureusement.

Journaliste : Vous n'avez pas l'impression qu'on veut juste laisser couler la fin de session comme un long fleuve tranquille et partir par la suite pour le congé des fêtes?

M. Leduc : Votre hypothèse est aussi bonne... votre hypothèse est aussi bonne que la mienne, mais si c'était ça, je trouverais ça encore plus dommage de gaspiller de l'argent chèrement gagné des Québécois puis investi en taxes et impôts pour ne pas faire rouler la démocratie québécoise.

Journaliste : ...vous justifiez le fait d'appuyer le projet de loi de M. Dubé sur le cinq ans pour les médecins, alors que ce n'est pas quelque chose qu'on demande à d'autres corps de métier, les infirmières, par exemple...

M. Marissal : Ça, ça va faire partie de nos discussions pendant le projet de loi. Effectivement, il soulevait un point intéressant, par exemple les infirmières praticiennes. On le voit sur le terrain, il y en a beaucoup de ces infirmières qui choisissent d'aller directement au privé. Est-ce que la seule balise, le seul cadre, c'est combien ça coûte pour former quelqu'un? Moi, je pense que c'est court comme analyse parce qu'on n'arrête pas de dire par ailleurs que les infirmières praticiennes rendent des services immenses sur la première ligne. Alors, est-ce qu'on devrait aussi prendre des mesures, pas nécessairement par coercition, mais prendre des mesures pour les garder dans le réseau public? Et ce n'est pas toujours la faute des infirmières. Souvenez-vous que la CAQ voulait ouvrir une clinique de super infirmières, ça, c'est l'ancien terme, d'infirmières praticiennes et cliniciennes dans l'est de Montréal. Bien, ça a pris énormément de temps à se mettre en branle parce qu'on ne leur a pas donné les moyens de faire leur travail. Elles sont arrivées dans des locaux, l'immeuble était là, les locaux étaient là, mais il n'y a personne pour travailler avec elles, donc ça n'a pas fonctionné.

Journaliste : Donc, vous êtes ouverts à une grande, grande obligation aux IPS...

M. Marissal : Oui, mais je ne veux pas les punir.

Journaliste : ...

M. Marissal : Oui, mais je ne veux pas aller vers la coercition. Ça, ça ne marchera pas.

Journaliste : Bien, pour les médecins, vous êtes pour la coercition.

M. Marissal : Je suis pour une forme de coercition si on s'entend avec ces gens-là. Et je suis déçue de voir que le ministre n'a pas tendu la main, notamment à la FMEQ. Ça, c'est les étudiants et les étudiantes qui vont être... qui seront les médecins visés par ça, là. Il me semble que quand on veut faire un changement de cette ampleur, on fait affaire avec nos partenaires, hein, avec les parties prenantes, comme on dit, parce que là, on va leur rentrer ça dans la gorge, ça part mal une discussion. Et moi, je suis persuadée que les jeunes médecins au Québec, dans leur grande majorité, sont d'accord avec le service public. C'est ce que moi, j'entends sur le terrain.

Journaliste : ...vous êtes pour l'approche choisie par M. Dubé d'obliger pendant cinq ans sous forme de...

M. Marissal : D'où vient le cinq ans? Qu'est-ce qui arrive le jour un du début de la sixième année? Est-ce que ces gens-là massivement...


 
 

8 h 33 (version non révisée)

M. Marissal : ...le Collège des médecins avait proposé 10 ans. Moi, je vais aller discuter en commission parlementaire l'étude de ce projet de loi là. Est-ce qu'on doit ouvrir le dialogue avec les fédérations? Assurément. Est-ce qu'on doit revoir l'approche? Et surtout est-ce qu'on doit cesser de parler des deux côtés de la bouche en continuant d'étendre le privé? Et le ministre nous le dit, là, le privé, c'est la meilleure invention depuis le pain tranché. Il va visiter des cliniques privées et il sort de là, là, les yeux comme un enfant qui a rencontré le père Noël, là.

Journaliste : ...l'approche choisie par M. Dubé, si je comprends bien.

M. Marissal : Non, puis c'est à ça que ça sert, effectivement, un projet de loi. On va aller l'étudier. Là où je suis d'accord avec Christian Dubé, c'est qu'il y a trop de médecins qui partent au privé, mais ils partent au privé parce qu'il leur a ouvert la porte vers le privé. Est-ce qu'il peut commencer par fermer cette porte-là par souci de cohérence élémentaire?

Journaliste : On n'a pas recours à la clause dérogatoire dans le projet de loi...

M. Marissal : Tant mieux, oui.

Journaliste : ...mais il reste une chose, c'est que, là, on impose des restrictions à des étudiants à l'université en médecine, mais on ne le fait pas, par exemple, pour des étudiants en génie, ou en géo, ou en psychologie, ou dans d'autres corps de métier. Alors, est-ce qu'il n'y a pas là justement une contestation possible devant les tribunaux de... face aux chartes par exemple, de dire : Bien là, moi, vous m'empêchez d'aller ailleurs ou d'être libre dans ma circulation, alors que vous ne le faites pas pour d'autres corps de métier?

M. Marissal : Dans un État de droit, ce qui est notre cas, il est toujours possible, oui, qu'il y ait des contestations judiciaires. Et je ne donnerai pas d'idée puis je ne pousserai personne dans cette direction-là. Mais ça fait tellement longtemps qu'on dit aux médecins : Vous êtes libres et maîtres de votre business, vous êtes des entrepreneurs privés, vous êtes des travailleurs autonomes, vous faites à peu près ce que vous voulez, dans le modèle de rémunération, c'est ça, que ça se peut que certains médecins prennent ça un peu de travers de se faire dire : Dorénavant, vous allez être obligés de faire ceci, cela. D'où l'importance de la négociation, d'où l'importance de faire ça correctement. Et moi, je suis persuadé que la grande majorité des médecins, ils ont le cœur à bonne place, ils veulent servir la population du Québec.

Est-ce qu'on ouvre une porte? Oui, assurément. On ouvre une porte à autre chose. Là, moi, je vais me concentrer sur la santé. Et je le répète, là, tant et aussi longtemps qu'on permettra aux médecins de se désaffilier comme ça, là, de se promener du privé au public, là, en l'espace de quelques semaines, on va aggraver le problème, on ne va pas le régler. Puis ça, il n'avait pas besoin d'un projet de loi. Le ministre, il avait un décret sur son bureau qui était prêt. Pourquoi il n'a pas eu le courage de l'appliquer puis que là il bombe le torse...

Journaliste : Vous, vous étiez d'accord sur le gel des tarifs pour le résidentiel. Là, le gouvernement... Vous vous plaigniez qu'on ne siège pas beaucoup, mais le gouvernement a mis sur la table son projet de loi sur l'énergie et semble vouloir faire payer la totalité de la facture aux grandes entreprises mais aussi aux PME, là. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ou vous avez des réserves, là? Là, je ne vous parle pas d'Alcoa, là.

M. Leduc : Ma compréhension, c'est que ça, ça ne passera pas nécessairement par un projet de loi, là, à moins que j'aie mal lu...

Journaliste : ...

M. Leduc : C'est Hydro-Québec, c'est ça. Ça fait que, bon, est-ce que... le lien avec les travaux, on peut... on peut le revoir. Mais on a en effet voté pour le bouclier, là, anti-inflation en début de législature, je ne me souviens pas si ça s'appelait comme ça, mais, en tout cas, pour le gel des tarifs, on avait voté pour ça en début de législature, là, en décembre 2022, si ma mémoire est bonne. Donc, le fait qu'il n'y ait pas des hausses de tarifs dures pour les travailleurs, travailleuses du Québec, ça nous semble une bonne idée.

Après ça, est-ce que c'est le bon chemin que le gouvernement prend? On va attendre de voir les détails. C'est... La préoccupation pour les PME est pertinente, mais rappelons-nous pourquoi on est là aujourd'hui, hein? Parce que le gouvernement a fait un mauvais choix, il y a plusieurs années, de faire sauter la Régie de l'énergie, en tout cas, faire sauter le processus de hausse de tarifs puis d'y aller avec soi disant l'inflation. Puis on nous avait garanti à plusieurs reprises... le premier ministre avait dit : Il n'y aura jamais d'inflation en haut de 2 %, 3 %, puis c'était coulé dans le béton pour les 100 prochaines années. Puis là, woups, une petite crise en Ukraine notamment et autres qui font qu'il révise ses plans. Donc, c'est un gâchis caquiste. On en voit, dans le fond, une autre conséquence aujourd'hui.

Journaliste : Bloomberg parle de... Juste compléter là-dessus, énergie, là. Bloomberg parle de Northvolt ce matin, là, où on vendrait...

Journaliste : Reuters.

Journaliste : Reuters, excusez. On parle de vendre la division industrielle. C'est-tu la... C'est-tu la fin de la récréation...

M. Marissal : Bien, vous savez, là on est devant le syndrome du plaster, hein, il y a deux façons d'arracher un plaster : un grand coup, d'un coup sec, ça fait mal, mais ça finit plus vite ou bien, non, on y va, là, poil par poil, puis ça fait juste durer plus longtemps. On est là-dedans avec Northvolt, là. Vous vous souvenez de l'allégorie, là, du gouvernement pendant la pandémie : On construit l'avion en vol. Northvolt, là, c'était mal foutu, là. Ça, c'est un avion qui se déconstruit sur le tarmac sous nos yeux...


 
 

8 h 38 (version non révisée)

M. Marissal :  ...je pense qu'il est temps que ça finisse et le plus tôt sera le mieux. Mais de toute évidence, le gouvernement a investi dans quelque chose qui n'allait pas décoller, puis c'est malheureux parce qu'on a mis beaucoup de notre argent là-dedans, mais clairement, Northvolt, ça ne s'en va pas vers le mieux. Ça, c'est clair.

Journaliste : On voyait, ce matin, que le Parti québécois commence déjà à garnir une cagnotte référendaire, là. Faites-vous la même chose chez Québec solidaire?

M. Leduc : Bien, nous, notre stratégie, c'est l'assemblée constituante qui va être une stratégie différente de celle du Parti québécois. Donc, on se concentre sur cette stratégie-là. Un référendum style PQ comme on a connu, bien, on va s'y pencher quand il sera devant nous.

Journaliste : Mais quand même il commence déjà à ramasser des fonds, ce n'est pas une bonne idée pour être prêts en 2026, par exemple?

M. Leduc : Bien, ça c'est la... Je vois que le PQ se gouverne en fonction de sa stratégie. J'imagine que c'est logique. Nous, on a une stratégie différente.

Journaliste : La condition, c'est toujours la stratégie de Québec solidaire. Après, il y a eu des discussions quand même pendant la crise au niveau porte-parolat.

M. Leduc : Oui. On n'a pas modifié ça dans notre programme.

Journaliste : Je comprends, mais est-ce qu'il y a... Je pense que c'est Christine Labrie qui avait évoqué la nécessité de réfléchir à la façon dont vous vendiez votre...

M. Leduc : Ah!

Journaliste : ...votre projet de constituante? Est-ce que vous êtes en réflexion actuellement?

M. Leduc :  Oui. Bien, elle a soumis cette réflexion-là qui est une réflexion pertinente. Là, il y a un processus de révision du programme qui va venir l'an prochain. Est-ce que la constante sera là-dedans ou pas? C'est les membres qui vont le décider bientôt. Là, on commence ces étapes- là à l'interne. Je ne suis pas au courant de tous les fins détails, mais nous, notre stratégie, c'est la constituante, là, ce n'est pas le référendum classique.

Journaliste : Et est-ce que cette cagnotte-là du PQ, ça alimente la perception du PQ est plus motivé que vous en matière de référendum puis de souveraineté?

M. Leduc : Je laisse les perceptions aux gens. Moi, je suis en politique, entre autres, à cause de ça. Je me suis engagé parce que je venais du milieu du travail, je voulais un meilleur salaire minimum, je voulais qu'on règle la question climatique, je voulais aussi qu'on fasse du Québec un pays. C'est un de mes trois piliers personnels, alors c'est pour ça que j'ai choisi de m'impliquer à Québec solidaire parce que c'est là où je retrouvais l'ensemble de mes valeurs. Je n'irais pas ailleurs parce que je ne me retrouverais pas dans un autre parti avec l'ensemble de ces valeurs-là.

Journaliste : ...

M. Leduc : Ça a toujours été clair pour moi.

Journaliste : Qui est-ce qui aurait intérêt à faire un référendum advenant que le Parti québécois prend le pouvoir en 202tplutôt que tard dans un premier mandat? Vous, c'est quoi votre...

M. Leduc : C'est le PQ qui choisira sa stratégique quand... si c'est ça qui arrive, moi je travaille. Moi, je ne travaille pas pour que le PQ gagne les élections, je travaille pour que Québec solidaire gagne les élections.

Journaliste : ...est-ce que vous allez appuyer dans cette démarche-là?

M. Leduc : Dans la démarche de?

Journaliste : Bien, du... d'un référendum dans un premier mandat. S'ils sont élus, est-ce qu'ils vont pouvoir compter sur votre soutien?

M. Leduc : Bien, j'assume que oui, bien sûr, on est un parti indépendantiste, on ne va pas faire campagne pour le Non, là. Après ça, il y a 150 modalités qui seront négociées, là, comme ça a été le cas en 95 dans le camp du Oui et compagnie. C'est quand même un peu technique, mais c'est important. Non, ce n'est pas un chèque en blanc qu'on va signer, mais au Québec solidaire un parti souverainiste...

Journaliste :  Même si, au fond, ce n'est pas la manière dont vous... sur l'indépendance, vous allez appuyer quand même le référendum du PQ?

M. Leduc : Le Québec solidaire est un parti indépendantiste, il va travailler pour l'indépendance. Après ça, ce n'est pas un chèque en blanc qu'on est en train de signer aujourd'hui pour que le PQ va faire ce qu'il veut, n'importe quand, n'importe comment. On s'entend là-dessus. Mais c'est sûr que Québec ne va pas... Québec solidaire ne sera pas dans le camp du Non. Ça, ce n'est pas... ce n'est pas une grosse nouvelle, là.

Journaliste : Est-ce que vous allez être sur le même autobus que M. Paul St-Pierre Plamondon?

M. Leduc : Encore une fois, je vous dis, il y a 150 000 modalités qu'il restera à déterminer en temps et lieu, mais nous, on ne travaille pas pour...

Journaliste : ...allez-vous être pour...

M. Leduc : Nous, on ne travaille pas pour que ça arrive, on travaille pour que Québec solidaire prenne le pouvoir et organise une assemblée constituante. C'est là-dessus qu'on met nos énergies.

Journaliste :  Allez-vous être dans le camp du Oui, M. Marissal?

M. Marissal : ...il faut... Si c'est un autobus électrique, oui.

Journaliste : De chez Lion?

M. Marissal : De chez Lion idéalement.

Journaliste : De chez Lion électrique.

Journaliste : ...

M. Marissal : Bon, ça, c'est vous qui le dites.

Journaliste : Bien, vous avez voulu ...

M. Marissal : Oui, mais je n'y suis pas allé, là, on ne va pas reprendre ça, là. Aie! je...

Des voix : ...

Journaliste : Est-ce que vous étiez avec moi dans l'urne, en 95, quand j'ai voté? Donc, vous auriez été souverainiste au PLC.

M. Leduc : Là, je ne sais...

M. Marissal : Vous voulez aller dans la fiction.

M. Leduc : On est... on est loin, là.

M. Marissal : C'est trop fort pour ma tête.

Des voix : ...

Journaliste :  En 95, vous avez mis votre croix où, oui ou non?

M. Leduc : Avez-vous envie d'écrire des romans de fiction à matin ou je ne sais pas trop, là...

Journaliste : Bien, non, ce n'est pas de la fiction, c'est du...

M. Marissal : Comme je l'ai déjà dit, j'ai voté oui en 95, oui, puis je n'ai pas voté oui en 80 parce que je n'avais pas l'âge de voter, mais j'étais dans une famille très souverainiste.

Journaliste : ...avec vous-même mais elle est rendue où cette enquête-là?

Journaliste :  Est-ce que le futur maire de Montréal peut être dans le camp du oui?

M. Leduc : Oui, mais c'est ça, là, c'est la fin de session, hein, visiblement.

M. Marissal : La neige commence à tomber, là, mais c'est toujours utile d'aller prendre des marches dans la neige. Je n'ai pas eu beaucoup, beaucoup de temps ces derniers temps pour réfléchir parce que j'ai une job ici. Vous avez vu la fin de session qu'on a eue, puis je prends ma job ici très à cœur. Je suis solidaire avec mes amis du caucus, mes collègues. Il ne manque pas de job en santé ces temps-ci, mais je continue ma tournée, je rencontre plein de monde, je défie le ministre dans certaines occasions. Je vous ferai part d'une décision s'il y en a une au moment opportun. Mais il n'y a pas décision pour le moment.

Journaliste : Vous savez comment se terminent en général les marches dans la neige.

M. Marissal : Avec les pieds mouillés, oui. C'est-tu... c'est... 


 
 

8 h 43 (version non révisée)

M. Marissal : C'est une allégorie. On ne sait pas où nous mènent les marches dans la neige.

Journaliste : ...two days ago, am I understanding correctly that you don't feel five years would be enough? What exactly... what exactly is the issue you have with the bill?

M. Marissal : Well, I have not made my mind yet on the number of years, you know, it's five years on the table, could be more. I don't very... I don't see very well how it could be less than five years. But this is open for discussion. This is why we are going to study this bill with Minister Dubé and the physicians as well, because we want to hear them, of course. So, it's... it's on the table. And basically, I'm in favor of the principle. But, for the rest, we have to... we have to discuss and study the bill. It would be... it would be presumptuous for me at this point to say : I want this or I want that.

Journaliste : But you're saying that he's still leaving the door open for doctors to practice in the private sector.

M. Marissal : That's right.

Journaliste : What exactly do you mean by that?

M. Marissal : Well, I mean, it's counterproductive, in one way, in one hand, to say : I want to keep the young physicians in the public sector and, on the other hand, to give... to allow the others to go work in the private sector. I mean, as long as we allow the doctors to switch from one to another, as long as we allow the doctors to quit RAMQ and work exclusively in the private sector, I mean, we're going nowhere. It's a dead end. So, I'm asking Minister Dubé, first thing first, can you please stop to give new permits for private clinics? Can you please stop to tell Quebeckers that the private sector is the best invention in the world? Please, can we just focus on the public sector? That would be the first thing to do at this point.

Journaliste : Let's go back to this walk in the snow.

Journaliste : It's not snowing yet.

M. Marissal : ...

Journaliste : It will be snowing very soon, Philip.

M. Marissal : ...I have my winter tires. I have my... I don't know to say that in English, I am ready for a walk in the snow any time. But first... first thing first, I need some time off with my family, with my wife, with my kids. I need to regroup. I need to find the time, finally, to make things in order in my mind, in my... in my professional life. But, at this point, right here, right now, I'm here. I'm very happy with my job. I'm doing it the best I can. And we have still three days to go here before the end of the session. So, that's what I'm focusing on at this point.

Journaliste : Let's think... let's think about that. I mean, if you have this walk in the snow in January, before coming back here, as you... you spent time with your family, your wife, your kids, and you decide, yes, you know, I'll try, I'll try to become the mayor of Montreal. Is there a possibility that you won't finish your mandate, Mr. Marissal, with Québec solidaire? Is it something that could be considered in you walk in the snow?

M. Marissal : That will be part of my reflection, of course. Of course, I won't say the contrary, but I'm not there at this point...

Journaliste : What do you think of... Sorry.

Journaliste : it's a big... it's a big step to go there, and I'm not there yet.

Des voix : ...

Journaliste : What do you think of the PQ raising money for a referendum?

M. Leduc : I guess it's logic in the point of view of the  PQ. This is not our plan. Our plan is to do a constituent assembly. It's a different way to organize and prepare the independence of Québec. So, we have our plan. We are working towards our plan to do sovereignty.

Journaliste : So, you think it's a normal process that they...

M. Leduc : From the PQ point of view, I guess, yes.

Journaliste : Just, on Bill 69, the fact that we're not studying it right now, that the Government doesn't seem to be in a rush to adopt it, what exactly do you make of that, of the fact that it's not up for debate?

M. Leduc : Well, the same as the rest of the organization of the work we do here, obviously, they're not well prepared on the CAQ Government. We have a lot of free space today, tomorrow, Friday, we had a lot of free space yesterday as well. It's the first time in the last six years that I've been MNA here, that I've seen so more... so much disorganization from the Government point of view. If they have a lack of ideas, if they have a lack of solution to the problems of the...


 
 

8 h 48 (version non révisée)

M. Leduc : ...the Quebeckers are living right now. We do have a few. I'm pretty sure the two other oppositions have a few ideas as well. We might at least invest time... It costs a lot of money, here, to make work the democracy in Québec. I think it's around 200 million a year to make work the National Assembly. So please, with the time... the money that Quebeckers invest in democracy, please make it work, our time here and invest some time in our democracy. Please.

Journaliste : But are you in favor of the idea of keeping Hydro rates frozen rather than...

M. Leduc : On the specific idea of having the 2 % freeze of raise, we did vote in favor of this in the beginning of the legislature in December 2022, if my... if I remember well. So, it's a logic that we're comfortable with. Now, what are the consequences for all the other enterprises, businesses? We need to discuss that. We are in... We have some worry about the «petites et moyennes entreprises». How do you say that in English?

Journaliste : Small businesses.

M. Leduc : Small businesses. We have worry about the small businesses in this process. So, we need to discuss and see the details.

Journaliste : So, the amount of money that's missing from the health care sector due to medical tourists and people without health cards. I'm blank on the word right now. And how can the government be more proactive at getting this money back, especially when it's asking Santé Québec to make huge cuts?

M. Marissal : Yeah. I read this... this piece this morning. The first thing I think we should do is to have the breakdown of these amounts. I mean, we know for sure that many, many immigrant women who give birth in Québec, they have no protection whatsoever with their entry, and they have to pay. Most of them, they don't have the money to pay. So, it's basically a fiction, you know. It's... It's not a real bill, you know. It's a bill. It's in the air, but nobody is going to pay that, ever. So, I mean, first things first, I think that the minister Dubé... Mr. Dubé has to make this thing in order to make the detail of what is due by who, and what can we get back for sure. Otherwise, it's just a... It's just an amount of money that makes no sense.

Journaliste : And will probably grow.

M. Marissal : And will probably, probably grow. That's why I would like to see numbers with breakdown from where it comes.

M. Leduc : Bonne journée.

M. Marissal : Merci.

(Fin à 8 h 51)


 
 

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