Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le mardi 3 décembre 2024, 11 h 20
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
11 h 27 (version non révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
M. Tanguay
: Alors, bon
matin à chacun et à chacune d'entre vous. Ce matin, encore une fois,
malheureusement, on constate que François Legault, dans sa septième année, a
plus que jamais abandonné les Québécoises et Québécois dans notre réseau de
santé. François Legault ne prend pas soin de notre monde. Santé Québec va tout
régler supposément, mais Santé Québec, on le voit, son premier mandat, et Mme
Biron, la P.D.G. de Santé Québec, l'a reconnu, c'est d'aller couper 1,5
milliard de dollars dans le réseau de la santé. En ce sens-là, Santé Québec est
davantage une agence de recouvrement plutôt qu'une agence de santé.
Pendant ce temps-là, aucune cible, aucune
cible de rattrapage en chirurgies. Je pense que Christian Dubé, il était tanné
de voir qu'il n'était pas capable d'obtenir les résultats, il a décidé,
purement et simplement, en rattrapage de chirurgies, de ne plus avoir de cible.
Il y a des ruptures de service excessivement préoccupantes en obstétrique à
Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie, rupture de service. Rupture de
service également à l'hôpital de Sept-Îles, où la pouponnière et les soins
intensifs en pédiatrie, à partir de 16 h aujourd'hui jusqu'au 10 décembre, il y
aura rupture de service. Vous avez même vu les coupures de Legault dans ce qui
était l'urgence psychiatrique au CHUL. Ça a été révélé il y a quelques jours.
Ils ont coupé l'agent de sécurité, imaginez-vous donc, ils en sont rendus là à
l'urgence psychiatrique.
En ce sens-là, François Legault a
abandonné les Québécoises et Québécois. C'est un échec retentissant en matière
de santé et François Legault donc doit en répondre pour les deux dernières
années qui lui restent, là, comme premier ministre, là, il doit faire de cela
une priorité nationale. Malheureusement, il abandonne les Québécoises et
Québécois.
Je vais céder la parole à mon collègue
André Fortin.
M. Fortin :
Oui. Merci. J'écoutais attentivement le point de presse de M. Dubé, avant qu'on
quitte pour le week-end, vendredi, il a dit deux choses : On veut
minimiser l'impact sur le service aux patients. Pourtant, à chaque jour, il y a
une nouvelle région qui sort avec ses coupures au service pour le patient. Marc
a fait état de quelques-unes d'entre elles. L'Estrie a été on ne peut plus
claire, ce matin, en disant qu'il va y avoir des efforts qui vont être demandés
aux patients dans certains secteurs. Ils nous ont dit essentiellement : On
va prioriser la protection de la jeunesse, l'hébergement des aînés, mais, pour
tout le reste, c'est-à-dire les services principaux qu'on demande, qu'on
demande, comme patients, il va y avoir des efforts demandés aux patients et on
va réduire les services de proximité. Ça, ça veut dire des services en CLSC,
dans les petits villages, partout dans la région, qui vont être affectés. M.
Dubé nous a aussi dit que c'était mission possible d'avoir 1,5 milliard de
coupures en santé dans les quatre derniers mois de l'exercice financier.
Là, je vais juste essayer de mettre en
perspective ce que ça veut dire pour certaines régions, là. Le budget total de
la Côte-Nord, cette année, en matière de santé, c'est 685 millions de
dollars. Il reste quatre mois à l'année financière, donc, il reste environ le
tiers de l'année, c'est-à-dire leur budget normal de fonctionnement, pour les
quatre prochains mois, c'est environ 225 millions. On leur demande 130 millions
de coupures, 130 millions pour les 220 millions qui restent. Comment
voulez-vous qu'ils fonctionnent en minimisant l'impact sur le service à la
population? Quand on coupe la moitié d'un budget comme ça, ça veut dire quoi?
Est-ce qu'on demande aux gens, ayez juste des accidents d'auto le mardi, jeudi,
samedi, parce que l'urgence ne sera pas disponible? Est-ce qu'on donne des
services, juste, à Baie-Comeau, mais rien à Sept-Îles? Est-ce qu'on dit aux
femmes d'accoucher seulement les jours impairs? Qu'est-ce que ça veut dire? J'utilise
le ridicule pour me rendre... pour démontrer le ridicule de la proposition ou
de la demande de M. Dubé envers certains centres de services, mais c'est ça qu'on
demande aux gestionnaires partout à travers le réseau en ce moment.
Journaliste : Donc, pourquoi
ils coupent?
M. Fortin :La priorité, là, qu'on nous a présentée, quand Santé Québec
est arrivée, ça devait être d'améliorer les services à la population. Mais
quand on demande à une région, comme la Côte-Nord, de réduire son budget de 130
millions au cours des quatre prochains mois, alors qu'ils n'ont que 225
millions, il va y avoir des coupures drastiques. On le voit partout à travers
le Québec. Ça ne devait pas ça, être le mandat de Santé Québec. Le mandat de
Santé Québec devait être d'améliorer. Nous, on n'a pas de problème. On n'a
aucun problème avec une gestion rigoureuse des fonds publics, mais quand on
arrive à quatre mois de la fin de l'année fiscale et qu'on demande des coupures
comme celles-là, dans des régions où c'est déjà extrêmement difficile... On a
déjà parlé ici de la médecine de brousse qui se fait sur la Côte-Nord et dans
certaines autres régions. C'est déjà des régions qui sont... où c'est
particulièrement difficile d'avoir des services. Là, on demande des efforts qui
ne tiennent simplement pas la route.
Journaliste : On attend le
prochain exercice financier pour couper.
M. Fortin :Bien, vu la façon que le gouvernement de la CAQ l'a fait, c'est
de dire : Bien, il n'y a pas de problème. Allez-y, continuez. Vous avez
votre budget. Et, à chaque année, au cours... depuis le début de l'arrivée
de... le début du mandat de la CAQ, on a dit à des régions comme la Côte-Nord :
Vous pouvez avoir des budgets déficitaires. Vous pouvez aller au-delà des
sommes qui vous sont allouées. Ils leur ont même donné des budgets spécifiques
à cause de leurs déficits, en cours d'année, par le passé. Là, on arrive à
quatre mois de l'échéance puis on leur dit : Coupez comme ça, de façon
drastique. Moi, je ne peux pas croire ce que ça va vouloir dire. Je ne peux pas
anticiper. Je ne pense pas qu'on réalise à quel point si, réellement, le CISSS
de la Côte-Nord fait ce qui lui est demandé, à quel point ça va avoir un impact
sur le patient.
Alors, dans des situations comme
celles-là, de demander de la rigueur dès le jour 1 de l'année fiscale, il n'en
en pas de problème. Mais de le demander comme ça, alors qu'ils s'étaient fait
dire : Tout est beau, vous pouvez continuer comme ça va déjà, c'est
inadmissible.
Journaliste : Mais, en même
temps, est-ce que les gestionnaires ne doivent pas être imputables aussi de
choisir les bons? Vous donnez l'exemple de l'agent de sécurité, là, tu sais, ce
n'est pas le ministre qui dit : Vous coupez l'agent de sécurité, à un
moment donné, c'est quelqu'un qui a pris la décision de : O.K. C'est ça.
M. Fortin :Est-ce que vous pensez qu'il y a un gestionnaire, dans le
réseau de la santé, que ça lui tente de dire : On va couper les services
de proximité? Est-ce que vous pensez qu'il y a un gestionnaire, dans le réseau
de la santé, que ça lui tente de dire : On va enlever l'agent de sécurité
à l'urgence psychiatrique? Est-ce qu'il y a un gestionnaire, dans le réseau de
la santé, là, sachant très bien que la façon de donner des services à la
population, c'est d'embaucher des infirmières, d'embaucher des travailleurs
sociaux, qui se dit : Ah! bien, ça me tente de suspendre tous les postes.
Non, ça, c'est une demande qui est faite par le gouvernement à quatre mois de l'échéancier.
Alors, le gestionnaire, lui, il doit faire ce qui lui est demandé. Mais celui
qui fait cette demande-là, en ce moment, c'est François Legault, c'est
Christian Dubé, c'est Sonia Lebel, c'est le gouvernement de la CAQ qui demande
des coupures comme ça, à quatre mois de l'échéancier.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de...
11 h 32 (version non révisée)
Journaliste : ...agenda
législatif, M. Tanguay? Là, aujourd'hui, il y a deux projets de loi privés qui
sont étudiés puis... Il n'y a presque rien, là, d'ici la fin de la session, je
veux dire...
M. Tanguay : Il ne se passe
pas grand-chose. Sous la CAQ, il ne se passe pas grand-chose. Puis là vous
pouvez... on pourrait me donner l'exemple du projet de loi n° 69, projet
de loi n° 69 qui était attendu depuis 2023, un an et demi, projet de loi
n° 69 qui devait faire en sorte d'être un élément clé dans l'objectif d'Hydro-Québec
de développer, d'ici 2035, 8 000 à 9 000 mégawatts. Hydro-Québec,
c'est des milliards qu'ils veulent... qu'ils doivent investir. C'est 30 000 travailleurs,
travailleuses à tous les ans d'ici 2035, d'ici 2035, donc d'ici 11 ans. On
a perdu, depuis novembre 2023, une année. Le projet de loi n° 69, on n'a
pas été appelé à travailler dessus article par article. La ministre a dit deux
raisons, deux excuses. Bien, elle dit qu'il va falloir trouver moyen de rédiger
un amendement pour limiter à 3 % la hausse tarifaire des particuliers. Ce
n'est pas compliqué, là, ça prend cinq minutes, rédiger cet amendement-là, puis
c'est à ça que ça sert, l'article par article. Et, de deux, elle a dit :
Ah! bien, savez-vous pourquoi on n'a pas appelé 69? C'est parce que Donald
Trump, il a lancé la menace du 25 %. Mais la menace du 25 %, c'était
la semaine passée, à la 10e semaine sur 11. Ils n'ont pas plus appelé
pendant ce temps-là. Alors, c'est... on... À Québec, sous la CAQ, il se perd
beaucoup, beaucoup de temps de législation, puis ça, bien, nous, on le déplore.
Journaliste : Pourquoi au
juste, à votre avis, il y a cette stratégie?
M. Tanguay : Je pense qu'ils
n'ont plus d'idée, je pense qu'ils n'ont plus d'idée. Pour le 69, je pourrais
revenir plus précisément, si vous voulez, là-dessus, mais, de façon générale,
je pense que c'est un gouvernement qui est en fin de mandat, un gouvernement
qui est en fin de régime, qui n'a plus vraiment d'idée, il ne sait plus
vraiment quoi faire. Et, sur la question des coupures en santé, on est au bout
de la logique décliniste de François Legault quant à notre capacité financière.
Puis là ils veulent sacrer brakes les deux pieds sur le frein parce qu'ils
veulent récupérer un déficit qui est complètement hors de contrôle. Le déficit,
il est à plus de 15 milliards de dollars. Puis j'en ai fait, on en a
fait, la démonstration la semaine passée. Alors, face à cela, Mme Biron, P.D.G.
de Santé Québec, nous dit : Allez chercher 1,5 milliard dans les
prochains mois. Bien, les gestionnaires dans le réseau, là, je veux dire, ils
sont... ils sont complètement, je suis certain, là, aux abois par rapport à ça.
Puis c'est des ruptures de services.
Alors, je termine là -dessus, on est au
bout de l'approche décliniste, le déclin avec François Legault de la capacité
financière, puis c'est les Québécoises et Québécois qui n'ont pas les services.
Journaliste : Sur les
médecins, parce qu'il y a un projet de loi qui est déposé, là, cet après-midi,
je comprends que vous n'avez pas vu encore les détails, là, mais est-ce que,
sur le principe, sur le fond, vous pensez que c'est une bonne chose d'obliger
les jeunes médecins à commencer au public?
M. Fortin :Oui. Bien, on a eu... on a eu la discussion la semaine...
la semaine dernière ou il y a deux semaines, là, si je ne m'abuse. Mais, sur le
principe de fond, là, de dire qu'il devrait y avoir un engagement envers la
population du Québec, envers les gens qui paient pour les études de plusieurs
de ces médecins-là, il n'y a pas d'enjeu. De notre côté, là, on voit ça... on
voit ça d'un bon oeil. Mais il faut voir ce qu'il se fait ailleurs, il faut
voir les façons de s'y prendre, il faut voir les meilleures façons de s'y
prendre. L'Ontario a un modèle qui semble bien fonctionner de leur côté. J'aimerais
ça qu'on mette cartes sur table et qu'on regarde tous les scénarios qui sont
possibles.
Il y a une... Il y a un élément qui
continue de nous inquiéter dans le projet de loi ou dans les intentions du
projet de loi tel que cité par M. Dubé, et ça, c'est le fait que M. Dubé a,
essentiellement, dit : Bien, on veut que les gens pratiquent au Québec,
mais ça ne nous dérange pas où. C'est-à-dire, c'est déjà assez difficile d'attirer
un médecin vers la Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi et plusieurs autres
régions, alors là, si on enlève ces obligations-là, ces paramètres-là qui font
en sorte qu'il y a des médecins qui doivent aller pratiquer en région, ça va
être extrêmement difficile d'offrir les services à la population dans ces coins-là.
Alors, nous, on veut des intentions claires dans ce projet de loi là par
rapport au maintien, au maintien d'un mécanisme pour s'assurer qu'il y a des
services qui sont disponibles en région.
Journaliste : Il devrait y
avoir, à ce moment-là, une obligation aussi d'aller passer un certain temps en
région?
M. Fortin :Bien, étant donné la population, là, je ne pense pas qu'on
peut demander ça à chaque médecin. Ce qu'on veut s'assurer, c'est que les
places de médecin sont bien réparties en fonction des besoins de la population.
C'est ce que le mécanisme actuel nous permet de faire. Il n'est pas parfait, il
y a sûrement et il y a absolument des modifications à faire. Mais, quand
Christian Dubé nous dit : Moi, je veux qu'ils pratiquent au Québec, mais
ça ne me dérange pas où, ça, c'est... si je suis le patient en Outaouais, en
Gaspésie, sur la Côte-Nord, là, je suis particulièrement inquiet de ça. Alors,
nous, au Parti libéral, on va vouloir s'assurer qu'il y a un mécanisme, oui,
pour s'assurer que les gens pratiquent au Québec, mais qu'il y a également des
médecins disponibles partout au Québec.
Journaliste : M. Bonnardel
rencontre aujourd'hui les autorités fédérales et américaines concernant les
frontières. On prend les devants du gouvernement fédéral, là, c'est... le Home
Security, la GRC, tout ça. Selon vous, c'est une bonne chose d'aller tenter de
réunir tout le monde puis d'y aller en mode collaboratif?
M. Tanguay : Oui, tout à
fait. Vous savez...
11 h 37 (version non révisée)
M. Tanguay : ...vous savez,
dans la fédération canadienne, il faut aborder cela avec le mode collaboratif.
Alors, effectivement, je pense que c'est une bonne chose que les intervenants
sur le terrain, les expertes, les experts se parlent, et voir s'il y a lieu à
améliorer les choses. Alors, je pense que c'est une bonne chose d'être proactif
là-dessus, tout à fait.
Journaliste : M. Tanguay,
juste un moment sur...
Journaliste : Je peux-tu
juste finir? Une petite deuxième là-dessus : la mairesse de Saint-Armand,
ce matin, a laissé entendre que, oui, c'était bien beau, là, mais il y a un
problème, entre autres, leur poste frontalier chez eux est ouvert de 8 heures
à 16 heures.
M. Tanguay : Bien,
effectivement, comment on peut être plus efficace, plus performant par rapport
à cela? Puis je pense que c'est important que Québec, avec le fédéral, avec
Ottawa, regardent ensemble, parce qu'il y a eu... il y a beaucoup de... il y a
beaucoup de tirage de couverture dans ce dossier-là qui, évidemment, était
périphérique à l'immigration. Le fait qu'ils se parlent, puis qu'ils
connaissent la réalité des paliers de gouvernement, puis qui s'entraident là-dessus,
je pense que c'est très important.
Journaliste : Donc, est-ce
que c'est bon?
Journaliste : Oui, merci.
Journaliste : Juste sur le
menu législatif, est-ce que vous... Trouvez-vous, M. Tanguay, que la CAQ
gaspille le temps des parlementaires, des législateurs en ce moment?
M. Tanguay : Bien, je dirais
gaspille, on laisse sur la table, je veux dire, puis on peut faire des
analogies, hein, je veux dire, gaspillage financier, on est en déficit
financier, déficit énergétique, puis là, je veux dire, on laisse sur la table
du temps de... du temps de législation. Je pense que c'est un gouvernement qui
est à court d'idées, qui est à bout, un gouvernement usé qui nous avait
démontré plus de vigueur dans les premières années, mais là, dans leur septième
année, il en reste juste deux, je pense qu'ils ont pas mal tout mis sur la
table ce qu'ils avaient à mettre, je pense qu'on est au bout de la logique d'un
François Legault et de la CAQ qui nous avait promis, soit dit en passant, mer
et monde puis qui n'ont rien livré, rien livré, aucun dossier depuis 2018 ne va
mieux aujourd'hui qu'à l'époque. Et là on est en déclin de la capacité
financière. Alors, fin de régime, fin de régime, on a hâte aux élections, on va
avoir une belle course à la chefferie, puis on sera l'alternative, et on saura
gagner la confiance des Québécoises, Québécois.
Journaliste : Est-ce qu'un
méga poste d'Hydro-Québec à sa place au... en plein cœur du Quartier latin?
M. Tanguay : C'est
préoccupant. Je pense qu'il faut regarder ce qui peut être fait pour éviter ça.
Je pense que, oui, il y a des impératifs techniques pour Hydro-Québec, mais je
pense que, dans le quartier...
Journaliste : ...
M. Tanguay : Oui, je pense,
dans le quartier, ce ne serait pas une bonne nouvelle.
Journaliste : Sur le 51e État,
qu'est-ce que vous avez pensé de...
M. Tanguay : Bien, je pense
que, de un, je n'étais pas là, alors on ne sait pas précisément ce qui s'est
dit. Ce qui nous est rapporté, semble-t-il, la farce, et je le vois comme une
farce, une boutade aura été faite. Ça n'arrivera pas, ça ne sera pas ça. Ça n'arrivera
pas.
Journaliste : Ça ne montre
pas quand même, tu sais, notre faiblesse dans cette négociation-là qui s'annonce,
là?
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'était une bonne chose que le premier ministre du Canada se rende, et avoir
ce moment-là avec Donald Trump. Déjà que la rencontre ait pu être organisée et
eu lieu, je pense que ça envoie un signal, je pense, somme toute, positif. Ils
sont capables de se parler. Maintenant, la teneur de leurs discussions, je n'étais
pas là. Par rapport à ça, je le vois comme une boutade, le 51e État. Ça n'arrivera
pas. Mais moi, comme citoyen, j'ai vu un signe encourageant, qu'ils se parlent,
qu'ils se parlent. Il y a une ouverture. Maintenant, tout n'a pas été dit, tout
n'a pas été joué. On est au début d'une négociation. Mais je pense que c'est un
bon signe.
Journaliste : Peut-être, un
mot ou deux, M. Tanguay, sur le commissaire au bien-être et aux droits des
enfants. C'était supposé être M. Martin Goyette. Vous aviez même été
averti, là, la semaine dernière. Là, aujourd'hui, on apprend qu'il n'est plus
le candidat qui sera proposé par le gouvernement Legault pour des raisons qu'on
ne connaît pas. Mais je veux vous entendre sur le processus de nomination,
parce que le Secrétariat des emplois supérieurs avait quand même évalué cette
candidature-là, il ne semblait pas y avoir de problème. Puis là, cette semaine,
il y a des problèmes, visiblement. Donc, quel... qu'est-ce que ça vous dit,
vous, sur la procédure d'approbation de ce type de nomination?
M. Tanguay : Bien, le
secrétaire aux emplois supérieurs fait le démarchage et soumet des premières
candidatures au gouvernement. Et c'est au gouvernement de dire : Bien, j'irais
de l'avant avec telle, telle candidature. Je vais vous avouer que je ne suis
pas au courant du détail quant à cette proposition-là. Force est de constater
que si d'aventure le gouvernement avait décidé d'y aller, bien ça a été mis de
côté. Nous, le processus, c'est qu'on va nous soumettre, le cas échéant, la
candidature qui sera confirmée par le gouvernement de façon très claire. Et
nous, on va faire notre vérification diligente puis regarder est-ce que c'est
la bonne personne qui a le bon profil, parce que ce sera une nomination aux
deux tiers.
Journaliste : Mais ne
seriez-vous pas avantagés à être avertis plus tôt de toutes ces informations-là?
Est-ce que vous devriez être inclus dans le processus de nomination?
M. Tanguay : Bien, je pense
que le processus de nomination aux deux tiers, tel qu'il est, je pense qu'il
tient la route. Et on peut même, le cas échéant...
11 h 42 (version non révisée)
M. Tanguay : ...dans certains
cas, demander à rencontrer la personne, comme on l'a déjà fait. On l'avait fait
entre autres avec le commissaire à l'UPAC, entre autres, puis... Et, sur
dossier, on peut faire nos analyses également, on fait nos vérifications
diligentes. Et, quand il est question de dire est-ce qu'on donne notre appui ou
pas, là on se déclare satisfaits et, si nous ne l'étions pas, je ne ferai pas
du cas par cas, mais si nous ne l'étions pas, le cas échéant, on peut carrément
le dire : Bien, nous, on ne va pas voter en faveur de cette
candidature-là. Là, j'établis un principe général. On va attendre, donc, le
gouvernement, lorsqu'il aura officiellement fait son choix, il va nous le
soumettre puis nous, on va se mettre à travailler par rapport à ça.
Journaliste :
On this future bill that Mr. Dubé will
table, he sent a press release in the beginning of November. Again, his
intentions were clear that he wants to compel doctors, GPs and medical
specialists to work in the public system before, you know, transferring to the
private system. So, on this obligation, how do you react?
M. Fortin :
On the principle of having doctors work
in the Québec public system once their studies have been paid by... in great
part by Quebeckers, we don't have a problem with the principle itself. We have
an issue with Mr... Minister Dubé's blank statement of : I want doctors to
practice in Québec, but they can practice anywhere in Québec. It's hard enough
to attract a doctor to go work in the Gaspésie, in the Côte-Nord, in the
Outaouais and in other regions, to take away that requirement completely
without any boundaries, without any restrictions seems counterproductive
towards the goal of offering Quebeckers everywhere in the territory appropriate
services.
Now, Minister Dubé has...
let's say he has gotten us used to his way of doing things. And this was the
case with the removal of the agencies, for example. He presents a bill, he does
not take into account all of the other factors, and it's hard to get services
after that for some Quebeckers. I hope that in this bill he takes into account
Quebeckers who may go abroad for a couple of years, for example, to do their
«stage». There are a number of Québec doctors who graduate here, they go get a
specialty at Harvard or at... in a top-notch medical facility, Johns Hopkins or
somewhere else around the world, and then who come back and share that
expertise in Québec. We have to make sure that those Quebeckers who are just
going temporarily to get a specialty, to bring it back here so we can use it in
Québec. Don't get looped into something that should be... that should be
well-drawn out from the start.
Journaliste :
Excellent. And the fact that, you know,
it's kind of calm, but it's an intensive legislative session right now, what
does that tell you?
M. Tanguay :
It's not intensive. It's... In theory,
it should be intensive, last week and this week, but it's not intensive work
here. So, it tells us a lot about the fact that François Legault is at the end
of his political proposals. Now, he's within his seventh year, and we can see
that he lost control of the public finance, he doesn't have the capacity to
provide Quebeckers with the services, the public services, for instance health
care system, and now he's caught in his own logic where it's a total failure as
a government, honestly. And we can see this here, at the National Assembly,
where we were supposed to work long hours for this week and last week, but it's
not the case. Most probably, and that's my take on it, it's because Francois
Legault doesn't have any new ideas to put forward. I think that it's at the end
of this Government and it's the beginning of the end, just to quote Winston
Churchill, it's... it's... it tells a lot about the fact that this Government
is clueless, doesn't have anything additional to propose substantially.
Journaliste :
When it comes to Dawson and Vanier and
the investigation into the climate at the CEGEPs, Pascale Déry said the climate
on certain campuses seems to have deteriorated in recent months. How does the
Government play a role in fixing that and helping campuses move forward,
allowing Quebeckers to get education while this conflict is going on?
M. Tanguay :
Yes, absolutely. I think that it's
important to see what can be done. And also, I think that the verification that
will be... that will be completed are important, what can we do to have an
atmosphere where students will feel safe and will be able to learn. So, it's
important, and I think that it's a good decision to go forward and to ask all
the people to calm down and to ask questions and to proceed with verifications.
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 47)