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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le jeudi 28 novembre 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 46 (version non révisée)

(Huit heures quarante-cinq minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bonjour, tout le monde. Bon matin. Content de vous retrouver en ce beau jeudi. Bon, bien, j'ai une nouvelle tragique pour vous, ça sera mon dernier point de presse avec vous avant une grande pause de trois mois. Je vous offre toutes mes condoléances. Vous n'aurez plus le plaisir, voire le privilège de vous entretenir avec moi pour les trois prochains mois. Non, plus sérieusement, c'est ça, les choses se bousculent un peu, donc je serai absent demain. Mon congé va commencer un peu plus tôt que prévu pour d'excellentes raisons, ne vous inquiétez pas.

       Alors, on profite donc à Québec solidaire de cette journée, de ma dernière journée au Parlement pour lancer une campagne publicitaire. Une campagne publicitaire qui vise à s'assurer que François Legault n'oublie pas la question de l'insécurité alimentaire chez les enfants pendant ma pause parentale de trois mois. Si je ne lui ai pas dit 50 fois, je ne lui ai pas dit une fois à François Legault depuis le début de l'automne, il y a un enfant sur cinq qui a faim dans les écoles du Québec. C'est une situation qui est inacceptable dans une société comme le Québec. On a les moyens de nourrir tous nos enfants dans nos écoles. Et cette campagne de publicité, donc, va être déployée dès les prochains jours. L'objectif, c'est de rafraîchir continuellement la mémoire de François Legault dans les prochaines semaines pour s'assurer que la question de l'insécurité alimentaire continue de faire partie du débat public.

Moi, je m'attendais, dans la mise à jour économique, à ce qu'il y ait quelque chose, à ce qu'il y ait un petit geste, un petit montant, qu'il y ait au moins un signal qu'au gouvernement de la CAQ on a compris que la crise d'insécurité alimentaire chez les enfants ne peut plus durer et qu'il faut faire quelque chose pour que nos enfants arrêtent d'avoir faim dans nos classes. J'étais extrêmement déçu de constater qu'il n'y avait rien dans la mise à jour économique sur cette question-là. Le prochain test, c'est le budget, et je serai de retour d'ici là pour continuer de faire pression, parce qu'on ne peut pas accepter qu'un enfant sur cinq ait faim dans nos écoles.

Journaliste : Comment vous avez trouvé la stratégie des provinces et du premier ministre Trudeau face à Trump? Est-ce qu'on n'est pas en train de se mettre en état de vulnérabilité en dévoilant aux États-Unis à quel point nos frontières sont poreuses puis à quel point il ne faut absolument pas qu'ils imposent des taxes, etc. J'ai l'impression qu'on se place en état de faiblesse.

M. Nadeau-Dubois : Une chose est sûre, les menaces de Donald Trump, ce n'est pas une raison de faire n'importe quoi. Arrêter le trafic de Fentanyl à la frontière, là, on est tous d'accord là dessus. Puis les forces policières font déjà ce qu'elles peuvent pour arrêter le plus possible le trafic de drogue entre le Canada et les États-Unis. Regardons ce qu'on peut faire de plus, je veux dire, personne ne va s'opposer à ça, mais faisons attention, parce que les quatre prochaines années, là, comment dire, dans les quatre prochaines années, ça va se reproduire, des moments où Donald Trump va faire un tweet, un Truth machin de manière impulsive, et on ne pourra pas à chaque fois réagir nous aussi de manière impulsive puis improviser des politiques publiques sur le coin d'une table pour se conformer à tout ce que ce monsieur-là va demander ou va exiger. Ce n'est que le début du mandat Trump. Je pense qu'il faut dire il faut développer une habitude à garder la tête froide, à ne pas paniquer et à ne pas se mettre à faire n'importe quoi à chaque fois que M. Trump va sortir un lapin de son chapeau.

Journaliste : Donc, on panique?

M. Nadeau-Dubois : Je ne sais pas si on panique en ce moment, mais il y a un... il y a comme un emballement en ce moment, là, de dire : Il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose. Comprenez-moi bien, là, arrêter le trafic de Fentanyl à la frontière, c'est un objectif que tout le monde partage, mais on ne peut pas improviser en quelques jours des gestes ou des politiques publiques parce qu'il y a eu une publication sur un média social de Donald Trump. On est là-dedans pour quatre ans.

Journaliste : Mais M. Legault, est-ce qu'il a nui, est-ce qu'il a nui à la négociation qui s'en vient en sortant comme ça contre le gouvernement Trudeau?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je pense que tout le monde doit garder la tête froide. Je pense que tout le monde doit garder la tête froide. Des menaces de tarifs, ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la dernière fois que Donald Trump en fait, il faut sauver, il faut protéger les emplois du Québec, mais, de grâce, gardons la tête froide, parce que si on réagit à chaque fois, à chaque élucubration de Donald Trump, en improvisant des gestes en quelques jours, je ne suis pas sûr qu'au bout du compte on va être gagnant, là. Ça va continuer. Ça va continuer.

Journaliste : Les frontières, c'est depuis 2016 qu'on en parle, là. Ce n'est pas nouveau, là. Est-ce qu'on en a fait assez? Est-ce que le fédéral en a fait assez, parce que c'est de juridiction fédérale, pour régler, solutionner, sécuriser la frontière?

M. Nadeau-Dubois : Nous, en matière, par exemple, là, de lutte au crime organisé, de lutte aux réseaux de passeurs, de lutte à la... au commerce de drogue transfrontalier, on a toujours dit qu'il fallait en faire davantage, que c'est par là que passait la lutte à la violence armée à Montréal, par exemple, mais aussi aux overdoses de drogue qui se multiplient au Québec. Donc, bien sûr qu'on peut en faire plus...


 
 

8 h 51 (version non révisée)

M. Nadeau-Dubois : ...mais ce sont des enjeux complexes, là. Les policiers, en ce moment, là, ils font ce qu'ils peuvent avec les ressources qu'ils ont. S'il faut leur donner plus de ressources, nous, on n'est pas fermés.

Journaliste : ...la GRC dit qu'ils n'ont pas assez de monde.

M. Nadeau-Dubois : S'il faut rajouter... s'il faut rajouter des ressources pour lutter contre les réseaux criminels, on est en faveur de faire ça. Je fais juste une espèce de mise en garde à l'effet que ce sont des enjeux qui sont complexes. Il y a toute la question de, par exemple, certains territoires autochtones qui sont... qui sont juxtaposés à la frontière canado-américaine. Donc, ça implique de collaborer avec eux aussi, de collaborer avec le gouvernement américain, les autorités des Premiers peuples, le gouvernement québécois, les services de police municipaux. Je veux dire, c'est des enjeux complexes, et on ne peut pas improviser une réponse en quelques jours, tout simplement en disant : Il faut montrer à M. Trump qu'on fait quelque chose. Il faut prendre le temps de faire les bonnes choses dans le bon ordre puis de prendre des moyens qui vont donner des résultats.

Journaliste : Est-ce que ce ne serait pas le moment, actuellement, pour le premier ministre ou la ministre des Relations internationales, d'aller faire un tour aux États-Unis, chez les gouverneurs qui sont frontaliers, chez... aller faire un peu de lobbying auprès des élus, qu'ils soient républicains ou démocrates?

Bien, on a... on a des délégations du Québec aux États-Unis. Moi, je comprends que ces gens-là sont déjà en train de travailler. S'il faut... s'il faut ajouter des représentations, nous, on n'est absolument pas fermés à ça. Il y a des... il y a beaucoup de gens, aux États-Unis, qui sont eux aussi complètement contre les tarifs de M. Trump. Donc, s'il faut créer des alliances, créons-les, là.

Journaliste : Est-ce que vous êtes d'accord avec la position de l'Association facultaire de l'UQAM qui réclame que Mme Marois ne soit pas chancelière à cause de ses positions xénophobes et racistes via la charte des valeurs?

M. Nadeau-Dubois : Quelle association, ça?

Journaliste : L'Association facultaire de l'UQAM.

M. Nadeau-Dubois : Il y en a plusieurs, savez-vous... Bref, tout ça pour dire, moi, je n'ai pas connaissance de...

Journaliste : Sur le fond, vous, est-ce que...

M. Nadeau-Dubois : Non, mais je ne pense pas que... Pauline Marois est quoi, xénophobe? Non. Je ne pense pas ça.

Journaliste : O.K., puis vous n'avez pas de problème avec sa nomination comme chancelière de l'UQAM?

M. Nadeau-Dubois : Non. Pourquoi on parle de ça?

Journaliste : Oh! ça nous a été signalé tout à l'heure.

M. Nadeau-Dubois : Oui, c'est ça, hein? Ça vire à l'obsession, je pense.

Journaliste : ...St-Pierre Plamondon a dit ce matin que c'était un exemple de...

Journaliste : Vous pensez qu'il est obsédé par ça?

M. Nadeau-Dubois : Ça vire à l'obsession. Moi, je ne lis pas ça, là, les publications d'associations... de l'UQAM. Ça parle des intérêts de M. Plamondon.

Journaliste : ...vous avez travaillé longtemps.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Il y a une quinzaine d'années, j'étais là, puis, à ce moment-là, je m'y intéressais en détail, là, mais...

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

Journaliste : Les mouvements étudiants, là, ça ne vaut rien, ou...

M. Nadeau-Dubois : Non, non, je veux dire, on est au Parlement du Québec, là. Il y a une crise du logement, il y a une crise du coût de la vie, nos CPE vont mal, nos hôpitaux vont mal, il y a un enfant sur cinq qui a faim, mais là on parle de l'association facultaire qui a dit quelque part... Je veux dire, ça me «flabbergaste», moi, qu'on passe, vous et moi, notre temps, en 2024, au Québec, avec tous les problèmes de société qu'on a à gérer... puis on a une responsabilité collective de trouver des solutions face aux défis du Québec, puis on parle d'une affaire qu'a dite une asso de l'UQAM. Ça me... qu'on en soit rendu là, ça me «flabbergaste».

Journaliste : Venant de votre bouche, là, de dire, par exemple : Je ne lis pas ça, moi, les publications des associations étudiantes...

M. Nadeau-Dubois : Bien non, mais juste à l'UQAM, il doit y en avoir 25, des associations étudiantes.

Journaliste : Compte tenu de votre passé, M. Nadeau-Dubois...

Journaliste : L'Association facultaire... une grosse association, là, je...

M. Nadeau-Dubois : Non, mais il y a la Faculté des sciences humaines, la Faculté des arts, la Faculté des communications. Il y en a plusieurs, des assos facultaires à l'UQAM. Je me rappelle de mes acronymes un peu.

Journaliste : Vous les connaissez sûrement mieux que moi, mais...

M. Nadeau-Dubois : Oui, oui. Non, mais ce que je veux dire, c'est que moi, personnellement, moi, comme législateur, là, puis comme porte-parole de Québec solidaire, là, ma priorité, là, c'est trouver des solutions pour que les Québécois puis les Québécoises, ils vivent mieux. Il y a un enfant sur cinq qui a faim dans nos écoles. Les listes de chirurgie n'arrêtent plus de monter. On est en train de privatiser notre système de santé. Il y a une crise du logement, puis on passe notre temps, nous, ici, à parler de ça. Ça me renverse, ça me renverse.

Puis M. Plamondon, de toute évidence, lui, ça l'intéresse beaucoup, beaucoup. Moi, je vous confesse, ça m'intéresse assez peu, les publications d'une asso étudiante à l'UQAM, ça ne m'intéresse pas beaucoup. Après ça, si vous me demandez si je pense que Pauline Marois est xénophobe, la réponse est non.

Journaliste : ...que le programme d'aide d'adaptation des domiciles pour personnes handicapées, qu'il est à sec, donc c'est suspendu, minimum jusqu'au prochain budget. Qu'est-ce que ces gens-là, mettons, doivent faire maintenant? Est-ce que c'est la rigueur budgétaire de la CAQ qui cause ça?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ça, c'est un autre signe précurseur de l'austérité caquiste. On parle des plus vulnérables, là. C'est souvent les plus vulnérables qui font les frais...


 
 

8 h 56 (version non révisée)

M. Nadeau-Dubois : ...des moments d'austérité, des moments de restriction budgétaire, c'est ça qui commence à se mettre en place au Québec. Il faut absolument renflouer ce programme-là avant le prochain budget. De toute façon, comme société, ça va nous coûter beaucoup plus cher indirectement de s'occuper de ces gens-là que d'investir pour qu'ils puissent vivre à domicile dans la dignité.

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Mais bien sûr.

Journaliste : Dans quel état d'esprit... Là, je sais que vous allez vivre un moment en famille, ça va être génial, mais... puis c'est difficile de faire fi de ça, là, mais juste politique, là, si vous prenez votre... dans quel état d'esprit est-ce que vous vous en allez pour la période de trois mois, M. Nadeau Dubois, après la tempête Bouazzi? C'est quoi votre état d'esprit?

M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord, c'est l'occasion pour moi de vivre quelque chose que je n'avais pas vécu lors de la naissance de ma première fille. Là, j'ai l'occasion de... en fait, de vivre ce que bien des... la majorité des pères de ma génération vivent, là, un vrai moment où on accueille un nouvel enfant puis un moment aussi où on est là pour épauler notre conjointe, notre blonde dans ces moments-là. Ça, je suis content de prendre ce temps-là puis de me donner cette permission-là, malgré les responsabilités qui sont les miennes.

Moi, politiquement, c'est juste un temps d'arrêt qui va me faire du bien, c'est un arrêt qui va me permettre de réfléchir à ce qu'on a à faire d'ici 2026 pour revenir plus fort.

  Journaliste : Allez-vous prendre un pas de recul par rapport à la politique ou...

M. Nadeau-Dubois : Mais je pense que le pas de recul va s'imposer à moi.

Journaliste : Réflexion sur l'avenir ou... je ne sais pas. Non?

M. Nadeau-Dubois : Bien, est-ce que je vais prendre un peu de recul? La réponse est oui. Moi, j'ai l'intention de prendre une vraie pause. Bien sûr, puisqu'on n'a pas de vrai congé parental, hein, je vais rester quand même titulaire de toutes mes fonctions. Je vais devoir inévitablement sortir de mon congé à quelques reprises, ne serait-ce que pour des raisons administratives. Mais s'il y avait aussi des événements d'une telle ampleur que ça justifie que je sorte de mon congé au jour d'aujourd'hui, comme on dit, je ne peux pas comme l'exclure, il ne faut jamais dire jamais. Mais oui, ça va être un moment de recul pour moi, ça a été une année qui a été haute en couleur, c'est une année qui a été éprouvante pour moi, puis ça va me faire du bien, et puis je vais en profiter à fond.

Journaliste : What do you think of... I know it's your last point de presse. What do you think of Mr. Legault's strategy in the last few days towards the threat of 25 % tariffs?

M. Nadeau-Dubois : Well, we all have to work together to save the jobs of Québec workers. That's the first thing I want to say. But that being said, let's stay cool headed here. It's not because Mr. Trump is throwing threats all around that we need to improvise and that we need to do things just to look like we're doing something. You know, we need to have a coordinated and well-thought response. It's... We're in this for four years. It's not the first time, it's not the last time that Mr. Trump will throw things around saying that he's going to do this and that, and we need to live in that new reality, and we cannot panic each time Mr. Trump is doing a tweet or a Truth post, I don't know, social, Truth social post, saying that he will do this and that. It's going to be a very long four years if we do that.

Journaliste : Is it your last day at the National Assembly or it can be tomorrow? Like is the last time... in the hot room.

M. Nadeau-Dubois : Yes, I'm leaving tonight. I'm leaving tonight. Yes.

Journaliste : O.K. So, what... How do you... Can you ask... Can I ask you how you saw like your 2024 year, it was difficult for you?

M. Nadeau-Dubois : It's been a tough year, so that pause will be a... is welcome. It's going to be an opportunity for me to maybe take a step back, to reflect about what happened in the last year and to reflect about what we need to do in order to come back stronger for 2026.

Journaliste : ...not reflective of your political future?

M. Nadeau-Dubois : No, I will be back here on March...in March.

Journaliste : Well, O.K. Is there like... is there a lesson that you learned with Catherine Dorion's book, Émilise Lessard-Therrien?

M. Nadeau-Dubois : I've learned a lot of lessons.

Journaliste : So, is there like something you learned specifically in 2024?

M. Nadeau-Dubois : I knew that politics was tough. I learned that it can be very, very tough.

Journaliste : And before you go for a few months, is there something you really...


 
 

9 h 01 (version non révisée)

Journaliste : ...want MNA's here to concentrate on... You talked about other topics that we should not be wasting time with. So, what is the priority for you? And you want to see things moving forward while you are on paternity leave.

M. Nadeau-Dubois : You know, there is one children out of five in our school that is hungry. We should not accept that situation and every political party should be working to end that injustice. Children do not choose their parents. So, whether those parents are poor or irresponsible, in the end, it doesn't matter, no children chooses their parents. So, that means that, as a society, we have a responsibility to not let those children see their future broken by the fact that they are hungry. You know, we can invest to have beautiful schools, we can invest to have the best teachers, we can invest to have the best educative programs, but if children have an empty stomach, they will never learn anything, and their future will be broken. So, that's why we need to do what a big, big number of countries around the world are doing, we need to feed our children in our schools. That would be the greatest gift to the next generation and that would be, I think, something we should be proud of as a generation of leaders, to say that we have created the first generation in the history of Quebec — that's quite something — to never be hungry on the school bench. That's something we could be proud of as a generation of leaders. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 03)


 
 

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