(Onze heures vingt-deux minutes)
Mme Guilbault :Donc, bonjour, tout le monde. Petite mise au point,
effectivement, sur notre projet de troisième lien entre la rive sud de la rive
nord de Québec. Vous savez, la dernière fois qu'on s'est parlé à ce sujet-là, c'était
le 11 octobre dernier, quand j'annonçais le début d'un appel d'intérêt
international. Donc, on sortait le projet de troisième lien du gouvernement du
Québec et on allait tester l'intérêt du marché pour notre projet de troisième
lien entre Québec et Lévis. Et je vous disais : Ça va durer environ 30 jours,
et je reviendrai par la suite pour faire un compte rendu.
Donc, c'est maintenant possible. L'appel d'intérêt
est complété. On a eu le temps d'éplucher les propositions reçues et de faire
le bilan de tout ça. Et excellente nouvelle de constater que 23 entreprises
se sont montrées intéressées. Il y a 29 entités qui ont fait une demande
de documents, donc qui ont fait une démarche finalement sur le système comme
tel. Mais sur les 29, il y a 23 entreprises qui ont déposé une
proposition, donc qui officiellement se déclarent intéressées par
éventuellement le processus de qualification et le processus d'appel de
propositions qui seront les prochaines étapes.
Mais 23 entreprises, c'est beaucoup.
Quand on regarde ce type-là de procédure d'appel d'intérêt, on ne le fait pas
systématiquement dans tous les projets, on le fait à l'occasion dans des gros
projets majeurs. On l'avait fait, par exemple, pour le pont de l'Île aux
Tourtes, on l'a fait aussi pour d'autres projets, mais c'est... Parmi toutes
les fois où on a fait des appels d'intérêt, c'est la fois où il y a le plus d'entreprises
qui se sont montrées intéressées. Et je vous rappelle aussi que ce sera notre
tout premier projet d'infrastructure en mode collaboratif. Donc, ça, c'est les
nouveaux modes qu'on s'est permis de pouvoir utiliser désormais au gouvernement
du Québec qui... dans le cadre du projet de loi n° 62, de mon collègue du
Trésor, qui modifie donc nos modes contractuels avec le marché. Donc, on allait
sur le marché avec notre projet de troisième lien, ce qui était déjà une étape
qui n'avait jamais été franchie auparavant. On partait à la recherche d'un
partenaire, ni plus ni moins. Et en plus avec une nouvelle façon de travailler,
une nouvelle façon de... comme je l'ai dit, d'avoir des modes contractuels qu'on
n'utilisait pas auparavant. Donc, on testait deux choses finalement : l'intérêt
pour un projet et l'intérêt pour faire ce projet-là en mode collaboratif avec
le gouvernement du Québec, et la réponse a été plus que positive. Je dois vous
dire évidemment, quand on lance ce genre de procédures là, on ne sait pas à l'avance
quel en sera le résultat. Alors, pour moi, c'est une excellente nouvelle, cet
engouement-là du marché pour notre projet de troisième lien, un projet qui, on
le sait, est nécessaire pour la sécurité commerciale, pour la redondance de nos
liens interrives, quand on voit en plus, malgré tout ce que j'entends de la
part notamment du gouvernement fédéral, à propos du pont de Québec, la réalité,
c'est que ce n'est pas une option pour le camionnage, et on a besoin d'un
troisième lien pour assurer notamment la sécurité du transport de marchandises.
Donc, excellente nouvelle, 23 entreprises,
on est déjà en train de les rencontrer. Il y a eu une première rencontre hier.
Il y en aura vendredi. Il y en aura d'autres aussi mardi prochain. Donc, ça se
poursuit. L'objectif, c'est de rencontrer toutes les entreprises intéressées
qui souhaitent nous rencontrer, évidemment on ne les contraint pas, mais donc
de rencontrer toutes celles qu'on peut. Et donc, début d'année prochaine, on
devrait avoir terminé ce processus-là. Et je pourrai à nouveau, en
début 2025, revenir devant vous vous faire rapport de ces rencontres-là.
Et donc c'est ça. Alors, je m'étais engagée à faire des communications
régulières sur l'avancement du projet. C'est chose faite.
Journaliste : Bonjour. Je
voudrais savoir pour la suite, là, juste nous préciser, ces entreprises-là,
est-ce qu'éventuellement elles seront appelées à soumissionner sur le projet,
la construction elle-même ou avec ces entreprises-là, ce qu'on fait actuellement,
c'est l'élaboration d'un concept préliminaire pour le troisième lien?
Mme Guilbault :En fait, c'est vraiment un appel d'intérêt. C'est comme
d'aller... j'ai un terme anglophone qui me vient à l'esprit, mais qu'évidemment
je n'utiliserai pas, mais d'aller... pas séduire, mais d'aller titiller un peu
le marché, dire : Voici, nous... puis vous avez vu peut-être le document,
là, c'est un document d'entre 10 et 15 pages... entre 10 et 20 pages, de
mémoire. Alors, on décrit, là, on veut un projet qui va permettre de relier les
deux rives dans... dans ce coin-là, vous savez, c'est entre les ponts actuels
et l'ouest de l'île d'Orléans. Alors, bref, c'est juste d'aller... d'aller
avoir un premier pouls du marché, d'avoir un premier pouls du marché, sur quelle
est l'ampleur ou quel est le nombre d'entreprises qui pourraient se montrer
intéressées à travailler avec nous.
Tu sais, quand tu fais un appel d'intérêt
puis qu'il n'y a personne qui répond, tu dis : Oui. Il y a peut-être un
problème avec mon projet, mais, quand tu as 23 entreprises, c'est une
excellente nouvelle. Là-dessus, on a 65 % qui sont des firmes de génie,
environ 30 % des entrepreneurs et un 4 %, 5 % qui sont des
firmes de gestion de projet. Donc, en plus, et au fur et à mesure qu'on les rencontre,
on leur demande si elles sont à l'aise qu'on dévoile le nom des entreprises.
Actuellement, il y a seulement deux noms qu'on peut dévoiler, Ingérop et
Construction Demathieu & Bard. Ce sont deux des 23, mais à mesure qu'on les
rencontre, on leur demande. Donc, en plus, quand leur nom est rendu public, ça
peut aussi les mettre un... si on veut, sur... ça fait connaître leur intérêt
et éventuellement les firmes qui pourraient vouloir franchir les prochaines
étapes, qualification, appel de proposition, vont devoir se constituer un
consortium. Donc, par exemple, une firme d'ingénierie qui rend public son
intérêt pour le projet, et il y a une firme de gestion de projet aussi. Donc,
ça envoie aussi un signal aux autres personnes du marché en disant : Voici
un tel s'est montré, un tel a levé la main aussi. O.K., peut-être je pourrais
travailler avec lui. Alors donc, c'est un exercice très fructueux qui est en
train de se produire.
Journaliste : Qu'est-ce
qu'elles vont faire concrètement dans les prochaines semaines, mois avec le
gouvernement? Est-ce qu'elles vont proposer un projet au bout du compte, un
tracé, un corridor? C'est quoi qui... Qu'est-ce que ça va donner?
Mme Guilbault :Bien, c'est ce que je vous dis, c'est qu'on est capable de
savoir qu'actuellement on a au moins 23 entreprises qui ont pris
connaissance de ce qu'on recherche, comme projet qu'on veut construire, et qui
se montrent intéressées. On les rencontre, on valide d'abord leur intérêt, on
valide que c'est une compagnie qui a... tu sais, bon, qui a de l'allure, qui
est capable... qui a effectivement fait des projets, puis qui est un... réputée
compétente pour faire ce genre de projet là.
Et, au terme de ça, l'année prochaine, on
va lancer l'appel de qualification. Ça, ça va être un processus beaucoup plus
étoffé où là, les entreprises vont devoir faire la preuve de... qu'elles sont
qualifiées pour le faire, c'est-à-dire robustesse financière, capacité
financière, capacité en termes d'expertise, en termes de ressources, capacité...
Puis avoir un bureau au Québec aussi. Ça, c'est un des critères. On doit avoir
des équipes basées au Québec. Capacité à se constituer avec d'autres
partenaires pour pouvoir réaliser le projet dans son ensemble. Parce qu'une
firme peut avoir une expertise particulière, mais pas nécessairement pour
l'ensemble de la conception et de la réalisation du projet. Alors, ce sera la
prochaine étape, la qualification.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a des firmes internationales? Dans celles qu'on avait dévoilées, là, les 13 qui
étaient visibles, là, sur SEAE, on voyait qu'il y en a qui avaient pignon sur
rue à Montréal, mais qui étaient des firmes internationales. Est-ce que vous
avez des entreprises qui n'ont pas d'adresse au Québec, qui sont vraiment
internationales?
Mme Guilbault :Bien, comme je vous disais, dans les critères, il faudrait
que je revoie le libellé, là, mais on doit avoir une antenne, ou un bureau, ou
un pied à terre à Québec. Alors, normalement, s'il y en a qui l'ont fait quand
même... théoriquement ne seraient pas admissibles. On va voir au fil des
rencontres qu'on fait, mais, comme ça fait partie des critères de base, on peut
penser, mais c'est sûr qu'il y a des entreprises qui sont plus purement
québécoises, dans le sens que... tu sais, puis là on pense à certains exemples
de l'article, mais je ne suis pas en mesure de donner d'autres noms pour
l'instant. Mais il y a des entreprises vraiment purement québécoises. Il y en a
d'autres qui effectivement sont internationales, mais qui ont des bureaux ici.
Journaliste : RBC Pomerleau,
ils ne faisaient pas partie du lot. Est-ce que c'est parce qu'ils n'avaient pas
rendues publiques leurs... l'intention? C'est quand même deux gros
constructeurs du Québec qui sont impliqués dans la majorité des projets, qu'ils
soient absents de cet appel d'intérêt là. Qu'est-ce que ça envoie comme
message?
Mme Guilbault :En fait, sur les 23, il y en a 13. Parce que, quand tu...
quand tu te manifestes, ou, en tout cas, quand tu réponds à l'appel, tu peux
cocher en disant : Moi, je suis à l'aise que mon nom soit dévoilé, mais je
suis à l'aise que mon nom soit dévoilé comme ayant demandé des documents puis
demander de l'information. Mais ça ne veut pas dire que je dépose une
proposition au terme. Alors, il y a cette nuance-là. Donc... Et, nous, les noms
qu'on va rendre publics, c'est ceux qui vont avoir déposé une proposition. Donc
là, actuellement, je peux en nommer deux. Ça ne veut pas dire que les autres
n'en ont pas déposé, mais ça veut dire que soit ils n'en ont pas déposé ou soit
on ne leur a pas encore parlé directement pour savoir si on peut dévoiler leur
nom. Donc, ce n'est pas... c'est incluant les deux que je vous ai nommés sans
pour autant s'y limiter.
Journaliste : D'accord. Vous
avez souligné ce matin le fait que vous avez terminé l'étude détaillée de votre
projet de loi n° 61. Hier, vous avez déposé 16 amendements concernant
le projet de tramway puis vous avez ajouté dans l'article 1, en fait,
l'antenne qui va jusqu'à d'Estimauville et puis un projet de SRB, qui
concordaient avec la phase un, ou presque, là, et un petit peu deux, là, du
plan CITÉ. Est-ce que vous allez plus loin que prévu dans votre engagement pour
la mobilité à Québec en incluant ces deux possibilités-là?
Mme Guilbault :L'engagement qu'on a pris en juin avec le premier ministre,
c'est de réaliser la partie tramway de la phase un du projet CITÉ, et, dans la
phase un, il y a la partie tramway entre Le Gendre et Charlesbourg, il y a
aussi un SRB sur Charest, il y a aussi un SRB sur Guillaume-Couture. Donc, on
n'a pas pris d'engagement sur aucun des SRB. On a pris l'engagement du tramway
entre Le Gendre et Charlesbourg.
Maintenant, dans les amendements,
effectivement, hier, on est allés de manière plus générale parce que, dans mes
projets de loi, moi, je plaide toujours la marge de manœuvre, parce qu'on ne
connaît pas le futur, puis changer une loi à mesure que tu as besoin de prendre
une décision, comme gouvernement, c'est... ça peut être fastidieux.
Alors, j'ai bien réitéré au micro que
l'engagement tient toujours, de la partie tramway entre Le Gendre et
Charlesbourg, mais, si un jour... Parce que d'Estimauville qui est aussi prévu,
c'est la phase deux. Donc, le temps qu'on se rende à la phase deux du tramway,
on va commencer par faire la phase un, alors qui sera... qui sera le
gouvernement, quelles décisions seront prises à ce moment-là, on ne le sait
pas, mais la possibilité est prévue. Puis ça ne veut pas dire...
D'ailleurs, à tout moment, indépendamment
de ce projet de loi là, à tout moment, dans la mesure où on va créer Mobilité
Infra Québec, on pourrait décider que la phase deux va être faite par Mobilité
Infra Québec et que ce ne sera pas la CDPQ Infra même si c'est théoriquement
prévu.
Donc, c'est vraiment juste une question de
marge de manœuvre, mais l'engagement demeure ferme. On s'engage à faire la
partie tramway entre Le Gendre et Charlesbourg.
Journaliste : Est-ce qu'il y
a une contradiction aujourd'hui, parce que, bon... dans le sens qu'hier vous
avez fait une annonce concernant le tramway, vous avez terminé l'étude de votre
projet de loi n° 61, vous avez apporté les amendements, vous avez ajouté
les deux antennes dont on parlait il y a... précédemment, et le fait
qu'aujourd'hui vous sentez le besoin de venir parler du troisième lien?
Mme Guilbault :Pas du tout, parce que je vous dirais que...
Journaliste : C'est la
deuxième fois que vous faites ça, hein? Vous faites une annonce tramway puis,
deux jours plus tard, une annonce troisième lien, là. C'est la deuxième fois.
Mme Guilbault :Oui, mais l'annonce du troisième lien, c'était prévu cette
semaine parce qu'il fallait nous-mêmes prendre le temps de faire l'analyse
exhaustive des... de ce qui avait été reçu au terme de l'appel d'intérêt. Mais
la fin de l'étude détaillée de mon projet de loi... bien malin celui qui aurait
pu prédire qu'on finirait ça hier parce que, sur les presque 84 heures de
travaux en commission, on a passé presque 25 heures sur un seul article.
C'est ce qu'on appelle, en bon jargon parlementaire, un filibuste. Alors,
moi-même, j'ai eu sérieusement peur qu'on ne puisse pas adopter mon projet de
loi cette session-ci parce que les partis d'opposition faisaient en sorte qu'on
restait enfermés là des heures et des heures et des heures sans avancer. Et il
y a une semaine ou deux, ça a débloqué, on a avancé très rapidement, puis hier
je les ai remerciés au micro, parce que je le disais, deux choses très
importantes dans ce projet de loi là : les amendements pour le tramway
pour permettre à la Caisse de dépôt de gouverner le projet de tramway avec la
ville de Québec et nous, et aussi pour permettre aux sociétés de transport, et
éventuellement Mobilité Infra Québec, de faire du développement immobilier puis
de maximiser les retombées financières de nos projets de transport collectif, à
l'heure où on cherche tous des revenus en transport collectif puis de l'argent
en général.
Alors, c'étaient deux choses très
importantes. Donc, je disais, c'est très attendu par les partenaires, par la
ville de Québec, par tout le monde, donc ce serait important qu'on l'adopte
avant le 6 décembre, et ce sera... sous réserve de l'adoption finale, bien
sûr, et de la sanction, ce sera vraisemblablement chose faite aussi.
Journaliste : Peut-être juste
pour continuer sur ça, puis après une petite question sur le troisième lien.
Est-ce que vous êtes confiante qu'on arrive à une entente entre la ville de
Québec et la caisse au mois de décembre?
Mme Guilbault :Oui.
Journaliste : Pourquoi?
Mme Guilbault :Parce que j'ai confiance.
Journaliste : D'accord.
Mme Guilbault :Les choses... Les choses avancent bien. Évidemment, il ne
faut jamais dire jamais, mais j'ai confiance que oui. On a le 15 décembre
comme date butoir, alors peut-être qu'on va se revoir avant Noël pour une autre
annonce encore sur l'avancement de nos projets à Québec.
Journaliste : Quant au
troisième lien, dans vos documents d'appel d'offres ou les documents d'appel
d'offres du MTMD, on parle d'un début des travaux en 2028, possiblement une
mise en service en 2034-2035. Est-ce que l'intérêt qui a été porté, justement,
avec ces entreprises-là qui se manifestent, semblent pleines de bonne
volonté... est-ce que ça laisse entrevoir que les choses vont bien, les
chantiers pourraient se réaliser?
Mme Guilbault :Oui, tout à fait. L'échéancier que vous évoquez, début de
construction en 2028, donc, mais signature du contrat en 2027, début 2027,
pour nous, c'est l'échéancier avec lequel on travaille, que je revalide, moi, à
toutes les semaines, là, j'ai une longue rencontre sur, entre autres, le
troisième lien, sur plein de choses, là, mais entre autres sur le troisième
lien. L'échéancier, on le garde serré. C'est sûr qu'on est tributaire de
certains facteurs qui sont externes à nous, par exemple, si quelqu'un avait
demandé une prolongation de l'appel d'intérêt, les gens auraient eu le droit de
demander : Moi, j'ai besoin d'une semaine de plus, des choses comme ça qui
sont hors de notre contrôle, puis le nombre de rencontres qu'on doit tenir,
etc., la disponibilité des gens... Mais l'agenda actuel... l'échéancier, pardon,
actuel, il fonctionne. Mon rêve, c'est qu'on gagne du temps sur l'échéancier,
mais j'aime autant y aller avec quelque chose de réaliste, quitte à ce qu'on
fasse ça plus vite que prévu, mais, pour l'instant, on en est là.
Et, pour nous, l'important, je l'ai dit
puis je pense que mon collègue aussi, le député de Lévis, à l'occasion, qui se
prononce là-dessus aussi... pour nous, on veut faire en sorte que ce projet-là
ait franchi, suffisamment d'étapes significatives pour qu'à échéance électorale
il soit, dans notre tête à nous, du moins, irréversible. Parce qu'après tout ce
qu'on va avoir traversé, après qu'une nation comme le Québec soit allée sur le
marché, ait demandé un partenaire pour faire un projet, ait fait... ait fait
faire de la documentation, des candidatures à des entreprises sérieuses, qui
ont des choses sérieuses à faire et qui auraient mis du temps, et de l'énergie,
et des ressources pour monter un dossier pour se qualifier, de venir
dire : Finalement, on ne le fait pas, ce sera... parce qu'on rappelle que
les trois autres partis politiques sont contre le troisième lien, alors, ce
sera à eux de voir, mais, dans notre tête, le projet va être irréversible.
La Modératrice : Est-ce que
ça fait le tour des questions...
Journaliste : Bien, j'aimerais
ça, concrètement, que vous me disiez ces 23 entreprises là, là, qu'est-ce
qu'elles ont dû faire? Qu'est-ce... est-ce qu'elles ont déposé un chèque, elles
ont rempli un formulaire? Concrètement, c'était quoi, la demande pour que
vous... dise : Il y en a 23 aujourd'hui?
Mme Guilbault :Il y en a 23, c'est ça. Bien, ils ont...
Journaliste : ...quoi
exactement?
Mme Guilbault :
Oui, bien, ils remplissent un formulaire, oui, ils remplissent des documents,
qu'ils nous transmettent, où ils nous disent, essentiellement, qui ils sont, ce
qu'ils font, puis qui nous confirment leur intérêt avec un certain nombre
d'informations à propos de l'entreprise, et tout ça, sur le genre de choses
qu'ils ont faites.
Et donc nous, on reçoit ces
propositions-là puis, ensuite de ça, on les contacte. C'est ça qu'on a fait
jusqu'à vendredi dernier. On a contacté les 23 pour prendre des rendez-vous. Et
là, cette semaine, on a commencé les rencontres individuelles.
Journaliste : Et ces 23 entreprises
là doivent avoir un certain lien avec le Québec, soit... d'une façon ou d'une
autre, minimum?
Mme Guilbault :Oui. Il faudrait juste que je voie la manière dont c'est
écrit, parce que je veux... je veux utiliser les bons mots, là, mais oui, il
doit y avoir une présence au Québec.
Journaliste : Mais ça ne peut
pas être une compagnie qui est à Stockholm puis qui dit : Nous, on va
faire ça, là.
Mme Guilbault :Bien, c'est-à-dire que la compagnie peut avoir son siège
social ailleurs, mais on a besoin d'avoir une équipe au Québec. C'est juste le
type de mots, est-ce qu'on utilise «un bureau», «une antenne», «une
succursale»... C'est juste ça que... je veux m'assurer d'avoir le bon mot, mais
ça prend une présence au Québec.
Journaliste : Il faut au
moins qu'ils aient un pied au Québec.
Mme Guilbault :Oui, oui, oui, tout à fait.
Journaliste : O.K., merci.
La Modératrice : Ça faisait
le tour des questions? Donc, je vous remercie beaucoup, ça met fin à cette
activité de presse.
Mme Guilbault :
Vous ne me posez pas de question sur le pont de Québec?
Des voix : ...
Mme Guilbault :Bien, il nous reste-tu du temps?
La Modératrice : On a encore
quatre minutes.
Mme Guilbault :Bon. Bien, j'aimerais ça, moi, faire le point sur le pont
de Québec, parce que j'entends plein de choses, puis ça n'a pas adonné que je
vienne vous... Bien, voulez-vous me poser une question?
Journaliste : ...pas une
option... tantôt...
Mme Guilbault :Exactement. Bien, c'est une option, c'est une option,
mais...
Une voix : ...
Mme Guilbault :Mais c'est parce qu'il y a plusieurs choses là-dedans.
Premièrement, effectivement, il faudrait réduire à deux voies. Ça fait qu'on
enlève des possibilités de circulation. Deuxièmement, quand on regarde juste
les approches du côté de la Rive-Sud, il y a deux façons d'arriver sur le pont
de Québec, la 132 et la 116. Pour ceux qui sont déjà passés là, parce que...
J'entends souvent Jean-Yves Duclos faire toutes sortes de commentaires, là,
depuis qu'ils ont récupéré le pont de Québec, ils semblent avoir une nouvelle
expertise en génie civil qui fait en sorte que lui considère que le pont peut
accueillir les camions, bon. Alors, je ne sais pas s'il a tenté de rentrer sur
le pont de Québec par la 116 ou la 132, mais, tu sais, c'est déjà un peu corsé,
ce coin-là, même en voiture. Là, actuellement, il y a déjà des autobus qui
passent là.
Et, dans la réalité, il y a des enjeux
aussi de capacité pour le pont. Puis même si on faisait les travaux pour
abaisser le tablier puis faire tout ce qu'on dit qu'il faudrait faire pour
qu'on puisse mettre des camions, il faudrait fermer le pont pendant un an.
Imaginez-vous fermer le pont de Québec pendant un an, on l'a fermé en fin de
semaine, puis c'est le bordel sur la Rive-Sud, en tout cas, entre autres, là,
pour passer sur le pont Pierre-Laporte, la fin de semaine, puis on le ferme
deux jours, deux, trois jours. Imaginez fermer le pont de Québec un an. Ça n'a
aucune forme de bon sens.
Le jour où un politicien... puis je serais
bien curieuse de savoir s'il confirmerait tout ça en sachant qu'il faut fermer
le pont un an, le jour où on annonce qu'on ferme le pont de Québec un an sans
avoir construit un troisième lien, ce n'est même pas fonctionnel, là, je veux
dire, on n'est même pas fonctionnels...
Journaliste : ...pas
fonctionnel, mais peut-être que ça coûte moins cher de faire ça que de
construire un troisième lien.
Mme Guilbault :...sur les deux rives de Québec. Et l'autre chose, puis
c'est pour ça que ça m'étonne de plus en plus de l'entendre commenter, M.
Duclos, c'est que son propre gouvernement nous a envoyé une lettre en septembre
en disant : Nous, on a repris possession du pont. Et là, cet été, on a
fait nos analyses... Parce que le pont, c'est la propriété du fédéral, on le
rappelle, nous, on gère le tablier, donc la dalle d'asphalte sur laquelle on
circule, mais c'est la propriété du fédéral. Et son propre gouvernement nous
envoie du même... du même souffle, une lettre en disant : On a fait nos
analyses, et il y a des enjeux de capacité structurale, et avec les travaux
qu'il faut faire non seulement on ne peut pas envisager de camion, mais
peut-être même qu'on ne pourrait pas envisager d'autobus, parce qu'avec les
projets de tabliers qui sont en cours, qui pourraient être des tabliers plus
lourds que ce qu'on avait avant, etc... Donc, eux, ils ont fait toute l'analyse
de la structure et ils nous disent qu'il ne faut pas en mettre plus sur le
pont, peut-être même il faut en mettre moins.
Alors, toutes ces choses-là mises ensemble
me font me demander à quel point il est au courant du détail de l'information
entourant le pont de Québec, pour aller dire : On a juste à faire passer
les camions, c'est juste à la CAQ de décider de faire passer des camions. Ce
n'est pas comme ça que ça fonctionne. Il y a des ingénieurs sérieux d'un
ministère de son propre gouvernement qui nous ont envoyé une lettre de cinq
pages dans laquelle on voit très bien l'ampleur des enjeux sur le pont de
Québec. Donc, je l'invite peut-être d'abord à lire cette lettre-là, d'une part,
et, d'autre part, peut-être à reconsidérer. Là, on comprend qui est opposé au
troisième lien, mais il faut quand même être lucide et réaliste aussi sur le
transport entre les deux rives.
Journaliste : Est-ce que
cette lettre-là, vous pouvez nous en donner copie? Parce que c'est la première
fois qu'on entend parler de cette lettre-là provenant du gouvernement fédéral.
En fait, c'est le contraire...
Mme Guilbault :Bien, manifestement, ce n'est pas lui qui va vous en
informer, parce que je me demande s'il sait qu'ils nous l'ont envoyée.
Journaliste : Mais est-ce que
vous pouvez nous la transmettre?
Mme Guilbault :
Il faudrait juste voir avec les questions d'accès, vu que ce n'est pas une
lettre qui vient de nous, elle vient du fédéral, puis là, bien, tu sais, je ne
veux pas outrepasser les questions d'accès à l'information.
Journaliste
: ...donc
ce n'est pas à un tiers qu'elle a été adressée.
Mme Guilbault :Oui, mais c'est parce que, tu sais, toute la question
des... Parce que, comme je vous dis, il y a beaucoup d'information là-dedans.
C'est une lettre de cinq pages. Ça fait que, tu sais, moi, je n'ai pas de... je
n'ai pas d'objection, c'est juste que c'est des questions d'accès à
l'information.
Une voix : ...
Mme Guilbault :Non, mais c'est parce que c'est... il y a une loi d'accès à
l'information, ça fait que je veux juste m'assurer de ne pas créer de problème,
mais... puis peut-être qu'on devrait lui en envoyer une copie aussi à M.
Duclos. Ce serait bon qu'il la lise, je pense.
Journaliste : Bien, je
reviens à ce que je disais tantôt, est-ce que ce n'est pas moins cher de fermer
le pont pendant un an, plutôt que de construire un troisième lien? Si c'est une
mesure qui est temporaire pour une situation exceptionnelle, est-ce qu'on ne
devrait pas aller vers cette solution-là qui coûte moins cher qu'un troisième
lien éventuellement?
Mme Guilbault :Oui, mais fermer le pont pendant un an, imaginons les coûts
de congestion, de marchandises qui ne pourront pas circuler, de gens qui ne
pourront pas circuler. Ça n'a aucun sens, là. Aïe! Je fais juste m'imaginer. Tu
sais, moi, j'habite sur la Rive-Nord, mais je vais souvent sur la Rive-Sud. On
fait juste annoncer aux citoyens qu'on ferme le pont de Québec pendant un an,
c'est... La réaction des gens, à juste titre, ce serait fou, là, ce serait un
tollé, là, puis avec raison. C'est pour ça que des fois, quand je l'entends
dire ça, je dis : Est-ce qu'il peut pousser plus loin le raisonnement,
puis se demander ce que ça implique dans la vraie vie de faire ça, là? Fermer
le pont de Québec un an, personne de sensé ne pense que c'est une bonne idée.
Journaliste : Mais, Mme
Guilbault, sans abaisser le tablier, là, il est possible de le remplacer à la
hauteur où il est là et de permettre, en cas d'urgence, de réduire à deux voies
et de permettre la circulation, mettons, les 30 minutes, une demi-journée
où il y a un problème avec le pont à côté. Tu sais, sans l'abaisser, là, sans
être obligé de le fermer pendant un an.
Mme Guilbault :Non, mais pour abaisser le tablier, il faut le fermer
pendant un an. Mais ça, je l'ai toujours dit. Si, par exemple il y a une tempête
ou je ne sais pas, il arrive quelque chose sur le pont Pierre-Laporte, puis il
faut le faire là, là, au complet, pour un certain nombre d'heures, il y a moyen
de s'arranger exceptionnellement pour faire passer des camions. Mais ce serait
une mesure temporaire, parce qu'à cause du dégagement aussi, il faut le
baisser, le tablier, parce qu'on ne peut pas augmenter la hauteur du... de la
structure d'acier, manifestement. Donc, il faut baisser le tablier. Alors, oui,
ponctuellement, pour une situation d'urgence temporaire, mais on ne peut pas
dire : On n'a pas besoin de troisième lien parce que le deuxième... en
fait, le premier lien, le pont de Québec peut accueillir les camions, il suffit
juste de décider, puis on va mettre des camions dessus. C'est très, très, très
simpliste et irréaliste comme discours.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Ceci mettre fin à notre activité presse. Bonne fin de journée.
Mme Guilbault :
Merci.
(Fin à 11 h 44)