Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’institutions démocratiques
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le mercredi 27 novembre 2024, 8 h 20
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
8 h 24 (version non révisée)
(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Zanetti : Bonjour, tout le
monde. Alors, aujourd'hui, moi, je veux vous parler de pétition. Il y a une
tendance qu'on remarque, depuis le début de l'arrivée au pouvoir de la
Coalition avenir Québec, il n'y a plus aucune pétition qui est appelée en
commission parlementaire pour être étudiée. Il y a des pétitions, là, qui se
faisaient appeler dans le bon vieux temps, si on veut, là, depuis la réforme
parlementaire de 2009. Il y avait des gouvernements qui en appelaient trois,
qui en appelaient deux, qui en appelaient une, des fois, en une seule année. Et
là, depuis six ans, zéro pétition. C'est comme une espèce de déni de
démocratie. Les citoyens et citoyennes, là, depuis la dernière législature, là,
c'est à peu près 1 million de personnes qui ont signé des pétitions, si on
inclut la dernière législature, la 42e, depuis que la CAQ est là, à peu près
1,4 million de personnes qui ont signé des pétitions.
Il y a du monde là-dedans, des dizaines,
des centaines de personnes qui se sont mobilisées pour faire signer des
pétitions, parce qu'ils disaient : Ce sujet-là est important, il doit
avoir l'attention du gouvernement. Et puis là, ça arrive ici, à l'Assemblée
nationale, pour mourir. Ça arrive ici , puis là, bien, on les dit en Chambre.
Et le gouvernement, après ça, on demande, mettons, une séance de travail en
commission pour les convaincre... de convaincre une commission de s'en saisir
pour qu'elle soit étudiée, que les gens appellent les gens qui ont qui ont mis
sur pied la pétition, qu'on contacte d'autres groupes pertinents sur le sujet,
et que la commission établisse des recommandations pour demander au
gouvernement de faire quelque chose, mais on n'arrive jamais à cette étape-là.
C'est comme si l'Assemblée nationale sous la CAQ, c'est devenu le cimetière des
espoirs démocratiques des citoyens sous forme de pétition. Et là, moi, je
trouve que ça n'a pas de bon sens.
Personnellement, j'ai parrainé beaucoup de
pétitions depuis six ans. Je n'ai pas tout demandé... à chaque fois, demandé
des séances de travail, parce qu'on se faisait toujours dire non, mais j'ai
toujours continué à en demander. Puis je me suis dit, un jour, un jour, tu
sais, il y aura l'épiphanie, il y aura le miracle, la CAQ va appeler une
pétition. Et ce n'est pas encore arrivé encore. Je trouve que c'est grave, c'est
très grave, parce que, pour moi, ça nourrit le cynisme, ça nourrit et ça
pourrait créer du désengagement politique. Il faut voir l'énergie. Pour côtoyer
des gens qui déposent des pétitions, les citoyens et citoyennes du Québec, il
faut voir l'énergie qu'ils y mettent, le casse-tête de mobilisation que ça
représente, et puis arriver pour dire qu'après ça rien ne se passe. Le
gouvernement dit : Ah! Ha! intéressant, on passe au suivant puis on
utilise notre temps de commission pour faire aller notre agenda législatif. C'est
une vision élitiste de la politique. Ça crée du désengagement politique. C'est
comme si c'est méprisant, et puis ça crée du cynisme. Et là, bien voilà, je
pense que les temps doivent changer.
Mme Ghazal : Absolument.
Merci, Sol. D'ailleurs, peut-être qu'il y a une occasion ici, depuis hier, en
or, pour le gouvernement de la CAQ, de changer ça, qu'il ne soit pas le seul
gouvernement, pendant huit ans, jusqu'en 2026, qui n'ait appelé aucune
pétition. Parce que si on se compare, si on compare même avec le Parti libéral,
comme le disait Sol, ou même le PQ, dans le court laps de temps qu'ils étaient
là, ils en ont appelé, des pétitions pour les étudier. Donc, ils ont l'occasion,
là, la CAQ, de changer ça, en appelant la pétition qui a recueilli près de 100
000 signatures, ce n'est pas rien, pour demander que la contraception soit
gratuite.
Moi, j'ai posé la question hier à la
ministre Martine Biron de la Condition féminine, et elle semblait ouverte à
peut-être rendre la contraception gratuite. Elle doit continuer à négocier, si
je comprends bien, avec son collègue le ministre Dubé. Donc, il y a ici une
porte ouverte. Elle a même un pouvoir, avec les 100 000, près de 100 000
citoyens qui ont signé la pétition, pour renverser ça, puis que les citoyens
disent : O.K. Ça vaut la peine quand, nous, on participe dans l'exercice
démocratique, quand on exerce ce droit-là, quand on fait appel à nous, députés,
pour nous mobiliser aussi fortement que, par exemple, cette pétition-là. Donc,
ça donne espoir pour dire que, bien oui, la démocratie fonctionne. Puis voilà
un moyen très concret pour les citoyens pour avoir un pouvoir et de faire
changer les choses.
Donc, j'invite là, encore aujourd'hui, je
ne lâcherai pas le morceau, jusqu'à la fin, sur cette pétition-là, de 100 000
signatures, pour avoir la contraception gratuite. J'ai demandé une séance de
travail, je ne sais pas quand est-ce qu'elle va avoir lieu, c'est le
gouvernement qui décide...
8 h 29 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...et j'ai hâte
de voir la réponse. En tout cas, je garde cet espoir-là que la CAQ va être
convaincue, après notre plaidoyer, après la mobilisation citoyenne, pour
changer... changer cette tendance-là qu'ils ont à tout refuser toutes ces
pétitions-là que les citoyens signent.
Journaliste : ...normalement
c'est Simon Jolin-Barrette qui dépose les réponses aux pétitions. Donc, ce n'est
pas que c'est totalement ignoré. Il y a quand même un suivi qui est fait par le
gouvernement aux pétitions. Puis, il me semble, c'est même dans le code de
procédure de l'Assemblée nationale.
Mme Ghazal : C'est que, par
obligation, parce que c'est dans le code de procédure, il est obligé de
répondre par une lettre. Souvent, c'est assez vague, ça ne dit pas grand-chose,
c'est un peu laconique, là, comme réponse. Sauf qu'il existe aussi, dans la
procédure parlementaire, le fait que les députés qui ont porté la pétition...
de demander une séance de travail, à la fin de laquelle il y a un vote. Ça, ce
n'est pas devant un public, cette séance-là, elle n'est pas filmée, c'est les
élus qui sont autour de la table, il n'y a pas de ministre qui est présent. Et,
moi, c'est rendu que, quand je le demande... parce qu'on ne le demande pas tout
le temps, mais, quand je demande ça, parce que je sais que les citoyens, pour
eux et elles, c'est extrêmement important, je garde espoir... et je ne suis pas
la seule, là, mes collègues députés et les autres députés, aussi, des
oppositions demandent ces séances-là, puis, les dernières fois, j'arrive dans
la séance, je dis : Je sais que vous allez dire non parce que 100 %
du temps vous avez dit non, mais je vais quand même me faire le porte-voix des
citoyens... et d'avoir une commission, de l'appeler, pour qu'elle étudie le sujet
de la commission. Et, à la fin, obligatoirement, il y a un vote, et 100 %
du temps depuis 2018, ce vote-là, il est... c'est refusé. Ils refusent de le
porter. C'est plus cette chose-là qui est importante pour continuer le
processus et étudier en commission parlementaire ce que les citoyens ont
demandé. C'est ça qui... Ils ont zéro au bulletin, la CAQ, à ce jour.
Journaliste : ...vous avez...
hier, là, vous avez chiffré, là, vous disiez que la... votre demande,
finalement, était à coût...
Mme Ghazal : À coût nul.
Journaliste : ...à coût nul.
J'ai entendu ça. Mais hier Mme Biron disait aussi qu'il fallait qu'elle évalue
le fait qu'il y a beaucoup de femmes... la majorité des femmes détenaient une
assurance privée. Donc, est-ce que c'est plus avantageux de garder cette
portion-là plutôt que de... que ce soit gratuit pour tout le monde? Est-ce que,
sur ce... sur cet élément-là, vous avez étudié cette question-là?
Mme Ghazal : Bien, nous, la
proposition qu'on porte, à Québec solidaire, depuis la dernière campagne
électorale, c'est de dire... de la rendre gratuite pour tout le monde, toutes
les femmes, parce que ce qu'il faut savoir, pour les assurances privées, c'est
que ça ne paie pas 100 %. Il y a beaucoup d'assurances qui paient 60 %,
70 %, des fois moins. Il faut aussi savoir que les mineures, c'est-à-dire
les jeunes femmes de 16 ans, 17... moins de 18 ans, elles vont souvent être
dans les assurances de leurs parents, puis, des fois, bien, elles ne veulent
pas dire à papa, maman, pour toutes sortes de raisons, qu'elles veulent de la
contraception... avoir la contraception. Donc, des fois, elles vont aller se la
procurer par leur propre argent de poche parce qu'elles ne veulent pas que
leurs parents le sachent, pour faire appel à leur assurance privée, ou des fois
elles vont juste dire : Bien, je n'en utiliserai pas. Il y a 25 % des
jeunes femmes qui n'utilisent pas de contraception alors qu'elles en auraient
besoin. Donc, encore plus de risques d'avoir des grossesses non désirées, puis
les coûts aussi pour le système. Il y a des... aussi des prescriptions qui... C'est-à-dire
que, les contraceptions, on doit avoir accès à un médecin. On sait comment c'est
facile, je le dis ironiquement, malheureusement, dans notre système de santé, d'avoir
accès à un médecin.
Mais, pour la portion... pour la portion
assurance privée, ça ne couvre pas tout le monde, ça n'est pas une solution.
Puis, pour le fait que ça soit à coût nul, ça vaut la peine d'investir pour
toutes les femmes et pas juste de dire : On va juste combler la partie qui
n'est pas assurée ou les femmes qui n'ont pas d'assurance privée à cause des...
notamment des jeunes femmes.
Journaliste : M. Trump s'est
plaint hier du fait qu'il y avait beaucoup de monde qui traversait la frontière
canadienne vers les États-Unis. Or, on apprend ce matin que c'est 180 personnes
par jour, là, qui tentent d'entrer au Canada. Est-ce qu'on doit essayer de
passer le message au gouvernement américain que c'est plus vers ici que vers
eux?
Mme Ghazal : Bien, en ce
moment, la façon que ça fonctionne, là, tout le... ce qui se passe à Lacolle,
où est-ce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens qui viennent, il y a
beaucoup de demandes, les faits, c'est qu'en ce moment, à cause de l'entente
des tiers pays sûrs, bien, les gens sont retournés aux États-Unis. Donc, ça, c'est
la situation actuelle.
Maintenant, il y en a qui peuvent rentrer
aussi part par l'aéroport, et probablement qu'on va avoir de plus en plus. Puis
c'est un fait aussi qu'au Québec, là, on reçoit plus que notre part de
demandeurs d'asile. Donc, il faut aussi s'assurer de répartir ça, puis on
risque peut-être d'en avoir encore plus à cause d'un gouvernement Trump. Donc,
il va falloir s'assurer de répartir ça puis d'avoir l'entente avec les
provinces.
Après ça, est-ce que Trump va nous
écouter? Je veux dire, le gouvernement de la CAQ a de la misère à se faire
écouter par le gouvernement fédéral pour s'assurer qu'il y a une bonne
répartition des demandeurs d'asile, parce qu'on... factuellement, on reçoit
plus que notre part ici, au Québec. Mais, à Lacolle, la réalité, c'est qu'en ce
moment ils arrivent. Les agents...
8 h 34 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...frontaliers
sont très, très occupés et après ça, on les retourne aux États-Unis. Donc, ils
ne rentrent pas par cette... par cette porte-là.
Journaliste : Une
constitution québécoise qui pourrait être déposée par la CAQ d'ici la fin du
mandat, est-ce que c'est quelque chose qui vous parle? Avez-vous envie de
parler de Constitution?
Mme Ghazal : Bien, en fait,
le rapport qui a été demandé, six ans plus tard, par le gouvernement de la CAQ,
après les multiples échecs qu'ils ont eus face à leur pouvoir inexistant de
négociation avec le fédéral... ce rapport-là, Les 42 recommandations ont
été déposées hier. Nous, on va prendre... on va faire nos devoirs, on va les
lire, les regarder. Maintenant, est-ce que la CAQ a l'intention de faire une
Constitution? Je ne les ai pas entendus l'affirmer que c'est ça qu'ils veulent
faire.
Journaliste : ...ils
voudraient déposer une Constitution québécoise d'ici la fin du mandat actuel.
Alors, est-ce que ça, c'est quelque chose qui... êtes-vous ouverts à ça...
Mme Ghazal : Bien,
premièrement, qu'ils la déposent, là, c'est un si, on ne le sait pas. Ils ont
reçu le rapport hier. Est-ce qu'ils vont suivre les recommandations, dont celle
d'avoir une constitution codifiée? On va le voir. Si le gouvernement de la CAQ,
elle décide de faire ça, puis de la déposer, on va l'étudier quand ça va être
fait. Nous, en tout cas, il y a... une chose est claire à Québec solidaire, ce
n'est pas par toutes ces tergiversations pour faire semblant qu'on est
nationalistes puis un nationalisme fort avec zéro rapport de force quand on est
fédéralistes. Nous, à Québec solidaire, ce qui est important pour nous, c'est
de faire l'indépendance du Québec et, après ça, d'avoir... et d'avoir une
Constitution de Québec pays. On n'a jamais mis de l'avant le fait d'avoir une
constitution d'une province. Ce qu'on veut, c'est l'indépendance du Québec pour
faire nos propres choix puis qu'on arrête de mettre ça sur le fédéral et d'avoir
une Constitution, c'est là qu'on va avoir le plus de pouvoir pour les citoyens
puis pour le Québec.
Journaliste : Ce qui est
proposé par le comité Proulx-Rousseau, bon, il y a 42 recommandations.
Est-ce que... vous, qui avez un projet d'Assemblée constituante, est-ce que de
mettre en place ces mesures-là, ça éloignerait le Québec... ou ça enlèverait la
nécessité pour le Québec de... ou réduirait la nécessité pour le Québec de
faire l'indépendance?
Mme Ghazal : Pas du tout. C'est...
je veux dire, il y a des choses dans le rapport, ils disent qu'il faudrait
avoir un rapport d'impôt unique. La CAQ avait ça dans sa plateforme en 2015,
puis après ça, ils ont décidé de laisser tomber ça. Nous, à chaque année, je ne
sais plus combien de fois que Sol revient à la charge sur la proposition d'avoir
un rapport d'impôt unique. C'est écrit dans la recommandation. Est-ce qu'ils
vont le faire? Est-ce qu'ils ne vont pas le faire? Ça, ça nous donnerait aussi
un rapport de force supplémentaire face au Canada, mais ça n'enlèverait pas,
toutes ces recommandations-là, que certaines, on les connaît déjà... le
gouvernement de la CAQ aurait pu agir. Ça n'enlèverait pas la nécessité d'avoir
tous nos pouvoirs, 100 % de nos pouvoirs au Québec pour nous-mêmes prendre
nos décisions, faire nos propres erreurs et non pas dire : Ah! je n'ai pas
fait ça, je n'ai pas réussi ça parce que je n'ai pas eu mon argent pour les 6
milliards de dollars. Je n'ai pas réussi à les avoir pour le système de
santé parce que c'est la faute du fédéral, c'est la faute du fédéral. Ça n'enlèverait
pas la nécessité.
Journaliste : ...parce que je
comprends que vous dites, vous... nous, oui, d'accord, une constitution d'un
pays.
Mme Ghazal : Exact.
Journaliste : Mais
actuellement, là, dans l'agenda politique, l'élection, c'est juste en octobre
2026. D'ici là, si la CAQ disait par exemple : On va déposer un projet de
Constitution, est-ce que, sur le simple fait d'avoir une constitution
québécoise, vous êtes contre ça?
Mme Ghazal : Non, nous, ce qu'on...
Vous avez dit «si» au début de votre question. S'ils la déposent, nous allons
regarder ça, puis on regardera ça. Nous, ce n'est pas ce qu'on propose. Si eux
décident de suivre les recommandations, dont certaines étaient dans leur
plateforme, puis ils ont reculé, s'ils décident de le faire, on regardera, on
verra.
Journaliste : Dans votre
constitution, est-ce qu'il y aurait par exemple des lois fondamentales comme la
Loi sur la laïcité de l'État? Est-ce que vous pensez qu'il faut codifier ça
dans une constitution?
Mme Ghazal : Bien, nous, dans
la constitution, ce qu'on ferait d'un Québec pays, il y aurait une assemblée
constituante où toutes ces discussions-là seraient ouvertes. Est-ce qu'on
aurait... comment elles seraient écrites? Tu sais, moi, je ne suis pas une
experte, je ne suis pas une constitutionnaliste. On va se faire aussi
évidemment guider avec des constitutionnalistes, mais c'est une Assemblée
constituante qui aura le mandat d'écrire la constitution d'un Québec pays, qui
serait indépendante de l'Assemblée nationale. Et est-ce que... par exemple, il
y a la Charte québécoise des droits et libertés et d'autres lois fondamentales,
la loi 101, etc. Est-ce qu'on les mettrait? Ça, ce seraient des choses qui
seraient discutées lors de cette consultation populaire de cette Assemblée
constituante.
Journaliste : J'essaie juste
de comprendre pourquoi... Bon, vous dites que ce n'est pas votre position, non,
mais pourquoi vous passeriez à côté d'une occasion de rendre le Québec plus
fort à l'intérieur du Canada?
Mme Ghazal : Nous, des
propositions pour avoir le plus de pouvoirs...
8 h 39 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...le plus de
pouvoir possible en attendant de faire l'indépendance. On en fait, je viens de
vous nommer l'exemple d'un rapport d'impôt unique, et ce que j'ai répondu, ce n'est
pas : Je ferme la porte. Si la CAQ décide, avant la prochaine campagne
électorale, de faire comme le Parti libéral, je pense qu'ils ont eu aussi des
discussions, c'est normal, c'est deux partis fédéralistes, la CAQ est
fédéraliste, le Parti libéral du Québec est fédéraliste... Donc, eux font des
propositions en... dans ce cadre très, très restreint d'être une province.
Nous, on est indépendantistes, donc on va faire des propositions dans le cadre
d'un Québec pays, mais, si la CAQ décide de proposer cette condition, nous
allons regarder ça, on va regarder ça.
Journaliste : Si je comprends
bien votre affaire d'assemblée constituante, le fait qu'il y a des gens qui n'ont
pas de mandat, rien, là, mais qui vont être là puis... ils pourraient décider,
eux : Non, on ne veut pas de charte des droits, puis il n'y aurait pas de
charte des droits dans la Constitution du Québec, là?
Mme Ghazal : C'est une
assemblée constituante élue de la façon la plus démocratique. Il y a eu d'autres
pays qui ont fait ça, qui ont eu des assemblées constituantes. Oui, c'est ça,
des fois... Après ça, ça reste démocratique, hein, ce n'est pas des gens... Il
n'y aura pas les pères fondateurs qui vont tout décider, ça va être une
assemblée constituante qui sera élue au suffrage universel, la plus
représentative de la population, qui aura pour mandat aussi de faire des
consultations. Il n'y a pas plus démocratique, comme processus. Il n'y aura pas
seulement quelques messieurs.
Journaliste : ...
Mme Ghazal : Non, mais ça...
Non, non, ça serait... Je veux dire, probablement qu'elle sera incluse,
probablement, la Charte québécoise des droits et libertés, qui est un texte
important, mais ce que je dis, c'est que la façon de prendre ces décisions-là,
ça va être dans une assemblée constituante qui aura comme mandat très, très clair
de... cette large consultation. Puis ça serait quoi, le mandat qu'elle aura,
là, par exemple, des textes fondateurs, ce n'est pas quelque chose que nous,
comme parti politique, on va écrire sur un coin de table puis on va dire :
Voilà la bonne parole. C'est d'une façon démocratique, donc on n'est pas... pas
du tout fermés à rentrer des lois fondatrices et fondamentales du Québec.
Après ça, ce sera fait par une large consultation démocratique.
Journaliste : Avez-vous l'impression
que Mme Guilbault tente de retarder le plus possible le projet structurant de l'Est?
Mme Ghazal : Ce que je peux
vous dire, c'est que ce n'est pas surprenant. Ce gouvernement de la CAQ et Mme
Guilbault, ils n'ont pas un préjugé favorable pour les projets de transport en
commun. Je veux dire, on l'a vu, ils coupent des fois des rubans pour annoncer
des choses, mais ils ont livré zéro projet de transport structurant au Québec,
le tramway de Québec, le projet de transport pour l'Est. Ils n'ont pas de
préjugé favorable. Même l'agence de transport Québec, qu'on pensait qui allait
être dédiée pour le transport en commun, va pouvoir continuer à faire des
routes. Donc, ça ne m'étonne pas de la part de Mme Guilbault de ne pas vouloir
aller de l'avant pour des projets de transport structurant. Ils nous ont
démontré que ce n'est pas une priorité pour eux.
Journaliste : Do you think it
will be a good thing if Mr Simon Jolin-Barrette presents a project to... for
Québec to have its own constitution by the end of the CAQ's mandate?
Mme Ghazal : Like... we saw
that report, yesterday, one of its recommendation is to have this constitution
for province of Québec. We will wait. If the Government of Québec and Mr. Simon
Jolin-Barrette want to propose such a constitution, we will see and we will
study that. The proposal of Québec solidaire is not to have a constitution for
a province, it's to have a constitution for a country, independant country of
Québec, and this is our prosposal if we have... when we will be on the head of
the Government.
Journaliste : ...the CAQ
being the one to draft the potential constitution?
Mme Ghazal : Well, we will
see. Of course, I'm pretty sure...If CAQ Government decides to have a
constitution for Québec province, the same idea that Parti libéral du Québec
has also... if they decide to do that, we will study it. I'm pretty sure it
will be not the same that the one that Québec solidaire will propose in a
democratic way for a Québec... independant Québec, but we will study it.
Journaliste : ...Premier,
yesterday, essentially saying the Donald Trump's concerns over border control
are legitimate. What did you make of Mr. Legault saying that yesterday?
Mme Ghazal : Of the...
Journaliste : Yes, at the
border, basically saying that his fears over illegal immigration are
legitimate.
Mme Ghazal : Well, it's very
important... Like, I have a question to Mr. Legault : Whats does... what
are the concrete proposals that..
8 h 44 (version non révisée)
Mme Ghazal : ...he has to control the frontier, what is it exactly in the Quebec
Province. For us, maybe one of the controls can be to review the visa. This is
something that can be put in place. Another thing is, we are going to renegotiate
«l'entente des tiers pays», «pays...» but I have questions for Mr. Legault:
What is his proposal? Now, there is a negotiation with the federal Government
and Mr. Trudeau. It's important that Quebec has its voice. We will wait to see
the result. Mr. Legault like to just balance things on Twitter. But after that,
concretely, what he's proposing, he doesn't propose anything very concrete and
simple to understand as solution.
Journaliste :
What do you think it says that nearly
100,000 people signed the petition for free contraception, what do you think it
says about the issues that people are dealing with right now?
Mme Ghazal :
Yes. Well, the people signed this petition,
and we got almost 100,000 signatures just after the election of Trump. People in
Quebec want Quebec to be a place where the protection of women rights are... is
very hard and strong. I felt that Quebeckers, for them, the equality between
women and men is very, very important. And hey don't want the same thing to
happen here, in Quebec, like what's happening in United States. And maybe will
also happen in the future, next year, if Poilievre Government will be elected,
Quebec. We are in North America and we feel that rights of women are being...
will be... Sorry.
Journaliste :
In French.
Mme Ghazal :
In French. Okay. In French. So, this is
where I felt it's important to have the contraception free. But I felt that the
mobilization behind this petition was also to protect the rights of women. And
I hope that the Government of CAQ will hear that and will propose the
contraception to be free for all women. Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 47)