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Point de presse de M. Frédéric Beauchemin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le vendredi 22 novembre 2024, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures une minute)

M. Beauchemin : Alors, bonjour à tous. Hier, nous avons eu deux opérations de maquillage de la part du gouvernement pour nous camoufler la vérité. La première opération a passé vraiment rapidement dans la matinée. Ça a été quand même assez incroyable de voir qu'après avoir passé des commandes à l'intérieur de la machine gouvernementale pour réduire, faire les coupes, puis qu'on a estimé dans les alentours de 4,2 à 4,5 milliards de dollars, que le ministre des Finances nous est arrivé tout de même avec un déficit encore de 11 milliards de dollars. Suivez-moi ici deux secondes, là, on est passé du mois de mars à 11 milliards de dollars. On a fait 4,5 milliards de dollars de coupes à l'intérieur de la machine, 11 moins 4... 4,5, on se serait attendus à ce que le chiffre d'hier, de la part du ministre des Finances, soit de 6,5 milliards de dollars. Malheureusement, le déficit est resté à 11 milliards de dollars.

Ça fait qu'on se rend compte que... ou bien le gouvernement s'est trompé au mois de mars, ou il s'est trompé hier, mais, en bout de piste, le résultat pour le ministre des Finances, c'est la même chose, il perd sa crédibilité.

Deuxième opération de maquillage qu'on a eue hier, c'est à propos de Northvolt. La ministre de l'Économie qui nous dit : Ce qui se passe en Suède n'affectera pas le projet ici, Northvolt 6, là, Northvolt ici, au Québec. Écoutez, moi, je ne peux pas concevoir que cette attitude-là règne encore au gouvernement. Puis, en plus, qu'ils nous disent qu'ils sont des bons gestionnaires, parce qu'ils ont pensé faire une approche séquentielle au financement de Northvolt, y aller étape par étape. Bien, ils ont déjà mis 470 millions de dollars dans l'histoire de Northvolt. Puis malheureusement c'est du n'importe quoi.

Moi, je vous dis, là, depuis des mois, la dette convertible dans laquelle on a installé 270 millions de dollars, là dans la structure de capital, bien, c'est vraiment à risque. Puis hier j'ai entendu la ministre dire que, potentiellement, ça peut être à risque. C'est ce qu'il y a de plus junior dans la structure de capital. Puis je m'explique. Si la compagnie fait faillite, quand on va liquider les actifs de la compagnie en Suède, là, O.K., la partie senior des prêteurs, les banquiers, eux, vont se faire rembourser en premier. Puis s'il reste de l'argent, peut-être qu'il va y avoir de l'argent qui va aller pour les débentures convertibles. La réalité c'est qu'actuellement, on le voit bien, ils sont à court d'argent, ils quêtent de l'argent à tour de bras, c'est incapable. Donc, fort probablement que cette débenture-là convertible actuellement ne vaut pas rien, elle vaut absolument zéro.

Là, je vais vous parler en tant que candidat. Vous savez, une chose qu'il est important de se rappeler, c'est que ça fait faillite, là, en Suède, pourquoi, parce qu'ils ne sont pas capables de faire des batteries. Puis ils ne sont pas capables de faire des batteries, parce que leur procédé pour réalisation de la fabrication des batteries n'est pas bon. Ça fait que là, nous, on va attendre quoi, 18 mois? On va espérer passer à travers une restructuration financière pour finalement avoir un processus qui ne fonctionne pas en Suède venir s'installer au Québec pour faire quoi, être capable de soudainement fonctionner ici? Ça ne marche pas en Suède, ça ne marchera pas plus ici. Moi, je vous le dis, là, en tant que candidat, mon opinion là-dessus, là, c'est que Northvolt, ça ne fonctionnera pas. Ça fait des mois qu'on demande au gouvernement d'être clair là-dessus, d'être transparent là-dessus, puis on n'a eu aucune indication de la valorisation et de la débenture convertible. On n'a aucune explication, aucune transparence, à savoir qu'est-ce qu'il en est des prochaines étapes. Le gouvernement a totalement perdu contrôle dans ce dossier-là. Maintenant, je suis prêt à répondre à vos questions.

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du fait que Northvolt ait libéré ou veut libérer 100 mégawatts?

M. Beauchemin : Bien, c'est la moindre des choses. Je veux dire, vous savez, ça fait des mois, en fait, que nous, on le demande au gouvernement. Ça fait des mois qu'on dit au gouvernement : Agissez, allez voir Northvolt, demandez-leur de reprendre ces blocs d'énergie. La compagnie a agi par elle-même hier, probablement un coup de marketing de leur part pour pouvoir essayer d'avoir plus de subventions à la suite. Je ne sais pas c'est quoi la spéculation. Mais, en bout de piste, là, O.K., le gouvernement n'a pas agi là-dedans. La compagnie, elle, face à un mur, a décidé d'agir, donc, hier. En bout de piste, là, la CAQ là-dessus, elle a été totalement irresponsable. Puis on est contents que les blocs reviennent évidemment, ça va aller à nos PME, nos PME qui en ont besoin. Mais que la CAQ ait agi... n'a pas agi là-dessus, moi, pour moi, là, ils sont irresponsables.

Journaliste : Est-ce que c'est un autre signe, pour vous, que... parce que là on parle de la phase deux, c'est ce qui est associé aux 100 mégawatts, est-ce que c'est un autre signe, pour vous, que ça ne se fera pas, ça va avorter?

M. Beauchemin : Mais comme je disais tout à l'heure, là, puis je mets mon chapeau de candidat quand je le dis, là, mais comme je disais tout à l'heure, vous savez, ça ne marche pas en Suède, O.K., puis là ils ne sont pas capables de produire des batteries, ils ne sont pas capables d'avancer dans leur développement économique. Là, on va les... on va attendre 18 mois pour peut-être potentiellement faire avancer ça ici au Québec? Ça ne marchera pas plus, là. Donc, non, c'est probablement... Ils réalisent eux-mêmes que ça ne marchera pas, donc ils essaient d'avoir du «goodwill», comme on dit, en libérant les blocs d'énergie.

Journaliste : Maintenant, votre parti a beaucoup parlé des Forges de Sorel, entre autres, est ce qu'il faut que ces mégawatts-là soient libérés rapidement?

M. Beauchemin : Bien, pour plusieurs raisons, la réponse à votre question, c'est oui. La raison première, c'est qu'évidemment nos PME en ont besoin. On a besoin de décarboner notre économie au Québec, donc c'est essentiel que ces blocs d'énergie là retournent le plus rapidement envers les PME du Québec. Un. Mais, deux, c'est parce que les blocs d'énergie, actuellement, s'ils sont sur la glace puis ils ne sont pas utilisés, c'est des revenus que l'État n'a pas, c'est des revenus qu'Hydro-Québec ne fait pas. Donc, on est en déficit de 11 milliards, déficit de record, dois-je le répéter, là, de 11 milliards de dollars, voici une opportunité pour générer des revenus additionnels à Hydro-Québec, donc au gouvernement. À pieds joints, on doit sauter là-dessus, c'est sûr et certain, là.

Journaliste : Deux, trois questions sur votre candidature. Vous avez vu hier que M. Blackburn ne plonge pas. Il y a beaucoup de militants, on l'a bien senti à Lévis, qui attendaient quand même, hein, de voir la décision de M. Blackburn. Vous, comment vous réagissez à ça?

M. Beauchemin : Bien, premièrement, je regrette que M. Blackburn ne soit pas un candidat, parce que s'il avait décidé, donc, d'y aller de l'avant, ça voudrait dire que lui, pour lui, personnellement, tout cet épisode-là aurait été derrière lui, et on en aurait été très heureux pour lui que toute cette histoire-là, là, cet épisode-là, soit derrière lui puis qu'on passe à autre chose. Juste pour ça, à la base, là, au côté humain de la chose, pour moi, ça aurait été important. Karl Blackburn, c'est un libéral, c'est un libéral, là, un grand libéral depuis longtemps, qui a fait plusieurs choses dans le parti, il aurait été extrêmement valeur ajoutée, évidemment, dans le débat, avec ses idées, avec sa perception, vu son expérience au Conseil du patronat. J'aurais été très heureux de pouvoir débattre avec lui, c'est certain, mais malheureusement... en fait, malheureusement... Pour lui, en fait, il a pris la bonne décision, je pense, la famille, la santé en premier. Puis on va lui souhaiter, là, le meilleur des rétablissements le plus rapidement possible.

Journaliste : Mais là vous, avez-vous espoir d'obtenir des appuis qui ne savaient pas trop puis qui attendaient ou... Comment vous voyez ça, la suite des choses pour vous, comme candidat?

M. Beauchemin : Bien, écoutez, c'est sûr et certain que pour la course à la chefferie, tous les militants sont bienvenus de participer dans les équipes qu'ils veulent. Puis, bien, tu sais, chaque militant va vouloir s'associer à une candidature avec laquelle il trouve que les valeurs sont bien représentées. Moi, je représente le centre droit, je représente le développement économique, je représente une économie de l'avenir pour la base militante. Ça fait que c'est... c'est... c'est le «brand» que je représente. J'espère être capable d'attirer les militants de toutes les équipes évidemment pour qu'ils viennent se joindre à mon équipe.

Journaliste : Une dernière là-dessus. On attendait beaucoup que M. Blackburn, c'était un candidat des régions.

M. Beauchemin : Exact.

Journaliste : Puis on sait que vous devez sortir de l'île de Montréal. À qui... À qui... Allez-vous être capable de séduire ces militants des régions, M. Beauchemin?

M. Beauchemin : Bien, moi, dans mon allocution, je parle tout le temps du développement économique des régions. Vous savez, à la base, ce qu'on doit avoir, on doit avoir une économie de l'avenir, une économie de propriétaires, de propriété intellectuelle, une économie, là, pour faire en sorte que le Québec peut être compétitif à l'échelle internationale. Un. Deuxièmement, on doit baser ça sur une saine gestion des finances publiques, le tout, pourquoi, pour qu'on puisse permettre justement le développement régional de se matérialiser. Parce que le gouvernement peut aider en ayant, disons, des pôles de concertation régionaux dans chacune de nos 17 régions. On doit donc aider ces pôles de concertation là à se matérialiser, à mettre en place un plan de match de développement pour chacune de ces régions là.

Donc, le développement économique est extrêmement important pour l'avenir du Québec, le développement économique régional est prioritaire, puis l'avenir pour le Québec, donc, passe par des régions. L'avenir pour le Parti libéral du Québec passe par les régions. Puis ce qui est important de réaliser ici, on doit sortir le Parti libéral de sa zone de confort montréalaise et se promener en région. Puis c'est pour ça que j'ai proposé que justement on fasse une tournée du caucus dans chacune des régions pour démontrer notre intérêt envers les régions, être présents sur le terrain puis de parler évidemment des choses qui sont vraiment importantes pour tout le monde dans chacune des régions du Québec, c'est-à-dire le développement économique prioritaire, les services de santé, l'éducation, s'assurer que tout le monde est capable d'avoir une maison. Les priorités de base finalement. Ça fait que c'est ça qui est important, que le message soit distribué en région en étant nous-mêmes en région.

Journaliste : Merci.

M. Beauchemin : Merci à vous. Est-ce que tu veux que je le fasse en anglais? Non, pas nécessaire?

Une voix : ...

M. Beauchemin : Oui. So, if I can, I would like to just take a moment to go over what we have had in the last 24 hours here in Québec City. The... Obviously, we had two make-up sessions yesterday. The first make-up session was with Eric Girard and his calculation behind the $11 billion deficit. You know, there was a message sent throughout the machine, the governmental machine to reduce costs, to cut, to, you know, reduce spending as best as possible. We are estimating that that cost cut was about $4.6 billion. So, in March, when he announced that the deficit was going to be $11 billion, just a simple math here, 11 minus 4.5, we should have had the news yesterday, that the deficit was around $6.5 billion. Unfortunately, we did not get that news. So, you know, one has to conclude here that either he was wrong in March or he was wrong yesterday. But, at the end of the day, the result is the same for the Minister of Finance. His credibility is totally gone. That was the make-up session number one.

Make-up session number two, yesterday, was the Economy Minister Christine Fréchette saying that Northvolt, whatever happened in Sweden is no issue, is not relevant to what's going on here in Québec. I mean I have a hard time believing that because even though the Government is saying, you know : We have this very sequential approach to funding and we're good managers, you know, that sort of things, at the end of the day, it's not working in Sweden, it's not going to work here in Québec.

You know, if I have to remind everybody, like, the convertible debt that we invested, $270 million is a junior piece of paper. It's the lowest thing in the capital structure of Northvolt. So, in a default scenario, when everything is being liquidated, the senior lenders will get everything that's left. And if there's anything left, which I would strongly doubt that it will occur, then maybe, you know, peanuts will be left for the subordinated debtholders like, you know, the convertible debt. So, therefore, you know, the value of this thing is worth zero, and that's the issue.

I'm going to be talking to you guys as a candidate here and just saying that, you know, what happened in Sweden, the fact that they're not able to actually build the batteries, not able to construct and produce and get the plant to ramp up and deliver on its promises. And then we're going to be doing here, in Québec, in 18 months, after, like, this restructuring, wait for this process to be installed in Québec, and hopefully it will work here? If it's not working in Sweden, it will not work here. So, that's my perception. I don't think Northvolt is going to work and it's really too bad because I truly believe in «la filière batterie», I truly believe that that's the future for Québec. I just think that the Government really picked the wrong horse in that field. Thank you very much.

(Fin à 9 h 13)

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