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Point de presse de M. Pascal Paradis, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’infrastructures, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de développement économique régional

Version finale

Le jeudi 21 novembre 2024, 12 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures treize minutes)

M. Paradis : Bonjour à toutes et à tous. J'aimerais d'abord commencer par saluer deux éléments de la mise à jour économique que nous avons reçue de la part du gouvernement de la CAQ aujourd'hui, des aides, d'abord, pour le secteur de la transformation du bois. Nous le demandions depuis un certain temps déjà, et il y a des mesures dans cette mise à jour budgétaire. Il y a aussi des sommes qui sont annoncées pour les sinistrés de la tempête Debby. Ça répond partiellement à ce que nous demandions. Quels sont les impacts de ces mesures-là à long terme sur le programme général d'assistance financière lors de sinistres? On ne le sait pas, mais, au moins, on sait qu'il y a des Québécois et des Québécoises qui ont été très durement touchés par ces événements-là et on salue le fait que le budget a des mesures à cet effet-là.

Mais autrement, c'est encore une journée où on constate à quel point ce gouvernement de la CAQ coûte cher aux Québécoises et aux Québécois, notamment aux gens de la classe moyenne. C'est un gouvernement qui a été élu en 2018, qui a été réélu en 2022 en nous disant : Faites-nous confiance, faites-nous confiance, on est un gouvernement de gestionnaires et de comptables. Mais, comme dans beaucoup d'autres dossiers, bien, c'est un gouvernement, en réalité, qui nous a roulés dans la farine avec ces prétentions-là. C'est un des gouvernements maintenant qui va se classer comme l'un des plus dépensiers de l'histoire du Québec moderne et qui a pris des décisions électoralistes tout au long du premier mandat et depuis sa réélection en 2022.

On a publié ce matin sur Internet, puis on invite les Québécoises et les Québécois à aller visiter ça, là, une liste longue comme ça de dépenses frivoles qui ont coûté ensemble 5 milliards de dollars... plus de 5 milliards de dollars aux Québécois. C'est beaucoup d'argent. C'est de l'argent des taxes et des impôts des Québécoises et des Québécois qu'on a dépensé de façon parfois tout à fait discrétionnaire. Il y a des dizaines de millions là-dedans sur lesquels on n'est même pas capable d'avoir l'information. Il y en a d'autres qui sont des fonds qui sont destinés aux gens parmi les plus riches de la planète, que le gouvernement du Québec a volontairement décidé d'appuyer.

Alors, ça, ça coûte extrêmement cher et ça explique une partie de ce déficit de 11 milliards de dollars que le gouvernement confirme à nouveau aujourd'hui, tout en nous expliquant, presque en se vantant, qu'il le maintient grâce à des mesures fiscales qui visent notamment les Québécoises et les Québécois de la classe moyenne. Aujourd'hui, on confirme que c'est 2,5 milliards qu'on va aller chercher avec l'augmentation de l'impôt sur les gains en capital, dont une grande partie de cette augmentation-là touche des gens de la classe moyenne qui avaient décidé de bâtir leur fonds de retraite sur la base d'un immeuble. Je comprends que, d'une part, on veut toucher des spéculateurs qui font des gains en capitaux, mais là c'est mur à mur ce qui est annoncé et ça touche notamment des gens de la classe moyenne.

Ça touche aussi les aînés, des aînés qui prennent la décision de rester sur le marché du travail, où on a vraiment besoin d'eux actuellement, et là on dit que, pour les gens de 60 à 65 ans, on va arrêter les mesures incitatives et là on va aller chercher, donc, 887 millions de dollars dans les poches des aînés de la classe moyenne qui faisaient le choix de venir aider notre économie, et tout ça sans compter les mesures de restriction budgétaire qu'on commence à sentir partout dans le réseau, notamment dans les parties du réseau où le gouvernement nous a dit : Ça va être ça, nos priorités, la santé et l'éducation.        On a appris récemment qu'un des premiers mandats de l'Agence Santé Québec, ça va être de trouver 1 à 1,5 milliard de dollars. On apprend qu'il y a des coupures un peu partout dans les services en éducation. J'ai beaucoup parlé, notamment avec vous, des coupures en francisation partout au Québec. J'ai un cégep, moi, dans la circonscription de Jean-Talon, qui m'expliquait qu'avec les coupures drastiques imposées par le gouvernement actuellement, ils ne sont même pas capables d'acheter des équipements essentiels nécessaires pour donner des cours à des gens qui vont devenir demain ceux qui travaillent dans nos services publics, notamment en matière de santé. Alors, c'est ça, le bilan de cette mise à jour économique d'aujourd'hui. Et je suis disponible pour vos questions.

Journaliste : Où vous vous situez? Parce que, bon, d'un côté, on a le Parti libéral qui trouve que le gouvernement dépense trop. De l'autre côté, on a Québec solidaire qui nous dit, au fond, qu'il ne dépense pas assez pour les services puis qu'on se rapproche de l'austérité. J'ai l'impression que vous êtes un petit peu sur les deux tableaux. Est-ce qu'un gouvernement du Parti québécois pense qu'il faut aller chercher plus de revenus pour les services ou pense qu'il faut avoir une meilleure rigueur budgétaire pour atteindre un déficit zéro plus rapidement?

M. Paradis : La grande différence entre le Parti québécois et ce gouvernement de la CAQ, c'est la suivante. Ce qu'on a vu depuis 2018, c'est un gouvernement qui a augmenté la bureaucratie, qui a augmenté la paperasse, qui a fait toute une série de dépenses frivoles, mais surtout qui fait que ça coûte plus cher de gérer l'État parce qu'il y a plus de bureaucratie. Et pendant ce temps là, qu'est-ce qu'on fait? On coupe dans les services. Le Parti québécois va faire exactement le contraire, s'assurer...

Journaliste : ...bureaucratie, la paperasse...

M. Paradis : Bien, je vais vous donner des exemples de ce dont on parle.

Journaliste : ...je veux juste être clair.

M. Paradis : Oui, bien, je vais vous donner des exemples. Actuellement, le gouvernement ne cesse de dire qu'il n'y a pas de coupures dans la francisation des personnes immigrantes au Québec. Il dit : J'ai mis plein d'argent dans Francisation Québec. Ce qu'on sait de Francisation au Québec jusqu'à jusqu'à maintenant, c'est que les gens qui tentent de s'y inscrire se butent à des formulaires complexes, à des délais pouvant aller jusqu'à sept, huit, neuf mois, un an pour avoir des cours dont personne ne sait où ils sont donnés actuellement. On a lancé, nous, un avis de recherche : Où sont les nouveaux cours de francisation dont le gouvernement parle? On ne les trouve pas. Donc, pas de services à la population, mais plus de bureaucratie, plus de paperasse. C'est le cas, par exemple, dans les carrefours jeunesse emploi qu'on a rencontré partout au Québec. Eux, ils nous disent : Nous, actuellement, là, si on arrêtait de nous faire faire des centaines et des milliers de rapports par année et nous concentrer sur les services, le Québec irait mieux, nos services à la jeunesse iraient mieux. C'est de ça dont on parle.

Journaliste : Donc, il faut dégraisser dans l'État, les fonctionnaires. Vous, ce serait les... c'est là où vous couperiez?

M. Paradis : La CAQ, ce qu'elle a fait, c'est de la structurite, c'est basé de nouvelles structures. C'est un gouvernement qui s'est présenté en disant : Nous, on va être des bons gestionnaires, puis on va gérer avec rigueur, puis notamment sur la question de la bureaucratie, de l'administration, on va être très prudents. Ils ont fait l'inverse, ils ont créé des nouvelles structures. L'Agence Santé Québec, c'en est une. Ils ont créé des nouvelles structures, des hauts salariés avec des hauts salaires, comme on a vu les embauches récentes à Santé Québec. On crée plus de paperasse, plus de contrôle dont tout le monde se plaint. Il faut faire l'inverse. Il faut être plus efficace de ce côté-là pour être capable de livrer mieux et plus de services à la population. Et là le gouvernement fait l'inverse.

On a annoncé jeudi dernier... Paul St-Pierre Plamondon présentait le programme économique du Parti québécois à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. On a annoncé qu'on allait faire une tournée, notamment de toutes les institutions économiques des chambres de commerce pour parler de cette question-là, de la surbureaucratisation des services publics. Et je vais notamment en être en charge puis j'en suis très content parce que ça fait longtemps que je parle de ça avec les gens, les acteurs économiques qui nous disent tous exactement les mêmes choses : Le fardeau qui est imposé aux entreprises, mais aux organisations communautaires aussi, c'est dans tous les secteurs, a crû de façon exponentielle dans les dernières années sous ce gouvernement de la CAQ.

Journaliste : ...2029-2030, trop rapide ou trop lent?

M. Paradis : Bien là, actuellement, c'est un gouvernement qui nous dit : Bon, bien, autour de... autour de ces années-là, là, à partir de 2028, 2029, 2030, on va y arriver. Mais au rythme où fonctionne ce gouvernement-là actuellement, là, c'est-à-dire de continuer à faire des dépenses frivoles, de continuer à voir... de manquer de gouvernail, à ne pas miser sur nos PME québécoises et à donner des milliards en subventions aux entreprises étrangères, on n'y arrivera pas. Alors, c'est important d'avoir une vision. Nous, actuellement, on n'est pas aux manettes de l'État, mais le gouvernement, actuellement, c'est très difficile de voir s'il va vraiment y arriver parce que c'est un gouvernement qui dit beaucoup de choses, mais qui livre peu. Donc là, il nous annonce que, ah! par rapport à ses prévisions du mois de mars, pour 2028-2029, il y a une amélioration de 700 millions.

Journaliste : ...qui pourrait arriver, est-ce qu'il faut atteindre le déficit zéro plus rapidement que ça?

M. Paradis : Bien là, pour l'instant, là, c'est... nous, on n'est pas justement aux manettes de l'État, c'est le gouvernement de la CAQ qui y est. Et ce qui est très difficile de voir, c'est quelle est sa vision à lui, pour y arriver, puis surtout si on continue avec la façon actuelle, dont on dépense, dont on augmente les dépenses et où on va chercher les revenus, c'est difficile de voir qu'on va y arriver. 

Journaliste : Qu'est-ce que vous pensez du fait que M. Girard soit allé piger dans son coussin, ses provisions pour dire finalement qu'on garde le déficit à 11 milliards? Qu'est-ce que ça vous dit?

M. Paradis : Bon, la réserve, elle est là, bien, justement pour prévoir des situations diverses. Actuellement, bon, voyons, on a eu la mise à jour économique aujourd'hui, disons que c'est un montant... Si c'est un mécanisme qui cherche à masquer la réalité pour faire en sorte que le gouvernement, aujourd'hui, n'arrive pas avec des nouvelles qui sont pires que ce qu'il nous a annoncé au mois de mars, c'est un problème, parce que ça, c'est l'entourloupe pour essayer de ne pas trop mal paraître. Si c'est de l'argent qui va servir pour des services directs à la population, c'est autre chose. Mais, encore une fois, dans la transparence, là aujourd'hui, c'est difficile de le voir.

Journaliste : Mr. Paradis, what do you think, what do you make of this economic update? Is it the right economic update Quebeckers needed after learning in the latest budget that they will be like a record deficit of $11 billion? Is that the right economic update?

M. Paradis : It is an economic update showing how costly this Government is for Quebeckers throughout Québec, including for the middle-class. We've seen this Government spending unconsciously in many frivolous spendings. We have listed some on the Internet today. It is a government that is saying that the situation hasn't changed since March, that the deficit is still a record historically, record $11 billion. But at the same time, he is saying: Well, we're succeeding to maintain the deficit at this level because we're going in the pockets of the middle-class of Quebeckers through, for instance, the reduction of fiscal incentives for people aged 60 to 65 to remain on the employment market. Very much needed workforce that we're saying: Well, incentives aren't there anymore, whereas we're still not at the numbers we should be at compared to Asia, compared to other countries where much more people of that age are on the employment market. It is also through the capital...

Journaliste : ...to increase the age from 60 years-old to 65?

M. Paradis : Well, the Government is saying : Look, it worked. So, what's the data showing the potential impact of that new measure... of these new measures today? Because when you're 63, 64, there are many reasons why you could say: O.K. I'm retiring now, because I don't have much fiscal incentives to remain on the market, and we are still far away from other countries which are succeeding in maintaining people of that age on the employment market because they are much needed. Otherwise, what are the options? Otherwise, we are saying: O.K. Well, keep on that dependence on temporary workers which we've been talking about.

Journaliste : Yes, but, Mr. Paradis, the Legault Government has this deficit and it needs to find ways to cut expenses, especially with the health expenses are exploding, $900 million more. And Debbie, this storm that is costing $250 million. So, what do you do?

M. Paradis : So, which is a good a good measure, we are saying : This is a good measure helping, helping Quebeckers who have been very badly impacted by the storm. It's a good idea. However, we've listed a series of frivolous spendings amounting... totaling more than $5 billion. That's the cost of that CAQ Government. It's a lot of money. That's where the Government should be working. Stop making this kind of spending sometimes in areas where we don't even have the basic information: Who are the companies? Who is benefiting from these moneys? We don't know. So, that's a way to save money and to make sure we don't have a deficit of 11 billion. Same thing with the costly administrative reforms, making more paperwork, more red tape, more structures, more highly paid... high salaries in new agencies. This is what the Government has been doing for seven years now. This costs a lot to Quebeckers.

Journaliste : You're talking about the transporting agency coming, you're talking about Santé Québec...

M. Paradis : Transport agency, Santé Québec...

Journaliste : ...that will start in... on December 1st...

M. Paradis : ...creating new departments, new ministers, new paperwork, new controls throughout.

So, Paul St-Pierre Plamondon was speaking to the Montréal Chamber of Commerce last week, and we announced that we would be continuing our work identifying that kind of red tape and paperwork in so many departments, in so many areas. And people were like : OK, we're so happy to speak about that because it costs a lot and it reduces our productivity.

Journaliste : So, Québec solidaire is basically saying that the level of expenses is too low, so we're going to have to cut somewhere, and that can be services. And you're saying : The expenses are too high, and the Government is not making sounded decisions to where to put the money?

M. Paradis : Exactly. So, if you look at the CAQ and if you look at the PQ, take the CAQ, and take more or less the reverse, and that's what the PQ will be doing : reducing the high costs on red tape, administrative reforms that are very costly, making unsounded and unjustified spending, from the Los Angeles Kings to 720 millions in Northvolt without any guarantees to so many that are listed, and investing in direct services to the population.

(Fin à 12 h 28)

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