(Huit heures trois minutes)
Mme Ghazal : Alors, bonjour,
tout le monde. La semaine passée, vous m'avez entendu, avec Guillaume et
Alejandra, présenter une demande au gouvernement de poursuivre les pétrolières.
On sait, avec les changements climatiques, l'impact des changements climatiques
est extrêmement important. Ça va coûter des milliards de dollars aux Québécois
et Québécoises. Et ce n'est pas aux Québécois de payer pour l'impact et l'argent
que ça va coûter, les catastrophes climatiques, on parle d'inondations, de feux
de forêt, débit, en une seule fin de semaine, ça a coûté 2,5 milliards de
dollars en réclamation. Donc, de la même façon que le gouvernement avait
poursuivi l'industrie du tabac qui avait menti sur l'impact de la cigarette sur
la santé, la même chose devrait être tentée par le gouvernement de poursuivre
les pétrolières qui sont responsables, qui ont menti sur l'impact des
changements climatiques. Donc, c'est une proposition tout à fait réaliste. J'ai
hâte d'entendre le gouvernement nous répondre là-dessus puis dire si, oui ou
non, ils acceptent de poursuivre les pétrolières. Eux qui veulent tellement
mettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois, bien là, c'est une façon
d'aller chercher cet argent-là de ces pétrolières-là.
Une dernière chose, le gouvernement avait
accepté une motion, qui a été déposée par Québec solidaire, de faire le calcul
de l'impact des changements climatiques, parce qu'on ne sait pas combien ça va
coûter, aussi l'adaptation. Et ils se sont engagés à le faire, donc, on attend
toujours. Puis j'espère que je vais avoir des réponses de la part de la CAQ
face à cette demande de poursuivre les pétrolières. Merci.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Ruba. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, c'est le début de l'étude détaillée
sur le projet de loi n° 74, sur les étudiants étrangers. Rarement a-t-on
vu une fronde aussi unie, aussi unanime contre un projet de loi en
consultations particulières. Le projet de loi, tel que présenté, est incomplet
et vise les mauvaises cibles. C'est ce que les groupes nous ont dit. Les cégeps
et universités publics sont inquiets, les établissements en région aussi, et
avec raison. Donc, j'espère fermement que le ministre Roberge aura fait ses
devoirs, parce que le projet de loi, tel que présenté, était insatisfaisant,
insuffisant. Alors, je l'attends de pied ferme aujourd'hui, en étude détaillée.
Merci.
Journaliste : Mme Ghazal, je
vous ai posé une question hier, puis là je vous repose ma question :
Est-ce qu'il y a des tensions entre vous et M. Bouazzi?
Mme Ghazal : M. Laforest, on
a tous des collègues de travail et les relations interpersonnelles ne sont pas
d'intérêt public. Donc, je ne parlerais pas de mes relations interpersonnelles
avec aucun de mes collègues ni avec... mes relations avec Guillaume, avec
Alejandra, avec Gabriel, ou avec M. Bouazzi.
Journaliste : Est-ce que vous
admettez qu'avec ce qui s'est passé, il a carrément ombragé, discarté votre
couronnement?
Mme Ghazal : C'est sûr que,
moi, j'aurais aimé faire mon entrée de façon plus calme et différente, ça,
c'est sûr et certain, je ne vous le cacherai pas. Mais ce qui est très, très
important, c'est que notre caucus, hier, on vous l'a démontré, est sorti uni
derrière une position unanime de notre parti et du caucus à l'effet de dire que
les membres de l'Assemblée nationale et l'Assemblée nationale elle-même comme
institution, ne sont pas racistes. Et ça, ça a été quelque chose de très
important et ça a été suivi par tous les députés. Et donc on sort uni de cet
épisode-là, vous l'avez vu hier.
Journaliste : ...M. St-Pierre
Plamondon ce matin à la Gazette?
Mme Ghazal : Non, je n'ai pas
écouté.
Journaliste : Non, parce
qu'il dit que ce n'est pas Haroun, le problème, que c'est QS, depuis plusieurs
années, que vous victimisez, que c'est vous qui amenez les problèmes
présentement dans la société québécoise. Il va très loin quand même ce matin.
Mme Ghazal : Je ne l'ai pas
entendu, ça fait que je ne veux pas lui prêter d'intentions. Mais je suis
certaine, comme tous les adversaires politiques, ce qu'ils font, c'est qu'ils
critiquent non seulement les gouvernements, mais les autres aussi partis. C'est
de bonne guerre. Moi, vous m'avez entendue, hein, ça fait très, très, très
longtemps, en tant qu'enfant de la loi 101, en tant qu'immigrante,
moi-même, Québécoise aujourd'hui, quand je parle des enjeux de l'immigration,
de l'identité, vous m'avez entendue comment je fais ce discours-là. C'est très,
très important de construire des ponts entre tout le monde, donc. Et si... Moi,
c'est comme ça que je le fais, après ça, on peut être critiqué comme... Et
c'est l'opinion de M. St-Pierre Plamondon, je ne la partage pas.
Journaliste : Les
responsabilités de M. Bouazzi ont-elles... sont-elles ou vont-elles être
révisées?
Mme Ghazal : Pour le moment,
je n'ai rien à annoncer là-dessus. Juste pour vous le dire, aujourd'hui, avec
la journée difficile au bureau, hein, que M. Bouazzi a vécu, et c'est tout à
fait compréhensible et humain, il a décidé de prendre aujourd'hui un pas de
recul pour se reposer. Et, en fait, ce qui se passe par rapport aux dossiers,
c'est qu'à Québec solidaire, avec mon arrivée, hein, moi, j'ai quatre dossiers.
On en a beaucoup à Québec solidaire, chacun des députés. Donc, mon arrivée avec
cette responsabilité de porte-parole, il y allait avoir... de toute façon, il
va avoir un rebrassage des dossiers et des responsabilités des membres du
caucus de Québec solidaire, incluant moi. Donc, c'est quelque chose qui va
arriver. On n'a pas encore les discussions là-dessus. On va vous revenir quand
ça sera fait.
Journaliste : ...est-ce que
les événements des derniers jours vont avoir un impact sur les dossiers qui vont
lui être confiés?
Mme Ghazal : Je n'ai rien à
vous annoncer aujourd'hui. Il va avoir des discussions par rapport au
rebrassage des dossiers. Et M. Bouazzi, aujourd'hui, avec la journée qu'il a
passée hier, c'est humain, on peut se mettre à sa place, avec tous les messages
haineux... Moi-même, dans mon bureau, je recevais des messages par rapport à
lui, c'est horrible. Donc, c'est très, très important, pour lui, de se reposer.
Et aujourd'hui il est absent, puis je n'ai rien à annoncer sur les dossiers.
Journaliste : ...c'est son
dossier, est-ce que c'est lui qui sera là demain pour défendre le dossier?
Mme Ghazal : Aujourd'hui, je
n'ai rien à vous annoncer par rapport aux dossiers.
Journaliste : Êtes-vous à
l'aise avec le fait que M. Bouazzi participe à cet exercice-là? Est-ce que vous
pensez que c'est optimal pour votre formation politique dans les circonstances?
Mme Ghazal : On a des
discussions là-dessus pour... Aujourd'hui, je n'ai rien à vous annoncer sur les
dossiers, puis les responsabilités, puis la mise à jour économique. La mise à
jour économique n'est pas aujourd'hui, elle est demain. Donc, on va prendre ça
une journée à la fois. On va vous le dire demain.
Journaliste : ...on peut-tu
dire que... Ce n'est pas béton, parce que, je veux dire, normalement, le cours
normal des choses, on sait qui est porte-parole d'un dossier, puis, à une
journée de la mise à jour, on sait ça va être qui, qui va être là. Mais là vous
ne pouvez pas nous dire aujourd'hui qui va être là demain.
Mme Ghazal : Aujourd'hui, il
a pris un pas de recul, il se repose. C'est humain, c'est important. Après ça,
je ne sais pas qu'est-ce qu'il va arriver demain. On est en discussion, on va
voir, on va prendre ça une journée à la fois. Hier, je n'aurais même pas pu
vous dire s'il était absent ou pas. Aujourd'hui, il l'est on va regarder ça
pour demain. Merci.
Journaliste : ...de ce qui
s'est passé hier au salon rouge, c'est-à-dire, là, les quatre motions, les huit
prises de parole. Comment est-ce que vous avez vécu le moment? Parce que
c'était... c'est assez rare qu'on voie un député ciblé de la sorte au salon
rouge.
Mme Ghazal : C'est sûr que je
ne vais pas vous dire... vous cacher puis vous dire : Ah! c'était une
belle journée, puis ça se passait très bien, puis on était tous à l'aise, ça,
c'est sûr et certain, je ne vous le dirais pas. C'était très difficile, mais la
chose la plus importante, pour moi... Je veux dire, la politique, c'est
difficile, hein, donc, ça, on le sait, là. Moi aussi, en décidant de devenir
porte-parole, je savais que ça n'allait pas être tout le temps, tout le temps
facile et tout allait bien se passer, mais moi, ce qui est la chose la plus
importante, au-delà de comment on s'est sentis hier, c'est le fait qu'on est
sorti, comme caucus, unis derrière une position, et tous les députés sans
exception, on s'est ralliés derrière une position importante, et c'est ce que
vous avez vu hier.
Journaliste
:
...Bouazzi est isolé au caucus?
Mme Ghazal : C'est exactement
le contraire que je suis en train de vous dire. Hier, tous les députés, sans
aucune exception, les 12, nous sommes sortis unis derrière une position
politique qui respecte le mandat qui nous a été donné par nos membres en
congrès, en forte majorité. Et, pour moi, c'est une bonne chose, et c'est une
bonne nouvelle, et je suis fière de ça.
Journaliste : ...collègues
qui ont applaudi hier, là, lors des motions, là. Moi, j'en ai vu plusieurs.
J'étais dans le salon rouge, j'ai vu de vos collègues applaudir le fait que M.
Bouazzi se faisait rabrouer, là, deux fois plutôt qu'une, là.
Mme Ghazal : Hier, il y a eu
trois motions. Nous en avons appuyé deux, mon collègue Andrès, et moi, on a
même fait un discours. Donc, on a participé au débat. Il y a des choses qui ont
été dites par rapport à la lutte contre la xénophobie, le racisme, dont... je
pense que c'était celle des libéraux, qu'est-ce qui était écrit dans la motion
des libéraux, c'est toutes des choses qu'on partage. Donc, si on était contre,
on n'aurait pas voté... on n'aurait pas voté pour, donc le...
Journaliste : ...qu'il devait
s'excuser.
Mme Ghazal : Moi, je ne me
rappelle pas avoir... moi, je suis assise en avant, je ne me rappelle pas qu'il
y a eu...
Journaliste : ...vos
collègues applaudir là-dessus, qu'il devait s'excuser.
Mme Ghazal : Il y a eu
beaucoup de choses qui ont été dites dans les discours. Il y a des choses que
je partageais moi-même, vraiment, par rapport au fait qu'il faut lutter contre
le racisme, par rapport au fait qu'il faut tenir un débat sur l'immigration qui
soit le plus rassembleur possible. C'est ce que je dis tout le temps. Donc, si quelqu'un
applaudit à ça, moi je ne vois pas aucun problème, mais nous sommes sortis
unis, je le répète. Nous sommes sortis, hier, comme caucus, unis derrière une
position forte et importante qu'on a répétée, qu'on a dite à plusieurs reprises
et c'est la chose la plus importante.
Maintenant, comme dans tous les caucus, il
y a des discussions, il y a des réflexions, et c'est tout à fait normal. Et
nous, on y travaille, on... hein, c'est comme une relation de couple, dans un
caucus, deux personnes... ça se travaille, une relation de couple. Donc,
imaginez dans un caucus. Donc, c'est tout à fait normal, puis c'est des choses
qu'on fait ensemble dans notre caucus.
Journaliste : ...plus loin
dans ses excuses... que la pression est forte sur lui pour qu'il s'excuse, pas
juste pour la maladresse, mais pour l'ensemble de l'oeuvre?
Mme Ghazal : C'est sûr que
nos adversaires, ils ne se contenteront de rien, à un moment donné, ça va
devenir peut-être de l'acharnement. Aujourd'hui, je pense que... je ne pense
pas qu'ils sont dans cet état d'esprit là de continuer à s'acharner sur une
personne qui sera absente encore aujourd'hui. Donc, les motions ont été votées
hier, on y a participé, on a dit c'est quoi, notre position politique.
Maintenant, je pense qu'il faudrait passer à autre chose.
Journaliste : ...continuent
de s'acharner, est-ce qu'ils vont continuer de s'acharner. Les oppositions,
selon vous, se sont acharnées sur M. Bouazzi hier?
Mme Ghazal : Non, ce que je
veux dire... je n'ai pas l'impression qu'aujourd'hui ils vont continuer de
s'acharner sur lui puis de demander encore plus de choses.
Journaliste : ...vous ne
pensez pas que les autres partis vont continuer de s'acharner? Est-ce que...
Mme Ghazal : Bien, j'ai dit
"continuer", mais je veux dire, par rapport à aujourd'hui,
c'est-à-dire qu'ils ne vont pas... Hier, ils se sont... hier, ils se sont
exprimés, c'était de bonne guerre, ils ont demandé plus que ce que M. Bouazzi a
été fait... a dit. C'est normal, c'est nos adversaires politiques, ils vont
continuer à nous critiquer, et c'est tout à fait normal, et c'est de bonne
guerre. J'ai l'impression qu'aujourd'hui, avec l'absence aussi de M. Bouazzi,
ils sont dans un autre état d'esprit. Je le souhaite, en tout cas.
Journaliste : Hier c'était
quand même spectaculaire, là, hein, c'était du jamais vu, là, c'était tout le
monde, des motions à tour de rôle, le PQ en ajoute à la fin, alors qu'on venait
déjà de... Ça ne peut pas créer l'effet contraire? Uen espèce de scission entre
deux groupes, alimenter, justement, cette confrontation-là, d'avoir été si
intenses hier avec ces motions?
Mme Ghazal : Je veux répéter,
là, il y a eu, en fait, quatre motions, incluant la nôtre, qui dénonçaient les
menaces et les propos haineux qui ont été reçus par M. Bouazzi. Et ça, ça
a été adopté par tous les parlementaires. Donc, sur quatre motions, trois ont
été adoptées. Je vois comme quasiment une unanimité, là. Ça veut dire que c'est
rare. Des fois, il peut arriver qu'aucune motion ne soit adoptée, ou une, ou
deux. Trois motions ont été adoptées à l'unanimité sur quatre, donc je pense
que tout a été dit.
Journaliste : Peut-être que
je m'exprime mal, là. Je ne sais pas si je m'exprime mal, mais le fait
d'avoir... c'était une première, on n'avait jamais vu ça. Même pour l'affaire
Michaud, ce n'était pas aussi intense.
Une voix : ...
Journaliste : Est-ce que ça
crée... Est-ce qu'on n'est pas en train de créer, justement, quelque chose
qu'il y a peut-être une frange de la population qui pourrait récupérer en
disant : Bien, voilà, voilà ce qu'il voulait exprimer, puis ça crée un
martyr, justement. C'est ça.
Mme Ghazal : Je ne fais pas
cette analyse-là.
Journaliste : Moi, je vais
vous poser une question sur l'appareil politique de Québec solidaire. En fait,
on dirait que ça pose aussi cette question-là. Il y a eu un débat sur :
Est ce que le caucus des députés de Québec solidaire le pouvoir d'exclure un
député? Est-ce que ça revient au parti politique? Puis finalement j'aimerais ça
vous entendre, vous deux, là, sur votre rôle de député. Est-ce que... Qui vous
représentez? La population? Ou vous êtes une espèce de marionnette des délégués
de congrès de 8Québec solidaire?
Mme Ghazal : On n'est la marionnette
de personne. Nous sommes des élus. Nous avons la légitimité d'être ici, à
l'Assemblée nationale, dans la maison du peuple, pour représenter les gens qui
ont voté pour nous. Et je ne sais pas si vous nous avez vus aller, moi, en tout
cas, depuis 2018, Guillaume Cliche-Rivard depuis 2022, puis je... tu pourrais
le dire...
M. Cliche-Rivard : 2023, moi.
Mme Ghazal : Ah, c'est vrai,
23, 2023. C'est vrai, c'est vrai. Pour moi, tu étais déjà là avec nous depuis
le début.
M. Cliche-Rivard : Merci,
Ruba.
Mme Ghazal : Mais ça fait
plaisir, Guillaume. Et donc on travaille pour les Québécois et Québécoises. La
crise du logement, là, moi, je suis convaincu qu'à l'Assemblée nationale on
n'en aurait pas parlé à ce point là, on n'aurait pas réussi à convaincre le
gouvernement, comme deuxième groupe d'opposition, avec les pouvoirs très
limités qu'on a à l'Assemblée nationale, de convaincre le gouvernement de ne
pas évincer les locataires aînés. Toutes les propositions qu'on fait
aujourd'hui aussi. Guillaume, les propositions qu'il a faites sur l'itinérance.
Je veux dire, tous les jours, on travaille pour les Québécois et Québécoises.
Bon, je vous parle de poursuivre les pétrolières pour que les gens ne payent
pas pour les désastres des changements climatiques. Donc, ce travail là, vous
nous voyez à l'oeuvre, on le fait pour la population. Donc, de dire qu'on est
des marionnettes de personnes, ce n'est pas vrai. Factuellement, c'est faux.
Journaliste : Pouvez-vous
ignorer, par exemple, une motion d'un congrès de Québec solidaire, vous, comme
élus?
Mme Ghazal : On a des débats,
on a un parti démocratique, ce n'est pas un chef qui exclut, qui excommunie,
qui gracie, qui nomme une personne, c'est une façon peut-être différente de...
du partage du pouvoir. Et moi, j'aime beaucoup cette façon de faire là. Mais on
a des débats, et nous, moi, comme membre de Québec solidaire ou comme députée,
je fais ces débats-là. Et, à la fin, on arrive avec une position. Puis moi, je
suis très, très contente de la position avec laquelle on est sorti du congrès
et qu'on a défendue hier.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste : Peut-être, une
dernière question. Il y a des membres qui semblent un peu, comment dire,
irrités par le fait que... par des informations qui ont filtrés à l'effet que
des députés souhaitaient la suspension d'Haroun, qui sont sortis, de ce qu'on
sait, un peu déçus peut-être du congrès, qui ont l'impression que Québec
solidaire devient un parti comme les autres avec les changements qui ont été
opérés en fin de semaine. Est-ce que vous sentez qu'il y a une crise peut-être
plus profonde dans Québec solidaire entre plusieurs factions?
Mme Ghazal : Vous dites qu'il
y a des membres. Moi, je... tu sais, je veux dire, c'est normal, on est un
parti démocratique, puis les membres peuvent s'exprimer, ils peuvent être
déçus, ils nous l'expriment. Des fois, ils sont contents. C'est tout à fait
normal. Il n'y a pas de division. On est un parti qui aimons peut-être plus les
débats encore que les autres partis, et c'est sain et c'est démocratique. Et
moi, je ne vois pas ça comme une crise au contraire. On fait les débats, on ne
met pas le couvercle sur la marmite.
Journaliste : Est-ce que le
virage pragmatique vous revient au visage?
Mme Ghazal : Ce n'est pas
l'ampleur des débats que je vois avec les membres. Pas du tout. Moi, je sens
que notre caucus, notre parti, nous sommes unis derrière la position qu'on a
prise et qu'on a défendue toute la fin de semaine et hier.
Journaliste : Juste une
question : Pourquoi vous avez refusé la motion de la CAQ qui concernait
les excuses?
Mme Ghazal : En fait, ce
n'était pas sur les excuses. Là, j'essaie de me rappeler exactement la
terminologie puis qu'est-ce qui était écrit dans la motion. Il y avait des
éléments là-dedans qui... que nous, on... avec lesquels on n'était pas
d'accord. Il y avait plusieurs éléments. Ça ne veut pas dire qu'on n'était pas
d'accord avec tous les paragraphes et tous les mots. Il y a certaines choses
avec lesquelles on était d'accord, d'autres non. Là, je ne peux pas... Vous me
rappelez exactement quel est l'élément...
Journaliste : Est-ce que vous
convenez avec nous que... Et ce sera la dernière question avant que Victor
perde connaissance. Est-ce que vous convenez avec nous que, si M. Bouazzi
était sorti dès vendredi ou lundi pour venir s'expliquer, aujourd'hui vous ne
seriez pas en train de répondre pendant 20 minutes à des questions sur sa
prise de position, parce que ses excuses, il l'a fait sur un réseau américain
qui s'appelle X?
Des voix : ...
Mme Ghazal : Oui, oui, oui,
je sais très bien.
Journaliste : ...via les
Américains.
Mme Ghazal : On peut faire
toute la chronologie, on peut regarder quel jour, quelle date on aurait pu le
faire, moi, ce que je vous dis aujourd'hui, je suis très, très contente de la
position que Québec solidaire, que le caucus et que le parti a défendue et que
vous nous avez vu hier appuyer unanimement tout le caucus, sans exception,
ensemble.
Journaliste : Donc, pour
vous, ce n'est pas nécessaire qu'il vienne s'expliquer de vive voix.
Mme Ghazal : Moi, je suis
très, très heureuse de la position du caucus et du parti que nous avons
défendue hier très, très fermement.
Journaliste : ...M. Bouazzi.
Mme Ghazal : Tous les
députés, sans exception, se sont rangés derrière la position du parti. Merci.
Journaliste : Maintenant, sur
la liberté académique... vous avez peut-être vu, lu autre chose que les
articles sur M. Bouazzi ce matin. On voit qu'il y a des syndicats des cégeps
qui s'inquiètent de la liberté académique, que ça soit chez des gens qui sont
contre le féminisme ou en même temps qui sont contre des sensibilités
autochtones ou...
Mme Ghazal : Oui.
Journaliste : Bon. Bref, vous
avez vu ça. Ils demandent un moratoire. La ministre ne semble pas être très
ardente à ça. Est-ce que la liberté académique est en jeu présentement dans les
cégeps et les universités du Québec?
Mme Ghazal : Bien, c'est
important d'entendre les gens qui... qui sont... qui sont les experts qui...
qui sont dans le milieu académique, dans les universités, si eux et elles
interpellent le gouvernement et Mme Déry pour agir en ce sens, pour protéger la
liberté académique, j'invite la ministre à être à l'écoute.
Journaliste : On... Tomorrow, is the economic update.
Mme Ghazal :
Yes.
Journaliste :
I just would like to clarify the
position of Québec solidaire. Is Mr. Bouazzi who will be answering questions as
the finance critic?
Mme Ghazal :
Well, today, after the hard day, Mr.
Bouazzi has passed... a passé?
Journaliste :
Took some rest like...
Mme Ghazal :
Yes, yes. Mr. Bouazzi, today... Là, ne
riez pas de mon accent, là.
M. Cliche-Rivard :
Non, ça veut dire d'autres choses.
Mme Ghazal :
Oui, je le sais. Passed away. Bon...
Today, he took...
M.
Cliche-Rivard :
He's very alive.
Des voix : ...
Mme Ghazal :
Oh! My God! Mon Dieu! Today...
Une voix : ...
Mme Ghazal : Non, non, en anglais. Today, he took some rest, and it was
important for him. Tomorrow, we will see. I have no announcement to do about
what will happen tomorrow and about «la mise à jour économique».
Journaliste :
We've seen all the parties rally
against what he said yesterday in the Red Room, seeing all three other parties
speak out against his words and saying his apology didn't go far enough. How
did that feel for you as the new spokesperson?
Mme Ghazal :
Yes. Well, for sure, it was a hard day
for all of us, but what's important is that all the members of Québec
solidaire, the caucus, the MNAs, and also the party, we have a solid position
and we expressed it saying that the National Assembly of Québec and its member
members are not racist. And this is the position that all the MNAs of Québec
solidaire defend, and this is why we are «solidaires, unis... Comment on dit
unis?»
M.
Cliche-Rivard :
United
Mme Ghazal :
United. And we are all united behind
this position, and this is... this was important even if the day was a little
bit hard and difficult. We approved three motions, so, and we participated to
this debate at this meeting.
Journaliste :
But, Mrs. Ghazal, just to clarify.
Mme Ghazal :
Yes.
Journaliste :
Tomorrow, at the economic update, it's
very important to have a strong voice for Québec solidaire. Mr. Bouazzi is
able to fulfill this role within the context? Is he able to answer questions of
reporters and have his own critique of the economic update since the focus
around...surrounding him as been his declaration a few weeks ago?
Mme Ghazal :
You can be sure that for the «mise à
jour économique», Québec solidaire will speak loudly, we will analyze it and we
will have demands and critics to the government. This is for sure. Now, who
will be doing it? I have no announcement to... to make today.
Journaliste :
Why not ask him to apologize, though,
in front of the National Assembly? Why not ask him to talk to the reporters and
explain himself?
Mme Ghazal :
Mr. Bouazzi, yesterday, expressed the
position of Québec solidaire and also he makes excuses to Mr. Carmant and Dubé.
After that, it's... our adversary, other political parties, for sure, they will
ask more, they will criticize, it's never enough, and its their role to
criticize us. I think that the most important thing is that we are united
behind this position saying that the National Assembly and its members are not
racist. And yesterday, he expressed that, and all the MNAs of Québec solidaire
are united behind this position.
Journaliste : ...the CEGEPs,
you know, the unions calling for better protection, for... freedom and free
speech. Is that something that you feel is in danger?
Mme Ghazal : Well, if the
people and the experts all who work in the universities say that academic
freedom is menaced, it'S important for Mme Déry and I invite her, the Minister
Déry, to listen to them and to make sure that the academic liberty is
protected. Thank you. Merci.
(Fin à 8 h 26)