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Point de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le mardi 19 novembre 2024, 13 h 43

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-quatre minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Bien, comme vous le voyez, je porte le nœud papillon, pour Movember et, bien, PROCURE, qui travaille à collecter des fonds pour lutter contre le cancer de la prostate, donc j'invite tous les hommes à aller faire vérifier leur prostate. Ce n'est pas trop le fun, mais ça peut sauver des vies si c'est pris à temps.

Donc, bien, écoutez, je vais vous parler un peu des suites de notre groupe de travail Québec—États-Unis, qui s'est réuni pour la première fois ce matin. Je pense que ce groupe-là va être en place pour plusieurs mois. Je pense que ça va brasser dans les prochains mois. M. Trump semble bien décidé à agir sur deux fronts. D'abord, imposer des tarifs sur les produits qui sont importés aux États-Unis, puis, deuxièmement, déporter des millions d'immigrants illégaux. Donc, c'est important qu'avec le gouvernement du Canada on se prépare.

Commençons par l'économie. On connaît les produits qui sont les plus exportés du Québec vers les États-Unis, donc on va bien analyser, industrie par industrie, la situation. Est-ce que certains produits qu'on exporte aux États-Unis peuvent, effectivement ou non, être remplacés par une production additionnelle aux États-Unis? Il reste que, quand même, on a un surplus commercial important, 44 milliards entre le Québec et les États-Unis. Donc, il faut s'attendre à ce qu'il y ait des gestes importants qui... qui soient posés.

Bon, il y a des gens qui nous demandent : Est-ce qu'on devrait négocier Canada—États-Unis ou continuer à négocier Canada—États-Unis—Mexique? Évidemment que ça va dépendre de la situation, si c'est, relativement, facile de... parce qu'on parle d'une révision, de réviser l'accord entre les trois pays, bien, allons-y. Par contre, si on s'embarque dans un processus qui est détaillé, bien, il reste que le Canada, puis le Québec, n'est pas du tout dans la même position que le Mexique. On sait que les États-Unis reprochent au Mexique d'avoir attiré des usines, entre autres, dans le secteur automobile, avec des très bas salaires au Mexique, beaucoup plus bas que ce qu'on a aux États-Unis ou au Canada.

Puis il y a, évidemment, tout le défi de l'immigration, les Mexicains qui passent la frontière pour aller aux États-Unis. Bien, on n'a pas le même genre de défi au Canada et au Québec. Donc, il pourrait y avoir des avantages à négocier seulement entre le Canada et les États-Unis.

L'autre chose qui est importante de rappeler aussi, puis ça a été une demande qui a été faite continuellement, à travers les années, par les gouvernements du Québec, c'est les exemptions pour les produits culturels. On sait que M. Lighthizer, qui est le conseiller de M. Trump, n'aime pas beaucoup ça, mais c'est important, pour notre langue, pour notre identité, que les produits culturels soient exemptés. Donc, ne serait-ce que pour ça, c'est important que le Québec soit, au jour le jour, impliqué dans les négociations entre le Canada et les États-Unis. On le sait, au Canada, il y a trois grands... trois grandes provinces exportatrices, l'Ontario, des autos, l'Alberta, du pétrole et du gaz, puis, au Québec, bien, c'est une série de produits. Donc, ce n'est pas les mêmes produits dans toutes les provinces. Donc, on va insister, autant auprès de mes collègues des autres provinces, là, on se réunit les 15, 16 décembre, qu'auprès du gouvernement fédéral, pour que le Québec soit impliqué.

Maintenant, venons-en aux déportations. Bien, effectivement, il y a un risque réel que des Américains, entre guillemets, illégaux se ruent vers la frontière canadienne et québécoise dans les prochaines semaines. Donc, j'ai demandé au ministre de la Sécurité publique de faire un état de situation à chaque semaine. Il a obtenu la collaboration de la Sûreté du Québec, qui va faire des enquêtes visuelles aux frontières. Ils ont la capacité d'agir. Donc, ça, c'est important de le dire. Ils sont en contact étroit avec la GRC pour le Canada, mais ils sont aussi en contact étroit avec le New Hampshire, le Maine, le Vermont et New York.

J'ai aussi demandé au ministre de la Sécurité publique d'être en contact avec les maires des villes ou des municipalités à la frontière. Il y en a beaucoup, on se souvient, qui avaient été touchés par le chemin Roxham. On me dit qu'il y a des citoyens qui sont inquiets que la même situation se reproduise. Donc, très important que le Québec puis le Canada ne deviennent pas une passoire au cours des prochaines semaines, des prochains mois pour ce qui est des immigrants illégaux qui pourraient venir au Canada.

Donc, on a... puis ce n'est pas une question d'être raciste, on a déjà 600 000 immigrants temporaires qui sont au Québec. C'est le double de ce qu'on avait il y a deux ans. Donc, déjà, on a excédé notre capacité d'accueil. Donc, je demande à M. Trudeau de prendre toutes les actions nécessaires pour protéger les frontières. Puis j'aimerais aussi qu'il rende publics les moyens qu'il va mettre ou qui est en train de mettre en place pour protéger nos frontières.

Journaliste : Qu'en est-il d'Akwesasne, M. le premier ministre? Parce que vous nous avez parlé des frontières des municipalités, vous n'avez pas parlé des territoires autochtones qui sont entre le Québec et l'État de New York.

M. Legault : Oui. Bien, effectivement, là, il y a une intervention qui doit être faite par le gouvernement fédéral, mais nous aussi, on va entrer en contact avec ces territoires-là, là, qui chevauchent le Québec et les États-Unis, donc avec les différentes communautés autochtones.

Journaliste : ...M. Trump met ses menaces à exécution, et donc ce n'est pas une très bonne idée, pas une très bonne chose pour le Québec, là, ce qui arrive?

M. Legault : Bien, écoutez, s'il y a des tarifs sur des produits exportés du Québec vers les États-Unis, ça voudrait dire des pertes d'emplois. Donc, je pense que ça risque de brasser, mais il faut rester calmes. Il faut surtout se préparer et avoir plusieurs scénarios, autant du côté de l'économie que du côté de l'immigration.

Journaliste : ...seriez prêt à faire sur la gestion de l'offre?

M. Legault : Bien, écoutez, dans le passé, on s'est toujours battus, puis on va continuer de se battre. On sait que les Américains ont souvent insisté, le lait, les oeufs, la volaille. Bon. D'abord, il faut dire que la gestion de l'offre, ce n'est pas juste québécois, là, c'est canadien. C'est sûr que, bon, ça fait qu'il y a des industries qui ne sont pas subventionnées, alors que les États-Unis subventionnent ces mêmes industries. Mais il faut se préparer, il faut se préparer, ce serait irresponsable de penser que les États-Unis ne vont pas mettre sur la table la gestion de l'offre.

Des voix : ...

Journaliste : ...sont suffisantes, M. Legault?

M. Legault : Pardon?

Journaliste : Est-ce que les excuses d'Haroun Bouazzi, qu'il a faites sur X un peu plus tôt aujourd'hui, sont suffisantes à vos yeux?

M. Legault : Bien, c'est encore flou. On dirait qu'il tourne autour du pot, M. Bouazzi. Écoutez, les élus à l'Assemblée nationale, là, ne sont pas racistes. Je le disais tantôt, on a 600 000 immigrants temporaires. La capacité d'accueil du Québec est largement dépassée. Donc, on a le droit de dire qu'actuellement il y a trop d'immigrants sans que le député de Québec solidaire nous traite de racistes.

Journaliste : ...rattrapage des chirurgies en attente depuis un an, donc, il y avait une cible de ramener ça 2 500 au 31 décembre. Là, visiblement, la cible ne sera pas atteinte. Pourquoi vous ne mettez pas de nouvelles échéances pour atteindre vos objectifs? Là, il n'y a plus aucune échéance.

M. Legault : Bon. D'abord, pour être capable d'être efficace pour faire du rattrapage dans les chirurgies, ça prend deux choses. Ça prend un accord avec le syndicat des infirmières, ce qu'on vient d'avoir avec la FIQ. Ça va être en vigueur à partir du mois de janvier. Deuxièmement, ça prend un accord aussi avec la FMSQ, le syndicat des spécialistes. Il y a, entre autres, de l'argent qui est déjà réservé dans ce qu'on appelle l'IPAM, mais qu'on doit être capable d'utiliser pour faire le rattrapage. Donc, il y a la FIQ que c'est réglé, mais ça va s'appliquer en janvier, puis il y a la FMSQ, malheureusement, que ce n'est pas réglé. Donc, on a besoin de ces deux conditions-là pour être capable de se donner des nouveaux objectifs. Mais on ne va pas baisser les bras.

Journaliste : ...des gens qui sont en attente d'une chirurgie, par exemple, c'est un peu décourageant, là, ce qui se passe.

M. Legault : Bien, écoutez, on a aussi un problème, il y a des Québécois qui n'ont pas de médecin de famille. Pourtant, on pense que tout le monde devrait avoir un médecin de famille ou accès à un GMF. On est en négociation avec le syndicat des médecins de famille. Donc, que ça soit les médecins spécialistes ou les médecins de famille, on a besoin de leur collaboration. Ce n'est pas moi ou Christian, là, qui va commencer à opérer des gens.

Journaliste : ...qu'est-ce que vous pensez de ça, là?

M. Legault : Oui. Bon. D'abord, on attend plus d'informations au cours des prochaines heures de Northvolt. C'est important, là, de dire aussi que, depuis six ans, on a pris plus de risques pour attirer des entreprises, puis la grande majorité des entreprises qu'on a aidé ont connu du succès. Puis, en moyenne, c'est rare, là, je pense qu'on n'a jamais eu une situation économique qui est aussi bonne que celle qu'on a actuellement depuis 20 ans, on a battu l'Ontario, battu le reste du Canada sur la croissance du PIB par habitant, sur les salaires, sur le revenu disponible. Donc, il ne faut pas juste regarder une ou deux entreprises qui sont en difficulté, il faut regarder les dizaines, les centaines qu'on a aidées puis qui ont été un succès.

Journaliste : ...rien de bon, là, pour la filière batterie, M. Legault, là. On sait ce que la dernière administration avait fait avec le Mexique, avait demandé aux entreprises de revenir aux États-Unis. Deux de vos fers de lance, ce sont des entreprises américaines qui sont à Bécancour.

M. Legault : Bon. D'abord, il faut savoir que ce qu'on appelle le programme IRA aux États-Unis... il y a des usines qui sont installées dans des États républicains. Donc, on peut penser que les gouverneurs de ces États-là vont faire pression sur M. Trump pour garder le programme en place. Parce que le programme, par exemple, dans la filière batterie, vient dire que, selon la production de batteries sur 10 ans, bien, il y a des montants qui sont versés au fur et à mesure. Donc, si le programme est annulé par M. Trump, ça va faire mal dans beaucoup d'états républicains. Donc, il faut être prudent. Mais, en même temps, il ne faut pas être naïf, il faut regarder plusieurs alternatives. Mais, je dirais, il n'y a pas juste la batterie, là, qui est une nouvelle forme d'économie verte, tout le secteur manufacturier, que ce soit l'aluminium, l'acier, tout le secteur manufacturier est appelé à aller vers des énergies vertes qui vont produire des... qui vont fabriquer des produits verts.

La Modératrice : On va passer en anglais, s'il vous plaît...

Des voix : ...

La Modératrice : En anglais, en anglais.

Journaliste : Mais, vous, est-ce que vous continuez d'y croire, au projet de Northvolt, présentement?

M. Legault : Bien, écoutez, on va attendre les informations, là, qu'on devrait avoir dans les prochaines heures.

La Modératrice : En anglais, s'il vous plaît. On passe en anglais.

M. Legault : Yes.

Journaliste : On M. Bouazzi, on the apology that he issued on X today, was that enough, in your view?

M. Legault : I think it's not clear. I think he has to say clearly that what he said didn't make sense. It's untrue that the MNAs are racists here. So, he has to be very clear, excuse himself. And I think we have to discuss about immigration. With 600,000 temporary immigrants, it's normal that we say: Our capacity is exceeded. And it's not to be racist to discuss that.

Journaliste : Why were his words such an issue to you, the fact that he said that, you know, members of the National Assembly are racists? Why was that such an issue for you?

M. Legault : You don't think it's an issue to say that the MNAs here are racist? Come on.

Journaliste : ...what does that do? What does that do for, you know, the message that it's sending to the Québec population when he says things like that? How dangerous or risky is that?

M. Legault : I don't think that the MNAs are racist. I don't think the Quebeckers are racist. But I think we have to understand that many people worry about the number, 600,000. It has a real effect on health care, on education, on housing, on the budget of Québec. So, we have to discuss this issue like it's discussed in all other countries, for example, in Europe. Merci, tout le monde. Merci.

(Fin à 13 h 59)

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