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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mardi 5 novembre 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-deux minutes)

M. Tanguay : ...chacun et à chacune. Ce matin, on va vous parler de santé et de l'échec de François Legault. Rappelez-vous, François Legault, élu pour la première fois en 2018, lui, il allait améliorer l'accès aux soins dans le système de santé pour les Québécoises et Québécois, et force est de constater, dans sa septième année... il a six années, déjà, derrière la cravate... dans sa septième année, l'accès aux soins, c'est pire que pire. François Legault a abandonné les Québécoises et Québécois, notamment sur les nombreuses listes d'attente. Plus de 160 000 Québécoises et Québécois sont en attente d'une chirurgie, et les délais ne sont même pas respectés, également, pour les chirurgies de plus d'un an, les objectifs ont constamment été modifiés et repoussés.

Alors, François Legault a abandonné les Québécoises et Québécois en santé. C'est un improvisateur, qui n'a pas pu améliorer l'accès aux soins, c'est son échec. Ça va être long, les deux dernières années qu'il lui reste, à François Legault. Je vais maintenant céder la parole à mon collègue André Fortin.

M. Fortin :Merci, merci, Marc. L'interpellation de ce matin, en santé, était particulièrement intéressante. On a... on a eu l'impression très nette, en quittant cette rencontre-là, que le ministre Dubé avait surpris son propre gouvernement. La... Les députés, les députés gouvernementaux ont passé la session presque entière à suggérer tous les bienfaits du système privé de santé, des CMS, de l'apport qu'ils ont, que c'est un chef-lieu de l'innovation pour décider, alors que le ministre Dubé, de son côté, affirmait vouloir sevrer l'État de cette dépendance-là aux... aux cliniques médicales spécialisées privées. Alors, on a vraiment l'impression que Christian Dubé a surpris son propre parti.

Sur le fond des choses, on va participer à l'exercice, on va voir ce qui est proposé, mais il faut faire les choses correctement. Et ça, c'est une habitude du ministre Dubé, là, il présente... il présente des grands principes, il... On travaille avec lui, comme ça a été le cas pour les agences privées, au niveau des infirmières, mais dans l'application, il ne fait pas le travail nécessaire pour que ça aboutisse à bon port. On l'a vu cet été, là, avec les pénuries importantes sur la Côte-Nord, qui ont mené à des situations périlleuses, disons, pour des patients. Alors, on va lui demander de faire correctement les choses à ce niveau-là.

Et il y a une chose sur laquelle je veux insister, c'est, en toute fin d'article, dans un seul des articles sur le privé en santé, Christian Dubé dit : Mais oui, on veut forcer les gens à pratiquer au Québec, mais ils pourront pratiquer où ils veulent, c'est-à-dire on voudra abolir les PREM. Il a été un peu plus nuancé ce matin, mais l'idée d'abolir les PREM, là, c'est dangereux, c'est risqué pour les patients en région. La raison pour laquelle on propose un plan d'effectifs médicaux régional à chaque année, c'est pour s'assurer que les gens en Gaspésie, sur la Côte-Nord, en Abitibi-Témiscamingue ont accès à des médecins de famille. Il n'y a aucun problème de recrutement de médecins de famille à Montréal, à Québec, en Estrie, là où les facultés de médecine sont. Il y a des graves problèmes de recrutement dans ces régions-là. Alors, si on abolit les PREM, j'espère que le ministre Dubé a autre chose en tête. Mais je vous le dis, il va nous trouver sur son chemin si c'est pour diminuer l'accès aux médecins en région.

Journaliste : Juste pour précision, là, pour les gens qui écoutent, les PREM, ça veut dire quoi?

M. Fortin :Essentiellement, le gouvernement, à chaque année, propose un plan qui vient dire quelles régions... dans quelles régions peuvent s'établir les nouveaux facturants, les nouveaux médecins. Par exemple, cette année, il y avait 109 nouveaux médecins qui pouvaient s'établir dans l'île... sur l'île de Montréal. Ces 109 postes là ont été comblés. Il y en a 17 qui pouvaient s'établir sur la Côte-Nord et il y a sept postes non comblés. Donc, il y a près de 40 % des postes déjà, sur la Côte-Nord, qui ne sont pas comblés, près de 40 % des postes en Abitibi-Témiscamingue qui ne sont pas comblés, près de 60 % des postes en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui ne sont pas comblés, alors qu'à Montréal, à Québec et en Estrie, ils sont tous comblés. On ne peut pas dire aux médecins du Québec : Vous pourrez pratiquer où vous voudrez, ça va engendrer des graves enjeux de pénurie de médecins dans certaines régions éloignées.

Journaliste : Peut-être juste une petite dernière. Comment sont vos relations actuellement avec M. Dubé? Parce que j'ai remarqué, parce que j'étais dans le salon rouge, qu'on était comme en plein hiver à moins 40 ce matin. Je me suis-tu trompé?

M. Fortin :Honnêtement, je ne le sais pas, comment vont mes relations avec M. Dubé. C'est...

Journaliste : ...j'avais un sentiment que vous étiez pas mal moins 40 avec lui, là, quand vous êtes arrivé puis quand vous êtes parti, là. C'est... Ça ne s'est pas replacé?

M. Fortin :Non, on a été... on a été cordial. Je pense qu'on est capable... du moins moi, je suis capable de... d'aller en commission parlementaire, de faire mon travail, de défendre les intérêts des patients. Alors, honnêtement, je l'ai dit la semaine dernière, je le redis cette semaine, là, moi, quand je viens à Québec, je ne me pose pas la question : Est-ce que je vais être capable de gérer ma relation avec tel, tel, tel ministre cette semaine? Ce que je me pose comme question, c'est : Comment je vais défendre les patients cette semaine?

Journaliste : ...la sortie de M. Dubé ce matin? Ça a surpris tout le monde, là, de toute évidence. Comment vous expliquez qu'il prenne cette position-là à ce moment-ci?

M. Fortin :Bien, c'est un... c'est un vrai aveu d'échec, honnêtement, là. L'explosion du privé en santé et les conséquences que ça a pour le public, elles sont évidentes. Est-ce que M. Dubé est sorti pour en faire un outil de négociation? On verra. Est-ce que M. Dubé est sorti parce que le Collège des médecins faisait une sortie sur cet enjeu-là? C'est possible. Est-ce qu'il est sorti parce qu'il y avait une interpellation aujourd'hui sur cet enjeu-là et il voulait avoir quelque chose à dire? C'est possible. Ce sera à lui de nous expliquer comment il a cheminé puis comment il est arrivé à ce constat-là. Mais le fond de l'enjeu, c'est qu'il y a des patients qui n'obtiennent pas les soins parce que dans certains... à certains endroits au Québec, ils ne sont plus disponibles parce que tout est concentré au privé.

Dans ma région, en Outaouais, là, en 2020, il y avait 0,5 % des opérations qui se faisaient au privé. Cette année, il y a 49 % des opérations qui se font au privé. Il y a trois chirurgiens plastiques sur quatre qui ont quitté le réseau public pour aller travailler au privé, et ça fait en sorte qu'il y a des patients, quand ils ont une urgence et qu'ils se présentent à l'hôpital, bien, il n'y en a plus, de chirurgien plastique, pour eux. Ils doivent se déplacer jusqu'à Laval parce qu'ils ont un doigt fracturé. C'est ça, les conséquences de ce que Christian Dubé a permis au cours des dernières années. C'est ça, les conséquences que ce réseau-là, dans certaines régions, ce n'est plus un réseau complémentaire, c'est un réseau qui est presque le réseau principal.

Journaliste : ...a souvent dit, quand même, que c'était temporaire, c'était pour sortir de la pandémie, c'était une façon d'effectuer un rattrapage, surtout pour les chirurgies, mais est-ce qu'il n'y a pas là un fond de vérité?

M. Fortin :Bien, sur l'utilisation des CMS, là, on n'a jamais été contre ça. Effectivement, il y avait un lieu, un moment, une nécessité d'avoir un certain recours aux CMS. Là où on a un enjeu, c'est quand ça mène à des situations comme celle-là, où le réseau public n'est plus en mesure de donner les services à des gens qui en ont besoin de façon urgente, parce que le réseau des CMS, ce n'est plus un réseau complémentaire, c'est presque rendu le réseau principal dans une région comme la mienne.

Alors, ça, c'est Christian Dubé qui a permis ça. Et la raison pour laquelle ce... ces médecins-là ont quitté, là... On ne peut pas simplement régler ça en disant : Ah! bien, on va forcer les nouveaux médecins à aller... à aller au public. Ces médecins-là, ce sont des médecins d'expérience, qui ont dépassé le cinq ou le 10 ans, là, de pratique au public et qui ont choisi de quitter parce qu'ils n'avaient plus de temps d'opération dans le privé... dans le public. Ces gens-là ont quitté parce que le réseau public ne leur permet... ne leur permettait pas de faire leur travail, de traiter les patients, de voir les patients, de les opérer, parce qu'il n'y a pas assez d'infirmières, parce qu'il n'y a pas assez de personnel, parce que le réseau est mal organisé en ce moment. Et alors, oui, on peut parler de toutes sortes d'avenues possibles pour forcer les médecins, pour en avoir plus, de médecins, qui travaillent dans le... dans le public, mais encore faut-il que les changements soient faits à l'intérieur du système. Sinon on ne fait que pelleter par en avant le problème.

Journaliste : ...les ramener, ces médecins-là, qui sont partis?

M. Fortin :Bien, il faut surtout les... leur donner des conditions pour qu'ils réussissent. Parce que, si on ne fait que ramener les médecins puis qu'ils n'ont pas plus d'infirmières, qu'ils n'ont pas plus de temps de salle d'opération, le patient n'est pas plus avancé. Alors, ce qu'il faut réellement, c'est changer le système pour qu'il y ait assez de temps d'opération pour leur permettre de voir leurs patients.

Journaliste : Dans l'histoire de votre parti, votre parti a déjà flirté quand même avec le privé, il a déjà laissé de la place au privé. Est-ce que vous êtes en train de dire, dans la course qui s'en vient puis pour les militants : Notre position, elle est là, ça va être le public, ou il faut avoir encore de la place pour le privé? Est-ce que ça peut se discuter dans une course, ça?

M. Fortin :Il peut y avoir de la place pour le privé en santé, là. Vous avez... vous n'avez pas tort, là, ça faisait partie de notre plateforme, la dernière fois, et on continue de croire qu'il y a une place pour le privé en santé. Mais, quand une région passe de 0,5 % de chirurgies dans le privé à 49 % de chirurgies dans le privé, et que ça a un impact sur le fonctionnement du réseau, que ça a un impact sur le système de santé publique, à un moment donné, il faut tracer une ligne, là.

Ça, c'est le bilan de Christian Dubé en deux ans seulement dans une région du Québec. Alors, oui, on peut avoir une discussion sur comment on s'assure que le système public peut en offrir davantage aux Québécois. Mais, dans la proposition que Christian Dubé met de l'avant, il faut mesurer les impacts, là. Des médecins qui vont... par exemple, qui terminent leurs études, qui vont faire des fellowships aux États-Unis et qui reviennent, il y en a beaucoup. Est-ce qu'on peut pénaliser ces médecins-là? Est-ce qu'on veut... Est-ce qu'on veut priver des gens qui pourraient offrir des services dans le privé mais qui ne peuvent pas le faire en ce moment, comme les chirurgiens de l'Outaouais, parce que le système n'est pas adapté à eux? Il y a tout un système d'échange également de médecins résidents à travers le Canada, parce qu'entre autres le Québec n'a pas de place pour certains résidents, alors on les envoie dans d'autres provinces. Il y a un système d'échange. Est-ce qu'on veut pénaliser ceux-là?

Alors, ce qu'on demande à Christian Dubé ici, là, c'est de faire les choses correctement, de mesurer tous les impacts. Nous, on pense qu'on peut... on peut étudier une avenue comme celle-là, mais il faut regarder ce qui se fait ailleurs aussi, là. Quand on regarde à ce que l'Ontario fait, notamment au niveau du prix des activités médicales, ça peut être une avenue intéressante pour qu'entre autres au niveau des médecins de famille, ils soient tout aussi intéressés par le public qu'ils ne le sont par le privé.

Journaliste : Sur les GMF, là, qui sont opérés de plus en plus par des entrepreneurs qui sont... qui n'ont rien à voir avec la médecine, là, on a vu une enquête avec toutes sortes de dérives, là. Qu'est-ce qu'on doit faire par rapport à ça? Est-ce que vous êtes étonné qu'il y ait des situations comme ça qui surviennent dans des GMF?

M. Fortin :Bien, je vous dirais, «étonné», c'est peut-être un grand mot. Mais là où le Collège des médecins, qui s'est prononcé sur cette question-là, a raison, c'est qu'on n'a pas les leviers nécessaires pour assurer une continuité de soins dans ces... dans ces endroits-là. Alors, la solution magique, là, je ne peux pas vous la donner aujourd'hui, mais je suis content de voir que le Collège des médecins va se pencher sur cette question-là pour voir comment on peut assurer une certaine continuité de soins, quels leviers on a besoin. J'espère qu'ils vont nous faire des propositions au cours des semaines, des mois qui s'en viennent. Parce que, des situations comme celle-là, où les patients, du jour au lendemain, perdent leur accès, et des patients qui en ont grandement besoin dans certains cas, on ne peut pas accepter ça. Alors, il faut voir le comment, là. J'ose croire que maintenant que le collège nous dit : Il nous manque d'outils, qu'ils vont nous proposer lesquels ils ont besoin.

Journaliste : ...pas faire comme avec les pharmacies par exemple? Que ça peut seulement être des pharmaciens propriétaires?

M. Fortin :Bien, ça peut être une des avenues. Mais encore là, j'aimerais entendre la perspective du Collège des médecins sur cet... sur cet enjeu-là.

Journaliste : Sur l'élection américaine, M. Tanguay, est-ce que vous entrevoyez... est-ce que vous entrevoyez des problèmes de protectionnisme autant que le gouvernement?

M. Tanguay : Je pense qu'indépendamment de qui sera élu qu'on aura des négociations, ça, c'est clair, pour renouveler l'ALENA, l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique, qui doit être négocié pour 2026. C'est une question qui, nous, au Parti libéral du Québec, les échanges économiques, est fondamentale et importante. On est, je vous dirais, rassurés de voir que dès le début de cette année 2024, il y a déjà plusieurs rencontres qui ont été initiées, entre autres par la diplomatie canadienne. Mais aussi s'assurer que le Québec prenne part active dans les discussions interprovinciales avec le fédéral pour, entre autres, s'assurer qu'on puisse sortir gagnants de cette réouverture de l'entente là qui est prévue, de se prendre tôt, parce qu'il va commencer à y avoir des premiers pourparlers dès l'an prochain, pour savoir comment on peut tirer notre épingle du jeu...

Journaliste : ...Mme Ghazal, tout à l'heure, de Québec solidaire, dit craindre pour les droits des femmes, en fait, si jamais Trump était élu aux États-Unis. Est-ce que vous partagez cette même crainte-là?

M. Tanguay : Je pense que c'est une préoccupation tout à fait justifiée. Encore une fois, je ne vais pas commencer à m'immiscer dans l'élection présidentielle, mais, effectivement, quand on voit ce qui se passe au sud de la frontière, c'est excessivement préoccupant quant à la défense des droits des femmes, notamment l'accès à l'avortement, c'est bouleversant, même, quand on voit que la jurisprudence en la matière a été renversée par la Cour suprême. Un président des États-Unis a un impact très tangible, notamment dans la nomination, on l'a vu, des juges à la Cour suprême. Alors, ça fait partie aussi des préoccupations très tangibles.

Journaliste : Est-ce que, donc, vous... votre cœur balance, ne serait-ce que pour cet élément-là...

M. Tanguay : Ah! bien, écoutez, je pense que vous pouvez le déduire très clairement. Ce n'est pas à moi à affirmer ça aujourd'hui, là, mais je pense que vous pouvez le déduire très clairement, là.

Journaliste : Just in English. M. Fortin, I want to hear you on what M. Dubé proposed when it comes to doctors and, you know, new doctors who have just graduated and finish their...their medical school. You know, his intention seemed very clear, but is it simple? Can it just be applied, just like that?

M. Fortin : You know, on the... on the objective, I think everybody will say that it's... it's a worthwhile objective. I used the term «louable» in French, I'm not sure what the translation is, but I think it's a worthwhile objective. Now, the issue is on how you actually do it. There's all sorts of considerations that have to... that have to take place. Is restricting... is restricting access to doctors to certain clinics the best way of going forward? Is there other measures that need to be put in place? Also, for example, Ontario just... Ontario proposes the fact that, if you're in a private clinic and you're in a public clinic, you get paid the exact same amount of money. Those are considerations that have to be put forward. Also, what Ontario has proposed on ensuring that only a certain amount of out-of-province students can come in to their medical faculties is something that... that, certainly, has to be explored. So, there's different ways of doing it.

But there is a... there is a real problem, right now, with our public health care system, given the... given that Minister Dubé has allowed the explosion of private clinics, and he's put all his eggs in one basket, and, all of a sudden, today... today, everything's coming home to roost. So, there really is a... I think, a pretty clear understanding, on the part of everybody, that we need to strengthen the public health care system. There are regions, like mine, where people can't even get their fractured finger fixed, they have to go 200 kilometres away to do it.

So, we're open to the debate, we're open to seeing his bill, but I think a lot more has to be done than what's simply being proposed right now.

Journaliste : Do you think this would make a big difference? You know, we know there's... I think it's about 800 doctors who work full time in private, and there's many others who sort of go back and forth. Do you see this helping short-term? Is it more long-term? Will it make a big difference, in your opinion?

M. Fortin : We're on a slippery slope, right now, in terms of the number of doctors, new doctors who are choosing not to go to... to the public health care system, so, it's something that can have... that can have an impact in the short term. But again, if Minister Dubé is only using this as a negotiation tactic, and he's willing to put other things on the table, like the Plan régional d'effectifs médicaux, which allows... which ensures that certain regions, mainly, faraway regions, get access to doctors, if he's willing to sacrifice that to... to restrict doctors from practicing in the private sector, if he's using one to say to the doctors: Listen, I'm taking away something from you, but I'm going to give you something else, that's going to be a real problem, because it's already hard enough to attract doctors to the regions of Québec, to the faraway regions, the Abitibi, the Côte-Nord, the Gaspésie, that he cannot be willing to use that as a... as a trading chip in his negotiations with the doctors. That, simply, is unconceivable to us.

Journaliste : It's a huge night for the world, right, tonight, the election? I mean, what are you thinking? What are your thoughts? How are you feeling going into tonight?

M. Tanguay : The fact is that we don't have any influence on the end results, and that's the... about the American democracy, of course. That being said, it's going to... it's going to have a very tangible and concrete impact on the way we are living for the next four and a half years. For instance, the Free Trade Agreement will be renegotiated and it has to be resigned by 2026. And we must make sure... and we are satisfied to see that there's already work being done preparing that very important negotiation for the economy of Québec. And I think that François Legault... and I'm willing to recognize that... I think that he's willing to be proactive. But we must assume in Québec a leadership within the Canadian Federation to make sure that it's going to be at the end of the day a good Free Trade Agreement for Québec economy. So, that's part of our concerns. We'll see the end results and we'll hope for the best.

Journaliste : Thank you.

M. Tanguay : Thank you.

Le Modérateur : Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 41)

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