(Onze heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay
: ...chacun
et à chacune. Ce matin, on va vous parler de santé et de l'échec de François
Legault. Rappelez-vous, François Legault, élu pour la première fois en 2018,
lui, il allait améliorer l'accès aux soins dans le système de santé pour les
Québécoises et Québécois, et force est de constater, dans sa septième année...
il a six années, déjà, derrière la cravate... dans sa septième année, l'accès
aux soins, c'est pire que pire. François Legault a abandonné les Québécoises et
Québécois, notamment sur les nombreuses listes d'attente. Plus de 160 000 Québécoises
et Québécois sont en attente d'une chirurgie, et les délais ne sont même pas
respectés, également, pour les chirurgies de plus d'un an, les objectifs ont
constamment été modifiés et repoussés.
Alors, François Legault a abandonné les
Québécoises et Québécois en santé. C'est un improvisateur, qui n'a pas pu
améliorer l'accès aux soins, c'est son échec. Ça va être long, les deux
dernières années qu'il lui reste, à François Legault. Je vais maintenant céder
la parole à mon collègue André Fortin.
M. Fortin :Merci, merci, Marc. L'interpellation de ce matin, en santé,
était particulièrement intéressante. On a... on a eu l'impression très nette,
en quittant cette rencontre-là, que le ministre Dubé avait surpris son propre
gouvernement. La... Les députés, les députés gouvernementaux ont passé la
session presque entière à suggérer tous les bienfaits du système privé de
santé, des CMS, de l'apport qu'ils ont, que c'est un chef-lieu de l'innovation
pour décider, alors que le ministre Dubé, de son côté, affirmait vouloir sevrer
l'État de cette dépendance-là aux... aux cliniques médicales spécialisées
privées. Alors, on a vraiment l'impression que Christian Dubé a surpris son
propre parti.
Sur le fond des choses, on va participer à
l'exercice, on va voir ce qui est proposé, mais il faut faire les choses
correctement. Et ça, c'est une habitude du ministre Dubé, là, il présente... il
présente des grands principes, il... On travaille avec lui, comme ça a été le
cas pour les agences privées, au niveau des infirmières, mais dans l'application,
il ne fait pas le travail nécessaire pour que ça aboutisse à bon port. On l'a
vu cet été, là, avec les pénuries importantes sur la Côte-Nord, qui ont mené à
des situations périlleuses, disons, pour des patients. Alors, on va lui
demander de faire correctement les choses à ce niveau-là.
Et il y a une chose sur laquelle je veux
insister, c'est, en toute fin d'article, dans un seul des articles sur le privé
en santé, Christian Dubé dit : Mais oui, on veut forcer les gens à
pratiquer au Québec, mais ils pourront pratiquer où ils veulent, c'est-à-dire
on voudra abolir les PREM. Il a été un peu plus nuancé ce matin, mais l'idée
d'abolir les PREM, là, c'est dangereux, c'est risqué pour les patients en
région. La raison pour laquelle on propose un plan d'effectifs médicaux
régional à chaque année, c'est pour s'assurer que les gens en Gaspésie, sur la
Côte-Nord, en Abitibi-Témiscamingue ont accès à des médecins de famille. Il n'y
a aucun problème de recrutement de médecins de famille à Montréal, à Québec, en
Estrie, là où les facultés de médecine sont. Il y a des graves problèmes de
recrutement dans ces régions-là. Alors, si on abolit les PREM, j'espère que le ministre
Dubé a autre chose en tête. Mais je vous le dis, il va nous trouver sur son
chemin si c'est pour diminuer l'accès aux médecins en région.
Journaliste : Juste pour
précision, là, pour les gens qui écoutent, les PREM, ça veut dire quoi?
M. Fortin :Essentiellement, le gouvernement, à chaque année, propose
un plan qui vient dire quelles régions... dans quelles régions peuvent
s'établir les nouveaux facturants, les nouveaux médecins. Par exemple, cette
année, il y avait 109 nouveaux médecins qui pouvaient s'établir dans
l'île... sur l'île de Montréal. Ces 109 postes là ont été comblés. Il y en
a 17 qui pouvaient s'établir sur la Côte-Nord et il y a sept postes non
comblés. Donc, il y a près de 40 % des postes déjà, sur la Côte-Nord, qui
ne sont pas comblés, près de 40 % des postes en Abitibi-Témiscamingue qui
ne sont pas comblés, près de 60 % des postes en
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui ne sont pas comblés, alors qu'à Montréal, à
Québec et en Estrie, ils sont tous comblés. On ne peut pas dire aux médecins du
Québec : Vous pourrez pratiquer où vous voudrez, ça va engendrer des
graves enjeux de pénurie de médecins dans certaines régions éloignées.
Journaliste : Peut-être juste
une petite dernière. Comment sont vos relations actuellement avec M. Dubé?
Parce que j'ai remarqué, parce que j'étais dans le salon rouge, qu'on était
comme en plein hiver à moins 40 ce matin. Je me suis-tu trompé?
M. Fortin :Honnêtement, je ne le sais pas, comment vont mes relations
avec M. Dubé. C'est...
Journaliste : ...j'avais un
sentiment que vous étiez pas mal moins 40 avec lui, là, quand vous êtes arrivé
puis quand vous êtes parti, là. C'est... Ça ne s'est pas replacé?
M. Fortin :Non, on a été... on a été cordial. Je pense qu'on est
capable... du moins moi, je suis capable de... d'aller en commission
parlementaire, de faire mon travail, de défendre les intérêts des patients.
Alors, honnêtement, je l'ai dit la semaine dernière, je le redis cette semaine,
là, moi, quand je viens à Québec, je ne me pose pas la question : Est-ce
que je vais être capable de gérer ma relation avec tel, tel, tel ministre cette
semaine? Ce que je me pose comme question, c'est : Comment je vais
défendre les patients cette semaine?
Journaliste : ...la sortie de
M. Dubé ce matin? Ça a surpris tout le monde, là, de toute évidence. Comment
vous expliquez qu'il prenne cette position-là à ce moment-ci?
M. Fortin :Bien, c'est un... c'est un vrai aveu d'échec, honnêtement,
là. L'explosion du privé en santé et les conséquences que ça a pour le public,
elles sont évidentes. Est-ce que M. Dubé est sorti pour en faire un outil de
négociation? On verra. Est-ce que M. Dubé est sorti parce que le Collège des
médecins faisait une sortie sur cet enjeu-là? C'est possible. Est-ce qu'il est
sorti parce qu'il y avait une interpellation aujourd'hui sur cet enjeu-là et il
voulait avoir quelque chose à dire? C'est possible. Ce sera à lui de nous
expliquer comment il a cheminé puis comment il est arrivé à ce constat-là. Mais
le fond de l'enjeu, c'est qu'il y a des patients qui n'obtiennent pas les soins
parce que dans certains... à certains endroits au Québec, ils ne sont plus
disponibles parce que tout est concentré au privé.
Dans ma région, en Outaouais, là, en 2020,
il y avait 0,5 % des opérations qui se faisaient au privé. Cette année, il
y a 49 % des opérations qui se font au privé. Il y a trois chirurgiens
plastiques sur quatre qui ont quitté le réseau public pour aller travailler au
privé, et ça fait en sorte qu'il y a des patients, quand ils ont une urgence et
qu'ils se présentent à l'hôpital, bien, il n'y en a plus, de chirurgien
plastique, pour eux. Ils doivent se déplacer jusqu'à Laval parce qu'ils ont un
doigt fracturé. C'est ça, les conséquences de ce que Christian Dubé a permis au
cours des dernières années. C'est ça, les conséquences que ce réseau-là, dans
certaines régions, ce n'est plus un réseau complémentaire, c'est un réseau qui
est presque le réseau principal.
Journaliste : ...a souvent
dit, quand même, que c'était temporaire, c'était pour sortir de la pandémie,
c'était une façon d'effectuer un rattrapage, surtout pour les chirurgies, mais
est-ce qu'il n'y a pas là un fond de vérité?
M. Fortin :Bien, sur l'utilisation des CMS, là, on n'a jamais été
contre ça. Effectivement, il y avait un lieu, un moment, une nécessité d'avoir
un certain recours aux CMS. Là où on a un enjeu, c'est quand ça mène à des
situations comme celle-là, où le réseau public n'est plus en mesure de donner
les services à des gens qui en ont besoin de façon urgente, parce que le réseau
des CMS, ce n'est plus un réseau complémentaire, c'est presque rendu le réseau
principal dans une région comme la mienne.
Alors, ça, c'est Christian Dubé qui a
permis ça. Et la raison pour laquelle ce... ces médecins-là ont quitté, là...
On ne peut pas simplement régler ça en disant : Ah! bien, on va forcer les
nouveaux médecins à aller... à aller au public. Ces médecins-là, ce sont des
médecins d'expérience, qui ont dépassé le cinq ou le 10 ans, là, de pratique
au public et qui ont choisi de quitter parce qu'ils n'avaient plus de temps
d'opération dans le privé... dans le public. Ces gens-là ont quitté parce que
le réseau public ne leur permet... ne leur permettait pas de faire leur
travail, de traiter les patients, de voir les patients, de les opérer, parce
qu'il n'y a pas assez d'infirmières, parce qu'il n'y a pas assez de personnel,
parce que le réseau est mal organisé en ce moment. Et alors, oui, on peut
parler de toutes sortes d'avenues possibles pour forcer les médecins, pour en
avoir plus, de médecins, qui travaillent dans le... dans le public, mais encore
faut-il que les changements soient faits à l'intérieur du système. Sinon on ne
fait que pelleter par en avant le problème.
Journaliste : ...les ramener,
ces médecins-là, qui sont partis?
M. Fortin :Bien, il faut surtout les... leur donner des conditions
pour qu'ils réussissent. Parce que, si on ne fait que ramener les médecins puis
qu'ils n'ont pas plus d'infirmières, qu'ils n'ont pas plus de temps de salle
d'opération, le patient n'est pas plus avancé. Alors, ce qu'il faut réellement,
c'est changer le système pour qu'il y ait assez de temps d'opération pour leur
permettre de voir leurs patients.
Journaliste : Dans l'histoire
de votre parti, votre parti a déjà flirté quand même avec le privé, il a déjà
laissé de la place au privé. Est-ce que vous êtes en train de dire, dans la
course qui s'en vient puis pour les militants : Notre position, elle est
là, ça va être le public, ou il faut avoir encore de la place pour le privé?
Est-ce que ça peut se discuter dans une course, ça?
M. Fortin :Il peut y avoir de la place pour le privé en santé, là.
Vous avez... vous n'avez pas tort, là, ça faisait partie de notre plateforme,
la dernière fois, et on continue de croire qu'il y a une place pour le privé en
santé. Mais, quand une région passe de 0,5 % de chirurgies dans le privé à
49 % de chirurgies dans le privé, et que ça a un impact sur le
fonctionnement du réseau, que ça a un impact sur le système de santé publique,
à un moment donné, il faut tracer une ligne, là.
Ça, c'est le bilan de Christian Dubé en
deux ans seulement dans une région du Québec. Alors, oui, on peut avoir une
discussion sur comment on s'assure que le système public peut en offrir
davantage aux Québécois. Mais, dans la proposition que Christian Dubé met de
l'avant, il faut mesurer les impacts, là. Des médecins qui vont... par exemple,
qui terminent leurs études, qui vont faire des fellowships aux États-Unis et
qui reviennent, il y en a beaucoup. Est-ce qu'on peut pénaliser ces
médecins-là? Est-ce qu'on veut... Est-ce qu'on veut priver des gens qui
pourraient offrir des services dans le privé mais qui ne peuvent pas le faire
en ce moment, comme les chirurgiens de l'Outaouais, parce que le système n'est
pas adapté à eux? Il y a tout un système d'échange également de médecins
résidents à travers le Canada, parce qu'entre autres le Québec n'a pas de place
pour certains résidents, alors on les envoie dans d'autres provinces. Il y a un
système d'échange. Est-ce qu'on veut pénaliser ceux-là?
Alors, ce qu'on demande à Christian Dubé
ici, là, c'est de faire les choses correctement, de mesurer tous les impacts.
Nous, on pense qu'on peut... on peut étudier une avenue comme celle-là, mais il
faut regarder ce qui se fait ailleurs aussi, là. Quand on regarde à ce que
l'Ontario fait, notamment au niveau du prix des activités médicales, ça peut
être une avenue intéressante pour qu'entre autres au niveau des médecins de
famille, ils soient tout aussi intéressés par le public qu'ils ne le sont par
le privé.
Journaliste : Sur les GMF,
là, qui sont opérés de plus en plus par des entrepreneurs qui sont... qui n'ont
rien à voir avec la médecine, là, on a vu une enquête avec toutes sortes de
dérives, là. Qu'est-ce qu'on doit faire par rapport à ça? Est-ce que vous êtes
étonné qu'il y ait des situations comme ça qui surviennent dans des GMF?
M. Fortin :Bien, je vous dirais, «étonné», c'est peut-être un grand
mot. Mais là où le Collège des médecins, qui s'est prononcé sur cette
question-là, a raison, c'est qu'on n'a pas les leviers nécessaires pour assurer
une continuité de soins dans ces... dans ces endroits-là. Alors, la solution
magique, là, je ne peux pas vous la donner aujourd'hui, mais je suis content de
voir que le Collège des médecins va se pencher sur cette question-là pour voir
comment on peut assurer une certaine continuité de soins, quels leviers on a
besoin. J'espère qu'ils vont nous faire des propositions au cours des semaines,
des mois qui s'en viennent. Parce que, des situations comme celle-là, où les
patients, du jour au lendemain, perdent leur accès, et des patients qui en ont
grandement besoin dans certains cas, on ne peut pas accepter ça. Alors, il faut
voir le comment, là. J'ose croire que maintenant que le collège nous dit :
Il nous manque d'outils, qu'ils vont nous proposer lesquels ils ont besoin.
Journaliste : ...pas faire
comme avec les pharmacies par exemple? Que ça peut seulement être des
pharmaciens propriétaires?
M. Fortin :Bien, ça peut être une des avenues. Mais encore là,
j'aimerais entendre la perspective du Collège des médecins sur cet... sur cet
enjeu-là.
Journaliste : Sur l'élection
américaine, M. Tanguay, est-ce que vous entrevoyez... est-ce que vous
entrevoyez des problèmes de protectionnisme autant que le gouvernement?
M. Tanguay : Je pense
qu'indépendamment de qui sera élu qu'on aura des négociations, ça, c'est clair,
pour renouveler l'ALENA, l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis-Mexique,
qui doit être négocié pour 2026. C'est une question qui, nous, au Parti libéral
du Québec, les échanges économiques, est fondamentale et importante. On est, je
vous dirais, rassurés de voir que dès le début de cette année 2024, il y a
déjà plusieurs rencontres qui ont été initiées, entre autres par la diplomatie
canadienne. Mais aussi s'assurer que le Québec prenne part active dans les
discussions interprovinciales avec le fédéral pour, entre autres, s'assurer
qu'on puisse sortir gagnants de cette réouverture de l'entente là qui est
prévue, de se prendre tôt, parce qu'il va commencer à y avoir des premiers pourparlers
dès l'an prochain, pour savoir comment on peut tirer notre épingle du jeu...
Journaliste
: ...Mme
Ghazal, tout à l'heure, de Québec solidaire, dit craindre pour les droits des
femmes, en fait, si jamais Trump était élu aux États-Unis. Est-ce que vous
partagez cette même crainte-là?
M. Tanguay : Je pense que
c'est une préoccupation tout à fait justifiée. Encore une fois, je ne vais pas
commencer à m'immiscer dans l'élection présidentielle, mais, effectivement,
quand on voit ce qui se passe au sud de la frontière, c'est excessivement
préoccupant quant à la défense des droits des femmes, notamment l'accès à l'avortement,
c'est bouleversant, même, quand on voit que la jurisprudence en la matière a
été renversée par la Cour suprême. Un président des États-Unis a un impact très
tangible, notamment dans la nomination, on l'a vu, des juges à la Cour suprême.
Alors, ça fait partie aussi des préoccupations très tangibles.
Journaliste : Est-ce que,
donc, vous... votre cœur balance, ne serait-ce que pour cet élément-là...
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, je pense que vous pouvez le déduire très clairement. Ce n'est pas à
moi à affirmer ça aujourd'hui, là, mais je pense que vous pouvez le déduire
très clairement, là.
Journaliste :
Just in English. M. Fortin, I want to
hear you on what M. Dubé proposed when it comes to doctors and, you know, new
doctors who have just graduated and finish their...their medical school. You
know, his intention seemed very clear, but is it simple? Can it just be
applied, just like that?
M. Fortin :
You know, on the... on the objective, I
think everybody will say that it's... it's a worthwhile objective. I used the
term «louable» in French, I'm not sure what the translation is, but I think
it's a worthwhile objective. Now, the issue is on how you actually do it.
There's all sorts of considerations that have to... that have to take place. Is
restricting... is restricting access to doctors to certain clinics the best way
of going forward? Is there other measures that need to be put in place? Also,
for example, Ontario just... Ontario proposes the fact that, if you're in a
private clinic and you're in a public clinic, you get paid the exact same
amount of money. Those are considerations that have to be put forward. Also,
what Ontario has proposed on ensuring that only a certain amount of
out-of-province students can come in to their medical faculties is something
that... that, certainly, has to be explored. So, there's different ways of
doing it.
But there is a... there
is a real problem, right now, with our public health care system, given the...
given that Minister Dubé has allowed the explosion of private clinics, and he's
put all his eggs in one basket, and, all of a sudden, today... today,
everything's coming home to roost. So, there really is a... I think, a pretty
clear understanding, on the part of everybody, that we need to strengthen the
public health care system. There are regions, like mine, where people can't
even get their fractured finger fixed, they have to go 200 kilometres away to
do it.
So, we're open to the
debate, we're open to seeing his bill, but I think a lot more has to be done
than what's simply being proposed right now.
Journaliste :
Do you think this would make a big
difference? You know, we know there's... I think it's about 800 doctors who
work full time in private, and there's many others who sort of go back and
forth. Do you see this helping short-term? Is it more long-term? Will it make a
big difference, in your opinion?
M. Fortin :
We're on a slippery slope, right now,
in terms of the number of doctors, new doctors who are choosing not to go to...
to the public health care system, so, it's something that can have... that can
have an impact in the short term. But again, if Minister Dubé is only using
this as a negotiation tactic, and he's willing to put other things on the
table, like the Plan régional d'effectifs médicaux, which allows... which
ensures that certain regions, mainly, faraway regions, get access to doctors,
if he's willing to sacrifice that to... to restrict doctors from practicing in
the private sector, if he's using one to say to the doctors: Listen, I'm taking
away something from you, but I'm going to give you something else, that's going
to be a real problem, because it's already hard enough to attract doctors to
the regions of Québec, to the faraway regions, the Abitibi, the Côte-Nord, the
Gaspésie, that he cannot be willing to use that as a... as a trading chip in
his negotiations with the doctors. That, simply, is unconceivable to us.
Journaliste :
It's a huge night for the world, right,
tonight, the election? I mean, what are you thinking? What are your thoughts?
How are you feeling going into tonight?
M. Tanguay :
The fact is that we don't have any
influence on the end results, and that's the... about the American democracy,
of course. That being said, it's going to... it's going to have a very tangible
and concrete impact on the way we are living for the next four and a half years.
For instance, the Free Trade Agreement will be renegotiated and it has to be
resigned by 2026. And we must make sure... and we are satisfied to see that
there's already work being done preparing that very important negotiation for
the economy of Québec. And I think that François Legault... and I'm willing to recognize that... I think that he's willing
to be proactive. But we must assume in Québec a leadership within the Canadian
Federation to make sure that it's going to be at the end of the day a good Free
Trade Agreement for Québec economy. So, that's part of our concerns. We'll see
the end results and we'll hope for the best.
Journaliste :
Thank you.
M. Tanguay :
Thank you.
Le
Modérateur : Merci, tout le monde.
(Fin à 11 h 41)