(Onze heures une minute)
Mme Ghazal : Bonjour, tout le
monde. Aujourd'hui, c'est jour d'élection américaine. C'est un jour très
crucial pour les droits des femmes. On va regarder ça avec beaucoup, beaucoup d'attention.
Et contrairement à ce que dit la ministre
de la Condition féminine, Martine Biron, Trump ou Harris, ce n'est pas du
pareil au même. Moi, j'ai été abasourdie quand j'ai vu ça hier. Sur le
protectionnisme, il y a des enjeux qui sont réels, mais il n'y a pas... ce n'est
pas le seul enjeu, il y en a beaucoup d'autres, notamment celui sur les droits
des femmes, le droit à l'avortement entre autres. Je me dis que ce qu'a dit Mme
Martine Biron, bien, ça en dit long sur la vision de la CAQ sur les relations
internationales. Pour eux, les relations internationales, ça doit uniquement
être guidé par des affaires, par faire de la business par les entreprises. Ils
ont totalement délaissé la responsabilité du Québec de parler aussi de
questions de droits de la personne et des droits des femmes.
Moi, je suis extrêmement préoccupée s'il y
a un gouvernement Trump qui gagne. Pour les droits des femmes, ça va être un
recul majeur non seulement pour les Américaines, mais ça peut aussi nous
contaminer ici, au Canada, au Québec. Si j'étais à la place de Mme Martine
Biron, ministre de la Condition féminine, je serais aussi extrêmement inquiète
de l'élection d'un gouvernement Trump.
M. Marissal : Oui. Merci,
Ruba. Bonjour. Il s'est passé quelque chose de notable ce matin. Ce n'est
pas... ce n'est pas peu dire, vous avez entendu comme moi le ministre de la
Santé nous dire que nous pourrions, de façon assez rapide, nous sevrer du privé
en santé.
Bon, je me suis assuré que j'avais bel et
bien pris mes deux... mes deux espressos ce matin puis que j'avais bien compris
ce qui a été dit. Mais ça a été dit, ça a été dit, ça a été... ça a été
développé. Le ministre nous annonce des projets de loi à venir que je ne
commenterai pas parce que je ne les ai pas vus, mais on comprend les... les
orientations vers lesquelles il veut aller. Alors, je vais être bon joueur, là,
je ne bouderai pas mon plaisir, je ne vais pas cracher dans la soupe, mais vous
me permettrez quand même d'attendre de voir les ingrédients de ladite soupe
avant d'en commander un bol. J'ai vu neiger. Des fois, on nous a dit des
choses, ça ne s'est pas... ça ne s'est pas concrétisé.
Par ailleurs, je suis obligé de dire que
le ministre continue de parler des deux côtés de la bouche, là, parce que quand
on continue de donner des permis de cliniques privées, puis d'un autre côté, on
dit on veut empêcher les médecins d'aller au privé, il y a un double discours,
là, qui ne tient pas la route. Alors, je pense que M. Dubé, là, il essaie de
remplir une chaudière dans laquelle il a fait des trous. Alors, il va falloir
commencer par boucher les trous. Allons-y comme ça.
Mais le privé a pris beaucoup, beaucoup de
place avec ce gouvernement-ci. Le gouvernement a été créé par les gouvernements
précédents, on l'a complètement échappé, mais la CAQ, depuis six ans, nourrit
ce monstre-là avec des hormones de croissance. Ça fait que là, il faudrait
arrêter ça au moins maintenant, puis ensuite on discutera. Mais je le redis, il
y a eu un changement de cap majeur ce matin, j'en suis évidemment heureux. Je
suis rempli d'espoir, mais je ne suis pas tout à fait naïf, j'ai vu neiger, on
va attendre de voir la suite.
Journaliste : ...la sortie de
M. Dubé ce matin? Est-ce qu'il sent le vent tourner avec la sortie du Collège
des médecins par exemple?
M. Marissal : C'est possible.
Le Collège des médecins a quand même des arguments d'autorité, et c'est l'ordre
suprême qui protège les patients au Québec. Cela dit, le Collège des médecins,
que je salue d'ailleurs pour le courage dont ils ont fait preuve, là, ils ne
sont pas seuls, même les fédérations, là, que ce soient les omnis ou les
spécialistes, ont tenu des propos comme ça. Les jeunes... les jeunes étudiants
et étudiantes en médecine tiennent des propos comme ça. Mais surtout, surtout,
la population tient des propos comme ça.
Moi, je cumule, là, des centaines de
témoignages de gens qui disent : Je suis tout le temps obligé de payer, je
ne peux plus voir mon médecin, je ne peux même pas parler à la secrétaire de
mon médecin. J'ai besoin de soins, et on est en train de me pousser systématiquement
vers le privé. Ce n'est pas une lubie, là, du député de Rosemont ou de Québec
Solidaire, c'est le terrain qui nous le dit aussi. Alors, tant mieux si le
ministre a enfin vu la lumière, s'il a entendu ça puis qu'on va dans la bonne
direction.
Journaliste
:
...électoraliste, là, vous dites : Il semble qu'on pourrait l'échapper si
jamais on va trop loin vers le privé.
M. Marissal : Ah! je ne
l'accuserais pas d'électoralisme ici. Je pense que j'ai dit que je vais être
bon. Je vais rester bon joueur. Et je répète, si M. Dubé voit enfin les affres
du privé... M. Dubé est député aussi, là, puis les députés de la CAQ sont tous
députés, là, ils entendent toutes les mêmes affaires dans leurs
circonscriptions. C'est vrai que le Collège des médecins en a rajouté une
couche. Tant mieux, on ne sera jamais trop nombreux à défendre notre système,
qu'on a payé de notre argent, hein? C'était... C'est le legs de nos
grands-parents qui l'ont bâti, là, à coups d'impôts, mais de rêves et d'espoirs
aussi. On est en train de leur tourner le dos. Alors, tant mieux, si, en fin,
de un, on met un frein à cette expansion puis qu'on recule, qu'on revienne aux
bonnes bases de notre système.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez qu'il se cherche un peu un nouveau levier, là? Parce qu'il arrive à son
échéance du plan santé, les résultats se font encore attendre. Est-ce que là,
il prend le privé? Parce que, si on parle entre autres des médecins et, bon, le
va-et-vient, ça reste quand même des nombres marginaux, là, de personnes. Donc,
est-ce que là, est-ce qu'il se prend un nouveau levier pour justifier le fait
que finalement sa réforme... ou en fait son plan de santé n'apporte pas les
résultats obtenus à cette date-ci?
M. Marissal : Je ne lui
prêterai pas ces intentions-là. Moi, j'ai entendu qu'il veut qu'on se sèvre du
privé en santé. Pour moi, là, c'est de la musique à mes oreilles. Je vais
attendre, cela dit, la symphonie au complet, là, parce que, des fois, il y a
des fausses notes, là. Puis M. Dubé nous a déjà lancé des idées, là. Il devait
mettre fin au va-et-vient, là, ce que moi j'appelle les portes tournantes, des
médecins qui se promènent du privé. Depuis le mois de mars, il a un règlement
sur son bureau qui permettrait de faire ça, il ne l'a pas fait. Il a, dans la
loi en ce moment, la loi sur l'assurance maladie, une provision, des articles
qui lui disent qu'à partir du moment où il considère que la population est
desservie dans une région parce qu'il y a trop de médecins au privé, il peut
mettre fin à l'exode. C'est dans la loi, ça, ça existe déjà. Il ne l'a pas
utilisé. Il n'a pas voulu aller là.
Moi, j'ai rajouté une demande ce matin,
question de bonne foi : qu'il mette donc fin au projet des mini-hôpitaux
qui, de toute façon, ne s'en va nulle part. Ça a changé de version à peu près
trois, quatre fois, cette affaire-là. La dernière fois, le gouvernement était
incapable de nous expliquer ça mangeait quoi en hiver, cette affaire-là. Je
pense que s'il veut revenir au public, je vais le prendre au mot, là, bien, ce
serait un bon signal à envoyer, là : on ne va pas créer... appelez ça des
mini-hôpitaux ou des cliniques, comme vous voudrez, mais on ne va pas créer des
cliniques privées au moment où on dit qu'on va faire le contraire. Ce serait
incohérent.
Journaliste : Sur les
cliniques, toujours dans la même veine, là, il y avait l'enquête ce matin de La
Presse sur les GMF, là, qui sont maintenant gérés aussi par des
entrepreneurs qui ne sont pas issus du domaine de la santé. Il y a eu plusieurs
cas, là, préoccupants qui ont... rapportés par rapport... les instruments sont
mal lavés, les dossiers de patients sont perdus. D'abord, êtes-vous étonné de ça?
Puis qu'est-ce qu'on devrait faire pour mettre fin ou encadrer cette
situation-là?
M. Marissal : En toute
honnêteté, non, je ne suis pas étonné. J'entends ces histoires-là aussi depuis
des années. C'est pour ça qu'il ne faut pas virer à la marchandisation des
soins de santé. Parce que, s'il y a une piastre à faire, il y a quelqu'un qui
va essayer d'en faire deux puis, s'il peut en faire 3 $, il va en faire
3 $. Mais c'est toujours au détriment des soins de santé et des services.
C'est au détriment des bons ratios, c'est au détriment de la salubrité
élémentaire dans une salle d'op. Ça n'a aucun bon sens, il y a des caïds, là,
d'entrepreneurs qui se sont mis à acheter des cliniques puis qui veulent faire
de l'argent avec ça. C'est le contraire, de un, de la protection du public, de
deux, on ne devrait pas marchandiser les soins de santé. Ça ne devrait jamais
être un outil de profit.
Une voix : ...
M. Marissal : Au Québec... Je
vais juste finir là-dessus, si vous permettez. Au Québec, seuls les pharmaciens
peuvent être propriétaires d'une pharmacie. Mais, pour les cliniques médicales,
là, tous les «fly-by-night», là, peuvent acheter une clinique médicale avec
aucune espèce d'expertise là-dedans. Ça n'a aucun bon sens, là. On ne parle pas
d'un dépanneur, là, on ne parle pas d'acheter une station-service, là. C'est
quand même... en tout respect pour les stations-services, c'est des cliniques
médicales.
Journaliste : Mais est-ce
qu'on interdit donc dans cette pratique-là? Qu'est-ce qu'on fait pour...
M. Marissal : On va au fond
de ça. On enquête. J'ai cru comprendre dans les articles de votre collègue, là,
qu'il y a eu notamment des documents qui sortaient de la RAMQ et du ministère.
On va tout mettre ça ensemble, là, on va se donner une vraie vue d'ensemble,
là. Mais il y a un problème. Il y a un problème. Et d'ailleurs, la Fédération
des médecins omnipraticiens et le Collège des médecins avaient déjà sonné
l'alarme il y a plus d'un an là-dessus. Il y a du monde qui achète des cliniques
pour faire du fric.
Journaliste : Votre réflexion
est rendue où, M. Marissal? Vous avez fait des entrevues... j'imagine, depuis
deux semaines, là. Alors, vous en êtes rendu où dans votre réflexion?
M. Marissal : Oui, elle est à
la même place. Elle est la même place que la semaine dernière. Honnêtement,
depuis quelques jours, c'est plus à la santé que je pensais, puis à mon
interpellation de ce matin, puis à la suite des choses. Je n'ai pas plus
d'indications à vous donner ce matin, là.
Journaliste : Vous n'étiez
pas au congrès de Projet Montréal. Est-ce qu'on vous avait téléphoné?
M. Marissal : Je n'étais pas
au congrès de Projet Montréal.
Journaliste : Pourquoi?
M. Marissal : Ah! De un,
parce que j'avais autre chose à faire. Bien, comme je vous dis : J'ai une
réflexion avec moi-même sur la question. Je dois d'abord régler des trucs avec
moi-même sur mon avenir.
Une voix : ...
M. Marissal : Une chose que
je peux vous dire, c'est que, quand je vous disais il y a deux semaines que
j'aime beaucoup mon travail ici, ça ne s'est pas démenti. Ça, c'est clair, là,
puis je m'en suis fait la preuve à moi-même encore ce matin. Je ne suis pas en
train de dire que je suis bon, là. Ça, c'est à vous de juger, mais je l'aime
mon travail ici puis je vous tiendrai au courant rapidement de mes intentions.
Je ne vais pas vous faire durer ça pendant des mois, là, je vais vous tenir au
courant bientôt.
Journaliste : ...des choses à
régler avec moi-même, qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Marissal : Bien oui,
qu'est-ce que je veux faire comme implication, qu'est-ce que... vers quoi je
m'en vais.
Journaliste : ...de
dire : Je suis heureux ici, mais je pourrais peut-être être plus heureux
ailleurs.
M. Marissal : Bien, ce serait
pire si je disais que je n'étais pas heureux ici. Je suis heureux, je suis
heureux avec mes collègues.
Mme Ghazal : Moi, je te sens
heureux, là.
M. Marissal : Je pense que
mes collègues sont heureux avec moi.
Mme Ghazal : ...bien, oui.
M. Marissal : Vous savez, si
tous les députés ici, à l'Assemblée nationale, devaient être mis au ban parce
qu'ils réfléchissaient à leur avenir, il n'y aurait plus grand monde dans le
building, là. Ce n'est pas anormal. Il y a quelque chose qui s'est passé que je
n'avais pas prévu. J'ai besoin d'un peu de temps pour... Je suis un réflectif,
moi. Je ne suis pas un impulsif dans la vie. Par ailleurs, j'aime beaucoup mon
travail. J'ai été élu par les gens de Rosemont. Il me reste deux ans dans mon
mandat. Je vais voir 58 ans dans quelques jours. Tout ça... Je mets tout
ça dans mon sac à réflexions puis je vous tiendrai au courant bientôt.
Journaliste : Mme Ghazal,
techniquement, pourquoi vous ne devenez pas chef parlementaire, là, au sens du
titre, là, finalement, parce que... pendant le congé de paternité de
M. Nadeau-Dubois?
Mme Ghazal : Bien, il n'y a
pas de mécanisme à l'Assemblée nationale. La question a été posée cette fois
puis elle avait déjà été aussi posée quand Gabriel avait pris un congé, pendant
que Manon était aussi porte-parole puis qu'elle l'a remplacé. Il n'y a pas de
mécanisme à l'Assemblée nationale qui existe qui puisse nous permettre de faire
un remplacement. Moi, ça ne m'empêche pas de faire... Là, je vais être future
porte-parole. Je ne le suis pas encore. Je vais l'être le 16 novembre.
Vous êtes tous... tous et toutes invités. Et après, bien, je vais faire le
travail de porte-parole, parce que je vais être élue porte-parole, puis je vais
le faire aussi à l'Assemblée nationale comme porte-parole, puis je vais avoir
le plaisir et le privilège de questionner François Legault. J'ai très, très
hâte.
Journaliste : Vous allez donc
agir comme leader, là... pas leader, mais porte-parole parlementaire... cheffe
parlementaire pendant l'absence de Gabriel. C'est ça?
Mme Ghazal : C'est-à-dire
que, techniquement, c'est lui qui reste chef parlementaire parce que, comme je
vous l'explique, de la même façon que dans le passé et aujourd'hui aussi, on a
posé la question, il n'y a pas de mécanisme qui existe qui permette de faire un
remplacement, mais je vais faire mon travail de porte-parole parce que ça, je
vais l'être porte-parole, là. On n'a pas besoin d'un mécanisme à l'Assemblée
nationale. On a ça à Québec solidaire, ça va être décidé. Puis moi, je vais
questionner... Ce que je vais avoir à faire, c'est questionner le ministre...
le premier ministre François Legault à la période de questions. Mais
administrativement, si on veut, Gabriel va rester chef parlementaire.
Journaliste : ...vous n'aurez
pas les avantages qui viennent avec le poste.
Mme Ghazal : Je vais avoir
l'avantage de poser des questions à François Legault. Vous ne pouvez pas savoir
comment j'ai hâte de lui poser cette question-là.
Journaliste : ...il va se
lever, si vous n'êtes pas cheffe parlementaire?
Mme Ghazal : Oui. Oui, oui.
On a eu la réponse. Oui, oui, oui, de la même façon qu'il a accepté de le faire
pour Manon Massé à l'époque, pour le premier enfant de Gabriel. Il a accepté de
faire la même chose avec moi, et j'en suis très heureuse.
Journaliste : ...n'avez pas
de chauffeur, pas de garde du corps?
Mme Ghazal : Non, je n'aurai
pas ça parce que... je vais continuer à utiliser le transport en commun et
l'autobus.
M. Marissal : C'est moi, son
chauffeur.
Journaliste : Vous n'aurez
pas les avantages financiers non plus...
Mme Ghazal : Écoutez, j'ai un
plein salaire, j'ai mon salaire de députée. Franchement, je ne suis pas à
plaindre, donc, ça, je vais continuer. Puis c'est exactement, exactement la
même chose qui a eu lieu à l'époque, quand c'était Manon et Gabriel.
Journaliste : ...qui vient
avec le fait d'être porte-parole? Est-ce que le parti, par exemple, vous donne
une compensation pour avoir, bien, le même niveau de rémunération que le chef?
Mme Ghazal : De la même
façon... On va fonctionner de la même façon qu'on a fonctionné dans le passé,
depuis 18 ans, et aussi depuis que Gabriel et Manon étaient co-porte-parole.
Quand Manon était cheffe parlementaire, elle avait tous les privilèges qui
venaient ou les avantages... et aussi monétaires, là, salariaux pour cheffe
parlementaire puis quand c'est Gabriel... c'est devenu Gabriel. On va
fonctionner exactement pareil, pareil, pareil.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Bien, moi, je
vais avoir mon salaire de députée, mon plein salaire de députée, puis Gabriel
va continuer à avoir son salaire de chef parlementaire.
Journaliste : ...vous gagnez
moins que M. Nadeau-Dubois.
Mme Ghazal : On va faire
exactement la même chose que ce qu'on fait depuis 18 ans, où est-ce qu'on
a deux porte-parole, où est-ce que même, à un moment donné, Françoise David
était porte-parole avec Andrés Fontecilla. Andrés Fontecilla était
extraparlementaire. Françoise, elle avait son salaire de député, puis Andrés
gagnait beaucoup moins que Françoise. Là, ici, c'est la... La situation ici,
aujourd'hui, ressemble à celle de Manon et Gabriel quand les deux ont joué les
deux rôles. Ça va être pareil, pareil.
Journaliste : Vous aurez
l'occasion de questionner M. Legault, pensez-vous que les réponses peuvent être
différentes face à une femme issue de l'immigration?
Mme Ghazal : Je ne le sais
pas. Je ne veux pas prévoir comment est-ce qu'il va répondre. Moi, j'ai très
hâte de lui poser des questions. Je vous... je vous invite à rester connectés
puis à observer la période de questions quand je vais lui poser des questions.
Mme Ghazal : Aimeriez-vous ça
être cheffe parlementaire sur une base officielle?
Mme Ghazal : Bien là, moi,
j'ai envie d'être porte-parole, je vais le devenir, ça fait que je vais me
concentrer à occuper ce rôle-là qui va être nouveau pour moi comme porte-parole
du parti dont je suis membre fondatrice, et c'est une grande, grande fierté. Et
après ça, Gabriel, lui, va aller en congé de paternité, puis, à son retour,
c'est lui... Il va continuer en fait à être chef parlementaire.
Journaliste : Ça ne fera pas
de débat, par exemple, dans vos rangs, à savoir est-ce que vous pourriez
devenir chef parlementaire à son retour ou dans les mois suivants.
Mme Ghazal : Non, on va
continuer comme ça. Il est chef parlementaire, on va continuer comme ça.
Journaliste : L'élection
américaine, vous en avez parlé tout à l'heure.
Mme Ghazal : Oui.
Journaliste : Bon, on
comprend que les Américains votent aujourd'hui. On sait qu'il y a un des deux
candidats qui pourrait poser plus de risques en matière de droits des femmes,
là. Mais est-ce qu'il ne serait pas plus sage pour le Québec en général de
respecter la décision démocratique des Américains puisque c'est une grande
démocratie? Comme nous, on ne voudrait pas qu'ils se mêlent de nos affaires puis
qu'ils décident qu'un tel est meilleur qu'un autre. Est-ce qu'il n'y aurait
pas... il n'y aurait pas un devoir de réserve qu'on devrait s'imposer sur le
plan diplomatique?
Mme Ghazal : Ce qui se
passe... Évidemment, moi, je ne suis pas Américaine, ça fait que je ne vais pas
aller voter là-bas. Mais ce qui se passe aux États-Unis a un grand, grand
impact non seulement sur le Québec, le Canada, mais dans les démocraties
occidentales. C'est une société extrêmement polarisée, extrêmement polarisée puis,
qu'on le veuille ou pas, ça peut, à un moment donné, nous contaminer ici. Moi,
je suis très fière au Québec, comment nos débats se passent. Malgré tout,
souvent on dit : Mon Dieu! est-ce qu'il y a une société polarisée? On a...
Même si on a des débats très, très fermes, vigoureux au Québec, on est toujours
à la recherche d'un consensus social, d'un dialogue qui existe au Québec, et
ça, on a une responsabilité. Moi, en tout cas, je le prends comme élue, nous,
comme élus, de préserver ça. C'est notre façon de fonctionner. Au Québec, on
dit souvent qu'on n'aime pas la chicane, mais quand on regarde ce qui se passe
aux États-Unis, c'est important de préserver ça. Mais après ça, moi, comme
Québécoise, comme élue, de dire c'est quoi, ma préférence, je pense que c'est
quelque chose de tout à fait normal et de tout à fait sain, surtout si on
regarde, par exemple, au Canada, on est à risque d'avoir un gouvernement
conservateur. On voit, il y a des gens du parti...
Une voix : ...
Mme Ghazal : Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
aimeriez ça que les Américains, eux, se mêlent de nos élections puis
disent : Oui, mais tel candidat, on ne l'aime pas?
Mme Ghazal : Bien là...
Journaliste : C'est déjà
arrivé dans une campagne référendaire notamment, là.
Mme Ghazal : Moi,
j'aimerais... Vous me prêtez beaucoup trop d'influence sur la politique
américaine. Le fait que je dise que je préfère Kamala Harris à un gouvernement
Trump, je ne pense pas que ça va avoir un impact, tu sais, énorme aux États-Unis.
Comme élue, comme citoyenne, c'est tout à fait normal, moi, je ne vois pas
aucun problème avec ça de dire c'est quoi, ma préférence. Même que je me fais
interpeler par les gens, là, les citoyens, citoyennes qui nous disent :
Qu'est-ce que vous pensez des élections américaines? On suit ça très, très,
très près. Ça a quand même un impact, là, sur notre société malgré ce qu'on...
ce qu'on pense, ça a un impact, les États-Unis, puis c'est tout à fait... Je ne
vois aucun, aucun problème avec ça. Je ne suis pas en train de me mêler ni
d'une façon ou d'une autre. Je fais... je fais juste exprimer ma préférence
puis mon inquiétude aussi, mon inquiétude. Puis j'espère que Mme Martine Biron
va se raviser puis elle aussi, comme ministre de la Condition féminine, va dire
qu'elle est inquiète pour les droits des femmes qu'un gouvernement Trump soit
élu.
Journaliste : Merci, tout le
monde.
M. Marissal : Merci.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 11 h 19
)