Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration
Version préliminaire
Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.
Le jeudi 31 octobre 2024, 11 h 14
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
11 h 12 (version non révisée)
(Onze heures quatorze minutes)
M. Roberge : Alors, bonjour,
tout le monde. Merci de vous être déplacés. Aujourd'hui, ça me fait plaisir de
vous présenter le plan d'immigration Québec 2025 qui s'inscrit en
continuité avec ce que nous avions dit l'an passé avec les orientations
pluriannuelles 2024-2025.
Je pense, c'est important d'inscrire la
planification qu'on est en train de faire pour l'année prochaine dans ce cycle
de deux ans. On est à la deuxième année, justement, d'un cycle pluriannuel
qui était particulier. Normalement, c'est plus que deux ans, une
planification pluriannuelle, mais ma prédécesseure, voyant un contexte qui
était changeant, voyant le fait qu'on introduisait un nouvel ingrédient dans la
recette, c'est-à-dire les admissions en continu dans le Programme de l'expérience
québécoise — Diplômés, le PEQ... de le faire en continu. On a eu le
réflexe de prudence. Je pense, c'était un réflexe qui était bien avisé de dire :
On va le faire sur deux ans, on pourra s'ajuster à la deuxième année et,
après deux ans, voyant ce qui se passe, on refera une planification
pluriannuelle. Il y avait aussi la question de l'immigration temporaire qui
prenait de plus en plus de place.
Donc, cette année, 2024, on arrive...
grosso modo, on est tout près de 59 000 immigrants permanents pour l'année 2024.
L'année n'étant pas complétée, on est dans une estimation, mais on vous dirait
qu'on devrait s'arrêter autour de 59 000. On respecte ce qu'on avait dit
aux Québécois, c'est-à-dire 50 000 immigrants réguliers. En continu, à
côté, on a autour de 3 800 étudiants du Programme de l'expérience
québécoise — Diplômés et on avait un écoulement, un rattrapage à
faire pour les années précédentes, des gens dont les dossiers étaient traités
mais qu'il fallait passer, c'est-à-dire les gens d'affaires, de 5 000, ce
qui nous amène autour de 59 000 personnes pour le plan d'immigration en 2024.
Je pense qu'on est tout près de la cible précédente.
Pour 2025, on va arriver
vraisemblablement autour de 64 000 personnes à titre d'immigrant
permanent. Pour 2025, on respecte, encore une fois, la parole donnée aux
Québécois, 50 000 immigrants dans nos programmes qu'on dit réguliers, et,
à côté, on avait dit qu'on allait faire de l'admission en continu dans le PEQ — Diplômés
et on devrait arriver autour de 14 000 étudiants. Donc, 50 000
plus 14 000, on devrait arriver autour de 64 000 personnes en 2025
pour ce qui est des immigrants permanents. Ceci dit, cette année, c'est la
dernière fois que nous complétons ou que nous sommes dans une planification
pluriannuelle où on n'a pas une planification qui inclut les temporaires. Donc,
je peux vous dire tout de suite que, lorsqu'on se projette vers l'avenir, la
réflexion qui va s'amorcer cet hiver, qui va se compléter au printemps
prochain, en 2025, eh bien, on aura une planification pluriannuelle qui
inclura les permanents et, pour la première fois, les temporaires. Je pense que
ça s'impose, le contexte ayant changé.
Décisions importantes pour s'assurer de
respecter nos cibles, pour éviter un nombre trop élevé en 2025, on prend
deux décisions qui sont importantes, donc : suspendre la réception
des nouvelles demandes de sélection permanente dans le cadre du programme PEQ — Diplômés
et arrêter les invitations à présenter...
11 h 17 (version non révisée)
M. Roberge : ...présenter une
demande de sélection permanente dans le programme régulier des travailleurs
qualifiés. Dans les deux cas, on est dans une mesure transitoire qui s'applique
jusqu'à la fin de juin prochain au plus tard, mais, en réalité, c'est une
mesure qui nous donne les coudées franches pour faire une réflexion qui soit
complète pour la prochaine planification pluriannuelle.
Je vous l'ai dit, la prochaine
planification pluriannuelle va se faire cet hiver, se compléter au printemps,
et si nous ne faisions pas ce geste important, je vais dire ce geste courageux,
bien, la discussion pour la prochaine planification pluriannuelle sera un peu
factice parce que l'année 2026 se déciderait sans que nous l'ayons
planifiée, parce que le traitement administratif des demandes prend plusieurs
mois.
Donc, les gens, que ce soient des gens du
PEQ-Diplômé ou les gens du programme régulier de travailleurs qualifiés, ces
gens-là, dont on pourrait traiter les demandes en janvier, février, mars, avril,
viendraient teinter ce que sera l'année 2026 avant qu'on fasse l'exercice
de planification de l'année 2026. Moi, je n'étais pas à l'aise avec ça. Je
tiens à ce qu'on fasse une réflexion qui soit honnête et que l'année 2026
et les années subséquentes soient fidèles à nos réflexions puis à nos
décisions. C'est trop important pour ne pas le faire.
Deux ou trois précisions et, ensuite, je
prends vos questions. Je tiens à dire que l'année 2025 sera une année
exceptionnelle dans le sens où, pour la première fois, la proportion de
personnes immigrantes connaissant le français devrait être autour de 80 %,
toutes catégories confondues, même en comptant la réunification familiale, même
en comptant les réfugiés et les demandeurs d'asile. On devrait avoir, parmi nos
immigrants réguliers, autour de 80 personnes connaissant le français. C'est
une première. Et je pense que, comme gouvernement nationaliste, on peut être
extrêmement fier de ça.
Deuxièmement, l'année 2025 atteindra
aussi un sommet pour ce qui est du nombre de personnes qui sont ici à statut
régulier et qui deviennent des immigrants permanents. 2025, 53 % des
immigrants permanents seront des gens qui sont déjà sur le territoire
québécois. Ça aussi, c'est un sommet. Donc, on a des gens qui sont davantage
intégrés et on vient faire ce que l'on dit, on fait ce qu'on dit, on dit ce qu'on
fait, on vient réduire de cette manière aussi le nombre d'immigrants
temporaires sur le territoire québécois. Donc, réduction des temporaires,
augmentation des gens qui parlent français, je pense que ce sont des choses qui
sont importantes puis qui méritent d'être soulignées.
Journaliste : M. Roberge,
c'est un coup de frein que vous donnez aujourd'hui, là. C'est un coup de frein
que vous donnez pour 2026. Et quel est l'objectif de ce coup de frein?
M. Roberge : Les deux
décisions que j'ai annoncé, là, la suspension de la réception des demandes de
sélection pour le PEQ-Diplômé puis l'arrêt des invitations pour présenter une
demande dans ce qu'on appelle le PATQ, ces deux gestes ont deux objectifs :
s'assurer que 2025 soit une année qui soit contrôlée et qu'on soit autour de 64 000 personnes.
Si on n'avait pas pris cette décision courageuse, on aurait pu frôler le 70 000 immigrants
permanents. C'est beaucoup trop pour notre capacité d'accueil.
Et, deuxièmement, ceci nous donne la marge
de manœuvre pour avoir une discussion franche, mais aussi honnête pour la
prochaine planification 2026. C'est nécessaire. Les gens qui dénoncent ces
décisions-là sont des gens qui voudraient qu'il y ait 70 000 permanents
l'an prochain ou qui voudraient décider 2026 sans conversation nationale. Dans
les deux cas, ce n'est pas responsable.
Journaliste : Quand vous
parlez de discussion honnête, vous préparez le terrain pour une réduction à
partir de 2026 du nombre d'immigrants permanents.
M. Roberge : La planification
pluriannuelle va se tenir, là, je vous dirais, cet hiver, va se compléter ce
printemps. C'est sûr que moi, je vais demander, parmi les scénarios, au moins un
scénario de baisse, d'accord? Et je vais demander aussi un scénario dans lequel
le programme PEQ-Diplômé est réintroduit parmi des immigrants économiques
réguliers. Mais ce sont des scénarios, d'accord? J'exige d'avoir ces scénarios-là
de mon équipe, je veux les étudier sérieusement. Maintenant, on va quand même
tenir des consultations avant de tracer la ligne.
Journaliste : ...du programme
régulier, là, le PEQ-Diplômé? Parce que, bon, c'est une décision qui a été
prise pas plus tard qu'en novembre 2023 par votre prédécesseur. Pourquoi on est
allé de l'avant avec une décision de ce type-là?
M. Roberge : Bien, je pense
que la décision était motivée par le fait que les étudiants qui diplôment en
français ici, évidemment n'ont pas d'enjeux de reconnaissance des diplômes, ils
sont assez jeunes, donc...
11 h 22 (version non révisée)
M. Roberge : ...nous aide d'un
point de vue démographique, parlent français, et sont souvent diplômés dans des
institutions régionales, donc nous aide à la régionalisation. Je pense que c'est
une mesure qui est intéressante. Je ne la renierai pas, absolument pas. Ça se
peut qu'on poursuivre dans cette voie l'an prochain, mais je veux qu'il y ait
plusieurs scénarios sur la table et je veux surtout ne pas décider aujourd'hui
de ce qui se passera en 2026, 2027, 2028. Il faut poser le geste pour...
Journaliste : Vous voulez
réduire de moitié, là. Vos projections, c'est de réduire de moitié, là.
M. Roberge : À quoi vous
faites référence?
Journaliste : Par rapport à l'immigration
actuelle, l'objectif, c'est d'atteindre 43 000, c'est de réduire, là, vous
n'avez pas le choix. Vous voulez rester à 65 000?
M. Roberge : Ah, non, je m'excuse,
mais ce que je dis, c'est que je veux plusieurs scénarios, dont des scénarios
de réduction.
Journaliste : ...d'accepter
des demandes en continu? Parce que c'est ça qui a mené à la situation que vous
dénoncez d'une certaine façon, où vous auriez eu jusqu'à 19 000 demandes,
ou admissions plutôt, pour 2025. Est-ce que c'était une erreur, au fond?
M. Roberge : En fait, je ne
dénonce absolument rien. Je pense que les Québécois s'attendent à ce qu'un
gouvernement fasse preuve d'agilité, suive en continu ce qui se passe, hein,
monitor ce qui se passe dans ses programmes, puis fasse des ajustements quand c'est
nécessaire. Aujourd'hui, on fait un ajustement de manière à, comme disait
Horacio Arruda, réduire la courbe.
Journaliste : Mais comment
vous pouvez dire que vous respecter la parole donnée aux Québécois, alors que
la plupart, ce qu'ils ont retenu, c'est qu'aller au-delà de 50 000, ce
serait suicidaire? C'est ça que les gens ont retenu des paroles de M. Legault
durant la campagne électorale. Puis là vous dites à 60 000 ou même 65 000,
on respecte la parole donnée aux Québécois. Comment vous pouvez dire ça?
M. Roberge : Bien, on respecte
la parole donnée, on a dit 50 000 réguliers. Puis après ça, on leur a
expliqué qu'on voulait, à côté, admettre des gens qui sont diplômés ici dans
des institutions québécoises francophones. Et le résultat de ça, c'est que,
2025, on va avoir un sommet inégalé d'environ 80 % des migrants réguliers
qui parlent français. Il n'y a aucun gouvernement, aucun gouvernement qui n'a
jamais atteint ce seuil.
Journaliste : Mais M. Roberge
quand même, je reviens, mais en campagne électorale, c'était assez clair, là,
ce qui se disait, là, sur l'immigration. D'ailleurs, on se limitait à parler de
l'immigration à l'époque qui était permanente, là. Bon. Là, il était acquis,
là, le premier ministre, il l'a dit, là, qu'atteindre des seuils de 60 000
comme certains le réclamaient, ce serait du suicide, là, pour l'avenir du
français. C'est quand même ce qu'il a dit, ce serait un peu suicidaire, pour
reprendre exactement ses termes. Là, aujourd'hui, les Québécois voient... vous
parlez de 64 000, la fourchette va jusqu'à 67 000. Bon. Expliquez aux
Québécois pourquoi, vous, vous vous donnez pour objectif quelque chose qui
était qualifié d'un peu suicidaire il y a deux ans.
M. Roberge : La déclaration
du premier ministre a été faite dans un contexte où le pourcentage d'immigrants
permanents francophones était beaucoup plus bas. Quand on change des
paramètres, puis il y a beaucoup de paramètres, là, on parle d'un tableau ici,
là, on a plusieurs grilles d'analyse, quand on change la grille d'analyse et qu'on
augmente le nombre de personnes qui sont des francophones diplômés au Québec,
intégrés au Québec, mais je pense qu'on peut ajuster notre gouvernance sans d'aucune
manière renier ce qui a été dit.
Journaliste : Donc, ceux qui
disaient à l'époque, ils vous répondaient : Oui, mais c'est justement si
on fait des efforts pour la francisation, bien, on peut y arriver à des seuils
de 60 000. Là, j'essaie de comprendre la trajectoire, là.
M. Roberge : Bien, je pense
que la trajectoire est assez claire.
Journaliste : Parce que là on
préparait un scénario de baise pour 2026 et les années suivantes, là. Là, je me
mets à la place, là, du Québécois qui vous entend, là, lui, il cherche à savoir :
Mais on s'en va où, là, on s'en va où en immigration?
M. Roberge : On s'en va vers
une immigration où on fait passer davantage de personnes du statut de
temporaire à permanent s'ils sont bien intégrés à la nation, parlent français,
contribuent à l'économie.
Journaliste : O.K. Donc là, l'idée,
ce serait d'utiliser le bassin qu'on a déjà pour arriver à une immigration
permanente, mais on ne situerait pas à des niveaux comme 64 000.
M. Roberge : Les seuils, là,
écoutez, on va les définir l'an prochain. Ce que... des seuils de 2026, 2027,
2028. Aujourd'hui, je viens faire le bilan 2024. Et le document que je
dépose, là, c'est le plan d'immigration du Québec 2025. Si vous voulez qu'on
discute ensemble de la planification pluriannuelle 2026, 2027, 2028, bien, moi,
je vous donne rendez-vous dans quelques mois. Je ne vous dirai pas ce matin c'est
quoi, la planification pluriannuelle sans avoir fait une analyse exhaustive. Le
Parti québécois pense que c'est ça qui arrive, là. Lui, il pense que parce qu'il
y a un communiqué de presse le lundi, là, le mardi, le gouvernement change de
posture, là, il est dans le champ gauche, pas à peu près. Ce n'est pas de même
que ça marche.
Journaliste : ...vous ne
dites pas à la FCEI, au Conseil du patronat...
11 h 27 (version non révisée)
Journaliste : ...ce matin,
bien, on va avoir des difficultés, nous autres, à recruter des travailleurs, on
veut... un problème.
M. Roberge : Bien, je pense
que la réaction de certaines associations a été faite avant le dépôt du plan,
je pense, peut-être à la lecture de certains articles. Maintenant qu'ils ont le
portrait complet, ça fait quoi, 1 h 30 min que ça a été déposé,
je pense que les gens vont voir qu'on a une démarche qui est tout à fait
responsable.
Journaliste : ...sur deux
programmes aujourd'hui.
M. Roberge : Oui, on a mis un
moratoire sur deux programmes. Il fallait le faire, il fallait le faire pour
respecter nos cibles de 2025. Écoutez, il y a des gens, là, à chaque fois qu'on
parle d'immigration, il y a des gens qui trouvent qu'on en accueille trop, il y
a des gens qui trouvent qu'on n'en accueille pas assez, et quoiqu'on fasse, ça
sera toujours ça quand c'est notre gouvernement parce qu'on n'est pas des
extrémistes.
Journaliste : Mais ici vous
visez à réduire le nombre d'immigrants permanents, pourquoi pas déjà pour
2025... des cibles encore inférieures à ça? Parce que, là, on fait l'addition,
puis c'est quand même plus que 2024, tu sais, je veux dire.
M. Roberge : Je comprends mal
votre question, je m'excuse.
Journaliste : Bien, c'est
parce qu'il y en a quand même plus, là... c'est une fourchette de 64, hein, 67,
puis éventuellement vous visez de descendre, là. Bien, je veux dire, pourquoi
vous ne l'avez pas déjà ciblé plus bas, là, je veux dire?
M. Roberge : J'ai dit que,
parmi les scénarios, je veux absolument avoir des scénarios de baisse. Je n'ai
pas dit : Le gouvernement s'engage à baisser l'immigration en 2026-2027.
Ça fait partie des scénarios.
Journaliste : Pour convaincre
les Québécois, là, vous dites : Bon, les... l'an prochain, il va avoir...
ça sera du jamais vu, là, ça va être principalement des gens qui parlent
français. Comment... Parce que, là, ça fait six ans que vous êtes au pouvoir,
ça a toujours été une moyenne d'environ 68 %, 70 %, 73 %
maximum, là, cette année puis l'an dernier, de nouveaux permanents qui parlent
français. Comment vous allez réussir exactement à faire grimper ça de 10 %
l'an prochain?
M. Roberge : C'est parce qu'il
y a une hausse qui est plus élevée de gens dans le programme de l'expérience
québécois... de l'expérience québécoise — Diplômés. Ces gens-là, pour se
qualifier, doivent parler français. Donc, on s'attend à avoir autour de 14 000
personnes dans le PEQ —Diplômés l'an prochain, et ces 14 000 personnes là sont
des francophones.
Journaliste : Mais M.
Roberge, votre gouvernement a tenu des consultations l'automne dernier, une
cinquantaine de groupes ou d'experts sont venus témoigner. Puis là, un an plus
tard, vous changez de cap, au fond, sans avoir mené de nouvelles consultations.
Est-ce que ce n'est pas ignorer, d'une certaine façon, ce que sont venus vous
dire des groupes et des intervenants dans...
M. Roberge : Bien, je m'excuse,
mais je ne pense pas qu'il y ait un changement de cap. Puis les décisions
prises aujourd'hui, l'annonce prise pour le plan en 2025 respectent la
planification pluriannuelle.
Journaliste : ...
M. Roberge : La planification
pluriannuelle disait qu'il y allait avoir des gens dans le PEQ —Diplômés, puis
on s'enligne pour avoir, en 2025, autour de 14 000 personnes dans le PEQ
—Diplômés. Je pense que c'est raisonnable.
Journaliste : Je veux
juste...
Le Modérateur : Dernière
question en français.
Journaliste : Je veux juste
revenir sur... Dans le fond, votre argumentaire pour augmenter les seuils,
parce que, clairement, vous allez beaucoup plus haut que ce que le premier
ministre avait dit, en disant que c'était suicidaire d'aller dans ces
seuils-là, là, on atteint les seuils suicidaires, que le premier ministre
disait... tu sais, dans le fond, de dire : S'il parle français, ce n'est
pas suicidaire, c'est ça?
M. Roberge : Bien, je pense
qu'il ne faut pas considérer de la même manière...
Journaliste : Mais vous n'aviez
pas... dans le fond, là, on est devant le fait accompli.
M. Roberge : Il ne faut pas
considérer de la même manière l'accueil d'immigrants qui arrivent de l'étranger
qui ne parleraient pas français avec l'accueil d'immigrants qui habitent sur le
territoire québécois, qui sont diplômés dans nos institutions et qui parlent
français. Donc, il me semble que c'est... C'est complètement différent.
Journaliste : ...
M. Roberge : Oui, écoutez, j'ai
répondu.
Le Modérateur : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste : Je reviens à ce
que Tommy avait dit...
M. Roberge : Je l'ai dit.
Journaliste : On essaie de
comprendre... Puis vous n'aviez jamais dit à la population que vous alliez
aller dans ces seuils-là. Là, vous arrivez avec ça, avec ce... C'est le fait
accompli pour 2025. Expliquez-nous pourquoi vous avez pris cette décision-là
sans l'annoncer avant?
M. Roberge : Je m'excuse,
mais je pense qu'on se comprend mal à ce moment-ci. Cette décision-là, elle a
déjà été expliquée. Nous avons dit l'an passé qu'on allait à accueillir 50 000,
plus du PEQ — Diplômés. La nouvelle n'est pas là aujourd'hui.
Des voix : ...
Le Modérateur : On va aller
en anglais, s'il vous plaît.
M. Roberge : Je vais aller
en... J'ai déjà...
Le Modérateur : On va aller
en anglais, s'il vous plaît. S'il vous plaît.
Journaliste :
You, in 2024, Mr. Roberge, the Legault Government
didn't put a cap on the Québec Experience Program. It... It is exploding. You created
the problem today, and you are... basically, in front of us, you say: We know
what to do, we are controlling the situation. How come? How come you are
controlling the situation?
M. Roberge :
Yes, of course, we are controlling the
situation, we are using our leverage to make adjustments when the situation
changes. And I think this is what a good government should do. I am thinking of
the advantage of the tabling of the Québec Immigration Plan 2025 to announce a
moratorium...
11 h 32 (version non révisée)
M. Roberge :
...to announce a moratorium on two
permanent immigration programs. The Québec's government is implementing two new
measures to respect our target numbers and to protect our room for maneuver for
the next multi year plan. So, we are taking action for 2025, but we also make
sure to have all the... the room for maneuver for the next planification. So,
the two measures that we announced today is the suspension of application for
the PEQ diplomés program and stopping invitations to apply to the regular
skilled worker program. And those measures will apply until the next
planification or until the 3rd of June.
Journaliste :
You've announced also that you are
going to include temporary immigrants in your future forecasts. Can you explain
the logic of this to us?
M. Roberge :
Yes. I think it's really important to
take... to consider temporary immigration and, of course, permanent immigration
when we planify immigration for the further years, considering that we have a
lot more than ever temporary immigrants here in Québec.
Journaliste :
Does that means your new total for in
the future will be much higher? I mean, temporary immigrants...
M. Roberge :It will be different.
Journaliste :
...we have 600 000 temporary immigrants
in Québec now. So, if you start putting all that into your calculation, your
real number in the future will be quite high.
M. Roberge :Well, I think we should separate. Those are two different
categories. We can't just... we can't just merge those numbers. We have
temporary immigration and permanent immigration. For temporary immigration, we
are building new leverage by working on a new law, which we will work on on the
next week. And we will consider all those new powers and move on with the
reflection during 2025.
Journaliste :
Mr. Trudeau has constantly said in the
last few weeks, whenever Québec asked for Ottawa to lower the number of
temporary immigrants, he keeps saying: Where's Québec's plan? Where's Québec's
plan? Today, with the moratorium, it is... you are reducing the pace of future
immigration. So, is this your response to that argument that Trudeau that... he
keeps saying: Where's your plan?
M. Roberge :We don't take action to please Mr. Trudeau, we take action because
it's the best way to serve Quebeckers. We moved on the temporary immigration
before the federal government did, we moved in August, we announced that we
will come with a new law for students coming from out of Québec, and we are
moving forward. And, a part of our plan, is to force the federal government to
move. And we did have some wins, despite what the PQ is saying, for the program
de mobilité internationale. The federal government took some action, reducing
the numbers, we could... we think they should go further, but they did move on
that matter, and we had a new gain during the past weekend, while the federal
government announced that they will have new... des exigences? I don't know.
Journaliste :
Criteria. New criteria.
M. Roberge :New criteria — thank you — about learning and mastering the French language for le programme
mobilité internationale. So, it's... those are new gains. It's the first time
that the federal government go that... go that way. So, I think we should be
proud of this, but it's not enough. But we take what we got and we... we're
continuing working to get better and better...
Journaliste :
What do you say to Quebeckers that are
at home right now listening to you, having a hard time to follow you with your
immigration plan? The CAQ went down, the CAQ went up, the CAQ opened the door
for the PEQ program, and now the CAQ is seeing all those numbers and saying:
Well, we have to put a freeze until next June. It's hard to follow you...
11 h 37 (version non révisée)
Journaliste : ...what do you say to Quebeckers?
M. Roberge :
I don't think that Quebeckers are
confused. I think this is like... it's like a spin, it's what the oppositions
want Quebeckers to think. But, in fact, we are following our plan, we are doing
what we've said for 2024, we are doing what we've said for 2025, and seeing
that the number may go too high, we are taking action. So, we are in control.
If we don't take action, maybe Quebeckers should say: Well, maybe they don't
control their immigration right. But we do take action. We are monitoring
what's happening and adjusting when we need to do so. So, I think... I don't
think nobody serious in Quebec thinks that we lost control. I don't think so.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 39)