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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le jeudi 31 octobre 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 37 (version non révisée)

(Huit heures quarante-deux minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous. Ce matin, on va vous parler d'immigration. Quand on vous dit que le gouvernement de François Legault est en perte de contrôle. C'est comme quelqu'un, là, qui dévale une pente l'hiver sur une route glacée, perte de contrôle en immigration. Et là, hier, il a donné un coup de roue, un coup de volant dans l'autre direction pour essayer de se...


 
 

8 h 42 (version non révisée)

1tan ...on voit qu'il n'a pas de vision en immigration. Et quoi de plus dommageable, pour le Québec, sans aucune étude, sans aucune analyse, de dire : Bien, moi, je vais couper dans le programme qui nous permet d'attirer au Québec des femmes et des hommes qui sont qualifiés, qui veulent se qualifier des cerveaux, alors que le Québec est engagé dans une compétition internationale. Alors, quoi de plus dommageable que de poser un tel geste sans y avoir réfléchi aux conséquences et sans consultation. Même chose au niveau des travailleurs qui viennent aider nos PME et à soutenir notre économie. Le fait de couper là également, on peut voir un gouvernement qui n'a pas de vision, qui est en dérapage et qu'hier a donné un coup de volant.

En ce sens-là, on le dénonce et on demande à François Legault, et vous le savez, on a fait plusieurs propositions là-dedans, d'avoir une véritable planification à long terme, en tenant compte de tous les paramètres. Mais, dans sa septième année, tu vois, François Legault n'a toujours pas compris que c'est important de bien planifier. Je vais maintenant céder la parole à mon collègue André Morin.

M. Morin :Merci, merci, Marc. Alors, bonjour tout le monde. Ce matin, effectivement, on vous parle d'immigration, manque de planification, manque de vision du gouvernement Legault, un premier ministre qui navigue au gré des vents, et il vente très fort présentement pour ce gouvernement. C'est la recette idéale, ce qui a été annoncé par le gouvernement Legault. C'est la recette idéale pour que l'immigration soit un échec au Québec. Avec ce qu'on sait, ce matin, c'est qu'il va s'attaquer au PEQ, la Programme d'expérience québécoise. C'est s'attaquer à des étudiants internationaux, c'est s'attaquer à des étudiants qui parlent français, qui sont ici, qui ont un logement, qui veulent s'intégrer. C'est s'attaquer à des étudiants qui contribuent à notre savoir collectif. Et évidemment, là, le gouvernement Legaut les plonge dans l'incertitude. C'est les inviter, souvent, pour ceux qui veulent rester au Canada, à aller dans d'autres provinces.

Et ce n'est pas tout, le gouvernement Legault s'attaque au Programme régulier des travailleurs qualifiés, le PRTQ. C'est le principal véhicule d'immigration économique au Québec. Il veut mettre un moratoire, et je vous le souligne, pas de consultation, pas de planification. C'est un manque de respect flagrant pour les entreprises québécoises. La seule bonne nouvelle dans ce qu'on sait, c'est, dorénavant, le gouvernement Legault va tenir compte des travailleurs temporaires dans sa planification. Rappelez-vous, projet de loi déposé par mon collègue, Monsef Derraji, député de Nelligan. Rappelez toutes les questions que j'ai posées au gouvernement Legault pour qu'il en tienne compte. Alors, finalement, on nous dit qu'il va accepter une idée libérale, une idée qui incite à la réflexion, à la planification, à la consultation. C'est ça, le Parti libéral du Québec.

Alors, pour conclure, ce qui nous est annoncé ce matin, ces gels, démontre un manque de vision pour l'immigration. Et c'est la recette idéale pour que l'immigration soit un échec au Québec. Merci.

Journaliste : Sur M. Carmant, encore une autre histoire qui éclate aujourd'hui en Estrie. Bon, vous avez demandé son départ, mais du bout des lèvres. Est-ce que vous êtes plus ferme aujourd'hui?

M. Tanguay : Ah! bien, pour nous, il est clair que Lionel Carmant n'aura pas été, pendant six ans, l'homme de la situation. Le constat, et on le voit malheureusement dans des vies de jeunes vulnérables, c'est un échec, un échec du ministre. Alors, pour nous, ce n'est pas la personne de la situation puis, pour nous, il doit partir, il doit partir.

Journaliste : ...Québec solidaire est sorti là-dessus tantôt, puis il disait que, leur avis, on devait avoir un ministre ou une ministre qui gère seulement le dossier de la protection de la jeunesse. Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Tanguay : Il faudrait voir, il faudrait voir. Écoutez, nous, ce qu'on veut, c'est un ministre, une personne, une femme ou un homme qui s'occupe de nos jeunes. Alors, on n'en est pas, ce matin, là, dans le partage des responsabilités. Il est le ministre, son titre, là, ministre responsable des Services sociaux. Alors, c'est ça, sa responsabilité. Il ne le fait pas pendant six ans. Puis quand on entend François Legault nous dire :  Bien, ça va être long, ça va prendre un autre six ans. Il y a déjà eu six ans, puis on voit les cas qui n'arrêtent pas, malheureusement, de sortir semaine après semaine. Il y a une perte de contrôle là aussi, malheureusement.

Journaliste : Étant donné la pagaille, là, qui règne actuellement à la DPJ, ça fait quand même des personnes très, très, très vulnérables. Est-ce qu'il n'y a pas matière... à saisir le commissaire à la santé, au bien-être, parce que c'est un organisme qui pourrait porter un regard, là, sur l'organisation puis sur ce qui se passe actuellement?

M. Tanguay : Moi, je vous répondrais, dans un deuxième temps, toutes les institutions qui peuvent apporter un éclairage...


 
 

8 h 47 (version non révisée)

M. Tanguay : ...et une aide tangible le plus rapidement possible, s'il y a lieu, doivent être mises à contribution. Par contre, on avait... on a toujours en attente de la nomination du commissaire à la protection des droits de l'enfant. Le projet de loi était adopté, et là ça fait plusieurs mois qu'on dit : Ça va venir, ça va venir, ça va venir avant les fêtes. Écoutez, ça a pris combien d'heures pour remplacer Mme Lemay? Je pense, ça a pris, quoi, 48 heures, 72 heures, pour remplacer Mme Lemay à la direction nationale. Alors là, ça, ce serait une institution qui était dans le rapport Laurent, ça aura pris trois ans pour avoir la loi, puis on attend toujours la personne nommée, de un, et, de deux, autre préoccupation et proposition phare, c'était la charte qui venait protéger les droits des enfants, dont on n'a toujours pas vu le jour, malheureusement.

Journaliste : M. Tanguay, sur la Commission spéciale sur l'impact des écrans...

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : ...qui est en préparation en ce moment, il y a des consultations qui vont être faites. Est-ce que c'est vrai que les députés libéraux qui siègent sur cette commission-là demandent à ce que les affiches dans les écoles... qu'il y ait des affiches qui soient placées dans les écoles anglophones, que ces affiches-là soient en anglais?

M. Tanguay : Soient bilingues, oui, soient bilingues. L'Assemblée nationale, qui n'est pas assujettie à la loi n° 96 en passant, l'a déjà fait par le passé. Donc, écoles francophones, affiches en français, écoles anglophones, affiches en français et en anglais. Notez que seul le Parti libéral du Québec a fait cette demande, seul le Parti libéral du Québec a voté en faveur de cela. Tous les autres partis, puis on me corrigera si j'ai tort, mais l'indication que j'ai, c'est que tous les autres partis ont voté contre cette approche-là.

Journaliste : Mais est-ce que ça ne contrevient pas, justement, à la loi n° 96 dans les écoles...

M. Tanguay : Pas du tout.

Journaliste : ...dans les écoles?

M. Tanguay : Pas du tout, non. L'Assemblée nationale n'est pas assujettie à la loi n° 96.

Journaliste : Donc, pour une commission parlementaire qui se tient à l'Assemblée nationale, vous pensez que ce serait normal qu'on affiche dans les...

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : ...des affiches bilingues dans les écoles?

M. Tanguay : ...dans des écoles anglophones. Je le répète, c'est excessivement important. Écoles francophones affichent en français uniquement. Écoles anglophones, en français et en anglais. Deux choses que je veux réitérer. L'Assemblée nationale l'a déjà fait par le passé et l'Assemblée nationale communique déjà en anglais, fait déjà... Le gouvernement fait déjà, en passant, de la publicité en anglais. Quand il doit communiquer avec la population, il l'a fait. Alors, seul le Parti libéral du Québec a fait cette demande très claire qui a été rejetée par les autres partis. Et, pour nous, ça coule de source. Et le projet de loi n° 96 ne vient aucunement affecter cette souveraineté de l'Assemblée nationale d'agir ainsi.

Journaliste : Et la loi sur l'affichage, ça ne s'applique pas non plus?

M. Tanguay : Ça ne s'applique pas. L'Assemblée nationale a parfaitement le pouvoir de faire ça, elle l'a conservé de tout temps.

Journaliste : Est-ce que vous considérez que ça incite les jeunes à parler français?

M. Tanguay : Bien, écoutez, nous, ce que l'on veut dans cette importante commission là, c'est d'appeler... Puis, en passant, le gouvernement l'a déjà fait, là, par le passé. Alors, c'est un appel aux gens de venir participer à une commission parlementaire sur l'utilisation des écrans excessivement importante, puis ça ne sera pas un recul du français, ça. Que ce soit en français et en anglais, il n'y aura pas de recul du français.

Journaliste : Sinon...

M. Tanguay : Excusez-moi, je ne peux pas m'empêcher, excusez-moi, on est en train de débattre, dans une école anglophone, d'une affiche en français et en anglais pour s'assurer que tous les jeunes comprennent qui... aïe, si vous avez de quoi à dire sur le temps d'utilisation des écrans, venez voir l'Assemblée nationale. Ça, ça ne fera pas reculer le français. Mais, quand on voit qu'ils coupent dans la francisation, ça, ça fait reculer le français... j'allais utiliser une expression anglophone. Ça, ça fait reculer le français.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Je ne l'utiliserai pas. Sur un grand angle.

Journaliste : Ça ne se dit pas dans le micro ou...

M. Tanguay : Sur un grand angle. Non, non, ça se disait dans le micro. Vous me connaissez, jamais, je...

Journaliste : Concernant les jeunes et les drogues dures dans les écoles...

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : ...les surdoses, 2 900 incidents répertoriés, je pense qu'il y a eu neuf décès. Est-ce que les informations qui sont sorties ces derniers jours dans Le Devoir, là, vous étonnent? Et est-ce que vous pensez que le gouvernement devrait intervenir d'une manière ou d'une autre à ce sujet-là?

M. Tanguay : Oui, je pense que le gouvernement... oui. Donc, m'étonne? Malheureusement, je dirais davantage me bouleverse. On parle de nos jeunes. Je voudrais que... Le gouvernement devrait, de façon marquée, s'assurer que les ressources sont bel et bien présentes dans les écoles, que les ressources sont connues et accessibles. Un jeune qui a un problème de drogue — je vais sur le problème, après ça je vais aller sur l'accès à la drogue — un jeune qui a un problème de drogue, de consommation devrait pouvoir bénéficier de ressources au sein de l'école et que ce soit accessible et que ce soit su. Également, campagne de sensibilisation, il faut redonner un tour de roue là-dessus. Ça, c'est sur le problème de consommation d'un jeune. Également, à la source, à la base, il faut attaquer par des enquêtes policières...


 
 

8 h 52 (version non révisée)

M. Tanguay : ...s'assurer que les drogues n'entrent pas dans nos écoles et sanctionner celles et ceux qui font ça, mais c'est... Moi, comme père de famille, là, mes filles sont rendues grandes aujourd'hui, elles ont 20 ans et 18 ans, ça aura toujours été une préoccupation qui gravite autour de nos jeunes, malheureusement, l'accès ou pas à des drogues. C'est bouleversant, bouleversant. Il faut agir. 

Journaliste : On the immigration plan that Mr. Roberge will table at question period, you said that you are condemning the plan. But it... What is there like for you? What do you criticize exactly, the shift that Mr. Roberge will be doing with this plan or... I just would like to clarify.

1tan Sure. I'll  give you an answer and I'll let afterwards my colleague to complete answer it. First of all, we've seeing that this government doesn't have any clue about immigration. What's the plan? What's the plan? We were arguing and questioning this government, why you're not counting the temporary workers, for instance, for the year after years planification or planning of immigration? So, no vision. And it's like a government on a slippery road giving another sudden direction of the car. No vision, and it's going to impair the competitiveness of Québec in terms of workers and in terms of students. We are engaged in an international competition and François Legault's decision will impair and impact negatively the competitiveness of Québec on the economic side as well. And I'll let my colleague to complete the answer.

M. Morin :  Thank you, Marc. Lack of vision, lack of planning, lack of consultation. I mean, one... what we know is one program will have a direct impact on the workers in Québec. Those invited by the government with a CSQ, this will have a direct impact on the economy. While no consultation with the companies with... in Québec. So, I mean, this is a lack of respect for those people who are building our economy. For the students, well, I mean, these students, they speak French, many of them are at the graduate studies level at the moment, and they want to stay here. They have an apartment; they want to be part of the Québec society. Well, they're on pause today, they don't know what will happen. So, this is a significant impact, and, for Québec, this is not good at all.

Journaliste : I heard you're taking credit for having pushed the government into including temporary immigration in their forecasts. What is the advantage of proceeding in this way? What is... I think my Mme Fréchette was always against this, as you know.

M. Morin : Yes, you're right, Mme Fréchette was against. I mean, I've asked  the government to plan. If you look at the numbers of temporary workers, the number is significant. Many of those workers are invited, they have a CSQ issued by the Québec government. So, if they want to give an overall image that reflects the reality, they should take care and they should take these temporary workers into account, and that's the point. And my colleague Monsef Derraji have already tabled a bill on that. I've asked the government many, many times that, in order to give aid true vision and a real overview of what immigration is about in Québec, they should take those temporary workers into account, and now they realize what they should have done many years ago. And what we've heard, they will take these numbers into consideration now.

Journaliste : That real vision, in fact, is that there are a lot more immigrants, permanent and temporary, in Québec than the government acknowledges.

M. Morin : It's... I mean, they don't know what they're doing. So, there's probably more, but they don't know, and they have no vision, no planning. So, that's a real issue. And for us, Liberals, that's the key.

Journaliste : And the fact that they're making those changes today, you know, putting a moratorium, reflecting, and thinking that through, Ottawa was right?

M. Morin : And that's... that's a good question. I mean, there's always this battle against numbers. I must say that Ottawa was certainly not wrong. O.K. It's very difficult to have the exact number and the exact figures. But I mean, when Mr. Duclos said that, according to the agreement, Ottawa is giving Québec a lot of money on immigration, $70,000, $75,000... millions of dollars so far.

Journaliste : Ottawa is saying that the province do its part, to reduce his own numbers.

M. Morin : Yes, exactly.

Journaliste : And it has more control.

M. Morin : Yes, that's right. So, I mean... But...


 
 

8 h 57 (version non révisée)

M. Morin :...but again, I mean, there's a total lack of vision. So, you have these debates between ministers, so... And that's my point, I've asked the Government many times on that issue. We have a specific agreement, they should work together instead of debating on the public forum, and they should work in order to make sure that, at the end of it, Québec and the citizens will know exactly... have a good overview of what immigration is in Québec.

Journaliste : What do you think spurred this decision by the Government? Like you said, it's a complete reversal from Mme Fréchette's plan, including temporary workers and the students that were protected before. So, what makes this a complete turnaround?

M. Morin : Well, I mean, they probably looked at the figures, they have no vision, and now they've realized that this number is important. So now... I mean, the question that I've asked to this Government... to take these numbers into account. They've realized that they were wrong, we were right, and now they will take that into account, and they will have a better picture of what immigration is all about in Québec.

Journaliste : ...Ford, là, le gros logo de Ford, là, qui ne semble plus être dans le portrait pour... Comment vous réagissez à ça?

M. Tanguay : Bien, ce n'est pas une bonne nouvelle, ce n'est pas une bonne nouvelle. Puis, pour nous, le Parti libéral du Québec, parti de l'économie, ce n'est pas une bonne nouvelle. Nous, la filière batterie, on veut que ça réussisse. Que fait le gouvernement pour que ça réussisse? Je ne suis pas en train de dire que c'est directement la faute du gouvernement, mais c'est un milieu qui est excessivement compétitif, excessivement délicat, qui demande une approche que les partenaires qui étaient là il y a un an — puis pourquoi ils ne sont plus là aujourd'hui — comme Ford... Quels sont les tenants et aboutissants? On réitère ce qu'on demande depuis un an, un BAPE générique, un BAPE générique qui pourrait... sur la filière batterie, qui pourrait nous dire : On veut développer cette filière là. Là, il y a Ford, il y a Northvolt, où on s'en va? C'est comme si nous étions, le Québec sous François Legault, à la merci des multinationales, sans qu'on ait pu développer, nous, notre leadership puis notre vision. Alors, ce n'est pas une bonne nouvelle. Merci.

M. Morin :Merci.

(Fin à 9 heures)


 
 

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