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Point de presse de M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version préliminaire

Cette transcription est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs.

Le mercredi 23 octobre 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement


 

8 h 56 (version non révisée)

(Huit heures cinquante-deux minutes)

M. Fortin :Bonjour à vous tous. Merci d'être présents. J'aimerais ce matin qu'on ait une réelle conversation sur le bilan du ministre de la Santé, le bilan du gouvernement de la CAQ en matière de santé, parce que, comme on l'a dit hier, et on va continuer de le dire, le ministre de la Santé, il rate à peu près tous ses objectifs en ce moment. Il y a tout près d'un million de patients qui sont sur la liste d'attente pour avoir une consultation. Quand le gouvernement de la CAQ, en fait, quand le ministre de la Santé est arrivé au pouvoir, il y en avait à peu près 500 000. Il y a 62 % de ces patients-là qui sont hors délais pour avoir une chirurgie. Ça, ça veut dire que le délai auquel ils font face, il n'est pas médicalement acceptable, il n'est pas acceptable par le gouvernement du Québec, et ça, ça augmente de mois en mois. Il y a 836 patients aujourd'hui qui attendent, les patients atteints de cancer qui attendent plus longtemps que le délai médicalement acceptable pour avoir leur chirurgie. Ça, ce n'est pas des gens qui ont attendu pour voir leur médecin de famille, ce n'est pas des gens qui ont attendu pour voir leur spécialiste, ce n'est pas des gens qui ont attendu pour leurs résultats de test. C'est des gens qui ont leur diagnostic et qui sont incapables d'avoir un traitement, une chirurgie dans des délais médicalement acceptables au Québec.

Là, ce matin, on voit dans les pages de la Gazette que les patients atteints du cancer du sein attendent plus longtemps que jamais, qu'il y a plus de patients sur les listes d'attente pour... une chirurgie de cancer du sein qu'il n'y en a jamais eu. On est dans le Mois de la sensibilisation au cancer du sein, je ne suis pas certain que c'est le bilan... Est-ce que c'est la meilleure façon de célébrer ce mois-là?

On a lu au cours des derniers... derniers jours que ça prenait à certains patients au Québec huit mois pour commencer leur traitement de cancer. Huit mois pour commencer un traitement de cancer. Et là, ce matin, dans les pages de La Presse, on lit qu'il y a des patients qui attendent trois ans pour avoir une chirurgie. Et là, le patient qui est cité, là, un patient de 66 ans qui devrait pouvoir profiter de sa vie pleinement, qui devrait pouvoir jouer avec ses petits enfants, qui devrait pouvoir voyager... À 66 ans quand on attend trois ans pour une chirurgie du genou ou de la hanche, c'est trop long, c'est beaucoup trop long puis on s'attend à voir des bien meilleurs services que ça de la part du ministre de la Santé, alors... Et là je ne vous ai même pas parlé des urgences. Je ne vous ai même pas parlé de la première ligne. Il y a un impact direct sur la qualité de vie des Québécois des échecs du ministre de la Santé. Je pense qu'on se doit de faire mieux que ça pour les Québécois, ici, à l'Assemblée nationale.

Journaliste : Les optométristes, là, qui veulent quitter aussi, là.

M. Fortin :Moi, j'ai un message pour les optométristes et pour le gouvernement : Entendez-vous, s'il vous plaît. Parce que ça, c'est un service direct à la population, c'est un service direct pour lequel les Québécois ne devraient pas avoir à payer. Et si le gouvernement est incapable de s'entendre, si ces services-là ne sont pas remboursés par la Régie de l'assurance maladie du Québec, il va y avoir un impact sur la santé des Québécois. Il y a des gens qui vont se priver de services, et là on parle de service. Alors, s'il vous plaît, là, de part et d'autre, entendez-vous, mettez les Québécois d'abord avant les intérêts, soit du gouvernement ou des optométristes eux-mêmes.

Journaliste : Vous parlez du bilan de M. Dubé, mais les autres partis de l'opposition, là, soulignent que, dans les articles, là, c'est plutôt Santé Québec, c'est un porte-parole de Santé Québec qui répond maintenant aux questions, justement, au sujet du plan de M. Dubé, comment vous accueillez ça?

M. Fortin :Il y a deux choses là-dedans, là. M. Dubé a fait le choix, et, plutôt que de s'attarder aux services directs à la population, à savoir comment on améliore les listes d'attente, comment on trouve plus de personnel pour nos hôpitaux, il a fait le choix de dire : Je vais aller passer des mois, et des mois, et des mois dans le sous-sol de l'Assemblée nationale en commission parlementaire pour changer les structures. Et on lui a dit, à ce moment-là... On a voté contre le projet de loi, on s'est rendu en bâillon, le gouvernement a imposé le bâillon sur ce projet de loi là, et on lui a dit : S'il vous plaît, arrangez-vous pour garder une imputabilité. Et là, tant dans l'article de la Gazette qui parle du cancer du sein, aucune réaction de la part du gouvernement; dans l'article de la presse qui parle des délais de chirurgie monstre, de l'impossibilité d'avoir accès à des salles d'opération dans certaines régions du Québec, c'est Santé Québec qui répond. Le ministre est complètement absent. Je ne peux pas croire que l'imputabilité ministérielle, on n'en a plus rien à faire du côté de la CAQ. Je ne peux pas croire ça. Si on se fait élire, si le ministre Dubé a demandé un mandat aux Québécois, c'est pour améliorer le système de santé, j'ose croire, mais c'est lui qui est imputable. C'est lui qui doit justifier ses échecs aux Québécois. Ce n'est pas Santé Québec à peine formé, même pas lancé, qui doit justifier les échecs du ministre de la Santé.

Journaliste : Sur le rattrapage... chirurgies, pensez-vous que l'entente conclue avec la FIQ va permettre de ramener du personnel dans les salles d'opération?

M. Fortin :Ça, c'est la... Ça, c'est la ligne du ministre de la Santé depuis des mois, là. Le ministre de la Santé... en fait, pas depuis des mois, depuis qu'il est arrivé au pouvoir, il y a toujours une négociation derrière laquelle le ministre de la Santé peut se cacher. Pendant un temps, c'était la FIQ : Ah! bien, savez-vous, on est en train de travailler avec la FIQ pour avoir des meilleures conditions de travail, pour espérer les ramener. Là, c'est la négociation avec les médecins de famille et les médecins spécialistes : Ah! Bien, vous savez, il y a une négociation en cours. On espère être capable d'avoir plus de services à travers cette négociation-là. Mais il n'y a pas juste ça, là. Moi, je vois d'autres juridictions qui sont pas mal plus agressives que le Québec pour attirer des travailleurs de la santé. Le Nouveau-Brunswick a un bureau au Québec pour attirer les travailleurs de la santé du Québec. Le gouvernement ontarien ne s'en cache même pas, il le dit ouvertement à tout le monde qu'il veut avoir les travailleurs de la santé du Québec. C'est vrai pour les médecins, on l'a vu hier, mais c'est vrai pour les infirmières. C'est vrai pour nos techniciens. Il est où le plan d'attraction, de rétention de la main-d'oeuvre, le plan de développement de la main-d'oeuvre qui doit être fait par le ministère de la Santé, qui doit être fait avec le ministère de l'Enseignement supérieur? Ça, c'est ce qu'on demande. Et vous irez voir les tapes, là. On demande au ministre de la Santé, depuis le début du mandat, d'avoir un réel plan global complet pour s'assurer qu'on a la main-d'oeuvre nécessaire au Québec pour donner des services aux Québécois, et jamais il n'a mis le début du commencement d'un plan sur la table. Ça, c'est la base. Moi, je regardais les élections au Nouveau-Brunswick cette semaine, là, et ça a porté sur comment on garde notre personnel en santé. La première action de la nouvelle première ministre du Nouveau-Brunswick, c'était d'aller voir le Congrès des infirmières du Nouveau-Brunswick. Le personnel en santé, c'est la clé, et on ne sent pas ici qu'il y a un réel plan sur la table pour s'assurer qu'on a une relève, qu'on garde notre personnel. On se tourne plutôt vers comment on protège, comment on défend notre bilan, comment on s'arrange pour que d'autres défendre notre bilan. Est-ce qu'on peut, s'il vous plaît, avoir un plan global sur la table?

Journaliste : En francisation, qu'est-ce que le gouvernement doit faire pour que les classes cessent d'être fermées, comme c'est le cas en ce moment?

M. Fortin :Moi, je vais vous dire une chose, là. Je me demande il est où le nationalisme de la CAQ dans le dossier de la francisation? Parce que j'entendais hier des ministres nous dire : On veut des meilleures façons d'intégrer des immigrants au Québec. Bien, il n'y en a pas de meilleure façon que d'avoir des classes de francisation. Et là le gouvernement de la CAQ, là, il ferme des classes de francisation. Il ferme des écoles complètes de francisation. Il met à la porte des enseignants de français. Jamais je ne pensais que, sous un gouvernement de la CAQ, on mettrait à la porte des profs de français au Québec.

Alors, ces gens-là, les gens qui suivent les cours de francisation, là, qui suivaient des cours de francisation qui ont été annulés et qui ont été fermés, là, ce sont des gens qui veulent s'intégrer au Québec, qui sont dévoués à ça, qui y mettent des heures et des heures, qui veulent apprendre la langue commune, qui veulent s'intégrer, et le gouvernement de la CAQ nous dit : Il y a des enjeux financiers. On ne peut pas faire ça. Voyons donc! Ces gens-là, ils veulent s'intégrer pour participer pleinement au développement de la société québécoise, au développement économique de la société québécoise, à leur bien-être à eux dans cette société-là, et le gouvernement de François Legault leur dit : On n'a pas d'argent pour vous franciser. Je m'attendais... Je m'attends à beaucoup mieux de la part du gouvernement caquiste.

Journaliste : Si on revient en santé une petite seconde, la cible de 2 500, là, qui s'en vient en décembre, à votre connaissance, quels gestes ont été posés pour essayer d'atteindre cette cible-là?

M. Fortin :C'est une très bonne question. Il y en a très peu. Le ministre nous a présenté un plan de rattrapage en matière de chirurgie, là, une fois. Il a échoué. Il nous a présenté un deuxième plan...


 
 

9 h 01 (version non révisée)

M. Fortin :...il a encore échoué, là, il nous a présenté un troisième plan et, selon le Dr Legault, de la FMSQ, là, il est en voie d'échouer encore. C'est une chose, de mettre un plan sur la table puis dire : J'ai un objectif, mais encore faut-il se donner les moyens d'y arriver. Et ça passe par l'attraction, par la rétention de personnel.

Dans le même article, là, on fait état de ce qui se passe à l'Hôpital de Gatineau. À l'Hôpital de Gatineau, cet été, à plusieurs moments, il y a eu une salle d'opération d'ouverte. Ça, ça veut dire que, s'il y a une situation d'urgence qui arrive, par exemple une césarienne d'urgence, là, on n'a pas de salle d'opération pour cette personne-là, alors on doit soit tasser le patient qui est déjà sur la table pour faire cette opération-là ou se croiser les doigts qu'on est capable de libérer autre chose, mais on n'a pas les équipes pour le faire. Et là ça va arriver encore en novembre. Cet été, on nous a dit : Ah, c'est les vacances estivales. Désolé, c'est difficile, ce n'est pas simple, le personnel est en vacances.

Mais là, en novembre, c'est quoi, la raison, là, c'est quoi, la justification pour qu'il y ait une seule salle d'opération? La raison pour laquelle ça arrive, c'est parce qu'on perd notre personnel en Ontario. Puis c'est ça qui se passe dans la région de Gatineau, le personnel infirmier s'en va en Ontario et on n'est pas capable de maintenir nos salles d'opération ouvertes. Moi, je le sais, c'est quoi, le plan de l'Ontario pour attirer nos infirmières québécoises. Je le sais, il est visible, il est connu, il... ils viennent... Le gouvernement de l'Ontario ne se gêne pas pour aller dans les stationnements d'employés dans les hôpitaux de Gatineau pour attirer le personnel. Il est où, le plan du gouvernement du Québec pour attirer, pour ramener ces infirmières-là au Québec, pour attirer celles qui sont formées par l'Ontario? Moi, je n'en ai pas vu, de plan, je le cherche encore.

Journaliste : On that point, just in English. So, you were saying that Ontario will try to attract them by just going to approach them in the parking lot?

M. Fortin : Yes, absolutely. Ontario is hyperaggressive. And they are aggressive legislatively, they've basically taken away all the barriers so that nurses trained and certified in other provinces can be... can be hired in Ontario. But they're also going to see directly our new graduates in the Outaouais region. They are going, they are advertising in the parking lots at our hospitals in the region. You'll see their fliers and the pamphlets of... here, in the windshields of employee parking lots. They are not hiding the fact that they're trying to attract our nurses. What are we doing? New Brunswick is here. They have an office in Montréal that they're trying to... to attract our nurses. How are we responding? What is the Government of Québec doing to counter... to counteract at that point?

The Health Minister always hides behind negotiations. There's always another negotiation for him to hide behind. It was the FIQ. It was: Oh! Well, you know, what the... our plan is to have a great collective bargaining agreement with the FIQ. If we improve the conditions, they'll come back. Well, clearly, that's not enough. Ontario has the same negotiations with its nurses. The New Brunswick has the same negotiations with its nurses. What are we doing? The reason we can't give services to Quebeckers is because we don't have the health care staff. If we had a real aggressive comprehensive plan on attraction, training, retention of our health care staff, we wouldn't be in this situation. So, Mr. Dubé may have greats... may have had great qualities as a... as a manager or a director in his former employment jobs in the private sector, but he is failing at every single objective that he sets out for himself, and that Quebeckers expect of him. At some point, we have to look at... at his roadmap, at his results and say: We deserve better as Quebeckers.

Journaliste : Speaking of objectives, that 250 for wait time, is that obtainable?

M. Fortin : Well, the specialist doctors are saying it's not attainable. But the real issue here is we're going in the wrong direction. Minister Dubé has proposed one plan, two plans, three plans now, and he's failed at the first two. He's now introduced the third plan to reduce the people on the surgical wait list, but he's not doing anything differently than he did when he introduced the first two plans. So, he failed, given the first two. What... What possible reason that he has to think that he would succeed a third time given that he hasn't changed his methods? That's what we're asking of him here, is: Find a way to counteract with everybody else is doing, find a way to include, to have a real short-term and long-term plan in terms of attracting our health care professionals. The reason that breast cancer numbers are... breast cancer patients that are waiting for surgeries is exploding is because we don't have health care staff. The reason that patients are waiting three years to have a surgery is because we don't have health care staff, and therefore we can't open operating rooms. Minister Dubé has failed...


 
 

9 h 06 (version non révisée)

M. Fortin : …Minister Dubé has failed at every turn, and the situation is getting worse and worse. So, I hope somebody at the Government is looking at that and saying: We need to turn this around quickly, because Quebeckers cannot afford him falling more and more, as he currently is doing.

Journaliste : I'm interested in what you were saying about Santé Québec is… I believe even predicted this, that Santé Québec is sort of being set up as a shield, and Mr. Dubé is not accountable. How… Is that what is happening in fact that some far-off bureaucrats do not have to answer questions about wait times, and Mr. Dubé is able to walk around without?

M. Fortin : I read the papers like you did this morning, I saw a full article in La Presse about surgical wait times, about the fact that patients have to wait to get hip, knee replacements, about the fact that our operating rooms aren't opened, about the fact that it's having a real impact on patient care in the province, and I didn't see a government reaction. I saw Santé Dubé… Santé Québec reaction, I did not see a reaction from the Health minister. I read a piece in The Gazette about patients who have breast cancer, and who are waiting longer than ever for surgeries, and I didn't see a reaction from Mr. Dubé or his office. That was a real concern of ours during the study of the bill creating Santé Québec, was that the minister of Health would use it as a shield to protect himself from bad news that he didn't want to have to comment everyday. But he's the one who's responsible, he has ministerial responsibility. If the CAQ government no longer believes in ministerial responsibility, then I hope they tell us. Because we're now studying a bill on a transport agency, we're now studying a bill on an infrastructure agency, so if that is going to be the modus operandi, if that's the way the CAQ government is going to act now — hide behind bureaucrats and only answer during questions period when there's no one else to answer — that was one of our initial fears, and that is not the concept of I vote for somebody, he then becomes accountable for his results.

Journaliste : Is Mr. Dubé still the correct man to be in the Health portfolio? You don't want to see him shuffled out of there?

M. Fortin : I hope that there is somebody in government that is actually, let me put it this way. I hope the Premier is looking at his minister, is looking at the results of his minister, and saying: Hey, we need to shake this up, because you're not living up to what I promised Quebeckers right now.

Journaliste : Mais vous n'êtes pas prêt, M. Fortin, à réclamer la démission de M. Dubé?

M. Fortin :Moi, j'ai assez d'expérience en politique pour savoir que la meilleure façon de ne pas obtenir une démission, c'est de demander une démission. Alors, on n'est pas là, là. Nous, ce qu'on demande au premier ministre, c'est de regarder le bilan de son ministre puis de trouver une façon de changer les résultats, parce qu'en ce moment les Québécois n'en ont pas pour leur argent. Et ce n'est pas acceptable d'avoir un ministre de la Santé qui joue au député de l'opposition, là, puis qui dit : Ah, c'est inacceptable, c'est inacceptable, c'est inacceptable. Les Québécois n'en ont pas pour leur argent. Sa job à lui, là, c'est d'améliorer les résultats, et il échoue à chaque fois. Merci.

(Fin à 9 h 09)


 
 

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