(Onze heures trente-trois minutes)
La Modératrice : Bonjour et
bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle avec la porte-parole
pour les aînés et les proches aidants et en matière de soins à domicile, Mme Linda
Caron, et de sa collègue porte-parole responsable de la région de l'Estrie, Mme Désirée
McGraw. Prendront la parole, ici présente, Mme Pierrette Messier,
porte-parole du Comité santé du Pôle de Bedford, M. Normand Deragon,
co-porte-parole du Comité santé du Pôle de Bedford, également présente,
Mme France Groulx, élue municipale siégeant sur le comité de relance
socioéconomique du Pôle de Bedford tout en étant responsable des dossiers santé,
ainsi que M. André Beaumont, président de la FADOQ de la région Richelieu-Yamaska.
La parole est à vous.
Mme Caron : Merci. Alors,
bonjour. Je suis ici avec les membres du... les membres citoyens du Comité
citoyen... Comité santé Pôle Bedford pour dénoncer le fait que la CAQ a décidé
de ne pas aller de l'avant avec la rénovation et l'agrandissement du CHSLD de
Bedford en Estrie. C'était une promesse qui a été faite par l'ancienne ministre
des Aînés de la CAQ en mai 2022, qui a été reprise par la députée de
Brome-Missisquoi en mai 2022. Rappelez-vous, c'était le début de la campagne
électorale. Et puis déjà en novembre, ça commençait à partir de côté. Ce projet
a été réactivé, ça a été confirmé à maintes reprises, ça a été autorisé par le
ministère de la Santé.
Et voilà qu'en juin 2024, tout est arrêté.
Le gouvernement de la CAQ n'ira pas de l'avant avec ce projet d'agrandissement
et de rénovation du CHSLD de Bedford, alors que la communauté en a besoin. La
communauté est mobilisée. On vient de déposer une pétition de plus de
3 800 noms. C'est vraiment inconcevable, la CAQ a gaspillé l'argent
dans plein de choses comme les Kings de Los Angeles, 7 millions aux Kings
de Los Angeles, alors que le projet à Bedford est évalué à 15 millions. On
aurait pu payer avec l'argent donné aux Kings la moitié de l'agrandissement et
de la rénovation du CHSLD de Bedford.
Et aujourd'hui la ministre responsable des
Aînés s'offusque en Chambre que j'ose déposer la pétition qui a été faite par
les citoyens de Bedford. C'est absolument inconcevable en démocratie,
absolument inacceptable. Si la CAQ voulait elle-même déposer la pétition, la
députée de Brome-Missisquoi, qui est ministre, ne pouvait pas le faire. Ils ont
quatre autres... quatre autres députés dans la région. N'importe quel autre
député de la CAQ dans la région de l'Estrie aurait pu déposer cette pétition.
Ils ne l'ont pas fait.
Alors, aujourd'hui, comme porte-parole des
aînés, porte-parole de l'opposition officielle, je suis avec les citoyens de
Bedford. Je vais continuer d'être à leur côté. Il faut que le gouvernement
réponde, cesse de briser sa promesse, revienne sur la décision de ne pas
construire le CHSLD, de ne pas agrandir le CHSLD de Bedford. C'est un besoin
essentiel pour la communauté.
Et, sur ce, je vais laisser la parole aux
autres personnes.
Mme Messier (Pierrette) : Alors,
bonjour. Mon nom est Pierrette Messier. Je suis la porte-parole du Comité
citoyen de santé du Pôle de Bedford. Juste pour situer notre région, nous
sommes une petite région tout près du Vermont. On est complètement au sud du
Québec. On a huit... Le pôle de Bedford, ça représente huit municipalités, et
25 % de nos citoyens ont 65 ans et plus. Alors, si vous calculez,
8 000, 25 %, ça fait beaucoup de monde. Dans les dernières années, on
a eu plusieurs fermetures de résidences de personnes âgées. On a... Nos aînés
dans la région ont vraiment la vie dure depuis quelques années, et notre
comité... Cette fois... on s'en prend aux aînés les plus vulnérables, ceux qui
sont en soins de longue durée dans un CHSLD, parce qu'on sait qu'un CHSLD,
c'est un centre hospitalier. On nous dit qu'on nous promet des soins à
domicile, alors qu'on sait très bien que les soins à domicile et les soins dans
un centre hospitalier de longue durée, c'est deux... c'est deux choses
complètement différentes.
Alors, notre comité est formé de
retraités, semi-retraités, et on travaille en collaboration avec quatre
organismes de notre région : la Fondation Lévesque-Craighead, le Comité
citoyen... le Comité des résidents du CHSLD, le Comité de relance
socioéconomique du Pôle de Bedford et la FADOQ. On a tous le même but. C'est ce
qu'on veut, on veut permettre à nos aînés de vivre la dernière étape de leur
vie dans la communauté qu'ils ont contribué à développer. Malheureusement,
et... Malheureusement, en ce moment même, on a des aînés de notre région qui
sont envoyés à 40 minutes, à 50 minutes, à 1 heure de route de
leurs familles. Et on croit que ceci est inacceptable. Et 3 380...
citoyens de notre région, ce qui représente à peu près 40 % de notre
population, sont d'accord entièrement avec nous. Alors, ce qui arrive
maintenant, c'est qu'on est une petite région, on est en train d'appauvrir nos
petites régions pour concentrer les ressources dans les grands centres. On a
parlé tantôt des maisons des aînés. La plus proche maison des aînés, de
notre... dans notre... de notre côté, c'est à peu près à une heure de route. Ce
n'est pas ça qu'on veut.
Nous, ce qu'on veut, c'est qu'on veut que
notre CHSLD soit rénové puis qu'on ait des... qu'on puisse offrir des soins...
adéquats pour qu'on puisse garder nos aînés dans leur communauté. Alors, je
vais passer la parole à un représentant de la Fondation Lévesque-Craighead.
M. Deragon (Normand) : Mesdames
et messieurs, bonjour. Deux fois, deux fois, on a rompu la promesse qu'on nous
avait faite. Aux alentours de 2017, j'étais conseiller municipal, je me
rappelle très bien qu'on était venus, notre député de la circonscription nous
annonçait en grande pompe que notre grandissement était approuvé. Je me
rappelle également qu'en 2022 on se fait annoncer... 2021, excusez, on se fait
annoncer que l'argent est autorisé. Là, on commence à penser à nos affaires. On
leur a promis, au minimum, un montant de 250 000 $, la Fondation
Lévesque-Craighead. Ce n'est quand même pas rien, là, pour une petite municipalité
qui dessert à peu près 7 500 personnes si on compte le pôle de
Bedford. Ça résume un peu l'aspect historique. Je pourrais vous en parler
pendant deux pages.
Ce que je veux dire, en dernier, ma petite
conclusion qui est un peu personnelle, à mon nom personnel, deux choses qui me
chicotent là-dedans. Premièrement, la ministre qui a répondu... pour parapher,
pour parapher Mme Caron : deux promesses, rien. Deuxième point, les CHSLD
ne répondent... répondent à un besoin différent. Les maisons des aînés, des
services à domicile, c'est le dernier mile, et les malades chroniques ne
peuvent pas s'entretenir eux-mêmes. Mais tu ne peux pas dire : Ah! je vais
mettre beaucoup de services à la maison, c'est... Les gens qui sont classifiés
pour le CHSLD sont, par exemple, en niveau 11, 12, 13 Alzheimer, ils ne
peuvent pas rester seuls. Ça fait que je ne peux pas, comme madame en haut, la
ministre des Aînés a fait remarquer : Ah! on a des services autres que ça,
puis bon, bon, bon.
Dernier point, ça, c'est... Dans mon cas,
j'ai considéré ça comme une insulte. Puis le pire, c'est qu'elle l'a répété ce
matin, madame : Ah! on va faire des rénovations. Des rénovations, là, dans
leurs livres, c'est une couche de peinture puis peut-être, s'il reste un peu de
sous, une caricature, vous savez, un artiste qui va venir faire quelque chose
sur le mur. Ce n'est pas ça qu'on demande, c'est sept lits. Donnez-nous
nos sept lits. Celui qui va le faire, je pense que la population de la
région va lui être reconnaissant ou reconnaissante. Merci, mesdames, messieurs.
Mme Groulx (France) : Alors,
bonjour, je suis France Groulx, je suis une élue municipale du pôle de Bedford,
je suis élue au canton de Bedford. Je fais partie de... Je suis ici parce que
je représente un groupement, le groupe des huit municipalités, et on a un
comité de relance socioéconomique.
Au début, ça fait... tout de suite après
les élections, les dernières élections municipales, en 2021, on a formé ce
comité-là parce que notre région, elle était considérée dans la MRC de
Brome-Missisquoi, elle était considérée dévitalisée comparativement aux
villes... aux villes autour. Alors, on s'est... il y a eu une vaste étude, les
gens se sont prononcés. Et, parmi les préoccupations des citoyens, c'étaient
les soins de santé. On n'a pas de médecin de famille, il faut aller loin, on
n'a pas vraiment de soins de santé à proximité, il faut toujours être dans
l'auto puis aller loin.
Alors, on a commencé à regarder ça. Avec
le comité santé, on a rencontré des médecins, groupes de médecine familiale. On
a rencontré des... la clinique médicale, des pharmaciens. On a fait un bon six
mois de consultations pour s'apercevoir finalement que c'était bien compliqué
les soins de santé, parce que tout est en silo fermé. Les soins à domicile, ça
ne parle pas nécessairement avec le CH, qui ne parle pas nécessairement avec...
C'est très, très, très compliqué.
Alors, on a fait des recommandations, on a
dit : On a besoin de plus de médecins de famille, ça, c'est clair. On a
besoin d'un répondant dans la région. Nous autres, on relève du CIUSSS de
l'Estrie, qui est à 1 heure et demie de voiture de Bedford. Alors, les
points de décision... les centres de décision sont extrêmement loin de chez
nous. On a dit : Il faudrait quelqu'un qui s'occupe de nos affaires. On
nous a répondu partiellement en mettant, justement, au CH, en mettant quelqu'un
par intérim qui était répondant. Alors, cette personne-là, on collabore avec,
on essaie de trouver pour elle du personnel, et tout. Mais là, finalement, on
apprend aussi, pas très longtemps après, qu'une autre tuile nous tombe sur la
tête. Les gens s'étaient mobilisés depuis longtemps pour aider à... à
moderniser l'hôpital, à avoir des lits, à avoir une section de sept lits où on
pouvait mettre... on pouvait donner des soins spécifiques aux gens en perte de
cognition, Alzheimer, démence, tout ça, alors que là, c'est des très petites
chambres, et il n'y a pas d'aile qui soit spécialement pour ces gens-là. Alors,
on apprend, finalement... Après avoir travaillé longtemps à ce projet-là, on
apprend finalement que non, on nous a dit : La population, vous n'avez pas
besoin de ça, ça répond entièrement... On ne va pas repeinturer parce qu'il y
avait eu aussi des problèmes de moisissure. On va tout repeinturer, et ça va
être très bien.
Bien, nous, ce qu'on dit : Non, ce
n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai qu'on va nous laisser tomber comme ça dans
l'oubli total. Après avoir deux fois nous annoncer en grande pompe et même
trois fois nous annoncer en grande pompe qu'on était tout près finalement de la
pelletée de terre, que les budgets étaient réservés, on apprend par un
journaliste que le CIUSSS de l'Estrie avait décidé de laisser tomber parce
qu'on n'avait pas besoin de ça. Bien, nous autres, on dit : Non. On
dit : Non. On s'appelle Bedford, mais il y a beaucoup de communautés et de
petites communautés au Québec qui pourraient s'appeler Bedford puis qui vivent
probablement la même affaire en silence. Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas
pour les maisons des aînés, mais ce n'est même pas ça qu'on demande. On ne veut
pas de palais doré. On veut juste que les gens qui ont bâti nos régions, qui
ont bâti nos municipalités, qui ont parti plein de services communautaires
puissent mourir près des leurs, puissent vivre leurs derniers jours près de
leur aidant naturel. C'est tout ce qu'on demande. C'est tout ce qu'on demande,
mais il semble que c'est beaucoup.
Alors, s'il y a des gens qui disent :
Ah! toutes vos manifestations, vos protestations, vos pétitions, est-ce que
vous êtes entendus par le CIUSSS de l'Estrie? Je le dis : Non, pas du
tout. On n'est pas entendus du tout par la... Alors, voilà, ça clôt mon propos
pour aujourd'hui. Merci.
La Modératrice : Merci. On va
procéder à la période de questions. Veuillez aller au micro juste devant, si
vous voulez poser des questions.
Journaliste : Allô.
C'est-tu... Est-ce que c'est allumé?
La Modératrice : Oui. C'est
allumé.
Journaliste : O.K. Parfait.
Donc, Mme Caron, je suis curieuse de savoir. Mme Groulx a dit qu'il y
a probablement d'autres situations similaires à la situation de Bedford à la
grandeur du Québec. Vous, vous avez peut-être un peu plus une perspective
panquébécoise sur la question, là. Est-ce que la situation à Bedford est unique
maintenant?
Mme Caron : En fait, dans les
régions... On le sait que toutes les petites RPA, les petites résidences pour
aînés ont beaucoup de difficultés en région un peu partout. Les ressources
intermédiaires aussi ont de la difficulté. Le gouvernement refuse de rouvrir
l'entente ou de les aider alors qu'elles sont prises avec une entente qui date
de 2020. Le cas particulier du CHSLD de Bedford n'est sûrement pas le seul
puisque sur 10 projets qui étaient priorisés, il y en a six qui sont allés
de l'avant. Bedford était parmi les quatre autres à qui on disait : On
attend. Attendez, soyez patients. Puis finalement pour dire que non, ça n'ira
pas de l'avant. Il y avait même en janvier dernier un affichage pour un chargé
de projet pour Bedford, puis, tout d'un coup, oups, on n'entend plus rien, puis
les gens apprennent par les médias, et non pas directement par leur CIUSSS, qui
est situé à 1 heure et demie de chez eux, ni par le gouvernement, que le
CHSLD ne sera pas rénové ni... ni agrandi. Alors, c'est absolument
inacceptable.
Journaliste : Puis je... Mon
autre question, c'est pour... c'est pour Mme Messier, c'est pour les gens du
comité. J'ai cru comprendre Mme Charest dire qu'elle vous a rencontrée, alors
que, la dernière fois qu'on s'est parlé, la rencontre n'avait pas eu lieu
encore. Est-ce que... Est-ce qu'elle vous a rencontrée?
Mme Messier (Pierrette) : Nous
avons... Ma collègue France Groulx et moi, nous avons demandé une rencontre
avec Mme Charette parce qu'on avait d'autres informations à lui apporter, on
voulait lui parler de la pétition. Puis on a demandé une rencontre en tant que
comité citoyen et on s'est fait dire qu'on n'avait rien de nouveau à apporter
dans le dossier. Alors, c'est... c'est ça qu'on avait, une pétition de
3 380 noms, mais ce n'était pas suffisant pour justifier une
rencontre. Alors, c'est à ce moment-là qu'on... elle a dit qu'ils rencontrent
les gens de la Fondation Lévesque-Craighead, qu'ils rencontrent aussi le comité
de santé de la MRC. Mais nous, en tant que comité citoyen, on n'a pas pu... on
n'a pas pu avoir une audience pour lui présenter notre perspective de la
problématique. Et, encore une fois, nous, on ne veut pas avoir une maison des
aînés comme il y a à Granby, à Saint-Jean, et tout ça, ça ne répond pas à notre
population, parce qu'on est une région éloignée et nos... même qu'il y a... il
y a une maison des aînés à Granby, les gens de notre région, conduire une heure
pour aller voir papa et maman, ça ne nous convient pas. Alors, tout ce qu'on
veut, c'est avoir des rénovations.
Maintenant, on se pose la question, le
15 millions qui nous était alloué, qui avait été... ça avait été accepté
puis... où est rendu cet argent maintenant? Est-ce que nous, en tant que
citoyens d'une région éloignée, on n'a pas les mêmes droits d'avoir des
services, les mêmes services que les gens dans les grands centres, qui auront
les services, les meilleurs services possibles dans les maisons des aînés, ce
qu'on nous dit? Alors, nous, on veut... on veut... Il faut parler pour nos
aînés qui n'ont plus de voix, parce que ce sont ceux qui sont les plus
vulnérables. Et on veut s'assurer qu'ils aient les mêmes... les mêmes niveaux
de services. Et, pour ça, il faut rénover notre... il faut agrandir notre CHSLD
parce qu'on a besoin d'une aile pour des besoins... les gens qui ont des
besoins cognitifs. Et ce qu'ils font, c'est qu'ils les envoient dans un autre
grand centre, et ça ne répond pas à nos besoins.
Journaliste : Donc, quand...
quand Mme Charest a dit qu'elle a rencontré le comité santé, est-ce qu'elle
s'est trompée d'organisme?
Mme Messier (Pierrette) : Mais
je ne sais pas, parce que moi, je sais que je n'ai pas rencontré Mme Charette.
On a... On a demandé, mais on nous a dit : Vous n'avez rien à nous
apporter de nouveau dans ce dossier.
Journaliste : Puis juste une
dernière chose. Vous avez fait de la route jusqu'à... jusqu'à Québec. On n'est
pas supernombreux ici, dans la salle, mais il y a... il y a des dizaines et des
dizaines de personnes qui regardent en ligne. Tous les députés ont entendu ce
que Mme Caron avait à dire. Qu'est-ce que vous espérez que ça va apporter pour
vous, pour le dossier de l'agrandissement du CHSLD?
Mme Messier (Pierrette) : Bien,
nous, on est un exemple d'une petite région qui se tient debout. On s'est
mobilisé, cinq organismes, puis on... bien, avec nos citoyens qui nous ont
appuyés dans une pétition. Et on n'a pas cherché leurs signatures, ils venaient
en grand nombre pour signer. Et on sait qu'il y a probablement des
problématiques comme ça dans d'autres petites régions du Québec. Le Québec est
fait de centaines de petites régions. Le Québec, ce n'est pas seulement des
grands centres. Le Québec, c'est beaucoup de petites régions. Et on veut rester
comme ça, on ne veut pas que notre région devienne un grand centre.
Alors, on espère que... ce qu'on voudrait
éventuellement, c'est qu'il y ait un revirement de situation et qu'on nous
alloue le 15 millions qui nous était alloué au départ. On veut le ravoir
pour les gens de notre région. Parce qu'il ne faut pas oublier qu'on a 25 %
de notre population qui a 65 ans et plus. Et ça, c'est prévu... c'est
prévu au Québec, qu'en 2031 25 % de la population aura 65 ans et
plus. Nous, on est déjà là, on a déjà ces besoins. Alors, il faut travailler en
mode de prévention, et pour ça, il faut agrandir notre CHSLD pour être capables
de faire face à ce qui nous attend.
Journaliste : O.K. Je ne sais
pas si...
La Modératrice : S'il n'y a
pas d'autre question, c'est ce qui met... Ah! on aurait un petit ajout de
dernière minute...
Journaliste : ...
M. Deragon (Normand) : Un
petit point.
Journaliste : ...un petit
complément d'information.
M. Deragon (Normand) : Oui.
Bien, une vision. Tout à l'heure, j'étais un petit peu... Maintenant, je vais y
aller pour le côté humain, ma vision. Qu'est-ce que tu veux quand tu es dans
les derniers six mois, huit mois de ta vie? Tu ne veux pas des belles moulures
en bois précieux. Tu veux de la visite, que ta famille puisse venir te visiter,
puis tu veux être autour de gens que tu connais. Déjà, on est un peu écartés.
Dans 20 ans, dans 15 ans, on verra où je serai. Bien... peut-être
bien pas fort, fort, mais, au moins, je vais reconnaître mon monde. Quand tu
m'envoies à 1 heure et demie de chez moi, il n'y a aucune chance que j'aie
de la visite. Tu sais, je connais des gens, moi, au CHSLD de Bedford... les
enfants s'étaient fait une routine. Ils venaient les border à tous les soirs.
Ça, c'est de la qualité de vie pour une personne en fin de vie. Merci.
La Modératrice : Alors, sur
ce, c'est ce qui met fin à ce point de presse. Bonne journée. Merci.
(Fin à 11 h 54)