(Huit heures quarante-quatre minutes)
M. Grandmont : Bonjour, tout
le monde. J'espère que vous allez bien. Je vais commencer par une nouvelle qui
revient, hein, comme à chaque année avec la neige, avec le froid, avec l'Halloween.
Le troisième lien entre Lévis et Québec, 8 à 10 milliards de dollars
pour une infrastructure autoroutière au-dessus du fleuve entre Québec et Lévis.
Je n'en reviens juste pas encore, comment c'est démesuré, les chiffres qui sont
associés à ce projet-là en termes de coût. Parce qu'en termes d'utilisation,
là, c'est ça, les vrais chiffres. Si on compare à une infrastructure dont on a
beaucoup parlé depuis la semaine passée, le métro Montréal, 800 000 utilisateurs,
800 000 déplacements par jour de façon quotidienne la semaine dans le
métro de Montréal, alors qu'on prévoit seulement 9 000 voitures
quotidiennement sur le troisième lien entre Québec et Lévis à son ouverture. C'est
ça la réalité.
Moi, je m'épate toujours de voir la CAQ
revenir avec ce projet-là, avec aussi peu d'assises et aussi peu de demandes
réelles de transport, de déplacement entre les deux rives. Ça me fait
halluciner, ça, pendant que le métro de Montréal est en train de se détériorer
à vitesse grand V. Il faut entretenir cette infrastructure-là. Les chiffres le
montrent, on en a besoin, c'est l'artère principale, c'est le squelette qui
permet de tenir ce poumon économique là de la ville... qu'est la ville de
Montréal. Et je le rappelle encore une fois, le déficit d'entretien, il est
immense. Et la CAQ, depuis son arrivée en 2018, n'a fait que diminuer sa
proportion d'investissements dans le maintien des actifs, notamment, puis ça a
une conséquence très importante, à Montréal avec le métro.
Moi, je connais très, très peu de gens,
puis je vous mets au défi de trouver des gens qui partent de
Saint-Charles-de-Bellechasse puis qui travaillent... qui travaillent au
centre-ville de Québec, sur la colline parlementaire. Les chiffres sont très,
très clairs. Il y a très peu de gens qui font des déplacements de l'est de
Lévis vers l'est de Québec. C'est une denrée très, très rare. Pourtant, on veut
leur dérouler une espèce de tapis rouge à 8 à 10 milliards de
dollars.
Alors, je reviens encore sur notre
proposition d'hier. Plutôt que de faire ce genre de grand projet démesuré où
les besoins ne sont pas présents, qu'on prenne de l'argent qui est prévu pour l'électrification
des transports collectifs et qu'on le mette dans le maintien des actifs. Le
métro en a grandement besoin, alors que l'électrification des bus urbains, c'est...
ça ne nous amènera aucun nouvel usager dans le transport en commun. Puis d'autant
plus que les transports collectifs, là, ça représente 0,4 % du total des
émissions de gaz à effet de serre émis au Québec. Les bus urbains, là, c'est
0,07 % de l'ensemble des véhicules qui circulent au Québec. Ce n'est
vraiment pas beaucoup. Ce n'est pas la priorité. Trouvons les moyens à la CAQ d'aller
mettre l'argent là où ça compte, puis là où c'est effectif.
Mme Ghazal : Merci. Merci
beaucoup, Étienne. Moi, je veux vous parler du bilan du ministère de l'Éducation.
Le ministre s'est donné des cibles. On a vu les résultats. Et malheureusement
les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes. Le cabinet du ministre l'a
dit puis a reconnu que ce n'est pas... ce n'est pas un bon bulletin pour le
ministre de l'Éducation. Moi aussi, je suis très, très inquiète pour la
réussite des élèves. Puis ces résultats montrent une chose importante, c'est
que les solutions du ministre ne sont pas bonnes, ne donnent pas des résultats.
Moi, j'invite M. Bernard Drainville à
faire preuve d'humilité puis à écouter les solutions qui sont mises en... de l'avant,
notamment par Québec solidaire, mais aussi par d'autres acteurs dans le système
de l'éducation. En fait, j'invite Bernard Drainville à écouter d'autres
personnes que seulement Bernard Drainville. Ce n'est pas lui qui a la science
infuse puis qui connaît ce qui est bon pour le ministère de l'Éducation. Les
résultats sont là pour le montrer. Parce que, sinon, s'il ne fait pas preuve d'ouverture
pour avoir d'autres solutions, qu'est-ce qui est mis de l'avant, bien, c'est la
réussite de toute une génération qui est hypothéquée, puis ça doit être...
inquiéter un gouvernement qui nous dit que l'éducation est une priorité.
Journaliste : Mme Ghazal,
êtes-vous découragée, ce matin? Vous êtes retournés derrière les libéraux.
Mme Ghazal : Écoutez, moi, j'étais,
il y a deux jours, à Gatineau. Je visitais des écoles, je rencontrais des
directeurs de centres de services scolaires. Et ce que... ça, c'est quelque
chose qui m'inquiète, ce que les gens me disent par rapport à notre éducation,
par rapport à nos infrastructures, au manque d'espace, au manque de profs
qualifiés dans les écoles. C'est de ça que les gens me parlent. Et moi, c'est
ça qui me préoccupe, puis c'est de ça que nous, on s'occupe, c'est...
Journaliste : ...que vos
idées ne passent pas, que, là, les libéraux vous dépassent, que maintenant, si
les libéraux choisissent Pablo Rodriguez, ça va être une course beaucoup plus
serrée, mais...
Mme Ghazal : Moi, ce qui m'inquiète
énormément, c'est ce que les gens vivent dans le quotidien par rapport à la
qualité de nos services publics. C'est pour ça qu'on se lève le matin puis qu'on
travaille. Des sondages, il y en a puis il y en a d'autres. Les élections, c'est
dans deux ans, ça va être ça, le... les vrais résultats, là, du vrai sondage, c'est
en 2026.
Journaliste : Il est où, l'argument
pour QS? Là, vous êtes par exemple la seule présentement en lice dans une
course à la... au co-porte-parolat. Donc, qu'est-ce qui explique ça?
Mme Ghazal : Bien, écoutez,
ça ne fait pas 10 ans qu'on a une course, ça fait à peine un an qu'il y a
une course où il y avait trois candidates, et après ça, il y a eu une
ouverture, puis moi, j'avais gagné au premier tour, je n'ai pas passé au
deuxième tour par trois voix, donc je me suis présentée, c'était normal. Il
aurait pu y avoir d'autres personnes. Puis, moi, la chose la plus importante
pour moi, c'est l'unité du parti. On a une crise, il faut le reconnaître. Puis
c'est pour ça que je fais une tournée. Ce soir, je m'en vais rencontrer des
membres, des militants de Québec solidaire à Trois-Rivières. La semaine
prochaine, je vais au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Donc, je continue à faire ce
travail-là de fond.
Journaliste : ...de
découragement, du fait que vous stagnez dans les sondages, que, même, vous...
Mme Ghazal : Non, moi, j'ai...
je vous le dis, là, j'étais à Gatineau, on avait des membres aussi qui étaient
présents. Puis je ne sens pas les gens découragés. Pourquoi? Parce qu'ils se
disent que Québec solidaire, puis je suis tout à fait d'accord avec ça, nous
sommes le seul parti de gauche au Québec. On peut regarder les sondages,
partout à travers le monde, pour la gauche, on le sait, là, quand on a créé ce
parti-là, moi, je suis membre fondatrice, que le vent allait souffler fort, le
vent de droite, de la droite identitaire est très, très fort, mais ça ne nous
empêche pas de rester... focusser sur nos...
Journaliste : La gauche, bon,
il n'y en a pas, là, d'envolée pour la gauche présentement, à 14 %, vous
êtes le seul parti, vous le dites, 14 %. Donc, qu'est-ce qui explique que
vous êtes pris là, là?
Mme Ghazal : Les dés ne sont
pas joués ou pipés ou je ne sais pas trop. Les dés... les jeux ne sont pas
faits, il reste encore deux ans, puis tout peut arriver. Vous savez, en
politique, comment ça fonctionne.
Journaliste : ...Parti
libéral fait en sorte que ça augmente, là, vous ne pouvez pas le nier, là. Avec
Pablo Rodriguez, là, les libéraux, si jamais ils le choisissent, feraient le
double du score qu'ils font actuellement. Vous, vous êtes la seule candidate,
puis vous baissez, là.
Mme Ghazal : Ça... Écoutez,
je vais laisser les analystes faire leurs analyses, puis je vais vous laisser
comme journalistes faire votre travail. Moi, je veux parler des choses qui
préoccupent vraiment les Québécois : le coût de la vie, la crise du
logement, la crise en éducation, le... Là, les résultats qu'on a vus ici, les
élèves échouent, là, puis c'est lamentable comme résultat, en français, savoir
écrire et savoir lire, ça, ça devrait être une... c'est très, très important
pour réussir dans toutes les matières. M. Legault était à la Francophonie en
train de faire des discours en parlant de l'importance de la francophonie, la
main sur le cœur, puis nous dire que l'éducation, c'est important. Mais aujourd'hui,
il devrait avoir... il devrait être honteux des résultats qu'on a en ce moment
en éducation. C'est ça qui nous préoccupe.
Journaliste : ...par rapport
à ce que vous venez de dire. Donc, vous estimez que Québec solidaire est un peu
victime au Québec de ce mouvement-là, plus mondial, là, où il y a comme... Les
partis de gauche sont moins populaires, puis qu'il y a un vent de la droite
identitaire, vous remarquez ça, au Québec?
Mme Ghazal : Je n'ai pas dit
que nous sommes victimes. Je n'aime pas les discours de victimisation. J'ai
juste dit que c'est plus...
Une voix : ...
Mme Ghazal : ...c'est
difficile, mais ce n'est pas... tout n'est pas joué, je veux dire, les
sondages, il y en a puis il y en a d'autres. Des fois, on monte, des fois, on
descend. Nous, quand on se réveille le matin, ce n'est pas pour ça qu'on
travaille. On travaille pour les préoccupations réelles des gens, ce qu'ils
vivent dans leur quotidien. On a des bonnes propositions. Puis, je vous le dis,
c'est dans deux ans, l'élection.
M. Grandmont : J'aimerais
juste compléter... j'aimerais juste compléter là-dessus aussi. Je veux dire,
vous l'avez vu, notre travail, là, on essaie d'avoir des gains très concrets
pour la population du Québec. À la dernière session, on est le seul... On est
un parti qui n'est effectivement pas le plus haut dans les sondages, on le note
aussi, là, mais, même en même temps, ce n'est pas notre préoccupation. Ce qui
nous préoccupe, c'est vraiment d'aller chercher des gains. On a réussi à aller
chercher auprès du gouvernement l'élargissement de la loi Françoise David, on a
un moratoire sur les évictions. Ça, pour moi, c'est une façon d'aider
concrètement les gens. Actuellement, on a une campagne. On vous a d'ailleurs
invité. Je vous ai distribué moi-même hier des dépliants pour vous inviter à un
événement très important sur les cantines dans les écoles, le fait de nourrir
nos jeunes dans les écoles, il y en a un sur cinq qui se rend à l'école avec le
ventre vide. Nous, là, c'est notre façon de travailler. On veut vraiment
changer le quotidien des gens, on veut améliorer leur vie. C'est ce qui nous
motive. C'est ce qui fait que tous les matins on se lève puis on va travailler
à l'Assemblée nationale ou dans nos circonscriptions.
Journaliste : ...le
gouvernement. On a l'impression que, ce que vous nous dites, c'est qu'on est
capable de faire le travail en étant dans l'opposition avec des gains mineurs
comme le logement et autres.
M. Grandmont : Bien, je
m'excuse, je ne suis pas d'accord avec vous sur le fait que c'est des gains
mineurs, c'est des gains majeurs qu'on a effectués. C'est la première des
choses. Évidemment, on souhaite être le gouvernement, mais on fait la
démonstration par la preuve qu'on est capable d'obtenir des gains pour le
quotidien des Québécois. Et c'est ce qu'on va continuer à faire. Puis on va convaincre
les gens au Québec, les électeurs, les électrices, qu'avoir Québec solidaire,
oui, dans l'opposition, mais éventuellement, oui, au gouvernement, que ça fait
un changement réel dans leur vie de tous les jours.
Journaliste : Mais c'est ce
que le NPD a fait un peu, de miser sur certains dossiers en particulier pour
faire des gains, puis ça ne semble pas beaucoup les servir dans les sondages du
côté fédéral.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
joué, hein? Les sondages il y a deux ans, deux ans, c'est très, très, très long
en politique, puis on ne travaille pas pour les sondages, on reste focussé sur
les objectifs pour changer la vie des gens puis vraiment travailler sur ce qui
préoccupe les Québécois. Je vous le dis, là, moi, j'en fais des tournées partout,
puis les gens me parlent des préoccupations très concrètes puis on arrive à
amener des propositions.
Journaliste : C'est difficile
quand même.
M. Grandmont : Bien, la
politique, ce n'est pas facile de manière générale.
Journaliste : ...difficile
depuis un certain temps. Vous avez dit ça tantôt, là.
Mme Ghazal : J'ai dit que
c'était... Bien, c'est difficile depuis... Québec solidaire existe depuis 2006
puis, depuis 2006, c'est toujours difficile, la politique.
M. Grandmont : La politique
en général.
Mme Ghazal : Avec des hauts
et des bas, ça.
Journaliste : Ça a été
difficile après l'élection. Vous aviez dit : On a le temps de se replacer.
Ça va... Là, ça va faire deux ans, puis vous êtes toujours au même point.
Mme Ghazal : On reste focussé
sur le travail, puis il reste deux ans.
Journaliste : Est-ce que vous
seriez favorable à ce qu'on tienne des élections partielles à date fixe — c'est
ce que propose le Parti québécois — et que ça ne relève pas que de la
volonté du premier ministre?
Mme Ghazal : Bien là, c'est
la prérogative du gouvernement de décider quand est-ce que ça va avoir lieu.
Nous, peu importe, par exemple pour Terrebonne, quand ça va avoir lieu, on va être
prêts. D'ailleurs, on a une investiture la semaine prochaine qui va avoir lieu
à Terrebonne, là, pour... puis on va être prêts. Pour ce qui est de tenir ça à
date fixe, honnêtement, on n'y a pas réfléchi. Est-ce que c'est la bonne chose?
Est-ce qu'il y a des conséquences négatives ou positives? C'est à réfléchir.
Journaliste : M. Grandmont,
concernant le tramway, si je peux me permettre, hier, on a appris en commission
parlementaire que, dans les plans de Mme Guilbault, ce n'est pas CDPQ
Infra qui ferait l'exploitation du tramway. Ce n'est pas le même modèle qu'à
Montréal. Est-ce que ça vous a surpris? Est-ce que vous pensez que c'est la
bonne approche? Je voudrais vous entendre là-dessus.
M. Grandmont : Oui. Bien,
d'abord, effectivement, on l'a noté, mais on avait noté aussi, là, quand on
avait reçu la CDPQ Infra dans le cadre des audiences particulières sur le p.l. n° 61, je leur avais demandé s'ils allaient... s'ils
étaient intéressés par l'exploitation. Puis leur réponse avait été non. Donc,
je pense que, même pour eux, en fait, le modèle du REM n'est peut-être pas la
meilleure façon. Puis de toute façon, pour nous aussi c'est comme... ce n'est
pas la meilleure façon. D'ailleurs, on inscrit notre dissidence par rapport au
p.l. n° 62 pour lequel on a voté contre, là, les
modes d'approvisionnement au niveau du gouvernement du Québec. S'il y a une
chose que nous, on trouve intéressante à peaufiner, à améliorer, c'est
qu'effectivement les partenaires privés peuvent être mis à contribution dans la
conception des projets parce qu'on a à bénéficier de leur expérience, de leur
expertise, de leur compétence. Ça, c'est évident pour nous. Évidemment, la
réalisation, ça ne change pas, ça a toujours été fait en partenariat avec le
privé au Québec, quand on s'approvisionne, quand on crée des infrastructures.
La partie exploitation puis la partie,
aussi, entretien dont on n'a pas parlé encore, ça, pour nous, ça doit rester du
côté du public. C'est une bonne façon de fonctionner. On a de l'expertise
là-dessus, on a tout le savoir-faire au Québec pour être capable de bien le
faire. Donc, ça ne nous a pas surpris.
Puis j'étais content d'entendre la
ministre venir le confirmer là aussi, et surtout content aussi d'entendre
qu'une lettre mandat pourrait être octroyé assez rapidement aussi à CDPQ Infra,
ça, on l'attend depuis longtemps. Si effectivement ça se confirme, ça pourrait
peut-être être aujourd'hui, on a un Conseil des ministres. Donc, ça pourrait
être aujourd'hui que ça se confirme, on va l'applaudir, mais c'est qu'une
première étape vers la réalisation du tramway. On va continuer de talonner la
ministre pour qu'on confirme après ça les sommes, qu'on ait l'entente avec le
fédéral et puis qu'après ça, bien, on voie les pépines se déployer un peu
partout sur les rues de Québec pour enfin avoir ce tramway-là. On a déjà perdu
beaucoup de temps avec la CAQ, donc, oui, on est contents que ça finisse par
avancer enfin, mais, câline, qu'on s'y mette au plus rapidement puis on va
continuer à la talonner, c'est sûr.
Journaliste : ...la caisse,
vous parlez de la caisse comme si c'était le privé. La caisse, c'est quand même...
M. Grandmont : Bien non, ce
n'est pas public, là. Son objectif, c'est de faire du profit. C'est le bas de
laine des Québécois, mais ça reste quand même que c'est...
Journaliste : ...comme le
privé, mais ce n'est pas... ce n'est pas une entreprise privée.
M. Grandmont : Bien... Je
veux dire, au sens de la loi, peut-être pas, mais, je veux dire, c'est
exactement la même façon de fonctionner que le privé, là. Donc, je veux dire,
pour moi, je considère que...
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez des solutions envisagées par le gouvernement pour faire déménager
les demandeurs d'asile, soit leur acheter un billet d'autobus ou couper dans
leurs prestations d'aide sociale?
Mme Ghazal : Écoutez, à
chaque fois qu'on se réveille un matin, M. Legault amène une nouvelle
proposition. Il y a des... L'enjeu de l'immigration, des demandeurs d'asile, il
y a des défis qui sont là, tout le monde le reconnaît, mais c'est sérieux, là.
Il faudrait avoir des solutions sérieuses et non pas comme ça, communiquées à
l'emporte-pièce, là, par le premier ministre.
Maintenant, pour ce matin, je veux dire,
il faut toujours que ça soit volontaire, il faut toujours que ça soit fait de
façon bienveillante. Puis des solutions, bien, on en propose pour... parce
qu'on reçoit plus que notre part, là, si on compare aux autres provinces, de
demandeurs d'asile, puis il pourrait y avoir des solutions.
Maintenant, pour celle-là, là, pour ce que
le premier ministre nous dit, d'avoir l'autobus, et tout ça, bien, on ne peut
pas forcer personne à rentrer dans l'autobus. On peut l'offrir gratuitement,
mais on ne peut pas séquestrer des gens pour les rentrer dans un autobus. Ça,
ça ne passe pas, c'est... ça ne peut pas avoir lieu.
Puis aussi, il y a beaucoup de demandeurs
d'asile qui seraient prêts à travailler. Puis, à Québec solidaire, on a
proposé... Guillaume Cliche-Rivard, là, il s'évertue à faire des propositions à
M. Legault et au gouvernement de la CAQ d'avoir des permis de travail, il y en
a beaucoup là-dedans qui... accélérés, que nous, on puisse le faire, puis qui
vont vouloir travailler. Hier... Ça ne fonctionne pas, là, les formations
payées dans le secteur de la construction. On peut offrir ça aussi aux demandeurs
d'asile qui ont envie de travailler.
C'est un sujet très, très sérieux, très
sensible, très important, puis des solutions, on en a. Il va falloir s'asseoir
autour d'une table pour en discuter et non pas comme ça. J'invite M. Legault à
se garder une petite gêne d'envoyer des solutions comme ça à l'emporte-pièce,
n'importe comment.
M. Grandmont : Et
j'ajouterais aussi, là, parce qu'il y a deux parties à sa proposition, M.
Legault, là, couper l'aide sociale...
Mme Ghazal : Oui, c'est vrai.
M. Grandmont : ...c'est quand
même le strict minimum que de les accueillir avec ça. Je veux dire, vivre sur
l'aide sociale, là, ça ne couvre même pas les besoins essentiels. Je veux dire,
on ne le dira jamais assez, là, les personnes qui sont à l'aide sociale n'ont
même pas assez pour être capables de se payer un logement. Souvent, le prix du
logement est au-dessus de la valeur du chèque qu'ils reçoivent chaque mois.
Donc, quand Ruba parle puis quand notre
collègue Guillaume Cliche-Rivard parle d'agir avec bienveillance, je pense que
ça doit se faire aussi à ce niveau-là. Puis effectivement je pense que les
accueillir avec l'aide sociale, c'est le minimum, puis après ça, effectivement,
augmenter la proportion d'entre eux qui peuvent travailler chez nous. On en a
besoin, on le sait, c'est un enjeu dont on parle depuis très longtemps.
Mme Ghazal : Puis réduire
l'aide sociale, qu'est-ce qu'on fait? On est en train de se magasiner des
conséquences d'itinérance, de problèmes sociaux. Ça fait qu'on pellette par en
avant.
Journaliste : ...sur ce que
vous avez dit par rapport au troisième lien tout à l'heure. Quelqu'un pourrait
être surpris puis se dire : C'est quand même un peu spécial qu'un député
de la région de Québec dise : On va prendre l'argent du troisième lien à
Québec puis on va le mettre dans le métro de Montréal.
M. Grandmont : C'est quoi,
notre proposition, nous, en fait, là? Ce que je disais, en fait, là, c'était...
je revenais sur la proposition qu'on a faite hier, qui était de prendre
l'argent qui est prévu pour l'électrification pour le placer plutôt sur le
maintien des actifs, l'électrification des transports urbains.
Journaliste : ...un lien
entre le métro de Montréal puis le troisième lien.
M. Grandmont : Oui, oui, oui.
Bien, c'est parce que les priorités ne sont pas à la bonne place, là, c'est
clair, là. Je veux dire...
Journaliste : ...que c'est de
l'argent... le troisième lien, c'est de l'argent pour Québec, là.
M. Grandmont : C'est de
l'argent pour Québec, un, qui n'est pas... qui n'est pas tagué, là, il n'est
pas placé encore, là. Je veux dire, le troisième lien, quand on regarde le PQI,
il est toujours bien juste à l'étude encore. C'est la première des choses. Ça
fait que ce n'est pas de l'argent qui est spécifiquement dédié pour la région
de Québec.
Puis, si on veut mettre de l'argent dans
la région de Québec à partir de l'argent qui est prévu dans la tête des élus
caquiste, je veux dire, on pourrait le mettre sur l'entretien du pont de Québec,
on pourrait le mettre sur l'entretien du pont... du pont Pierre-Laporte. Je
veux dire, il y a bien des choses à faire bien avant, puis peut-être
éventuellement aussi envisager un possible... une possible voie réversible sur
le pont Pierre-Laporte. Je veux dire, c'est des choses qu'on a déjà envisagées,
que, pour l'instant, la CAQ a toujours refusé de faire. C'est à croire si ce...
ces problèmes qu'on voit avec les infrastructures existantes ne servent pas à
alimenter le besoin théorique, la fameuse sécurité économique, là, d'un
troisième lien. Moi, je pense que ça les sert en quelque part. Je ne dis pas
que c'est intentionnel, mais ça les sert mauditement bien.
Journaliste : Rapidement, on
apprend que la DPJ de Mauricie-Centre-du-Québec va être placée sous tutelle.
Qu'est-ce que vous pensez, d'abord, des informations qui ont été révélées par
la commission, là, des droits dans une enquête?
Mme Ghazal : Bien, c'est très
inquiétant. Ce n'est pas la première fois aussi qu'on parle de cette DPJ là en
Mauricie puis Centre-du-Québec. En fait, le problème, c'est que plus on entend
ce genre d'histoires là, plus on entend que ça ne marche pas, bien, ça met en
cause la confiance du public envers la DPJ. Puis là les gens qui y travaillent,
là, il y en a beaucoup là-dedans qui ont la main sur le coeur puis ils veulent
vraiment faire les bonnes choses, mais il y a peut-être quelque chose dans les
structures. Tu sais, là, ils sont placés sous tutelle, mais comment est-ce
qu'on peut régler les problèmes à long terme? Est-ce que c'est un problème de
procédure? Est-ce que c'est un problème de main-d'œuvre? Il manque des gens
pour travailler. Il va falloir que le gouvernement ait un plan pour que ce
genre d'histoire là, qui mine la confiance du public envers la DPJ, arrête.
Journaliste :
...Mr. Drainville's announcement
to have a new service that will accompany unqualified teachers to get their
teaching license, is this what the government should be focusing on, or should
it be focusing on actually recruiting qualified teachers?
Mme Ghazal :
Well, to have this «guichet» for the
non-qualified teachers, it's like okay, it's good. But my preoccupation is how
many non-qualified teachers there is right now? Because in May we know that
they are almost 9 000 non-qualified teachers and Mr. Drainville
has said in September that he, even in August, he promised to give us the
number of actual current non-qualified teachers, and we don't know. All what we
have is this measure. It's... Is he hiding the number because of the number has
exploded? So, it's important. I invite Mr. Drainville to tell us how much
non-qualified teachers there is. And at Québec solidaire, we have solutions.
Unfortunately, Mr. Drainville refuses to... to give salary for people in the
«stage». How would say «stage»?
Journaliste :
Internship.
Mme Ghazal :
Internship. Yes. He refuses to pay the
students in internship. And what's happening is that there's less and less
people who want to go to the university to be a teacher. So, it's important for
Mr. Drainville to open his mind and to listen to our solution, like paying the
internship to have more teachers because, right now, we see that the results
are not there.
M. Grandmont : Merci.
Mme Ghazal : Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 04)