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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’immigration, de francisation et d’intégration

Version finale

Le mardi 8 octobre 2024, 11 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-six minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à chacun et à chacune. En France, François Legault nous a fait honte. En France, François Legault a exprimé des opinions, des idées, une approche qui n'est pas québécoise, une approche qui est inhumaine face à des demandeurs d'asile, des personnes vulnérables, des femmes, des enfants notamment. Bien, il a lancé l'idée qu'au Québec, au Canada, on pourrait obligatoirement les transporter, nonobstant leur volonté, sans autre programme que de dire : On les déplace.

Ces gens vulnérables ne sont pas de la marchandise. François Legault a manqué d'humanité, a manqué également de responsabilité. Lorsque la question lui a été posée : Vous, premier ministre du Québec, vous êtes garant des droits et libertés de tout un chacun, avez-vous analysé ce que vous proposez au regard de notre Charte québécoise des droits et libertés? Il a dit : Non, je ne l'ai pas analysé et je ne l'analyserai pas.

Alors, c'est clair, François Legault fait très peu de cas de la défense des droits et libertés d'êtres humains qui viennent ici pour... pas par gaieté de cœur, parce qu'ils sont déracinés, ils doivent fuir. Ce sont des réfugiés. Ce sont des demandeurs d'asile qui veulent avoir le statut de réfugié.

On l'a déjà dit, Québec a fait sa large part, il y a des façons pour rediriger par des incitatifs de façon volontaire. Mais ce qu'a exprimé François Legault, non seulement il a confirmé, comme il disait en 2018 : Bien, vous savez, moi, je ne suis pas le génie en herbe de l'immigration, bien, il nous l'a confirmé qu'après six ans il ne l'est toujours pas. Et François Legault, comme Québécois, il nous a fait honte à Paris.

Je vais laisser la parole à notre collègue, André Morin.

M. Morin :Merci, Marc. Bonjour, tout le monde. Alors, moi, ce matin, je veux vous parler d'un premier ministre, François Legault, qui est en panne d'humanité. Pourquoi? Bien, parce que les déclarations qu'il a faites en France en ce qui a trait à la façon de traiter des demandeurs d'asile, pour moi, ça n'a aucun sens. Ce n'est pas humain.

Mais par ailleurs, François Legault interpelait hier les oppositions et l'opposition officielle en disant : Vous critiquez, mais vous n'avez pas de solutions. Bien, M. Legault devrait écouter ce qu'on a à lui dire. Parce que moi, je lui en ai fait deux propositions concrètes. La première, hein, le projet de loi n° 493, vous vous en rappelez, inclure les travailleurs temporaires dans sa planification en immigration. Il doit déposer, là, en novembre, son plan de planification d'immigration 2025. Je lui demande de tenir compte des travailleurs temporaires. C'est un nombre important. Il doit dire la vérité aux Québécois.

Autre solution que je lui ai donnée, hein, toute la question du regroupement familial. On a fait une proposition concrète pour qu'il puisse diminuer des listes d'attente, qu'il s'en occupe en priorité. 31 mois d'attente pour réunir des familles au Québec, 13 mois dans le reste du Canada, ce n'est pas humain non plus.

Je conclus. François Legault, un premier ministre en panne d'humanité. Merci.

Journaliste : ...M. Tanguay, la sortie de M. Legault, qu'est-ce qu'il souhaitait accomplir...

M. Tanguay : Je pense que François Legault utilise malheureusement, politiquement, pour de la petite politique, le dossier de l'immigration. Il veut faire diversion, entre autres, sur le fait qu'il a perdu le contrôle des finances publiques, qu'on n'a pas les services publics auxquels on devrait avoir droit comme Québécoises et Québécois. Je pense qu'il utilise réellement le dossier de l'immigration, sur le dos d'êtres humains, pour faire diversion de ses multiples échecs partout par ailleurs.

Puis François Legault a toujours axé son mandat... il commence sa septième année cette semaine, là, toujours axé son mandat en étant en chicane, en rupture avec quelqu'un quelque part, puis en accusant tout le monde. Là, il est en chicane ouverte, en guerre ouverte avec Ottawa. Et ultimement, c'est les Québécoises et Québécois qui en paient le prix.

Journaliste : ...vous prendriez, vous?

M. Tanguay : Le fédéral avait déjà parlé, avait déjà lancé des discussions sur un programme qui ferait en sorte que, trouver du logement, trouver du logement aux personnes en disant : On vous a trouvé quelque chose à quelque part qui siérait plus à vos besoins, de un, de deux...

Journaliste : ...du logement... dans les autres provinces.

M. Tanguay : Ah bien, il y a... les gens se logent, les gens se logent. Il faut trouver du logement pour ces gens-là. Je veux dire, l'option de dans la rue n'est pas une option. Alors visiblement, ne serait-ce que du logement temporaire par des chambres d'hôtel, il y a des programmes qui existent, trouver un logement avec un incitatif financier et également avec une capacité d'accueil, notamment les organismes communautaires partout à travers le Canada. Il y a un programme, notamment, du fédéral, qui est en marche là-dessus, et il escomptait être capable de pouvoir trouver, tout ça pour 47 000 personnes.

Alors, en ce sens-là, ce n'est pas en disant aux gens : On va vous mettre dans des camps, on va vous isoler, puis, quand on va vous dire : C'est à soir que vous partez, vous ramassez vos petits puis vous quittez le Québec. Ça, c'est inhumain. Ça, c'est François Legault. Ça, ce n'est pas québécois.

Journaliste : ...financier, est-ce que le Québec devrait payer...

M. Tanguay : C'est à Ottawa à payer. C'est à Ottawa à payer. Le Québec s'est fait compenser, pour 2021, 2022, 2023, 730 millions de dollars. Il y a encore, je pense, des frais qui devront être négociés et remboursés par Ottawa. C'est à Ottawa à payer.

Journaliste : ...par exemple, d'enlever de l'argent aux provinces qui refusent d'accueillir des gens, est-ce que ça, c'est une avenue qui serait intéressante pour le fédéral?

M. Tanguay : Moi, je ne vois pas le fédéralisme comme étant comme étant une approche du bâton, puis du bâton, puis du bâton. On peut-tu s'asseoir puis s'entendre? Ma question, puis moi, je suis porte-parole de l'opposition officielle dans le dossier de relations canadiennes... Quelles alliances et quels résultats François Legault a-t-il obtenus depuis qu'il est premier ministre? C'est chicane sur chicane. Puis je peux vous ramener, remettre sur le tapis les transferts en santé. On demandait quelque chose comme 6 milliards, on a eu 900 millions. Il est revenu bredouille, puis il revenu bredouille sans dire pourquoi il avait juste ramassé 900 millions. On n'a pas eu notre part du butin parce que François Legault est à couteaux tirés, puis François Legault, il n'est pas capable de faire des alliances.

Journaliste : Rapidement, donc, vous parlez d'incitatifs, de programmes en habitation, avec toutes ces mesures-là, si on les mettait en place, est-ce que vous pensez quand même qu'on pourrait réussir à réduire? Parce que ce que demande M. Legault, c'est de réduire de moitié le nombre de demandeurs d'asile au Québec. C'est 80 000 personnes. Est-ce que c'est réaliste, même avec ces incitatifs-là, de réduire de moitié le nombre de demandeurs d'asile au Québec?

M. Tanguay : Première des choses, les deux paliers de gouvernement doivent s'entendre sur les chiffres. Le fédéral aussi a un ménage à faire dans sa cour. Il faut que les paliers, les deux paliers de gouvernement s'entendent sur les chiffres. Une fois qu'ils se sont entendus sur les chiffres, le fédéral avance le chiffre de 47 000 qui pourraient être pris en charge de cette façon-là. Pris en charge, pas garrochés, comme le présente François Legault. Et, en ce sens-là, celles et ceux qui sont à l'arrivée, qui continuent d'arriver, bien, c'est encore plus facile de pouvoir les diriger humainement en disant : Bien, voici un logement, voici une aide puis voici un encadrement que l'on vous offre.

Alors, on n'a pas le choix, je veux dire, c'est le défi auquel on fait face. Le fédéral doit arriver avec des solutions puis François Legault doit arrêter son approche inhumaine puis de chicane qui fait en sorte de ne donner aucun résultat.

Et, sur l'immigration, vous allez me permettre une autre swing, sur le fait... puis André Morin, qui est notre porte-parole de position officielle en matière d'immigration... il y a quelque chose d'important qui va se passer d'ici le 1er novembre, c'est les chiffres de l'immigration pour l'an prochain, 2025. On demande que ce ne soit pas juste les permanents, en prendre moins pour en prendre soin. On est au-delà des seuils, là, on est à 600 000. Qu'il mette dans sa planification combien de temporaire, lui, il va rentrer comme travailleurs étrangers temporaires. Combien de temporaires il va rentrer également comme étudiants, puis quelle est son approche, quelle est... comment il chiffre ça? C'est assez, là, de brouillons, là.

Journaliste : ...l'opposition, là, pour enlever... bien, disons, réduire le poids des jeunes dans la course à la chefferie libérale?

M. Tanguay : Les jeunes ont toujours, de tout temps, là, des 40 dernières années, là, depuis la constitution de la commission jeunesse, ont eu un poids important au Parti libéral du Québec, puis ça participe de notre capacité à nous renouveler année après année. Ceci dit, j'entends qu'il y aura des propositions qui vont cheminer dans les instances du parti et qui, le cas échéant, seraient débattues au congrès. Ça prend un vote aux deux tiers pour modifier la constitution. Moi, je ne vais pas préjuger dans un sens ou de l'autre, les membres feront le débat.

Journaliste : ...pas favorable à cette proposition-là?

M. Tanguay : Pardon?

Journaliste : Vous n'êtes pas favorable à cette proposition-là?

M. Tanguay : Moi, je suis gardien de la constitution du Parti libéral du Québec telle qu'elle est rédigée aujourd'hui. J'entends qu'il y a des membres qui veulent faire de nouvelles propositions. Ça va cheminer, encore une fois, dans les instances du parti, puis c'est les membres qui vont décider, mais je réitère le fait qu'au Parti libéral du Québec la place des jeunes, elle est centrale, prépondérante, importante, et ça se traduit dans nos... dans nos structures.

Journaliste : ...avoir un poids aussi important pour décider du prochain chef. Parce que, par le passé, c'étaient des... là, ça va être un vote en chiffre absolu. Donc, c'est la première fois que les jeunes vont avoir 33 % du vote pour décider du chef. Est-ce qu'il n'y a pas là un poids disproportionné, considérant qu'il y a quand même peu de militants et peu de jeunes, présentement, au Parti libéral?

M. Tanguay : Vous avez raison de dire que c'est la première fois qu'on va mettre en pratique cette façon d'élire le chef. Il y a un message très clair : Faites-en, des membres jeunes, je veux dire, faites-en, des membres jeunes. Il y a cinq candidats à la chefferie annoncée. Bien, fiez-vous pas sur la modification de la constitution, fiez-vous sur le fait de faire des membres jeunes. C'est l'appel que je lance à tous.

Maintenant, les membres vont décider si on modifie ou pas, le cas échéant, parce qu'encore une fois, ces propositions-là doivent cheminer au sein de nos instances avant de se retrouver en bonne et due forme dans le cahier. Il doit y avoir un cheminement, qui n'est pas encore complété, puis les membres décideront. Mais la place des jeunes est importante. Puis moi, c'est clair qu'il va s'en faire, du membership jeune.

Journaliste : ...vous parlez encore avec des candidats potentiels de temps en temps?

M. Tanguay : Je vous dirais que les conversations relèvent du privé. Mais le téléphone sonne toujours.

Journaliste : Mais à ces gens-là, qui vous appellent, de voir, là, que les règles de la course à la chefferie pourraient changer en cours de route, ça n'envoie pas un drôle de message?

M. Tanguay : Écoutez, encore une fois, ça appartient à notre démocratie à l'interne. Il y aura un débat le cas échéant. Du reste, je vais garder pour moi, là, les conversations que j'ai privément.

Journaliste : La commission jeunesse arrive avec une nouvelle proposition de répartition régionale, dont je présume que vous avez peut-être pris connaissance. Mais est-ce que vous seriez plus favorable à ça plutôt que de donner un gros pool, là? Une 126e circonscription qui vaut 33 %, de répartir ça à travers tout le Québec pour obliger les candidats justement à la chefferie de se promener un peu?

M. Tanguay : Moi, je n'ai pas vocation de dire si je suis pour ou contre telle, telle approche. Ça va cheminer au sein des instances, puis les membres vont décider. Chose certaine, je réitère l'importance centrale des jeunes au sein du Parti libéral du Québec.

Journaliste : Vous n'avez pas l'impression que c'est pour mettre des bâtons dans les roues de Charles Milliard?

M. Tanguay : Ah! écoutez, moi, encore une fois, là, je ne vais pas m'avancer à commenter ça, sur un aspect stratégique ou pas. Moi, je suis garant de la Constitution puis du processus démocratique qui va s'enclencher puis qui va cheminer par rapport à ces propositions-là. Encore une fois, ces propositions-là doivent être analysées à l'interne avant de se ramasser dans le cahier. Le processus n'est pas encore complété, puis les membres vont décider. Mais le reste, l'analyse politique, là, je vais vous laisser ça.

Journaliste : Rapidement, sur le programme Habitation abordable Québec, on apprend ce matin qu'il y a six logements qui sont sortis de terre en deux ans.

M. Tanguay : Oui. Imaginez, six.

Journaliste : Qu'est-ce que ça dit sur l'efficacité?

M. Tanguay : Ça dit que la ministre... Aïe! Là, il faut que je sois poli. Je vais être poli. La ministre a dit, le 31 juillet dernier, je la cite : «Un très bon nombre d'unités d'ici la fin de l'été.» Sur 130, il y en a eu six. Alors, je pense que la ministre a parlé à travers son chapeau. Ils ne sont pas capables de livrer des unités. Puis que c'est un autre constat que la CAQ n'est pas capable de régler les problèmes. Puis que les problèmes, pendant ce temps-là, ne diminuent pas. Ils grossissent. J'ai été poli.

Journaliste : How do you think the Premier did on his trip to France?

M. Tanguay : For us, clearly, Premier Legault was not expressing Quebeckers' valuers when he was proposing to transfer without their consent, regardless of anybody's consent, human beings who are here on the territory of the Province of Québec. I think that that was not in line with... in sync with Quebeckers' values. And I think that it's a pity and... «honte», en anglais?

Des voix : Shame.

M. Tanguay : It was... François Legault in Paris was a shame for all Quebeckers.

Journaliste : But he says that there is a human way to displace immigrants from one province to another. He maintains that there is a human way and he says Quebeckers are on his side when it comes to this. What do you say to that?

M. Tanguay : Quebeckers are not on his side. He realized something exceptional that there's unanimity against his proposal, in the political side, here in Québec. And also, it's not because he's saying that regardless of your consent, there's a way for me to transfer you in a human way, it's not because he's saying this that he's more human. Again, it's shameful, it's not part of Québec, Quebeckers' values. And it's... it send a very, very bad reputation for Québec across the world. And it's not going to happen. At the end of the day, it's not going to happen. So, what is he going to do today to help solving this issue, this challenge? François Legault is in the incapacity of any results.

Journaliste : So, when you say bad reputation, I mean, what message does it send to other places internationally about Québec?

M. Tanguay : That, which is not the case, that in Québec, we can treat human beings like this regardless of their... of their needs, regardless of what they are looking for. Again, there is a way on a voluntary basis to provide them with options and to help them. And it's important for us to express this. And I think that François Legault was wrong, and it was a shame. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 40)

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