(Neuf heures)
Mme Rizqy : Alors, c'est avec
le coeur gros, mais quand même très sereine, que je suis devant vous. C'est une
décision qui m'habite, et il est temps pour moi d'être très claire par rapport
à mon futur en politique.
Je ne veux pas être une mère à temps
partiel, et, chaque lundi, c'est le sentiment qui m'habite. En 2027, Gabriel sera
à l'école primaire et, en 2028, Abraham le rejoindra. Comme vous savez,
l'éducation, c'est important pour moi, et le taux de succès des garçons, c'est
assez préoccupant au Québec. Alors, je veux être dans la même ville qu'eux tous
les soirs pour les coucher, puis, maintenant, ce n'est pas le cas. Je pars
lundi, je reviens très souvent le jeudi soir à 21 h 30, sinon je
reviens vendredi.
Alors, cette décision, plusieurs me
demandent : Pourquoi maintenant? Parce qu'il n'y en a pas de bon moment
pour tirer sa révérence, particulièrement quand on aime ce qu'on fait,
particulièrement quand on sait à quel point c'est un privilège d'être ici. Puis
je sais que certaines personnes peuvent être surprises, je sais que je peux
décevoir des gens, mais je ne veux pas décevoir mes garçons. Je suis prête à
répondre à toutes vos questions.
Journaliste : ...à ce
moment-ci, pourquoi aujourd'hui, deux ans avant l'élection? Parce que c'est une
décision comme ça, on s'entend, ça ne se prend pas sur le coin d'une table, là,
c'est mûrement réfléchi. Pourquoi aujourd'hui?
Mme Rizqy : J'ai écrit hier
dans le train, entre Montréal et Québec, ma lettre puis j'ai réfléchi :
Est-ce que je le fais à la fin de la session? Non, ça va être Noël. Par la
suite, il va y avoir la course à la chefferie. Je ne vais pas porter ombrage à
la course à la chefferie. Je ne veux pas qu'un nouveau chef ait à gérer cette
annonce. Alors, il n'y en a pas, de bon moment, mais ma décision, elle est
prise et elle est finale.
Journaliste : Votre réflexion
est amorcée... Depuis combien de temps que ça vous suit, ça vous habite?
Mme Rizqy : Plusieurs mois,
mais je vous dirais que, cet été, quand j'ai accouché d'Abraham, c'était pas
mal certain.
Journaliste : Est-ce que
l'Assemblée nationale aurait pu faire des aménagements pour les députés qui
sont dans votre situation pour vous permettre d'être plus près de vos enfants
et de faire votre travail de député en même temps?
Mme Rizqy : Je ne veux pas
être juge et partie. Quand je me suis présentée, j'étais enceinte. Je me suis
présentée consciente des défis. Là, aujourd'hui, je n'annonce pas ma démission,
j'annonce simplement que je ne reviens pas en 2026 car moi, personnellement, je
n'arrive pas à tout conjuguer. Mon constat aujourd'hui est le suivant :
J'ai essayé de conjuguer famille et politique, ça peut se conjuguer, mais plus
souvent qu'autrement à l'imparfait.
Journaliste : Est-ce que vous
faites référence dans votre publication au livre de Justine Richer sur les
femmes en politique? Est-ce que vous, vous vous êtes mis la pression
personnelle de montrer que c'était possible d'avoir des enfants et d'être
députée en même temps?
Mme Rizqy : Non. La seule
pression que je me suis mise personnelle, c'est d'avoir des enfants. C'est ce
que je voulais, c'est ce que j'ai réussi à faire et ça va toujours rester pour
moi mon plus bel accomplissement, avec Greg.
Journaliste : Mais est-ce que
vous sentez qu'il y a une forme d'injustice envers les femmes dans la manière
dont les choses se passent à l'Assemblée nationale?
Mme Rizqy : Non, parce que
même Greg m'a offert lui-même de démissionner pour que lui reste avec les
enfants puis que moi, je reste en politique. Mais cette décision, je l'ai prise
en mon âme et conscience, au fond de mes tripes les plus sincères, là. Je n'ai
pas deux vitesses, moi, je suis à 100 % ou arrêtée complètement, et mon
choix, c'est vraiment de les élever. J'ai tellement voulu avoir ces enfants-là,
je veux les élever moi-même.
Journaliste : Et lui, il va
continuer, lui, il compte se représenter en 2026?
Mme Rizqy : Jusqu'à nouvel
ordre, oui.
Journaliste : Est-ce que
c'est un non définitif à la politique, parce que vos enfants vont grandir,
lorsqu'ils vont atteindre le collégial?
Mme Rizqy : Pour au moins les
15 prochaines années, vous ne me verrez pas en politique. Alors, c'est
pour ceux qui spéculent la mairie, c'est non. Pour ceux qui spéculent le
fédéral, c'est non. Je rentre à la maison.
Journaliste : Mais après
15 ans? Est-ce que c'est un non définitif à la politique?
Mme Rizqy : Bien, un non
définitif pour 15 ans, puis, après ça, on verra. Mais je pense...
Journaliste : Vous avez
encore la flamme. Vous aimez ça, la politique.
Mme Rizqy : Ah! j'adore la
politique, et je pense sincèrement au service public, je crois au service
public, mais, maintenant, ma décision est très claire. Et vous comprendrez que
j'ai un enfant de trois mois, puis un autre de 23 mois. Donc, le temps
qu'ils terminent le secondaire, calculez minimum 18 ans.
Journaliste : Est-ce que vous
comptez tout de même appuyer un candidat dans la course à la chefferie?
Mme Rizqy : Aujourd'hui, je
me limite vraiment à ma révérence. La course à la chefferie, je verrai par la
suite.
Journaliste : Votre message
aux futures candidates qui sont dans la politique, qui sont dans une situation
comme vous, qui souhaitent devenir mères, c'est quoi finalement? C'est
possible, mais? C'est possible, mais attendez-vous à un défi? Comme, qu'est-ce
que vous vous voudriez que des futures candidates retiennent aujourd'hui?
Mme Rizqy : Bien, moi, mon
défi est double parce qu'on est deux élus. Donc, ça veut dire que, chaque soir
de semaine qu'on siège à Québec, il y a deux parents qui sont absents de la
maison. C'est possible... Bien, je ne peux pas vous dire : Mariez-vous pas
avec votre collègue. Je l'ai fait, alors je ne vous donnerai pas ce conseil-là.
Moi, je n'ai jamais eu... je n'ai pas regretté. Au contraire, j'aime
profondément Greg puis je n'ai aucun regret. Ça se fait avec des aménagements.
Moi, je n'ai pas réussi à conjuguer tout ça.
Journaliste : Est-ce que
c'est plus facile pour les élus qui vivent à Québec, par exemple?
Mme Rizqy : Chaque personne a
ses réalités, et ça peut être tellement difficile. C'est personnel. Si vous
avez un enfant avec des défis particuliers, bien, si vous vivez à Québec...
C'est tellement personnel à chaque... à chaque élu.
Journaliste : En quoi c'est
important pour vous de terminer votre mandat?
Mme Rizqy : Dans la mesure de
mes capacités, je veux le terminer. J'ai été élu puis je vais essayer de faire
mon maximum pour le terminer.
Journaliste : ...ils perdent
leur motivation, ils quittent. Je veux dire, pourquoi vous souhaitez, comme, le
terminer? Parce que vous avez quand même des raisons qui vous... qui mènent à
ne pas vous représenter, qui pourraient aussi vous convaincre de ne pas
terminer le mandat.
Mme Rizqy : Bien,
effectivement, vous marquez un bon point.
Journaliste : C'est quoi,
vous êtes le plus fière, outre vos enfants... bien, ici, là?
Mme Rizqy : Ah! mon Dieu!
Journaliste : Qu'est-ce que
vous avez eu comme sentiment que vous avez apporté puis que vous allez emporter
pour les deux prochaines années?
Mme Rizqy : Le plus fier de
fier, c'est d'avoir convaincu l'Assemblée nationale d'adopter cette mesure
spéciale pour protéger les enfants des manifestations aux abords des écoles. Un
père m'avait écrit, je m'en rappellerai toujours, le samedi de mon mariage, et
j'avais répondu : Je me marie. Je te parle lundi. Le lundi, j'écrivais le
projet de loi que je déposais le mardi à l'Assemblée nationale... bien, en
fait, pas que j'ai déposé, mais que je donnais au gouvernement. Et en
48 heures, à l'unanimité, par procédure spéciale, on a adopté, puis on
avait bonifié pour que ça soit aussi aux abords des CLSC ou tous les endroits
que les gens pouvaient se faire vacciner. Parce que je ne sais pas si vous vous
rappelez, mais à l'époque, les enfants se faisaient invectiver par des adultes.
Ça s'est fait très rapidement. Je suis fière aussi d'avoir travaillé avec Jean
Boulet pour encadrer l'âge du travail auprès des mineurs. On était la seule
province qui n'avait pas de législation à cet égard. Je suis contente que Simon
Jolin-Barrette va de l'avant avec les taux d'intérêt abusifs. Et je suis
contente d'avoir fait aussi mon rôle de chien de garde puis de continuer à le
faire. C'est vrai que je ne suis pas toujours facile, mais je fais de mon
mieux.
Journaliste : En ce qui a
trait à la chefferie, vous aviez dit, justement, que c'était pour des raisons
familiales que vous ne vous présentiez pas. Est-ce que c'est un deuil pour vous
de faire une croix sur cette possible chefferie?
Mme Rizqy : Oui. Si je
n'avais pas eu d'enfants, ma réponse aurait été très différente pour la
chefferie. Bien, ça, c'est la démonstration que... des fois que la vie vous
apporte des belles surprises qui font... que ce que vous avez comme certitudes,
bien, sont de plus en plus incertaines.
Journaliste : ...c'est un
deuil de la politique tout court, en fait, à vous entendre?
Mme Rizqy : Oui.
Journaliste : Bien, comment
vous vous sentez d'avoir été forcé de faire le choix entre deux choses que vous
aimez finalement, entre la politique et votre famille?
Mme Rizqy : J'aurais aimé
être capable de tout conjuguer. Je n'y arrive pas. Et quand qu'on est une élue,
on a aussi une obligation, tu sais, de bien représenter tout le monde. Ça, ça
va impliquer qu'il y a des soirs que si je reste en politique par la suite, que
je ne serai pas en train de souper avec mes enfants parce que je suis en train
de faire une cérémonie. Ça implique que je vais manquer des rencontres
parentales à l'école parce que j'étais à Québec. Ça implique que les fins de semaine,
effectivement, c'est très occupé pour nous. Puis en ce moment, ça va bien parce
qu'on le fait en famille, là, nos activités, on est tout le monde ensemble.
Mais moi, quand j'ai accouché, j'ai trimbalé mon premier enfant de Québec à
Montréal chaque semaine, et là, je ne pouvais pas trimbaler deux enfants
Québec-Montréal chaque semaine. Alors, c'est pour ça qu'il faut que je devienne
consciente de certaines limites réelles pour le bien de mes enfants, et c'est
eux ma priorité.
Journaliste : Et je vais
reprendre un peu les questions qu'on a posées tantôt. Unanimement, là, à voir
les messages ce matin, là, vous êtes appréciée de vos collègues, vous êtes une
femme intelligente, vous êtes une super joueuse dans votre équipe, et, malgré
tout ça, vous vous présentez devant nous puis vous dites : Je n'y arrive
pas. Donc, est-ce que ça vous fait de la peine, à quelque part, de vous dire
qu'il y a plusieurs autres femmes qui vont se dire : Bien, si Marwah Rizqy
n'est pas capable, je ne serai pas capable moi non plus de le faire? Vous êtes
féministe. Je suis certaine que vous avez réfléchi à ça en prenant votre
décision.
Mme Rizqy : Oui, puis, dans
mon message, je le dis à toutes les femmes : Moi, je considère avoir tout
eu. J'ai quand même réussi en étant une fille d'immigrants, d'avoir une mère
illettrée, qui n'est jamais allée à l'école, d'avoir vécu un passé... une
enfance vraiment troublante, pas facile, être... aller à l'université... Là, je
vais avoir besoin d'un kleenex. J'aurais peut-être dû penser à apporter des
kleenex.
Des voix : ...
Mme Rizqy : Vous savez, il y a
une certaine époque où est-ce que tous les hommes avaient dans leur veston un
petit mouchoir. Je m'ennuie. Mais pour revenir, j'ai réussi à être élue malgré
tout. Puis juste le fait d'avoir été élue, pour moi, c'est un grand
accomplissement, d'avoir beaucoup donné, d'avoir tout donné ce que j'ai à
donner.
(Interruption)
Mme Rizqy : Oh oui! Désolée. C'est
sûr que j'ai fait le choix d'avoir des enfants. C'était mon désir. Et quand
j'étais élue à 33 ans, là, je n'étais pas en couple. Je n'avais même pas
l'intention d'avoir des enfants. Même mes amis, quand je leur ai dit que
j'allais me marier, étaient très surpris parce que ma recommandation, je leur
dis toujours de ne pas se marier, sinon signez un contrat. Le pire, c'est que
j'ai même... je me suis mariée sans même un contrat. Alors, vous voyez, je ne
m'écoute même pas moi-même. Mais une fois j'ai dit ça, aux femmes qui veulent
se lancer, ça se fait, mais ça prend beaucoup, beaucoup d'organisation, je ne
vous mentirai pas. C'est possible. Il y en a plein qui l'ont fait. Pauline
Marois l'a fait, Geneviève Guilbault le fait. Moi, ma différence, dans mon cas,
on est deux élus dans notre couple. Et on fait 272 kilomètres à l'allée,
272 kilomètres au retour. Et moi, en plus, je prends Via Rail, dont vous
connaissez l'efficacité.
Journaliste : C'est quoi
l'avenir professionnel de Marwah Rizqy?
Mme Rizqy : Bien, moi, j'ai...
je suis en congé sans solde de l'Université de Sherbrooke en... pour service
public. Alors... D'ailleurs je porte la couleur de l'université. Alors, j'ai...
Journaliste : Donc vous
voulez retourner dans votre alma mater, là, vous retournez à l'Université de
Sherbrooke?
Mme Rizqy : Bien, j'ai déjà
communiqué mon intention à l'université.
Journaliste : Est-ce que ça
veut dire pour une femme, dans le fond, que la politique, c'est avant d'avoir
des enfants ou en fin de carrière, finalement? Tu sais, on dit souvent :
Il faut être indépendant de fortune ou n'avoir rien à perdre en politique.
Est-ce que c'est... finalement, pour une femme, c'est la totale?
Mme Rizqy : C'est beaucoup de
sacrifices. Ça se fait. Peut-être que si... Là, je ne veux pas refaire le
passé, mais je ne suis pas élue, moi, à Québec, je suis vraiment... Je suis une
élue de Montréal. Donc, j'ai deux ports d'attache, j'ai un bureau de comté à
Saint-Laurent, j'ai mon bureau ici, à Québec. Veux, veux pas, en étant deux
élus, ça veut dire que les deux, on doit être absents de la maison. Donc pour
moi, c'est clair, ma décision est prise. Puis peut-être que d'autres auront des
aménagements. Souvent, les gens me disent : Bien, tu as-tu pris une année?
Non, je n'ai pas pris une année. Je veux le vivre moi-même. Puis je respecte
celles qui en ont. C'est correct. Mais moi, mon choix est différent.
Journaliste : C'est quoi
votre message au Parti libéral pour la suite?
Mme Rizqy : Bien, le Parti libéral,
là, je ne suis pas du tout inquiète, là. Il existait bien avant mon arrivée, il
existe encore puis va exister après mon départ. Puis, moi, je reste libérale,
là. Je ne démissionne pas ni quoi que ce soit. C'est juste que là, maintenant,
il y a le comté de Saint-Laurent qui va avoir besoin d'un nouveau candidat ou
d'une nouvelle candidate pour 2026. Peut-être que le futur chef va regarder ça
pour trouver la bonne personne.
Journaliste : Mais vous avez
déjà dit que ça prenait un candidat flamboyant pour la chefferie. Là, le PLQ
perd une députée flamboyante. Donc, avez-vous des conseils de cet ordre-là?
Mme Rizqy : À ce stade-ci,
aujourd'hui, non, pas à brûle-pourpoint.
Journaliste : Est-ce que
parmi les rangs, actuellement, il y a des candidats flamboyants?
Mme Rizqy : Je vais rester
vraiment aujourd'hui sur mon message. Merci, s'il n'y a pas d'autre question.
Journaliste :
I do.
Mme Rizqy :
O.K.
Journaliste :
Mrs. Rizqy, how do you feel, that you
are abdicating at some point today with family conciliation and your job? Do
you feel that there is a failure here for you or you just had no choice?
Mme Rizqy :
I don't think that I failed. I feel
like what I have done so far is pretty much amazing, coming from where I am
from, my background. Just being here in front of you for me is a great deal of
success.
I remember when I was
here, the day when I swore in, I was with my mother and she whispered in my
ear : Am I really your mother? My mom never had a chance to go to school.
She was born and raised in Morocco, in a very poor family. She came here, she
was a cleaning lady. And I've never been ashamed of my mother, ever. And I told
her : Yes, of course, you're my mom, and I'm so proud of you because you
went to the best school, the school of life, the first and the real one. But
isn't it amazing that a daughter of immigrant can be elected official here in
Québec? Having a PhD from University of Florida and raising all the concerns of
my constituents here at the National Assembly, for me, this is like the biggest
achievement. Because I know every other kids in Québec who maybe feel left out,
maybe they feel like they don't have enough, maybe they feel like they're too
poor to do something. Look at me. I've done it all because we... here, in
Québec, everything is possible. So that's, for me, the biggest success so far.
Journaliste :
But the juggling, the juggling of the
life, the political life with two kids, it was... you gave it your all, but
you... It's too... it was too much in the end.
Mme Rizqy :
For me, it was too much. And I decided
that my two sons, they deserve a full-time mother.
Journaliste :
Can I ask you? You're... everybody,
everybody says that you are a fantastic, strong critic, you know your files,
like you can learn in no time, but you're also a perfectionist.
Mme Rizqy :
Yes.
Journaliste :
And now you're telling us that you
didn't want to have a nanny to help you. Are you having too much expectations
from you, Mrs. Rizqy?
Mme Rizqy :
Maybe. I'm not perfect. That's... But I
wanted to make sure that at night I'll be the one who's going to say... kiss
goodnight to my kids. That's my number one responsibility.
Journaliste :
And what do you say to, like, a mom who
has small kids and wants to undertake a big job, like to become a politician,
for example?
Mme Rizqy :
Is it possible. But in my case, my
husband is also in the MNA. So, in our case, it's just more complicated because
two parents are not home. But if you, at least, you have one parent who can
stay home with the other kids, it's doable, you're just going to need a lot of
organization. And yes, it comes with a great price. And are you willing to pay
that price? Me? I'm not.
Journaliste :
And Mr. Kelly, you said that he was...
he offered to step down to let you continue.
Mme Rizqy :
Yes. That's how much he loves me. Yes.
But it was my personal choice. Like I told him, like, for me, I really want to
raise them. I want to be there every single night.
Journaliste :
Other journalists ask you this
question, but I would like to know a bit more: Why are you taking this decision
as October 1st?
Mme Rizqy :
I was elected on October 1st, 2018, two
years and a... two and a half mandate now. And yesterday I was in a train, and
I told myself, I know the decision, I just know it inside of me so many months
now. And that's... there's no great time to say that there's no perfect timing
for that. Actually, there's no good timing for that, but it can only get worse
if I wait, because after that, we're going to have Christmas, we're going to have
the leadership race and then the new chef, I don't want the new leader to have
to deal with this, and then speculation of why I'm leaving. This is the reason
I'm leaving.
Journaliste :
Is it the blues of the mid mandate?
Mme Rizqy :
No. I didn't even know that actually
exist. My gosh.
Journaliste :
And what are you the most proud of?
Mme Rizqy :
The bill that... to secure the kids
around school against... anti vaccine strikes around them. That's something we
were able to achieve, and within 48 hours, at the National Assembly. I'm proud
I was able to work with Jean Boulet, to have this mandatory age to work. I'm
proud of all the things we have done in education to raise awareness about
education, to make sure it's a number one topic in Québec, not only during the
election, but also during the year.
Journaliste :
Thank you.
Mme Rizqy : Merci.
(Fin à 9 h 19)