(Neuf heures deux minutes)
M. Grandmont : Bonjour, tout
le monde. Merci d'être là aujourd'hui, ce matin. Aujourd'hui, on a organisé,
donc, une interpellation avec la ministre des Transports concernant le tramway
de Québec. L'objectif de cette interpellation-là, elle est toute simple :
on veut savoir pourquoi ça bloque, pourquoi ça prend autant de temps. On a une
ville de Québec qui est prête à aller de l'avant, elle l'a répété souvent, le
maire marchant demande qu'on ait une signature le plus rapidement possible,
demande que le projet démarre le plus rapidement possible. On a la CDPQ Infra
aussi. Vous le savez, j'ai interpelé la CDPQ lors de la commission sur un
projet de loi, le projet de loi n° 61, et je lui ai demandé, j'ai demandé
aux dirigeants de la CDPQ Infra s'ils étaient intéressés par le projet et si la
signature d'une entente s'en venait pour bientôt. La réponse a été on ne peut
plus claire : ils veulent faire le projet. C'est un bon projet pour
Québec. Ils en sont fiers. Ils sont fiers du rapport qu'ils ont produit. Ils
veulent une signature le plus rapidement possible pour pouvoir lancer les
travaux.
Puis pourquoi je pose... pourquoi l'interpellation
aujourd'hui? C'est parce que je veux savoir pourquoi ça bloque. Qui bloque la
signature? Pourquoi ça ralentit? J'ai des grandes craintes que la ministre des
Transports, Mme Guilbault, soit encore en train de ralentir le projet, c'est
ce que je veux vérifier avec elle. Puis je me base sur son historique, son
implication dans le projet depuis plusieurs années, autant comme ministre des
Transports que comme ministre responsable de la Capitale-Nationale. Il y a
plusieurs éléments, je vais y revenir tout à l'heure pendant l'interpellation,
il y a plusieurs moments où elle est intervenue dans le dossier, puis elle a
mis des bâtons dans les roues du projet de tramway.
On peut se rappeler, par exemple, du
moment où elle forçait la ville à couper dans son projet, qui a dû larguer,
souvenez-vous-en, on avait un projet de trambus qui était associé au tramway,
ça a dû être mis de côté parce qu'on demandait le respect de l'enveloppe de 3,3 milliards de
dollars à l'époque. L'implication de Mme Guilbault a été aussi à l'effet
de changer, de s'ingérer dans le projet au moins à deux reprises. Rappelez-vous,
le projet, initialement, devait aller vers Charlesbourg, bon, finalement, on
revient à ça aujourd'hui, là, mais il devait initialement vers Charlesbourg, et
la CAQ l'a fait envoyer vers D'Estimauville. La CAQ s'est ingérée dans une
compétence municipale.
Puis souvenons-nous aussi du fameux
épisode de la rue partagée au coin Cartier et René-Lévesque. Là, on était rendu
à de l'ingérence de coins de rue, là, sous prétexte que ça ralentirait
potentiellement des gens sur leur tracé, sur leur déplacement vers la colline
parlementaire, des gens qui viendraient de Saint-Apollinaire, Sainte-Agapit.
C'était ça l'argument de la ministre. Bien, encore une fois, on ralentissait le
projet.
Puis après ça, bien, on a donné le contrat
à la CDPQ Infra, un autre six mois qu'on a perdu à ce moment-là. Il faut se
rappeler, là, que le plan initial, c'est que le projet de tramway, là... on
aurait eu des tramways qui rouleraient de manière préparatoire en 2025 puis un
tramway disponible, 2026. C'est dans deux ans. Moi, j'avais dit à mes
filles : Vous irez au cégep en tramway, les filles, très, très... Là,
maintenant, peut-être à l'université, si elles font un doctorat. Ça fait qu'on
est rendu loin pas mal.
Donc, c'est ce que je veux savoir
aujourd'hui. Puis je veux savoir aussi : Est-ce qu'elle est d'accord avec
la sortie de... du premier ministre à l'effet d'appuyer Pierre Poilievre au
fédéral? On sait qu'il y a une élection potentielle prochainement. Le premier
ministre a dit qu'il appuyait Pierre Poilievre, l'homme qui est plus anti-tramway
que le plus anti-tramway des politiciens au Québec, Éric Duhaime.
Donc, moi, ça m'inquiète énormément.
Est-ce qu'elle appuie la motion qui a été déposée par son... par son premier
ministre, par notre premier ministre? Est-ce qu'elle appuie le fait d'appuyer
Pierre Poilievre? Donc, c'est ce que je veux essayer de savoir aujourd'hui à
travers l'interpellation. On va avoir du temps pour discuter avec la ministre.
J'ai hâte d'avoir des réponses.
Journaliste : Est-ce que vous
craignez, justement, qu'il y a une stratégie derrière ça par rapport aux
élections fédérales qui sont imminentes et qui, selon les sondages, placerait
M. Poilievre gagnant?
M. Grandmont : C'est ce qui
m'inquiète, c'est ce que je veux savoir aujourd'hui. Est-ce qu'elle appuie la
motion déposée par le premier ministre à l'effet d'appuyer Pierre Poilievre?
Est-ce qu'elle appuie cette démarche-là? Parce que moi, je vois un risque,
effectivement, qu'un Pierre Poilievre à la tête du Canada décide de faire ce
qu'il a dit qu'il ferait, c'est-à-dire ne pas mettre une cenne dans le tramway.
Puis on sait que le tramway, ça va... déjà, il y a une partie de l'argent du
fédéral qui est supposé être attaché, là, théoriquement, au tramway, mais en
plus on sait que le projet va coûter plus cher que ce qui était prévu
initialement. Et donc il va falloir se battre, hein, pour aller chercher de
l'argent supplémentaire auprès du fédéral.
Journaliste : ...si on
ralentit le projet en attendant de voir si, effectivement, M. Poilievre
remporte les élections puis il tire la plug sur le tramway, est-ce que c'est
une stratégie à laquelle vous pensez?
M. Grandmont : C'est une
stratégie qui... qui est possible, et c'est ce qu'on va essayer de découvrir
aujourd'hui aussi. On va essayer de faire sortir le chat du sac.
Journaliste : Au
gouvernement, on nous répète qu'au contraire on veut que ça aille le plus vite
possible, que Mme Guilbault souhaite que les projets démarrent. Vous n'y
croyez pas?
M. Grandmont : Bien, son
historique, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, démontre tout le contraire.
Tant mieux si elle a vu la lumière, tant mieux si elle veut finalement livrer
des projets pour la Capitale-Nationale. Parce qu'on va se rappeler aussi que la
CAQ, dans la Capitale-Nationale, a peu livré de projets de manière générale,
puis en transport collectif au Québec, aucun projet initié par la CAQ, qui a
été livré par la CAQ. Donc, peut-être qu'on veut démontrer que, finalement, on
est en train de le faire. Mais, encore une fois, moi, j'attends des résultats,
pas juste des paroles. Je veux le voir. Puis pour l'instant l'historique de
Mme Guilbault dans le dossier du tramway, c'est plutôt négatif.
Journaliste : Est-ce que vous
avez des indications à l'effet que ce projet-là, il y aurait... pas une
mésentente, là, entre CDPQ Infra puis le gouvernement, mais est-ce que vous
avez des échos à l'effet qu'il y aurait des problèmes dans la négociation
actuellement?
M. Grandmont : Je... On n'a
pas d'écho sur la négociation. Encore une fois, c'est une chose qu'on veut
essayer de savoir, d'éclaircir aujourd'hui. Moi, ce que je ne m'explique pas,
c'est : Pourquoi la CDPQ, qui a répondu à la demande du gouvernement du
Québec de proposer le meilleur plan de transport pour la région de Québec,
arrive avec un projet... qui, de mon point de vue, de mon analyse, est très,
très intéressant. D'ailleurs, on revient à Charlesbourg puis on propose un SRB
à Lévis. Il y a là-dedans vraiment des choses très, très, très intéressantes.
Donc, je ne comprends pas pourquoi on arrive... pourquoi on ralentirait
potentiellement ce projet-là alors que c'est une commande de la ministre
elle-même. Mais pour l'instant, ce que je vois, c'est que la ville pousse pour
que ça avance, la CDPQ pousse pour que ça avance, puis, pour l'instant, on n'a
toujours pas cette signature-là. Donc, on a la même demande que la ville de
Québec à l'effet d'avoir une signature d'entente d'ici la fin du mois
septembre.
Une voix : ...
M. Grandmont : On n'est pas
encore... On n'est pas encore au mois d'octobre. Ce qu'on veut, c'est avoir
cette entente-là, signée le plus rapidement possible, parce que, un, ça fait
longtemps qu'on attend après le projet. C'est un projet qui est important pour
la Ville de Québec. C'est la clé de voûte pour réduire à la fois la congestion
puis travailler sur nos émissions de gaz à effet de serre dans la grande région
de Québec. C'est le principal élément, là, les transports, qui nous fait
produire des gaz à effet de serre dans la grande région de Québec. Mais aussi
il y a toujours l'élection fédérale qui nous pend au bout du nez. C'est une
épée de Damoclès, et c'est pour ça qu'on a besoin de démarrer le projet le plus
rapidement possible.
Journaliste : Une signature,
ça ne veut pas dire de déterminer la gouvernance non plus, là. Qu'est-ce que ça
veut dire une signature d'entente?
M. Grandmont : Bien là, pour
l'instant, on parle d'une entente intérimaire ou provisoire, là. Les deux
termes ont été utilisés. Ce qu'on veut, c'est qu'on vienne, en effet, à travers
une première entente, identifier que la CDPQ est effectivement le porteur du
projet en collaboration avec la ville et son bureau de projet, de ce que je
comprends, là, des choses pour l'instant, et que peut-être l'aspect financier
serait à régler dans une entente subséquente. Donc, c'est ce que j'ai comme
information pour l'instant. Mais effectivement, si... avoir une entente
provisoire ou intérimaire, ça nous permettrait déjà de lancer les choses,
mettre... déjà commencer à amorcer le travail entre les différentes instances
qui vont travailler sur le projet.
Journaliste : ...30 septembre,
c'est lundi.
M. Grandmont : Oui.
Journaliste : Qu'est-ce qu'on
fait après? Parce, visiblement, ça n'arrivera pas. L'échéancier demandé par M.
Marchand, c'était le 30. C'est quoi après?
M. Grandmont : Qu'est-ce
qu'on fait?
Journaliste : Oui.
M. Grandmont : Bien,
c'est-à-dire, de notre point de vue et de ce que nous, nous allons faire?
Une voix : ...
M. Grandmont : Bien, on va
continuer à travailler pour que cette entente-là soit signée le plus rapidement
possible. On mettra d'autres échéanciers puis on continuera à taper sur clou.
Parce que c'est superimportant.
Journaliste : Question de
financement, et tout ça, là.
M. Grandmont : Oui.
Journaliste : Comment vous
voyez ça? Parce que le maire a encore parlé de 19 %. Ça, ce serait le
maximum pour la ville. À quoi on peut s'attendre?
M. Grandmont : 19 %?
Une voix : 9 %.
Journaliste : 9 %, je
m'excuse.
M. Grandmont : 9 %.
Journaliste : Oui. Et puis
fédéral... bien, là, vous comprenez encore que le... ça aussi, c'est possible,
selon M. Duclos. Mais qu'est-ce que vous comprenez de tout ça, vous, de votre
côté?
M. Grandmont : Bien, c'est
ça, il y a une capacité de payer, évidemment, à la ville de Québec, là. C'est
un projet de grande envergure. C'est un projet aussi qui va bénéficier à
l'ensemble du Québec. C'est un projet... Il y a des gens, là, qui viennent à
Québec pour toutes sortes de raisons. Je veux dire, c'est un projet qui va
bénéficier. C'est un des... La grande région de Québec est un des poumons
économiques importants du Québec. Donc, c'est sûr que, si on facilite la
réduction de la congestion, si on facilite les déplacements à l'intérieur de la
ville, si on dynamise, finalement, grâce au tramway, l'industrie aussi, la
construction autant sur le projet lui-même que sur l'immobilier, parce que ça
peut... C'est ça aussi, l'aspect structurant d'un tramway, là, c'est que ça va
nous permettre de développer le long des stations, le long du tracé du tramway.
Donc, c'est important d'agir très rapidement. Puis c'est un avantage pour tout
le monde.
Donc, autant d'un point de vue de l'argent
fédéral qui doit atterrir ici, moi, j'espère que M. Duclos va se battre, lui
aussi, pour aller chercher l'argent qui manque dans le projet, parce qu'il y a
une partie à... il y a une partie qui est déjà taguée pour Québec, mais il en
manque, là, il va falloir aller en chercher. Puis je demande aussi à la
ministre des Transports que, peu importe qui va se retrouver à la tête du
gouvernement fédéral suite aux prochaines élections... qu'elle se batte avec
nous autres pour aller chercher l'argent pour que ce projet-là se fasse. Ça,
c'est un engagement que je veux obtenir de sa part.
Journaliste : Elle ne s'est
pas assez battue dans le passé?
M. Grandmont : Non, elle ne
s'est pas assez battue dans le passé. J'espère qu'elle va aller chercher
l'argent qui nous revient. C'est notre argent, c'est nos taxes, nos impôts
qu'on envoie à Ottawa qui doit nous revenir. Donc, c'est important de le faire
ensemble. J'espère qu'elle va se battre.
Journaliste : On voyait cette
semaine qu'il y a une étude qui a été réalisée à la demande d'un contrôleur sur
le 0,05, puis la SAAQ caviarde entre... l'entièreté de cette analyse. Je ne
sais pas si vous aviez pris connaissance de ça. Puis qu'est-ce que vous en
pensez?
M. Grandmont : Oui. Bien,
déjà, on peut se poser la question pourquoi cette étude-là, elle est caviardée.
C'est une première chose. Mais aussi je rappellerais que, pendant l'étude du
projet de loi n° 48 sur la sécurité routière, moi et mon collègue, là, du
Parti libéral, on avait demandé d'avoir toutes les études qui... qui ont permis
à la ministre de prendre la décision de ne pas aller de l'avant avec le 0,05,
de maintenir le 0,08 à Québec... au Québec, et elle nous a répondu qu'elle
n'avait pas d'étude. Elle n'a pas déposé d'études. Ça, c'était en février ou
mars, là, qu'on a fait ça, là, cette étude détaillée là. Or, le texte dans La
Presse nous apprenait que l'étude de la SAAQ date d'octobre. Donc, elle
avait cette étude-là, elle l'avait en main. Donc... Donc, pourquoi elle ne l'a
pas montrée? Bien, c'est la question qu'il va falloir lui poser parce que moi,
je n'ai pas la réponse à ça. Mais c'était...
Une voix : ...
M. Grandmont : Elle n'a pas
déposé les études. Elle n'a pas déposé les études.
Journaliste : ...a intérêt à
garder pour lui ces études-là, vous pensez?
M. Grandmont : Je ne sais
pas. Écoutez, moi, je... Honnêtement, ça me... ça me bouleverse parce que c'est
un... Toutes les études de tous les coroners, toute la... toute la littérature,
la santé publique disent la même chose : réduire la limite d'alcool
permise, au Québec, au volant de 0,08 à 0,05 permet de sauver des vies. Ça
fonctionne, ça marche. Puis ce n'est pas changer le Code criminel, là, c'est
vraiment mettre des mesures administratives à partir de... entre 0,05 et 0,08.
Mais ça fonctionne. Ça envoie un message très, très clair à la population
qu'ils commencent à faire plus attention. Ça permet de sauver des vies.
Donc, si c'est caviardé, moi, j'aimerais
savoir que cette étude-là... ce que cette étude-là dise parce que c'est
important. Parce que, si ça dit le contraire, finalement, que ce que la
ministre a affirmé, là, à l'effet qu'on en faisait assez puis que le 0,08 était
bien correct pour sauver des vies, moi, je serais curieux de voir pourquoi il y
a une différence entre ce que la SAAQ dis puis que, par ailleurs, la santé
publique dit puis ce que la ministre affirme, de l'autre côté. Moi, pour moi,
c'est un enjeu extrêmement important. J'espère qu'on y reviendra. Mais j'ai
demandé sur X, d'ailleurs, que cette étude-là soit rendue publique, non
caviardée. Ça serait la moindre des choses pour qu'on comprenne ce que la SAAQ
a à dire sur cet enjeu fondamental.
Journaliste : Est-ce que je
peux poser une question sur le texte de Radio-Canada, ce matin, sur la santé?
M. Grandmont : Oui.
Journaliste : Il risque d'y
avoir des coupures dans les services, là, même si on demande de faire des
coupures dans l'administratif, là. Comment vous recevez ça? Est-ce que vous
êtes surpris, d'abord, qu'on en soit rendu là?
M. Grandmont : Pas tant
surpris, honnêtement, avec un déficit de 11 milliards de dollars, qui
est causé principalement par... il y a un ensemble de facteurs, là, mais, tu
sais, je rappellerais que, minimalement, la CAQ a distribué des chèques juste
avant les élections à beaucoup de personnes qui n'en avaient pas nécessairement
besoin, dont des personnes qui gagnaient des salaires comme le mien... des
coupures d'impôts aussi, des baisses d'impôts pour les gens qui gagnent plus de
100 000 $, qui auraient pu s'en passer très facilement. Et on se
retrouve avec un déficit d'une ampleur assez impressionnante, je dirais.
Puis, de l'autre côté, le premier ministre
affirme qu'il veut maintenir les services publics au même niveau. Il y a
quelque chose qui ne fonctionne pas entre les deux. Soit on augmente les
revenus pour être capable de combler le déficit, soit on baisse les services,
soit on fait de l'austérité. Puis, dans le fond, ce qu'on remarque à travers le
texte qui a été publié, effectivement, là, et ce qui touche particulièrement la
santé, mais aussi plein d'autres domaines, en transport, on l'a vu passer
aussi... on s'en va vers l'austérité. Le gouvernement est en train de choisir,
finalement, de ne pas jouer sur les revenus qu'il reçoit, mais plutôt sur les
services qu'il offre. Donc, on va avoir des services qui vont être coupés.
Donc, l'austérité caquiste, elle est en
train d'arriver. C'est très dommage. Nous, on va toujours continuer à se battre
pour que les services soient offerts. Vous connaissez nos positions sur les
impôts, notamment. Ce qu'on veut, c'est offrir des bons services payés par ceux
qui ont les moyens de payer ces services-là pour la collectivité. Ça me semble
logique.
Par ailleurs, de l'autre côté, ce qu'on
peut dire aussi, c'est : Pourquoi, d'un côté, on veut resserrer les
dépenses, puis, en même temps, on se permet des petites frivolités comme donner
de l'argent pour les joueurs de hockey ou encore des golfeurs professionnels
qui viennent à Montréal? Moi, je trouve qu'on a un deux poids, deux mesures,
surtout qu'on n'arrive pas à nous faire la démonstration qu'il y aura des
retombées économiques véritables associées à ces investissements-là, dans le
domaine sportif, là, mais il y a plein d'autres domaines dans lesquels on fait ce
genre de pari là.
Moi, je ne sais pas comment Sonia LeBel,
responsable du Trésor, arrive à bien dormir avec ça la nuit, parce que de la
frivolité sur des dépenses un peu inutiles, puis, de l'autre côté, couper des
services aux gens, là, moi, j'ai bien de la misère avec ça.
Journaliste : Comment vous
avez trouvé les propos de M. Trudeau hier?
M. Grandmont : C'est-à-dire
lesquels?
Journaliste : Sur
l'immigration.
M. Grandmont : Pouvez-vous me
rappeler?
Journaliste : Par rapport à
ce qu'il a répondu à François Legault, qu'il propageait des faussetés sur
l'immigration, qu'il politisait l'enjeu.
M. Grandmont : Bien, c'est
sûr que de... Tu sais, on a une position claire sur l'immigration, sur les...
sur les travailleurs temporaires, mais, en même temps, c'est effectivement vrai
qu'on ne doit pas faire de politisation là-dessus. C'est-à-dire que nous, on
pense qu'on ne devrait pas jouer avec cet enjeu-là, c'est trop sensible, il y a
des humains, ça... il y a des possibles dérives là-dessus, évidemment. Donc,
faire de la politique avec l'immigration, c'est toujours un jeu dangereux. On
le voit dans d'autres régions du monde, ça peut parfois mal virer. On ne veut
pas ça, au Québec, non plus.
En même temps, le bon chiffre, la bonne
quantité d'immigrants temporaires sur le sol québécois pour être capables à la
fois de travailler à nous offrir des services puis travailler dans les
industries puis répondre aux besoins, parce qu'on a des enjeux de main-d'oeuvre
d'un côté, puis, de l'autre côté, avoir la bonne quantité pour ne pas que ça
ait un effet négatif sur l'ensemble des services qu'on donne, ça devrait être
géré par... ça devrait être identifié... le seuil devrait être identifié,
calculé par un groupe externe et des experts qui en feront... qui en feraient
partie. Ça a toujours été notre position.
Donc, je ne reprendrai pas les mots, là,
du premier ministre du Canada, mais moi, ce que je dirais, c'est que c'est vrai
que de parler d'immigration de la mauvaise façon, c'est dangereux,
potentiellement.
Journaliste : Mais M.
Legault, est-ce qu'il politise cet enjeu-là, à votre avis?
M. Grandmont : Bien, il le
met de l'avant partout puis il a décidé aussi d'essayer d'en faire la question
de l'urne au niveau fédéral. Donc, je me demande à quoi joue le... François
Legault à vouloir s'immiscer, à vouloir faire de l'ingérence au niveau fédéral,
mais ce n'est certainement pas lui qui va... qui va fixer les paramètres de la
prochaine élection fédérale. Mais moi... force est de constater
qu'effectivement François Legault a décidé de prendre pour cible les immigrants
puis de, lui, en faire une question fondamentale, la cause de tous nos maux.
Mais, encore une fois, je le dis, ce n'est pas en pointant du doigt les
immigrants qu'on va régler les enjeux liés à l'immigration. Merci, tout le
monde.
(Fin à 9 h 19)