(Huit heures quarante-quatre minutes)
Mme Rizqy : Alors,
aujourd'hui, on est très heureux parce que la ministre Fréchette a finalement
donné raison au Parti libéral du Québec. Depuis le jour 1, on a demandé que le
bloc d'énergie réservé à Northvolt soit redistribué aux entreprises qui sont
déjà établies au Québec et qui en on besoin dès maintenant, sachant que Pierre
Fitzgibbon avait déjà dit que Northvolt, l'usine ne sera pas prête en 2026,
probablement 2028 et que, dès 2027, il allait y avoir 1 500 nouveaux
mégawatts de disponibles. Alors, nous, on disait : Dans l'attente, soyons
responsables, gérons correctement les besoins énergétiques des entreprises
québécoises et d'autres qui sont déjà établies au Québec parce que, sinon, on
peut mettre en péril évidemment des investissements québécois, mais aussi des
emplois au Québec, et particulièrement en région.
Alors, nous, on est très heureux d'avoir
entendu hier la ministre Fréchette nous donner raison et dire qu'effectivement
ils peuvent libérer des blocs d'énergie pour satisfaire la demande actuelle et
que ça ne mettrait pas en péril la promesse faite à Northvolt parce
qu'effectivement il y aura d'autres mégawatts.
Maintenant que j'ai dit ça, j'invite tous
les partis à voter pour la motion qu'on présente tantôt au salon rouge parce
que cette motion prévoit... prévoit de façon très précise l'engagement de
libérer ces blocs d'énergie. Voter contre cette motion, ça veut dire que
finalement le gouvernement dit des choses en entrevue, mais ne donne pas suite.
Si le gouvernement vote contre cette motion, ça veut dire que les bottines ne
suivent pas les babines. Ça veut aussi dire pour les autres partis d'opposition...
peut-être qu'ils ont été estomaqués de notre demande, mais aujourd'hui je pense
qu'ils doivent se rallier à notre position libérale. C'est une position qui est
responsable. Et si vous votez contre cette motion, ça veut dire que vous votez
contre des investissements québécois, vous votez aussi contre des emplois, et
particulièrement des emplois au Québec.
Journaliste
: L'ancien
ministre des Finances du gouvernement libéral, M. Bachand, a dit hier qu'il se
faisait trop de politique sur Northvolt et que les partis d'opposition auraient
dû s'unir avec le gouvernement pour développer la filière batterie.
Mme Rizqy : J'ai écouté
attentivement ce que M. Bachand a dit. Il a dit plusieurs choses d'ailleurs.
Journaliste
: Êtes-vous
d'accord?
Mme Rizqy : Bien, moi, je suis
présentement élue et, grosse nouvelle, je fais de la politique.
Journaliste
: ...un
projet comme Northvolt, au développement économique?
Mme Rizqy : Je ne pense pas
que la députée de Saint-Laurent, que je suis, qui nuit en ce moment au
développement de Northvolt. Ce n'est pas à cause de la députée de Saint-Laurent
que présentement il y a une... de restructuration américaine qui doit faire un
plan de sauvetage pour une entreprise qui est une jeune pousse, qui, au moment
que le gouvernement québécois a décidé de signer le deal du siècle, la
Baie-James du XXIe siècle, je vous rappelle les mots de François Legault,
et qui était déjà dans le rouge. Ça, ce n'est pas à cause de la députée de
Saint-Laurent, ce n'est pas à cause de moi. Et certainement pas à cause de la
députée de Saint-Laurent qu'aujourd'hui on sait que BMW a retiré 3 milliards de
dollars de contrats, que l'usine principale ne roule pas à plein régime, que la
deuxième usine en Suède a été débranchée, que l'usine en Pologne, ainsi qu'au
Portugal, s'est débranchée, et que les deux actionnaires importants, que ce
soit Volkswagen and Goldman Sachs, ont décidé de ne pas mettre un sou de plus,
et, en plus, dois-je rappeler que le gouvernement suédois décide de ne pas
mettre une cent dans une entreprise suédoise.
Le gouvernement suédois a décidé de faire
une cellule de crise. Je ne pense pas que c'est aujourd'hui à cause du Parti
libéral, tout ça, au contraire, que le gouvernement Legault prenne ses
responsabilités.
Journaliste : ...a mieux agi
en ne mettant pas une cent, d'emblée, avant que le projet décolle?
Mme Rizqy : Bien, écoutez, hier,
j'étais un petit peu... Au salon rouge, là, quand la ministre a dit que c'était
une façon novatrice de mettre de l'argent, écoutez, M. Trudeau doit être mort
de rire en ce moment. François-Philippe Champagne était tout sourire de dire :
Moi, je dors bien la nuit, on n'a pas mis un sou. Pendant ce temps-là, nous,
écoutez, là, il y a près de 1 milliard de dollars qui est engagé pour une usine
qui ne verra pas le jour avant 2029. C'est ce qu'elle a dit hier, la ministre
avec Patrice Roy et aussi avec le collègue, au Bilan, Paul Larocque, 2029.
Donc, si je comprends bien, on a 1 milliard
de dollars d'engagés, pour une usine qui va voir le jour dans cinq ans. Très
novateur.
Journaliste : Avez-vous des
inquiétudes sur les investissements privés, c'est-à-dire la capacité de
Northvolt, la levée du capital pour investir...
Mme Rizqy : Bien, l'agence TNO,
là, cette firme américaine n'est pas spécialisée pour lever de l'argent, elle
est spécialisée pour faire des restructurations ou pour gérer une faillite. C'est
ses deux mandats. Donc, honnêtement, en ce moment, là, si la ministre, elle
continue de dire qu'elle est rassurée, elle est un petit peu divorcée de la
réalité économique financière de Northvolt. Et j'ajouterais la chose suivante :
Rencontrer le représentant d'un dirigeant du Québec, c'est correct, c'est bien,
mais les décisions se passent, en ce moment, en Suède et avec une banque
américaine.
Si elle veut faire les choses de façon
sérieuse, elle devrait prendre le téléphone, parler justement à Volkswagen,
parler aussi avec Goldman Sachs : Pourquoi que vous, comme actionnaires
qui détiennent 40 % des parts, vous avez décidé de ne pas mettre un sou de
plus? Pourquoi elle ne parle pas avec TNO pour savoir qu'est-ce qui se passe
réellement? Pourquoi elle ne parle pas avec sa vis-à-vis en Suède, la ministre
de l'Énergie qui, elle, a décidé de faire une cellule de crise. Moi, il me
semble que c'est avec eux que j'aimerais savoir vraiment qu'est-ce qui se
passe. Parce que là, sinon, on a un autre 300 millions de dollars qui
devra être déboursé et on s'engage pour 1 milliard de dollars
là-dedans.
Journaliste : ...supplémentaires
confiées au privé...
Mme Rizqy : Comment?
Journaliste : ...les
chirurgies supplémentaires confiées au privé?
Mme Rizqy : Bien, nous, notre
collègue André Fortin a demandé clairement, là, qu'on s'assure qu'il y ait des
chirurgies qui soient faites rapidement. Donc, aujourd'hui, nous, on est
contents que les Québécois puissent avoir des soins. Évidemment, ils ne sortent
pas la carte Mastercard, ils sortent leur carte d'assurance maladie.
Journaliste : Est-ce que c'est
une bonne idée de financer...
Mme Rizqy : Moi, j'aimerais
qu'on m'explique quelque chose. La ministre du Tourisme du Québec, Caroline
Proulx, ne savait pas quels montants... juste eu l'info qu'il y a de l'argent
public a été mis là-dedans. J'aimerais ça savoir combien. Elle est vraiment
ministre du Tourisme, ça porte bien son nom. Et, par la suite, elle dit qu'elle
est très à l'aise avec ça. Donc elle ne sait pas combien d'argent qui a été
mis, mais elle est à l'aise avec le montant, peu importe le montant. Une
ministre responsable devrait savoir tout ça. Et moi, je ne comprends pas que,
pendant six jours de golf, on paie pendant trois ans cette subvention-là. Et je
comprends qu'on a étiré les cases pour être en mesure de mettre cet argent pour
faire plaisir à un tournoi de golf. Moi, dans la situation économique du Québec,
avec 11 milliards de dollars dans le trou, c'est un déficit
historique, là, pas du tout à l'aise.
Journaliste : ...n'aurait pas
subventionné...
Mme Rizqy : Bien, écoutez,
dans le passé, je sais que ça a été fait, autour de 2 millions de dollars.
Là, aujourd'hui... C'était en 2007, là, aujourd'hui, on est en 2024, le Québec
est dans le rouge. On a de la misère à remplacer une toilette au cégep du
Vieux-Montréal. Donc, avant de financer à n'importe quelle hauteur... Là c'est
trois fois plus que ce qui avait été fait en 2007, et on n'a aucune analyse
économique. Moi, je ne suis pas du tout à l'aise. Qu'elle nous démonte l'analyse
économique, parce qu'elle nous dit... elle dit que les familles vont venir et
leurs caddies vont venir en famille. O.K. Mais au-delà qu'il y a des caddies
qui vont venir en famille, c'est quoi, l'impact économique, les retombées? Je n'ai
pas vu d'analyse.
Journaliste : ...est ce que l'argent
des débentures qu'on a investi en Suède, donc les 425 millions, si je comprends
bien... la Caisse de dépôt et IQ... Est-ce que cet argent-là est à risque,
quand on sait que Mme Bicha Ngo a dit : Bien, on n'est pas au premier rang
des créanciers, donc on ne peut pas le récupérer avant les premiers créanciers.
Mme Rizqy : La P.D.G.
d'Investissement Québec était avec Gérald Fillion, elle a clairement dit :
Ce n'est pas une créance prioritaire, là. Donc, oui, c'est à risque. En cas
d'arrangement avec les créanciers, par exemple, il faut savoir qu'une
débenture, oui, ça passe avant les actionnaires, mais ça passe après les
créances prioritaires. Et quand on sait que la situation financière, on parle
de 2 milliards dans le rouge, c'est énorme. Donc, qu'est-ce qui va rester?
Combien qu'on va avoir dans la piastre? Est-ce que le gouvernement
aujourd'hui... Mme Fréchette dit qu'il les a rencontrés, c'est à elle de
venir nous dire concrètement il reste combien d'argent en cas de
restructuration. Parce qu'au-delà de la faillite il peut y avoir une
restructuration, et ça, ça veut dire que les créanciers accepteraient un
montant. Parfois, ça peut être 0,50 $ dans la piastre, des fois c'est
0,10 $ dans la piastre, des fois c'est 0,75 $ cents dans la piastre.
Donc, moi, aujourd'hui, c'est pour ça que j'essaie de comprendre où est-ce qu'elle
s'en va là-dedans. Parce qu'il y a un autre 300 millions qui va être...
qui doit être déboursé au moment que l'usine commence à être construite, et
qu'ils on fait leur ronde de financement. Ma question à Mme Fréchette :
C'est quoi le montant privé pour la ronde de financement qui fait en sorte
qu'on doit débourser le 300 millions supplémentaires? Elle n'a jamais
répondu à cette question, elle l'a esquivé. Là, le patinage artistique dans le
dossier Northvolt, on n'en veut plus. C'est l'heure des comptes.
Journaliste : ...la
gouverneure générale qui est venue à Québec, et elle venue sans parler
français, après 28 000 $ investis pour des cours de francisation,
est-ce que c'est acceptable?
Mme Rizqy : Non, ce n'est pas
du tout acceptable. Il y a plein de monde qui ont appris le français. Puis, on
s'entend, là, entre deux rubans à couper pour la gouverneure générale, elle est
capable de prendre des cours de français. Le gouvernement, là, aurait dû s'assurer
que lorsqu'on nomme une personne à ce poste-là, parle le français également. Il
y a des personnes qui effectivement parlent l'inuit, mais qui parle aussi le
français. Dès le départ, on aurait dû s'assurer que le français ne soit pas
compromis dans la représentation. Et aujourd'hui, trois ans plus tard, qu'on ne
l'apprenne pas. Je vais vous donner un exemple concret, là, Michael Sabia avait
promis d'apprendre le français, l'homme que j'ai vu au p.l. 69 parlait
parfaitement le français. Il l'a appris, le français. Quand on veut, on peut.
Journaliste : Au sujet de
votre de Northvolt, on dirait que vous vous attendez à ce que les autres partis
votent contre.
Mme Rizqy : Bien, c'est que
j'ai vraiment été surprise, ils ont été ultra silencieux sur le dossier des
blocs d'énergie, à savoir si, oui ou non, on le prend puis on le donne aux
autres entreprises d'ici au Québec. Il y en a même qui ont dit qu'ils étaient
estomaqués de notre position. La ministre est allée dire qu'on était
irresponsable de proposer ça. Moi, là, quand je fais des propositions, je
regarde l'état des lieux. Vous me dites que, dès 2027, il va y
avoir 1 500 mégawatts de disponibles. Parfait. Puis vous me dites que
l'usine serait prête en 2026. Puis hier elle a corrigé le tir, elle disait
2029. Pourquoi qu'on va geler 354 mégawatts, dans la mesure qu'il y aura
d'autres mégawatts de disponibles à partir de 2027? Pour moi, là, c'est une
décision très responsable de dire : On va mieux gérer nos finances
publiques qui incluent non seulement l'argent, mais les précieux blocs
d'énergie. Alors, moi, je m'attends à ce que tous les partis d'opposition
votent pour, parce que, sinon, c'est un vote contre les Forges de Sorel, c'est
un vote contre les First Phosphate du Saguenay.
Journaliste :
On the Presidents Cup. At what point
should Québec invest in sporting events and where's the line, when they should
and shouldn't?
Mme Rizqy :
Well, first and foremost, I don't
understand how come the Minister of Tourism… she said like : I didn't
knowhow much money was put in there, but I'm backing the 9 million dollars. So,
you don't know what's is going on in your portfolio, but you're backing 9
million dollars. That shows, for me, that she has no respect for the money of
the Québeckers. And second of
all, once, she said that : I am sure that there will be an economic value.
She's talking about the families of the golfers and the caddies and their
families. This is not serious. Where is the study? If you have a study, I'm
willing to talk. But, if you don't have a study, do not think that we're all
stupid here. We have other priorities, and we are 11 billion dollars short.
This is the most historic deficit of the history of Québec. Right now, today, I
will give an example of how we can use that money. There're 26 classes in
Montreal that are shut down for students with... «adaptation scolaire», excuse
me, I have to say...
Journaliste :
...
Mme Rizqy :
Special needs. There's like 26 classes
for students with special needs that are right now not opened in Montreal.
Let's be honest, it's because they're lacking funds. They have to out back
these priorities. Québeckers must come first, not millionaires… foreign
millionaires, let me precise, especially with the Kings coming here.
Journaliste
: We had a quick lock at Ticketmaster just now, and there's plenty of
tickets left for the Kings game. Does that raise concerns for you in terms of
the return on investment that the…
Mme Rizqy : Since the get-go we just knew that Premier Legault, when he said :
I am the best deal maker, was not true, because other cities in Nort America
were able to bring the Kings without paying a dime. And we are the ones paying
a club owned by a billionaire to see hockey players who are all millionaires to
play here not during the season, to practice here. Let's be honest. It's off
season's match.
Journaliste :
So, is Québec... compared to New
Jersey, North Carolina who hosted the Presidents Cup? Like, why, why are we
paying, like?
Mme Rizqy :
Because Eric Girard and Premier
Legault, they are mismanaging our money.
Journaliste :
On Northvolt.
Mme Rizqy :
Yes, ma'am.
Journaliste :
...you got...
Mme Rizqy :
Exactly what we asked since the
three weeks ago.
Journaliste :
OK..
Mme Rizqy :
So, we're very happy.
Journaliste :
Yes. So, why do you need this motion
and the debate this afternoon?
Mme Rizqy :
Because I do not trust Christine
Fréchette when she says one thing on TV, when she says another thing on
National Assembly. I have been raising this question in chambers for
three weeks now. And I asked for specifically, and also Premier Legault :
Can you please take the 350 W allocated... megawatts, excuse me, allocated
for Northvolt and reallocate them to Québec enterprises already established
here? Because we have jobs at risk, we have investment at risk. Because they
didn't get any energy. And she said that was irresponsible. Wow! Now, eureka,
should understood that we cannot let 354 MW on the table, meanwhile
Northvolt would never be ready before 2029, she said last night.
Journaliste :
So, why Québeckers should be worried
about those megawatts?
Mme Rizqy :
They are extremely important. I'll give
you an example. We have les Forges de Sorel. They only need 16 MW because
they need to do the transition. Otherwise, they're going to be tackled with the
carbon tax. Otherwise, they are maybe going to risk their competitivity. And
there's over a hundred jobs at risk for them. First Phosphate, they are in
Saguenay, they only ask 10 MW. And there are millions of dollars of
investment that right now are at risk and there is over a hundred jobs at risk
over a $100 000.
Journaliste :
Merci.
Mme Rizqy :
Thank you.
(Fin à 8 h 59)