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Point de presse de Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle pour la famille, et Mme Elisabeth Prass, porte-parole de l’opposition officielle pour les personnes vivant avec un handicap ou avec le spectre de l’autisme

Version finale

Le mercredi 25 septembre 2024, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures dix-sept minutes)

Mme Maccarone : Bonjour, tout le monde. Merci de votre présence aujourd'hui. Nous sommes ici rassemblés, des parlementaires, des groupes qui militent pour des parents, des groupes qui militent pour les réseaux de services de garde, pour valoriser la profession, pour le droit des parents d'avoir une place pour leurs enfants en service de garde, pour parler d'un mandat d'initiative que le Parti libéral va déposer aujourd'hui, demandant au gouvernement de nous aider à aider les parents puis les enfants avec des besoins particuliers, d'avoir accès à notre réseau de services de garde à la petite enfance. Pourquoi? Parce qu'ils font face à énormément de défis. Nous savons que de gagner une place en services de garde, c'est comme gagner la loterie. On ajoute à ça, pour les parents ayant un enfant avec des besoins particuliers en situation de handicap, on ajoute énormément de défis.

C'est déjà le parcours du combattant. S'ils trouvent une place, ça ne se termine pas là, parce que, souvent, dans ces cas, c'est crève-coeur, mais ils vont perdre leur place faute de l'aide, faute d'accompagnement, faute de services qui sont en défaut. Il existe actuellement deux mesures pour aider l'intégration des enfants handicapés dans le service de garde. C'est l'allocation pour l'intégration, un service de garde et la mesure exceptionnelle de soutien à l'intégration en service de garde. Le problème avec ça, c'est des mesures qui sont intéressantes, mais elles sont accessibles uniquement si votre enfant fréquente un service de garde subventionné par le gouvernement. En plus que c'est des mesures qui sont très rigides, ça prend beaucoup de paperasse pour effectuer toutes ces demandes puis l'accompagnement.

Et, souvent, parce qu'on a un manque de personnel, on a un manque de temps et les soins et les besoins ne sont même pas tous couverts par ces suppléments, les CPE et les garderies subventionnées doivent souvent défrayer la balance de ces coûts. On ajoute à ça pour les enfants qui n'ont pas accès parce qu'ils n'ont pas accès à ces mesures. Malheureusement, ces enfants n'ont pas accès aux services de garde, tout craché. Ça fait que, si le gouvernement veut surtout poursuivre avec les mesures d'Agir tôt, comment allons-nous agir tôt et dépister ses enfants qui ont des besoins particuliers? J'en suis la preuve. Ça a été le cas pour moi et mes deux enfants, qui vit avec le spectre de l'autisme. S'il ne peut pas rentrer dans notre service de garde, comment allons-nous vraiment faire un accompagnement puis aider les enfants avant l'âge scolaire?

Le Protecteur du citoyen a recommandé au gouvernement que les mesures que je viens de nommer soient disponibles pour les enfants jusqu'à tant que le gouvernement termine de compléter le réseau et complète toute la conversion des places en service de garde. Une promesse brisée, encore une fois, par la CAQ, parce que, malheureusement, le ministre des Finances nous a confirmé que la conversion ne serait pas faite d'ici la fin de ce mandat. Alors, ces enfants sont toujours abandonnés, les parents sont abandonnés. Alors, nous, on souhaite que le gouvernement se rejoint à nous pour étudier cette question ensemble, tous les parlementaires, pour entendre la voix de nos citoyens, de nos parents, de tous les acteurs, les parties prenantes concernées pour trouver des solutions que nous pouvons faire pour aider ces enfants à s'épanouir, à réussir, aider les familles aussi, mais surtout le développement des places.

Alors, je cède la parole à ma collègue, Elisabeth Prass.

Mme Prass : Merci, Jennifer. Je remercie les représentantes de Ma place au travail et valoriser... Valorisons ma profession. Et je remercie aussi la Société québécoise déficience intellectuelle et la Fédération québécoise d'autisme qui nous soutiennent dans ce combat. Donc, comme ma collègue vient de vous le dire, il y a une iniquité qui existe dans le réseau... dans le financement, pour les parents, dans le réseau des garderies. Le gouvernement pénalise les parents parce que le gouvernement n'a pas tenu sa promesse de convertir les places non subventionnées en places subventionnées. Donc, le financement pour l'allocation d'intégration de services de garde n'est pas offert aux parents qui ne peuvent... dont leur enfant ne fréquente pas une garderie qui est subventionnée. Mais, encore une fois, ils sont pénalisés parce que le gouvernement n'a pas pu tenir leurs promesses.

Donc, ce qu'on demande au gouvernement, c'est vraiment une question d'équité, que tous les enfants, que tous les parents, qu'ils aient des besoins particuliers ou non, puissent avoir accès à ce financement. Si c'est une garderie, qu'ils choisissent le milieu de garderie dans leur école, leur enfant va fréquenter. Je suis moi-même maman d'un petit garçon sur le spectre de l'autisme et j'ai... j'ai vécu cette expérience-là et c'est extrêmement difficile pour les parents. C'est décourageant. Des fois, si on ne trouve pas de place, un parent doit quitter son emploi pour devenir proche aidant de leur enfant à temps plein, ce qui fait en sorte qu'il y a un revenu de moins à la maison, de l'isolement, etc.

Donc, ce qu'on demande, encore une fois, au gouvernement, c'est une question d'équité, parce qu'aucun enfant ne devrait être disqualifié de l'octroi d'une place en garderie parce qu'ils ont des besoins particuliers. Puis vous allez l'entendre de nos collaborateurs qui sont ici avec nous aujourd'hui, qui vont vous parler de vive voix de leur expérience également, parce que nos jeunes, tous nos jeunes ont le droit d'avoir une place en garderie pour bien les encadrer et préparer pour entrer au primaire. Donc, on demande au gouvernement qui a rejeté notre demande de saisie de pétition... et justement, ceci émane d'une pétition qui a été amenée par une députée de la CAQ, et c'est la CAQ qui a refusé de saisir la pétition. Donc, nous allons aux prochaines étapes et nous demandons un mandat d'initiative qui, nous espérons, va être accepté par le gouvernement parce que les groupes ont le droit d'être entendus au nom de tous ces enfants et toutes ces familles-là. Donc, je vous remercie et je passe la parole à nos collaborateurs.

Mme Dion (Marylin) : Merci. Pour les familles du Québec, trouver une place en services de garde éducatifs à l'enfance est un défi en soi avec la pénurie actuelle. On sait qu'il manque plus de 34 000 places en services de garde présentement. Mais pour les parents d'enfants ayant des besoins de soutien particuliers, on parle plutôt d'un parcours du combattant. En effet, le manque de ressources et de financement compromet trop souvent l'accès à des milieux adaptés pour ces enfants. Ce sont donc de trop nombreuses familles qui déjà doivent conjuguer avec des démarches administratives complexes et manœuvrer à travers le réseau de la santé qui se heurtent à des portes closes quand vient le temps de trouver une place en garderie pour leur enfant. Les refus se multiplient à l'annonce des besoins spécifiques du tout-petit. Dans bien des cas, un des parents doit quitter son emploi, entraînant des pertes de revenus et un stress qui est immense.

Pourtant, dans une société qu'on veut égalitaire et inclusive comme la nôtre, nous devons reconnaître l'importance que tous les enfants puissent vivre leur vie d'enfant en socialisant et en participant à des activités formatrices, et ce, peu importe les différences observées dans leur fonctionnement ou dans leurs apprentissages. Il y a encore beaucoup à faire pour rendre les garderies plus accessibles aux enfants qui présentent des besoins particuliers, c'est pourquoi nous saluons cette demande de mandat d'initiative et nous espérons qu'elle permettra aux décideurs et à l'ensemble de la société de réfléchir aux moyens de soutenir ces familles dans une quête qui ne devrait pas être si éprouvante, c'est-à-dire celle de l'accès à un milieu éducatif accueillant et adapté où chaque enfant a le droit de se développer et de développer son plein potentiel.

Mme Péloquin (Mariève) : Selon la Convention internationale des droits de l'enfant des Nations Unies, chaque tout-petit devrait avoir accès à une éducation de qualité afin de se développer à son plein potentiel. Les premières années de vie de 0 à 5 ans sont déterminantes pour le développement humain. Comme le mentionne la Pre Brault Foisy, titulaire de la nouvelle Chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives pour l'éducation dès la petite enfance, en raison de la grande plasticité du cerveau durant la petite enfance, des interventions éducatives précoces et de qualité sont non seulement susceptibles de limiter les effets négatifs d'environnements inadéquats, mais aussi de produire des impacts positifs durables sur le développement cognitif, affectif, social et scolaire. Durant cette période, il est donc particulièrement important d'identifier les besoins des enfants et de leur offrir un environnement propice à leur... à leur apprentissage, pardon, et un accompagnement suivant les intérêts, capacités et rythmes de chacun, le tout dans un climat chaleureux, bienveillant et accueillant, ce qu'on appelle une éducation à la petite enfance de qualité.

Nous appelons donc les décideurs à reconnaître l'importance de la qualité éducative en petite enfance et à respecter ce droit à l'éducation pour tous les enfants. C'est pour cette raison que le mouvement valorisant ma profession salue ce mandat d'initiative. Nous pensons que les mesures actuelles ne sont pas adéquates. En effet, les éducateurs et éducatrices en souffrent présentement au détriment de leur propre santé physique et mentale. Des parents se retrouvent sans service ou lorsqu'ils en trouvent, ceux-ci peinent à bien accueillir leur enfant, et surtout dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre où le développement de places prime sur la qualité. Ce ne sont pas tous les enfants qui ont accès à un service de garde de qualité élevée si précieuse pour leur développement.

Le réseau de la petite enfance traverse une crise sans... sans précédent présentement. Et comme le dit si bien M. le premier ministre, on ne peut pas faire mal à nos enfants, c'est ce qu'on a de plus précieux.

Mme Proulx (Audrey) : Je suis Audrey, de Valorisons ma profession, et je viens... j'ai joint le mouvement pour amener la voix des anciennes éducatrices. Parce que moi, j'ai quitté le réseau, mais je suis ici aujourd'hui parce que j'y crois, à l'importance des premières années de vie pour tout le parcours que les enfants vont vivre ensuite. Et je souhaite... j'ai envie de retourner en petite enfance, mais pas dans les conditions actuelles. J'ai quitté par épuisement. Les conditions sur le terrain sont difficiles. Et j'ai encore de la peine d'avoir quitté. J'aimerais retourner. J'aimerais inviter d'autres anciennes éducatrices à retourner pour appuyer nos éducatrices qui sont encore là et soutenir nos enfants dans leur développement. Mais, actuellement, c'est trop difficile. On ne peut plus sacrifier notre santé. On doit vraiment... On doit vraiment faire changer les choses. Là, ça doit bouger. On doit soutenir nos équipes en place, soutenir nos enfants, notre personnel, nos parents. C'est ce qu'on a besoin.

La Modératrice : ...

Journaliste : Mathieu Papillon, de Radio-Canada. Mmes les députées, vous demandez donc une commission parlementaire, c'est ça?

Mme Maccarone : Oui, on demande de... que le gouvernement étudie un mandat d'initiative, que ma collègue Mme Prass et moi, nous avons déposé, qui demande vraiment au gouvernement de se rassembler, tous les parlementaires autour de la table, tous les acteurs concernés, les personnes qui nous rejoignent ici aujourd'hui, pour étudier la cause que les enfants en situation de handicap n'ont pas accès aux prestations que j'ai nommées dans mes remarques principales. Notre proposition, que le gouvernement peut aussi penser pendant que nous sommes en train d'étudier ensemble, c'est : Pourquoi que la prestation ne suit pas l'enfant et non l'installation en question, pour éviter qu'ils sont privés d'avoir cet accès, puis c'est aussi la recommandation du Protecteur au citoyen, jusqu'à tant que le réseau est complètement développé ou bien que toute la conversion des garderies privées qui souhaitent être converties peuvent avoir cette... magique numéro d'être choisi pour la conversion? Mais le gouvernement ont clairement dit que ce ne sera pas le cas, pas d'ici la fin de ce mandat. Il reste 6 000, 5 000... plus que ça, oui, plus que ça en termes d'installation. Mais il y a 70 000 places à convertir, puis le gouvernement a dit qu'ils vont faire 1 000.

Journaliste : Donc, si je comprends bien votre demande, à long terme, c'est qu'on convertisse toutes les places qui sont non subventionnées en places subventionnées, comme l'avait promis la CAQ.

Mme Maccarone : Pour assurer que ces enfants ont accès à ces prestations.

Journaliste : Mais, dans l'intervalle, vous dites : Dans la mesure où ça ne sera pas demain matin, il faudrait offrir la prestation aux installations qui sont non subventionnées aussi.

Mme Maccarone : Nous, on demande que ça suive l'enfant, si ça ne peut pas suivre l'installation, mais que ça suit l'enfant pour éviter... Comme ma collègue, elle a dit, c'est une discrimination envers ces enfants. Pourquoi ne pas l'attribuer à l'enfant et non à l'installation? Mais déjà, comme les autres collègues nous l'ont dit, c'est la loterie de trouver une place. Mais, si on ouvre une place, on peut-u au moins offrir le nécessaire pour aider ces enfants à s'intégrer puis à avoir les soins?

Journaliste : Puis ma dernière, ce serait : Qu'est-ce que ça va changer concrètement, une commission parlementaire?

Mme Maccarone : Qu'est-ce que... Bien, quand tous...

Journaliste : Qu'est-ce que vous espérez que ça change, en fait?

Mme Maccarone : Si on s'assoit ensemble puis on entend les groupes concernés, à la suite de l'étude d'un mandat d'initiative, on reçoit des recommandations qui vont être soumises au gouvernement. Ça fait que le gouvernement pourrait étudier les recommandations et mettre en place soit les changements par règlement, par directive, par le dépôt d'un projet de loi pour aider puis effectuer les changements qui sont recommandés par les gens, les acteurs sur le terrain et les autres parlementaires. C'est censé d'être fait d'une façon non partisane pour entendre tous les groupes et le travail ensemble. Parce que le bien-être de nos enfants, leur sécurité, leur santé, ça devrait être la préoccupation de tous les Québécois.

Journaliste : Peut-être une pour vos intervenantes.

Mme Maccarone : Oui. Laquelle voulez-vous?

Journaliste : Je ne le sais pas, mais dites-moi qui est mieux placée pour répondre. Mais à quel point vous parlez au nom de nombreuses intervenantes dans le réseau, à quel point il y a une frustration de voir ces enfants-là à qui on refuse des places... des services adéquats parce qu'ils ne sont pas dans des places subventionnées?

Des voix : ...

Journaliste : Donc, à quel point vous parlez au nom d'un groupe qui est important aujourd'hui?

Mme Dion (Marylin) : Est-ce que vous parlez du nom des éducatrices ou au nom des familles?

Journaliste : Au nom des éducatrices surtout.

Mme Péloquin (Mariève) : Ah! O.K. Donc...

Journaliste : Je n'étais pas certain qui...

Mme Dion (Marylin) : Bien non, c'est correct.

Mme Péloquin (Mariève) : Donc, vous voulez savoir, en fait, qu'est-ce que... à quel point qu'on parle au nom d'un groupe?

Journaliste : Bien, à quel point... c'est ça, à quel point vous parlez au nom de plusieurs éducatrices qui partagent votre frustration?

Mme Péloquin (Mariève) : Mais, en fait, le mouvement Valorisons profession tout comme le mouvement Ma Place au travail, c'est des mouvements citoyens qui ont été principalement créés sur les réseaux sociaux. Le mouvement Valorisons ma profession, si je me souviens bien, compte à peu près 9 500 éducateurs, éducatrices sur leur page Facebook. On a aussi un groupe privé où est-ce qu'on peut échanger ou... comme une espèce... qu'on appelle un «safe space», là, qu'on peut... puis on revoit les commentaires qui reviennent beaucoup. Ça, on a à peu près 8 000... un petit peu plus 8 000 personnes qui fait partie de ce groupe privé là.

Journaliste : ...puis cette frustration-là de... que vous nommiez tantôt, d'enfants qui ont des besoins particuliers, qui n'ont pas de place en service subventionné, donc qui se retrouvent un peu dans une espèce de vide de services, là.

Mme Péloquin (Mariève) : Bien, ça... bien, en fait, nous, on est des éducateurs. C'est sûr qu'on travaille présentement dans un... dans un service éducatif. On a peut-être... on est peut-être moins à l'affût en fait, des personnes qui n'ont pas de place. Mais c'est sûr que nous, ce qu'on décrit, c'est que ce n'est pas un service... un service de luxe qu'on parle. On parle d'un service éducatif. On parle d'en fait, si on se fie à ce que tous les enfants ont le droit de recevoir une qualité éducative, on est loin de l'égalité des chances présentement en petite enfance. Donc, on a des enfants qui sont dans un endroit... qui ne sont pas adéquats, qui manquent de qualité. Le rapport du Vérificateur général en a justement fait état de cette qualité éducative là, si précieuse pour le développement d'enfants. Donc, bien, ça, on parle, par exemple, des éducatrices qui manquent cruellement, qui... on voit aussi qu'il y a une corrélation qui a été faite entre la diminution des éducatrices formées qualifiées puis la diminution de la qualité éducative. Mais ça impacte aussi développement de l'enfant.

Journaliste : Est-ce que je peux avoir votre nom?

Mme Péloquin (Mariève) : Mariève Péloquin.

Journaliste : Mariève Péloquin. Donc, vous êtes du mouvement...

Mme Péloquin (Mariève) : Instagrice... co-instigatrice du mouvement Valorisons ma profession.

Journaliste : Parfait.

Mme Péloquin (Mariève) : Merci.

Mme Maccarone : Je pense que ce serait pertinent que Marylin ajoute aussi un mot...

Journaliste : Bien oui, absolument...

Des voix : ...

Mme Dion (Marylin) : Bien, en fait, oui. On reçoit régulièrement des témoignages de parents qui déjà à la base, ont... Comme je le disais tout à l'heure, trouver une place en service de garde, c'est un défi en soi, là, il en manque 34 000 en ce moment, mais pour les personnes qui ont un enfant qui a besoin de soutien particulier, bien là, parfois, ce qui va arriver, c'est qu'on va finir par trouver une place, on va recevoir le fameux appel qu'on attend tellement, et puis là on va se rendre compte, ah! bien, lorsqu'on va nommer les besoins qui sont spécifiques à l'enfant, ah! bien là, moi, je ne suis pas équipé pour accueillir... Puis ce n'est pas, je ne mets vraiment pas la faute sur les services éducatifs en ce moment, c'est vraiment sur le fait que parfois ils n'ont pas les moyens, tout simplement parce que manque de financement, parce qu'ils n'ont pas accès à l'aide à l'intégration. Donc, c'est des parents qui déjà à la base, là, vivent beaucoup de démarches complexes à essayer de naviguer dans le réseau de santé, essayer de s'assurer du développement du plein potentiel, du bien-être de leur enfant. Et puis là, bien, ils arrivent devant des portes closes, constamment parce qu'il n'y a pas de place.

Et puis, justement, c'est une des raisons pourquoi une mère a lancé une pétition qui a été remise ou débattue la semaine dernière, là, justement sur le fait que ça ne fonctionne pas. Ces familles-là ont besoin d'être. C'est une inégalité. Et comme le disaient mesdames les députées, bien, c'est aussi quelque chose qui a été nommé par le Protecteur du citoyen, par l'Observatoire des tout petits. C'est une injustice, c'est une inégalité. Il faut que les décideurs se penchent sur la question pour régler ça parce que ça n'a pas de bon sens.

Journaliste : Je vais reprendre votre nom à vous aussi.

Mme Dion (Marylin) : Oui. Marilyn Dion, de Ma place au travail.

Journaliste : Parfait. Merci.

Mme Maccarone : Et les soins sont variés, hein, juste... peut-être, si ce n'est pas pour l'article, mais juste pour la bonne compréhension de tout le monde, les soins sont variés, ils peuvent être du un sur un, parce que les enfants, les besoins sont vraiment importants, mais ça peut aussi varier. Ça fait que ça aussi, c'est quelque chose à prendre en considération.

Mme Péloquin (Mariève) : J'aimerais ça aussi, je ne sais pas si je peux me permettre de rajouter quelque chose à...

Journaliste : ...

Mme Péloquin (Mariève) : Oui, excusez-moi. En fait, qu'est-ce qui est très important aussi de vraiment comprendre, c'est que les enfants à besoins particuliers ont besoin de qualité éducative. En l'absence de qualité éducative, ça peut aller à l'effet inverse au niveau de leur développement, ça peut nuire à leur développement. Donc, on est... quand on en discute, Marylin et moi, là, de ce sujet-là, je la comprends, puis je comprends, en fait, qu'est-ce qui se fait, qu'est-ce qui se dit présentement ici. Les parents n'ont pas le choix s'ils veulent retourner au travail parce que, bon, par obligation de payer les factures, par obligation professionnelle, peu importe. Mais quand c'est rendu que le parent se sent déchiré parce qu'il ne sait pas s'il envoie son enfant dans un endroit qui est de qualité ou pas, puis il sait que, la... il sait très bien que selon le rapport du Vérificateur général, beaucoup ont... échouent, en fait, au niveau... beaucoup n'atteignent pas, en fait, le seuil de la qualité éducative. C'est là que ça peut être dangereux pour l'enfant.

Journaliste : Donc, vous dites, c'est quasiment mieux, dans certains cas, de garder l'enfant à la maison plutôt que de l'envoyer dans une garderie qui est mal équipée pour l'accompagner.

Mme Péloquin (Mariève) : Se faire poser la question, c'est y répondre. Mais c'est parce qu'en fait, des fois les parents ne... au niveau financièrement. C'est, ça l'affaire. Donc, les... c'est les parents des enfants qui sont pris au piège présentement.

Journaliste : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 37)

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