(Onze heures vingt minutes)
M. Tanguay :
Alors, bon matin à chacun et à chacune.
Ce matin, on vient vous parler d'une entreprise du Québec. On vient vous parler,
ce matin, des Forges de Sorel. Marwah et moi avons été sur le terrain, à Sorel,
visiter les Québécoises et Québécois qui administrent, qui gèrent, qui ont de
bons emplois aux Forges de Sorel, 320 emplois, des femmes et des hommes
qui gagnent entre quatre 80 000 $ et 120 000 $
par année, des emplois payants. Une entreprise qui a été fondée au
Québec il y a 85 ans, par les frères Simard, et qui participe d'un cycle
de recyclage des matériaux d'acier. 100 % de leur matière première, ça
vient du recyclage de l'acier. Ils fondent — c'est une fonderie — et
ils le revendent. C'est une entreprise importante. Ils sont les seuls, au
Québec, à faire ça, les seuls, au Québec, à faire ça. C'est plus qu'hier, moins
que demain. Alors, ils ont une expertise. Ils ont besoin de 16 mégawatts
pour continuer, parce que les emplois sont menacés, pour changer 15 fours,
pour passer du gaz naturel à l'électricité. Face à cela, François Legault a dit
non, François Legault, qui s'est octroyé le pouvoir, avec le projet de loi n° 2,
d'octroyer lui-même tout ce qui est au-dessus de 5 mégawatts.
Là, fonderie Sorel, ils ont besoin de 16 mégawatts.
François Legault leur a dit non. Pour nous, c'est une incohérence. Ça démontre,
une fois de plus, que le gouvernement Legault n'est pas le gouvernement de l'économie,
et, en ce sens là, la demande est claire : François Legault — et
nous le verbalisons — doit octroyer les 16 mégawatts requis à
fonderie... à la fonderie Sorel, à Sorel, aux Forges de Sorel. Je vais
maintenant céder la parole à ma collègue Marwah Rizqy.
Mme Rizqy : Devant l'avenir,
qui est de plus en plus incertain, de Northvolt, on demande officiellement au
gouvernement de réallouer les blocs d'énergie qui leur ont été réservés. Du
propre aveu de M. Pierre Fitzgibbon, il y aura entre 18 à 24 mois de
retard sur le projet, donc ça peut reporter le projet jusqu'à quatre ans. Donc,
on parle de 2028 potentiellement. Alors, pourquoi allons-nous geler un bloc
aussi important, que... je le rappelle, peut alimenter l'équivalent de la ville
de Longueuil, alors que nous avons des entreprises qui sont déjà existantes,
des emplois qui existent déjà, avec des Québécois qui y travaillent, et — M. Legault
va aimer ça — des jobs payantes, pour le citer? On parle de 80 000 $
à 120 000 $ pour ces emplois-là.
Il y a de l'inquiétude. Nous, on veut que,
dès maintenant, ces gens-là soient sécurisés, qu'on leur attribue les blocs d'énergie.
Et j'ai été très surprise, hier, de la sortie de la ministre Fréchette, parce
que, dans sa propre équipe... son équipe a répondu au Journal de Montréal,
à Gabriel Côté, qu'ils pensaient même... eux autres mêmes, retirer des blocs,
les suspendre et les réattribuer à d'autres entreprises. Sa sortie sur Twitter,
le compte X, dit que non, il n'en est pas question. Mais aussi, c'est un aveu d'admission.
Je vous rappelle que M. Pierre Fitzgibbon a dit qu'il allait y avoir des
nouveaux blocs d'énergie disponibles dès 2027. Alors, ont-ils menti aux
entreprises à qui ils ont refusé des blocs d'énergie, en leur disant :
Soyez patients, ça s'en vient, les nouveaux blocs d'énergie? Parce que nous,
notre demande... Si M. Pierre Fitzgibbon et M. Legault ont dit vrai,
il n'y en a pas d'enjeu.
Journaliste : Est-ce que...
Bien, on questionnait, justement, les autres formations par rapport à votre
proposition, puis ils disent qu'on ne peut pas présumer de ça parce qu'on ne
sait pas ce qu'il y a dans le contrat. Donc, est-ce que... est-ce qu'on peut,
donc, procéder de cette façon-là, vous pensez, au gouvernement?
Mme Rizqy : Bien, nonobstant
le contrat, un gouvernement responsable va penser à deux affaires. Dans le cas
de Northvolt, le gouvernement Legault ne peut pas être divorcé de la réalité
internationale, et la réalité locale, et régionale. Partout dans les presses
internationales de la Suède, qu'est-ce qu'on entend? Leur propre gouvernement
ne veut pas mettre une cent. On entend que la deuxième usine chez elle, en
Suède, c'est fini. On entend que l'usine en Pologne, impossible, parce qu'on n'a
pas d'argent. C'est ça qu'on entend. Mais, peu importe le contrat actuel,
Pierre Fitzgibbon a dit : Inquiétez-vous pas, il y a 1 500 mégawatts
qui s'en viennent à partir de 2027. Est-ce qu'il a dit vrai? Parce que, s'ils
ont dit vrai, il n'y en a pas, d'enjeu. Le seul enjeu, c'est, s'ils ont menti à
la population, s'ils ont menti aux entreprises à qui ils ont refusé des blocs d'énergie,
ça veut dire qu'ils n'ont pas dit la vérité quand ils leur ont dit : Soyez
patients, et vous pouvez même soumissionner encore pour avoir des blocs d'énergie.
Journaliste : ...s'il y a un
risque que, si on fait ça, on perde le contrat?
Mme Rizqy : Pourquoi qu'on le
perdrait? S'ils ont dit vrai, les 1 500 mégawatts s'en viennent dès
2027. Ça veut dire qu'au fond ils n'ont pas dit vrai si, aujourd'hui, ils font
une admission qu'il y a un risque, c'est-à-dire qu'ils ont menti à l'ensemble
des entreprises, qui, pas plus tard... Au mois de mai, M. Pierre
Fitzgibbon a dit à l'UMQ : J'ai reçu 174 projets, j'en ai accepté un.
Ils ont pris un pouvoir discrétionnaire, un droit de vie ou de mort sur le
développement d'entreprises d'ici, alors que nos entreprises leur ont dit :
Ça s'en vient quand? La réponse : 1 500 mégawatts d'ici 2027.
Alors, j'ai hâte de voir si, oui ou non, François Legault aura le courage,
aujourd'hui... Encore une fois, dites-nous l'heure juste. C'est ça qu'on
demande.
Journaliste : Peut-être une
question sur l'austérité qui... je veux dire, la rigueur budgétaire qui
commence à se faire sentir dans les ministères. Il y a certains fonctionnaires
qui, sous le couvert de l'anonymat, disent : Ça commence à ressembler aux
années 2014, aux années où les libéraux étaient au pouvoir. Je voulais
savoir qu'est-ce que vous pensez de ça. Est-ce qu'on doit, effectivement, être
plus rigoureux, dans les ministères, quant aux dépenses qui sont effectuées?
M. Tanguay : François Legault
a la responsabilité de bien gérer les finances publiques, ce qu'il ne fait pas
depuis six ans. François Legault a beaucoup, beaucoup gaspillé. Avant même de
parler de bien dépenser, là, il a gaspillé de l'argent. Le 6,7 milliards
en chèques électoralistes en est un exemple frappant. Puis je ne vous parle pas
des Kings de Los Angeles. François Legault ne peut pas dépenser l'argent des
Québécoises et des Québécois, comme il l'a fait pendant six ans, comme si
c'était de l'argent de Monopoly, à garrocher de l'argent sur des programmes qui
ne fonctionnent pas, dont on n'a pas de reddition de comptes, puis, aujourd'hui,
dire : Bien, j'ai un déficit de 11 milliards, je n'ai plus d'argent.
Alors, François Legault doit arrêter le gaspillage, il doit travailler sur la
colonne des revenus et il doit dépenser de façon efficiente.
Je vous donne un exemple. Il a été élu,
lui, en 2022, en disant : Moi, je ne vais pas voir grossir l'État sous mon
règne. Bien, c'est plus de 10 000 fonctionnaires qui... je ne parle
pas des services de première ligne, en éducation et en santé... plus de 10 000 fonctionnaires
ont été embauchés, avec François Legault, contrairement à ce qu'il avait
promis. L'avez-vous senti passer, les 10 000 fonctionnaires de plus
dans la qualité des services? Non. Puis pour les années
libérales 2014-2018, je vous rappellerais une réalité, c'est qu'on avait
des budgets équilibrés, et on avait les services de meilleure qualité.
Journaliste : ...donc, c'est
une bonne chose qu'on amène de la rigueur au sein des ministères?
M. Tanguay : Bien, ça donne
quoi, à François Legault, d'essayer d'inventer des coupures quand il gaspille,
de l'autre côté? Qu'il arrête, d'abord et avant tout, de gaspiller, François
Legault. François Legault, il est arrivé, il y avait des surplus budgétaires
puis des surplus énergétiques. Là, il est en déficit budgétaire puis en déficit
énergétique. Puis sur la colonne des revenus, ce n'est pas en disant non aux
Forges de Sorel qu'il va augmenter la colonne des revenus. Les Forges de Sorel
sont menacées, les emplois sont menacés s'il ne leur donne pas les 16 mégawatts.
Il faut qu'ils s'adaptent pour la lutte aux changements climatiques.
Journaliste : Mais ce que
vous venez d'énumérer, là, le gouvernement l'a fait. Vous héritez du pouvoir en
2026, là. Quel exercice vous faites pour essayer de ravoir un retour à
l'équilibre budgétaire?
M. Tanguay : Bien, d'abord,
on va arrêter le gaspillage éhonté. C'est du gaspillage éhonté, d'abord et
avant tout.
Journaliste : ...dans le
gaspillage?
M. Tanguay : Bien, écoutez,
c'est... Bien, écoutez, première des choses, il y a un programme de
396 millions de dollars pour inciter les inscriptions, notamment en
éducation, un bac en éducation. Le recteur de l'Université de Montréal a dit...
On lui avait dit que ce n'était pas la bonne chose à faire, on lui avait dit
que ce n'était pas un bon programme. 396 millions. Le résultat net, il y a
une chute des inscriptions. C'est un des nombreux exemples où il a garroché de
l'argent, François Legault, et, en ce sens...
Journaliste : ...ministères
avec les programmes en place. Vous faites un examen des programmes...
M. Tanguay : Un gouvernement
libéral a toujours eu une marque de commerce de bien gérer les fonds publics.
Et, en ce sens-là, c'est une responsabilité d'État. Et François Legault,
malheureusement, nous dit qu'il y a un déficit de 11 milliards. Il n'y a
toujours pas de plan. Puis là on apprend à la pièce, coupe ici, coupe là, coupe
là. Il coupe en francisation. François Legault, le grand nationaliste... aie!
le drapeau québécois, là, qui m'aime me suive... il coupe en francisation puis
il dit : C'est la faute des immigrants s'ils ne parlent pas français.
Bien, voyons donc. Monsieur, madame, à la maison, ils ont tout compris, là.
François Legault, il coupe. Il enlève le 28 $ par jour à des femmes et des
hommes qui viennent immigrer ici puis qui veulent apprendre le français, puis
pour qu'eux autres là, ça fait toute la différence. Il leur coupe le 28 $
par jour. Ça a-tu du bon sens?
Journaliste : Sur l'élection
partielle d'hier, êtes-vous déçu que vos grands frères aient perdu...
M. Tanguay : Ni chaud ni
froid.
Journaliste : Ah! oui?
M. Tanguay : Ni chaud ni
froid.
Journaliste : Pourquoi?
M. Tanguay : Parce que je
veux dire, c'est du fédéral, puis moi, je suis provincial. C'est du fédéral,
puis c'est du provincial. Ça a été un exercice de...
Journaliste : ...qui ont pris
la circonscription. Vous ne devez pas être content de ça?
M. Tanguay : Ah! bien, vous
pouvez vous douter que... Écoutez, moi, c'est... On est démocrates, on respecte
le résultat. Maintenant, je ne vais pas commencer à commenter. Si vous me dites :
Est-ce que vous aimez le Bloc?, bien, je vais dire : Bien non, le Bloc, c'est séparatiste,
puis nous autres, on est fédéralistes. Mais, chose certaine, c'est un exercice
démocratique, puis je ne veux pas faire de politique fédérale.
Journaliste : ...nostalgique
de voir votre ancien parti gagner?
M. Tanguay : Ah! écoutez, il
n'y a aucune nostalgie.
Journaliste : ...ni chaud ni
froid, ça veut dire que, même, vous préféreriez M. Poilievre à la tête du...
M. Tanguay : Dans le sens où
ça ne... je ne fais pas, au provincial, de politique fédérale.
Journaliste : Et qu'est-ce
que ça dit sur le climat, au Québec, cette élection-là?
M. Tanguay : Ah! je vais
laisser... je vais laisser les acteurs fédéraux, je vais laisser les acteurs
fédéraux tenter d'expliquer les résultats. Que ce soit n'importe quel parti qui
a gagné ou perdu, c'est à eux autres à expliquer ce résultat-là. C'était une
élection fédérale. Moi, je suis au provincial, je fais de la politique
provinciale.
Journaliste : ...les
Québécois sont fatigués du gouvernement de Justin Trudeau?
M. Tanguay : Ah! bien, ça,
c'est les Québécois qui vont juger, les Québécois vont juger. Puis c'est à tout
un chacun, au niveau fédéral, de tirer ses conclusions. Encore une fois, j'en
ai déjà beaucoup dans mon assiette avec le Parti libéral du Québec, qui est un
grand parti, qui va représenter l'alternative. Il y a la relance, il y a la
chefferie. Mes journées sont assez occupées comme ça.
Journaliste : Vous n'avez pas
peur que la marque libérale soit affectée, que des circonscriptions sûres comme
LaSalle—Émard—Verdun...
M. Tanguay : ...il y a une
seule marque qui me préoccupe, c'est le Parti libéral du Québec, un grand parti,
qui a 157 ans, puis qui a toujours accompagné les Québécoises, les
Québécois. Ça, c'est une marque bien distincte.
Journaliste : Est-ce que ça
vous préoccupe, justement? Vous ne craignez pas qu'il y ait un effet sur la...
sur votre marque à vous?
M. Tanguay : Non, parce que
nous, on gère notre marque. Nous, notre marque, notre Coca-Cola Classique, là,
c'est le Parti libéral du Québec, depuis 157 ans.
Journaliste : ...le Parti
libéral, votre marque, c'est un ancien ministre...
M. Tanguay
: Excusez-moi,
je n'ai pas...
Journaliste
: Ici, à la
tête de votre marque, là... Vous dites : La marque du Parti libéral. Mais
il y a quand même des rumeurs d'un certain Pablo Rodriguez, il y a même
François-Philippe Champagne, encore. Est-ce que ça pourrait entacher la marque
libérale?
M. Tanguay : Écoutez, moi, je
vais laisser tout un chacun — vous le savez, je vais vous le répéter — faire
ce qu'ils ont à faire, annoncer ce qu'ils ont à annoncer. Puis, chose certaine,
au Parti libéral du Québec, on va avoir une belle course à la chefferie. La
dernière fois que j'ai regardé, il y a quatre candidats annoncés. Il va y en
avoir fort probablement d'autres. Je vais leur laisser faire ce qu'ils ont à
faire, annoncer ce qu'ils ont à annoncer, c'est leur choix personnel. Puis les
membres auront une belle... un beau choix.
Journaliste : M. Blackburn,
semble-t-il... Il y a une rumeur qui veut que M. Blackburn soit, en fait, en
réflexion sur, peut-être, se présenter, une fois qu'il aura réglé ses problèmes
de santé. Est-ce qu'il serait... Est-ce que ce serait une bonne nouvelle pour
la course, si c'était le cas, si M. Blackburn décidait, par exemple, une fois
sa santé rétablie, de revenir dans cette course?
M. Tanguay : Dans un deuxième
temps, je vais répondre de façon plus précise. Moi, je ne vais pas commencer à
m'immiscer dans les réflexions de tout un chacun. Maintenant, sur l'homme, sur
l'individu, sur son parcours, je peux vous affirmer, comme je l'ai déjà fait
dans d'autres candidats également, que c'est un candidat qui... c'est une
personne de qualité, c'est une personne de qualité. Une fois que j'ai dit ça,
je suis prêt à le dire pour les quatre autres candidats également. Puis quand
je vous dis qu'on va avoir des candidatures de qualité, ça participe de ça.
Maintenant, c'est à lui à dire ce qu'il a à dire.
Journaliste : Quand avez-vous
parlé à M. Blackburn la dernière fois?
M. Tanguay : Ah! ça, je ne
commente pas ces questions-là.
Journaliste : Pourquoi?
M. Tanguay : Parce que ce n'est
pas à moi... ça ne m'appartient pas, c'est... Puis vous, vous faites des grands
yeux. C'est une conversation privée.
Journaliste : Bien, c'était
quand?
M. Tanguay : C'est une
conversation... C'est des conversations privées.
Journaliste : ...conversation
privée, donc vous lui avez parlé?
M. Tanguay : Ce sont des...
Journaliste : C'est quand que
vous lui avez parlé la dernière fois? Récemment?
M. Tanguay : Non, non, non...
C'est échec et mat à matin, là? Non, ce sont des conversations privées, puis j'ai
toujours eu la même ligne.
Journaliste : Mais pourquoi
vous ne voulez pas nous le dire quand est-ce que vous lui avez parlé? Qu'est-ce
que ça change? On ne demande pas le contenu de la conversation.
M. Tanguay : Ce sont des
conversations privées, à qui je parle. Quand je vous dis : Le téléphone
sonne... Avez-vous parlé... puis il y a longtemps, il y a plusieurs mois...
aviez-vous parlé à tel... avez-vous parlé un Untel? C'est des conversations
privées. Maintenant, je peux vous dire que le téléphone sonne puis je parle à
bien du monde. Ça, je peux vous dire ça.
Journaliste : ...le PLC et le
PLQ, juste une précision. Donc, on sent, ce matin, que vous voulez vous
distancier du Parti libéral du Canada, là. Je veux dire, si je me souviens
bien, par le passé, le Parti libéral du Québec n'avait pas ce discours-là à l'égard
du parti fédéral.
M. Tanguay : Bien, pour moi,
c'est très clair que le Parti libéral du Québec n'est pas le Parti libéral du
Canada, très, très clair. Alors, on n'a pas à se distancier d'une chose qui est
tout à fait indépendante.
Journaliste : ...Trudeau. Ça
fait que c'est sûr que ce n'est pas une bonne idée d'être...
M. Tanguay : Que ça aille mal
ou bien ailleurs, nous, ce qui nous intéresse, c'est le Parti libéral du
Québec, honnêtement.
Journaliste : ...ni chaud ni
froid, là.
M. Tanguay : L'élection... Le
résultat de l'élection fédérale.
Journaliste : ...de l'élection.
C'est comme si vous n'accordez pas d'importance au fait que les libéraux
fédéraux soient en chute libre.
M. Tanguay : Pourquoi devrais-je
en accorder?
Journaliste : Bien, comme l'a
dit ma collègue, historiquement, vous...
M. Tanguay : Bien, la réponse
est non. On n'est pas là, on n'est pas là du tout. C'est deux entités tout à
fait distinctes. Puis le Parti libéral du Québec, on est dans un processus de
relance depuis maintenant un an. La relance est bien impliquée, est bien partie.
Puis on va avoir une course à la chefferie. Dans 10 mois, on va avoir un
nouveau chef.
Journaliste : ...associés au Parti
libéral du Canada.
M. Tanguay : Non, mais ça a
toujours été clair, ça a toujours été clair.
Journaliste : On sent ça dans
vos propos, là, ça a fait ni chaud ni froid, puis le PLQ, ce n'est pas le PLC.
On sent que vous voulez prendre vos distances.
M. Tanguay : Non, mais les
distances ont été prises depuis 1956, là. Je veux dire, ce n'est pas du tout...
ce n'est pas du tout la même entité. Alors, moi, si vous avez des questions sur
le Parti libéral du Québec... Mais, pour moi, là, ce que je vous dis... je ne
sais pas si je surprends qui que ce soit à matin, là, mais, pour moi, c'est l'évidence,
là, c'est une vérité de La Palice, là, le Parti libéral du Québec a son
existence propre et a ses enjeux propres, notamment une course à la chefferie.
Journaliste : Ce n'est pas
une vue de l'esprit que de dire qu'il y a des liens. Je veux dire, il y a
plusieurs des candidats à la chefferie... M. Milliard, qui a été pressenti pour
se lancer LaSalle—Émard—Verdun, puis il y a deux anciens ministres fédéraux,
là, qui pourraient se lancer, là. Je veux dire, il y a des vases communicants,
on ne peut pas le nier.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
il y a des gens qui font de la politique parfois fédérale, parfois municipale.
Maintenant, on ne peut pas tirer une ligne en disant : L'un est inféodé à
l'autre. Clairement pas. Le Parti libéral a son existence propre, et les
milliers de membres qui auront le droit de vote décideront, vont juger.
Journaliste : Vous vous
sentez plus près du NPD, d'abord, ou des conservateurs...
M. Tanguay : Ah! écoutez,
moi, là, je me sentirai toujours près de celles et ceux qui ont les intérêts
des Québécoises et des Québécois à cœur.
Journaliste : ...c'est plus
facile, M. Tanguay, de s'associer à un parti qui est gagnant, dans le cas du
Parti libéral du Canada?
M. Tanguay : Je n'ai pas
besoin de m'associer. Je veux dire, l'association, c'était Jacques Parizeau,
dans la séparation. Alors, moi, je n'ai pas besoin d'avoir un grand discours
associatif. Alors, en ce sens-là, c'est le Parti libéral du Québec, qui est en
existence depuis 157 ans, puis qui prépare une belle option, une belle
alternative aux Québécoises et Québécois dans deux ans.
Journaliste : ...Mme Rizqy,
est-ce qu'on peut vous entendre là-dessus? Parce que vous avez déjà, si je ne m'abuse,
été candidate à l'investiture au Parti libéral du Canada. Alors, est-ce que
vous vous sentez, vous, plus proche du Parti libéral du Canada que M. Tanguay?
Mme Rizqy : Bien, je dois
vous corriger, mais j'ai été candidate en 2015 et, aussi, candidate à l'investiture
en 2017, puis je n'en suis pas du tout gênée. Mais, par contre, pour recontextualiser,
la question principale était : votre grand frère. Le Parti libéral du
Canada n'est pas notre grand frère. Je n'appelle personne le matin, ni mon chef
ni aucune personne du caucus, pour leur demander des permissions sur nos
sorties. Et, d'autre part... Dans un premier temps, je veux féliciter aussi le
candidat. Tantôt, je l'ai vu à la télévision, il est très ému, le nouveau
député dans LaSalle—Émard, puis c'est un gros moment.
Mais ce que Marc, je pense, essayait de
dire de façon très claire, nous, notre caucus, on a nous-mêmes à gérer notre
propre course à la chefferie, donc on va s'affairer à ce qui est le plus urgent
et important pour nous. On va laisser M. Trudeau gérer son caucus,
respectueusement. Mais, d'autre part, M. Milliard, si je ne m'abuse, était
avec... il militait au Parti conservateur. On pourra vérifier avec lui, mais,
de mémoire, c'était au Parti conservateur...
Journaliste : Il a été
approché pour la partielle...
Mme Rizqy : ...et M. Charest
venait du Parti conservateur. Chez nous, les gens au fédéral, évidemment, sont
fédéralistes. Après ça, c'est personnel, pour qui qu'ils ont voté au niveau
fédéral. Moi, aujourd'hui, très franchement, ce qui me préoccupe, c'est les
entreprises d'ici, qui sont déjà établies, puis les emplois d'ici. Je vais
laisser M. Trudeau gérer son caucus et son propre avenir. Si ça... il a besoin
d'aller prendre une marche, ça lui appartient à lui, pas à nous.
Journaliste : Et, parlant
d'entreprises, est-ce qu'avec votre demande pour les blocs d'énergie vous
voulez signer l'arrêt de mort de Northvolt, du projet, au Québec?
Mme Rizqy : Non. Je veux être
très claire là-dessus. J'ai entendu la ministre qui a dit ça. C'est-à-dire
qu'elle admet aujourd'hui qu'elle et son gouvernement ont induit en erreur
toutes les autres entreprises qui se sont fait refuser des blocs d'énergie quand
elle leur a dit : Ça s'en vient, 1 500 mégawatts, dès 2027. On
ne peut pas dire : Attendez, ça s'en vient, puis, aujourd'hui, nous dire :
Non, finalement, ça ne s'en vient pas. C'est-à-dire qu'ils ont menti. Alors...
Et, d'autre part, ce n'est pas moi,
aujourd'hui, qui était à la radio du 98,5. C'était un journaliste de la Suède,
au micro de Patrick Lagacé, qui citait des économistes suédois qui disaient :
Écoutez, ça ne va tellement pas bien que même Volkswagen, qui est un partenaire
actionnaire de près de 20 %, ne veut pas s'engager à mettre de l'argent
supplémentaire. Et dans le cas de Goldman Sachs, qui est un créancier, un autre
partenaire financier... aujourd'hui, hésite à financer encore davantage
Northvolt. Et même chose pour la Suède. Leur propre gouvernement ne veut pas
mettre une cent de plus.
Alors, moi, ce que je demande à François
Legault, quand il dit qu'il fait un risque calculé... Bien, c'est parce qu'il
n'est pas au casino, ce n'est pas de l'argent... L'argent des Québécois puis
notre énergie, ce n'est pas du capital de risque. Alors, il faut qu'on arrête
d'aller de l'avant avec des projets encore chancelants quand que le
gouvernement n'a pas bien fait ses devoirs. Et, si je peux me permettre, il y
a les blocs d'énergie, il y a l'argent, mais, rappelons-nous, The Logic
a sorti un rapport assez préoccupant au niveau des minéraux stratégiques :
50 % ne seront pas présents.
Journaliste : Mais ne pas
aller de l'avant, est-ce que ça veut dire arrêter le projet, tout simplement?
Mme Rizqy : Moi, je ne siège
pas au conseil d'administration de Northvolt. Jusqu'à présent, je n'ai pas
entendu Northvolt dire qu'effectivement Pierre Fitzgibbon s'est trompé quand il
disait 18 à 24 mois. Ils ne sont jamais sortis pour nier cette information
de Pierre Fitzgibbon. Donc, par conséquent, je vais tenir pour acquis que
Pierre Fitzgibbon a dit vrai quand que c'était, minimum, 18 à 24 mois de
retard.
Journaliste : M. Tanguay,
juste une... Sur les médecins de famille, là, on voit que le gouvernement veut
ressortir, un peu, le bâton, peut-être dans l'esprit même de la loi 20 de Dr
Barrette. Est-ce que c'est une bonne... la bonne chose à faire, à votre avis?
M. Tanguay : Je pense qu'au
Québec on peut constater qu'il faut... Là, il y une bataille de chiffres entre
la FMOQ et le gouvernement du Québec, il y a une bataille de chiffres, alors il
faudrait... Puis il faudrait qu'ils aient leurs discussions de façon efficace,
pas sur la place publique, que le gouvernement ne ramène pas ça sur la place
publique. Alors, du reste, je pense qu'il est important de reconnaître qu'il
manque de médecins de famille au Québec. Maintenant, pour ce qui est d'une
entente négociée, pas sur la place publique, puis entendez-vous sur vos
chiffres.
Journaliste : Êtes-vous
favorables à cette approche-là des pénalités?
M. Tanguay : Écoutez, à
l'époque, à l'époque, nous avions de meilleurs services, et ça n'avait pas été
mis en application. Maintenant, on est en 2024, ça participe des discussions,
forcément, que le gouvernement doit avoir avec les médecins.
Le Modérateur : Merci. En
anglais. Do you want to ask about the doctors?
Journaliste :
Sure. Just on the same subject, you
know, we still haven't seen them reach a deal. So, in your view... I know you
say that they shouldn't be negotiating in the public sphere, but it seems both
parties are doing that. So, at this point, why is it blocking, in your opinion?
M. Tanguay :
I think that it's important now. We
already mentioned that the person named as conciliator, if it's the right word,
the appropriate word in English… I think that it's a good... it's good for the
FIQ. Now, with respect to the FMOQ, I think, with the doctors, it's important
for them to have their own discussions, behind closed doors, and to reach a
deal. What should be at the center of their preoccupations is the persons, the
Quebeckers who are in need of the services. So, it's important to be right on
the numbers, and I think that there's differences between their comparison of
the numbers, and to reach a deal as soon as possible. And we are in 2024, I
think that we need more doctors on the family sector, and they need to reach an
agreement.
Journaliste :
But on the idea of penalizing doctors,
potentially, for not, you know, doing certain things that the Government is
asking them, to not taking on a certain amount of patients, and whatnot, is
that something you agree with?
M. Tanguay :
I think that penalizing... If it's the
approach, I don't think that starting a negotiation saying that, OK, you will
be penalized, and that's a deal breaker… I think that they have to reach an
agreement. I think... And that's the perspective of the Government. They're
within their seventh year, and I see that, at the time, when we were... we had
the Liberal Government, we had not only a balanced budget, but we had better
services. So, I think that they must... they must receive that lesson, the
Government.
Journaliste :
We know that there were some federal
politicians who were waiting for the end of the by-election in LaSalle—Émard—Verdun,
including Pablo, to make up their mind about running... whether they would run for
the PLQ leadership. Do you expect an avalanche of phone calls, now that the
by-election is over, and people like Pablo have free time?
M. Tanguay :
I'll let them... I'll let them... these
persons reach their own conclusions and to announce by themselves what they
want to do. It's not my responsibility or my role to comment this in advance.
We will have... We have certainty... We will have high qualified candidates and
we will have good choices for the members.
Journaliste :
What did you think of the reaction of
Québec... the Québec Government to Mr. Trudeau's comments about the
English-speaking community?
M. Tanguay :
Again, I think that this is the mark of
this Government to divide the population. And I think that it was an additional
evidence that François Legault is always ready to jump in such an occasion to
start a fight against Ottawa. And, on the other hand, he should be preoccupied
as to the quality and the accessibility of the services.
Journaliste :
But it was Mr... it was the Prime
Minister, really, who accused M. Legault of, essentially, taking rights away
from the English-speaking community, so it's sparking this debate again. And
what the Québec Government has been saying is that they've only showed the
utmost respect for the English-speaking community. So, what do you make of that
reaction?
M. Tanguay :
I don't think that the English-speaking
community feels that they are treated with the utmost respect with that bad CAQ
Government of François Legault. It's obvious for me. And François Legault, with
Bill 96, again, wasn't there to be preoccupied first to make sure that French-speaking
language will be in good shape in Québec. And, also, how about the services,
the access of the services? So, again, François Legault, on this file, doesn't
have any result, not even with respect to enhancing the state of the French
language in Québec.
Journaliste :
Why do you feel indifferent about the
results from last night?
M. Tanguay :
First of all, congratulations to those
who were candidates, congratulations to the one who has been elected. This is
quite a change in a life. That being said, this is a federal level, and I'm at
the provincial level, and I will be not commenting. I'll let the political parties
involved comment the end result of that by-election. Again, it wasn't a
by-election with respect to the National Assembly.
Journaliste :
But why not take a stance? I mean, if
you do hope to be in government one day, you will be working alongside the Federal
Government.
M. Tanguay :
Of course, of course.
Journaliste :
So, why is it important for you to not
take a position on these...
M. Tanguay :
In due time, we will make sure to have
a constructive relationship with our partners, our partners. This is a word
that we haven't heard a lot within the last six years. The Québec Liberal Party
sees the other provinces and the Federal Government as partners. We need to
discuss, to negotiate, to cooperate, to make sure that we will have a strong Canada
and we will have a strong Québec, being able to express himself within Canada.
But, again, in due time, when we will be there, we will make sure to have a
positive relationship with everyone.
(Fin à 11 h 45)