(Sept heures cinquante-neuf minutes)
M. Bérubé : Bonjour, tout le
monde. Hier, le Parti québécois a présenté une motion concernant les sites
d'injection, parce qu'on réalise qu'il n'y a aucune norme qui existe quant à
l'éloignement d'une école, d'un service de garde, d'un CPE, d'un lieu où se
trouveraient des enfants. Je croyais, peut-être naïvement, que le ministre à
qui on avait demandé une consigne pour les lieux de prière, une consigne pour
la téléphonie cellulaire, deux demandes faites par le Parti québécois, allait
dire oui et établir une telle politique, une telle règle, mais non, ils
ont refusé cette motion-là. Alors, comme Bernard Drainville s'est rendu
disponible pour vous hier, pour commenter sur les défibrillateurs, j'imagine
qu'il va se rendre disponible pour vous commenter pourquoi il était contre une
motion toute simple. On n'indiquait même pas de nombre de mètres. Pourquoi
qu'il ne veut pas de normes pour encadrer les sites d'injection près des écoles?
C'est un peu son travail, je pense.
Alors, je vous laisse le soin, si vous
avez un intérêt sur ce sujet-là, à lui demander pourquoi il était contre une
telle motion que je vous ai envoyée hier.
M. Paradis : Hier, on a
également parlé, ici même, de la question de l'ingérence étrangère. Nous avons
soulevé cette question à la suite de la publication du dernier rapport au
fédéral sur cet enjeu-là, avec des révélations troublantes qui visent
principalement, donc, le niveau fédéral, mais où on dit que ça s'applique à
l'ensemble des institutions démocratiques. On a posé des questions au
gouvernement, on a dit : Quel est le plan? On a demandé une enquête :
Quel est l'état de la situation? Quelle est la stratégie du gouvernement? Et
silence assourdissant, aucune réaction de la part du gouvernement. Et on se
rappellera que, la dernière fois qu'on a eu un échange sur cette question-là,
c'étaient les questions que j'ai posées en étude de crédits au ministre de la
Sécurité publique, François Bonnardel. Je lui ai demandé s'il y avait du
travail en cours sur cette question-là, s'il y avait des gens qui s'y
attardaient, et la réponse, en gros, ça a été : On s'en remet au fédéral
là-dessus.
Je suis curieux de savoir si c'est
toujours la position de notre gouvernement de s'en remettre au fédéral, compte
tenu des révélations des derniers jours.
Journaliste : M. Bérubé,
est-ce que ça a été un bon pari de vous lancer dans des campagnes de publicité
sur l'indépendance alors qu'on voit, dans le dernier Léger, que ça baisse d'un
point, vous avez stagné puis que la CAQ commence à remonter?
M. Bérubé : Je ne suis pas
d'accord avec le terme, le Parti québécois est le parti préféré des Québécois,
et ça se reconfirme aujourd'hui. Alors, je trouve que c'est une position
enviable qui démontre qu'on est le parti le plus rassembleur présentement, avec
32 % des intentions de vote. Il y a bien des formations politiques qui aimeraient
être en première place. Je vous suggère un titre alternatif : Le Parti
québécois, toujours le parti préféré des Québécois.
Journaliste : ...trop vite,
parce que, quand même, ce que le sondage raconte comme histoire, du fait que,
comme vous le dites, vous êtes toujours numéro un dans les intentions de vote,
c'est que la CAQ, plutôt que de continuer à descendre, elle remonte maintenant?
M. Bérubé : Lorsque Paul
St-Pierre Plamondon a été questionné par vous sur ces enjeux-là, il a dit :
Les sondages vont fluctuer, ils vont monter, ils vont descendre. Mais le Parti
québécois, les points qu'il gagne depuis l'élection, il ne les perd pas. Donc,
il consolide.
Journaliste : ...par exemple,
d'aller chercher un mandat de gouvernement en promettant de faire un
référendum?
M. Bérubé : Oui.
Journaliste : Mais comment
vous expliquez que la CAQ remonte?
M. Bérubé : Ils sont allés
chercher des points au Parti libéral puis au Parti conservateur, ils ne sont
pas allés chercher des points au Parti québécois. C'est l'analyse de Jean-Marc
Léger. Alors, comment l'expliquer? Posez la question à Marc Tanguay tout à
l'heure : Pourquoi, malgré toute la visibilité qu'ils ont eue il y a deux
semaines… pourquoi ils ne réussissent pas à monter? Pourquoi c'est la CAQ qui
en profite? Je ne sais pas, mais, dans les dernières semaines, les trois autres
partis ont eu beaucoup de visibilité. Moi, que le Parti québécois soit en
première place solidement, je trouve qu'il y a de quoi se réjouir réellement.
Journaliste : Traditionnellement,
au cours des dernières années, depuis le référendum de 1995, quand le Parti
québécois a mis le pied sur l'accélérateur, là, entre autres, il y a eu des
chefs qui ont décidé des conditions gagnantes puis ils n'ont pas tout renommé
les termes, là. Vous, vous avez décidé d'aller à fond dans l'indépendance. Ce
que ça fait, c'est que ça baisse. Ça, ça ne vous inquiète pas?
M. Bérubé : Qu'est-ce qui
baisse?
Journaliste : Bien, vous êtes
à 36 % d'appui, là. Vous tombez à 35 %, vous avez perdu un point
en...
M. Bérubé : Là, il faut
s'entendre, là. Est-ce que c'est les intentions de vote pour la prochaine
élection?
Journaliste : …parle de
l'appui à la souveraineté.
M. Bérubé : Bien, on... Vous
avez posé la question tantôt des publicités. C'est pour ça qu'on fait un
travail pour convaincre les Québécois. On est totalement investis là-dedans. On
utilise l'argent que nos membres nous envoient. On est transparents. Et je
pense que les Québécois apprécient les formations politiques qui s'assument
tels qu'ils sont. Et c'est comme ça qu'on est puis on ne se changera pas. Les
gens savent à quoi s'attendre avec le Parti québécois. L'idée, ce n'est pas
juste de gagner une élection puis de rester au pouvoir, si c'était le cas, il y
a la CAQ pour ça ou le Parti libéral. Mais je trouve que c'est très
encourageant. Paul St-Pierre Plamondon est considéré comme le meilleur premier
ministre. Le premier ministre du Québec, présentement, est moins populaire que
sa formation politique. J'imagine...
M. Paradis : L'appui chez les
jeunes.
M. Bérubé : Oui, l'appui chez
les jeunes monte. On... Ça tend à démontrer que, bientôt, le Parti québécois
sera le parti préféré de la jeunesse québécoise. Moi, je vois plusieurs bonnes
nouvelles dans ce sondage-là.
Journaliste : Vous avez
plaidé pour que François Legault parle aux médias à tous les jours.
M. Bérubé : Plus souvent, en
tout cas.
Journaliste : Je pense que
c'était la semaine dernière.
M. Bérubé : Oui.
Journaliste : Est-ce que vous
pensez que le sondage...
M. Bérubé : ...
Journaliste : ...oui, donne
raison à son équipe?
M. Bérubé : Bien, je me suis
fait encore la réflexion ce matin. On se prête de bon gré à l'idée qu'il faut commenter
tous les sujets à chaque matin, mais, avec le peu de ressources qu'on a puis le
peu de temps qu'on a, puis on le fait avec beaucoup de professionnalisme...
Mais le gouvernement s'en tire à bon compte parce qu'une de leurs stratégies,
c'est que le premier ministre parle le moins souvent possible pour ne pas que
ça contribue à créer de la confusion dans le message. Quand on est rendu là...
Je veux dire, c'est un enjeu de la CAQ, mais moi, l'intérêt, c'est que le
premier ministre soit questionné le plus souvent possible. Il a été dans une
radio privée hier. Je l'ai écouté avec attention. C'était un exercice qui était
essentiel. Mais la presse parlementaire devrait être la première à l'interroger
puis pas au gré des fantaisies du premier ministre, je veux dire, pas quand ça
lui tente, là. C'est un travail qui nécessite une reddition de compte en
Chambre et auprès de la presse parlementaire. Et je maintiens que,
minimalement, plus souvent, il devrait se prêter à cet exercice-là. Et je
comprends avec le sondage de ce matin que c'est davantage une stratégie. Quand
c'est rendu qu'il faut que le premier ministre soit moins présent pour ne pas
que ça nuise au parti, je veux dire, c'est quoi, qu'est-ce qu'il se passe?
Journaliste : Est-ce que
François Legault a... doit cibler, pour monter dans les sondages, autant
l'immigration?
M. Bérubé : Vous voulez que
je vous donne un conseil?
Journaliste : Non, je vous
demande... Il a ciblé l'immigration hier très clairement à l'émission de...
M. Bérubé : Ça ne veut rien
dire, ça ne veut rien dire. Tu sais, c'est le même qui disait, là, que c'était
la louisianisation qui nous guettait puis que c'était suicidaire, puis après il
ne se passe rien. Puis là il reste 25 jours, là, au mois de juin pour
qu'il y ait une rencontre, pas une décision, là, une rencontre avec Justin
Trudeau. Il attend la date, là. Il se faire «ghoster» par Justin Trudeau
présentement. Puis là, il attend, là : Il va-tu me rencontrer? Qu'est-ce
qu'il va me dire? Il va-tu arriver avec un cadeau? C'est ça, notre relation.
C'est... Il faut en tirer des conclusions politiques. C'est pathétique.
Journaliste : Comment les
immigrants doivent se sentir par rapport à ce gouvernement-là?
M. Bérubé : Bien, je pense
qu'il y a une responsabilité de tout gouvernement du Québec de s'assurer de
bien accueillir les gens. Un toit pour tout le monde, des écoles, des services,
des... de la francisation. C'est mathématique. À un moment donné, notre
capacité d'accueil, elle est atteinte. Quiconque ne tient pas compte de ça
impose un poids épouvantablement fort sur nos finances publiques et sur les
réseaux. C'est juste ça.
Journaliste : Donc, vous êtes
en phase avec François Legault là-dessus?
M. Bérubé : Je pense, c'est
l'inverse.
Journaliste : Il est en phase
avec vous.
M. Bérubé : Oui.
Journaliste : Donc, vous
trouvez qu'il y en a trop, d'immigrants?
M. Bérubé : Je trouve que
notre capacité est atteinte. Le gouvernement dit la même chose que nous, après
nous, je vous ferais remarquer. Et ce n'est pas qu'il y en a trop, parce que,
si on dit ça après, il faut se défendre d'avoir dit ça. Retenez que j'ai dit
que notre capacité d'accueil est largement atteinte depuis un bon moment.
Journaliste : Mais c'est ça
que François Legaul a dit hier puis il se l'est fait reprocher.
M. Bérubé : Moi, je ne dis
pas les mêmes choses que François Legault. J'ai moins d'expérience que lui,
mais moi, je le dis différemment.
Journaliste : Ce matin,
l'AQCPE accuse le gouvernement de ralentir la construction de places en CPE.
Est-ce qu'on risque de rater l'objectif de M. Legault d'offrir une place, là, à
chaque enfant dans une... en CPE d'ici l'an prochain? Et qu'est-ce que Québec
doit faire pour accélérer le…
M. Paradis : Les chiffres
sont têtus, les faits parlent, et actuellement on n'est pas du tout en voie de
réaliser les objectifs qui avaient été fixés par ce gouvernement en termes de
création de places en CPE et de conversion aussi de places en CPE. Et c'est pour
une raison très simple, c'est qu'il y a clairement une préférence, un préjugé
favorable au secteur privé par rapport au secteur public. Malgré les discours,
c'est ce qu'on entend sur le terrain.
Vous savez, j'ai fait des sorties
récemment dans Jean-Talon, des gens qui veulent être convertis en CPE, des gens
qui veulent créer des places en CPE, et le discours est partout le même :
On nous met des bâtons dans les roues, c'est un parcours du combattant, on se
fait pousser vers le modèle du privé, alors que nous voulons intégrer le
système des CPE. Et c'est exactement ce que l'Association québécoise des CPE
dit aujourd'hui, c'est que, quand c'est le privé, ça semble aller vite, ça
semble être préféré. Là, il semble y avoir une volonté. Et, quand c'est CPE, c'est
un parcours du combattant, ouvrez les guillemets, fermez les guillemets. C'est
ça, le problème.
Journaliste : Malgré le
discours de M. Legault, malgré le discours de la CAQ, la CAQ fait exprès
de se tirer dans les pieds pour ralentir la création de CPE?
M. Paradis : C'est… c'est
un gouvernement qui annonce beaucoup d'intentions et qui veut souvent être jugé
et applaudi sur ses intentions. Mais, quand on arrive au moment des résultats,
là, c'est autre chose. Le résultat ici, c'est est-ce que les places en CPE sont
livrées? Les places en CPE ne sont pas livrées.
Journaliste : ...CPE?
M. Paradis : Il y a
actuellement un message qui vient de la base, qui vient des comités de parents.
C'est des parents, là, qui sont derrière ça, qui veulent que leurs enfants
soient en CPE. C'est des propriétaires de garderie, c'est des gens qui veulent
se lancer dans ce domaine-là avec cœur et qui disent : C'est le réseau des
CPE qu'on veut intégrer. Et qui disent tous la même chose : On se fait
mettre des bâtons dans les roues, ça ne marche pas, c'est long, c'est compliqué,
alors que, quand c'est le secteur privé, ça semble aller vite. Donc, c'est le
secteur public qui doit être priorisé, puis ça prend de la volonté.
Journaliste : Vous dites
qu'ils disent : On nous dirige vers le privé... à aller vers le privé?
M. Paradis : Bien, c'est
que, quand c'est le privé, puis c'est ce qu'on voit dans l'article aujourd'hui,
là, ça semble être plus facile, ça semble aller plus vite. Puis, quand c'est le
CPE, c'est compliqué, ça prend du temps. Et le mot, c'est : parcours du
combattant.
Journaliste : Est-ce que les
étudiants autochtones au cégep, vous croyez, pourraient être... pourraient être
exemptés des exigences imposées par la loi no 96?
M. Bérubé : Bon.
D'abord, c'est judiciarisé. Il y a une sortie qui se fait tout à l'heure qui, à
l'origine, devait se faire pour donner uniquement cette tribune-là aux
Premières Nations. Lors de l'étude de la loi no 96, ça nous a été
présenté. Moi, j'ai été très réceptif à ça, pour une raison relativement
simple, si l'idée c'est d'avoir un impact sur la vitalité de la langue
française, ce n'est pas la première mesure auquel j'aurais pensé. Il y a plein
de mesures plus efficaces que le gouvernement a rejetées. Puis il nous a
étonnés en allant dans les mesures qui allaient créer du mécontentement puis de
la complexité quant à l'application. C'en est une. Je suis très sensible à ça.
M. Martin, le chef de la nation
Micmac était venu nous parler de ça, si je me souviens bien. Puis j'étais... Je
fais attention à ce que je dis, là, pour ne pas être cité en cour là-dessus,
j'étais sensible à ça. Alors, ça fait partie de ça. Quand le gouvernement a dit
qu'il voulait une loi 101 pour les langues autochtones, ils ont dit :
Ne touchez pas à ça ou, à tout le moins, parlez-nous. Moi, ces enjeux-là,
j'écoute les nations autochtones, et on va faire la même chose tout à l'heure.
L'idée, ce n'est pas de prendre ce moment-là, puis d'aller passer notre
message. Je pense qu'on doit les écouter et que ça doit s'appliquer à toutes
les formations politiques qui vont écouter avec attention le message.
Journaliste : ...un
gouvernement du PQ serait ouvert à revoir les exigences pour les étudiants
autochtones au cégep?
M. Bérubé : Je ne vais pas
plus loin, c'est judiciarisé. Mais ça serait facile de me réécouter sur la loi
no 96, là, l'extrait existe. J'étais très ouvert à ça parce que ce
n'est... ce n'est pas ce que...
Journaliste : ...à quoi que
vous êtes ouverts?
M. Bérubé : À des
aménagements qui tiennent compte de la complexité, parce que, des fois, c'est
la troisième langue puis il faut qu'ils réussissent un... Je comprends tout ça
très facilement. Alors... Et disons que ce n'est pas la première mesure que
j'aurais mise en place pour assurer la vitalité du français. Mais on va écouter
avec beaucoup d'attention tout à l'heure. Je soupçonne un peu comment ils vont
le présenter, mais, moi, ça m'intéresse beaucoup. En anglais, je vous
répondrais «red tape». C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de mesures comme ça qui
ne donnent pas grand-chose au bout du compte puis qui créent des frustrations
inutiles. Et je pense que ça commence à ressembler à ça.
Journaliste : La notion de
peuple fondateur ne rentre pas dans votre équation?
M. Bérubé : C'est-à-dire?
Journaliste : Bien, les
autochtones étaient ici avant tout le monde.
M. Bérubé : Bien, s'il y
a une formation politique qui est sensible à ça, c'est bien la nôtre. Vous
connaissez autant que moi votre histoire. 1985, reconnaissance par René
Lévesque des 11 peuples autochtones. Tous les gestes qui ont été posés
depuis ce temps-là, il n'y a pas une formation politique qui est allée plus
loin en cette matière que le Parti québécois. Puis ça fait partie de notre
héritage. Puis j'en suis particulièrement fier. Et il m'arrive souvent d'en
parler.
Journaliste : ...sur la
langue?
M. Bérubé : Bien, sur la
langue, c'est deux choses distinctes. Ils nous ont dit : Ne mélangez pas
les langues autochtones avec votre dossier sur le français. Moi, je pense
qu'ils vont nous en parler tantôt comment qu'ils voient la suite. Le français,
la capacité pour le gouvernement du Québec de légiférer en français, je pense
que... ne devrait pas être assimilé à d'autres dossiersaussi importants. Les langues autochtones,
c'est un dossier à part entière. Puis, quand viendra le temps de poser des
gestes supplémentaires de protection, on sera totalement là pour avoir la
meilleure loi possible.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Journaliste :
So, are you open then to... to have
indigenous students exempt from this regulation in CEGEPs?
M.
Bérubé
: Well, it's in front of the court, so I have to make sure that I'm
not involving in the... in the process... I do remember, back in… a few years
ago, in the debate about Bill 96, that chief... I think it's John Martin from
the Micmac community nation in the Gaspé area, told us that it's pretty
difficult, it's not going to save the French language. And I pretty agree with
that. So, let's say that they are going to have a press conference later today,
and I'm going to be very sensitive about what they have to say.
Journaliste
: Well, the... one of the CEGEPs... basically they are saying it
affects about 300 students at this point.
M.
Bérubé
: Not that much.
Journaliste
: Not that much, but the future will be affected. Is this what you
want as the Parti québécois?
M.
Bérubé
: No, not at all, not at all. And this is why I'm saying that we are
sensitive about this issue. So, sometimes it's their third language. They have
their native language, English, and sometime French is the third language. So,
I'm pretty sensitive about that. And it's... it's not going to ruin any effort
on make sure that the French is still... have vitality in a future in Québec.
So, let's say that we're pretty open mind about what they have to say about
this specific issue.
Journaliste
: Is this a measure that was well thought by the Legault Government
in the Bill 96?
M.
Bérubé
: No, no, no.
Journaliste
: Why is that?
M.
Bérubé
: I don't know, ask them. Sometimes, they work... they work in
strange ways. Bill 96 was supposed to be a revolution. Not at all, no. Now, we
have a plan that's supposed to be changing the face of Québec, not working too.
So, I don't know how they work, but sometimes it creates problem where we're
not supposed to have problems. So, if you ask me if I'm sensitive about this
issue, the answer is absolutely yes.
Journaliste
: So, if I understand correctly, you basically want to wait and see
what they're saying.
M.
Bérubé
: Courts. I have to be careful.
Journaliste
: What the courts are saying, but also what indigenous communities
themselves are saying.
M.
Bérubé
: I have to be careful. That's what my lawyer told me.
Journaliste
: ...you are also waiting to hear from indigenous communities.
M.
Bérubé
: Sure, absolutely…
Journaliste
: Your argument about the court, like, what... like, those five
CEGEPs that wrote this letter to Mr. Legault, they are not scared about
what the court will be saying on...
M.
Bérubé
: I know.
Journaliste
: ...in the future.
M.
Bérubé
: That's their right, but, if you ask me, I have to be honest, I'm
sensitive about this issue. It's not a lot of people, but yet strong, how I can
say, consequence on their... on their life as a student, as a citizen as well.
Journaliste
: Just on today's polls, are you at all concerned about stagnating?
Do you feel that you grew maybe a bit too quickly?
M.
Bérubé
: This is the word you want to use? How about an alternative title? Parti québécois is still the favorite party
of the Quebeckers. This is a
suggestion.
(Fin à 8 h 17)