(Huit heures vingt-deux minutes)
M. Tanguay : Bon matin à tous
et à toutes. Ce matin, on va vous parler des violences. Il y a de quoi qui se
passe au Québec. La CAQ ne peut pas rester les bras croisés. On voit une hausse
nombreuse des cas dans les écoles... les cas de violence dans les écoles, les
cas de violence dans les arénas, violence conjugale, même, dans certains cas,
homicides.
Donc, un sondage de la Fraternité des
policiers démontre que deux Montréalais sur trois considèrent que, par rapport
à il y a cinq ans, leur ville est moins sécuritaire. C'est la perception que
deux Montréalais sur trois ont. C'est un phénomène aussi qu'on voit en région.
Nous avons demandé et ma collègue Jennifer Maccarone a demandé au gouvernement
de faire un grand sommet sur la violence pour en savoir davantage. Et sur cette
proposition, entre autres, je vais lui céder la parole.
Mme Maccarone : Merci, Marc.
Je veux juste renchérir un peu sur les statistiques que Marc vient de partager
avec vous. C'est de toute évidence... Depuis la pandémie, on a vu quelque chose
qui se passe chez nous, pas juste chez nous, mais à travers le pays aussi, les
crimes violents ont augmenté d'un pourcentage très important. On voit ça à
Montréal, à Québec, partout dans la province, crimes contre la personne,
13 % sur le territoire de la métropole, 6,5 % sur le territoire de la
ville de Québec. La ville de Québec a observé aussi une augmentation de
38 % des crimes violents depuis 2019 et 30 % d'augmentation de crimes
contre la personne. Criminalité à Montréal qui a augmenté de 11,5 % juste
en 2023, puis il ne faut pas oublier qu'on a vu les sept meurtres en 10 jours.
La hausse devra être faite aussi contre les policiers. On voit beaucoup plus
d'interventions en santé mentale. Le sentiment d'insécurité dans la population
est aussi à la hausse, et, de toute évidence, toutes les actions de le
gouvernement ne fonctionnent pas.
C'est pour ça qu'on pense qu'un sommet sur
la violence qui aura lieu en automne, ça pourra nous aider à étudier la
question, de trouver des solutions. C'est ça qu'on a besoin. Puis moi-même, je
n'ai pas les réponses à cette question. On voit que la situation, depuis 2019,
c'est la même situation sur le terrain. Les chercheurs aussi sont confondus.
C'est pour ça que ça va être important de rassembler tout le monde, que ça soit
tous les paliers du gouvernement, que ça soit aussi tous les acteurs clés, que ça
soit les forces de l'ordre, que ça soit les chercheurs aussi pour se mettre
ensemble, pour parler de ceci, parce qu'il faut faire quelque chose, il faut
mettre fin à ce fléau. Merci.
Journaliste : À 6 % chez
les francophones, est-ce que vous êtes content de ça, M. Tanguay?
M. Tanguay : Ah! bien,
écoutez, on est conscients des défis, très clairement. Nous, on a un travail à
faire d'opposition officielle, et la relance du Parti libéral du Québec est en
marche.
Journaliste : ...parler de
rigueur budgétaire, comme vous l'avez fait... parler d'austérité, comme vous
l'avez fait, finalement, ça n'a pas payé.
M. Tanguay : De rigueur, de
rigueur budgétaire.
Journaliste : Oui. Ça n'a pas
payé, hein?
M. Tanguay : Écoutez, nous,
là, ce qui nous intéresse, c'est l'intérêt supérieur du Québec. Nous, on croit
à l'importance de pouvoir... d'avoir la capacité comme État de donner les
services. À 11 milliards de dollars dans le trou, François Legault nous a
menés là, aura beaucoup de difficultés sans aucun plan de retour à l'équilibre
budgétaire. C'est important, l'intérêt supérieur du Québec, qu'on puisse donner
les services, ce qu'on n'a pas, contrairement à 2018, puis d'avoir des finances
publiques équilibrées.
Journaliste : ...votre choix
de ne pas vous présenter dans la course? Est-ce que votre choix est final?
M. Tanguay : Ah! mon choix
est final. La porte est fermée à double tour. C'est final. Je n'y reviendrai
pas.
Journaliste : ...quand même,
vous devez être déçu de ne pas y avoir été finalement. Vous devez vous dire...
M. Tanguay : Non, non, non,
pas du tout. La porte est fermée,puis j'ai un travail à faire avec les
collègues, comme chef intérimaire. C'est excessivement important, je pense, de
travailler en cohésion avec les collègues. On est une équipe. Je suis fier de
l'équipe du Parti libéral du Québec, de l'opposition officielle, fier de ce que
les collègues font comme travail. On se lève à tous les jours en Chambre, dans
les commissions parlementaires. On est là pour questionner ce mauvais
gouvernement là. Puis on propose puis on s'assume comme libéraux. Vous me posez
une question sur la rigueur budgétaire. C'est important, puis on va le
réaffirmer. C'est ça, le Parti libéral du Québec, de s'assurer, d'abord et
avant tout, d'avoir des services publics. Ce n'est pas normal, c'est
inacceptable qu'on attende trois heures de plus dans les urgences.
Hier, j'ai posé des questions au niveau
des ambulances. François Legault, il a arrêté de répondre aux journalistes,
mais c'est rendu qu'il a arrêté de répondre à l'opposition officielle quand il
ne s'est pas levé sur les ambulances, imaginez-vous donc. Puis que c'est vrai
qu'il y a des gens qui meurent à cause que les délais d'ambulance ne sont pas
ce qu'ils devraient être. Et le ministre a tout faux quand il dit : Bien,
écoutez, à l'intérieur de huit minutes, c'est ce que l'on voit dans les cas
très urgents, dans la majorité des régions du Québec. Il a tort. C'est tout à
fait le contraire, dans aucune région, on ne respecte ce délai-là. Alors, on va
continuer.
Journaliste : ...sur la
rigueur budgétaire. Selon le sondage, les gens sont 42, 43 %, là, prêts,
soit à faire un déficit pour avoir plus de services ou à réduire les services
pour augmenter le déficit. Donc, les Québécois ne vous suivent pas là-dedans,
là.
M. Tanguay : Bien, écoutez,
il y en a pour tous là-dedans, dans la donnée que vous venez de donner. Mais...
ce que l'on constate, c'est que les Québécoises et Québécois veulent avoir les
services puis ils veulent avoir un État qui est capable d'avoir des finances
publiques en ordre. Avec François Legault, on perd sur les deux plans. On n'a
pas les services publics et on a un déficit record de 11 milliards de
dollars.
Journaliste : Pour revenir à
la chefferie, il n'y a pas personne pour l'instant qui soulève les foules, là,
à part vous-même. Je veux dire, Denis Coderre est à 12 %, sinon on tombe à
5, 6 % environ. C'est quoi? C'est un problème de notoriété, de...
M. Tanguay : Bien, écoutez,
la course n'est même pas encore officiellement lancée. Il n'y a aucun candidat
qui a confirmé. Je réitère le fait : Il y aura une course au Parti libéral
du Québec. Il y aura des candidats qui seront de qualité et qui vont... vont
faire des propositions. Donc, quand la course va être commencée, tout un chacun
aura l'occasion justement de se faire valoir dans les médias, puis voilà.
Alors, moi, je suis très, très confiant pour la suite des choses. Et,
ultimement, dans ce processus-là, juin 2025, on a notre chef permanent, ça nous
laisse suffisamment de temps, à peu près un an et demi, pour représenter
l'alternative à ce mauvais gouvernement là.
Journaliste : ...un an, un an
et demi pour...
M. Tanguay : Écoutez, en
politique...
Journaliste : ...passer de 6 %
chez les francophones à une majorité ou...
M. Tanguay : Robert Bourassa
disait que six mois, c'est une éternité en politique. Alors, on en aura trois
d'ici là. Et, chose certaine, les gens vont vouloir avoir un changement d'un
mauvais gouvernement, qui ne donne pas les services puis qui nous endette comme
jamais.
Journaliste : Bien, sinon,
sur les étudiants autochtones, est-ce qu'ils devraient être exemptés de l'application
de la loi 96?
M. Tanguay : Je pense que le
maître mot, c'est la réussite. Je pense que c'est important que les étudiants
autochtones, qui ont des parcours... on le sait, là, des parcours où on doit
s'assurer de leur réussite. J'ai bien noté les commentaires de la ministre,
entre autres, à la fin de l'article, où elle voulait trouver une voie de
passage. Je pense que c'est ça qu'il faut. Il faut qu'il y ait une réussite
pour nos autochtones qui sont aux études supérieures, puis on souhaite une voie
de passage.
Journaliste : Bien, est-ce
que vous croyez qu'ils devraient être exemptés de la loi 96? C'est ça, la
question.
M. Tanguay : Je pense qu'il
faut trouver une voie de passage. Je pense qu'il faut trouver une voie de
passage et je pense que les options doivent être sur la table et analysées,
effectivement.
Journaliste : Mme Maccarone,
sur les féminicides. La semaine dernière, il y avait Méganne Perry Mélançon en
point de presse qui a déploré le fait qu'en tant que société, depuis la
pandémie, on ne parlait plus des féminicides. Est-ce que vous faites le même
constat?
Mme Maccarone : Bien, je fais
le constat que, oui, évidemment, il faut... il faut en parler. J'aurais pu
parler des statistiques de féminicides qui est à la hausse, le nombre de
meurtres qui aussi est à la hausse, toutes confondues, violences. Alors, c'est
la raison qu'on fait appel à un sommet cet automne pour étudier la cause. Mais
oui, c'est vrai, il faut en parler, il faut parler plus longtemps, mais il faut
comprendre qu'est-ce qui se passe. C'est ça, je dirais, oui, il faut parler, il
faut sensibiliser la population, parce qu'il faut que tout le monde est au
courant de qu'est-ce qui se passe, mais au-delà de ça, il faut vraiment
s'asseoir ensemble pour trouver des solutions pour mettre fin à ce fléau. Ça
fait que, oui, tout à fait, je suis d'accord avec elle, mais je pense que de
faire un sommet sur la violence, c'est la chose à faire pour parler, oui, des
féminicides, mais aussi des crimes contre la personne, la hausse de violence, la
hausse de violence contre tout le monde.
Journaliste : ...dossier à
Québec, celui des terres de Rabaska à Lévis. Le gouvernement avait, bon, acquis
le terrain, puis là on comprend qu'ils veulent écarter la Commission de la
protection du territoire agricole. Qu'est-ce que vous comprenez de... des
intentions du gouvernement là-dedans?
M. Tanguay : J'aimerais ça en
comprendre davantage. J'aimerais ça savoir qu'est-ce qu'ils veulent faire avec
les terrains. De ce que je comprends... bon, puis j'ai redonné un tour de roue
ce matin : Coudon, qu'est-ce qu'ils veulent faire avec le terrain? Là, il
y aurait un tiers du terrain qui demeurerait agricole, deux tiers seraient pour
du développement industriel en lien avec l'industrie navale. J'aimerais ça
savoir ce que le gouvernement veut faire, puis je pense que la population
aimerait le savoir également. On est le Parti libéral du Québec, on est le parti
de l'économie, alors on n'est pas contre des projets de développement. Mais
d'un autre côté aussi, il faut s'assurer de la protection de nos terres
agricoles.
Une fois que j'ai dit ça, on voudrait en
savoir plus. Où est-ce qu'il s'en va, le gouvernement là-dedans?
Journaliste : Plusieurs ont
dénoncé les propos de François Legault hier concernant l'immigration. Vous en
êtes. Le Parti québécois tient à peu près le même discours en disant que les
services sont débordés, principalement en raison de l'immigration. Vous, vous
maintenez, là, que c'est une fausse cible, c'est une mauvaise cible?
M. Tanguay : Deux, trois
choses à votre question, puis je vais y répondre précisément à la fin. On a
toujours fait la distinction au Parti libéral du Québec entre les demandeurs
d'asile... Le Québec a fait sa part. Ça, je le dis et le répète à toutes les
fois : Le Québec a fait sa part. Le fédéral doit non seulement compenser,
mais s'assurer qu'il y ait une meilleure répartition, première des choses.
Deuxième des choses, moi, je vois entre le
PQ et la CAQ un débat identitaire, taper sur la tête des immigrants. Tout est
de la faute des immigrants. Santé, on n'a pas accès aux services, c'est les
immigrants. Éducation, habitation, itinérance même, c'est la faute des
immigrants. Je trouve ça inacceptable. François Legault, ceci dit, a été en
perte de contrôle. François Legault, lorsqu'on lui disait il y a un an :
Considérez les temporaires dans votre planification, pas juste les permanents.
François Legault, quand il a dit : En prendre moins... en prendre soin. Ça
a été le plus grand mensonge de la politique contemporaine. Ce n'est pas ça
qu'il a fait du tout. Il nous disait : Ça va être une cible de 50 000
permanents. Mais pendant ce temps-là, il permettait... lui, il permettait des
dizaines de milliers de travailleurs étrangers temporaires.
Bon, une fois qu'on a dit ça, il n'a pas
travaillé sur la capacité d'accueil. Il faut qu'il travaille... puis ça, ça
prend des années. Quand vous niez pendant trois ans la crise de l'habitation,
vous ne travaillez pas sur la capacité d'accueil. Mon point, c'est le suivant,
puis je résume : je pense qu'on a besoin d'une immigration planifiée,
ordonnée. Des travailleurs étrangers temporaires qui se lèvent ce matin puis
qui vont travailler, on en a besoin au privé et au public, puis ce n'est pas en
les ciblant, puis en les accusant de tous les maux qui se passent au Québec
qu'on va être capable de faire avancer le débat.
Journaliste :
On indigenous students going to anglophones
cegeps, you have the law, but then you have added directives, for example, they
are exempt from the exam in French, and also when they have to fill out... to
fill a form, and then they can eventually take three classes of French not in
French, but this is not in the law. Do you have the impression that those
measures may just discourage students, indigenous students going in anglophones
cegeps... learning French, which is...
M. Tanguay :
I think that it could be potentially a
risk. That being said, we are focusing on making sure that these students...
those students will be successful. It's... That's the... the main objective.
That's the... the goal that we need collectively to achieve, making sure that
these students will be able to have their diploma. And now we have to find a
solution. And it's important for the CAQ Government to find a solution to
make... sure that they will be able to have their diploma.
Journaliste :
Would you exempt them, indigenous
students...
M. Tanguay :
It's part of the solution, yes. It
could be part of the solution.
Journaliste :
...exempt them from the law?
M. Tanguay :
We'll see exactly. It could be a
solution. So, again, it could be a case-by-case solution, but we have to find a
way. And at the end of the day, the objective is to make sure that they'll have
their diploma. So, it's part of the options, yes.
Journaliste :
You talked about making them... helping
them be successful.
M. Tanguay :
Yes.
Journaliste :
What are some other options to help
them be successful and to also make it seem, like, they're welcome and they are
a part of the education system in Québec?
M. Tanguay :
Yes, absolutely. So, we have to... we
have to make sure to… to find a solution to that regard, absolutely, so… What's
your question?
Journaliste :
...examples as what can be done to make
them feel more welcome? Because right now they're saying : It's not very
welcoming. And they... people...
M. Tanguay :
With respect to the...
Journaliste :
...cegeps.
M. Tanguay :
…the class in French or in generally
speaking?
Journaliste :
Enrolling classes in French, the forms
they have to fill out...
M. Tanguay :
I think that's... We have to send out
the message that it's possible to have a diploma, that they are welcome, and,
if they have special needs, then we will be able to answer it. And the...
again, the objective is for them to graduate, and...
Mme Maccarone :
...
M. Tanguay :
If you want to add, yes.
Mme Maccarone :
I would say, I think one of the
measures that could be put in place is to simplify the process for them, give
them access to French classes, as an option and not necessarily as a
requirement. I think that that's one of the measures that could potentially be
put in place. But Mark is right, it's absolutely the responsibility of the
Government to act. They're the ones in power. They're the ones that have that
decision making ability. But those are some other things that could be done.
Journaliste : ...que les
cours soient optionels pour les étudiants autochtones, que les cours en
français...
M. Tanguay : Ah! bien, je
vais vous répéter en français ce qu'on disait un peu plus tôt. Les étudiants
autochtones ont un passage particulier. Il est important de voir que celles et
ceux qui se rendent à une étude supérieure, à un niveau supérieur puissent
avoir toutes les conditions gagnantes pour pouvoir graduer. Alors, en ce
sens-là, il faut trouver une solution pour leur permettre de graduer.
Journaliste : ...nous disait que
ça pourrait être une option, le cours de français, donc... position du PQ que
le cours de français au cégep pour les autochtones soit optionnel.
M. Tanguay : Pour les
étudiants autochtones, ça doit être analysé, ça pourrait être le cas, être,
effectivement, oui, une option. Ça pourrait faire partie des solutions, tout à
fait.
Journaliste : There are about 300 at this point...
M. Tanguay :
Yes.
Journaliste :
...indigenous students going in
anglophone cegeps. But do you have the impression that that may just have an
impact on the future of other students if those measures remain in place?
M. Tanguay :
Ah! we have to... we have to ask
collectively ourselves that question. And again, we want them to... to
graduate. We want them to go at school if they... if they... they're able to.
So, we have to facilitate, and we have to encourage them, and we have not to
build... making sure that they'll have a diploma.
Journaliste :
One of the barriers that is mentioned
by the groups is that they are asked to fill out a six form... six-page
application for an exemption, and they consider this an invasion. So, they can
be exempted from these courses if they go through this process, but they don't want
to go through this process. How can the Government make that work?
M. Tanguay :
Again, it's always, I think, an
objective to make sure that we will... that we will be efficient and we will be
respect each and every individual. So, again if… a six-page long document to be
fill in is a barrier, we have to ask ourselves... or what can we do to set
aside that barrier.
Journaliste :
About the poll, Léger poll, are you
second guessing your decision?
M. Tanguay :
Not at all.
Journaliste :
Why?
M. Tanguay :
Because I've made my mind… my mind
and... No, my decision is clear and I will not be ever visiting that decision.
That being said, we have…
as the interim leader and collectively as the official opposition, we have a
work to do and we are preparing ourselves to have a very, very dynamic position
and constructive leadership race. So, we're looking forward about that.
(Fin à 8 h 38)