(Huit heures quarante-deux minutes)
Mme Labrie :
Bonjour,
tout le monde! J'attendais que vous soyez prêts. Donc, c'est aujourd'hui qu'on
commence enfin les discours pour l'adoption finale du projet de loi n° 65.
J'espère qu'on pourra passer au vote aujourd'hui pour que ce projet de loi
puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible. C'est vraiment un gain
important car on est allé chercher, grâce à la mobilisation des groupes, grâce
à la persévérance importante de Québec solidaire sur ce dossier-là. On parlait
du moratoire depuis 2019, on parlait de la protection des aînés face aux
évictions depuis 2014. Donc, ce sont vraiment des gains dont on est très fiers
qui vont se concrétiser cette semaine. On va continuer de rester actifs sur le
dossier du logement. On a déposé hier, avec mon collègue Andrés, le projet de
loi pour reconnaître enfin le droit au logement. Et on va être au rendez-vous
parce que, là, tout le monde autour de la table le reconnaissait que, trois ans
pour régler la crise du logement, ça ne sera passé, la ministre Duranceau le
disait elle-même. Donc, ce moratoire-là, il était important. Mais là, ce qui va
être important pour la suite des choses, c'est de livrer des logements et de
livrer des logements hors marché. Donc, on va être très, très assidus dans les
prochains mois pour qu'on réussisse à y arriver d'ici la fin du moratoire.
Mme Ghazal :
Merci,
Christine. On est très, très persévérants en matière de logement, entre autres.
Aujourd'hui, je veux vous parler de persévérance scolaire. Aujourd'hui, j'ai
interpellé où j'interpelle aussi, je continue à le faire, là, le ministre
Bernard Drainville, avec les parents pour lui demander de rendre les cours d'été
gratuits. S'il y a une chose sur laquelle il y a un consensus au Québec, c'est
que l'éducation doit être gratuite et pas uniquement de septembre à juin, mais
toute l'année, y compris durant l'été. Ça coûte très cher dans beaucoup de
centres de services scolaires au Québec, ces cours, qui sont importants, là,
pour la réussite scolaire. Donc, les cours d'été gratuits, ce n'est pas un
luxe, c'est important pour la réussite, pour la persévérance. J'ai très, très
hâte d'entendre Bernard Drainville répondre à cette demande-là pour moi et pour
les parents, j'espère qu'il est d'accord avec nous.
Journaliste : Est-ce que la
déclaration de Saguenay est en partie la réponse au fait que vous avez arrêté
de chuter dans les sondages?
Mme Labrie : La déclaration
de Saguenay est une réponse pour mieux percer en région. J'espère qu'elle aura
cet effet-là dans les prochaines années. C'était vraiment pour nous une façon,
après la tournée, là, de montrer qu'on avait entendu ce qui nous avait été dit
par les centaines d'acteurs régionaux qu'on a rencontrés, qui nous demandaient
d'être davantage partie prenante pour mettre en place des solutions aux
problèmes qu'ils vivent. Ils sont tannés d'une approche «top-down» où les
solutions arrivent d'en haut et s'adaptent mal à leur réalité. Donc, la
déclaration de Saguenay, c'était ça. Est-ce que... Est-ce que ce message-là a
été bien reçu dans les régions? Je l'espère. Mais, de toute façon, on va
commencer à la faire vivre de... elle vient à peine d'être adoptée. C'est un
travail de longue haleine pour nous, là.
Journaliste : Là, la chute, c'est
un peu... vous n'êtes pas très haut, mais vous commencez à relever un peu le
nez. Vous l'expliquez comment?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
moi, je ne suis pas politologue, là, je pense que ce n'est pas à moi...
Journaliste : Non, mais, la
déclaration de Saguenay, est-ce que vous pensez...
Mme Labrie : Oui.
Journaliste : Parce que, dans
les médias, au cours des trois dernières semaines, on va s'entendre, c'était
juste du négatif sur Québec solidaire ou très peu de positif. Là, est-ce que
vous pensez que le vent a tourné avec ce qui s'est passé à Jonquière?
Mme Labrie : J'espère que ce
qui s'est passé à Jonquière a envoyé le message aux régions qu'on les avait
entendus, en tout cas, c'est le message qu'on souhaitait envoyer avec les
ajustements de nos positions qui ont été adoptées avec les membres de Québec
solidaire à cette occasion-là. J'espère que le message aussi de l'actualisation
de notre programme qui s'en vient, qui va s'opérer dans les prochaines années a
été entendu. Je pense que c'est important pour la suite des choses à Québec
solidaire. Après ça, c'est un processus qui est en cours, qui va prendre du
temps, donc les effets de tout ça ne sont pas entièrement visibles encore.
Journaliste : ...répondre,
Mme Ghazal.
Mme Ghazal : Non, je veux
juste dire qu'on ne travaille pas pour les sondages. On n'a pas fait la
déclaration de Saguenay en fonction des sondages. Que ça monte, que ça baisse à
chaque mois, ce n'est pas ça qui guide notre travail puis ce qu'on fait,
notamment en matière de logement, la tournée des régions, là, qui avait pris
beaucoup, beaucoup de ressources, beaucoup de temps, tous les députés du caucus
y ont participé. Pour être à l'écoute, les membres ont pris une décision de la
façon la plus démocratique. C'est comme ça qu'on travaille, là. On reste très
branchés sur nos principes, sur nos valeurs, à Québec solidaire, sur le projet
de société qu'on veut offrir aux Québécois partout dans les régions en les entendant
aussi, bien sûr. Donc, ce n'est pas en fonction des sondages qu'on fait ça.
Journaliste : Notamment...
est bien accueilli dans la population parce qu'on voit...
Mme Labrie : Tant mieux si c'est
bien accueilli, c'est ce que... c'est ce que je souhaitais.
Journaliste : Est-ce que les
étudiants autochtones devraient être exemptés des exigences imposées par la loi
n° 96 au cégep?
Mme Ghazal : Oui. Moi, j'ai
été sur le projet de loi n° 96 et même, à un moment donné, je me suis
retiré pour que Manon Massé vienne amener beaucoup, beaucoup, beaucoup,
plusieurs amendements pour exempter les étudiants autochtones des exigences,
là, du projet de loi n° 96. Et malheureusement ça n'a été pas du tout
entendu. Tous les amendements que Québec solidaire a déposés dans le cadre du projet
de loi n° 96 pour exempter les étudiants autochtones n'ont pas été
acceptés par le gouvernement. On voit aujourd'hui les conséquences. Il y a eu
aussi les groupes autochtones qui sont venus à l'Assemblée nationale. On a fait
plusieurs, plusieurs représentations. Vous savez... Vous savez à quel point je
parle de la défense de la langue française, à quel point ça me tient à cœur,
puis je peux vous assurer que ce ne sont pas les étudiants dans les cégeps...
les étudiants autochtones qui sont un problème en lien avec avec la protection
de la langue française. Donc, ça serait important, là, dans le cheminement de
ces personnes-là, qui... souvent, la langue française, c'est leur troisième
langue, ça serait important que le gouvernement les écoute, il ne nous a pas
entendus, nous, à Québec solidaire, écoute aussi les cégeps et ce qu'ils disent
par rapport aux étudiants autochtones. Là, il faudrait les exempter absolument.
Journaliste : Êtes-vous
préoccupées de voir M. Legault blâmer les immigrants, les demandeurs d'asile
pour à peu près tous les problèmes? Là, hier, il parlait de l'itinérance, santé
mentale. Il disait que c'est aussi à cause d'eux si on manque de services au Québec.
Mme Ghazal : C'est rendu son
leitmotiv, là. N'importe quoi qui se passe au Québec, je pense que tu l'as dit
hier aussi, Christine, n'importe quoi, il va trouver que c'est à cause des
immigrants ou des demandeurs d'asile. Je veux dire, ça pose des défis. Nous
aussi, on dit, là... on est... On reconnaît ça, on est pragmatique, puis on le
voit, les défis que ça pose, mais il y a souvent des problèmes, notamment en
matière de logement, qui existaient bien, bien avant. Il y a des solutions qui auraient
dû être implantées bien, bien avant et qui font qu'aujourd'hui on se retrouve
dans cette situation-là dans nos services publics ou dans le logement.
Puis hier, moi, j'ai souligné dans... sur
X, là, je l'ai... ça m'a vraiment frappée, on a commémoré ou on a plus honoré
la mémoire de Caroline Dawson, une grande autrice, donc, dans... au Québec, qui
est décédée récemment, trop tôt, et sa famille était très présente. C'était un
moment touchant où Andrés a déposé une motion, là, pour se rappeler d'elle puis
de ses faits d'armes, tout ce qu'elle a fait. Et elle était chilienne. Elle est
arrivée... En fait, elle est arrivée au Québec avec sa famille à l'âge de sept ans,
réfugiée du Chili, accueillie à bras ouverts par le Québec. Et la même journée,
bien, M. Legault, plus tôt dans la journée, nous avait dit que, bien, les
demandeurs d'asile, c'est à cause d'eux qu'il y a de l'itinérance, à cause
d'eux qu'il y a de la toxicomanie. Donc, il y a du beau et du moins beau qui se
fait en politique. Il faudrait quand même qu'on se rappelle qu'il n'y a pas que
du négatif et pas toujours toujours trouver des boucs émissaires. Ce n'est pas
bon ce message-là, la façon que c'est formulé. Il y a d'autres façons de parler
des problèmes qu'on vit, de la pression peut-être qu'on a sur nos services
publics et tout ça, mais ça, la façon que M. Legault en parle, il faut
qu'il fasse plus appel à son sens des responsabilités, parce que c'est quand
même le premier ministre de tous les Québécois. Puis les jeunes qui entendent
ça, ça rend... ça ne rend pas très attractif, là, le Québec et tout ça.
Moi, quand j'ai... Quand je suis arrivée
au Québec, très jeune, ce discours-là, on ne les entendait pas à la fin des
années 80, début des années 90. Puis ça m'a permis, là, de m'intégrer
puis de faire de la société québécoise comme ma société, là, autant que ma
société d'origine palestinienne et québécoise. Ça, c'est important pour
l'avenir du Québec.
Journaliste : ...alimente une
certaine, peut-être, xénophobie, là.
Mme Labrie : J'ai le
goût d'ajouter quelque chose parce que, tu sais, à Sherbrooke, il y a
énormément de communautés issues de l'immigration. Je l'entends, là, la
blessure que ça crée chez ces personnes-là, les propos tenus par... par
François Legault, par certains de ses ministres dans le passé, ça crée une
blessure importante. Ça nuit au sentiment d'appartenance de ces personnes-là à
l'endroit du Québec, de voir des personnalités publiques aussi importantes
tenir un discours comme celui-là dans l'espace public. Ils se sentent... Ils se
sentent rejetés par la société d'accueil qu'ils ont choisie. Donc, moi, je
trouve ça dommageable, effectivement, pour le climat social, là, de tenir des
propos comme ça.
Mme Ghazal : Puis ce
n'est pas de se mettre la tête dans le sable puis de dire : Ah! Il n'y a
aucun problème. Tout... Tout est... Tu sais, je veux dire, on le reconnaît.
Mathématiquement, on accueille plus de demandeurs d'asile qu'ailleurs au
Canada. Ça, c'est un fait, là. On le reconnaît. Il y a des solutions qu'on peut
amener à ça. Guillaume Cliche-Rivard en a amené plein, plein, plein. Puis
malheureusement, c'est pas mal ignoré, là, par le premier ministre et la CAQ.
Mme Labrie : Par
ailleurs, tu sais, une des raisons pour lesquelles c'est aussi difficile en ce
moment, c'est que le gouvernement fédéral est très lent à octroyer des permis
de travail à ces personnes-là. Donc ça, ça vient peser lourd. Ces personnes-là
viennent ici pour travailler puis se refaire une vie en toute sécurité puis en
toute quiétude. Ils ne demandent qu'à travailler le plus rapidement possible.
Puis en ce moment, bien, ça pèse lourd, notamment sur les programmes
d'assistance sociale, parce que les permis de travail ne sont pas émis assez
rapidement. Ça fait que c'est... ça fait partie, là, du problème aussi, là. Ces
personnes-là, si elles... si elles pouvaient travailler dès qu'elles arrivent
ici, ça, ça rendrait beaucoup moins difficile la situation, ça, c'est certain.
Journaliste : Vous, Mme Labrie,
vous entendez aussi les... les personnes de souche blanche qui se plaignent ou
qui constatent cette situation-là et ont l'impression qu'ils perdent des
services ou qu'il y a, par exemple, des places dans les CPE, dans les écoles...
Est-ce qu'il y a ce côté-là aussi ou moins?
Mme Labrie : Moi,
j'entends beaucoup de citoyens, effectivement, déplorer que c'est difficile
d'avoir accès aux services publics, qu'ils ont le sentiment qu'on a reculé
comme société dans les dernières années, notamment dans la qualité des services
en éducation, pour l'accès à une place en services de garde et la qualité des
places en services de garde également. Ça a été documenté récemment. L'accès
aux soins de santé également. Il y a beaucoup d'inquiétude, là. Les gens
disent : Moi, j'ai été fier de payer toute ma vie pour ces services
publics là et au moment où j'en aurais besoin, je ne réussis pas à y avoir
accès. Les gens sont préoccupés qu'on s'éloigne de ce modèle québécois qu'on
avait choisi. Ça, oui, je l'entends beaucoup. Mais c'est des choix politiques
qui ont été faits par les précédents gouvernements de s'éloigner de ce modèle
de service public universel.
Journaliste : ...ce n'est pas
un blâme sur l'immigration? Est-ce que vous entendez, en fait?
Mme Labrie : Ça m'arrive
de l'entendre. Et ça ne me surprend pas de l'entendre dans la mesure où le
premier ministre lui-même nourrit cette analyse-là.
Journaliste : ...est-ce que
ça percole jusqu'à la population?
Mme Labrie : C'est
certain que les propos du premier ministre percolent, et je m'en désole parce
que la dégradation de l'accès à nos services publics, elle avait commencé bien
avant, là, qu'on ait des vagues d'immigration plus importantes dans les
dernières années, à cause des choix politiques qui ont été faits de laisser le privé
s'ingérer là-dedans. Donc, la... Je pense que c'est facile de pointer du doigt
en ce moment, puis c'est ce que certains décident de faire. Nous, ce qu'on
choisit de faire à Québec solidaire, c'est de proposer des solutions pour
régler ces crises-là qui traversent nos services publics, parce que pointer du
doigt, ça n'a jamais réglé de problèmes.
Mme Ghazal : Mais on
entend...
Journaliste : ...si je peux
me permettre, est-ce que vous iriez jusqu'à dire que le premier ministre
contribue à alimenter ou favoriser la création du racisme ou de la xénophobie?
Est-ce qu'on est rendu là?
Mme Labrie : Ah! écoutez, je
pense qu'il y a du racisme dans toutes les sociétés à travers le monde. Ce
n'est pas le fait d'individus en particulier, là, si ça existe dans nos
sociétés en ce moment. Il faut travailler ensemble pour contrer ces
discours-là. Je pense qu'on a une responsabilité supplémentaire, quand on est
une personnalité publique qui avons accès à des tribunes, de contrer les
discours racistes et xénophobes. Mais ce n'est pas le fait d'un individu en
particulier, là, si ça existe.
Mme Ghazal : Mais il faut
juste faire attention, on entend, on entend, là, on le voit, là, des fois, à
pleine page quand il y a des vagues d'immigration ou de, par exemple, des
réfugiés, les Syriens, par exemple, ou les Afghans, à une certaine époque, et
tout ça, il y a des communautés qui disent : Nous, on est en train d'être
dévitalisés, les jeunes partent, et tout ça. On a besoin aussi de gens qui viennent
d'ailleurs, qui viennent prêter main-forte. Puis, tu sais, même pour assurer la
protection de la langue française, on a besoin de franciser les immigrants qui
viennent ici, parce qu'on ne va pas demander aux femmes de faire plus d'enfants
pour la pérennité de la langue française. On a besoin des gens qui viennent
d'ailleurs, comme des Caroline Dawson, comme Alejandra Zaga Mendez, Andrés
Fontecilla, tout ça, toutes ces personnes-là qui viennent d'ailleurs pour venir
renforcer la langue, la protection de la langue française au Québec. On est en
Amérique du Nord, dans une... une goutte d'eau dans un océan anglophone. Ça
contribue à ça. Puis moi, je l'entends aussi, ce discours positif de la
part de l'immigration pour venir travailler, pour venir ouvrir des entreprises
ici, au Québec, et revitaliser certaines communautés. Puis les gens se mettent
ensemble pour venir les parrainer, là. On voit des belles histoires. Il n'y a
pas que du faux puis du mauvais, là, qui se passe en lien avec l'immigration.
Ça serait intéressant que M. François Legault reconnaisse ça aussi, puis
il en parle, des bons côtés, sans être fleur bleue puis dire que tout va bien,
tout est beau, puis qu'on a... on ouvre les bras, puis ce n'est pas grave si on
accueille tout le monde sans rien faire. Ce n'est pas ça que Québec Solidaire
dit. On ne voit pas la vie en rose comme ça, là. On a des propositions. On
comprend qu'il y a des défis et on en fait tous les jours plein, plein, plein.
Mais ça serait bien aussi d'avoir un discours plus positif, de le reconnaître.
Ce n'est pas juste des exceptions, les réussites des personnes qui viennent
d'ailleurs, des demandeurs d'asile, des immigrants. C'est bon et c'est
important pour le Québec. Puis il faut aussi être honnête avec les Québécois,
on va en accueillir de plus en plus, c'est ça, la vérité.
Journaliste : ...
Mme Labrie : ...parce que tu
as raison de le dire, Ruba, tu sais, peut-être que je n'ai pas assez insisté
là-dessus. Mais moi, ce que ce que j'entends aussi beaucoup dans ma communauté,
et davantage même que des discours comme ceux-là, c'est une approche vraiment
d'ouverture, là. À Sherbrooke, ils viennent d'adopter une politique contre le
racisme et les discriminations. Il y a une grande campagne qui se fait autour
de ça, des acteurs de la communauté qui sont sensibles à ces enjeux-là, qui
souhaitent montrer justement des messages d'accueil et d'inclusion. C'est ce
que je vois le plus, là, en fait, puis je pense même que c'est une réponse
justement à certains autres discours de se montrer plus... plus fermes, là,
dans cette ouverture, plus affirmatifs dans cette ouverture. Ça, je le vois
beaucoup aussi.
Journaliste : ...le premier
ministre n'augmente pas l'intolérance avec des propos comme ceux qu'il a tenus
hier?
Mme Labrie : Bien, écoutez,
moi, ce que je vous dis, c'est que comme personnalité publique, on a une
responsabilité de dénoncer le racisme. Moi, je prends cette responsabilité-là
très au sérieux puis j'encourage toutes les personnalités publiques, qu'elles soient
en politique ou ailleurs, à avoir davantage un discours rassembleur et
d'ouverture. C'est ce que je constate le plus au sein de la société québécoise
en ce moment. Puis d'ailleurs, ça me rassure de voir ça, parce que des discours
qui nous divisent, on n'en veut pas.
Mme Ghazal : Mais, tu sais,
je lance, je lance un défi au premier ministre, qu'il dise, au moins, une fois,
une fois c'est quoi, l'apport positif des demandeurs d'asile, des immigrants
qui viennent ici au Québec. Tiens, le défi est lancé.
Journaliste : ...les propos
du premier ministre qui percolent, est-ce que le premier ministre... est-ce que
M. Legault cherche à soutirer un profit politique de ça?
Mme Ghazal : On va le
laisser...
Mme Labrie : Je pense que c'est
facile pour lui de pointer du doigt, parce que les solutions à mettre en œuvre
pour régler ses différentes crises qu'on traverse au Québec actuellement, elles
sont complexes. Ce sont des crises complexes, ça prend des solutions complexes
et diversifiées. Et donc c'est sûr que c'est plus facile de pointer du doigt
que de développer des solutions. Mais choisir la facilité, c'est rarement la
meilleure option. Donc, moi, je l'encouragerais à consacrer plus d'énergie, à
chercher des solutions. Puis d'ailleurs, en matière de logement, l'ouverture
qu'ils ont manifestée, dans les dernières semaines, c'est un signal positif. On
les encourage à continuer sur cette trajectoire-là de se montrer à l'écoute
pour mettre en œuvre des solutions. C'est ça dont on a besoin au Québec en ce
moment.
La Modératrice
: ...Merci.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 8 h 59)