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Conférence de presse de Mme Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale, et M. Simon Allaire, adjoint parlementaire de la ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor (volets marchés publics et ordres professionnels)

Version finale

Le mardi 4 juin 2024, 15 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures trente et une minutes)

La Modératrice : Bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse de Mme Sonia LeBel pour le dépôt du projet de loi n° 67, Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux. Mme LeBel, c'est à vous.

Mme LeBel : Merci. Alors, bien, merci. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je vous dirais que c'est à titre de responsable des voix professionnelles et des ordres professionnels que je suis heureuse aujourd'hui de vous présenter, en compagnie de mon collègue de Maskinongé Simon Allaire, un projet de loi qui vise deux choses, mais qui, finalement, va avoir le même objectif, c'est-à-dire de faciliter l'accès aux citoyens et d'alléger le système professionnel.

Donc, vous savez, en mai 2023, on a lancé un grand chantier de modernisation du système professionnel, qui a déjà, je dois l'avouer, 50 ans et qui a besoin d'être modernisé et que... parce que, vous savez, le cœur du système professionnel, c'est la confiance des citoyens, la protection des citoyens, et je pense qu'il faut revisiter certaines choses pour être capables de s'assurer que le système professionnel remplit bien sa mission. Donc, on a travaillé à plusieurs niveaux, mais, entre autres, un des objectifs était de présenter rapidement des petits projets de loi nous permettant de faire des avancées, de faire des pas en avant pour être capables de mieux servir le citoyen et aussi moderniser le système professionnel.

Je tiens à remercier également l'Office des professions qui a travaillé de concert avec nous sur ce projet-là, les 46 ordres professionnels qui sont impliqués également dans tout ça, particulièrement ceux en santé, parce qu'on a un volet très santé également dans ce... dans ce processus-là, et le Conseil interprofessionnel du Québec également, qui nous a assistés là-dedans.

Donc, ce que ce projet de loi là va nous permettre de faire, c'est d'alléger, de simplifier et de faire évoluer le système professionnel. Donc, ce qu'on veut, c'est de permettre aux professionnels d'offrir davantage de services à la population et d'exercer leurs pleines compétences. C'est des changements qui sont nécessaires si on veut être capables que les ordres remplissent pleinement leur mission, comme je vous disais tantôt, de protection du public.

Donc, on a ajouté naturellement également l'angle particulier de l'élargissement des professions en santé pour être capables de bien soutenir mon collègue Christian Dubé dans son plan santé. Et, au-delà des conventions collectives et des autres choses qu'on met en place, le fait de donner à plus de professionnels plus de capacité d'action dans le domaine de la santé pour ouvrir la première ligne, ça fait également partie des objectifs.

Donc, dans ce projet de loi, il y a, entre autres, et je vous donne les «highlights» parce qu'il y a beaucoup de choses dans ce projet de loi, mais il y a surtout le fait d'accorder plus de pouvoir aux pharmaciens. On va créer de nouveaux types de permis de pratique pour l'ensemble des ordres professionnels. On va reconnaître, à cinq professionnels de la santé mentale, la possibilité d'effectuer des diagnostics en santé mentale. Et on va permettre aux professionnels d'œuvrer au sein d'organisations sans but lucratif pour offrir plus de services aux Québécois.

Donc, dans certaines situations... Commençons par la pharmacie pour vous donner un peu plus de contexte. Les pharmaciens ont déjà beaucoup plus de pouvoir qu'ils en avaient avant, mais on va encore un pas plus loin. Qu'est-ce qu'on fait? En matière de... d'ordonnance, maintenant, les pharmaciens vont pouvoir directement... les citoyens vont pouvoir directement se rendre en pharmacie pour être capables de demander la prolongation de leur ordonnance. Vous me direz : Oui, mais ils pouvaient déjà le faire. Ils pouvaient le faire, mais dans un cadre extrêmement limité, dans des situations limitées. Maintenant, le pharmacien devra utiliser son jugement clinique, naturellement, mais aura le pouvoir de prolonger une ordonnance dans... pour le citoyen.

Avant, bon, je vous donne un exemple, l'ordonnance était de trois mois, le pharmacien pouvait faire une prolongation de trois mois, maintenant, il n'y a plus de délai, il n'y a plus de temps limite, et c'est le jugement clinique du pharmacien à savoir s'il est approprié de la... de la... de la prolonger pour un temps X ou non.

On pourra aussi... Ce qui va être encore plus important, je pense, et plus percutant dans la vie des gens, en tout cas, si je me remets à... au moment où moi, j'étais... j'avais des enfants, et on avait, là, ce qu'on appelait les symptômes de la vie courante, les maladies courantes, le pharmacien maintenant pourra prescrire directement pour certaines maladies courantes. Ces maladies-là devront être déterminées par réglementation, et la raison est fort simple, c'est pour avoir plus d'agilité. Mais je vous donne un exemple de maladie courante, qu'on... dont on entend parler, une infection urinaire. Quand on sait qu'on a une infection urinaire, on le sait, on va pouvoir maintenant aller voir le pharmacien, on n'aura plus besoin de passer par un médecin et on pourra avoir directement la prescription que ça nous prend. On peut penser à des conjonctivites, on peut penser à des pharyngites, on peut penser à d'autres choses qui terminent en «ite», mais vous comprenez qu'on est dans les maladies courantes. Cette liste-là, présentement, n'est pas déterminée par le projet de loi, mais on parle de ce type de maladies là.

Le pharmacien pourra aussi prescrire un médicament pour une personne qui est déjà diagnostiquée quand sa condition est stable. Comme une personne qui souffre de diabète, d'hypertension, quand il a déjà un diagnostic d'une condition stable, bien, le pharmacien pourra maintenant prescrire et n'aura plus besoin de passer par un médecin.

Il pourra également effectuer plus de prélèvements. Présentement, le pharmacien peut faire certains prélèvements dans la gorge, mais il n'a pas la capacité de prescrire par la suite. Donc, si on parle d'une amygdalite, à titre d'exemple, le pharmacien pourra faire les prélèvements et pourra maintenant prescrire suite à ce prélèvement-là. Il n'avait pas la capacité de prescrire au moment où on se parle. Et il pourra, bon, faire d'autres types de prélèvement. C'était limité à la gorge, maintenant, il pourra passer par des prélèvements aussi dans le nez. Mais je pense que ce qui est encore plus marquant pour les gens, c'est qu'il va pouvoir faire un prélèvement et prescrire, ce qui n'était pas le cas au moment où on se parle.

On crée de nouveaux types de permis, et ça, c'est pour l'ensemble des 46 ordres professionnels, pour leur permettre de délivrer plus de permis de pratique à toutes les personnes qui sont dûment qualifiées. On veut leur donner plus d'agilité pour permettre justement aux professionnels de contribuer à leur pleine capacité.

Je vais vous parler d'un permis en particulier, qu'on crée dans l'ordre... dans le Code des professions, qui est le permis restreint permanent. Bien, ça, qu'est-ce que ça... qu'est-ce que ça fait? Écoutez, il y a deux grands cas de figure que je peux vous... que je peux vous illustrer, c'est le cas des gens qui sont formés à l'étranger. Beaucoup de gens qui sont formés à l'étranger peuvent arriver ici avec une spécialité particulière, et la façon dont le système professionnel fonctionne au moment où on se parle, ils doivent attendre d'avoir la pleine compétence pour avoir le plein permis. Je ne veux pas me lancer dans des illustrations à outrance, parce que les ordres professionnels vont me dire, ce n'est peut-être pas ça, mais prenons l'exemple d'un ingénieur en aérospatiale qui est spécialisé à l'étranger pour faire... pas «en aérospatiale», mais en avionique pour les trains d'atterrissage, à titre d'exemple. Là, je sais, j'entends les ingénieurs me dire : ce n'est pas ça, mais vous comprenez ce que je veux dire. Bien, aujourd'hui, s'il arrive au Québec, même si sa... si sa compétence est reconnue dans les trains d'atterrissage, il doit attendre d'avoir complété ou avoir eu la reconnaissance dans l'ensemble de l'oeuvre avant d'être... de pouvoir opérer. Ce qu'on va pouvoir lui permettre de faire maintenant, c'est d'opérer, simplement, d'avoir un permis de pratique restreint dans un domaine particulier, en autant que sa compétence, naturellement, est validée. On peut penser aussi pour certaines infirmières qui font... qui sont... qui font de la vaccination, à titre d'exemple, et qui font ça depuis des années, dont la compétence est reconnue, qui sont formées à l'étranger, qui arrivent ici et qui devaient refaire l'ensemble des compétences qu'une infirmière a ici, quand elle sort de l'école et qu'elle... qu'elle va à l'Ordre des infirmières, maintenant pourraient avoir un permis pour cet acte particulier là.

Ça va servir aussi pour les retraités. Les retraités qui se sont éloignés de la profession depuis plusieurs années aimeraient revenir. Il nous dit : Bien, moi, j'avais... j'avais mon plein permis à une certaine époque, j'avais toute la compétence dans tous les domaines qui sont habituellement exercés par ma profession, mais dans les 20 dernières années, disons, de ma... de ma profession, j'ai oeuvré dans le domaine x — je vais encore prendre la vaccination parce que facile à comprendre — j'aimerais revenir et travailler dans les centres de vaccination. Aujourd'hui, au moment où on se parle, ce n'est pas permis. On a plus, pendant la... Il ne faut pas... Il ne faut pas confondre avec ce qu'on a été capable de faire pendant l'urgence sanitaire, qui nous donnait un état d'urgence particulier nous permettant de faire des permis temporaires ou des permis spéciaux. Mais maintenant, on va pouvoir le faire pour les gens formés à l'étranger ou pour les gens qui veulent sortir de la retraite, mais ne pas nécessairement exercer le plein exercice.

Et ce qui est intéressant, je donne beaucoup d'exemples en santé parce que c'est souvent les cas de figure dont on entend parler, mais ça va être vrai pour tous les professionnels des 46 ordres professionnels, on peut penser aux ingénieurs, on peut penser aux avocats, on peut penser aux médecins, on peut penser aux infirmières, on peut penser aux architectes, nommer les 46, on peut penser à des cas de figure de gens qui ont la formation, mais qu'ici n'ont pas nécessairement l'ensemble de l'oeuvre, on va pouvoir leur permettre, s'ils le désirent, de pouvoir opérer dans une partie de la formation requise. Je pense que c'est une avancée fort importante.

En santé mentale, important, première étape où on augmente la capacité de diagnostic de certains professionnels. Il y en a cinq professionnels qui sont visés : les psychologues, les infirmières cliniciennes — maintenant les IPS peuvent le... pouvaient le faire, on va donner l'autorité aux infirmières cliniciennes de le faire — les conseillers en orientation, les sexologues, les orthophonistes. Naturellement, ce qu'on leur donne comme capacité présentement, ils sont... ils ont l'autorité de faire des évaluations qui n'ont pas la... disons, qui n'ont pas la caractéristique d'être considérées comme un diagnostic. Ce que ça va faire, c'est que, maintenant, l'évaluation, qu'ils ont déjà la compétence et l'expertise de faire, sera maintenant considérée comme un diagnostic aux fins d'assurance, aux fins de programmes d'aide, aux fins de programmes d'accès de soins de santé.

Présentement, la seule distinction, c'est qu'ils ne pourront pas prescrire, suite à ce diagnostic-là, mais on parle... j'ai pris la peine de dire, d'entrée de jeu, qu'on est dans un premier pas et qu'on a décidé d'y aller, quand il y a quelque chose de prêt où on est capable d'avancer, on avance pour en faire profiter les Québécois et le système le plus rapidement possible. Les travaux se poursuivent en matière de diagnostic plus élargi pour d'autres types de professionnels, mais dans ce cas-ci, c'est cinq professionnels de la santé mentale qui pourront le faire.

Donc, on vient faciliter l'accès. Je peux vous donner quelques exemples pour illustrer. Je ne pourrai pas me lancer dans des grands débats cliniques avec vous parce que c'est particulier, mais j'ai quand même sorti quelques exemples. À titre d'exemple, un orthophoniste qui pourra maintenant diagnostiquer un trouble de langage à un étudiant au cégep, ce qui pourrait lui permettre de demander directement certaines allocations dans le programme d'aide financière aux études, à titre d'exemple, sans devoir consulter un médecin généraliste ou spécialiste. Aujourd'hui, même s'il avait une telle évaluation d'un orthophoniste, pour avoir accès à un programme d'aide, parce que ce n'était pas considéré cliniquement comme un diagnostic, il ne pouvait pas avoir accès sans passer par une confirmation d'un médecin. Cette étape-là n'est plus nécessaire, parce que l'évaluation d'orthophoniste sera maintenant considérée comme un diagnostic.

Une infirmière clinicienne, maintenant, je vous le disais, les IPS peuvent le faire, mais les infirmières cliniciennes pourront maintenant, en santé mentale, diagnostiquer un trouble mental et faire les suivis du patient, évaluer sa capacité de retour au travail, à titre d'exemple, soit pour fins de retour au travail, soit pour fins d'assurance. Donc, les infirmières praticiennes spécialisées avaient déjà la capacité de le faire, les infirmières cliniciennes pourront maintenant le faire.

Une conseillère en orientation pourra aussi diagnostiquer un jeune du secondaire, à titre d'exemple, qui a un trouble de l'anxiété, ce qui pourrait lui permettre d'accéder à des accommodements pour sa réussite scolaire sans devoir consulter un médecin parce que c'est maintenant considéré comme un diagnostic. Donc, vous voyez, dans cinq professionnels de la santé mentale, ou adjacent, on permet de faire de telles choses.

Donc, on va aussi permettre à l'ensemble des professionnels de se constituer en OBNL, en... en organisme sans but lucratif, pardon... à but non lucratif, plutôt, ce qui était déjà possible pour les avocats et les notaires. Donc, on peut penser à des vétérinaires, à des gens... à des hygiénistes dentaires, des gens qui voudraient pouvoir exercer en OBNL ne pouvaient pas le faire, à part les médecins... à part les avocats et les notaires. Donc, on va donner à l'ensemble du système professionnel la capacité de le faire, et ça pourrait donner, donc, plus de services aux citoyens.

Donc, écoutez, ce sont quelques... je dirais, quelques éléments qui sont mis en lumière dans ce projet de loi là. Ce qu'on voulait vous illustrer, c'est l'impact, là, qu'il pourrait y avoir dans la vie des citoyens. Naturellement, il y a d'autres... il y a d'autres éléments, dans le projet de loi, qui servent aussi à l'allègement du système professionnel et à un meilleur fonctionnement des ordres professionnels, mais j'ai voulu mettre en lumière tout ça. Et, comme je le mentionnais, pour nous, là, le travail se poursuit. Ce n'est pas la fin de l'histoire, c'est plutôt le début de l'histoire, et on va continuer à pouvoir moderniser le système de professionnels et d'offrir un... le meilleur service possible aux citoyens.

Comme j'ai travaillé beaucoup avec mon collègue dans ce dossier-là, je vais lui laisser quand même vous adresser la parole quelques instants pour mettre en lumière, un peu, le travail qui a été fait.

M. Allaire : Merci. Merci, Sonia. Je pense que vous êtes à même de voir à quel point le projet de loi qui est déposé aujourd'hui va avoir de l'impact, de toute évidence. Puis je pense même qu'on a peut-être réussi à vous surprendre un petit peu, comme si vous ne nous aviez pas vus venir, je vais le dire comme ça, dans mes mots. Mais, comme vous voyez, c'est... c'est plus que significatif. Je pense que, dès le jour un qu'on a commencé les consultations, il y a plus d'un an, on a été quand même très clairs avec l'ensemble des groupes qu'on a rencontrés, l'ensemble des ordres professionnels, à quel point notre souhait, notre vision, celui de la présidente du Conseil du trésor, était de contribuer au plan santé. Ça fait que ce qui est déposé aujourd'hui, je pense que, de toute évidence, on maximise les compétences professionnelles dans le but de maximiser les services à l'ensemble des Québécois. Ça fait que je pense qu'on ne peut que se réjouir de cette étape importante, qui est une première étape de peut-être deux, peut-être trois autres étapes à venir, on verra.

Mais, une fois ça dit, je pense qu'il faut saluer le travail qui a été fait, le travail de l'ensemble de l'équipe et de la présidente du Conseil du trésor. Vous voyez Andréanne, qui est ici avec nous, qui nous a beaucoup aidés dans tout le travail. Je vois Mme Derome, la présidente de l'office. Il y a le CIQ aussi qui nous a aidés. Ça a été vraiment un beau travail d'équipe, avec les 46 ordres, naturellement, qu'on a pris le soin de consulter et qui, dès le début, ont embarqué, là, dans ce processus de modernisation là, qui nous amène, aujourd'hui, à déposer ce projet de loi avec une belle fierté parce qu'on sait pertinemment que ça va avoir un réel impact sur les services.

Je termine en disant que j'invite, en fait, l'ensemble de la... de la population, pendant l'été, à en prendre connaissance, de ce projet de loi là, et de nous revenir avec des commentaires, parce qu'on va revenir à l'automne, puis on va commencer les travaux puis qu'on va se mettre au travail, là, pour étudier ce projet de loi là. Mais on est... on est ouverts, naturellement. Un projet de loi, c'est toujours perfectible, mais on sera au rendez-vous, là, pour, naturellement, l'améliorer, au besoin. Alors, merci, tout le monde.

La Modératrice : Merci à vous deux. Merci. On va débuter, maintenant, la période des questions. Merci de vous limiter à une question et une sous-question par journaliste. Et on va commencer avec Caroline Plante, de LaPresse canadienne.

Journaliste : Bonjour. Moi, j'ai quand même quelques questions, mais je vais essayer de me limiter. Au plus fort de la pandémie, là, on se rappelle, vous aviez permis, par exemple, à des hygiénistes dentaires, à des paramédics de vacciner.

Mme LeBel : ...ça va se poursuivre.

Journaliste : Est-ce qu'on est là-dedans aujourd'hui? Est-ce qu'on va jusqu'à... Est-ce qu'on va loin comme ça?

Mme LeBel :  Aujourd'hui, non. Aujourd'hui, on n'est pas là-dedans. Aujourd'hui, on a ciblé les pharmaciens. On est venus... On a procédé avec ce qui était, je vous dirais, les gains les plus rapides, les consensus qu'on a réussi à établir. Parce que vous comprendrez qu'à chaque fois qu'on obtient... qu'on attribue à un professionnel une... un champ de pratique ou une capacité de pratique différente, bien, il faut voir avec les autres professionnels concernés, et il faut avancer toujours avec prudence parce que la protection du public demeure la priorité.

On a quand même inséré, dans le projet de loi, des possibilités de mettre à contribution... je n'en ai pas parlé particulièrement, mais, dans le projet de loi, on a inséré la possibilité de faire... de mettre à contribution certains professionnels dans des cas de figure particuliers. Donc, il pourrait y arriver, sans avoir à déclencher une urgence sanitaire, où on devrait se dire : Bien, dans un cas X, il y a une éclosion extraordinaire dans une région, là on va parler, naturellement, de santé publique mais on pourrait parler de besoins supplémentaires en vétérinaires, où il y a des professionnels capables de vacciner des animaux ou de vacciner des êtres humains, quand on parle d'éclosions, oui, on va être capables, par... je ne me souviens plus si c'est un arrêté, mais par action, là, de la présidente du Conseil du trésor, sur... pas «du Conseil du trésor», la... Là, je fais une confusion des genres, c'est parce que ça adonne que c'est moi, mais, plutôt, la ministre responsable des Lois professionnelles, de pouvoir autoriser, de façon particulière ou temporairement, certaines personnes.

Mais, pour rendre ça plus pérein, disons qu'on continue les travaux, les discussions se poursuivent. Puis c'est pour ça que je voulais dire que ceci, ce n'est pas une fin en soi, là. Il faut prendre acte de ce qui a... des avancées qui sont faites, mais, oui, on continue les travaux. Mon collègue l'a dit, on a l'ambition d'en déposer au moins un second, si ce n'est pas un troisième, on verra à quelle... à quelle fréquence on est capables d'obtenir des consensus. Et quand on a suffisamment de matière pour déposer un projet de loi, on va continuer à le faire, là. On n'attendra pas d'avoir convaincu l'ensemble des acteurs dans tous les cas de figure.

Donc, ici, pour répondre à la question, non, pas de façon pérenne, mais oui, la possibilité existe. Je vais penser aussi... on parle souvent de la santé, mais ça peut être des ingénieurs forestiers. Quand il y a les feux de forêt, on peut aller voir certains professionnels qui gravitent autour de ça pour voir est-ce qu'on peut leur donner des compétences particulières pour venir aider. On peut parler du Grand Nord s'il manque de... pénurie, avoir des permis temporaires restreints, des choses comme ça. Donc, il y a une panoplie de permis différents et d'agilités. J'ai mis en lumière le... la nouveauté qui, quant à moi, est la plus percutante parce qu'on dit souvent on se passe de professionnels qui arrivent de l'étranger ou de professionnels à la retraite qui voudraient revenir, donc c'est peut-être celui qui est le plus parlant, mais il y a une panoplie de permis et d'autorisations plus ou moins temporaires, avec plus ou moins de situations d'urgence, qui peuvent donner beaucoup plus d'agilité à tous les ordres professionnels.

Journaliste : Est-ce que tout ce beau monde là, qui va avoir plus de pouvoir, va... Est-ce qu'on peut s'attendre à ce qu'ils vont vouloir... à ce qu'ils veuillent être mieux rémunérés? Alors, est-ce que le projet de loi...

Mme LeBel : Bien, c'est certain que je m'attends, et là c'est la présidente du Conseil du trésor qui parle...

Journaliste : C'est ça. Est-ce que le projet de loi s'accompagne d'une enveloppe pour...

Mme LeBel : Je m'attends à ce que ça s'accompagne de discussions. Et on va faire les discussions dans les lieux appropriés.

Journaliste : O.K., donc ça ouvre des... ça ouvre des discussions avec les syndicats?

Mme LeBel : Ça ouvre certainement une discussion. Ça ouvre certainement une discussion, oui.

Journaliste : Que vous n'avez pas prévu de monter encore, là?

Mme LeBel : Bien, c'est parce que je vais faire les discussions. Vous comprenez, là, je vais mettre mon chapeau de négo, hein? On va faire les discussions dans les lieux appropriés. Mais c'est certain qu'on est très conscients que le fait d'élargir les pouvoirs de certains professionnels va nécessairement ouvrir certaines discussions sur la rémunération. Mais je vais faire les discussions avant de présumer la conclusion.

Journaliste : On entend souvent aussi qu'on est dans un contexte de rareté de main-d'œuvre. Est-ce qu'on peut penser que ces gens-là sont déjà surchargés?

Mme LeBel : Bien, écoutez, on ouvre la première ligne. C'est des gens qui... il y a... Dans certains domaines, il y a des gens qui sont peut-être plus surchargés de façon pointue que d'autres, donc on ouvre la première ligne. Ça ne donne pas l'obligation à un professionnel de le faire, là, on s'entend, mais ça nous donne la possibilité et l'agilité de pouvoir mieux ouvrir. Puis on fait un parallèle avec les... Je n'entrerai pas dans la négociation parce que je veux vraiment mettre l'accent sur le projet de loi, mais on fait un parallèle avec les médecins de famille, on fait un parallèle avec l'ouverture de la prise en charge de groupes, on fait un parallèle souvent en disant : Le bon professionnel au bon endroit. Donc, quand on est capables de dégager les salles d'urgence, parce que je ne suis pas là à attendre 12 heures avec mon enfant, que je le sais qu'elle fait... qu'elle fait une otite, là, je le sais, je la connais, bien, je suis capable d'aller chercher mon antibiotique. Bien, le pharmacien pourra potentiellement... on va faire les travaux sur les maladies courantes, pourrait potentiellement le faire, bien, nécessairement on vient de dégager l'urgence ou un rendez-vous médical pour le faire, puis on vient faciliter. Donc, nécessairement, ça va devenir des vases communicants où l'impact va se faire sentir sur les autres professionnels. Puis je pense que c'est plus... c'est plus une question de mieux répartir, je dirais, le travail.

La Modératrice : Patrick Bellerose, Journal de Québec.

Journaliste : Oui, bonjour. Bien, justement dans la même veine, on a calculé, là, plusieurs fois, ces derniers mois, là, combien de plages de rendez-vous ça va libérer avec différentes mesures. Êtes-vous en mesure d'évaluer grosso modo combien de plages de rendez-vous on pourrait libérer avec ces nouvelles mesures là, avec lesdits nouveaux pouvoirs qui sont accordés, par exemple, aux pharmaciens?

Mme LeBel : Bien, je n'ai pas fait le calcul. Honnêtement, je n'ai pas fait le calcul. On doit faire des travaux de réglementation avec les pharmaciens, donc c'est pour ça qu'on n'a pas fait le calcul encore. Je vous disais que les maladies courantes, on ne les a pas définies dans le projet de loi parce qu'à chaque fois qu'on veut ajouter une maladie courante, il faut commencer à aller en commission parlementaire, ça devient contre-productif. Donc, on fera la liste rapidement, mais on va le faire par réglementation, ça va suivre. Donc, c'est certain qu'à partir de ce moment-là, quand on aura la liste des maladies courantes qui apparaîtront dans le premier règlement, on pourra en faire le calcul. Mais c'est certain qu'il va y avoir, soit... je dirais, soit le bénéfice de libérer des rendez-vous de médecins, mais certainement en ajouter aussi pour les gens, parce que ce seront certains rendez-vous, pour les maladies courantes, qui pourront être pris avec un pharmacien. Permettez-moi de rêver, là. On pourrait avoir dans le GAP une section rendez-vous pharmaciens pour les maladies courantes, mais on pourra... on va continuer les discussions. Mais nécessairement, même si ce n'est pas la fin de l'histoire, on vient se donner les... la capacité de le faire.

Journaliste : Prenez l'exemple des infections urinaires, là, qui est comme l'exemple typique, là, de choses faciles que les femmes connaissent.

Mme LeBel : C'est plus évident, disons, comme maladie courante.

Journaliste : Pardon?

Mme LeBel : C'est une évidence.

Journaliste : Exactement. Qu'est-ce qui fait que ça a été si long à régler, ce pouvoir-là, à accorder aux pharmaciens, alors que tout le monde dit depuis des années : Bien, écoutez, c'est... c'est évident, c'est facile, ça devrait se faire? Est-ce que c'est le Collège des médecins ou la FMOQ qui bloquait?

Mme LeBel : Bien, c'est un... c'est un long processus, hein? C'est un long processus. Puis je pense qu'il faut qu'on... il faut... il faut remercier le Collège des médecins. Depuis que moi, j'ai eu les... j'étais la... j'ai eu la responsabilité des ordres professionnels, de 2018 à 2020, quand j'étais à la Justice, et je viens de récupérer, en 2022... et c'est un long processus, et les pharmaciens ont... pas «les pharmaciens», pardon, les médecins ont ouvert, ont ouvert sur les IPS, ont ouvert sur la capacité de diagnostic. Donc, je pense que les médecins sont, on doit le souligner, rendus à la même place que nous. Mais on parle de protection du public, donc ce qui peut sembler des évidences aujourd'hui, après avoir fait les travaux puis avoir consulté tout le monde, nous demande et nous commande d'agir avec prudence. Parce que c'est ça, la finalité du système professionnel. Ce n'est pas... Le système professionnel, ce n'est pas pour empêcher... nous empêcher de tourner en rond, est là pour protéger le public puis s'assurer que les professionnels, qui, comme... qui posent des actes, que ce soit en santé ou ailleurs, le font avec la pleine capacité de le faire. Bien, je pense qu'il faut saluer ça. On a ouvert avec les IPS, là on ouvre avec les infirmières cliniciennes, on ouvre le diagnostic. Et le diagnostic est quand même au cœur, hein, au cœur de la... de la... de ce que le médecin fait, le diagnostic, donc il faut saluer l'ouverture du collège des médecins.

On doit continuer les travaux, il y a souvent plusieurs ordres professionnels qui gravitent autour d'un même sujet, donc on va continuer les travaux. Les pharmaciens, ça s'est fait à... en quelques étapes, hein? On a leur a donné, a priori, la capacité de prolonger des ordonnances, là on fait un pas de plus, on leur donne la capacité de prescrire dans certains domaines. Donc, je pense qu'il faut saluer l'évolution. Puis, pour moi, chaque étape est une étape sur laquelle on va construire la prochaine.

Journaliste : Merci.

La Modératrice : Marie-Josée Paquette-Comeau, Radio-Canada.

Journaliste : Oui. Par rapport au permis restrictif, est-ce que c'est une façon de contrer un peu la pénurie de main-d'oeuvre? En donnant, par exemple, un permis à ces... à ces travailleurs, aux gens qui ont été formés à l'étranger, qui n'ont pas nécessairement la reconnaissance ici, est-ce que c'est une façon de contrer ça?

Mme LeBel : Bien, est-ce que ça va avoir un effet potentiel sur la pénurie de main-d'oeuvre? La réponse, c'est potentiellement oui. Parce qu'on a souvent entendu parler — et les médias en ont fait beaucoup de cas, et avec... à bon droit — de gens qui ont des formations à l'étranger, dans plusieurs domaines, on entend souvent la médecine ou le médecin ou l'infirmière, mais il y en a d'autres professionnels qui peuvent contribuer à la société québécoise et qui, pour toutes sortes de raisons, n'ont soit pas le temps, la capacité, peu importe, d'aller faire les démarches qui sont exigées présentement pour avoir le plein permis, alors qu'ils ont oeuvré dans une partie de leur domaine. Tu sais, si ça prend, je ne sais pas, moi... Bon, ce n'est peut-être pas le bon exemple, mais je donne comme exemple aujourd'hui un avocat qui voudrait s'installer au Québec et venir travailler en droit criminel, alors que le droit criminel est partout... et là, vous allez dire : Bien, elle retourne dans ses souliers, c'est plus facile parce que je le connais, le droit criminel est le même, là, c'est la common law partout au Canada, la différence au Québec, c'est le droit civil, et qui voudrait venir... je ne parle pas des permis exceptionnels pour venir faire une cause, mais voudrait venir s'installer au Québec et agir comme avocat, présentement, il est obligé d'aller faire toute sa formation en droit civil, qu'il n'a jamais eu besoin de faire dans le reste du Canada, parce c'est notre spécificité, s'il veut être capable... mais même s'il promet, jure et... et jure, dur comme fer, qu'il va n'exercer qu'en droit criminel ou en common law, à titre d'exemple. Aujourd'hui, avec ça, on donne la possibilité à ces avocats-là... bon, vous allez dire : Ce n'est peut-être pas les plus grands contributeurs, là, je fais une blague, mais vous comprenez ce que je veux dire, c'est parce que pour moi, c'était facile de l'illustrer.

Donc, ça permet à ces gens-là peut-être de vouloir... de dire : Bien, je vais venir m'installer maintenant au Québec parce que je vais être capable d'exercer dans mon domaine. Et oui, dans notre imaginaire, on examine... on a plus d'exemples en santé, mais je veux qu'on... je veux qu'on comprenne que c'est pour l'ensemble des ordres professionnels. Donc, ça peut être intéressant, là, dans d'autres domaines où on a besoin de gens. Des ingénieurs, on en a besoin, on a mis en place des programmes de formation, d'accès, avec mon collègue au Travail, entre autres. On a besoin d'ingénieurs, on a besoin de ces gens-là dans les technologies, donc peut-être que ça pourrait leur donner le goût de venir exercer au Québec, sans... en comprenant qu'ils peuvent le faire dans leur domaine de spécialité, là.

Journaliste : Puis, par rapport aux diagnostics donnés aux cinq professions, est-ce qu'il y a des enjeux d'uniformisation, par exemple? Parce qu'en ce moment ils peuvent faire des évaluations mais ce n'est pas reconnu comme un diagnostic. Est-ce qu'il peut y avoir des enjeux entre les professions parce que ce n'est pas toutes les mêmes façons d'évaluer? Est-ce que ça, ça a été...

Mme LeBel : Non, non. Parce que ce qu'on fait, c'est qu'à partir du moment où ils ont la... le terme «compétence» est le bon, hein, où ils ont la capacité, si on veut, je vais le dire comme ça, parce que, des fois, les termes techniques sont importants, qu'ils ont la capacité de faire une évaluation et que cette... et que c'est reconnu dans leur profession, pour les cinq que j'ai nommées, on leur donne... on va... Dans le fond, on reconnaît l'évaluation actuelle comme étant un diagnostic, et on fait confiance à leur jugement clinique, leur jugement professionnel pour faire une telle évaluation, qui va maintenant devenir un diagnostic. Disons que c'était une évaluation qui était de la nature d'un diagnostic, déjà, mais elle n'avait pas la qualité d'être considérée comme un diagnostic aux fins des programmes d'aide, aux fins des assurances privées, à titre d'exemple, ou aux fins de l'accès à certains soins et services. Je veux juste répéter qu'il va... Ils n'ont toujours pas la capacité de prescrire, pour l'instant, dans ce projet de loi là, mais les discussions se... se poursuivent.

La Modératrice : Fanny Lévesque, La Presse.

Journaliste : Juste pour continuer sur... mon Dieu!, sur ce... sur ce volet-là, et je l'ai lu rapidement, le projet de loi, mais il n'y a pas une partie où il y a une formation qui est... qui est demandée pour tout le monde?

Mme LeBel : Ah! ça va dépendre de d'autres... C'est parce qu'ils ont... ils ont une évaluation et, des fois, ils ont une particularité de formation particulière. C'est... Exemple, ce n'est pas nécessairement tous les conseillers en orientation qui ont telle formation. Donc, on veut... Donc, c'est précisé...

Journaliste : Il faut qu'ils se mettent à niveau, là, quand même?

Mme LeBel : Oui, c'est... Bien, pas nécessairement. Il y en a qui l'ont déjà, la formation. Donc, s'ils l'ont déjà, ils vont avoir la capacité, dans cette formation-là, s'ils veulent se mettre à niveau, ils pourront le faire.

Mais je vais vous donner un exemple, là, parce que là, on rentre dans le très pointu, donc je veux vous donner la bonne réponse, là. Je vais aller dans le diagnostic, là, en santé mentale. Désolée, il y en a, il y en a, il y en a, du stock. Bon, troubles mentaux. On avait... Bon. Les troubles mentaux, les psychologues. Habituellement, je vais... Dominique, si je dis quelque chose qui est faux, parce que je ne veux vraiment pas induire en erreur, vous, vous avez la permission de hurler et de m'arrêter. Non, faites-moi signe. Psychologues, troubles mentaux, ils pourront... tous les psychologues pourront faire des diagnostics en troubles mentaux. Mais, quand on parle des troubles neuropsychologiques, ça prendra un psychologue qui a une formation particulière dans ces évaluations-là. Donc, s'il a déjà la formation particulière dans ces évaluations-là, il pourra la faire, mais tous les psychologues peuvent faire celles en troubles mentaux. Donc, c'est juste pour préciser que certains psychologues ont des formations dans des domaines particuliers, donc on leur accorde une capacité diagnostic dans un domaine particulier. Ça va jusque là. Par contre, ça n'empêche pas un psychologue d'aller chercher cette formation-là pour être capable maintenant, mais... de faire le diagnostic. Mais je dirais que le psychologue ne... qui n'avait pas la formation, ne faisait pas déjà d'évaluation, de toute façon, dans ce domaine-là.

Journaliste : Puis...

Mme LeBel : C'est-tu... Ça répond-tu un peu?

Journaliste : Oui, oui, c'est clair. Puis tantôt, vous avez comme dit, par rapport à la santé mentale aussi, que vous ne forcez pas personne à... par exemple, une infirmière clinicienne à poser des diagnostics, là. Donc, il n'y a pas d'obligation. Comment un patient qui arriverait, qui voit une infirmière, lui, il va peut-être s'attendre à ce qu'il ait son diagnostic de...

Mme LeBel : Non, mais je pensais... je parlais aux pharmaciens d'offrir certains services. Je parlais de surcharger les gens. À un moment donné, il faut faire une différence entre la capacité d'un professionnel d'exercer et le milieu dans lequel il va exercer, les conditions, et ce qu'on va lui demander d'exercer dans ces conditions de travail ou le milieu. Donc, il peut y arriver qu'en milieu hospitalier, si l'infirmière a cette capacité-là et qu'elle est dans le domaine où c'est pertinent de le faire, qu'elle ait, dans sa... dans ses demandes, la condition de le faire, là. Mais, tu sais,  un professionnel demeure... demeure un professionnel, là. Donc, il peut... s'il n'a pas la... s'il pense qu'il est trop surchargé pour faire une évaluation qui est valable, il ne la fera pas, là. C'est un professionnel.

Journaliste : Juste une précision sur les pharmaciens, pour que, les gens, ce soit clair, là. Si ma prescription vient à échéance ou... c'est vraiment le renouvellement d'ordonnance, vraiment.

Mme LeBel : Oui, sauf pour les maladies courantes.

Journaliste : Oui, c'est ça. Mais donc moi, je suis suivie pour du diabète ou ce que tu voudras, mais, si j'ai... mon papier vient à échéance, est-ce qu'il peut le renouveler?

Mme LeBel : Oui, oui.

Journaliste : O.K. mais il ne peut pas...

Journaliste : ...envoyer le fax puis te charger 5 $?

Mme LeBel : Voilà. Il peut le renouveler lui-même pour 12 mois. Maintenant, ce qu'il peut faire c'est... je prends un exemple, une ordonnance qui est de trois mois, il ne pouvait pas la renouveler pour plus que trois mois. Maintenant, il peut, en exerçant son jugement clinique. Il n'y a pas de... Il n'y a pas de... il n'y a pas de limite au renouvellement. Il pourra la renouveler pour un an, à titre par exemple.

Journaliste : Donc, moi, je n'ai pas... je ne suis plus obligée d'aller voir mon médecin pour renouveler ma prescription. Je peux directement aller au pharmacien?

Mme LeBel : Non. Mais le pharmacien pourrait décider et juger qu'il ne veut pas le faire et qu'il vous envoie revoir votre médecin, là.

Journaliste : C'est ça. OK.

Mme LeBel : Donc, c'est pour ça que je dis : un professionnel demeure un professionnel. Donc, ce n'est pas parce qu'il a la capacité de renouveler votre ordonnance, qu'il, à titre de professionnel, aura l'obligation de le faire, s'il juge qu'il est mieux pour vous d'aller revoir le médecin. Donc, c'est un peu ça que je voulais préciser, là.

Journaliste : Je vais me permettre une question de précision là-dessus.

Mme LeBel : Êtes-vous en autorité de poser des questions? C'est une blague!

Journaliste : Oui, je pense que je me donne le droit de poser une question, si vous le voulez bien.

Mme LeBel : C'est une blague.

Journaliste : Parce qu'avant... bien, en ce moment, on peut renouveler pour la même période, donc trois mois-trois mois. Là, le pharmacien va pouvoir renouveler pour le temps qu'il veut, par exemple, un an. Mais au-delà de cette période-là, il faudra que le patient retourne voir le médecin?

Mme LeBel : Théoriquement, il peut renouveler encore, mais c'est le jugement clinique du pharmacien. Il n'y a pas de limite en termes de durée et du nombre de fois, mais ça va être le jugement clinique du pharmacien. Donc, il faut bien comprendre qu'il n'a pas l'obligation, là. Je ne veux pas que les gens partent puis disent : Tu as l'obligation de renouveler ma prescription. Ça demeure un professionnel de la santé, il a un jugement à opérer et, s'il décide qu'après une fois, bien là, il préfère que vous alliez voir votre médecin, il a l'autorité de vous dire : Non, je ne le fais pas, là.

Journaliste : Donc, techniquement, une personne dont la situation, l'état de santé demeure stable, pourrait ne jamais voir de médecin et renouveler sa prescription?

Mme LeBel : Théoriquement, théoriquement. Quand il est dans un cas diagnostiqué et une situation stable, théoriquement. Mais on se comprend que le pharmacien aura un jugement clinique à exercer, là, mais il n'a pas de limite dans le projet de loi, je vais le dire comme ça.

La Modératrice : Laurence Royer, Noovo Info.

Journaliste : Qu'est-ce qui empêche, en ce moment, les spécialistes en santé mentale de pouvoir prescrire?

Mme LeBel : Parce que ce n'est pas prévu dans leur champ de pratique. Dans leur loi, qui les... constitutive, ça parle... on parle d'une évaluation.

Journaliste : O.K. Mais quand vous dites que c'est possible à plus long terme que ça arrive?

Mme LeBel : C'est parce qu'il va falloir... Ce que je veux dire, c'est qu'on continue les travaux, on verra où ça va nous mener, mais présentement, ce n'est pas prévu dans leur capacité, dans leur champ de pratique, dans leur loi, là, dans leur ordre professionnel. Maintenant, on va continuer les discussions pour voir où est-ce que ça va nous mener, éventuellement. Mais présentement, dans ce projet de loi, ils peuvent faire un diagnostic, mais ils n'ont pas la capacité de prescrire.

Journaliste : Mais là, ça amènerait des changements au niveau de l'ordre professionnel, par exemple, ou de la formation?

Mme LeBel : Bien, ça va... ça va amener un nouveau projet de loi, le cas échéant.

Journaliste : O.K. Merci.

Journaliste : ...demande de précision.

La Modératrice : Oui, allez...

Mme LeBel : Parce qu'on vient changer certaines lois professionnelles aussi là-dedans, là, pour les professionnels concernés, là.

Journaliste : Je vous ramène aux pharmaciens, demande de précision. Parce qu'on parle beaucoup des infections urinaires, donc je voulais juste être sûre de bien comprendre. Donc là, actuellement, le pharmacien peut prescrire, dans le cas d'infection urinaire, puis il y a des conditions : si un médicament a été prescrit au cours des cinq dernières années, lorsque ce problème de santé a fait l'objet d'au plus un traitement au cours des six derniers mois, etc. Donc là, est-ce que...

Mme LeBel : Oui, oui, bien, il y a déjà eu comme un diagnostic dans l'air, là, comme les préconditions.

Journaliste : C'est ça. Donc, est-ce que je comprends que, dans le fond, là, si le projet de loi est adopté, toutes les conditions tombent, puis il va pouvoir prescrire?

Mme LeBel : C'est la première fois que vous en avez une de votre vie, ou bien... bien, peut-être pas la première fois, parce qu'il faut savoir. Bien, mettons, là, c'est évident, là, puis vous allez voir le pharmacien : C'est ça que j'ai, il n'aura pas à vérifier toutes ces conditions-là avant de vous prescrire quoi que ce soit.

Journaliste : Donc, pas du tout besoin d'aller voir le médecin?

Mme LeBel : Non.

Journaliste : Bon, O.K., parfait. Je comprends. Merci.

La Modératrice : On va y aller pour les questions en anglais. On va commencer avec Franca Mignatta... Mignacca, pardon, Global.

Journaliste : Good afternoon.

Mme LeBel : Good afternoon.

Journaliste : When it comes to this new ability or this extended ability for pharmacists to be able to prescribe certain medications, to be able to take on other roles, what kind of an impact do you think this will have on Québec patients?

Mme LeBel : Well, the goal in doing that, it's certainly to give them more access or... and facilitate the access. I mean, we have now a lot of conditions… I would say «maladies», a lot of the conditions that we know, we know our body, we know what we have, but right now, if we want to have the medication for that and... Et là je viens de... je ne suis pas capable de traduire «infection urinaire».

Des voix : ...

Mme LeBel : Like he said, urinary infection, as an example, I mean, you have to have a prescription to have the appropriate medication to solve the problem. And I can think about a lot of common... common conditions that, everyday, especially moms, we know about our kids, and that we have to either go to the emergency or hope that we are going to get to see our doctor in time and not... not miss a lot of work waiting in the emergency room or trying to have a «sans rendez-vous» in a clinic to make sure that we have the... J'allais dire l'antibiotique à la banane, là, que tout le monde connaît, qui... that we have to wait for a doctor for that. And now this, the pharmacist will be able to do it directly. So, I think it's going to change a lot of things for a lot of people in our day to day... in the day to day.

Journaliste : And I'd like to ask you as well about this new permit that you're putting in place. I understand that it's for all kinds of sectors, really. You mentioned engineering. But when it comes to the health care sector, what kind of problem are you trying to solve with this?

Mme LeBel : Well, during the... the pandemic, we had... we had the possibility to extend the number of people that could do vaccinations, as an example, even if they were not originally allowed to do it by their... «leur loi professionnelle», their professional law. So, «bien», we were able to do it because we were in a situation of a health emergency that was officially declared by the… «le ministère de la Santé... le ministre de la Santé.» Now, for example, we have, let's say, a nurse that went into retirement, and, like, 4 or 5 years later, says : OK, I would like to go help in the vaccination centers, I would like to go... to come back, and the last ten years of my... of my professional life, I was given... I was administrating vaccines in vaccination center for all sorts of vaccines, it doesn't' have to be COVID exactly, and she wants to come back. Right now, because of the delay that she had in between the moment that she left and the moment she wants to come back, she could be… she could be obliged to make sure that all the boxes are checked in her permit of... as a nurse's, and not only vaccination, everything that you can imagine that we verify before giving «un permis d'exercice» to a nurse, she would have to demonstrate that she still has this capacity or to do a «formation d'appoint», another... another… to go to school or to be able to update her formation to be able to do it. Right now, if we... of course, we'll verify if she can… she can still give vaccines, but in my example, she does, but we will be able to give her a permit that is only to administer vaccines. «Donc», she could… she will not be able to go work in other parts of the health sector, but she will be able to give a hand in this sector as giving vaccines. So, you can imagine that it could apply to a lot of… a lot of professionals or a lot of examples, but the vaccination is the one that comes to mind because during the pandemic we had to allow... «les gens à la retraite», «des gens»… people that came out of retirement, we gave them permission to administer vaccines. But, if we were… if we were in a normal situation like we are right now, we're back in a normal situation, we're not allowed to do it by the… by their law.

La Modératrice : Cathy Senay, CBC.

Journaliste : For… To have like five professionals being able to diagnose mental health disorders, so, to have this... to be able to…

Mme LeBel : Diagnostic.

Journaliste : Yes, exactly, what will this change for people at home in their day to day lives?

Mme LeBel : «Bien», it will facilitate their... it will facilitate their life, because right now, I mean, if you have an evaluation «par un conseiller en orientation» or by a «neuropsychologue, à titre d'exemple», that your child has some kind of «TDAH», OK, right now, I mean, if you want to have medication, you still have to see a doctor. But, if you want to have access to a program at school, or insurance, or… that demands that you have a diagnostic, you have to go see a doctor even if you have an evaluation. So, we're going to, I mean, abolish one step, so there will be… there was… there will be a direct link from the diagnostic from this professional to the access to a program, insurance or some kind of treatment.

Journaliste : I'll ask a question in French just for everybody, and then I'll ask my question in English.

La Fédération québécoise des municipalités du Québec vient d'envoyer un communiqué de presse. Ils sont d'accord avec le projet de loi n° 67, en général, mais ce qu'ils disent, c'est : Nous ne sommes pas des citoyens de deuxième zone. C'est-à-dire que leur grande crainte, eux, ce sont les coupures de services, la réduction des services de santé dans plusieurs régions du Québec, avec ce qui s'est passé la semaine dernière. Donc là...

Mme LeBel : Ah! mon Dieu! Là, on fait un... Non, non, non. Je...

Journaliste : Ce n'est pas la même chose?

Mme LeBel : Non.

Mme LeBel : Ce que vous faites, ce n'est pas dans le court terme, Mme LeBel.

Mme LeBel : Bien non, bien non. Je m'excuse, là, puis avec beaucoup de respect pour... c'est la FMQ, c'est ça?

Journaliste : La FMQ, oui.

Mme LeBel : Avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de respect pour la FMQ...

Journaliste : La FQM.

Mme LeBel : ...ce n'est pas une question de remplacer des médecins par des pharmaciens ou par des... d'autres professionnels. C'est une question d'ouvrir la première ligne et donner plus d'accès. Si la FMQ me dit que de... qu'ils insistent pour aller voir un médecin en cas d'infection urinaire et de se priver du pharmacien, on n'est pas à la même place, là. Là, on vient ouvrir la capacité, ouvrir l'accès. Et moi, peu importe où j'habite au Québec, ça va faire mon affaire de ne pas aller me prendre du temps de voir un médecin pour des maladies courantes. Donc, il faut faire la part des choses.

Donc, il faut comprendre qu'on vient donner des outils, on vient ouvrir l'accès. Et on l'a fait en 2018-2020 avec les IPS, on l'a fait, vous vous souviendrez, avec les hygiénistes dentaires, c'était moi qui étais là, où on a donné plus d'autonomie aux hygiénistes dentaires pour... par rapport aux dentistes. Donc, on continue cette démarche-là. Mais on n'est pas du tout dans ce paradigme-là, de dire : Parce qu'on manque de médecins, on va aller... Ça fait depuis le début qu'on dit qu'on doit ouvrir la première ligne, donner plus de possibilités et donner le bon professionnel au bon moment pour la bonne condition. Et je vais parler pour les pharmaciens parce, que c'est eux qui font l'objet du projet de loi, et quand on en aura un prochain, on parlera des prochains exemples, c'est très certainement une avancée non seulement pour le Québec, mais pour l'ensemble des régions du Québec aussi, où on a tous un pharmacien et on fait tous... on fait tous face, dans notre quotidien, à certaines maladies courantes, qui, malheureusement, présentement, demandent de passer par un bureau de médecin ou par l'urgence pour obtenir quelque chose.

Journaliste : So, in English...

Mme LeBel : You want me to repeat all that in English?

Journaliste : Well, I want to specify. There are tensions, right now, with GPs, access through the GAP, there are tensions, in different regions, for services that can be cut. Your Bill 67, this is not a solution in short term, like, the work will be… will be starting just in the fall.

Mme LeBel : This will help, certainly. But a doctor will still be a doctor, and there are… there are certain conditions where a doctor will be what we need to see. So, we have to make sure, with my colleague, that we give access to a doctor when it's necessary to see a doctor. But, when you have certain conditions, when you can see a pharmacist because you know what you have, and I'm going back to «l'infection urinaire»… urinary infection?

Des voix : Urinary tract infection.

Mme LeBel : …tract infection, I mean, I think that everybody… everybody wins by not having to go in a doctor's office or emergency room to have a prescription for something that you know that you have, that you know what it feels like, and you know what you need. So, I mean, even if we were not in difficulty with doctors, I would say that it would be a gain, for the citizen, not to have to take an appointment or to go to an emergency room, and to… just to go to your pharmacist to have a prescription for something as simple as what we're going to establish in the «réglementation». Thank you.

La Modératrice : Phil Authier, Montreal Gazette.

Journaliste : And, just to follow up on that, and that would apply, from your list here, also to conjunctivitis or...

Mme LeBel : Those are examples that I gave, because those are examples that are about, I would say, 99.9% sure that they will be in the… «des règlements». But we...

Journaliste : Right. But that's not your only list of possibilities that the pharmacists could diagnose, that list of...

Mme LeBel : No, no, no. This is something that I wanted to put forward to illustrate the type… the type of conditions that would be listed. But we still have to make that list «dans la réglementation». But those are the ones that I'm sure that they would be there. But, hopefully, there will be a little bit more than that.

Journaliste : And, just to be clear, when you authorize the supernurses to diagnose a language disorder or a learning disorder and then determine the treatment and the intervention plan, but the final... the other step of prescribing, they're not allowed to do that?

Mme LeBel : They're not allowed to do that, prescribing, the nurses. Hein, les infirmières? non, non.

Journaliste : Beyond the... Because most intervention plans...

Mme LeBel : There's a lot of types of treatments that you could... not prescribe, but follow through with, that doesn't require medication. But with… we talk about medication, they will still have to consult and see a doctor.

Journaliste : OK. I did not know that. And we've heard many, many stories of civil engineers from Morocco driving taxi cabs in Montréal, because they're professionals but their skills are not recognized. Is this actually going to do anything for those people?

Mme LeBel : Yes, there could be, potentially.

Journaliste : Because, as soon as we write these stories about this, I… personally, I will be flooded with emails from people saying : They will not recognize my credentials.

Mme LeBel : Right, potentially, yes. Well, OK, we'll still have to recognize their capacity to do it in the… «mais», the advancement, it's like they won't have to demonstrate or make sure that they have the capacity in all the… «j'allais dire tous les volets d'un permis d'exercice» that an engineer could have in Québec, OK? So, we will have to be able to recognize a specific domain where they could…

Journaliste : What about a lawyer studying who learned the common law in Ontario and wants to move to Québec, do they still have to learn the Civil Code to practice?

Mme LeBel : No, if… according to what we're putting on the table, if they… if they don't want to… «Là», you're talking about somebody who…

Journaliste : Or if they don't want to do civil matters, is that what you mean?

Mme LeBel : But they have to have… they have to have had their permit in Ontario before, though, OK? They have to have a… Il faut, pour ça, puis je vais essayer de le redire en anglais, qu'ils aient obtenu un plein permis, là. Tu ne peux pas aller faire tes études là-bas puis après ça venir dire que tu vas être reconnu sur une partie...

Journaliste : Non, mais un avocat en Ontario va suivre le common law.

Mme LeBel : Mais un avocat de l'Ontario — donc on considère qu'il est avocat, donc qu'il a déjà eu un permis d'exercice reconnu par un ordre professionnel — pourrait potentiellement demander d'être... de venir ici et d'avoir un permis permanent dans un domaine particulier, la common law, et dire : Bien, moi, je ne veux pas faire mon... mes formations d'appoint en droit civil parce que je ne pratiquerai pas en droit civil.

Journaliste : Je ne le pratiquerais pas. O.K.

Mme LeBel : Mais on ne parle pas d'un étudiant. Un étudiant, ce n'est pas pareil. Là, à un moment donné, c'est... Il faudrait... Il faut qu'il ait eu au moins une fois accès à un plein permis dans un endroit reconnu. On se comprend?

Journaliste : Oui. Merci.

Mme LeBel : Donc, c'est pour ça que je parlais du retraité aussi. La retraitée qui revient, elle a déjà eu son plein permis d'accès, faisait ses formations d'appoint, mais a... disons, qui a pratiqué, dans les 10 dernières années, dans un domaine pointu, revient, c'est facile pour elle de démontrer sa compétence dans ce domaine-là, mais c'est plus difficile dans les autres domaines, donc elle pourrait ne pratiquer que dans un domaine pointu. La vaccination est le plus évident.

La Modératrice : Olivia O'Malley, CTV.

Journaliste : So, just to clarify, the qualifications will be based on set… lists set by the Government or by the order that… of profession that they're in?

Mme LeBel : Well, this is still the responsibility of the order, «l'ordre professionnel», to make sure that the person is qualified, and not… Because alleging to be qualified and being qualified, for me, are two things. The major… The major point that we're putting forward right now is like you don't… you have to demonstrate that you're qualified or take the necessary step to be qualified in the… «l'ensemble, là», that… in the totality of the… what we need to get a permit in Québec. Right now, when this is going to be hopefully «adopté», adopted, I mean, you will have to demonstrate that you… you won't have to demonstrate that you're qualified or have your qualification recognized in all the aspects of the permit, just one aspect would be… will be necessarily. That's why we call that «un permis restreint, donc» it means that you have the permit from your order to act but you don't have a full permit as an engineer could have, so... Un ingénieur qui a le plein permis est un ingénieur. Point. L'ingénieur... On pourrait penser qu'un ingénieur avec un permis restreint peut faire dans un domaine particulier. Je parlais des trains d'atterrissage, à titre d'exemple, il n'aurait pas à démontrer qu'il est capable d'oeuvrer sur l'ensemble des composantes de l'avion, à titre d'exemple, ce qui est le cas présentement, si tu veux avoir ton plein permis.

Journaliste : When it comes to the…

Mme LeBel : I'm sorry, I switched and I didn't… didn't realize it.

Journaliste : It's OK. When it comes to the diagnosing a mental… a mental health diagnosis, why not wait until that these five groups can offer a medical treatment? Because do you worry that this could just cause back-ups at doctors if people waiting for medication?

Mme LeBel : No. I'm… I'm going to throw back the question at you : And why wait? Why wait, because this is something that we achieved, this is something that everybody agrees on, and this is something that will have a real effect on the life of people right now. Which doesn't mean that we are not working to do other steps forward. But why wait if we're ready to do it? And this will have an effect on people right now, as soon as it's adopted. But it will have an effect. I mean, to some people, very tangible effects.

La Modératrice : Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse.

Mme LeBel : Merci.

M. Allaire : Merci.

La Modératrice : Merci, Mme LeBel. Merci, M. Allaire.

Mme LeBel : Merci. Thank you.

La Modératrice : Bonne fin de journée.

(Fin à 16 h 20)

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