L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du troisième groupe d’opposition, et M. Pascal Bérubé, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le jeudi 30 mai 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-neuf minutes)

M. Bérubé : Bonjour. Francisation Québec, un verdict accablant qui provient du Commissaire à la langue française, nommé par un gouvernement de la CAQ, qui nous dit essentiellement que le dernier rapport qui restait à la CAQ, pour accepter davantage d'immigrants, c'est : On va les franciser. C'est un échec retentissant. Je vous rappelle un chiffre, en 2016, la population non permanente au Québec, c'était 86 065; au 1er janvier, 560 174. Et qu'est-ce qui arrive avec Francisation Québec? Le nombre de personnes qui ne connaissent pas le français augmente plus rapidement que le nombre de personnes qu'on francise. Donc, le gouvernement a perdu le contrôle, n'est plus capable de franciser correctement, surtout les non-résidents, et ça fait en sorte que le français recule, vous l'avez évoqué ce matin, c'est accéléré.

Et le sort de notre nation ne peut pas dépendre, avec ces chiffres-là, d'une rencontre aléatoire avec le premier ministre Trudeau d'ici la fin du mois de juin. On est très inquiets. Et le gouvernement devra tirer des conclusions politiques de ce qui se passe présentement et d'arrêter de faire comme si rien n'était. C'est grave ce qui se passe. Il y a des coûts économiques, il y a des coûts sociaux, il y a des coûts humains. Et c'est ce que le commissaire est venu nous réitérer, et on supporte totalement ses recommandations.

M. St-Pierre Plamondon :Bonjour, tout le monde. Ce matin, en toute franchise, je me demandais de quoi vous parlez en ouverture, tellement il y a de sujets simultanément qui démontrent qu'à plusieurs égards le Québec va mal. On a un ministre du Numérique qui est incapable de gérer nos données. On a une ministre qui n'est pas capable de faire une liste d'attente pour les CPE, comme si les technologies ne le permettaient pas. On fonctionne toujours avec des fax dans nos hôpitaux. Le ministre de la Santé expulse des personnes âgées, et, la veille, on apprenait qu'on envoyait des poupons loin de ses parents, faute de pouponnière. La francisation ne fonctionne pas, et on est devant un recul historique du français. Le ministre de la Sécurité publique nous dit qu'il y a assez de policiers alors que ce n'est pas le cas, et la criminalité atteint des sommets inégalés depuis longtemps. On a plus de collusions, plus de contrats sans appel d'offres. On a des positions à l'international, notamment vis-à-vis le conflit à Gaza, qui sont indéfendables. On a des garderies à proximité des piqueries. Je ne sais pas de quoi vous parlez, mais, clairement, on est devant... Si on prend un pas de recul, on est devant un gouvernement à la dérive, un gouvernement qui n'a pas de vision et qui, faute de planification et, dans plusieurs cas, faute de compétence, amène le Québec à la dérive.

Donc, je vais prendre les questions sur les sujets que vous jugez prioritaires, mais je pense qu'il faut prendre un pas de recul et réaliser à quel point, dans plusieurs dossiers, le gouvernement de la CAQ a été au-dessus de ses affaires pendant des années, et là on récolte l'absence de planification et l'absence de compétence avec des vrais problèmes partout à travers le Québec.

Journaliste : Est-ce qu'on est rendus... au Québec de poursuivre des...  de menacer de poursuivre des gens qui ne veulent pas quitter des centres hospitaliers, entre autres celui de Baie-Comeau, parce que trop âgés, et les envoyer dans des CHSLD à l'extérieur de leur milieu de vie, parce qu'il n'y a pas de place?

M. Bérubé : Qu'est-ce qui se passe à Baie-Comeau? En début de semaine, on a envoyé un poupon sans sa mère à l'extérieur. Maintenant, on menace d'expulser des aînés de CHSLD. Écoutez, là ça ne se passe pas tellement loin de chez nous puis dans un milieu que je connais bien, pour avoir eu un père qui a fréquenté ces milieux-là. C'est du jamais-vu, et tout ça, ce n'est pas Santé Québec, là, c'est sous la gouvernance du ministère de la Santé. Ça ne suffit pas de dire à chaque jour qu'on est indigné, là. C'est le ministre qui décide des grandes orientations, puis la population de Baie-Comeau et de la Côte-Nord, présentement, fait les frais d'une mauvaise planification et d'un bras de fer entre le ministre de la Santé, qui veut montrer qu'il ne va rien céder, et les médecins omnipraticiens, à certains égards, pour le GAP, mais aussi les infirmières pour les agences. Alors, c'est... Les gens de Baie-Comeau, ils n'ont pas voulu ce destin-là, d'être dépendants de ce qui se passe présentement.

M. St-Pierre Plamondon :Puis j'ajouterais qu'en termes de qualité des politiques publiques, on parle d'un virage nécessaire vers les soins à domicile. Et parce qu'on ne le fait pas, bien, les gens qui pourraient recevoir des soins à domicile sont en CHSLD. Qu'est-ce que ça fait? Bien, ça crée une rareté des places, ce qui fait que certaines personnes veulent rester à l'hôpital, parce qu'il n'y a pas d'autres options pour eux. Et ça, à nouveau, c'est une question de qualité des politiques publiques.

Journaliste : Mais on sait... Là, M. Dubé va nous parler dans quelques minutes. On sait à peu près ce qu'il va dire, là, que ça n'a pas de bon sens puis qu'il ne... pas faire ça, puis qu'il a donné des directives. C'est ça qu'il va dire. Mais il y a quand même des gens sur la Côte-Nord, dans l'administration du CISSS, qui ont pensé que c'était une bonne idée de menacer des personnes âgées en CHSLD en leur envoyant une lettre, où on les menace. Il devrait arriver quoi avec ces gens-là...

M. Bérubé : Bien, ils sont...

Journaliste : ...leurs bureaux puis qui disent : Crime, je vais envoyer une lettre à une personne âgée dans un CHSLD pour le menacer de le faire payer s'il ne s'en va pas?

M. Bérubé : Bien, les P.D.G. sont nommés par Christian Dubé. C'est lui qui les nomme. Puis, quand qu'ils font ça, ces P.D.G. puis leurs employés, ils savent bien que ça va finir par être public, mais ils se disent : Probablement que le ministre va nous défendre. Je veux dire, ce n'est pas une nomination étrangère. C'est la CAQ qui a nommé le P.D.G., puis il n'y aura jamais eu autant de centralisation maintenant dans les réseaux. Là, on est devant une situation où le ministre aimerait beaucoup dire que là, c'est Santé Québec qui gère ça. Mais, aujourd'hui, les gens de Baie-Comeau, là, ne sont pas attendris par le... les lignes qu'il vous a envoyées tout à l'heure puis qu'il va vous dire tout à l'heure, là. Il se passe quelque chose de grave sur la Côte-Nord. Moi, j'en suis témoin. On est dans le même écosystème dans l'est du Québec, et ce n'est pas la faute de personne d'autre que ce gouvernement-là qui a mal planifié la fin des agences.

Journaliste : Est-ce que ces gens-là devraient être sanctionnés sévèrement pour avoir...

M. Bérubé : Je ne suis pas là-dedans... qu'ils offrent des services, puis qu'on rassure les familles qui ont peur de voir un aîné partir peut-être à Sept-Îles, peut-être dans Charlevoix, peut-être à Québec ou au Lac-Saint-Jean. Moi, avant de trouver les coupables, là, rassurons les familles. C'est là-dedans qu'on est.

M. St-Pierre Plamondon : Puis, à la base...

Journaliste : ...mais qu'est-ce qu'on doit penser du jugement d'une personne qui fait ça?

M. Bérubé : Ça viendra après.

M. St-Pierre Plamondon :Puis, à la base, c'est la responsabilité de ce gouvernement et du ministre. Parce que, si on planifie mal et on a des politiques publiques qui, à long terme, ne sont pas viables, il y a un moment donné où on frappe le mur, et c'est à ce gouvernement d'expliquer comment on en est rendu là. Sur ce sujet à Baie-Comeau, comme sur tant d'autres sujets, le Québec va mal de manière très, très généralisée, parce que ce gouvernement manque de planification et manque de compétence, fait des communications... Ça, des communications, vous allez en avoir, mais on n'est pas plus avancé, et c'est à ce gouvernement de répondre, d'abord et avant tout.

Journaliste : ...mal planifié la fin des agences. Est-ce qu'il faut... Bien, un des deux peut répondre, mais est-ce qu'il faut reculer? Est-ce qu'il faut ramener les agences temporairement, le temps de mieux réussir la transition?

M. St-Pierre Plamondon :Non, c'est vraiment une question de planification.

Journaliste : ...présentement... présentement, c'est le bordel, là.

M. St-Pierre Plamondon :Exact.

Journaliste : Qu'est-ce qu'il faut faire?

M. St-Pierre Plamondon :Exact. Bien, nous, on constate l'absence de planification dans cette transition. Ça crée, comme vous le dites, un bordel au détriment de la population. Donc, on demande au ministre de se saisir de la question et de ne pas agir en commentateur de l'actualité. C'est lui, le ministre. Et, comme le disait Pascal, c'est lui qui a nommé tous ces P.D.G.

M. Bérubé : Tous.

M. St-Pierre Plamondon :Donc là, il y a un moment donné... le ministre va devenir responsable. Plutôt que de commenter en disant que c'est inacceptable... C'est inacceptable en raison de sa gestion.

Journaliste : Comment vous réagissez face au constat de l'AMP qui se rend compte que...

M. St-Pierre Plamondon : Je suis très inquiet.

Journaliste : ...depuis trois ans, il y a une augmentation de 30 % des contrats de gré à gré et elle constate, avec ses pouvoirs, qu'il y a de plus en plus la présence de collusion, donc du crime organisé, là. Ça, c'est des constats qu'elle a fait part aux parlementaires.

M. St-Pierre Plamondon :Revenons aux projets de loi no 61 et no 66. La volonté de la CAQ, en temps de pandémie, c'était, dans la mesure du possible, de contourner les processus d'évaluation environnementale, les processus d'appel d'offres, et on a vu une explosion des contrats de gré à gré, et ça ne s'est pas estompé après la pandémie. Donc, on donne de plus en plus de contrats de gré à gré, et là on a un projet de loi pour lequel il faudrait se dépêcher... essentiellement, où est-ce qu'on suggère : S'il n'y a pas de soumissionnaire, bien, on va y aller de gré à gré. Bien, vous comprendrez qu'on ouvre la porte à la collusion, parce que c'est facile, s'organiser entre soumissionnaires en disant : Moi, cette fois-ci, je n'y vais pas, tu vas être le seul puis tu pourras fixer le prix que tu veux.

Donc, on est très, très loin des recommandations de la commission Charbonneau, même, je dirais que, sur cet article précis là, on se dirige dans le sens inverse des conclusions puis des recommandations découlant de la commission Charbonneau. Et il n'y a aucune chance que le Parti québécois précipite ce projet de loi là, qui est sous étude en ce moment, parce que tout le monde... plusieurs intervenants sont venus dire : Drapeau rouge, on risque de connaître des problèmes encore plus graves, alors qu'on sait déjà que ce gouvernement crée un environnement d'octroi de contrats de gré à gré en temps de pandémie, toutes sortes de contrats pour lesquels on n'a jamais eu d'information. C'est déjà un environnement glissant.

Journaliste : Et, même dans la situation actuelle, je veux dire, est-ce qu'il faut faire la lumière sur les contrats de gré à gré? Quand l'AMP dit qu'elle en trouve de plus en plus qui sont en lien avec la collusion... Ce que vous dites, là, c'est ce que le président-directeur général de l'AMP a dit, c'est-à-dire que... Il y a certaines régions où les entreprises se disent : On ne soumissionne pas. Cette année, c'est moi; l'an prochain, c'est toi.

M. St-Pierre Plamondon :C'est sûr. Et dans quel cas il y aura des enquêtes. Donc, il ne faut jamais oublier que la justice a le bras long. Donc, ce n'est pas parce que ce gouvernement-là ne s'intéresse pas à la collusion ou ferme les yeux puis augmente le nombre de contrats de gré à gré qu'un prochain gouvernement ne s'intéressera pas à la lutte à la corruption. La justice a toujours lieu. Des fois, il y a des délais, mais nous, on ne laissera jamais passer.

Journaliste : Vous pensez qu'ils ferment les yeux sur la collusion?

M. St-Pierre Plamondon :Bien, c'est-à-dire que, si tu augmentes constamment tes contrats de gré à gré puis que tu proposes dans un projet de loi un mécanisme par lequel ce serait très facile d'organiser de la collusion, je ne peux pas parler de l'intention, mais, clairement, objectivement, tu crées un environnement qui favoriserait la collusion, et nous, on ne laisserait pas passer.

Journaliste : M. St-Pierre Plamondon, ce matin, vous avez dit à plusieurs reprises que le Québec va mal, «le Québec va mal de manière très, très généralisée». Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui pourraient vous dire que c'est un peu alarmiste de répéter que le Québec va mal en ce moment?

M. St-Pierre Plamondon :  Je peux refaire la liste de ce que je... de ce qu'on devrait tenter de commenter ce matin, mais replongez-vous il y a 10 ans à peine, et on n'aurait pas imaginé autant de problèmes simultanément, de constats d'échec dans plein de domaines au Québec. L'expression utilisée par certains journalistes, c'est que ça craque de partout. Moi, je dirais qu'on est devant un gouvernement à la dérive. Y a-t-il un pilote dans l'avion, là, quand on regarde tous les ratés et tous les échecs dans plein de domaines qui n'ont pas de lien? Et c'est toujours à peu près les mêmes sujets. C'est l'absence de planification, probablement aussi l'arrogance pendant un certain nombre d'années, qui a amené à ne pas planifier, mais dans certains cas aussi, disons-le, là, l'absence de compétence pour bien gérer l'évolution des projets. Il faut faire ce constat-là ce matin, là. Il y a trop de sujets qui sont tous très, très déplorables, très, très importants et qui sont symptomatiques d'un phénomène beaucoup plus large, assez généralisé au terme de maintenant six ans de gouvernance caquiste, et ça doit être dit parce que ce n'est pas normal.

Le Modérateur : ...

Journaliste : ...I want to get your reaction to UQAM, that the pro-Palestinian camp is being dismantled as the result of the injunction.

M. St-Pierre Plamondon : Once again, the tribunals are setting the limits on what's acceptable and what's not acceptable. From what I understand, both parties actually agree on how it should work. So, as we said on several occasions, that's up to tribunals to decide where we draw the line. We expect all parties to follow those rules.

Journaliste : But are you happy though that its peaceful settlement to...

M. St-Pierre Plamondon : When you follow the institutions and you follow the law, there's a way for peaceful resolution, and that's an example.

Journaliste : Thank you.

(Fin à 9 h 01)

Participants


Document(s) associé(s)