(Huit heures vingt minutes)
M. Tanguay
: Alors, on
a un tableau ce matin. Bon matin à tous et à toutes. Nous avons vu le résultat
de ce qui était souhaité par le gouvernement en 2020, il y a quatre ans, l'accélération
de certains projets qui étaient ciblés, qui étaient dits prioritaires. Là, le
gouvernement ne peut pas l'échapper. À travers tout ce qu'un gouvernement peut
faire et vouloir réaliser, il avait identifié, il y a quatre ans, ces
projets-là. On peut voir ce matin que... pour... 66 projets toujours en
attente qui n'ont pas démarré. On parle d'hôpitaux, de transport collectif, d'écoles
notamment. En ce sens-là, on peut voir un gouvernement incapable de livrer et
brouillon à planifier et à exécuter ce qui... même lui-même avait identifié... ce
que même lui-même avait identifié comme étant prioritaire. Pour vous en parler
plus d'abondant, je cède la parole à mon collègue, Monsef Derraji.
M. Derraji : Merci, cher
collègue. Écoutez, je dis souvent qu'il vaut mieux utiliser une image. Cette
image résume l'inaction caquiste en matière d'infrastructures. Juste pour
résumer, il y a uniquement 23 %, 23 % de projets terminés en date d'aujourd'hui.
Mais le problème majeur : on est toujours à 40 % en termes de
réalisation, 28 % en matière de planification et 4 % à l'étude. Ça
veut dire qu'on recule trois ans en arrière. Souvenez-vous de la pression de
François Legault et de plusieurs ministres qui nous obligeaient à donner notre
accord par rapport à la première version du projet de loi. Ça a été changé par
la suite, il y avait un changement de ministre. Ils se sont donné tous les
moyens, tous les moyens pour accélérer les projets. Malheureusement, trois ans
plus tard, on voit l'échec caquiste en matière d'infrastructures.
Et aujourd'hui ils reviennent à la charge
avec un autre projet de loi pour soi-disant changer la façon de faire de nos...
de l'octroi des contrats. Et, en matière de transport collectif, je tiens à
soulever ce point, sur l'ensemble des projets qu'ils ont mis dans le projet de
loi, il y a un seul qui est en cours, un seul. Donc, l'ensemble des projets qu'ils
ont ajoutés dans le projet de loi sur l'accélération des projets n'ont pas
abouti. Voilà. Donc, c'est malheureusement un échec caquiste en matière d'infrastructures.
Journaliste : Mais vous aviez
voté en faveur de ce projet de loi là à l'époque.
M. Derraji : Bien,
souvenez-vous de la saga du premier projet de loi. Il y avait même un
changement de ministre. À l'époque, ça a été le ministre de la Santé. Par la
suite, il a été remanié et il voulait donner une caution morale en utilisant l'historique
de Mme Sonia Lebel. Ils se sont donné toute une campagne de relations
publiques, une pression populaire, une pression de groupes de la société
civile. Nous avons voté pour parce qu'il y avait un changement entre la
première version et la deuxième version. Et vous savez quoi? Qui peut être
aujourd'hui contre l'accélération des projets? On veut que ça coûte moins cher
aux Québécois et on veut que ça soit dans les délais prescrits. Mais force est
de constater que, même avec tout cela, trois ans plus tard, il y a un échec
monumental en matière de livraison des projets d'infrastructure.
Journaliste : Le contexte
aussi, à l'époque, de ce projet de loi là, si je me souviens bien, c'était pour
relancer l'économie, hein...
M. Derraji : Oui, la
pandémie.
Journaliste
: ...dans
le contexte de la pandémie, et tout ça. Or, s'il y a si peu de projets qui sont
en marche aujourd'hui, il n'y a pas... il n'y a pas là-dedans la preuve que le
processus actuel d'appel d'offres au Québec fait défaut, que c'est trop lourd,
et tout ça?
M. Derraji : Bien,
probablement, il y a un problème au niveau des appels d'offres, mais ça n'explique
pas tout cet échec, là. C'est monumental, là. Écoutez, là, on ne peut pas
aujourd'hui venir me dire : Je me donne tous les droits pour accélérer. Ce
n'est pas moi qui ai rédigé ce projet de loi. Ils ont fait, j'imagine, et j'espère,
des bonnes consultations. Ils se sont dit : Écoutez, sur ces projets, on
doit accélérer. Mais, écoutez, on est à trois ans. Est-ce qu'on doit attendre
10 ans pour que ça soit... pour que ça se réalise? Et la liste, elle est
longue : écoles, hôpitaux, routes, projets de transport collectif. En
fait, c'est quoi, l'État? François Legault gère quoi en matière d'infrastructures?
Donc, aujourd'hui, ils sont en train d'acheter
encore le temps : Écoutez, ça n'a pas marché, on a mis des projets. Là, on
rechange le mode des contrats. Et hier il y a beaucoup de groupes qui nous ont
dit : Oui, mais on aimerait être impliqués en planification. Il y a un
réel enjeu en matière d'appel d'offres et même en termes de contrats
collaboratifs. Mais il ne faut pas faire les choses d'une manière rapide, il
faut s'assurer d'avoir des chiens de garde. L'AMP nous a clairement dit : Attention!,
hier. Aujourd'hui, on va entendre Me Valois. On va faire notre travail
pour qu'il n'y a pas de risque de collusion ni revenir à jouer dans un film qu'on
ne veut pas tous.
Mais je reviens à une chose très
importante, ils se sont donné tous les moyens pour accélérer. Trois ans plus
tard, c'est un échec. C'est à François Legault d'expliquer pourquoi il a échoué
en matière d'infrastructures.
Journaliste : Est-ce que le
projet de mobilité durable de Québec fait partie de ça?
M. Derraji : Sur la liste des
projets? Non.
Journaliste : ...par rapport
à l'optique de faire avancer les projets, d'aller plus vite, de créer de la
richesse, de créer des emplois...
M. Derraji : Bien, disons...
Journaliste : ...Québec, on
est comme sur le gros frein.
M. Derraji : Bien, ce qu'on
voit, c'est cette incapacité de l'État, sous la gouverne de François Legault,
de livrer la marchandise. Il n'y a aucun premier ministre qui a mis un projet
de loi où il a mis dedans tous les projets accélérés. Il n'y a aucun premier
ministre. Je n'ai pas vu une démarche pareille, mais le constat est clair, c'est
un échec aujourd'hui. S'il y a des questions à se poser, c'est M. François
Legault aujourd'hui. Il est incapable de livrer les projets d'infrastructure.
Et aujourd'hui, ce qu'on a sur la table... on a un projet de loi qui va changer
une façon de voir les contrats, appel d'offres. S'il n'y a pas d'appel d'offres,
on passe à gré à gré. Il y a un bémol à faire entre les deux pour ne pas tomber
dans les mauvaises pratiques, mais ça reste quand même... c'est très long.
Journaliste : Si je me
souviens bien, le pont de l'île d'Orléans, par exemple, lui, il faisait partie
des projets qui devaient être accélérés.
M. Derraji : Comme le
stationnement D'Youville aussi à Québec.
Journaliste : Et finalement
il a... c'est du retard qu'on... qu'on accumule. On a reporté encore d'un an sa
mise en service. Est-ce qu'il y a trop de tergiversations à la CAQ avec les
projets? On pourrait aussi penser au troisième lien, même s'il ne faisait pas
partie des projets visés, là.
M. Derraji : Bien, ça devient
quand même un modus operandi de la CAQ. Ils mettent des projets à accélérer, se
sont entendus sur cette liste, mais on voit que les projets ne s'accélèrent pas
pour des raisons qu'on ne sait pas malheureusement. Donc, c'est...
Journaliste : ...mais
23 % réalisés puis 41 % en cours de réalisation, est-ce que c'est si
pire que ça pour vous?
M. Derraji : Oui, oui.
Journaliste : 64 %?
M. Derraji : Oui, oui.
Absolument. Ce n'est pas un bon résultat parce que «en cours de réalisation»,
ça ne veut rien dire. «Cours de réalisation», on s'entend sur quoi? Un an? Deux
ans? Trois ans? Quatre ans? Cinq ans? Ce n'est pas clair. Et souvenez-vous de M. François
Legault, tout est sur son Twitter. Il nous attaquait au début. L'opposition ne
voulait pas accélérer les projets, O.K.? C'est ça. Ça a été ça, la ligne de com,
que nous... le problème, c'est que nous, on est contre le développement
économique et on ne veut pas accélérer les projets. Je m'attendais à ce que,
quand on va mettre des projets à accélérer, le mot, ça s'appelle «accélérer»,
mais je n'ai pas vu une accélération des projets. Donc, aujourd'hui, c'est à
lui de répondre aux Québécois, en matière d'infrastructures, il a livré quoi.
Journaliste : Sur 65, est-ce
que finalement ça progresse? Est-ce que ça va aller de l'avant?
M. Derraji : On fait notre
travail. Je tiens à vous rappeler qu'hier nous avons assisté à un briefing.
Dans la démarche parlementaire, on fait les choses de même. Il y avait un
briefing. On va commencer l'étude détaillée, et on va faire notre travail, et...
comme dans n'importe quel autre projet.
Journaliste : ...pas de
consultations particulières ou...
M. Derraji : Non, on a...
Nous... Nous, on a consulté les groupes. On n'a pas demandé des consultations
particulières, mais ma collègue... mes deux collègues, et je tiens à remercier
ma collègue Virginie et Linda, sont en contact avec les groupes, parce qu'on
doit s'assurer est-ce que ça répond aux besoins des groupes. Ils vont faire un
travail comme on le fait dans n'importe quel projet de loi. On va l'étudier, on
va étudier l'ensemble des articles. Notre chef l'a mentionné la semaine
dernière, l'article 2, qui est très important. On va poser les questions à
Mme la ministre, qu'elle nous rassure par rapport à ce pouvoir que le
gouvernement peut, dans certains endroits, décider de... d'enlever les
paramètres. Donc, on va faire notre travail. Nous avons bien hâte à commencer
l'étude détaillée et...
Journaliste : ...votre chef
disait qu'il y avait une possibilité que vous acceptiez qu'il n'y ait pas de
consultations. Donc, on comprend que la condition a été remplie?
M. Derraji : Non, non, mais,
hier, c'était en discussion. Tu sais, on discute entre leaders sur la meilleure
façon pour faire les projets de loi, et vraiment, il y avait... On a toujours
des... une collaboration entre les leaders pour voir c'est quoi, le meilleur
moyen pour étudier les projets de loi.
Journaliste : ...possible de
l'adopter d'ici la fin de la session?
M. Derraji : C'est fort
possible. Il y a du travail à faire. Mais il n'y a personne aujourd'hui qui va
nous dire qu'on ne doit pas faire notre travail. Le... Les Québécois nous ont
donné un mandat très clair, c'est jouer l'action de contrôler l'action
gouvernementale. Face à un gouvernement brouillon qui dépose des projets de
loi... ils sauront un peu plus tard qu'ils ont mal fait les choses, revenir sur
la table de dessin avec un autre projet de loi... D'ailleurs, regardez le
projet de loi d'aujourd'hui sur l'accélération des projets. On va faire très
bien notre travail, on va poser les bonnes questions. Maintenant, le fardeau
est sur les épaules de la ministre de l'Habitation. C'est à elle d'avoir les
bonnes réponses par rapport aux articles qu'elle a...
Journaliste : ...sur l'article 2,
là, ce serait quoi, le drame, si, par exemple, on décidait de maintenir un
moratoire au-delà du trois ans qui est prévu? Ce serait quoi, le drame? On
essaie de régler un problème qui est lié notamment aux évictions. Alors, c'est
quoi, le drame, si on continue?
M. Tanguay : Ce n'est pas
aller au-delà du trois ans, parce que la loi, à l'article 1, dit :
C'est maximum trois ans, donc c'est interdiction d'éviction pendant trois ans.
L'article 2...
Journaliste : ...
M. Tanguay : L'article 2,
l'article 2 dit... et c'est au bon plaisir du gouvernement de dire où et
quand ça s'applique sur tout le territoire du Québec durant cette période-là.
Alors, c'est une condition suspensive. On veut savoir en vertu de quels
critères. Et je sais qu'il y a un lien à faire avec, un peu plus loin, à
l'article... je pense, c'est l'article... le taux de 3 %, 3 %, et on
semble... on fait un lien disant : Dès que ces statistiques-là sont
publiées à la Gazette officielle, l'article 1 est suspendu, mais ces
statistiques-là seront disponibles quand, publiées quand? Ça, c'est une chose.
Et on précise même : ces statistiques-là sont pour des populations urbaines,
urbaines, de 10 000 habitants et plus, on le précise même. Alors,
qu'en est-il de ce qui n'est pas urbain, moins de 10 000? Alors, il y aura
forcément d'autres critères. On a des questions.
Alors, on... il ne faut pas que ça soit
juste une patch pour la CAQ de dire : Aïe! Cocher la case, sauver soldat
Duranceau, on a fait quelque chose, mais qu'avec l'article 2, finalement,
ça ne s'applique pas du tout.
Journaliste : ...dans la même
veine, sur l'habitation, là, entre autres, à Montréal, il y a une énorme
difficulté de sortir des permis, là. On veut bâtir des logements, mais il n'y a
pas de permis. Les entrepreneurs ne sont pas capables de lever des immeubles.
Est-ce que les villes ont une responsabilité? La loi semble leur avoir donné la
possibilité d'aller plus vite, là.
M. Tanguay : Il est clair, il
est clair que les villes ont un rôle important à jouer. Nous, dans notre
approche collaborative avec les villes, vous vous rappelez, on a déjà fait la
proposition publiquement d'avoir un programme, 200 millions venant... qui
seraient transférés aux villes et qui auraient amélioré leurs délais pour
émettre... faire les analyses et émettre, le cas échéant, les permis et les
autorisations. Donc, on a déjà, dans les propositions qu'on a faites en habitation...
Parce qu'on a vu qu'effectivement, dans plusieurs secteurs, la... les
constructeurs vont dire : Ça prend un temps fou, on décide de ne pas faire
les projets. Alors, c'est ce qu'on avait proposé, entre autres.
Journaliste : ...pour les
faire aller plus vite.
M. Tanguay : Bien, je pense
que c'est une façon de soutenir les villes pour dire : Améliorez vos
processus, puis Québec trouve... parce que Québec est engagé dans la mission de
sortir les logements de terre, Québec veut vous épauler là-dedans. Et, en ce
sens-là, je veux dire... je veux dire, le programme est incitatif, puis les
plus performantes auront accès au programme, et les plus performantes, bien,
elles vont voir sur leur territoire des...
Journaliste : ...trouvez-vous
un peu décourageant de voir qu'il y a encore une vingtaine de contrats qui ont
été attribués dans les dernières années pour l'utilisation du fax?
M. Tanguay : Ah oui! Oui,
oui. Écoutez, François Legault l'avait dit : Il va falloir se débarrasser du
fax. Le fax est encore là, une autre non-réalisation de François Legault. Ça
n'a pas de bon sens.
Journaliste : On parlait de
construction, là, je voulais juste ajouter. Le gouvernement, demain, va
dévoiler sa politique d'aménagement du territoire. Là-dedans, il veut forcer
les villes à densifier davantage, à réduire la dépendance à l'auto solo. Il
parle même de mettre en place ce qui ressemble à des tableaux de bord pour les
MRC, pour s'assurer qu'ils atteignent leur objectif, pour qu'on atteigne la
carboneutralité en 2050. Est-ce que le gouvernement s'y prend de la bonne
façon?
M. Tanguay : Bien, je
pense que — puis tu pourras compléter si tu veux compléter — le
gouvernement doit y aller de façon collaborative et le gouvernement doit
effectivement, je pense, suivre ce qui se passe et regarder ce qui se passe
avec les municipalités et comment le gouvernement peut les aider. Alors, qu'il
y ait un tableau de bord que l'on ait... Vous ne pouvez pas, dans tout domaine
de la vie, améliorer ce que vous ne mesurez pas. Si ce n'est pas présenté comme
étant une épée de Damoclès puis pour condamner et pour faire... mettre sur les
bancs d'accusés les villes, mais travailler en collaboration puis savoir
comment on peut aider puis pourquoi ça fonctionne mieux, que font-ils pour que,
dans tel secteur, dans telle municipalité... pour que ça fonctionne...
Et je rappellerai une chose — puis
si tu veux compléter, je pense, tu veux compléter — projet de loi
n° 57, la semaine passée, un amendement a été présenté par la ministre,
dans le cadre du projet de loi n° 57, qui demandait aux villes de chiffrer
combien d'unités de logement elles vont sortir de terre, de faire un rapport
sur les taux de réalisation, et donc une reddition de comptes, et de donner au
gouvernement un plan pour savoir comment ils vont développer ces unités de
logement là. On a dit : D'accord, c'est bon... c'est bon pour les villes
si c'est en mode collaboratif, mais qu'en est-il du gouvernement, également, du
Québec, qui devrait avoir la même obligation d'avoir un plan et une reddition
de comptes?
Tu voulais-tu compléter...
M. Derraji : Oui. En
fait, ce qu'il manque, c'est un leadership nécessaire en matière de transport
collectif. On peut bien rêver d'avoir de la densification et éloigner les gens
de l'auto solo, mais qu'en est-il de l'alternative? Le problème, il est là.
Donc, l'alternative à l'auto solo, que ça soit en région, même en milieu urbain...
Regardez la sortie de la STM, qui dit aux gens : Écoutez, pour les cinq
prochaines années, ça va être extrêmement difficile. Regardez les projets qui
sont sur la table de la ministre présentement. Sur sa table, il y a le plan
structurant de l'Est, le fameux PSE. On n'a aucun son, aucune image d'une
annonce. Et c'est très exigé par la population de l'est de Montréal. Les gens
en voulaient. Parce que, si on veut améliorer la fluidité, que les gens
laissent leurs voitures, qu'ils utilisent le transport en commun...
Donc, encore une fois, nous avons perdu
six ans avec ce gouvernement parce qu'il n'y avait pas une vision et un
leadership. Et, quand on se pose la question : Est-ce que c'est la mission
de l'État, la mobilité?, bien, on vient d'avoir notre réponse. Est-ce que c'est
normal qu'en 2026 on dépose cette stratégie qui aurait dû être déposée en
amont? Mais surtout, surtout, ce qui m'inquiète : Comment il va financer
cette stratégie? Le nerf de la guerre, c'est l'argent. Comment il va financer
l'ensemble des projets de transport et de mobilité durable?
Journaliste
: About Bill 66, that was supposed to accelerate the construction of
projects… And I remember, like, the drama in 2020, in March, with Bill 61, and
then Bill 66. It was there to save Québec's economy in the pandemic. So, there
are at least, like, a quarter of the projects that are on the way, and they are
there. But what does that tell you that a third of them are still at the
planning stage or abandoned?
M. Derraji : Yes. You say that it's only 23%. And again, they put everything
inside the Bill 66. So, they have all the power to move on and to have results.
So, the main idea is how we can increase the economy of Québec but also how we can increase the
delivery of all the projects. So, three years after, we didn't see any results.
So, 23%, we can't say that it's a good result because we don't have any project…
We have schools, we have hospitals, we have also public transit. We have so
many projects. They are waiting for answers.
Journaliste
: …there are reasons why it didn't move forward that much, because of
the construction costs, the labor shortage, the bidding process, it's hard, and
this is why Minister Julien is having this new bill. So, don't you think the CAQ
had so many obstacles… this is why there is… there is no result?
M. Derraji : Yes. It's easy today to say that they have so many obstacles. But
what they did to solve all these obstacles? So, it's the job of François Legault.
François Legault chose to put inside this bill all the projects. So, he has the
responsibility today to tell all the Quebeckers why he failed. Because, if they
have all these obstacles… So, what's the solution? Three years after… he will see
that he has problems with shortage, he has problems with construction. He knew
it before.
Journaliste
: I do remember, like, the Québec Liberal
Party supported Sonia LeBel with…
M. Derraji : Yes, the second version, because, for the first version of the Bill
61, it was Mr. Dubé, and we had so many questions, and they…
Journaliste
:
But how do you feel today that you supported Bill
66?
M. Derraji : Yes, because we believe in economy. This is the Liberal Party of Québec. We believe in
economy, we believe that we should improve our capacity to deliver all the
projects. So, this is our ADN. And we need it, we need all these projects, but
the failure of Mr. Legault is : after three years, he has no result
for all these projects. 23%, it's nothing.
Journaliste
: On the housing bill, I'm just trying to understand, what more do
you need to be able to move forward with the clause by clause of the bill? What
are you asking for right now?
M. Derraji : Yes, we have our briefing… briefing yesterday, so we're ready to
start tomorrow. We will do our job, like any other bill. So, we're ready. My
two colleagues, Virginie and Linda, they are… they spoke already with groups,
they have some questions. We will do our job, and we will start tomorrow.
M. Tanguay
: OK. Thank you.
(Fin à 8 h 39)