L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le mercredi 29 mai 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante et une minutes)

Mme Labrie : Donc, bonjour, tout le monde! Aujourd'hui, on va enfin pouvoir commencer officiellement l'adoption de principe du projet de loi n° 65 pour protéger les locataires des évictions. J'espère que tous les partis vont être en faveur de l'adoption du principe.

Théoriquement, comme on commence aujourd'hui, ce sera possible de l'adopter de manière régulière, ce projet de loi, d'ici la fin de la session. Donc, j'espère qu'on y arrivera. Nous, on va mener certaines batailles quand même, vous ne serez pas surpris. Le projet de loi que j'avais moi-même déposé prévoyait d'abaisser de 10 ans à cinq ans, là, le nombre d'années qu'on vit dans son logement. Il prévoyait également que le seuil de revenu soit haussé à 150 %. Donc, ce sont deux batailles qu'on va assurément vouloir faire au moins pour entendre quels sont les arguments, là, de la ministre pour ne pas avoir accepté d'aller jusque-là. Voilà.

Mme Ghazal : Merci, Christine. Bonjour, tout le monde. Il y a un problème dans notre réseau de l'éducation qui inquiète Québec solidaire énormément. C'est un problème fondamental. C'est l'existence des inégalités entre les élèves du Québec dans notre réseau scolaire. Vous savez, tous les enfants du Québec, pour Québec solidaire... c'est un principe fondamental, tous les enfants du Québec ont droit à une éducation de qualité, à une éducation gratuite, et aujourd'hui, en 2024, ce n'est pas le cas. Malheureusement, Bernard Drainville, quand je lui parle de ça, des inégalités dans notre réseau scolaire, du système à trois vitesses, il dit que ça n'existe pas. Il met des mesures un petit peu à gauche et à droite, il est très fort là-dedans, Bernard Drainville. Il met beaucoup d'énergie à faire du déni au lieu de reconnaître les problèmes et de les résoudre. Moi, j'ai une solution pour lui. Ce n'est pas «la» solution. C'est un problème complexe, les inégalités, l'école à trois... à trois vitesses. Il y a beaucoup, beaucoup de propositions et de solutions. J'ai un plan que je vais égrener au travers du temps. Mais aujourd'hui, je propose une solution très concrète pour le ministre de l'Éducation, c'est de rendre accessibles tous les projets particuliers pour les élèves qui le veulent dans les écoles, par exemple arts-études, sports-études, plein air, sciences, ce qui motive les élèves, là, à aller dans les écoles, sans aucune sélection basée sur les notes, basée sur le comportement ou basée sur l'argent, parce que beaucoup, beaucoup de ces projets particuliers demandent aussi des frais pour les parents. Donc, tous les élèves ont droit à avoir, s'ils le veulent, s'ils le désirent, des projets qui les motivent dans l'école, peu importe dans quel milieu économique, socioéconomique qu'ils vivent, peu importe qui sont leurs parents, peu importe leurs... leurs notes, etc.

Moi, je rencontre beaucoup... Je suis beaucoup sur le terrain. Je rencontre des élèves, je rencontre des profs, je rencontre des parents, et il y en a beaucoup qui me disent que, les élèves qui sont dans des classes régulières, où est-ce qu'ils n'ont pas de projet particulier, ils me disent qu'ils ne se sentent pas valorisés. Ils sentent qu'ils sont un petit peu séparés des autres, qui sont meilleurs, qui sont plus bons, et ça, à Québec solidaire et moi, on n'accepte pas ça. Moi, je ne comprends pas que le ministre accepte que ça, ça existe. Donc, j'espère qu'il va être à l'écoute de cette proposition-là que je fais aujourd'hui.

Et aussi un autre sujet aujourd'hui. Guillaume Cliche-Rivard va déposer une motion pour reconnaître l'État palestinien. En fait, si... on ne peut pas s'en sortir avec les horreurs qu'on est en train de voir à... à Rafah, à Gaza. Il faut une solution pacifiste, pacifique à deux États pour que les peuples israéliens, les peuples palestiniens puissent vivre en paix, et que ces deux peuples ont droit à l'autodétermination.

Pour ce qui est de la reconnaissance de l'État palestinien, on le... on devrait le faire ici au Québec, à l'instar de 140 États membres des Nations unies. Ça serait la moindre des choses. Ça ferait honneur à l'héritage pacifiste du Québec.

Journaliste : Corrigez-moi, mais le premier ministre a fermé la porte hier.

Mme Ghazal : Le premier ministre, hier, Gabriel Nadeau-Dubois, lui a posé une question par rapport à l'ouverture du Bureau du Québec en Israël...

Journaliste : Mais il lui a parlé de la reconnaissance de l'État palestinien aussi, puis il lui a dit que ça ne relevait pas du Québec, ça relevait du gouvernement fédéral. C'est ce qu'on comprenait dans sa réponse. Donc, il a fermé la porte, là.

Mme Ghazal : Bien, on va réitérer cette question-là. Moi, j'espère que depuis hier, en voyant les images qu'on voit d'horreur qui sont sur les réseaux sociaux, qui sont partout dans les médias, je suis certaine que M. Legault, il l'a dit, il faut qu'il y ait deux états... en fait, pas qu'il y ait deux états. La solution à deux États, ça a déjà été approuvé aussi dans des motions à l'Assemblée nationale. Donc là, ici, on lui demande si on reconnaît qu'il y ait deux états, bien, il faudrait...

Journaliste : ...

Mme Ghazal : Moi, je ne m'explique pas l'entêtement du premier ministre à vouloir continuer à faire des affaires avec l'État de Netanyahou. Il faut se rappeler que le gouvernement israélien, le gouvernement de Netanyahou, il y a une demande de mandat d'arrêt de la Cour internationale de justice. Ce n'est pas rien. On ne peut pas, au Québec, faire semblant comme si ça n'existait pas.

Il y a quelque chose qui brouille l'esprit, qui brouille le regard de M. Legault. Je suis certaine... j'espère en tout cas qu'il va revenir à la raison puis qu'il va reconnaître, comme plein, plein d'États l'ont fait hier, l'Espagne, l'Irlande, la Norvège, de reconnaître l'État palestinien.

Journaliste : Mme Labrie, sur le projet de loi n° 65, est ce qu'il y a des articles qui, après l'avoir étudié plus à fond, j'imagine, là, depuis une semaine, où ça accroche pour vous, là?

Les libéraux, eux, en ont un peu contre l'article 2, qui est... qui n'est pas suffisamment précis à leur goût, là. Est-ce que vous, vous avez des... des articles sur lesquels vous avez des demandes?

Mme Labrie : On va avoir des demandes dans le projet de loi. Par contre, quand on a eu le briefing technique hier sur le projet de loi, moi, j'ai... j'ai été rassuré sur le contenu. Simplement, vous comprendrez que ça ne va pas nécessairement assez loin pour nous. Donc, on va assurément avoir des demandes, là, pendant l'étude détaillée du projet de loi.

Journaliste : Ça ne va pas assez loin pour vous? Il me semble que ça va plus loin que ce que vous demandiez...

Mme Labrie : Bien, je viens de vous donner deux exemples, là, sur lesquels ça ne va pas assez loin, notamment pour protéger les aînés des évictions. Je vous ai dit qu'on allait demander d'abaisser de 10 ans à cinq ans. Puis là on a obtenu que, pour le seuil de revenu, là, de passer à 125 % du seuil d'admissibilité à un logement social, nous, on voudrait monter à 150 %. Donc, c'est deux exemples pour lesquels ça ne va pas assez loin. Sur la question du moratoire également, on va avoir des discussions, mais le contenu en lui-même, moi, je n'y trouve rien d'inquiétant.

Journaliste : ...sur ces deux éléments là, est-ce que vous avez une idée de... du nombre d'aînés qui seraient admissibles, là, de plus, si on allait jusqu'à 150 % puis qu'on diminuait à cinq ans?

Mme Labrie : Je n'ai pas les chiffres sous la main en ce moment. C'est certain que le...

Journaliste : Est-ce que c'est considérable ou... un si gros enjeu que ça, là?

Mme Labrie : Le paramètre qui nous permettait de toucher le plus d'aînés de plus, c'était d'abaisser l'âge, et c'est pour ça qu'on a applaudi le choix du gouvernement de passer de 70 à 65 ans. Par ailleurs, les deux autres paramètres nous permettent aussi de rejoindre plus de monde. Donc, c'est pour ça qu'on va continuer de faire la bataille aussi.

Puis pour les... pour la question du nombre d'années dans le logement, il n'y a pas de donnée là-dessus sur le nombre d'années que les gens vivent dans leur logement. On ne sait pas ça concerne combien de personnes en fait, là, à ma connaissance à moi, en tout cas. Si vous en trouvez, je serais ravie de les connaître ces données-là, mais à ma connaissance à moi, il n'y a pas de donnée qui existe sur combien de temps les gens vivent dans leur logement.

Journaliste : ...projet de loi. C'est ça? C'est 10 ans de...

Mme Labrie : Bien, en fait, en ce moment c'est 10 ans, puis le projet de loi n'en parle pas, donc c'est maintenu à 10 ans.

Journaliste : Bien, il n'y a pas un risque, en étant plus gourmand, comme vous voulez l'être, qu'on retarde l'adoption du projet de loi? Déjà, vous aviez dit dans les semaines précédentes que n'importe quel gain serait un gain significatif.

Mme Labrie : Exact. Moi, je ne souhaite pas retarder le projet de loi du tout. Comptez sur moi pour que ça se passe rondement. Vous m'avez vu travailler dans le passé. Je pense que j'ai fait mes preuves à ce niveau-là. Par contre, on va quand même poser des questions. C'est notre travail. Sur chacun des articles, vous allez nous voir poser des questions, challenger un petit peu, demander des explications sur les choix qui ont été faits, puis, oui, à l'occasion, proposer des amendements supplémentaires, et c'est ce qu'on va faire, mais sans retarder.

Journaliste : ...parce qu'au fond vous avez déposé un projet de loi qui demande exactement ce que vous avez demandé à la ministre. Vous avez... des discussions... la ministre.

Mme Labrie : Pas exactement. Je viens de vous dire les exemples de plus.

Journaliste : Bien, il n'y a pas... il n'y avait pas le... sur les évictions, mais le... passer de 5 à 10 ans, il était déjà là... le 150 %, il était déjà là, si je ne m'abuse.

Mme Labrie : Passer de 10 ans à cinq ans, ça ne figure pas dans le projet de loi du gouvernement.

Journaliste : ...comme projet de loi, le projet de loi qui a été appelé par la ministre, il y avait ce que vous avez demandé dans le futur projet de loi.

Mme Labrie : Oui. C'est pour ça que je vais revenir à la charge avec cette bataille, oui.

Journaliste : ...vous avez... le gouvernement a pris votre projet de loi, il y a eu des discussions avec la ministre, donc, vous lui en avait déjà parlé...

Mme Labrie : Oui.

Journaliste : ...de ces enjeux-là.Et qu'est-ce qu'elle a dit à ce moment-là?

Mme Labrie : Bien, écoutez, moi, je veux qu'elle s'explique. Elle ne nous a pas répondu, là, sur les raisons pour lesquelles elle n'allait pas de l'avant avec ces... avec cet élément-là en particulier. Donc, je veux l'entendre s'expliquer. Effectivement, ça figurait... vous ne serez pas surpris aujourd'hui que je vous dise que c'est encore important pour nous, là. Ce l'était, ce l'est encore. Donc, oui, mais on va revenir avec ça avec un amendement, mais l'intention, ce n'est pas de retarder.

Journaliste : ...terminer sur le logement. Les villes, est-ce qu'ils ont une responsabilité actuellement, parce qu'il y a des retards indus, voire pénibles pour émettre les permis?

Mme Labrie : Bien, c'est une excellente question que vous posez là, parce qu'à vrai dire le moratoire, c'est un plaster, hein? On ne s'en est jamais caché, là, le moratoire, c'est un plaster dans une crise du logement qui est importante. L'objectif, c'est de sortir de cette crise, donc le moratoire à long terme, ce n'est pas une... ce n'est pas une solution, là, qui va nous satisfaire. On veut que des logements soient livrés. Quand on voit qu'il y a des délais aussi longs pour que des projets puissent s'enclencher, c'est très dérangeant. Moi, je salue la volonté de l'administration Plante qui s'est exprimée dans les derniers jours pour dire qu'elle voulait accélérer, là, le... l'émission de permis. On doit absolument faire ça. Ça...

Journaliste : ...ils s'expriment en disant «on veut accélérer», mais c'est leurs fonctionnaires qui ne bougent pas assez vite.

Mme Labrie : Ils doivent accélérer. Ils doivent accélérer. J'ai entendu une intention de leur part d'accélérer. Par ailleurs, ce n'est pas spécifique à Montréal, là. À Sherbrooke, on a ces enjeux-là aussi, puis je suis pas mal certaine que ce n'est pas les deux seules municipalités où il y a des enjeux de délais. Mais l'objectif, c'est de sortir de cette crise du logement, ce n'est pas d'y rester perpétuellement, là. Le moratoire, on espère ne plus en avoir besoin éventuellement, parce qu'on va retrouver une situation d'équilibre, et, pour ça, il faut augmenter l'offre de logements, bien sûr.

Journaliste : Vous parliez d'accélérer le... les projets d'infrastructure, est-ce que le projet de loi qui a été adopté en 2020... est-ce que ça a fonctionné, selon vous, quand on voit que le tiers des projets ne sont pas en chantier?

Mme Labrie : Bien, de toute évidence, ça n'a pas fonctionné, non, puis, moi, je trouve ça très inquiétant, en particulier, que les projets en transport collectif n'aient pas bougé sur cette liste-là. Vous nous voyez revenir très régulièrement sur cet enjeu-là. Il n'y a pas de projets, là, qui ont été initiés en transport collectif par la CAQ, qui ont été livrés jusqu'à maintenant. C'est un énorme problème. On a besoin de ça, pas juste pour les changements climatiques, aussi parce que ça allège le portefeuille, les dépenses des gens, hein? Le transport, c'est le deuxième poste de dépenses des gens. Donc, on vous parle de crise du logement, mais le deuxième poste de dépenses, après l'habitation, c'est le transport. Donc, on doit offrir des alternatives aux gens pour se déplacer à plus faible coût, les affranchir, là, de la voiture. Donc, c'est... que ces projets en transport en commun n'aient pas cheminé alors qu'ils avaient été priorisés techniquement, bien, c'est très préoccupant.

Journaliste : Dans le réseau de santé, on voit qu'il y a une vingtaine de contrats, là, dans les quatre dernières années, qui ont été attribués pour avoir recours encore aux fax, là. Vous trouvez ça un peu décourageant de voir qu'on s'appuie encore sur cette technologie-là?

Mme Labrie : Oui, c'est décourageant de voir qu'on a encore recours aux fax malgré des promesses de s'en débarrasser. C'est d'autant plus décourageant que ce n'est pas comme s'il y avait eu des améliorations en général, là, sur l'accès aux services de santé, hein? Il y a plutôt des problèmes qui continuent de s'accumuler, là. Donc, si on voyait que ce projet-là de se débarrasser des fax avait été mis de côté temporairement au profit d'une considérable amélioration de l'accès aux services, ça serait autre chose, mais là, il n'y en a pas beaucoup des projets qui cheminent positivement.

Journaliste : ...quelque chose de symbolique, je veux dire, le fax dans le réseau de santé, le fait qu'on utilise encore ça en 2024.

Mme Labrie : C'est une question d'efficacité, hein? Vous savez, c'est un... c'est un... La raison pour laquelle le fax a été abandonné, là, au fil des décennies, là, c'est parce que ce n'était pas la méthode la plus efficace de procéder, là, hein? Vous n'utilisez pas ça dans vos milieux de travail, vous? Moi non plus. Il y a des raisons pour ça. Donc, je pense que c'est symptomatique, là, du problème d'inefficacité, là, dans l'ensemble du réseau de la santé.

Journaliste : ...vous entendre aussi, on parlait de logement. Le gouvernement va dévoiler sa politique en matière d'aménagement du territoire demain. On y trouve des choses du genre forcer la densification, réduire la dépendance à l'auto solo. Ils veulent évaluer les MRC selon des données. Est-ce que vous trouvez ça intéressant?

Mme Labrie : Bien, écoutez, ce sont des objectifs qu'on partage. Après, il faut aussi que ce soit possible de l'accomplir dans la vraie vie. Tu sais, les municipalités sont aux prises avec des défis très importants en termes de sources de revenus. Ils nous en... Elles nous en parlent régulièrement. Donc, la... En ce moment, là, dans les dernières années, comme leurs revenus dépendent essentiellement des taxes foncières, ça a favorisé l'étalement urbain. Par ailleurs, en développement de transport en commun, elles n'ont pas tous les outils. C'est très difficile pour elles. Moi, j'ai rencontré des maires, mairesses dans les dernières semaines, qui... de villes qui ne sont pas assez grosses pour avoir une société de transport, par exemple, qui m'exprimaient leur volonté d'acquérir des véhicules, là, des autobus pour pouvoir développer des lignes pour pouvoir le faire, mais elles n'ont pas le droit.

Mme Ghazal : Je veux juste ajouter quelque chose par rapport à ça. J'ai porté le dossier environnement pendant un bout de temps, puis il y a quelque chose d'historique au Québec. On a toujours des bons plans, tu sais, le plan de mobilité durable. Là, demain, ils vont présenter ce plan-là, des politiques. Tout ça, sur papier, c'est excellent. Souvent, les experts félicitent le gouvernement pour ces beaux plans là, mais ça ne vaut rien si ça reste que le papier sur lequel ils sont écrits. Ce qui est important après ça, c'est dans l'application, dans la volonté de donner les ressources, comme le disait Christine, pour s'assurer que ce soit implanté puis mis en place de façon efficace, puis que ça donne des résultats réels, pas juste des plans puis des tableaux de bord. Parce que ça, on est bon là-dedans, là, d'habitude, on a une bonne historique là-dessus.

Mme Labrie : Exact. Ça fait que oui... oui à la densification, oui à la... à des quartiers plus mixtes ou dans lesquels on a accès à des services de proximité, oui à un meilleur accès en transport en commun. Vous nous entendez parler de ça très régulièrement, là, mais la réalité, c'est qu'il y a des... il y a des obstacles en ce moment. Certains de ces... de ces obstacles-là, pardon, sont législatifs ou réglementaires en ce moment, certains sont financiers. Donc, il ne suffit pas, là, d'énoncer l'intention dans un plan d'aménagement, là.

Journaliste : Mme Labrie... mais la mairie de Sherbrooke, est-ce que ça pourrait vous intéresser?

Mme Labrie : Moi, ce que j'ai exprimé là-dessus, c'est que je suis très occupée avec l'intérim que je fais à Québec Solidaire en ce moment. C'est ma priorité, puis je vous dirais que c'est... c'est difficile avec tout le temps que je consacre à ça, là, de penser à plus long terme en ce moment.

Mme Ghazal : On veut la garder.

Journaliste : ...va se terminer en novembre, donc vous allez avoir plus de temps pour réfléchir à autre chose.

Mme Labrie : Je vais continuer de m'occuper de mes dossiers après.

Journaliste : Est-ce qu'il y a des gens que vous approchent en ce moment?

Mme Labrie : Ah! Bien, écoutez, la mairie, j'en entends parler depuis 2020, là. Ça fait qu'est-ce qu'il y a des gens qui m'ont déjà parlé de ça? Oui, bien sûr. Est-ce qu'il y a des approches officielles? Non, il n'y a pas eu ça, là, non.

Journaliste : ...

Mme Labrie : Bien, c'est-à-dire qu'il y a des citoyens qui m'en parlent, ça fait plusieurs années. J'en avais entendu parler avant même qu'Évelyne soit elle-même candidate à la mairie, là. Il y a des citoyens qui m'en parlent parce qu'ils voient mon travail politique puis ils l'apprécient, mais moi, ce n'est pas un projet que j'ai, là.

Journaliste : ...des gens qui se cherchent un candidat ou une candidate pour la mairie de 2025.

Mme Labrie : Ce n'est pas mon projet actuellement, là. Mon projet, c'est de m'occuper de mes dossiers comme députée de Sherbrooke, comme porteuse de dossiers nationaux à Québec solidaire et comme co-porte-parole de Québec solidaire.

Journaliste : ...sur le dossier de la Palestine et d'Israël. Je me souviens qu'en 2017 Philippe Couillard, qu'on a revu d'ailleurs... fin de semaine dernière, s'était rendu en Israël, il avait rencontré M. Netanyahou, mais il avait aussi rencontré le premier ministre de l'Autorité palestinienne à l'époque. Est-ce que vous aviez perçu à ce moment-là une forme de reconnaissance de l'État palestinien de par le fait qu'il soit allé des deux côtés de la frontière, puis que le gouvernement du Québec actuel est en train de renier peut-être?

Mme Ghazal : Là, je ne me rappelle pas... je me rappelle de ce voyage-là. Il y a même eu un programme qui a été créé avec le scientifique en chef pour faire des collaborations avec des scientifiques qui sont en... en territoire occupé et aussi à Gaza. J'en ai rencontré même un qui était pris ici, et sa famille était prise à Gaza. Donc, il y a toujours eu... J'essaie de me rappeler depuis tantôt, là — je n'ai pas mon cellulaire avec moi — mais on a déjà adopté des motions à l'Assemblée nationale, où on disait qu'il fallait reconnaître peut-être les deux... les deux peuples palestiniens. Je n'arrive plus à me rappeler, honnêtement, pour être honnête avec vous. Est-ce qu'on disait «États»? Peut-être qu'on disait juste : Les deux peuples et leur droit de vivre dans la paix, et tout ça. Puis ça, ça a déjà été adopté, mais pas une reconnaissance officielle.

Moi, j'invite vraiment, là... Puis là vous parlez de 2017, mais, dans l'histoire, on a toute une... on a un ministère des Relations internationales, on a une politique de développement des relations diplomatiques à l'étranger, puis c'est tout à l'honneur du Québec, et c'est très, très important et c'est précieux. C'est précieux aussi pour la réputation du Québec à travers le monde, qui est excellente, qui est très, très bonne, et il ne faut pas la ternir en prenant des décisions comme celles-là. Même le ton du gouvernement du... américain, qui est un allié indéfectible de l'État d'Israël, commence à monter. Partout, le ton se durcit face à ce gouvernement-là, qui a un mandat d'arrêt... c'est-à-dire une demande d'avoir un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale. Ce n'est pas rien. Nous, au Québec, on reconnaît ces institutions internationales là. Il faut aussi qu'on... qu'on... que le gouvernement se ressaisisse, que M. Legault se ressaisisse et qu'il... qu'il... qu'il prenne les décisions, là, qui s'imposent.

Reconnaître l'État palestinien, ce n'est pas quelque chose de marginal. 145 États sur 193 le font déjà. Je le répète, il faut qu'on fasse honneur à notre... à notre pacifisme au Québec... tout à travers l'histoire pour ne pas que ça soit brisé. Je garde espoir. J'interpelle M. Legault et je lui dis : Vous aimez la nation québécoise? La nation québécoise, c'est aussi notre réputation à l'international, même qu'on soit province ou pays, comme nous au Québec. Québec solidaire, on le veut, c'est précieux. Il ne faut pas le briser avec... dans... en ne reconnaissant pas l'État palestinien. Merci.

(Fin à 9 heures)

Participants


Document(s) associé(s)