(Huit heures quarante-deux minutes)
M. Tanguay : Alors, bon matin
à tous et à chacun. François Legault, ce matin ou aujourd'hui, sera aux assises
de l'UMQ. J'ai eu l'occasion hier de lui poser la question et de lui donner
justement l'occasion de faire amende honorable : Regrette-t-il ses mots où
il comparait les maires et mairesses du Québec à des quêteux? Il n'a pas voulu,
évidemment, se rétracter. Et, en ce sens-là, bien, on voit le peu de cas que
François Legault fait d'une relation qu'il doit entretenir de partenariat avec
nos municipalités, qui sont sur la ligne de front, qui sont sur la ligne de
front face à la crise de l'habitation, au transport collectif. Quelle est la
vision de Québec? Nonobstant ce que dit Geneviève Guilbault, elle a un rôle de
leadership à assumer là-dedans et à développer en partenariat, notamment avec
les municipalités, une vision pour ce qui est du transport en commun. Les
changements climatiques, etc. Alors, en ce sens là, les assises seront
importantes, et j'espère que François Legault aura les oreilles grandes
ouvertes pour pouvoir entendre le message et arriver avec des solutions
tangibles.
Et deuxième aspect que j'aimerais
mentionner ce matin, il y a une rencontre importante aujourd'hui à Québec pour
l'UPA. Ils font le point sur les mobilisations. On apprend ce matin, entre
autres, qu'une ferme sur cinq est incapable de payer ses dettes. C'est très
préoccupant. C'est une crise en agriculture. François Legault doit également y
voir. Je vais maintenant céder la parole à ma collègue Virginie Dufour.
Mme Dufour : Merci. Alors,
bonjour, tout le monde. À quelques semaines du 1er juillet, en toute fin
de session, et alors que tous les avis d'éviction ont déjà été envoyés, bien,
on voit, en fait, ce qui semble être plus une opération pour redorer l'image de
la ministre de l'Habitation, mais la réalité, c'est que si on est... on est
rendus là, à une telle crise, c'est que le gouvernement a trop tardé pour
agir.Malgré tout, je salue l'ouverture de la ministre et le dépôt du projet de
loi n° 65 qui viendra mettre un baume temporaire mais sur les évictions.
Par contre, ça ne réglera pas du tout la
crise du logement. Et même la ministre elle-même l'a dit hier en entrevue, en
conférence de presse, la vraie, vraie solution, c'est d'augmenter l'offre. Il
faut construire beaucoup, beaucoup plus de logements. La ministre nous promet
un plan pour stimuler la construction depuis plus d'un an. Et là il commence à
être temps d'agir. Qu'est-ce qu'on va faire? Les mises en chantier ont baissé
en 2023, elles continuent à baisser en 2024, et on... ce qu'on constate, c'est
qu'il n'y aura pas d'amélioration à court ou moyen terme. Donc, il est où le
plan? On a besoin d'avoir... d'avoir des actions de la part de ce gouvernement.
Merci.
Journaliste : M. Tanguay,
est-ce que vous êtes inquiet par la montée de violence à Montréal? Est-ce que
le gouvernement manque de sensibilité?
M. Tanguay : Oui, c'est
inquiétant. Je suis député de... Je suis député de LaFontaine, Rivière-des-Prairies.
Les violences, depuis que je suis député, ça fait partie malheureusement
d'enjeu qui revient régulièrement. Donc, oui, je suis très préoccupé. Je vous
dirais même, je vais me permettre le terme bouleversé, bouleversé de voir cela.
Les autorités en place ont toute ma confiance et ma collaboration. Il faut voir
quelles sont les sources et les causes. Il faut trouver, évidemment, les
coupables, mais il faut travailler en amont également.
Puis, pour ce qui est du gouvernement puis
du niveau de sensibilité, je ne pense pas que la population veut entendre ça,
ce matin, là. Alors, moi, je ne veux pas commenter le manque ou pas de
sensibilité. Chose certaine, on veut un gouvernement en action, là.
Journaliste : Vous avez
mentionné la crise financière dans le milieu agricole. Qu'est-ce que Québec
doit faire? Je sais que vous avez en déjà parlé dans le passé mais qu'est-ce
que Québec doit faire pour venir en aide aux agriculteurs qui ont de la misère
à arriver?
M. Tanguay : Parfait. Merci
pour la question. Il y a tellement d'enjeux. D'abord, qu'ils aboutissent avec
la réforme de La Financière agricole. Je veux dire, le ministre a commencé, en
fin 2023, même, je pense, c'est juste en janvier 2024, pour réformer La
Financière agricole. Alors, La Financière agricole, qui, essentiellement, est
là pour compenser les pertes, est-ce que La Financière agricole ne pourrait pas
avoir un rôle accru en matière de soutien financier, de développement, d'aide?
Le premier enjeu, évidemment, c'est la
capacité financière de nos agriculteurs, agricultrices à maintenir leur
production. J'y vais de mémoire, là, mais c'est pas mal ça, les chiffres. Il y
a deux ans, les profits en matière agricole étaient de quelque chose de l'ordre
de 686 millions. L'an passé, ça a coupé de moitié, on était en dessous de
400 millions. Et, cette année, on prévoit à peine quelque chose comme
90 millions de profits. Rencontrer des agriculteurs qui vous disent :
Moi, cette année, dans toute mon année, j'ai fait des profits de
10 000 $, c'est la... Donc, financièrement.
Il y a tout l'enjeu aussi du repreneuriat.
C'est énormément d'immobilisations. Les agriculteurs sont millionnaires en
immobilisations, mais en termes de revenus, on n'est pas là.
Et le changement climatique, contrairement
à ce qu'a dit le ministre — Ah, c'est... c'est cyclique, c'est
passager — ça va être permanent, les changements climatiques.
Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Alors, moi, je m'attends à un
gouvernement, notamment La Financière agricole, qui aboutisse.
Journaliste : ...donc ça
pourrait aider quand ça va mal, si je comprends bien?
M. Tanguay : Oui, c'est pour
aider quand ça va mal, mais aussi, La Financière, on pourrait penser, puis
c'est... c'est une idée qu'on a déjà lancée, une réflexion : Est-ce que La
Financière agricole ne pourrait pas être un bras financier, justement, pour
soutenir financièrement nos agriculteurs, qui dit : Moi, je veux faire de
la robotisation, de l'innovation? J'ai participé à Écotech, où on parlait des
agtechs en agriculture, les nouvelles technologies. Vous allez voir un
agriculteur : Ça vous tenterait-tu dessus d'augmenter votre productivité puis
de faire de l'innovation puis d'investir? Il va vous dire : Aujourd'hui,
là, c'est le cadet de mes soucis parce que je veux survivre. Puis il y a toute
la santé mentale aussi.
Journaliste : ...est-ce qu'il
faut subventionner de façon plus large le milieu agricole pour, genre, pouvoir
faire compétition aux produits mexicains qui sont souvent beaucoup moins chers?
M. Tanguay : Bien, deux
choses à votre question. Donc, il faut maintenir les activités de nos
agriculteurs. De mémoire, en 1996, il y avait 14 600, exemple, producteurs
laitiers, ils sont à peine moins de 6 000 aujourd'hui. Donc, soutenir nos
agriculteurs.
L'âge des propriétaires de nos
agriculteurs, agricultrices a augmenté, je pense qu'il est au-dessus de
50 ans. Il y aura beaucoup de transferts, le repreneuriat, on n'est pas
là.
Et oui, pour ce qui est de... Je vais
donner une tranche de vie. Je faisais mon épicerie puis je voulais acheter des
tomates. Puis j'étais avec ma conjointe puis elle dit : Regarde, ceux-là
sont moins chers. Puis c'étaient des tomates du Mexique. Bien, j'ai dit :
On va prendre les tomates du Québec. Je ne suis pas en train de me donner en
exemple, là, mais je suis en train de dire que je pense qu'on devrait avoir ce
réflexe-là. Puis savez-vous quoi? Elle est meilleure la... elle est meilleure,
la tomate.
Journaliste : Elle est combien
plus chère?
M. Tanguay : Ah, elle était,
je pense, quelque chose comme 0,50 $, 0,70 $ plus cher. C'est un bon
point. Mais je pense que ça vaut la peine parce que cet argent-là vient
soutenir notre agriculture locale. Puis savez-vous quoi? Elle n'a pas voyagé des
milliers de kilomètres. Elle était bonne, la tomate du Québec. Je célèbre la
tomate du Québec ce matin.
Journaliste : Santé Québec,
est-ce que vous célébrez ça, la nomination au conseil d'administration?
M. Tanguay : Ouf! Ça se
célèbre un petit peu moins. Il y a moins... Santé Québec, Santé Québec. J'aime
ça... J'aime ça, M. Laforest, parce que vous lancez un sujet, mais il n'y a pas
de question. Mais là, vous venez de me partir, vous avez mis 25 sous dans
la machine. Par où commencer?
Journaliste : Je fais mon
travail.
M. Tanguay : Ah! vous le
faites très bien. Santé Québec. Santé Québec, nous, ce qui nous préoccupe, ce
n'est pas les «top guns» puis les «top guns» sur le C.A. Ce qui nous préoccupe,
c'est qu'on attend trois heures de plus dans les urgences aujourd'hui,
contrairement au gouvernement de Philippe Couillard en 2018. Les gens... Il y a
des gens qui meurent dans les urgences.
Santé Québec, je veux bien donner une
chance au coureur, mais ils sont dans leur sixième année, et le ministre disait :
C'est beau si on a des résultats dans trois ans. Alors, il faut que le
gouvernement se grouille. Les Québécoises et Québécois, dixit M. Léger, qui a
sondé les Québécoises et Québécois, trois sur quatre disent : On n'en a
pas pour notre argent, on n'a pas les services pour les taxes et les impôts
qu'on paie, alors, Santé Québec.
Journaliste : ...
M. Tanguay : Pardon?
Journaliste : Est-ce que
c'est une bonne nomination?
M. Tanguay : Laquelle? Le C.A.?
Journaliste : Bien, celle de
la présidente du...
Journaliste : Mme Germain.
Journaliste
: ...Mme
Germain.
M. Tanguay : Mme Germain,
elle a, écoutez, toutes les compétences. Puis ce n'est pas parce qu'elle vient
du privé, on est libéraux, nous, ce n'est pas parce qu'elle vient du privé, là,
qu'elle n'est pas... on devrait la discréditer par rapport à ça, contrairement
à ce que d'autres partis vont dire, exemple, Québec solidaire. Mais ce n'est
pas elle qui va régler, du jour au lendemain, des problèmes, que l'on voit
grossir depuis six ans, depuis six ans. Alors, moi, j'aimerais ça que le «top
gun», là, ça soit le ministre, puis j'aurais aimé ça que le «top gun», c'eût
été la ministre et le ministre de la Santé dans les six dernières années.
Des voix : ...
Journaliste : Sur le projet
de loi n° 65.
M. Tanguay : Oui.
Journaliste : Québec
solidaire va déposer une motion, là, demandant à ce que ça se fasse rapidement
et idéalement avant la fin de la session. Allez-vous appuyer la motion?
M. Tanguay : On est en train
d'analyser la motion, puis j'ai pour politique de ne pas préjuger des motions
avant que l'on ait fait le débat en caucus, ce qu'on va faire tout à l'heure.
Mais...
Journaliste : ...adopter le
projet de loi avant la fin de la session?
M. Tanguay : Mais, inquiétez
pas... oui, oui, je voulais... je ne voulais pas vous laisser là-dessus. Chose
certaine, nous, on veut faire avancer le Québec. Ma collègue a salué le fait
que le projet de loi, même s'il est... aura un impact très, très minime dans
l'offre que l'on doit augmenter en termes d'habitation, c'est un pas dans la
bonne direction. Nous, on va faire le travail, et après ça, on veillera à la
possibilité de le faire adopter. Mais il y a un travail à faire, il y a des
questions à poser. Alors, c'est important, on va le faire. Puis je t'en prie,
Virginie.
Mme Dufour : Oui. Non, déjà,
à la lecture du projet de loi, il y a des grands questionnements que moi, j'ai,
donc il y aura un travail parlementaire qui devra se faire.
Journaliste
: ...
Mme Dufour : Bien, par
exemple, si on veut rénove, tu sais, une question que je me suis posée, si, par
exemple, un office municipal a besoin de rénover un bâtiment, est-ce qu'il va
pouvoir déplacer les gens ailleurs pour pouvoir faire la rénovation, peut-être
les envoyer dans un autre logement? Mais vous comprenez, c'est... être évincé. Est-ce
qu'ils vont pouvoir être évincés, ces gens-là, pour pouvoir faire la
rénovation? On a actuellement beaucoup, beaucoup de... plusieurs logements à
rénover qui sont en mauvais état. Donc ça, c'est le genre de questionnement
qu'on a. Mais aussi il y a toute la section des exclusions sur les résidences
pour personnes âgées qui sont prévues. Donc, on a des questionnements là-dessus
aussi, à savoir est-ce que tout est prévu puis tout, tout est couvert.
Donc, bref, le travail parlementaire doit
se faire. Mais ceci dit, tu sais, l'autre élément, c'est : Est-ce qu'il y
aura des amendements déposés par la ministre, qui pourraient dénaturer le
projet de loi? Moi, j'ai vu ça avec le projet de loi n° 31. Donc, de
promettre qu'il sera adopté avant la fin de la session, ça ne dépend pas que de
moi, ça dépend aussi de qu'est-ce que la ministre va faire avec le projet de
loi. Donc, évidemment, là, l'idée, c'est qu'on veut que ça soit au bénéfice...
Des voix : ...
Mme Dufour : ...au bénéfice
des citoyens.
M. Tanguay : C'est possible,
mais il y a du travail à faire.
Mme Dufour : C'est ça, exactement.
On veut... On veut que... protéger les locataires puis travailler dans le sens
des locataires. Mais, ceci dit, on doit faire le travail parlementaire.
Journaliste : Pour les
locataires, qu'est-ce qui est mieux, Mme Dufour, que ce soit adopté d'ici le
9 juin ou que ce soit adopté même l'automne prochain?
Mme Dufour : Je veux juste
rappeler que les avis d'éviction ont déjà été envoyés.
Journaliste : ...
Mme Dufour : Donc, pour les
locataires qui sont déjà en processus d'éviction, ça ne changera rien, le
projet de loi. Mais c'est sûr que le plus vite qu'on l'adopte, le mieux, mais
encore faut-il que le projet de loi qui soit adopté, au final, soit le bon
projet de loi, puis qu'il n'ait pas... qu'on ne crée pas... Puis d'ailleurs, je
vais souligner que, dans ce projet de loi ci, la ministre vient corriger des
éléments du projet de loi n° 31 adopté il n'y a même pas deux mois. Donc,
il faudrait bien que les libellés soient... soient corrects pour ne pas qu'on
ait à revenir en septembre pour remodifier encore le projet de loi.
M. Tanguay : Et si vous me
permettez, là-dessus, en somme, c'est possible, mais il y a du travail à faire.
Je vous réfère à l'article 2. Moi, comme législateur, ça fait 12 ans
que je fais ça, de l'article par article, puis quand on dit, à l'article 1,
on annule pendant trois ans les évictions, parfait. Article 2, le
gouvernement se réserve le droit de dire, pour le temps qu'il veut sur le
territoire qu'il veut, si ça s'applique ou pas. En vertu de quoi, de quels
critères va-t-il décider, ce matin : J'exclus Montréal, j'exclus
Trois-Rivières, j'exclus... Vous savez? Alors, comme disait Jean Lapierre, on
ne va pas acheter un cochon dans un sac. On va faire un travail, on va vouloir
le voir, on va vouloir savoir. Article deux, ce sont des pouvoirs énormes qui
viendraient complètement annuler le fondement même du projet de loi, qui est
dire : On suspend pendant trois ans. Vous comprenez? Alors, nous, on va-tu
tout donner un chèque en blanc à ce gouvernement brouillon là? Bien non, on va
savoir... juste poser la question : Sur quels critères? Puis si c'est
flou, bien, la ministre, je pense qu'il va falloir qu'elle dépose peut-être des
amendements. Alors, à votre question, je complète la réponse : C'est
possible, mais il y a du travail à faire.
Journaliste : Mais donc on
comprend que, pour vous, parce que les avis d'éviction ont été envoyés pour le
1er juillet, il n'y a pas d'urgence, là?
Mme Dufour : Non, non, non,
ce n'est pas... ce n'est pas ce que je dis, parce que des évictions en cours
d'année, ça peut exister, là. Mais, tu sais, quand je le souligne, que les avis
d'éviction ont déjà été envoyés, c'est qu'on a perdu une opportunité d'agir
plus tôt. Ceci dit, il faut que le travail se fasse parce qu'on ne veut pas non
plus créer d'autres problèmes, comme l'a dit mon chef. Avec l'article deux,
c'est un exemple, il va peut-être falloir le baliser. Donc, c'est une question
aussi de s'assurer qu'on a un projet de loi, là, qui est conforme à ce qu'on
nous promet aussi au bout du compte, là.
Journaliste : ...projet de
loi ci corrige certains articles de 31. Je n'ai pas suivi dans le détail, mais
ça corrige quoi?
Mme Dufour : Les avis des... Les
avis de modification qui... C'était un libellé qui avait été écrit dans le
projet de loi n° 31, puis je pense qu'on est rendus à la troisième ou
quatrième version de ces articles-là. C'est pour dire qu'il y a eu plusieurs
modifications. Donc, des fois, quand on veut aller trop vite, bien, on se rend
compte que, finalement, ça crée d'autres enjeux. Donc, on doit revenir pour
corriger. Ça, c'est... c'est ce que la ministre de l'Habitation, là, nous a
habitués, malheureusement.
Journaliste : On ne pourrait
pas demander à Mme Germain de venir en commission parlementaire à la Santé avec
un mandat d'initiative pour l'entendre?
M. Tanguay : Pourquoi Mme
Germain, spécifiquement elle?
Journaliste : ...conseil
d'administration...
M. Tanguay : Oui. Pourquoi?
Pourquoi? Je veux juste comprendre votre question. Pourquoi elle spécifiquement,
Mme Germain?
Journaliste : Bien, parce que,
pour entendre un peu où est-ce qu'elle s'en va. Vous pourriez, comme, tu sais...
M. Tanguay : Parce qu'elle va
être une des membres du C.A. Je pense qu'il est important, la présidente, donc,
Mme Biron, le cas échéant, on voudra l'entendre. Et, d'aventure, nous, Santé
Québec aura ses représentants, représentantes, le C.A., qui... il y a plusieurs
personnes qui vont siéger là-dessus. C'est clair que, pour nous, vu que le
ministre... votre question est tout à fait pertinente, vu que le ministre a
transféré énormément de pouvoirs au niveau des opérations, on va vouloir avoir
une reddition de comptes. Alors, surprenez-vous pas si, d'aventure, il y a des
demandes pour les entendre en commission parlementaire, surprenez-vous pas de
ça.
Journaliste
: Just in English. Do you have any problems with Bill 65?
M. Tanguay
: We have a lot of work to do. So, on the principle, we are in favour,
in principle. But still, we are paid here to do our work. And, as an MNA at the
National Assembly, and with my
colleague Virginie Dufour, we'll lead a charge for the Québec Liberal Party. We
have a lot of questions to be answers… to be answered. And we will do the work.
So, at the end of the day, is it possible that it could be adopted? Yes. It's
part of the possibilities. But, in the meantime, we have a lot of work to do.
Journaliste
: But just, in principle, I just want to clarify. Is your party… you have
concerns with this three-year moratorium on evictions?
M. Tanguay
: Do you want to answer to this?
Mme Dufour : No, we don't have a problem with this particular article, but we
want to… like, we want to make sure that there is not going to be other
problems created with the law. But the real thing is that… You know, the reality is that this bill will
not solve the crisis, the housing crisis. We're expecting to see a lot more
from this Government regarding
housing, the construction. You know, where are the measures to help constructors build new units, you know?
M. Tanguay
: If you allow me, part of our concerns, for instance, let me
pinpoint the article 2… section 2 of the bill, which says that section 1,
suspension for three years with respect to evictions, section 2, the Government reserves the decisions to apply
this on which criteria. So, in time and in space, based on which criteria, the Government will decide that this suspension,
this three-year suspension will not apply to this city or this territory for
that period of time. So, we will have a lot of questions, OK, based on which
criteria. So, we have to do our homework as legislators, and we'll do our homework.
So, it's part of the possibilities, to be adopted, until June the 7th, but
there's work to be done.
Journaliste
: But it's on a 3% vacancy rate. It says it in the bill, does it not?
Mme Dufour : It does say that, but the Government preserves its own right to subtract or any part of… I'm sorry?
Journaliste
: Exempt.
Mme Dufour : Exempt any part of the territory in Québec from this eviction bill,
so, you know, it's like, yes, it is based on the 3%, but it could change, and
we don't know based on what, which criteria, is it going to be arbitrary. We
have no idea. It's… It's open to anything.
M. Tanguay
: It's larger than the 3%.
Mme Dufour : Yes, it is.
M. Tanguay :
It's larger than the 3%, and based on
the data available for territories starting from 10,000 and plus citizens. So,
what... with territories under that scope, what will be... the 3% will not be
applicable. So, but again, it's… as drafted, it's way more larger than the 3%.
Journaliste :
Just quickly on Santé Québec. Now that we know the composition of
the executive committee, what do you make of it?
M. Tanguay
: I think that, first, persons who have been nominated, have been mandate,
are qualified persons. That being said, I think that it's important for the Government to solve all the problems that we
see in the healthcare system, they're within their 6th year. So, Santé Québec, even the Minister of Healthcare
mentioned that it's going to take a couple of years to see the positive results
of it. But, in the meantime, we have lots of problems in our healthcare system.
People don't get access to the services, and we denounce… we're denouncing it.
So, we hope that, in the future, the top gun will be the Minister and not those
working at Santé Québec,
because he has to answer and he has to provide us with the vision, and to
implement the orientation. So, we continue to do our homework as the
official... Liberal official opposition. Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 01)