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Point de presse de M. Marc Tanguay, chef de l’opposition officielle, et Mme Virginie Dufour, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’habitation

Version finale

Le jeudi 23 mai 2024, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-deux minutes)

M. Tanguay : Alors, bon matin à tous et à chacun. François Legault, ce matin ou aujourd'hui, sera aux assises de l'UMQ. J'ai eu l'occasion hier de lui poser la question et de lui donner justement l'occasion de faire amende honorable : Regrette-t-il ses mots où il comparait les maires et mairesses du Québec à des quêteux? Il n'a pas voulu, évidemment, se rétracter. Et, en ce sens-là, bien, on voit le peu de cas que François Legault fait d'une relation qu'il doit entretenir de partenariat avec nos municipalités, qui sont sur la ligne de front, qui sont sur la ligne de front face à la crise de l'habitation, au transport collectif. Quelle est la vision de Québec? Nonobstant ce que dit Geneviève Guilbault, elle a un rôle de leadership à assumer là-dedans et à développer en partenariat, notamment avec les municipalités, une vision pour ce qui est du transport en commun. Les changements climatiques, etc. Alors, en ce sens là, les assises seront importantes, et j'espère que François Legault aura les oreilles grandes ouvertes pour pouvoir entendre le message et arriver avec des solutions tangibles.

Et deuxième aspect que j'aimerais mentionner ce matin, il y a une rencontre importante aujourd'hui à Québec pour l'UPA. Ils font le point sur les mobilisations. On apprend ce matin, entre autres, qu'une ferme sur cinq est incapable de payer ses dettes. C'est très préoccupant. C'est une crise en agriculture. François Legault doit également y voir. Je vais maintenant céder la parole à ma collègue Virginie Dufour.

Mme Dufour : Merci. Alors, bonjour, tout le monde. À quelques semaines du 1er juillet, en toute fin de session, et alors que tous les avis d'éviction ont déjà été envoyés, bien, on voit, en fait, ce qui semble être plus une opération pour redorer l'image de la ministre de l'Habitation, mais la réalité, c'est que si on est... on est rendus là, à une telle crise, c'est que le gouvernement a trop tardé pour agir.Malgré tout, je salue l'ouverture de la ministre et le dépôt du projet de loi n° 65 qui viendra mettre un baume temporaire mais sur les évictions.

Par contre, ça ne réglera pas du tout la crise du logement. Et même la ministre elle-même l'a dit hier en entrevue, en conférence de presse, la vraie, vraie solution, c'est d'augmenter l'offre. Il faut construire beaucoup, beaucoup plus de logements. La ministre nous promet un plan pour stimuler la construction depuis plus d'un an. Et là il commence à être temps d'agir. Qu'est-ce qu'on va faire? Les mises en chantier ont baissé en 2023, elles continuent à baisser en 2024, et on... ce qu'on constate, c'est qu'il n'y aura pas d'amélioration à court ou moyen terme. Donc, il est où le plan? On a besoin d'avoir... d'avoir des actions de la part de ce gouvernement. Merci.

Journaliste : M. Tanguay, est-ce que vous êtes inquiet par la montée de violence à Montréal? Est-ce que le gouvernement manque de sensibilité?

M. Tanguay : Oui, c'est inquiétant. Je suis député de... Je suis député de LaFontaine, Rivière-des-Prairies. Les violences, depuis que je suis député, ça fait partie malheureusement d'enjeu qui revient régulièrement. Donc, oui, je suis très préoccupé. Je vous dirais même, je vais me permettre le terme bouleversé, bouleversé de voir cela. Les autorités en place ont toute ma confiance et ma collaboration. Il faut voir quelles sont les sources et les causes. Il faut trouver, évidemment, les coupables, mais il faut travailler en amont également.

Puis, pour ce qui est du gouvernement puis du niveau de sensibilité, je ne pense pas que la population veut entendre ça, ce matin, là. Alors, moi, je ne veux pas commenter le manque ou pas de sensibilité. Chose certaine, on veut un gouvernement en action, là.

Journaliste : Vous avez mentionné la crise financière dans le milieu agricole. Qu'est-ce que Québec doit faire? Je sais que vous avez en déjà parlé dans le passé mais qu'est-ce que Québec doit faire pour venir en aide aux agriculteurs qui ont de la misère à arriver?

M. Tanguay : Parfait. Merci pour la question. Il y a tellement d'enjeux. D'abord, qu'ils aboutissent avec la réforme de La Financière agricole. Je veux dire, le ministre a commencé, en fin 2023, même, je pense, c'est juste en janvier 2024, pour réformer La Financière agricole. Alors, La Financière agricole, qui, essentiellement, est là pour compenser les pertes, est-ce que La Financière agricole ne pourrait pas avoir un rôle accru en matière de soutien financier, de développement, d'aide?

Le premier enjeu, évidemment, c'est la capacité financière de nos agriculteurs, agricultrices à maintenir leur production. J'y vais de mémoire, là, mais c'est pas mal ça, les chiffres. Il y a deux ans, les profits en matière agricole étaient de quelque chose de l'ordre de 686 millions. L'an passé, ça a coupé de moitié, on était en dessous de 400 millions. Et, cette année, on prévoit à peine quelque chose comme 90 millions de profits. Rencontrer des agriculteurs qui vous disent : Moi, cette année, dans toute mon année, j'ai fait des profits de 10 000 $, c'est la... Donc, financièrement.

Il y a tout l'enjeu aussi du repreneuriat. C'est énormément d'immobilisations. Les agriculteurs sont millionnaires en immobilisations, mais en termes de revenus, on n'est pas là.

Et le changement climatique, contrairement à ce qu'a dit le ministre — Ah, c'est... c'est cyclique, c'est passager — ça va être permanent, les changements climatiques. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?

Alors, moi, je m'attends à un gouvernement, notamment La Financière agricole, qui aboutisse.

Journaliste : ...donc ça pourrait aider quand ça va mal, si je comprends bien?

M. Tanguay : Oui, c'est pour aider quand ça va mal, mais aussi, La Financière, on pourrait penser, puis c'est... c'est une idée qu'on a déjà lancée, une réflexion : Est-ce que La Financière agricole ne pourrait pas être un bras financier, justement, pour soutenir financièrement nos agriculteurs, qui dit : Moi, je veux faire de la robotisation, de l'innovation? J'ai participé à Écotech, où on parlait des agtechs en agriculture, les nouvelles technologies. Vous allez voir un agriculteur : Ça vous tenterait-tu dessus d'augmenter votre productivité puis de faire de l'innovation puis d'investir? Il va vous dire : Aujourd'hui, là, c'est le cadet de mes soucis parce que je veux survivre. Puis il y a toute la santé mentale aussi.

Journaliste : ...est-ce qu'il faut subventionner de façon plus large le milieu agricole pour, genre, pouvoir faire compétition aux produits mexicains qui sont souvent beaucoup moins chers?

M. Tanguay : Bien, deux choses à votre question. Donc, il faut maintenir les activités de nos agriculteurs. De mémoire, en 1996, il y avait 14 600, exemple, producteurs laitiers, ils sont à peine moins de 6 000 aujourd'hui. Donc, soutenir nos agriculteurs.

L'âge des propriétaires de nos agriculteurs, agricultrices a augmenté, je pense qu'il est au-dessus de 50 ans. Il y aura beaucoup de transferts, le repreneuriat, on n'est pas là.

Et oui, pour ce qui est de... Je vais donner une tranche de vie. Je faisais mon épicerie puis je voulais acheter des tomates. Puis j'étais avec ma conjointe puis elle dit : Regarde, ceux-là sont moins chers. Puis c'étaient des tomates du Mexique. Bien, j'ai dit : On va prendre les tomates du Québec. Je ne suis pas en train de me donner en exemple, là, mais je suis en train de dire que je pense qu'on devrait avoir ce réflexe-là. Puis savez-vous quoi? Elle est meilleure la... elle est meilleure, la tomate.

Journaliste : Elle est combien plus chère?

M. Tanguay : Ah, elle était, je pense, quelque chose comme 0,50 $, 0,70 $ plus cher. C'est un bon point. Mais je pense que ça vaut la peine parce que cet argent-là vient soutenir notre agriculture locale. Puis savez-vous quoi? Elle n'a pas voyagé des milliers de kilomètres. Elle était bonne, la tomate du Québec. Je célèbre la tomate du Québec ce matin.

Journaliste : Santé Québec, est-ce que vous célébrez ça, la nomination au conseil d'administration?

M. Tanguay : Ouf! Ça se célèbre un petit peu moins. Il y a moins... Santé Québec, Santé Québec. J'aime ça... J'aime ça, M. Laforest, parce que vous lancez un sujet, mais il n'y a pas de question. Mais là, vous venez de me partir, vous avez mis 25 sous dans la machine. Par où commencer?

Journaliste : Je fais mon travail.

M. Tanguay : Ah! vous le faites très bien. Santé Québec. Santé Québec, nous, ce qui nous préoccupe, ce n'est pas les «top guns» puis les «top guns» sur le C.A. Ce qui nous préoccupe, c'est qu'on attend trois heures de plus dans les urgences aujourd'hui, contrairement au gouvernement de Philippe Couillard en 2018. Les gens... Il y a des gens qui meurent dans les urgences.

Santé Québec, je veux bien donner une chance au coureur, mais ils sont dans leur sixième année, et le ministre disait : C'est beau si on a des résultats dans trois ans. Alors, il faut que le gouvernement se grouille. Les Québécoises et Québécois, dixit M. Léger, qui a sondé les Québécoises et Québécois, trois sur quatre disent : On n'en a pas pour notre argent, on n'a pas les services pour les taxes et les impôts qu'on paie, alors, Santé Québec.

Journaliste : ...

M. Tanguay : Pardon?

Journaliste : Est-ce que c'est une bonne nomination?

M. Tanguay : Laquelle? Le C.A.?

Journaliste : Bien, celle de la présidente du...

Journaliste : Mme Germain.

Journaliste : ...Mme Germain.

M. Tanguay : Mme Germain, elle a, écoutez, toutes les compétences. Puis ce n'est pas parce qu'elle vient du privé, on est libéraux, nous, ce n'est pas parce qu'elle vient du privé, là, qu'elle n'est pas... on devrait la discréditer par rapport à ça, contrairement à ce que d'autres partis vont dire, exemple, Québec solidaire. Mais ce n'est pas elle qui va régler, du jour au lendemain, des problèmes, que l'on voit grossir depuis six ans, depuis six ans. Alors, moi, j'aimerais ça que le «top gun», là, ça soit le ministre, puis j'aurais aimé ça que le «top gun», c'eût été la ministre et le ministre de la Santé dans les six dernières années.

Des voix : ...

Journaliste : Sur le projet de loi n° 65.

M. Tanguay : Oui.

Journaliste : Québec solidaire va déposer une motion, là, demandant à ce que ça se fasse rapidement et idéalement avant la fin de la session. Allez-vous appuyer la motion?

M. Tanguay : On est en train d'analyser la motion, puis j'ai pour politique de ne pas préjuger des motions avant que l'on ait fait le débat en caucus, ce qu'on va faire tout à l'heure. Mais... 

Journaliste : ...adopter le projet de loi avant la fin de la session?

M. Tanguay : Mais, inquiétez pas... oui, oui, je voulais... je ne voulais pas vous laisser là-dessus. Chose certaine, nous, on veut faire avancer le Québec. Ma collègue a salué le fait que le projet de loi, même s'il est... aura un impact très, très minime dans l'offre que l'on doit augmenter en termes d'habitation, c'est un pas dans la bonne direction. Nous, on va faire le travail, et après ça, on veillera à la possibilité de le faire adopter. Mais il y a un travail à faire, il y a des questions à poser. Alors, c'est important, on va le faire. Puis je t'en prie, Virginie.

Mme Dufour : Oui. Non, déjà, à la lecture du projet de loi, il y a des grands questionnements que moi, j'ai, donc il y aura un travail parlementaire qui devra se faire.

Journaliste : ...

Mme Dufour : Bien, par exemple, si on veut rénove, tu sais, une question que je me suis posée, si, par exemple, un office municipal a besoin de rénover un bâtiment, est-ce qu'il va pouvoir déplacer les gens ailleurs pour pouvoir faire la rénovation, peut-être les envoyer dans un autre logement? Mais vous comprenez, c'est... être évincé. Est-ce qu'ils vont pouvoir être évincés, ces gens-là, pour pouvoir faire la rénovation? On a actuellement beaucoup, beaucoup de... plusieurs logements à rénover qui sont en mauvais état. Donc ça, c'est le genre de questionnement qu'on a. Mais aussi il y a toute la section des exclusions sur les résidences pour personnes âgées qui sont prévues. Donc, on a des questionnements là-dessus aussi, à savoir est-ce que tout est prévu puis tout, tout est couvert.

Donc, bref, le travail parlementaire doit se faire. Mais ceci dit, tu sais, l'autre élément, c'est : Est-ce qu'il y aura des amendements déposés par la ministre, qui pourraient dénaturer le projet de loi? Moi, j'ai vu ça avec le projet de loi n° 31. Donc, de promettre qu'il sera adopté avant la fin de la session, ça ne dépend pas que de moi, ça dépend aussi de qu'est-ce que la ministre va faire avec le projet de loi. Donc, évidemment, là, l'idée, c'est qu'on veut que ça soit au bénéfice...

Des voix : ...

Mme Dufour : ...au bénéfice des citoyens.

M. Tanguay : C'est possible, mais il y a du travail à faire.

Mme Dufour : C'est ça, exactement. On veut... On veut que... protéger les locataires puis travailler dans le sens des locataires. Mais, ceci dit, on doit faire le travail parlementaire.

Journaliste : Pour les locataires, qu'est-ce qui est mieux, Mme Dufour, que ce soit adopté d'ici le 9 juin ou que ce soit adopté même l'automne prochain?

Mme Dufour : Je veux juste rappeler que les avis d'éviction ont déjà été envoyés.

Journaliste : ...

Mme Dufour : Donc, pour les locataires qui sont déjà en processus d'éviction, ça ne changera rien, le projet de loi. Mais c'est sûr que le plus vite qu'on l'adopte, le mieux, mais encore faut-il que le projet de loi qui soit adopté, au final, soit le bon projet de loi, puis qu'il n'ait pas... qu'on ne crée pas... Puis d'ailleurs, je vais souligner que, dans ce projet de loi ci, la ministre vient corriger des éléments du projet de loi n° 31 adopté il n'y a même pas deux mois. Donc, il faudrait bien que les libellés soient... soient corrects pour ne pas qu'on ait à revenir en septembre pour remodifier encore le projet de loi.

M. Tanguay : Et si vous me permettez, là-dessus, en somme, c'est possible, mais il y a du travail à faire. Je vous réfère à l'article 2. Moi, comme législateur, ça fait 12 ans que je fais ça, de l'article par article, puis quand on dit, à l'article 1, on annule pendant trois ans les évictions, parfait. Article 2, le gouvernement se réserve le droit de dire, pour le temps qu'il veut sur le territoire qu'il veut, si ça s'applique ou pas. En vertu de quoi, de quels critères va-t-il décider, ce matin : J'exclus Montréal, j'exclus Trois-Rivières, j'exclus... Vous savez? Alors, comme disait Jean Lapierre, on ne va pas acheter un cochon dans un sac. On va faire un travail, on va vouloir le voir, on va vouloir savoir. Article deux, ce sont des pouvoirs énormes qui viendraient complètement annuler le fondement même du projet de loi, qui est dire : On suspend pendant trois ans. Vous comprenez? Alors, nous, on va-tu tout donner un chèque en blanc à ce gouvernement brouillon là? Bien non, on va savoir... juste poser la question : Sur quels critères? Puis si c'est flou, bien, la ministre, je pense qu'il va falloir qu'elle dépose peut-être des amendements. Alors, à votre question, je complète la réponse : C'est possible, mais il y a du travail à faire.

Journaliste : Mais donc on comprend que, pour vous, parce que les avis d'éviction ont été envoyés pour le 1er juillet, il n'y a pas d'urgence, là?

Mme Dufour : Non, non, non, ce n'est pas... ce n'est pas ce que je dis, parce que des évictions en cours d'année, ça peut exister, là. Mais, tu sais, quand je le souligne, que les avis d'éviction ont déjà été envoyés, c'est qu'on a perdu une opportunité d'agir plus tôt. Ceci dit, il faut que le travail se fasse parce qu'on ne veut pas non plus créer d'autres problèmes, comme l'a dit mon chef. Avec l'article deux, c'est un exemple, il va peut-être falloir le baliser. Donc, c'est une question aussi de s'assurer qu'on a un projet de loi, là, qui est conforme à ce qu'on nous promet aussi au bout du compte, là.

Journaliste : ...projet de loi ci corrige certains articles de 31. Je n'ai pas suivi dans le détail, mais ça corrige quoi?

Mme Dufour : Les avis des... Les avis de modification qui... C'était un libellé qui avait été écrit dans le projet de loi n° 31, puis je pense qu'on est rendus à la troisième ou quatrième version de ces articles-là. C'est pour dire qu'il y a eu plusieurs modifications. Donc, des fois, quand on veut aller trop vite, bien, on se rend compte que, finalement, ça crée d'autres enjeux. Donc, on doit revenir pour corriger. Ça, c'est... c'est ce que la ministre de l'Habitation, là, nous a habitués, malheureusement.

Journaliste : On ne pourrait pas demander à Mme Germain de venir en commission parlementaire à la Santé avec un mandat d'initiative pour l'entendre?

M. Tanguay : Pourquoi Mme Germain, spécifiquement elle?

Journaliste : ...conseil d'administration...

M. Tanguay : Oui. Pourquoi? Pourquoi? Je veux juste comprendre votre question. Pourquoi elle spécifiquement, Mme Germain?

Journaliste : Bien, parce que, pour entendre un peu où est-ce qu'elle s'en va. Vous pourriez, comme, tu sais...

M. Tanguay : Parce qu'elle va être une des membres du C.A. Je pense qu'il est important, la présidente, donc, Mme Biron, le cas échéant, on voudra l'entendre. Et, d'aventure, nous, Santé Québec aura ses représentants, représentantes, le C.A., qui... il y a plusieurs personnes qui vont siéger là-dessus. C'est clair que, pour nous, vu que le ministre... votre question est tout à fait pertinente, vu que le ministre a transféré énormément de pouvoirs au niveau des opérations, on va vouloir avoir une reddition de comptes. Alors, surprenez-vous pas si, d'aventure, il y a des demandes pour les entendre en commission parlementaire, surprenez-vous pas de ça.

Journaliste : Just in English. Do you have any problems with Bill 65?

M. Tanguay : We have a lot of work to do. So, on the principle, we are in favour, in principle. But still, we are paid here to do our work. And, as an MNA at the National Assembly, and with my colleague Virginie Dufour, we'll lead a charge for the Québec Liberal Party. We have a lot of questions to be answers… to be answered. And we will do the work. So, at the end of the day, is it possible that it could be adopted? Yes. It's part of the possibilities. But, in the meantime, we have a lot of work to do.

Journaliste : But just, in principle, I just want to clarify. Is your party… you have concerns with this three-year moratorium on evictions?

M. Tanguay : Do you want to answer to this?

Mme Dufour : No, we don't have a problem with this particular article, but we want to… like, we want to make sure that there is not going to be other problems created with the law. But the real thing is that… You know, the reality is that this bill will not solve the crisis, the housing crisis. We're expecting to see a lot more from this Government regarding housing, the construction. You know, where are the measures to help constructors build new units, you know?

M. Tanguay : If you allow me, part of our concerns, for instance, let me pinpoint the article 2… section 2 of the bill, which says that section 1, suspension for three years with respect to evictions, section 2, the Government reserves the decisions to apply this on which criteria. So, in time and in space, based on which criteria, the Government will decide that this suspension, this three-year suspension will not apply to this city or this territory for that period of time. So, we will have a lot of questions, OK, based on which criteria. So, we have to do our homework as legislators, and we'll do our homework. So, it's part of the possibilities, to be adopted, until June the 7th, but there's work to be done.

Journaliste : But it's on a 3% vacancy rate. It says it in the bill, does it not?

Mme Dufour : It does say that, but the Government preserves its own right to subtract or any part of… I'm sorry?

Journaliste : Exempt.

Mme Dufour : Exempt any part of the territory in Québec from this eviction bill, so, you know, it's like, yes, it is based on the 3%, but it could change, and we don't know based on what, which criteria, is it going to be arbitrary. We have no idea. It's… It's open to anything.

M. Tanguay : It's larger than the 3%.

Mme Dufour : Yes, it is.

M. Tanguay : It's larger than the 3%, and based on the data available for territories starting from 10,000 and plus citizens. So, what... with territories under that scope, what will be... the 3% will not be applicable. So, but again, it's… as drafted, it's way more larger than the 3%.

Journaliste : Just quickly on Santé Québec. Now that we know the composition of the executive committee, what do you make of it?

M. Tanguay : I think that, first, persons who have been nominated, have been mandate, are qualified persons. That being said, I think that it's important for the Government to solve all the problems that we see in the healthcare system, they're within their 6th year. So, Santé Québec, even the Minister of Healthcare mentioned that it's going to take a couple of years to see the positive results of it. But, in the meantime, we have lots of problems in our healthcare system. People don't get access to the services, and we denounce… we're denouncing it. So, we hope that, in the future, the top gun will be the Minister and not those working at Santé Québec, because he has to answer and he has to provide us with the vision, and to implement the orientation. So, we continue to do our homework as the official... Liberal official opposition. Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 01)

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