(Huit heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Hier, il y a un projet de loi important qui a été déposé par la
CAQ, un projet de loi qui vient répondre à deux batailles historiques de Québec
solidaire. D'abord, bien, sur l'élargissement de la loi Françoise David pour
protéger plus d'aînés vulnérables contre les évictions, et une deuxième
bataille historique qui est répondue par ce projet de loi là, c'est aussi un
moratoire national sur les évictions. Se faire évincer en pleine crise du
logement, c'est une tragédie. Les gens ne sont pas capables de se trouver un
logement à prix raisonnable lorsqu'ils se font évincer. C'est une bonne
nouvelle pour les locataires du Québec.
Alors, ce matin, Andrés et moi voulons
lancer un appel à la collaboration. On tend la main aux deux autres partis d'opposition
et on leur demande de travailler avec nous pour adopter ce projet de loi là d'ici
la fin de la session parlementaire. Il nous reste deux semaines. Si on
travaille fort, si on travaille ensemble, on est capable d'y arriver. Québec
solidaire va déposer, ce matin, une motion pour demander que tous les partis s'engagent
à collaborer pour adopter le projet de loi d'ici la fin de la session. Non
seulement on est capables de le faire, mais c'est notre responsabilité de le
faire. Peu importent nos affiliations politiques, on est tous ici pour la même
chose. On est censés être ici pour la même chose, en tout cas : aider les
gens. Ce projet de loi là va aider des gens. Ce projet de loi là va aider des
dizaines de milliers d'aînés vulnérables. Ce projet de loi là va rassurer des
centaines de milliers de locataires qui craignent l'éviction. Pourquoi on est
ici? On est ici pour aider les gens. Je demande aux autres partis d'opposition
de nous aider à aider les gens.
M. Fontecilla : Merci,
Gabriel. Effectivement, ce projet de loi, ça donne tout le sens, en tout cas en
ce qui me concerne, à l'action politique, surtout pour un député d'opposition,
là : aider les gens concrètement, là.
Nous avons fait des recherches et nous
avons... nous avons déduit que le projet de loi, tel qu'il est présenté, va
aider 54 000 aînés de plus de la première version de la loi Françoise
David. Il y avait 23 726 aînés qui étaient déjà protégés. Avec la
nouvelle mouture de la loi, ça va être 78 142 aînés. C'est des gens
concrets, c'est nos voisins, nos voisines, nos parents, nos tantes, c'est des
milliers et des milliers des gens, là. C'est pour ça qu'on fait de la politique
et c'est donc important d'avancer le plus rapidement dans l'adoption de ce projet
de loi et de l'adopter d'ici le 7 juin prochain, là. Je me joins aux
paroles de Gabriel pour demander la collaboration de tous les partis afin
d'adopter ce projet de loi qui va soulager des milliers d'aînés à travers tout
le Québec. Merci.
Journaliste : Est-ce que vous
faitesun lien entre ce projet de loi là, et votre approche dite
pragmatique, et la déclaration de Saguenay, la nouvelle façon dont vous voulez
faire de la politique?
M. Nadeau-Dubois : Non, pas
nécessairement, dans la mesure où cette bataille-là pour... D'abord, la
bataille historique de Québec solidaire pour régler la crise du logement, elle
date de bien longtemps, bien avant que je sois, d'ailleurs, porte-parole de
Québec solidaire. La bataille plus spécifique pour la protection des locataires
aînés, c'est ma prédécesseure dans Gouin, Françoise David, qui l'avait
commencée. Donc, c'est des batailles historiques, c'est des longues batailles.
Mais, certes, ça fait la démonstration d'à quoi on sert ici, à l'Assemblée
nationale, pourquoi c'est important d'avoir des parlementaires progressistes à
l'Assemblée, pourquoi c'est important de passer des heures et des heures en
commission parlementaire, comme l'a fait Andrés, et gagner... et souvent perdre
des batailles pour ensuite les reprendre et les reprendre, et finalement, ça
fonctionne. Andrés a travaillé pendant des... sans doute des centaines d'heures
à convaincre la CAQ, à convaincre même les autres partis d'opposition
d'embarquer avec nous sur ces enjeux-là. Et il a fallu essayer longtemps pour
que ça fonctionne. Mais moi, je suis profondément fier du travail qu'Andrés a
fait, du travail que Christine a fait. C'est une belle démonstration d'à quoi
on sert, Québec solidaire. On a réussi, avec la collaboration de plein de
groupes dans la société québécoise, à influencer le gouvernement, à faire
évoluer la ministre.
Et d'ailleurs j'en profite pour la
remercier de son écoute. Mme Duranceau a écouté, elle a cheminé, et ça, ce
n'est pas un aveu de faiblesse, au contraire, c'est une qualité. Comprenez-moi
bien, on a été souvent en désaccord avec Mme Duranceau par le passé puis, je
vous le donne dans le mile, on va être encore en désaccord avec elle à l'avenir
sur bien des enjeux. Mais là elle a été à l'écoute, elle a cheminé, elle a évolué
dans ses positions, et c'est une bonne chose. Et on invite tous les partis
d'opposition à travailler avec nous maintenant.
Journaliste : Pour revenir à
la déclaration de Saguenay, c'est un... c'est un atout quand même pour vous,
cette fin de semaine, ce gain-là que vous... obtenez.
M. Nadeau-Dubois : Ça... Ce
dénouement-là aurait pu se produire il y a quelques semaines. Il aurait pu se
produire la semaine prochaine. Moi, ce que j'y vois, d'abord et avant tout,
c'est une belle démonstration d'à quoi on sert comme parlementaires
progressistes. Pourquoi c'est important d'envoyer des hommes comme Andrés
Fontecilla à l'Assemblée nationale? Pourquoi c'est important d'envoyer des
femmes comme Christine Labrie à l'Assemblée nationale? Pour qu'on fasse ce
travail-là, pour qu'on influence le gouvernement dans l'opposition. Imaginez si
ces gens-là étaient au sein d'un conseil des ministres.
Journaliste : Juste pour
clarifier, là, est-ce que vous demandez un bâillon ou quoi, là? Je...
M. Nadeau-Dubois : Non. Non.
Il reste deux semaines...
Journaliste : O.K. Juste
d'accélérer les procédures.
M. Nadeau-Dubois : Exact.
Journaliste : O.K. Mais
qu'est-ce que ça changerait si c'était adopté en octobre? De toute façon, on
sait que la date, c'est le 31 décembre, la date fatidique, là, pour les
aînés, là. Donc, qu'est-ce que ça changerait que ce soit adopté maintenant
plutôt qu'en octobre si ça donne le même résultat, là, dans le calendrier des
renouvellements des baux, là?
M. Nadeau-Dubois : Bien, il y
a des... il y a des... Veux-tu y aller, Andrés? Parce qu'il y a des dates de
baux...
M. Fontecilla : Bien,
écoutez, vous avez raison, là. Je pense qu'on a une fenêtre d'opportunité
d'adopter cette loi-là maintenant. On ne sait jamais ce qui va se passer en
politique, là, hein? Le lendemain, c'est le néant total. Je pense qu'il faut
profiter de... du moment. On ne demande pas un bâillon, on ne demande pas de ne
pas faire notre travail de parlementaires, ce n'est pas... le p.l. 65, il n'est
pas long, c'est... c'est 12 articles, si je ne me trompe pas, mais
c'est... Et donc on est capables d'aller... d'aller rapidement, faire les
débats qui s'imposent. Je rappelle que tous les éléments qui sont longs ont été
déjà débattus, dans le cadre, entre autres, du p.l. 31, et le Parti libéral et
le Parti québécois étaient en général d'accord avec les positions qu'on avance
maintenant. On va faire les débats qu'il faut, on va prendre les débats qu'il
faut, mais, selon nous, il faut profiter du moment et adopter le projet de loi
n° 65 d'ici le 7 juin.
Journaliste : Ça ne prendrait
pas des consultations particulières, par exemple, là, que les...
M. Fontecilla : Oui, oui, on
va étudier... on va étudier cette question, la possibilité de faire des
consultations particulières. On veut entendre ce que les groupes disent. Les
groupes se sont déjà prononcés, il y a seulement quelques mois, sur ces
éléments-là. La FADOQ, l'AQDR sont venues appuyer en commission parlementaire
du p.l. 31, là, les éléments qu'on retrouve dans le p.l. 65, donc, et on va...
on est prêt à ouvrir la porte à ce qu'ils s'expriment à nouveau,ou peut-être
des doléances ou des critiques par rapport à ce projet de loi là, mais il faut
que ce soit fait le plus rapidement possible. C'est tout ce qu'on demande.
Des voix : ...
M. Nadeau-Dubois : Peut-être
juste préciser sur la question des consultations particulières, là, c'est tout
à fait possible, en deux semaines, de procéder à des consultations rapidement
et d'adopter le projet de loi, si, par exemple, les autres partis d'opposition,
si c'est important pour eux, nous, on pense que c'est possible de le faire
rapidement, en deux semaines, ce sont deux semaines d'intensives. Ça fait
quelques années déjà qu'on est au Parlement, je peux vous le dire, c'est
possible de bien faire notre travail en deux semaines et d'adopter le projet de
loi avant l'été.
Journaliste : ...pour redorer
l'image de France-Élaine Duranceau?
M. Nadeau-Dubois : Moi, là,
l'image de France-Élaine Duranceau, là, c'est... c'est le cadet de mes soucis.
Ce qui est important pour nous, là, c'est d'aider les gens. Ce projet de loi là
aurait pu être écrit par Pierre Poilievre, là, ça ne me dérange... ça ne nous
dérange pas. L'important, c'est d'aider des gens. Et là on a l'occasion d'aider
des dizaines de milliers d'aînés vulnérables, c'est... c'est tout ce qui nous
importe. Et je suis convaincu que le Parti libéral et le Parti québécois vont
travailler avec nous. On veut simplement s'en assurer ce matin.
Journaliste : ...
Journaliste : ...ce matin,
Amir Khadir signe une lettre ouverte dans Le Devoir, avec François
Saillant, avec Pierre Mouterde, un peu la vieille garde de Québec solidaire, si
vous me permettez, puis c'est comme une forme de désaveu de votre... de votre
projet. Ils disent : Ce n'est pas vrai qu'on va tout jeter à la poubelle
ce qu'on a fait pendant 15 ans de programme... de monter le programme. Ce
n'est pas vrai que la déclaration de Saguenay peut servir de nouvelle plateforme.
Est-ce que vous vous attendez à un clash?
M. Nadeau-Dubois : Bon,
d'abord, moi, je ne l'ai pas du tout interprété comme ça. La déclaration de
Saguenay, ce n'est pas le nouveau programme, ce n'est pas la nouvelle
plateforme, c'est des orientations générales pour la suite. Et c'est d'abord et
avant tout, aussi, le bilan de notre tournée des régions. Donc, ça ne remplace
ni le programme ni la plateforme, personne ne propose de jeter quoi que ce soit
à la poubelle. Il y aura des bons débats en fin de semaine. Moi, je vois ça
cette lettre-là comme une contribution à ce débat-là. Et puis on aura
l'occasion d'en débattre en fin de semaine.
Journaliste : Il semble
demander... il dit : Quatre mois, c'est beaucoup trop court pour parler
d'une réforme du programme. Il a peur finalement que la base démocratique de
Québec solidaire ne soit pas respectée dans ce processus-là. C'est ce qu'on
entend dans la lettre d'Amir Khadir.
M. Nadeau-Dubois : Oui, bien,
les délais pour la rédaction éventuelle d'un nouveau programme vont être
débattus en fin de semaine, mais on parle davantage de délais autour de 10 à
11 mois, là. Nous, on souhaite... Nous, on pense que c'est possible en 10
à 11 mois de faire un grand travail démocratique puis une grande conversation
à l'interne de Québec solidaire.
Journaliste : Bonjour. Sur la
violence à Montréal, vous êtes deux députés de la région de Montréal, là,
avez-vous des inquiétudes? Trouvez-vous que la police de Montréal contrôle bien
la situation? Trouvez-vous que le ministère de la Sécurité publique en fait
assez? Trouvez-vous que le ministre est assez présent?
M. Fontecilla : Bien,
écoutez, tout d'abord, c'est... c'est très inquiétant, c'est très inquiétant.
Et j'ai été choqué d'apprendre qu'il y a eu trois meurtres dans une même
soirée, dans un seul et même événement impliquant... impliquant des jeunes, là.
La violence chez les jeunes est excessivement préoccupante. Je pense que la
police fait son travail. De façon générale, vous... si vous faites la
compilation du travail policier, la police résout des crimes, emprisonne des
bandits. Je pense que la police montréalaise est très professionnelle... très
professionnelle. Ils font leur travail, là.
Le ministre, je pense qu'il a des croutes
à manger en termes de... non seulement de... d'avoir une approche répressive,
là. Lorsqu'il s'agit de la criminalité chez les jeunes, là, il faut beaucoup,
beaucoup mettre de l'avant des approches préventives, là, afin d'éviter que les
jeunes se dirigent vers des activités violentes. Donc, je pense que le ministre
a une vision à développer. On a... on a vu il y a quelques mois, là, qu'il a
coupé le... le financement d'une unité de... d'interventions rapprochées des
policiers avec du personnel civil dans les milieux... dans les milieux
jeunesse, et ça nous préoccupe grandement. Il nous a dit que, bien, c'était un
projet-pilote, il arrive à la fin, donc on le ferme, c'est à la ville de
Montréal de continuer à financer. Ça nous paraît une attitude un peu
superficielle, cavalière de la part du... du ministre, mais c'est effectivement
très préoccupant, et il faut investir beaucoup, beaucoup de ressources dans la
prévention, non seulement auprès de l'intervention des... auprès des jeunes,
mais aussi l'intervention auprès des familles des quartiers défavorisés, et non
seulement des quartiers défavorisés, c'est une problématique qui concerne
beaucoup, beaucoup de milieux chez... chez les jeunes à Montréal.
Journaliste : C'est un manque
de sensibilité?
M. Fontecilla : Manque de
sensibilité, je pense que c'est un manque de... de perspective politique, là.
Et on a un crime, on appelle la police et on en a assez... bien, on pense que
c'est... il nous faut plus de policiers, on embauche plus de policiers.
D'ailleurs, ce n'est pas... ce n'est pas si facile que ça. Mais il faut avoir
une vision plus large, il faut avoir une vision qui comprend aussi un aspect
préventif lors d'interventions générales dans les milieux qui produisent
cette... ces situations-là.
Journaliste : Sur la
composition du C.A. de Santé Québec, on a vu Mme Germain être nommée, il y a
d'autres personnalités publiques là aussi qu'on... qu'on connaît. De manière
générale, comment vous appréciez ce conseil d'administration là?
M. Nadeau-Dubois : Il y a une
absence qui est.... Une absence qui nous inquiète, c'est l'absence du milieu
des services sociaux. La santé, c'est aussi la santé et les services sociaux au
Québec. Depuis le début des débats sur Santé Québec, le milieu des services
sociaux est inquiet. Et là, à la composition du conseil d'administration, on a
trouvé de la place pour quelqu'un qui vient de l'hôtellerie, mais on n'a pas
trouvé de place pour quelqu'un qui vient des services sociaux. C'est inquiétant
sur la marginalisation que pourraient connaître les services sociaux à
l'intérieur de Santé Québec, et ce n'est pas la... ce n'est pas le premier
signal d'alarme, là. Ça fait plusieurs gestes du ministre qui alimentent cette
inquiétude-là. Beaucoup de gens ont peur que tout le domaine des services
sociaux soit complètement oublié à l'intérieur de Santé Québec.
Journaliste : Mme Germain,
est-ce que c'est une nomination partisane pour vous? Parce qu'elle a été quand
même là au début de la CAQ.
M. Nadeau-Dubois : Oui.
Journaliste : Elle a une
feuille de route impressionnante comme gestionnaire, là, mais est-ce que pour
vous, vous considérez que c'est une nomination partisane?
M. Nadeau-Dubois : On va
laisser la chance au coureur. Mais qu'on ait trouvé de la place pour quelqu'un
de l'hôtellerie, mais qu'on n'ait pas trouvé de place pour quelqu'un des
services sociaux, là, ça témoigne d'un manque de vision puis ça témoigne d'un
biais favorable au privé, puis d'un biais défavorable envers tout le domaine
des services sociaux qui est tellement important.
Vous venez de nous poser une question sur
la violence, M. Laforest. Comment qu'on va les gérer, ces problèmes de société
là? Il y a des... il y a des histoires dans le journal ce matin sur la
protection de la jeunesse, il y a des... on a des enjeux de violence conjugale.
Je veux dire, ces enjeux de société là, on va les... on va… on va s'en occuper
comment au Québec? Bien, notamment avec un filet social, puis le filet social,
c'est beaucoup le domaine des services sociaux, la santé mentale,
l'intervention jeunesse, la prévention. On ne peut pas oublier ça. On ne peut
pas oublier ça. Bien, moi, je veux... Bien, c'est-à-dire que, techniquement,
là, Santé Québec devient le grand chapeau en dessous duquel tout ça va se
ramasser, et là, on se rend compte qu'à la tête de cette nouvelle
mégabureaucratie-là, on trouve de la place pour des gens qui ont géré des
hôtels, mais pas de place pour des gens qui s'occupent des services sociaux.
C'est préoccupant.
Journaliste : Le député
Haroun Bouazzi ne s'est pas présenté à l'Assemblée nationale depuis votre
conférence de presse, là, sur la vision pragmatique que vous avez envoyée à la
suite du...
M. Nadeau-Dubois : Il est là
aujourd'hui.
Journaliste : Il est là
aujourd'hui. O.K. Parce que c'était... c'était une question, on se demandait
quel message ça envoie…
M. Nadeau-Dubois : Bien, M.
Bouazzi avait des enjeux de conciliation travail-famille la… il y a deux
semaines. La semaine passée, ça ne siégeait pas. Puis là, cette semaine, il...
Journaliste : ...
M. Nadeau-Dubois : Pardon?
Journaliste : Il était en
point de presse.
M. Nadeau-Dubois : Il était
en point de presse hier à Montréal, dans son comté, avec M. Morin et Mme
Mélanie Joly, pour un enjeu local. Il va être à l'Assemblée...
Journaliste : ...est-ce que
vous allez rester, vous?
M. Nadeau-Dubois : Moi, j'ai
dit que je souhaite...
Journaliste : ...appel au
désespoir de M. Leduc, ce matin.
M. Nadeau-Dubois : Non, je
pense que....
Journaliste : Restez!
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
ne parlerai pas pour... pour Alexandre, mais je pense que ce qu'Alexandre...
Moi, ce que j'ai lu dans cette lettre-là, en tout cas, c'est le témoignage d'un
militant de la première heure de Québec solidaire qui dit : C'est normal
d'avoir des débats, des fois, on est heureux de leur dénouement, des fois, on
est malheureux de leur dénouement, mais il faut se rappeler ce qui nous
rassemble puis continuer à travailler ensemble. Moi, c'est comme ça que j'ai lu
la lettre d'Alexandre.
La Modératrice : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste : Quand on dit
rester, je sais bien que ce n'est pas avec....
M. Nadeau-Dubois : Je pense
qu'Alexandre lance un message d'unité, puis je trouve c'est son message qui est
important.
La Modératrice :
En anglais.
Journaliste :
Do you trust Fady Dagher as the… the
head of the SPVM with what's happening in Montréal?
M. Nadeau-Dubois :
Just like my colleague Andrés pointed
it out, we think the police in Montréal are doing what they can. They're
professional police force, they're really doing what they can with the means
that they have. But we need to have a broader perspective, we have… we need to
have a perspective that focuses on prevention and that can not rely on the
shoulders of the Montréal police, we need a social and… a social perspective on
those issues, we need to invest much more in prevention, and it goes… it's not…
and we should not overfocus only on the work of the police.
Journaliste :
So, basically, Minister Bonnardel is
not seeing the big picture.
M. Nadeau-Dubois :
Well, he needs to see… he needs to have
a bigger picture, that's for sure. Mr. Bonnardel needs to see the bigger
picture. It's not only of… it's not only a matter of putting the bad guys
behind bars, it's also and it's foremost an issue of how do we deal with the
social factors that create that climate of violence.
Journaliste :
On Bill 65, what's the urgency, like, to
make sure that this bill is adopted by June 7th? You don't trust
landlords that could kick in some eviction processes as we're speaking?
M. Nadeau-Dubois :
You know, there is a momentum right now
and we need to seize that momentum. We've been fighting for this at Québec
solidaire for years and years. Now it's on the table, we need to work together.
Andrés worked in collaboration with Virginie Dufour and Joël Arseneau of the PQ
and the Parti libéral during the previous bill in housing. So, we need to work
together to make sure it is adopted in the next two weeks. It's possible. We
can do our work and adopt that bill. It is important. You know, the housing
crisis is an emergency, it's a national emergency. That bill takes proposals
that have been discussed in the past, so we can work in a good way and in a
fast way.
Journaliste :
We've seen you, in the past, with other
bills, say that you really need to take time to review it, to do due diligence.
What's the difference with this bill, why the rush to get it adopted?
M. Nadeau-Dubois :
The big difference with this bill is
that it puts on the table elements that were previously debated and previously
analysed and the parliamentary commission, so there is nothing new in that
bill, it's the comeback of proposals that were discussed in the past. So, we
need… so, we need to do our work correctly. If the other opposition parties
want us to have a consultation, it is totally possible in the next two weeks,
but we're talking about… you know, we're talking about 54 000 people,
senior tenants, that will be protected by that law. We cannot make those people
wait; we need to work together right now to protect them. It's a lot of people
and it's not everyday that at the National Assembly we can work together to affect concretely the lives of people like
that.
Journaliste :
But isn't it too late for them at this
point for this year anyways? Why the… like, I mean, most eviction notices have
been sent.
M. Nadeau-Dubois :
Oh! We could…we should have
done… we should have done that months ago, maybe years ago, but it's better
late than never, and now we have a bill on the table. You know, I remember, a
lot of people were sceptic a few weeks ago when we were here, including in this
room, that we were going to be able to get something done. A lot of people
accused us of doing communication and bla-bla. We always had hope that it was
possible. We always had hope that it was possible. Right now, it's done. We
just need two weeks to work together, in collaboration, to make it a reality.
It's… it's an occasion we cannot miss.
Journaliste :
And just on Santé Québec, what do you
make of the composition of the…
M. Nadeau-Dubois :
…the elephant in the room is the absence of anyone
coming from the social services universe. You know, they found a place for
someone coming from the hotel business, but they didn't find a place from
someone coming from the social services. It's… I think it reflects a negative
bias towards the social services and a positive bias towards the private
sector, and it's disturbing for the future of Santé Québec.
Journaliste :
One last question. After all these...
these letters, the resignation of Émilise Lessard-Therrien, I think this is the
last time we're going to see you before the national council of Québec
solidaire in Jonquière this weekend, so how do you see this weekend?
M. Nadeau-Dubois : First, it's an important weekend for Québec solidaire, there are
going to be debates, and we think it's healthy, it's healthy for a political
party to have such debates about its future, about its orientations, about its
strategies, and the fruit is ripe at Québec solidaire to have those debates
democratically. And I'm... how do you say that? I'm... J'ai hâte, how do you
say that?
Journaliste :
Looking forward.
M. Nadeau-Dubois :
I'm looking forward to having those
debates with the members of Québec solidaire.
Journaliste :
But personally, it's been weeks that
you're in a turmoil.
M. Nadeau-Dubois : I think it's going to be an important weekend.
(Fin à 8 h 25)