(Onze heures seize minutes)
M.
Morin :Alors, bonjour. Ce matin, à l'Assemblée nationale, nous
avons voté contre une motion qui a été présentée par le Parti québécois et qui
demandait l'abrogation d'une disposition du Code criminel canadien. On a voté
contre, parce que... et c'est toujours l'enjeu des motions sans préavis, on
reçoit des motions peu de temps avant notre entrée au salon bleu. Ce matin, le
Parti québécois demandait et reconnaissait que, bien qu'il y ait un caractère
laïque de l'État du Québec, ils affirmaient qu'une opinion sur un sujet
religieux ou fondé sur un texte devrait évidemment... ne devrait pas pouvoir se
justifier et justifier un discours haineux, et pour... et, par le fait même,
ils demandaient l'abrogation des articles 319.3b et 319.3.1b du Code
criminel, parce qu'il y a une exception dans le Code criminel.
Alors, évidemment, on reçoit la motion
quelques instants avant d'aller au salon bleu. On nous demande d'abroger une
disposition du Code criminel. Ce qu'on voulait faire, c'est une analyse
sérieuse de la question, et on a proposé un amendement, et ça, il faut le
souligner. Ce qu'on demandait, en fait... et on aurait été d'accord pour
appuyer la motion, c'était plutôt de réévaluer et non pas d'abroger, parce qu'on
est évidemment dans un État de droit. Si le Parlement fédéral a adopté cette
disposition-là, il y a eu des débats parlementaires sur la question. Et donc,
nous, on voulait évidemment s'assurer... bien comprendre les débats pour, après
ça, prendre une position. C'est la raison pour laquelle, évidemment, quand on
dit que l'État du Québec a un caractère laïque, on n'est pas contre, c'est
évident. Quand on dit également qu'une opinion sur un sujet religieux ou une
opinion fondée sur un texte religieux ne devrait jamais pouvoir justifier un
discours haineux, on est d'accord, on ne veut pas de haine dans notre société,
on ne veut pas de discours haineux dans notre société. Mais, quand on nous
demandait, en 15 minutes, d'envoyer une motio, d'approuver une motion pour
abroger une disposition du Code criminel, là on a dit : Un instant, on
n'est pas brouillons, on veut faire notre travail correctement, on veut qu'il y
ait une analyse qui soit faite. Et c'est la raison pour laquelle on demandait
plutôt de réévaluer les dispositions, et, à ce moment-là, on aurait été
d'accord avec la motion.
Donc, je tenais à faire cette précision.
Les autres partis étaient en faveur de la motion. Nous, on veut s'assurer que,
quand on fait un travail, on le fait correctement, avec sérieux, qu'on est
capables, évidemment, d'évaluer l'ensemble de l'impact de la situation. Et
c'est la raison pour laquelle, ce matin, on n'a pas appuyé cette motion du
Parti québécois. Merci.
(Fin à 11 h 19)