(Treize heures trente-deux minutes)
La Modératrice : Alors,
bonjour. Merci. Bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle. En
fait, M. André Morin, député de l'Acadie, qui est accompagné de Jennifer
Maccarone, porte-parole en matière de sécurité publique, sont également
accompagnés de résidents, en fait, du comté de l'Acadie : M. Martin
Chapdelaine, qui prendra également la parole, suivant les élus, également, M. Sam
Philippe Malia, Mme Denise Vaillancourt et Mme Christine Baraquette,
qui accompagnent. C'est concernant une pétition qui va être déposée, en fait,
qui s'oppose à la reconstruction, là, de la prison Tanguay sur le terrain,
entre les rues Poincaré et Tanguay.
M. Morin, c'est à vous.
M. Morin : Bonjour. Alors,
bien heureux de prendre la parole cet après-midi et d'être accompagné par ma
collègue Mme Jennifer Maccarone et des citoyens de ma circonscription de l'Acadie.
Nous sommes ici cet après-midi parce qu'un peu plus tard, au Salon Bleu, je
vais déposer une pétition, pétition qui a été signée par environ 2 000 pétitionnaires,
et qui s'oppose à la construction de la prison Tanguay sur le site... en fait,
où il y a déjà une institution carcérale, soit la prison de Bordeaux.
La prison Tanguay, elle est désaffectée
depuis plusieurs années. Le gouvernement a un projet d'en reconstruire une
beaucoup plus grande. D'ailleurs, on peut voir ici, sur cette photo, la
grandeur qu'aura le nouveau centre de détention, et ça se fait sans véritable
consultation des citoyens.
Des citoyens sont venus me voir à mon
bureau de circonscription, inquiets, inquiets pour leur sécurité. Il y a
énormément de jeunes familles qui habitent aux alentours de la prison de
Bordeaux, puis éventuellement, évidemment, de ce qui pourrait devenir la prison
de Tanguay. Et on s'y oppose pour cette raison, beaucoup de familles, beaucoup
de questions de sécurité.
Il y a des citoyens qui pourront vous en
parler, mais au quotidien, ils sont aux prises avec des vols de drones. Ils
sont aux prises avec des drones qui vont laisser tomber des... différentes
matières — ça peut être même de la drogue — dans des
terrains de leur résidence privée. Parce que, si la nouvelle prison est
construite, elle va être à peu près... à peu de mètres de leurs résidences. Des
familles qui ont acheté des maisons parce que le quartier est sécuritaire, et
là, il se rend compte que la situation ne l'est pas. Très souvent, la police va
intervenir sur les lieux.
Donc, autant d'éléments de sécurité qui ne
sont pas là. Et moi, à plusieurs reprises, j'ai invité le ministre, M. Bonnardel,
à venir rencontrer les citoyens pour qu'il soit à même non seulement de voir l'endroit
où la prison pourrait être construite, mais de parler avec les citoyens et d'être
capable de comprendre la peur qui les anime. Et je les comprends très bien. M. Bonnardel
cherche toujours une plage à son agenda, il n'est pas venu les rencontrer.
Sans plus tarder, je cède la parole à ma
collègue, Mme Jennifer Macarone.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, André. Et surtout merci à André. Il est un excellent député. Il
travaille très fort pour appuyer ses citoyens. Je les remercie de leur présence
ici à notre Assemblée nationale.
De toute évidence, j'appuie la pétition
puis j'appuie les citoyens de l'Acadie dans leur démarche, ainsi que mon
collègue. Pourquoi? Parce qu'il y a autres terrains que le ministère de
Sécurité publique peut regarder pour le développement et la construction d'une
autre prison. Nous, en... lors de les crédits budgétaires, j'avais posé des
questions directement à M. Bonnardel en ce qui concerne la construction de
ce prison, que, oui, comme M. Morin a dit, se fait sans consultation.
De toute évidence, la CAQ a un plus grand
intérêt dans le béton et non dans la mise à jour et la protection du milieu
carcéral... qui fait face à beaucoup de difficultés. Alors, si on regarde juste
la revue de presse d'aujourd'hui, le ministre, ainsi que le gouvernement de la
CAQ, a une responsabilité de vérifier qu'est-ce qui se passe actuellement dans
le réseau, dans le milieu carcéral, pour protéger non seulement les détenus,
mais aussi les gens qui oeuvrent au sein de ce réseau, au lieu de penser de
construire une autre prison dans un milieu résidentiel. Merci beaucoup.
M. Morin : Sans plus tarder,
je cède maintenant la parole à M. Chapdelaine, un citoyen engagé.
M. Chapdelaine (Martin) : Oui.
Bonjour. Écoutez, moi, je viens du quartier Ahuntsic. Je suis accompagné de
citoyens, citoyennes. Et puis le quartier, en général, on aimerait se diriger
vers autre chose que du... vers du carcéral. On a déjà la prison de Bordeaux,
qui est la plus grosse prison commune en Amérique du Nord en milieu urbain. Et
puis nous, on aurait besoin plus que d'une deuxième prison. On aurait besoin
d'écoles. On aurait besoin de logements. Il y a déjà un plan d'attaque qui a
été imaginé par notre arrondissement pour démontrer qu'il y aurait lieu de...
il y aurait de la place pour mettre des... du logement, des... une école, un
beau parc. On aimerait donc aller vers autre chose.
Les drones sont une plaie. On en a tous
retrouvé un dans notre passé récent, soit sur notre toit, soit... dans la cour,
avec de la drogue, pas de drogue dessus. Des voisins sur la rue Poincaré, eux
autres... On peut parler à quelqu'un, par exemple, qui va nous dire que le
dimanche, il en voit passer un aux demi-heures. Alors, quand les drones, qui
sont une plaie en ce moment, seront contrecarrés par la technologie, on
retournera à l'ancienne méthode, qui est la méthode des... des arcs et des
flèches, des arbalètes. On... On met... On met... Autrement dit, on lance un
colis chargé de drogue au-delà des murs de la prison grâce à des arbalètes.
Et puis le ministère de la Sécurité
publique, parce que le terrain lui appartient, pense que tout tourne autour de
lui. En 1990, on s'est battus pour... contre l'implantation de Parthenais entre
Bordeaux et Tanguay. En 2008, on s'est battus contre... l'expansion hors des
murs de Bordeaux. Puis cette fois-ci, c'est notre troisième bataille. À chaque
fois, on a eu l'oreille des ministres, qui nous a bien compris face à... aux
pressions de leurs propres fonctionnaires qui, comme je l'ai dit plus tôt,
voient la vie qui tourne autour d'eux seulement, et puis ils ne peuvent pas
s'imaginer que nous, on ait des désagréments. Ils pensent que, parce que c'est
zoné carcéral ou institutionnel depuis 100 ans, ils ont le droit de faire
ce qu'ils veulent là pour la vie.
Nous, quand on voit cette prison-là qui
était... qui... dont l'empreinte a été imaginée de telle sorte que plusieurs...
et c'est confirmé par des lettres du ministère de la Sécurité publique, toute
expansion à l'intérieur de ces murs-là sera possible dans l'avenir. Ils se sont
fait des murs qui sont assez distants de nos maisons par une zone de sécurité.
Ils ont pris, autrement dit, l'empreinte maximale possible et ils vont faire
leur expansion à l'intérieur de ça dans le futur. Ils nous l'ont confirmé par
courriel, comme je disais.
Alors nous, on veut... on veut que le
quartier... Au lieu de condamner encore pour 100 ans ce grand quadrilatère
là à occuper des fonctions carcérales, on veut aller vers autre chose, qui
serait, par exemple, ce que je vous ai montré ici, un quartier résidentiel. Et
puis est-ce qu'on a le syndrome pas dans ma cour? Non. On a le syndrome pas
encore dans ma cour. On en a déjà une. On vit les désagréments de cette
prison-là avec 1 600 prisonniers et puis on aimerait que le... le
gouvernement pense à un autre lieu. Il nous a donné l'argumentation comme quoi
les ressources psychiatriques de Prévost étaient à proximité. Ce n'est pas tout
à fait vrai. À Prévost, ils sont en... en rupture de... comme on disait, il
manque de psychiatres. Les vraies... Les vraies ressources de... psychiatriques
sont à Pinel, dans l'est de Montréal. Et puis ce serait plutôt dans... dans
cette optique-là qu'ils devraient penser à la nouvelle localisation de leur
prison.
Alors, je vous remercie de m'avoir écouté.
Merci.
La Modératrice : Je vous
remercie. Bonne fin de journée.
(Fin à 13 h 40)