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Point de presse de M. André Albert Morin, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor, et Mme Jennifer Maccarone, porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique

Version finale

Le mardi 21 mai 2024, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour. Merci. Bienvenue à ce point de presse de l'opposition officielle. En fait, M. André Morin, député de l'Acadie, qui est accompagné de Jennifer Maccarone, porte-parole en matière de sécurité publique, sont également accompagnés de résidents, en fait, du comté de l'Acadie : M. Martin Chapdelaine, qui prendra également la parole, suivant les élus, également, M. Sam Philippe Malia, Mme Denise Vaillancourt et Mme Christine Baraquette, qui accompagnent. C'est concernant une pétition qui va être déposée, en fait, qui s'oppose à la reconstruction, là, de la prison Tanguay sur le terrain, entre les rues Poincaré et Tanguay.

M. Morin, c'est à vous.

M. Morin : Bonjour. Alors, bien heureux de prendre la parole cet après-midi et d'être accompagné par ma collègue Mme Jennifer Maccarone et des citoyens de ma circonscription de l'Acadie. Nous sommes ici cet après-midi parce qu'un peu plus tard, au Salon Bleu, je vais déposer une pétition, pétition qui a été signée par environ 2 000 pétitionnaires, et qui s'oppose à la construction de la prison Tanguay sur le site... en fait, où il y a déjà une institution carcérale, soit la prison de Bordeaux.

La prison Tanguay, elle est désaffectée depuis plusieurs années. Le gouvernement a un projet d'en reconstruire une beaucoup plus grande. D'ailleurs, on peut voir ici, sur cette photo, la grandeur qu'aura le nouveau centre de détention, et ça se fait sans véritable consultation des citoyens.

Des citoyens sont venus me voir à mon bureau de circonscription, inquiets, inquiets pour leur sécurité. Il y a énormément de jeunes familles qui habitent aux alentours de la prison de Bordeaux, puis éventuellement, évidemment, de ce qui pourrait devenir la prison de Tanguay. Et on s'y oppose pour cette raison, beaucoup de familles, beaucoup de questions de sécurité.

Il y a des citoyens qui pourront vous en parler, mais au quotidien, ils sont aux prises avec des vols de drones. Ils sont aux prises avec des drones qui vont laisser tomber des... différentes matières — ça peut être même de la drogue — dans des terrains de leur résidence privée. Parce que, si la nouvelle prison est construite, elle va être à peu près... à peu de mètres de leurs résidences. Des familles qui ont acheté des maisons parce que le quartier est sécuritaire, et là, il se rend compte que la situation ne l'est pas. Très souvent, la police va intervenir sur les lieux.

Donc, autant d'éléments de sécurité qui ne sont pas là. Et moi, à plusieurs reprises, j'ai invité le ministre, M. Bonnardel, à venir rencontrer les citoyens pour qu'il soit à même non seulement de voir l'endroit où la prison pourrait être construite, mais de parler avec les citoyens et d'être capable de comprendre la peur qui les anime. Et je les comprends très bien. M. Bonnardel cherche toujours une plage à son agenda, il n'est pas venu les rencontrer.

Sans plus tarder, je cède la parole à ma collègue, Mme Jennifer Macarone.

Mme Maccarone : Merci beaucoup, André. Et surtout merci à André. Il est un excellent député. Il travaille très fort pour appuyer ses citoyens. Je les remercie de leur présence ici à notre Assemblée nationale.

De toute évidence, j'appuie la pétition puis j'appuie les citoyens de l'Acadie dans leur démarche, ainsi que mon collègue. Pourquoi? Parce qu'il y a autres terrains que le ministère de Sécurité publique peut regarder pour le développement et la construction d'une autre prison. Nous, en... lors de les crédits budgétaires, j'avais posé des questions directement à M. Bonnardel en ce qui concerne la construction de ce prison, que, oui, comme M. Morin a dit, se fait sans consultation.

De toute évidence, la CAQ a un plus grand intérêt dans le béton et non dans la mise à jour et la protection du milieu carcéral... qui fait face à beaucoup de difficultés. Alors, si on regarde juste la revue de presse d'aujourd'hui, le ministre, ainsi que le gouvernement de la CAQ, a une responsabilité de vérifier qu'est-ce qui se passe actuellement dans le réseau, dans le milieu carcéral, pour protéger non seulement les détenus, mais aussi les gens qui oeuvrent au sein de ce réseau, au lieu de penser de construire une autre prison dans un milieu résidentiel. Merci beaucoup.

M. Morin : Sans plus tarder, je cède maintenant la parole à M. Chapdelaine, un citoyen engagé.

M. Chapdelaine (Martin) : Oui. Bonjour. Écoutez, moi, je viens du quartier Ahuntsic. Je suis accompagné de citoyens, citoyennes. Et puis le quartier, en général, on aimerait se diriger vers autre chose que du... vers du carcéral. On a déjà la prison de Bordeaux, qui est la plus grosse prison commune en Amérique du Nord en milieu urbain. Et puis nous, on aurait besoin plus que d'une deuxième prison. On aurait besoin d'écoles. On aurait besoin de logements. Il y a déjà un plan d'attaque qui a été imaginé par notre arrondissement pour démontrer qu'il y aurait lieu de... il y aurait de la place pour mettre des... du logement, des... une école, un beau parc. On aimerait donc aller vers autre chose.

Les drones sont une plaie. On en a tous retrouvé un dans notre passé récent, soit sur notre toit, soit... dans la cour, avec de la drogue, pas de drogue dessus. Des voisins sur la rue Poincaré, eux autres... On peut parler à quelqu'un, par exemple, qui va nous dire que le dimanche, il en voit passer un aux demi-heures. Alors, quand les drones, qui sont une plaie en ce moment, seront contrecarrés par la technologie, on retournera à l'ancienne méthode, qui est la méthode des... des arcs et des flèches, des arbalètes. On... On met... On met... Autrement dit, on lance un colis chargé de drogue au-delà des murs de la prison grâce à des arbalètes.

Et puis le ministère de la Sécurité publique, parce que le terrain lui appartient, pense que tout tourne autour de lui. En 1990, on s'est battus pour... contre l'implantation de Parthenais entre Bordeaux et Tanguay. En 2008, on s'est battus contre... l'expansion hors des murs de Bordeaux. Puis cette fois-ci, c'est notre troisième bataille. À chaque fois, on a eu l'oreille des ministres, qui nous a bien compris face à... aux pressions de leurs propres fonctionnaires qui, comme je l'ai dit plus tôt, voient la vie qui tourne autour d'eux seulement, et puis ils ne peuvent pas s'imaginer que nous, on ait des désagréments. Ils pensent que, parce que c'est zoné carcéral ou institutionnel depuis 100 ans, ils ont le droit de faire ce qu'ils veulent là pour la vie.

Nous, quand on voit cette prison-là qui était... qui... dont l'empreinte a été imaginée de telle sorte que plusieurs... et c'est confirmé par des lettres du ministère de la Sécurité publique, toute expansion à l'intérieur de ces murs-là sera possible dans l'avenir. Ils se sont fait des murs qui sont assez distants de nos maisons par une zone de sécurité. Ils ont pris, autrement dit, l'empreinte maximale possible et ils vont faire leur expansion à l'intérieur de ça dans le futur. Ils nous l'ont confirmé par courriel, comme je disais.

Alors nous, on veut... on veut que le quartier... Au lieu de condamner encore pour 100 ans ce grand quadrilatère là à occuper des fonctions carcérales, on veut aller vers autre chose, qui serait, par exemple, ce que je vous ai montré ici, un quartier résidentiel. Et puis est-ce qu'on a le syndrome pas dans ma cour? Non. On a le syndrome pas encore dans ma cour. On en a déjà une. On vit les désagréments de cette prison-là avec 1 600 prisonniers et puis on aimerait que le... le gouvernement pense à un autre lieu. Il nous a donné l'argumentation comme quoi les ressources psychiatriques de Prévost étaient à proximité. Ce n'est pas tout à fait vrai. À Prévost, ils sont en... en rupture de... comme on disait, il manque de psychiatres. Les vraies... Les vraies ressources de... psychiatriques sont à Pinel, dans l'est de Montréal. Et puis ce serait plutôt dans... dans cette optique-là qu'ils devraient penser à la nouvelle localisation de leur prison.

Alors, je vous remercie de m'avoir écouté. Merci.

La Modératrice : Je vous remercie. Bonne fin de journée.

(Fin à 13 h 40)

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